PATRIOTISME ET RÉVOLUTION (mardi, 16 janvier 2018)
La Patrie n’est autre chose que la Société, une réunion d’individus sur la base des Principes de l’ordre social, faisant d’eux des citoyens. Le patriotisme n’est autre chose que la défense du pacte social et de ses concitoyens contre tout ce qui viole le premier et opprime les seconds sous quelque prétexte que ce soit. Et comme les citoyens sont liés par des devoirs, comme il n’y a pas de devoirs sans réciprocité, comme les devoirs des uns génèrent et garantissent les droits des autres, en un mot, comme il n’y a ni devoirs ni droits sans Égalité, le premier fléau de la patrie est l’inégalité, son premier ennemi : Largent.
Quiconque médite là-dessus en toute honnêteté ne peut ignorer que tous les maux puisent leur source dans Largent. Car qu’est-ce que Largent ? C’est la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger ; c’est la croyance universellement partagée qui donne vie et soutient l’existence du système monétaire. Et qu’est-ce la monnaie sinon une matérialisation des droits que les individus — non pas les citoyens — doivent se disputer sans jamais pouvoir en jouir également ; qu’est-ce sinon une négation de la citoyenneté, une négation des droits et partant des devoirs du citoyen, une négation de la Société elle-même.
Le système monétaire est intrinsèquement individualiste, matérialiste, inégalitaire, oppressif, oligarchique ; il est l’antithèse de la Société dont il est cependant le socle. Largent commande, au seul profit de quelques-uns, le contraire de ce que commandent les Principes dans l’intérêt de tous (les citoyens). Il autorise toutes les trahisons au nom de la logique monétaire, d’une logique si profondément enfouie en nous qu’elle nous fait agir inconsciemment. Même les hommes qui n’ont pas vendu leur âme sont obnubilés par ce qui est et en oublient ce qui devrait être.
Un citoyen a des droits, dont celui d’accéder librement au marché, parce qu’il est citoyen, parce qu’il a rempli ses devoirs de citoyen, parce qu’il a participé à la vie de la cité selon ce que celle-ci considère comme une participation. Méconnaissez le caractère de « citoyen » ; niez la Société et la Patrie ; faites des droits l’enjeu d’une lutte dans laquelle ne peuvent gagner que les plus pervers et les plus cruels ; réduisez les hommes au chacun pour soi ; cautionnez le système monétaire, bancaire, capitaliste… et vous avez le monde actuel. Défendez Largent, et vous êtes complice de tout, même de ce que vous déplorez. Prônez l’Égalité sans la Nation, ou la Nation sans l’Égalité, vous ne valez pas mieux. Dénoncez Largent au nom de l’Égalité et de la Patrie, et vous êtes un vrai résistant au capitalisme, un vrai patriote.
09:24 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |