MONNAIE & CRISE FINANCIERE en quelques points (mardi, 17 avril 2012)

BASES

DÉVELOPPEMENTS

EN RESUMÉ :

La notion de valeur marchande naît du troc, pratiqué initialement dans un contexte de rareté et de production artisanale. La monnaie qui en est le fruit n’a plus de raison d’être à l’heure de l’abondance et de la production de masse. Voilà la contradiction fondamentale dont souffre aujourd’hui le système monétaire et dont il mourra. Les anachronismes ne survivent pas longtemps. À nouveau contexte de production, nouveau mode d’échange.

RÉFLEXION :

La monnaie est un moyen d’échange inadapté au monde industriel. De par ses principes de fonctionnement, elle confère un faible pouvoir d’achat aux masses, ce qui, malgré les injustices, s’accorde avec une faible production. Mais quand l’industrie démultiplie l’offre, la masse ne peut pas l’absorber. Il n’y a alors qu’une dizaine de solutions pour le système et les entreprises qui doivent vendre leurs produits sous peine de mort :

1) Augmenter les salaires et le pouvoir d’achat, ce qui n’est pas toujours fait et n’a d’impact que si toutes les entreprises ont cet état d’esprit, ce qui ne suffit pas de toute façon,

2) Exporter, mais les produits se heurtent tôt ou tard à la concurrence étrangère,

3) Pousser l’État à conquérir ou coloniser d’autres pays pour ouvrir de force leur marché, mais cette aventure criminelle, juteuse pour les entreprises mais ruineuse pour l’État, a une fin, souvent tragique,

4) Augmenter le nombre des consommateurs en poussant les femmes au travail rémunéré, ce qui fait également augmenter la production mais ne résoud donc pas, et même agrave, le problème de la demande globale relative qui stagne voire baisse,

5) Importer des travailleurs immigrés afin de produire moins cher, mais cela tend à faire baisser la demande globale puisque ces esclaves modernes, qui privent d’emploi les autochtones ou tirent les salaires à la baisse, sont par définition mal payés et coûtent à l’État (logement, infrastructures, services publics, aides sociales, etc.), c’est-à-dire aux contribuables et, in fine, aux travailleurs, donc aux consommateurs,

6) Matraquer les consommateurs de publicité, mais, si cela peut doper les ventes d’une entreprise aux dépens de ses concurrentes, cela ne change rien globalement puisque la demande est ce qu’elle est,

7) Développer le crédit et l’endettement, mais cela crée à terme une situation intenable où tout le monde est pris à la gorge,

8) Délocaliser la production pour produire moins cher à l’étranger, mais la généralisation de cette pratique tue l’emploi, fait effondrer la demande globale et ruine les États providence.

9) Augmenter la demande globale en injectant de la monnaie fictive (méthode de la planche à billets), laquelle va se concontrer comme toujours entre quelques mains et va en plus faire baisser la valeur de cette monnaie, donc effet nul ou négatif à long terme.

Toutes ces solutions ont été essayées et leurs effets désastreux se combinent pour donner la situation présente.

CONCLUSION :

Il n’y a, en fait, aucune solution raisonnable et durable, particulière ou collective, dans un cadre monétaire. Or ce cadre trop étroit n’empêchera pas l’Homme d’exister et d’avancer : il finira par céder. Une révolution ou évolution révolutionnaire est inévitable dans les décennies à venir. Elle renversera la monnaie et Largent, donc l’inégalité, et instaurera fatalement l’Égalité.

06:47 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |