De la Citoyenneté (dimanche, 22 juin 2014)
Ce n’est pas seulement parce que nous ne votons pas les lois et ne sommes donc pas maîtres de la cité que nous ne sommes pas citoyens, même si des citoyens dignes de ce nom votent en effet les lois, c’est parce que nous ne sommes pas essentiellement égaux en devoirs et en droits, inégalité qui est inhérente au système monétaire. On ne peut pas parler de « citoyens » à propos d’individus inégaux en droits ; c’est comme prétendre qu’un maître et ses esclaves forment société. Dans un système inégalitaire, les bénéficiaires de l’inégalité, ceux qui ont le plus de droits, ont par définition le pouvoir (économique et politique), et le système politique est par nature oligarchique.
D'ailleurs, si tant est que cela soit possible, à quoi servirait un système politique réellement démocratique dans un contexte où les « citoyens » seraient toujours inégaux sur le plan économique. Ce système serait une belle construction mais n'aurait aucun intérêt pratique pour les individus qui, bientôt, lui attribueraient la cause de leur misère ou, au mieux, instaureraient l'Egalité en s'attaquant enfin à la véritable cause de l'inégalité sociale. Mais pour instaurer l'Egalité de manière démocratique, encore faudrait-il que la démocratie soit possible dans l'inégalité !
Bref, l’impuissance politique entérinée par les textes n’est pas une cause ; c’est elle-même une conséquence de l’inégalité structurelle. Si nous ne sommes pas « citoyens », c’est parce que nous ne sommes pas égaux à la base ; c’est parce qu’il n’y a pas de contrat social fixant les devoirs du citoyen et garantissant les droits (découlant des devoirs) attachés à la citoyenneté ; c’est parce qu’il y a un intermédiaire aberrant entre l’individu et les droits qui devraient lui être conférés par la citoyenneté : la monnaie.
« Quand l’intérêt des riches et du gouvernement sera-t-il confondu avec celui du peuple ? Jamais. » Robespierre
15:11 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |