Article sur le REQUISITOIRE contre LARGENT (politiquemag) (mercredi, 01 mai 2013)

Politique magazine vient de publier un article de Ludovic Greiling sur mon Réquisitoire contre Largent. On trouvera le texte original à l'adresse suivante :

http://www.politiquemagazine.fr/requisitoire_contre_l_argent_de_philippe_landeux.html

Réquisitoire contre Largent,de Philippe Landeux

Internet offre de tout. Cette grande assemblée numérique permet d'accéder au meilleur comme au médiocre. Elle est même devenue un espace éditorial pour de jeunes auteurs talentueux à qui la chance n'a pas souri. Sur le dénommé site « Thebookédition.com », qui se propose d'imprimer à l'unité son manuscrit, on peut trouver au hasard des petits essais épatants. Le Réquisitoire contre Largent (ou théorie de l'égalité) est l'un d'eux. Son auteur ? Un certain Philippe Landeux, qui développe dans son ouvrage une clarté d'esprit et une logique dans la réflexion qui manquent bien souvent à nos intellectuels médiatisés.

Le titre ne trahit pas l'ouvrage : le lecteur est transporté dans un prétoire, avec un accusateur et des jurés. Mais le procès est étrange : le supposé coupable n'est pas humain, ni même matériel. Il est un concept, celui de l'argent [Largent]. Inspiré et enflammé, l'orateur devra user de tous ses arguments pour convaincre un jury interloqué par la teneur de l'accusation. L'ambiance électrique ressemble à celle d'une convention révolutionnaire, la terreur en moins.

Comment juger ce simple moyen d'échange qu'est l'argent ? (1) Vent debout contre le scepticisme du jury, l'accusateur développe son idée, patiemment, avec une logique implacable. Il revient aux concepts fondamentaux du droit et de la citoyenneté. Et décoche d'emblée sur l'argent [Largent] une flèche mortelle : « L'Argent [Largent], c'est la croyance que la notion de valeur (marchande) est nécessaire pour échanger ». L'argent [Largent] dépasse le troc en cela qu'il bouleverse tout le lien social. Car, pour échanger, chacun en est réduit à acquérir ou vendre de la valeur marchande.

Dans la Cité au contraire, c'est la production de devoirs qui conditionne l'accès à des droits. Et le marché des biens et des services fait partie de ces droits, affirme l'accusateur. « Dans l'état de Nature, nul n'a de Droits ; rien n'est à personne ; tout est à la disposition de celui qui a la force de s'en emparer ou de le conserver ». Il n'y a donc pas de droits possibles sans société humaine organisée. « (...) Les Droits n'existent que s'ils sont générés par quelqu'un et reconnus par quelqu'un d'autre. Les Droits ne peuvent donc être innés ou naturels dans la mesure où ils doivent non seulement être générés par un Devoir (ou un faisceau de Devoirs) envers une Société mais encore être reconnus et garantis comme tels par cette Société (...). Les hommes n'ont aucun Droit par nature. Seuls les Citoyens peuvent avoir des Droits (au vrai sens du terme). Or, on ne nait pas citoyen, on le devient. »

En supprimant la notion de Droits et de Devoirs pour accéder au marché, l'argent [Largent] ferait imploser la société. Pire, il nous introduirait dans un « état de non-Droits ». Aujourd'hui, seul l'argent [la monnaie] donne accès au marché ; or, le moyen d'obtenir de la monnaie est floue. Des inégalités et des injustices apparaissent immanquablement.

Un juré interrompt alors l'argumentation : « Mais, Monsieur l'accusateur, l'argent permet d'accorder une valeur aux choses ! Sans lui, plus de valeurs ! ». Pas déstabilisé, l'accusateur répond aussitôt : « Citoyen, vous confondez la notion de valeur et celle de valeur marchande. Rien n'a en soi de la valeur. Ce sont les hommes qui accordent de la valeur aux choses, et c'est l'Argent [Largent] (ou la monnaie) qui leur attribue ou permet de leur attribuer un prix. (...). Or, un individu n'a pas besoin que le marché décrète le prix d'une chose pour que cette chose ait ou non de la valeur à ses yeux, c'est-à-dire de l'intérêt. »

Nous pouvons échanger sans placer un prix sur chaque chose, affirme en substance l'accusateur. Il rappelle avec force détails que c'est l'homme qui a inventé la monnaie, et déclare que son utilisation est désormais archaïque. « Renoncer à un moyen d'échange est impossible ; conserver l'argent est intenable ! » s'exclame l'accusateur. « L'histoire ne s'arrêtera pas là ».

Affaire à suivre...

Réquisitoire contre l'argent (ou théorie de l'égalité) de Philippe Landeux  (14 euros le livre ou 3,70 euros le format PdF sur le site http://www.thebookedition.com/requisitoire-contre-largent...)

Ludovic Greiling

Publié le lundi 29 avril 2013, 18:48:14

Note

(1) Jamais je n'aurais écrit une telle chose. Largent n'est pas la monnaie. Le Réquisitoire contre Largent n'est pas (seulement) le procès du moyen d'échange qu'est la monnaie mais celui du concept (Largent) qui en soustend l'existence.

18:01 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |