LAICITE : églises, langue, mosquées (lundi, 22 août 2011)

Un lecteur a eu l’amabilité et la patience de commenter ou critiquer de nombreuses propositions de mon essai de programme présidentiel pour 2012. Comme chaque point mérite des développements et que le tout serait très long, je publie séparément ma réponse à chacun des objets, en rappelant la proposition en question et la position dudit lecteur.

44. L’entretien des églises relevant du patrimoine local ou national est à la charge des collectivités locales et de l’Etat

Brath-z :

Là, j'ai des doutes sérieux. Toutes les églises n'ont pas vocation à faire partie de notre patrimoine. Ce sont des bâtisses plus ou moins anciennes et plus ou moins harmonieuses. Une partie d'entre elles fait partie effectivement de notre patrimoine local ou national, et à ce titre l'état doit les entretenir (mon jacobinisme intransigeant ainsi que le constat des criantes inégalités de moyen entre les collectivités locales m'empêche de demander aux collectivités locales de participer à cet entretien). Pour les autres, je ne pense pas qu'il soit nécessaire d'instaurer de règle.

Les communes qui voudront les entretenir (et croyez moi, dans ma région natale, la plupart ne le voudront pas : il n'y a même pas un prêtre pour deux paroisses dans cette région pourtant rurale et traditionnellement catholique qui n'a pratiquement pas connu d'immigration non chrétienne) pourront le faire (et, à ce titre, demander des aides de l'état et des collectivités territoriales - intercommunes, départements, régions, etc.), celles qui ne le voudront pas ne le feront pas. En tous cas, jamais la question d'un éventuel manque de moyen des communes n'aurait à rentrer en ligne de compte dans cette décision.

Réponse :

Nous sommes bien d’accord. Si j’avais voulu parler de « toutes les églises » je n’aurais pas dit « des églises relevant du patrimoine local ou national ».

47. Obligation de pratiquer tous les cultes en français ou dans une langue morte, sauf dans les lieux fréquentés par des étrangers


Brath-z :

Désolé de vous décevoir mais non, le latin n'est pas une langue morte, étant donné qu'il est la langue officielle du Vatican. Cela peut vous sembler être marginal, mais c'est un fait : le latin évolue chaque jour et est parlé quotidiennement. Pour ma part, que les prières soient récitées dans une langue étrangère ne me choque pas, mais je pense que les prêches devraient être en français.

Réponse :

D’accord, le latin n’est pas complètement mort, il est quand même moribond. On ne peut pas dire qu’une langue parlée par trois pelés et deux tondus soit très vivante ! De toute façon, il y a bien une grande différence entre des catholiques traditionnels qui assistent à une messe en latin et sortent en parlant français et des musulmans ordinaires qui parlent arabe aussi bien à la mosquée qu’en dehors. Pour les premiers, le latin n’est qu’un ornement ; pour les seconds, l’arabe est leur langue. Bien malin est celui qui pourrait dire de quelle nationalité ou seulement dans quel pays vit un musulman filmé à la sortie d’une mosquée, portant un prénom arabe, habillé en arabe et parlant en arabe. Cette mesure sur les langues et les cultes est une parmi d’autres : toutes visent à faire en sorte qu’un Français, quelle que soit son origine, se pense français (c’est-à-dire habitant de France et dépositaire de la culture française) et soit identifiable en tant que tel.

Je note cependant que vous ne rejetez pas le principe général quoique, une fois de plus, vous le détruisiez en détail. Vous n’êtes pas contre le fait que les prières, elles, soient récitées dans une langue étrangère. Cela ne vous choque pas, dites-vous.

Tout d’abord, il ne s’agit pas vos impressions mais de politique. Les prières sont la pulpe des religions. Les fidèles doivent en maîtriser le sens, au moins en comprendre les mots pour nourrir leur esprit, ce qui les oblige à connaître, donc à apprendre, la langue dans laquelle elles sont récitées. Si cette langue est étrangère, cela fait de la religion en question une religion étrangère en France, et de eux qui la pratiquent, des étrangers. D’ailleurs, pourquoi les prières sont-elles dans une langue étrangère si ce n’est parce que ladite religion est introduite et pratiquée en France par des étrangers désireux de ne pas s’assimiler ou n’étant en rien contraint de le faire !

Même Dieu parle aux hommes dans leur langue, à ce qu’on dit. Il n’y a pas une langue divine à apprendre. Quand Il s’exprime, chacun, où qu’il soit sur Terre et dans l’univers, l’entend dans sa langue. Sans quoi, personne ne Le comprendrait et Il ferait mieux de se taire. Il n’y a donc aucune raison spirituelle pour que les religions ne se mettaient pas elles aussi à la portée de leurs fidèles. En France, ayant à faire à des Français, il est dans la logique des choses que leur contenu soit exprimé en français. Une religion ne peut se prétendre universelle et revendiquer, en quelque sorte, une nationalité. Cette revendication ne peut être que le fait d’hommes à l’esprit étroit utilisant, en terre étrangère, la religion à des fins politiques. En arguant que leur religion ne peut être pratiquée en tout ou partie que dans une langue étrangère, leur langue en l’occurrence, ils se démarquent des autochtones, ils maintiennent les fidèles dans leur giron, ils apposent leur marque sur les convertis, sur les lieux de culte et des portions du territoire, ils préparent une conquête. La question de la langue dépasse donc de loin celle du culte. Ne pas le voir, c’est tomber dans le piège, c’est tendre le bâton pour se faire battre. Les religions sont prétentieuses par nature : elles ne reculent que devant plus fort qu’elles. Ne les laissons pas gagner du terrain par naïveté. Et même si je fais erreur sur ce point, il est certain que la France et les Français ont tout à gagner à ce que toutes les religions s’expriment intégralement en français.
 

48. Gel des projets de construction de mosquées, destruction des minarets et mise aux normes architecturales locales des mosquées de type oriental (sauf la grande mosquée de Paris).


Brath-z :

Autant je peux comprendre la nécessité de la mise aux « normes » architecturales des lieux de culte dont l'architecture est clairement empruntée à l'étranger (pourquoi s'arrêter aux mosquées ? vous avez vu la gueule des temples bouddhistes ou shintoistes en France ? et les temples orthodoxes, évangélistes et arméniens ? etc.), autant je ne comprends pas pourquoi il faudrait geler la construction de mosquées.

Réponse :

Vous me demandez si j’ai vu « la gueule des temples bouddhistes ou shintoistes en France ? et les temples orthodoxes, évangélistes et arméniens ? ». Je vous avouerais que non. Il doit y en avoir mais je n’ai pas eu l’occasion d’en voir. Or c’est justement pour cela que l’islam et certaines de ses manifestations posent plus problème que d’autres religions nouvelles en France, c’est que ce n’est plus une religion marginale. Les mosquées poussent comme des champignons, comme si la France était soudain devenue musulmane. N’est-ce pas ce que voudraient faire croire et réaliser à terme les musulmans ? Mohamed partout, voiles partout, mosquée partout, halal partout, ramadan partout (jusque dans la mairie de Paris)… jusqu’où va-t-on aller comme ça ? jusqu’à la subversion totale ? Il faut mettre un coup d’arrêt à cette invasion sournoise. Il faut faire comprendre aux musulmans, généralement immigrés, qu’ici c’est la France, que c’est à eux de s’adapter s’ils veulent être les bienvenus, que « nous » avons cédé beaucoup, mais que nous ne reculerons plus d’un pouce sur aucun terrain.

Ce serait du reste faire un contresens que de croire que cette position est hostile aux musulmans. Ce sont les concessions scandaleuses que je dénonce qui leur font du tord. Ce sont elles qui les discriminent et dressent les Français contre eux. Mon but est précisément de calmer le jeu, de faire en sorte que les musulmans se fondent de gré ou de force dans la masse. 

49. Suppression de tous les accommodements discriminatoires dits « raisonnables »

Brath-z :

Désolé encore une fois de vous décevoir, mais la notion d'accommodement raisonnable n'existe pas en France sauf chez certains journalistes ahuris. Il s'agit d'une notion canadienne et anglaise, qui n'a jamais figuré dans notre droit. Évidemment, toutes les mesures discriminatoires (« positives » comme « négatives ») doivent être abolies.

Réponse :

Le terme « accommodement raisonnable » n’est peut-être pas dans les textes, la pratique sous quelque nom que ce soit existe dans les faits, et c’est ce qui importe. Le reste n’est que mots.

11:53 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |