LES GILETS JAUNES & LES RÉVOLUTIONS d’hier et de demain (vidéo) (mercredi, 19 décembre 2018)

Les Gilets jaunes sont un mouvement inédit dans l’Histoire de France. Jamais on avait vu le peuple se lever non seulement sans chefs, mais encore sans vouloir s’en donner. Il n’y a pas de chefs ; il n’y a personne derrière ou au-dessus, pas de structure, pas de groupe organisés, encore moins d’État étranger, même si les médias cherchent à les discréditer en prétendant le contraire. C’est inédit. Dès lors, l’Histoire peut-elle nous apprendre quelque chose ? J’aimerais survoler avec vous deux épisodes de l’Histoire de France, la Révolution et la Commune de 1871, pour voir quelles leçons on peut éventuellement en tirer.

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Le premier, c’est évidemment 1789. Les Gilets jaunes sont sociologiquement les Sans-culottes de l’époque. Les événements de 1789 furent amenés, comme aujourd’hui, par une question de dette, donc d’argent. Depuis longtemps, l’État était endetté. Les différents ministres sous Louis XV et Louis XVI en étaient tous arrivés à la même conclusion que la Noblesse et le Clergé devaient mettre la main à la poche. Le refus systématique de ces derniers contraignit Louis XVI à convoquer les États généraux, c’est-à-dire une Assemblée constituée d’élus des trois ordres qu’étaient la Noblesse, le Clergé et le Tiers état. Sous la pression des députés du Tiers état, du peuple en théorie, de la bourgeoisie en fait, les États généraux se déclarèrent assemblée nationale constituante (juin 1789) ; elle se donnait la mission d’écrire une constitution. Le roi qui désirait qu’ils se bornent à décréter de nouveaux impôts, ne l’entendit pas de cette oreille et tenta le coup de force, qui fut déjoué par les journées populaires de juillet 1789. [Oubli : Les Gardes-françaises qui avaient déjà refusé de tirer sur le peuple s’étaient ralliées à lui.] Le peuple, les Sans-culottes, les Sans-dents, avaient servi de bélier à la bourgeoisie, non pour la mettre au pouvoir, puisqu’elle y était déjà ou presque, mais pour assurer son pouvoir. L’Assemblée constituante, composée de nobles et de bourgeois, ne tarda pas à révéler son vrai visage et à bâtir un système aristo-bourgeois, ultra-libéral (comme on dirait aujourd’hui), tout en faveur des riches, un système qui s’accommodait parfaitement de la monarchie tant que le roi restait une potiche. Les Sans-Culottes, les Jacobins, les révolutionnaires, virent clair dans leur jeu dès le début et dénoncèrent cette politique. Eux-mêmes n’étaient pas fondamentalement hostiles à la monarchie pourvu que les droits du peuple soient respectés. Mais le roi ne soupirait qu’après la restauration de sa puissance et ne vit bientôt de salut que dans le recours à des troupes mercenaires. Il s’enfuit mais fut arrêté à Varennes et ramené à Paris. L’Assemblée le remit sur le trône et fit massacrer les Parisiens qui protestaient au Champ de Mars. Peu après, la constitution achevée, une nouvelle Assemblée nationale, législative, élue au suffrage censitaire, se réunit. Des députés tout neufs. Que des bourgeois, adeptes du libre marché. Au peuple qui réclamait du pain, ils ne savaient qu’envoyer des baïonnettes. Et les caisses étaient toujours vides, malgré la confiscation des biens du Clergé. Les leaders de l’Assemblée, les Girondins, virent dans la guerre étrangère un moyen de les remplir (à condition d’être victorieux) et de détourner la colère populaire. Le roi, qui espérait tant que les monarchies européennes interviennent en sa faveur, y vit le moyen de leur forcer la main ; il était bien placé pour savoir que la France n’était pas en état de faire la guerre et il comptait sur la défaite. Ainsi, le roi, hostile à l’Assemblée, et l’Assemblée, qui n’était pas hostile au roi, voulaient la guerre, mais pour des raisons différentes. [Oubli : Le 20 avril 1792, la France déclarait la guerre à l’Empereur d’Autriche.] Comme prévu, la campagne du printemps 1792 fut un désastre. Les Austro-prussiens allaient bientôt pouvoir marcher sur Paris. La France avait à sa tête un roi qui avait toujours fait cavalier seul et voulait perdre la guerre, et une Assemblée qui n’avait rien fait pour le peuple, sans lequel il était impossible de gagner la guerre dans laquelle elle avait plongé le pays, et qui défendait encore la monarchie. C’est dans ce contexte de patrie en danger que les révolutionnaires appelèrent au sursaut national et que Fédérés des départements et Sans-culottes parisiens prirent les Tuileries (10 août 1792), contraignirent l’Assemblée à destituer le roi et à se dissoudre elle-même en convoquant une nouvelle assemblée constituante : la Convention. Le succès de cette journée avait été assuré par une commune insurrectionnelle, composée de délégués de chacune des 48 sections de Paris, mise en place manu militari dans la nuit, et qui assura le pouvoir révolutionnaire dans l’intervalle. [Oubli : 21 septembre, abolition de la Monarchie. 22 septembre, proclamation de la République.] La Convention se réunit un mois plus tard, toujours dominée par les Girondins, toujours ultra-libéraux et plus que jamais hostiles aux Parisiens et aux révolutionnaires. Ils multiplièrent les mesures dilatoires pour sauver le roi et inondèrent les départements de propagande pour les dresser contre Paris. Ils ne purent sauver le roi, mais ils provoquèrent bien la guerre civile, après avoir allumé la guerre étrangère. C’en était trop ! Le 2 juin 1793, 80.000 gardes nationaux et Sans-culottes cernèrent la Convention qu’ils contraignirent à expulser de son sein 31 Girondins. Dès lors, dominée par ceux que l’on appelle les Montagnards, c’est-à-dire grosso modo les Jacobins, la Convention prit des mesures énergiques en faveur du peuple, donc contre les bourgeois, et pour gagner les guerres extérieure et intérieure. Au prix de beaucoup de souffrances et de drames, mais aussi d’enthousiasme et d’héroïsme, elle parvint à retourner une situation tragique, a priori désespérée. Quand enfin il devint possible de revenir à une situation normale, après la victoire de Fleurus (26 juin 1794), nombre de députés tombèrent le masque populaire et redevinrent les bourgeois qu’ils n’avaient jamais cessé d’être. Robespierre, figure de proue de la Révolution et du Comité de salut public, fut décrété d’arrestation et exécuté, non parce qu’il était un tyran, ce qui n’était qu’un prétexte, mais parce qu’il défendait le peuple. L’ultra-libéralisme et le règne de Largent furent rétablis. Action, réaction : un an plus tard, les Parisiens, littéralement affamés, se soulevèrent à deux reprises (1er germinal, 1er prairial an III) et investirent la Convention au cri de « du pain et la constitution de 1793 ». Mais sans chefs, sans plan, sans organisation, ils furent refoulés, écrasés et désarmés. Rideau.

Le deuxième épisode intéressant est celui de la Commune de Paris de 1871, qui dura à peine deux mois. La chute du second Empire, après la défaite de 1870, donna lieu à la naissance d’une République aristo-bourgeoise capitularde. Les Parisiens, qui avaient soutenu un siège terrible et dont les troupes avaient été sacrifiées délibérément par des officiers propres sur eux, n’acceptaient pas l’orientation politique du nouveau régime (pourtant issu des urnes). Ils se soulevèrent le 18 mars 1871. L’Assemblée qui avait senti la colère monter, d’autant plus qu’elle l’attisait, avait déjà déménagé de Paris à Versailles, où Monsieur Thiers, chef du gouvernement, la rejoignit bientôt en hâte, ainsi que la fine fleur de Paris. [Erreur : L'Assemblée siégeait à Bordeaux avant de se réunir à Versailles.] Le soulèvement spontané avait été provoqué par l’ordre d’enlever les canons de Belleville, les canons de la garde nationale, payés par les Parisiens. [Erreur : Les canons, inutilisables, étaient à Montmartre. Oubli : La troupe avait mis crosse en l’air et rallié le peuple.] Le comité central de la garde nationale assura aussitôt le pouvoir, le temps que des élections soient organisées. Mais, une fois la Commune élue, le Comité conserva ses prérogatives et lui fit concurrence. Par ailleurs, malgré la présence majoritaire de « Jacobins », la Commune fut essentiellement anarchiste (individualiste, gauchiste), de sorte que, au lieu d’être pragmatique, elle rêvait debout ; elle prenait ses bonnes intentions pour un bouclier ; elle s’armait de scrupules pendant que Monsieur Thiers récupérait les soldats français prisonniers et leur bourrait le mou ; elle respectait la Banque de France qu’elle avait sous la main pendant que celle-ci ouvrait ses coffres à ses ennemis. Ca parlait, ça dansait, ca tirait des plans sur la comète, mais ça ne se battait pas. Seule une poignée de braves tenait les portes de Paris. Il était loin le temps de la levée en masse face aux féroces soldats. Un beau jour (21 mai), les Versaillais, prévenus par un traître, entrèrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud sans croiser âme qui vive. Il fallut encore un jour pour que cette nouvelle se répande et qu’alors les Parisiens dressent des barricades, chacun la sienne. Défense aussi héroïque que désespérée. En une semaine, la résistance fut écrasée. Des milliers de Parisiens furent fusillés, des milliers d’autres déportés. L’ordre bourgeois était rétabli. Tous les nantis, royalistes, républicains, de gauche, de droite, applaudirent. Un peuple, ça obéit (aux riches qui le méprisent) ou ça se massacre (gaiement et avec bonne conscience) ou ça se calomnie en attendant.

