Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 17 avril 2012

MONNAIE & CRISE FINANCIERE en quelques points

BASES

  • La monnaie sert, en théorie, à établir la valeur marchande (le prix) des choses.
  • Il n’y a pas de valeur marchande sans échange.
  • La monnaie remplace et représente les objets qui, sous le troc, sont échangés directement entre eux.
  • Le troc est un échange d’objets (ou de services) entre individus.
  • Des individus qui échangent entre eux mettent leurs objets respectifs en équivalence.
  • La mise en équivalence d’objets permet de définir les uns en fonction d’une quantité d’autres et engendre la notion de valeur marchande.
  • La notion de valeur marchande permet le recours à des intermédiaires représentatifs, afin de pratiquer un troc indirect.
  • Véhiculer et perpétuer la notion de valeur marchande est le but fondamental et intangible de la monnaie.
  • Le système monétaire, comme le troc, repose sur la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger. (Le Civisme appelle cette croyance « Largent ».)
  • L’échange monétaire n’a aucune dimension sociale : 1) Les protagonistes des échanges ne produisent pas pour la Société, mais pour eux, pour être propriétaires de la production qu’ils vont échanger (vendre), 2) Ils ne participent pas aux échanges en tant que Citoyens, mais en tant qu’individus détenteurs de monnaie ou désireux d’en obtenir, 3) Les échanges ne sont pas une question de Devoirs et de Droits, mais d’objets et de valeur, de moyens financiers et d’intérêts personnels.

DÉVELOPPEMENTS

  • Le troc est le seul mode d’échange possible à l’origine, entre « artisans » ou petits producteurs.
  • La notion de valeur marchande est née dans un contexte de production artisanale et de rareté des produits, et est liée à ce contexte
  • Production artisanale et rareté des produits furent la règle jusqu’à une époque très récente.
  • Avec la production industrielle et l’abondance des produits, la monnaie a perdu sa raison d’être, bien que les hommes soient encore prisonniers des concepts, de la logique et des préjugés monétaires.
  • Les machines, l’électricité et enfin l’informatique ont permis et imposé la virtualisation de la monnaie qui n’a donc plus ni raison d’être ni consistance trompeuse.
  • Avec la virtualisation de la monnaie, le système monétaire n’est plus soutenu que par la confiance des individus et la force de l’État, ce qui ne peut durer éternellement.
  • L’évolution technologique condamne la monnaie et Largent qui ne peuvent plus être sauvés que par une régression technologique involontaire et catastrophique.
  • La crise financière qui ébranle le monde est l’expression de la contradiction fondamentale entre les capacités techniques modernes et un mode d’échange archaïque, anachronique, individualiste, asocial et antisocial.
  • Sauf catastrophe, cette « crise » n’est ni passagère ni financière mais systémique ; elle sonne le glas du système monétaire et annonce l’avènement prochain d’un système social.
  • La force des choses a tué le système monétaire dont on assiste aux dernières convulsions et a jeté, dans le même temps et pour les mêmes raisons, les bases d’un système que les hommes doivent concevoir et accoucher.

EN RESUMÉ :

La notion de valeur marchande naît du troc, pratiqué initialement dans un contexte de rareté et de production artisanale. La monnaie qui en est le fruit n’a plus de raison d’être à l’heure de l’abondance et de la production de masse. Voilà la contradiction fondamentale dont souffre aujourd’hui le système monétaire et dont il mourra. Les anachronismes ne survivent pas longtemps. À nouveau contexte de production, nouveau mode d’échange.

RÉFLEXION :

La monnaie est un moyen d’échange inadapté au monde industriel. De par ses principes de fonctionnement, elle confère un faible pouvoir d’achat aux masses, ce qui, malgré les injustices, s’accorde avec une faible production. Mais quand l’industrie démultiplie l’offre, la masse ne peut pas l’absorber. Il n’y a alors qu’une dizaine de solutions pour le système et les entreprises qui doivent vendre leurs produits sous peine de mort :

1) Augmenter les salaires et le pouvoir d’achat, ce qui n’est pas toujours fait et n’a d’impact que si toutes les entreprises ont cet état d’esprit, ce qui ne suffit pas de toute façon,

2) Exporter, mais les produits se heurtent tôt ou tard à la concurrence étrangère,

3) Pousser l’État à conquérir ou coloniser d’autres pays pour ouvrir de force leur marché, mais cette aventure criminelle, juteuse pour les entreprises mais ruineuse pour l’État, a une fin, souvent tragique,

4) Augmenter le nombre des consommateurs en poussant les femmes au travail rémunéré, ce qui fait également augmenter la production mais ne résoud donc pas, et même agrave, le problème de la demande globale relative qui stagne voire baisse,

5) Importer des travailleurs immigrés afin de produire moins cher, mais cela tend à faire baisser la demande globale puisque ces esclaves modernes, qui privent d’emploi les autochtones ou tirent les salaires à la baisse, sont par définition mal payés et coûtent à l’État (logement, infrastructures, services publics, aides sociales, etc.), c’est-à-dire aux contribuables et, in fine, aux travailleurs, donc aux consommateurs,

6) Matraquer les consommateurs de publicité, mais, si cela peut doper les ventes d’une entreprise aux dépens de ses concurrentes, cela ne change rien globalement puisque la demande est ce qu’elle est,

7) Développer le crédit et l’endettement, mais cela crée à terme une situation intenable où tout le monde est pris à la gorge,

8) Délocaliser la production pour produire moins cher à l’étranger, mais la généralisation de cette pratique tue l’emploi, fait effondrer la demande globale et ruine les États providence.

9) Augmenter la demande globale en injectant de la monnaie fictive (méthode de la planche à billets), laquelle va se concontrer comme toujours entre quelques mains et va en plus faire baisser la valeur de cette monnaie, donc effet nul ou négatif à long terme.

Toutes ces solutions ont été essayées et leurs effets désastreux se combinent pour donner la situation présente.

CONCLUSION :

Il n’y a, en fait, aucune solution raisonnable et durable, particulière ou collective, dans un cadre monétaire. Or ce cadre trop étroit n’empêchera pas l’Homme d’exister et d’avancer : il finira par céder. Une révolution ou évolution révolutionnaire est inévitable dans les décennies à venir. Elle renversera la monnaie et Largent, donc l’inégalité, et instaurera fatalement l’Égalité.

06:47 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

Les commentaires sont fermés.