J’aurais pu aussi évoquer les révolutions de 1830 et de 1848, ou encore la Résistance, voire Mai 68, mais ils ne sont pas ma spécialité. Du reste, dans les grandes lignes, ils présentent des mécanismes que la Révolution et la Commune permettent déjà d’observer, à savoir :

1) Les nantis se liguent toujours contre le peuple ; ils ont la richesse et le pouvoir et ne reculent devant rien pour conserver l’une et l’autre ; le peuple est trop bon pour imaginer à quelles bassesses et cruautés leur mépris et leur haine pour lui peuvent les entraîner.

2) La politique est un rapport de force. Chacun doit utiliser ses atouts. Les riches ont la puissance que leur donne l’argent ; les pauvres ont la force du nombre. Les riches ont la faiblesse de se croire inaccessibles ; les pauvres ont celle d’être généralement divisés.

3) Les gens du peuple ont tellement l’habitude d’être soumis et de respecter l’autorité qui les opprime qu’ils adoptent le point de vue de leurs oppresseurs jusqu’à en oublier l’objet de leur révolte. Or un peuple qui hésite à frapper ceux qui le veulent mort mourra de leur main ou sous leurs yeux.

4) Un peuple qui demande n’obtiendra rien.

5) Le peuple ne peut rien obtenir que de lui-même.

6) Un mouvement qui ne sait pas où il va n’ira nulle part.

7) Tout mouvement populaire désorganisé est voué à l’écrasement. N’ont jamais réussi, au moins à court terme, que des insurrections préparées ou ayant trouvé aussitôt des chefs ou une organisation pour prendre les choses en main. [Oubli : les insurrections armées ou ayant le soutien d’une force armée.]

8) Le peuple par lui-même est nul. C’est un corps sans tête.

9) Il y a toujours une tête pour assumer le pouvoir, et un pouvoir pour fournir une tête. Une tête et un pouvoir qui n’assument pas sont perdus.

10) Le pouvoir a tous les pouvoirs. Inutile de le contester. Les faibles contestent en vain ; les forts s’emparent du pouvoir.

11) Le temps est l’ennemi mortel de tout mouvement populaire. Il permet aux riches de se ressaisir et de tout corrompre [oubli : et de dresser une partie du peuple contre l’autre] ; ce qui condamne les « populistes » à se durcir jusqu’à briser.

12) Au final, à plus ou moins long terme, c’est toujours Largent qui gagne.

Telles sont les leçons que je tire, pêle-mêle, de la Révolution et de la Commune. La conclusion n’est pas heureuse : le peuple peut se débattre autant qu’il veut, de quelque manière que ce soit, Largent gagne toujours à la fin. Robespierre avait déjà fait ce constat, mais l’avait formulé en sens inverse : « Quand leur intérêt [celui du gouvernement et des riches] sera-t-il confondu avec celui du peuple ? Jamais. » (Juin 1793) Autrement dit, il avait compris qu’entre riches et pauvres il y aurait toujours divergence d’intérêt, et il n’imaginait pas qu’il n’y ait plus ni riches ni pauvres. Il avait raison si l’on se place du point du vue du système monétaire dans lequel, du fait des principes et du fonctionnement de la monnaie, il y aura toujours des riches et des pauvres, dont l’intérêt ne sera, en effet, jamais confondu. Jamais ! On peut même aller plus loin : l’intérêt de chacun est contraire à l’intérêt de tous les autres, puisque la monnaie circule et que, pour en avoir, chacun doit la prendre aux autres. Mais ceci est la règle du système monétaire. La vraie question est donc : Le système monétaire répond-il aux exigences sociales ? Si on répond OUI, alors tout va bien, le monde est ce qu’il doit être. Ne nous plaignons pas. Mais si on répond NON, parce que l’on pressent que l’inégalité, intrinsèque au système monétaire, est fondamentalement antisociale, parce que l’on comprend qu’une Société doit être composée de Citoyens égaux et que des riches et des pauvres ne sont pas Concitoyens, sinon sur le papier, alors il faut se poser une autre question : Comment sortir du système monétaire, et surtout Pourquoi ? Le problème, c’est que les réponses au Pourquoi et au Comment sont liées. On ne peut pas répondre correctement au Pourquoi si on ne sait pas exactement Comment, et inversement. La chose paraissant insoluble, il est tentant d’occulter le problème lui-même, d’accepter les choses telles qu’elles sont ou de s’acharner à faire du pseudo social dans le cadre d’un système où le nom même de « Société » est une imposture. C’est ce que les hommes de cœur, sincères, font depuis 200 ans et ce qu’ils continuent de faire. Ils se convainquent que la monnaie n’est qu’un instrument, que le système monétaire n’a rien à voir avec les problèmes qu’ils veulent résoudre, que tout dépend de leur bonne volonté et passent dès lors leur temps à essayer de résoudre des problèmes créés ou aggravés par le système monétaire quand ils ne sont pas purement financiers. Ce faisant, ils préservent ce système individualiste, matérialiste, inégalitaire, antisocial, inique et oligarchique. Ils sont tel Sisyphe poussant son rocher.

Mais quel rapport, me direz-vous, avec les Gilets jaunes ? Hé bien ! Tout !!! Pourquoi sont-ils dans la rue ? Que réclament-ils ? Que dénoncent-ils ? Qui les calomnie ? Ils n’en peuvent plus des taxes, des impôts, des prix élevés, des loyers exorbitants, des retraites ridicules ; ils espèrent des augmentations de salaires, le rétablissement de l’ISF ; ils conspuent les riches, les banques, la finance, les médias à leur botte et, pour les plus audacieux, ils exigent la Démocratie (c’est-à-dire le contraire de l’oligarchie), le tout sous les crachats de la ploutocratie et des privilégiés de la fortune. Vous ne voyez pas le dénominateur commun ? Vous ne voyez pas que nous sommes dans un Monopoly grandeur nature ? Les Gilets jaunes n’acceptent pas les conséquences du jeu dont ils cautionnent inconsciemment les règles en ne remettant pas en cause sa nature. Ils en sont au même point que les Sans-Culottes et les Communards. Nous n’avons pas avancé d’un centimètre. Nous tenons les mêmes discours, proposons les mêmes remèdes, entretenons les mêmes illusions, courons au-devant des mêmes échecs ; nous avons les mêmes ennemis qu’à l’époque, qui ne sont autres que les heureux du système monétaire, dont ils ne sont d’ailleurs eux-mêmes que les instruments, comme chacun d’entre nous en est le complice. À l’heure où Largent est roi, personne ne songe à le renverser. Il peut dormir tranquille. Tant que nous nous battrons entre nous, entre ceux qui ont attrapé un os et ceux qui n’ont que des miettes, hé bien ! les choses ne sont pas près de changer.

J’exagère. En réalité, le système a muté et met en place les structures nécessaires à sa propre destruction. C’est ainsi que les révolutions deviennent inévitables et surviennent par la force des choses. Le changement est proche ; mais il n’est pas encore à l’ordre du jour. C’est pourquoi je disais, dans une autre vidéo, que la sortie du système monétaire serait l’objet d’un prochain combat. C’est pourquoi, également, je ne m’étends pas sur le sujet. Pour l’heure, nous devons faire ce que nous pouvons avec ce que nous avons en nous ménageant, si possible, des armes pour les combats futurs ou, pour le moins, en évitant, de nous désarmer. Car qui peut croire que, quoique nous obtenions, si toutefois nous obtenons quelque chose, le combat sera terminé ?

Les révolutions passées et les leçons que j’en ai personnellement tirées nous enseignent que les Gilets jaunes, compte tenu de leurs revendications, seront perdants. Ne s’attaquant pas à Largent même, et sachant encore moins comment le renverser, ils ne changeront rien fondamentalement. N’ayant pas de chefs, pas d’organisation, ils ne renverseront pas le gouvernement, ils ne prendront pas le pouvoir et, quand même ils y arriveraient par miracle, le nouveau pouvoir serait toujours confronté à Largent, auquel il se soumettrait ou qui finirait par l’écraser. Qu’ils aient ou non des chefs ne change donc rien. Cela les préserve même d’être trahis par eux dans l’action ou trompés dans la victoire. Cela ne les empêche pas d’obtenir quelque chose à force de pression. Mais ils doivent savoir clairement ce qu’ils veulent, et vouloir quelque chose de décisif.

Il faut garder à l’esprit que le système court de lui-même à sa perte, que l’oligarchie va accélérer sa fuite en avant aux dépens du peuple, pour tout anéantir, et que seul le peuple peut lui mettre des bâtons dans les roues et sauver les meubles. Comme il a été dit, le peuple en tant que tel est nul ; c’est une fiction ; il n’existe que par les hommes qui l’incarnent et font son unité mais qui le trahissent au lieu de le servir. Le peuple doit donc organiser son propre pouvoir par-delà toute instance tirant de lui sa légitimité ou agissant en son nom mais indépendamment de lui. Sous ce rapport, les Gilets jaunes font preuve d’une maturité extraordinaire en focalisant de plus en plus sur la question de souveraineté populaire, en réduisant leurs exigences à la possibilité, pour le peuple, de provoquer lui-même, sans aucun intermédiaire, et sur n’importe quel sujet, des référendums, dont les résultats auraient force de loi. Ainsi, ils n’ont pas de chefs ; ils ont mieux : ils ont — ou tendent à avoir — un objectif commun comme point de ralliement et indice de satisfaction ; c’est une idée qui fait leur unité ; une idée qui avance grâce à un instrument qui n’existait pas jusqu’alors : Internet ; Internet qui leur permet aussi de s’organiser spontanément, indépendamment de toute organisation. Ces nouveaux atouts compenseront-ils ce qui n’aurait été jusqu’à présent que des faiblesses ? C’est possible, et je me risquerai à dire que c’est dans le sens de l’Histoire. En attendant, le système fera tout — calomnie, sophismes, répression — pour éluder leur exigence qui, sans être fatale pour lui, serait néanmoins fort gênante. C’est un rapport de force et une course contre la montre qui sont engagés qui est engagé entre le Peuple et ses soi-disant représentants. Les Gilets jaunes doivent être les plus forts et contraindre le gouvernement et l’Assemblée à capituler.

Sous quelque nom que soit adoptée la disposition en question, ce serait une grande victoire pour le Peuple, la plus grande qui se puisse obtenir dans les conditions actuelles. Toutefois, le nom sous laquelle beaucoup la réclament dénote l’absence de vision révolutionnaire et une inconscience de leur propre état. Ils l’appellent « Référendum d’Initiative Citoyenne » (R.I.C.). Cela postule que nous sommes « Citoyens », de la même manière que le système affirme que nous sommes en « Démocratie ». Nous sommes bien des Citoyens en puissance, mais nous ne le sommes pas en réalité. Il n’y a de Citoyenneté pleine et entière que dans l’Égalité, c’est-à-dire dans l’égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits, droits qui passent aujourd’hui par la monnaie qui ne peut pas se répartir également et qui fait que nous sommes inégaux. Il n’y a aucune égalité entre un riche et un pauvre. Il n’y a pas de Citoyens, au vrai sens du terme, dans un système monétaire. Ainsi, parler de « Référendum d’Initiative Citoyenne » interdit de voir que nous ne sommes pas réellement Citoyens et qu’il va nous falloir conquérir la véritable Citoyenneté en renversant Largent. Ceux qui, aujourd’hui, parlent de « Référendum d’Initiative Citoyenne » n’ont toujours pas compris que Largent est « la cause des causes » et, en exaltant une citoyenneté au rabais, cautionnent un de ces sophismes dont le système raffole car ils nous maintiennent dans une prison mentale, dont il faudra sortir un jour, et pourquoi pas dès à présent ?

Obtenir le Référendum d’Initiative Populaire sous le nom de « Référendum d’Initiative Citoyenne » serait un moindre mal aujourd’hui, mais quel mal cela ne fera-t-il pas demain ? Pensez-y. Soyez des révolutionnaires de votre temps.

Vive les Gilets jaunes !
Vive la Révolution !
Vive la France !

 

LES GILETS JAUNES

08:28 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |