LETTRE OUVERTE A ALAIN SORAL (lundi, 25 juin 2012)

« Une différence d’opinion entre lui et moi me le faisait épier avec beaucoup de soin, quelquefois avec colère, car je ne partageais pas du tout sa manière de servir le peuple ; en conclurai-je qu’il trahissait sa patrie ? Non. »

Robespierre au sujet de Danton,
Aux Jacobins, le 3 décembre 1793


LETTRE OUVERTE A ALAIN SORAL

communautarisme vs assimilation

Monsieur Soral,

Je vous écoute, je vous suis, je vous admire, je vous félicite ; vos vidéos sont un régal, vos positions sont courageuses, vos constats sont justes et, pourtant, je considère les solutions que vous préconisez comme insensées, stériles et fondamentalement contraires au but louable que vous vous proposez, à savoir la réconciliation entre français « de souche » et de branche (en particulier les Arabo-musulmans). Les commentaires qu’a suscités la vidéo de votre conférence du mois de mai 2012, avec Albert Ali, et auxquels j’ai moi-même pris une part active, m’ont confirmé dans mon opinion.

Pour tout dire, je pense que les carottes sont cuites, que l’oligarchie et les traîtres à la patrie ont bien fait leur travail et que, quelque effort que fassent les patriotes, nous nous dirigeons sûrement et peut-être plus rapidement qu’on ne croit vers la pire tragédie de l’histoire de France. Vous le savez, vous êtes vous-même hanté par des visions d’horreur, et c’est bien pourquoi vous vous démenez comme un diable pour prévenir cette issue fatale. Mais, malgré votre arrogance affichée, sans doute êtes-vous assez humble et lucide pour ne pas avoir la prétention d’y parvenir. Je vous connais, vous êtes robespierriste, et, dans le secret de votre cœur, votre seule ambition est d’attester devant la postérité, d’autres diraient la Providence, que vous avez fait votre devoir d’honnête homme. Ma démarche est identique.

Sans remettre en cause votre sincérité, toute la question est maintenant de savoir si vos solutions servent vos intentions. Car il ne suffit pas de vouloir le bien pour le faire ni d’être porté par de nobles considérations pour être concrètement dans le vrai. Je me propose donc d’examiner vos positions, d’en saisir les tenants et les aboutissants, et d’exposer ensuite ma conception des choses. En mettant ainsi en parallèle deux approches différentes en vue d’un même objectif (sauver la France), je ferai ressortir les inconvénients et les avantages de l’une et l’autre afin que toute personne de bonne foi soit à même de juger laquelle est la plus pertinente.

À l’heure où j’écris, je n’ai pas accès à vos vidéos. Je ne peux donc pas vous citer. Mais je connais très bien votre discours et, sans entrer dans tous les détails, en voici les grandes lignes.

Les riches, apatrides par nature et cosmopolites par intérêt, constituant les oligarchies nationales, travaillent depuis quelques siècles à l’établissement d’un nouvel ordre mondial, autrement dit à une dictature mondiale. (Leur Dieu : Largent.) Leur arme : la finance. Leurs ennemis : les nations (européennes), les peuples, le patriotisme. Par suite, ils s’acharnent à détruire les nations, à dissoudre les peuples et à étouffer les sentiments patriotiques. Les moyens illimités dont ils disposent ont jusqu’à présent assuré leur succès.

Trois méthodes pour venir à bout des nations : 1) l’implosion (fédéralisme, balkanisation, régionalisme), via l’activation des dissensions culturelles (donc historiques), ethnico-raciales ou religieuses, débouchant sur des revendications et des conflits qui divisent ou, pour le moins, affaiblissent la nation, 2) la guerre extérieure, sous quelque motif que ce soit, pour détruire les structures du pays et le livrer aux divisions internes, conformément à la première méthode, 3) la dilution dans un ensemble supranational, genre Union Européenne, qui dépouille petit à petit les nations de leur souveraineté, anéantit leurs défenses immunitaires sans aucune contrepartie, les vide de leur substance et, étant ainsi réduites à l’état de loques, les oblige à réclamer plus d’union ou, du moins, permet aux oligarques de vendre aux peuples cette solution comme une nécessité et une fatalité. (Inutile de parler des ex-colonies soi-disant indépendantes qui sont déjà, via leurs dirigeants corrompus, sous domination impériale.)

Pour dissoudre les peuples, trois méthodes complémentaires : 1) organiser, favoriser, encourager par tous les moyens et sans aucune raison objective (autre que la submersion, le remplacement et la division) l’immigration massive de populations aussi éloignées que possible, sous tous rapports, des autochtones, 2) organiser le dépeuplement des autochtones via une idéologie anti-familiale, le travail des femmes, l’avortement à outrance, l’absence de politique nataliste, la promotion de l’homosexualité, la précarité sociale généralisée (salaires bas, loyers élevés, travail éloigné, horaires flexibles, etc.), l’éloge des voyages et de l’expatriation (nomadisme), 3) combiner ces deux méthodes, soit utiliser la pression migratoire et les problèmes induits pour démoraliser les autochtones, leur ôter l’envie et les moyens de se reproduire, voire les pousser à émigrer, favoriser l’adoption d’enfants étrangers et encourager le métissage.

Enfin, pour étouffer le patriotisme, une seule méthode : développer l’individualisme, latent dans un système monétaire, mais que décuplent l’adoration de Largent (culte du profit) et les sophismes droits-de-l’Hommistes, égalitaristes, universalistes, « internationalistes » et « antiracistes », tous fondés sur le mythe de la liberté individuelle (ni devoirs ni frontières), la haine des peuples (en particulier du sien) et la négation du fait social.

En outre, pour atteindre tous ces objectifs qui n’en font qu’un en définitive, les oligarques emploient des procédés récurrents, à savoir la dissimulation, la manipulation, le mensonge, la peur, l’intimidation, la novlangue, l’abrutissement des masses, l’utilisation des crétins, la diabolisation des patriotes.

Vous n’auriez sans doute pas dit les choses ainsi, M. Soral, mais c’est là, me semble-t-il, un constat que vous ne désavouerez pas et que je partage tout à fait. Il explique pourquoi vous dénoncez, avec raison, la finance internationale, les mondialistes, les immigrationnistes, les antiracistes patentés, les gauchistes, etc., pourquoi vous vous prononcez, non pas contre les immigrés, mais contre l’immigration et le nomadisme, pourquoi, de manière générale, vous prenez systématiquement le contre-pied de tout ce que j’ai présenté comme étant la tactique de l’oligarchie.

À cette première analyse, s’ajoutent, chez vous, la critique des réseaux d’influence plus ou moins officieux et une mise en garde contre la stratégie du choc des civilisations.

J’ai parlé vaguement d’oligarchie. Vous cherchez à lui mettre un nom et vous en trouvez plusieurs. En font naturellement partie les dirigeants des entreprises multinationales et des grandes banques internationales. En font également partie la plupart des dirigeants politiques, les très hauts fonctionnaires et certaines personnalités médiatiques qui doivent leurs places aux premiers ou qui, du moins, ne pourraient les conserver sans leur faire allégeance. Toutes ces personnes se réunissent régulièrement dans des clubs ultra-sélects (genre Bilderberg) ou à l’occasion de dîners ultra-confidentiels (genre dîner du Siècle), voire à l’occasion de sommets officiels (genre G20). Rien ne filtre de ce qu’il s’y dit, sans doute pour ne pas submerger les peuples de bonheur. Il s’agit là des très hautes sphères mondialistes. À un moindre niveau, au niveau national, notamment en France, se rencontrent deux puissants réseaux ou lobbies : les franc-maçons et les sionistes. Les premiers sont mondialistes et antinationaux parce qu’universalistes de par leur idéologie (droits de l’Homme, exit le Citoyen) ; les seconds, parce que suprématistes (peuple élu) ou parce qu’anti-français ou antifascistes (au nom de Vichy) ou parce que bi-nationaux (Israël prime) ou pour ces trois raisons à la fois. L’influence de ces réseaux est clairement démontrée par l’appartenance de la plupart des dirigeants politiques à l’un ou l’autre et l’obligation pour eux de se prosterner régulièrement devant l’un et l’autre, comme l’ont fait les candidats à la dernière élection présidentielle. Des deux, le lobby juif ou sioniste, incarné par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), est le plus puissant grâce à la menace d’excommunication qu’il a fait légaliser et qu’il peut brandir contre quiconque est critique à l’égard des juifs ou d’Israël. Un mot de travers déclenche l’accusation d’antisémitisme qui équivaut à être traité de nazi et souillé du pire des crimes, la Shoah. Ainsi les juifs constituent-ils à la fois une communauté très organisée (1/6 d’entre eux appartiennent à des associations communautaires) et toute puissante en France (quoique ne représentant que 1 % de la population). Il est notoire qu’elle (Licra) a poussé à l’immigration arabo-musulmane et institutionnalisé l’antiracisme (SOS Racisme).

Je pense, là encore, avoir bien résumé votre pensée et j’y suis parvenu aisément parce que c’est l’évidence même. La question du choc des civilisations est moins claire. Cette stratégie consisterait à diaboliser l’islam et les musulmans, notamment via la nébuleuse Al Qaïda, et à les instrumentaliser pour justifier des interventions armées américaines (ou occidentales), au risque de provoquer la troisième guerre mondiale. Or les interventions qui ont déjà eu lieu en Afghanistan, en Irak et en Libye semblent avoir été guidées par des motifs économiques (pétrole et défense du monopole du dollar) et géo-politiques (destruction de pays « arabes » insoumis à la puissance américano-sioniste). Les interventions envisagées en Syrie et en Iran, vendues en France par BHL, sioniste notoire, ont les mêmes motifs. À ce stade, ces guerres semblent plus relever des intérêts américains (main mise sur les ressources pétrolières, profits pour le complexe militaro-industriel américain, préservation du dollar, détournement de la colère sociale du peuple américain) que de l’instauration du nouvel ordre mondial. Par ailleurs, ces conflits ne sont pas prônés au nom de la lutte contre l’islam, au mieux contre le terrorisme ou le fanatisme islamique (Afghanistan), puisqu’ils sont soutenus par des pays musulmans (Arabie Saoudite, Turquie, etc.) et visent généralement à détruire des pays « laïques » (Irak, Libye) ou aux prises avec des bandes islamistes (Libye, Syrie). En y regardant de près, les Occidentaux sont systématiquement du côté des musulmans et des islamistes, comme ce fut le cas en ex-Yougoslavie où ils ont soutenu les Bosniaques et les Kosovars contre les Serbes, ou les laissent faire, comme en Tunisie et en Égypte. Où est la logique ? Pourquoi soutenir des mouvements et des régimes dont les valeurs sont, en apparence, diamétralement opposées à celles de l’Occident ? Peut-être l’islamisme est-il plus compatible avec le mondialisme qu’on ne croit ! Peut-être des dirigeants placés sont-ils plus dociles, fussent-ils musulmans, que des leaders légitimes ou historiques ! Peut-être, enfin, est-il nécessaire d’établir les islamistes partout pour désigner l’islam comme une menace et lancer une croisade générale ! De toutes ces raisons, les deux premières sont plausibles et compatibles. La troisième ne tient pas la route, ce qui ne signifie pas que le monde est à l’abri d’un conflit général, mais que, s’il a lieu, ce sera pour d’autres raisons (essentiellement économiques). Autrement dit, le conflit de civilisations entre l’Occident et l’islam est une vue de l’esprit, il n’a aucune réalité politique sur le plan international et votre hantise, M. Soral, de le voir importé en France, dans l’intérêt du mondialisme, est sans fondement. Ce qui, là encore, ne veut pas dire qu’un conflit ne menace pas en France, mais qu’il n’aura rien à voir avec cette théorie.

Quoi qu’il en soit, c’est cette hantise qui vous porte à prôner la réconciliation entre Français « de souche » et Arabo-musulmans pour déjouer les mondialistes et prévenir un conflit. Finalement, que les raisons de cette position soient discutables n’enlèverait rien à son bien-fondé si votre discours et votre stratégie ne présentaient de nouvelles contradictions appuyées sur des contrevérités et ne conduisaient à l’échec.

L’idée que les mondialistes seraient adeptes du choc des civilisations vous amène à parler d’un « retournement des alliances » en France. Les sionistes (les élites communautaires juives), en particulier, après avoir encouragé l’immigration et piloté l’antiracisme, mais s’apercevant que les actes antisémitismes sont essentiellement le fait d’Arabo-musulmans, seraient désormais hostiles aux musulmans, donc à l’islam, donc aux immigrés et à l’immigration. Ce serait logique en effet. Pourtant, n’est-ce pas vous qui disiez, il y a peu, que « le halal est casher » ? N’a-t-on pas vu, dernièrement, le rabbin Bernheim (grand rabbin de France) et Dalil Boubakeur (recteur de la mosquée de Paris ), bras dessus, bras dessous, s’opposer à l’étourdissement des animaux avant abatage et à l’étiquetage de la viande ? A-t-on jamais vu les organisations juives dénoncer le voile islamique ou s’opposer à la construction d’une mosquée ? Où voyez-vous les sionistes, fer de lance du mondialisme, fulminer contre l’islam et appeler au choc des civilisations ? Vous voyez ce que vous croyez, et votre imagination vous joue des tours ! (Les cas particuliers ne sont pas la règle générale.) Vous faites passer les lois bien timides contre le foulard à l’école et le voile intégral comme une volonté de stigmatiser les musulmans et une preuve de votre théorie, alors que ces attributs vestimentaires culturo-religieux n’ont objectivement pas leur place en France (comme d’autres d’ailleurs !), que, par eux, les musulmans se stigmatisent tout seuls et que les interdire serait plutôt un service à leur rendre ! Mais la « République » a fait les choses à moitié une fois de plus, moyennant quoi on croise des voiles à tous les coins de rue, signe parmi d’autres de l’islamisation vitesse grand « V » de la France. Pour une persécution, c’est une drôle de persécution ! En réalité, la lutte contre l’« antisémitisme », le « racisme », le « fascisme » et maintenant l’« islamophobie » est plus que jamais à l’ordre du jour. Le monde politique, médiatique et associatif, sur lequel les sionistes ont une grande influence, est toujours, dans son immense majorité, pro-immigration, pro-immigrés, donc pro-islam et, de ce fait, résolument hostile au Front National, aux Identitaires, aux sites comme Fdesouche, Riposte Laïque, etc. La Licra, SOS Racisme, l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) sont de toutes les manifestations et de tous les procès contre les patriotes ! C’est une fois de plus la démonstration imparable que les mondialistes soutiennent directement ou indirectement l’islam et ne prônent pas le choc des civilisations, même si l’immigrationnisme à courte vue y conduit fatalement. Ils ne veulent surtout pas d’un sursaut des peuples. Ils escomptent qu’ils disparaissent sans réagir et font tout pour les anesthésier. S’ils voulaient un choc, ne chercheraient-ils pas au contraire à les réveiller ? Les peuples, confrontés à la réalité, se réveillent néanmoins (lentement) par la force des choses, en dépit de la propagande officielle. Les mondialistes préparent donc bien le « choc des civilisations », mais malgré eux. Le moment venu, ils déploreront les effets dont ils n’auront cessé de chérir sincèrement les causes. Je ne vous apprends pas que l’Enfer est pavé de bonnes intentions et de mauvais calculs.

Et nous arrivons, enfin, au sujet essentiel, la réconciliation qui, selon vous, passe par un « rééquilibrage communautaire », autrement dit par la constitution ou le renforcement de la communauté musulmane face à la communauté juive notamment. Les musulmans doivent donc cultiver une conscience de classe (c’est le marxiste en vous qui parle) afin qu’ils serrent les rangs, choisissent leurs représentants et prennent en main leur destin. Pour ce faire, vous invitez les Arabo-musulmans à sortir du piège de l’islamo-racaille américanisée (sans repères ni valeurs), à refuser l’indigénat perpétuel auquel conduisent les positions de SOS racisme ou du PIR, et à se restructurer mentalement en se ré-enracinant dans leur culture d’origine, voire en se ré-islamisant. Vous pensez que, en étant ainsi recadrés et assagis, en renouant avec des sentiments, des valeurs et des principes communautaires, ils seront bientôt aptes à passer au niveau supérieur, celui de la communauté nationale, autrement dit que le communautarisme musulman débouchera sur le patriotisme français. Dans cette optique, vous désamorcez la haine que l’éducation anti-nationale et les gauchistes leur ont inculquée envers la France et les Français « de souche », en leur faisant entendre, en matière d’histoire et de sociologie, un autre son de cloche. Vous les appelez même à être contre l’immigration dont ils sont les premiers à pâtir en tant qu’immigrés et travailleurs précaires.

Ce n’est pas seulement subtil, c’est complètement scabreux ! Certes, tout n’est pas négatif dans votre démarche, mais le raisonnement est oiseux. Vous n’avancez ni dans la bonne direction ni assez vite tant votre méthode est complexe. Car, même en admettant que vous ayez raison et que votre méthode porte des fruits à long terme, ce que je ne crois pas, un des aspects du problème est précisément que le temps manque, qu’il est urgent d’obtenir des résultats massifs.

Il faut garder à l’esprit que le but est la réconciliation entre les Français « de souche » (patriotes) — hostiles à une immigration non désirée qu’ils considèrent à juste titre comme une invasion — et les Arabo-musulmans, issus de l’immigration, se considérant toujours comme des immigrés (imprégnés qu’ils sont par l’idéologie antiraciste) et étant regardés comme des étrangers (ils sont d’ailleurs souvent bi-nationaux), des intrus et un danger pour la France. Si une réconciliation est nécessaire, c’est bien qu’une séparation perdure entre les Français « de souche » qui sont chez eux et dont les exigences sont seules légitimes, et des immigrés qui, au bout de plusieurs générations, ne sont toujours pas perçus comme des Français à part entière. Or en quoi le fait que les musulmans se renforcent en tant que communauté favoriserait-il leur acceptation par les Français et donc la réconciliation ? Ils sont déjà perçus comme une communauté étrangère, et le communautarisme que vous préconisez comme solution (même si cela n’est, dans votre esprit, que la première étape d’un long processus) ne peut que renforcer la défiance et susciter une haine inextinguible à leur endroit. En outre, s’ils renouent avec la culture de leurs parents et se ré-islamisent, comme vous le leur conseillez, comment pourront-ils prétendre être français, comment les Français pourront-ils les regarder jamais autrement que comme des étrangers ? D’autant plus que le communautarisme a pour but d’être fort et de se faire craindre. Mais être forts contre qui, pour faire quoi, pour demander quoi, pour obtenir quoi les concernant ? Pour persécuter un peu plus les Français « de souche » ? Pour arracher des dérogations aux lois de la « République », au nom de coutumes étrangères ? Non ! décidément, faire bande à part, se signaler en tant qu’étranger, emmerder le monde et se faire craindre est la pire recette pour une réconciliation.

Vous qui passez votre temps à dénoncer le communautarisme juif, comment pouvez-vous proposer aux musulmans de se communautariser à leur tour ? Sans doute en tireraient-ils avantage sur le plan politique, s’ils y parvenaient, mais leur communautarisme serait aussi blâmable que n’importe quel autre et il ne ferait en rien progresser la réconciliation avec les Français « de souche » patriotes qui est le but recherché. Vous en imposez avec le concept de « rééquilibrage communautaire ». Mais les Français « de souche », qui sont le socle de la communauté nationale, ne se communautariseront pas, d’autant plus que le communautarisme n’est pas dans le logiciel français. Ils assisteront donc en spectateurs à cette communautarisation et ne pourront que s’alarmer du développement du sectarisme (racisme) et du séparatisme (illégitime) de la part d’immigrés. Enfin, vous réprouvez l’idéologie antiraciste qui réduit les Arabes et les Noirs à des immigrés, à des victimes, à de la diversité, les condamnant à se voir comme tels, à se sentir perpétuellement étrangers, à ne rien faire pour se fondre dans la communauté nationale, à haïr la France et les Français et à se communautariser de fait ; et, au final, vous les poussez dans la même voie de manière encore plus radicale quoique pour d’autres raisons.

Vous voulez réconcilier les Français « de souche » et les Arabo-musulmans, mais, en matière de réconciliation, votre discours ne s’adresse et ne convient qu’à ces derniers. Et, pour commencer, vous ne vous adressez pas à eux en tant que Français, mais en tant que musulmans, comme s’ils ne pouvaient pas être français du fait d’être musulmans. Même si ce n’est pas votre idée, les musulmans ne peuvent interpréter autrement cette distinction que vous établissez implicitement. Ça commence donc mal ! Et ça continue dans la même veine ! Les valeurs de l’islam, la fierté d’être musulman, halte à l’islamophobie, haro sur la laïcité, plutôt le voile que le string, plutôt l’islamisation que l’américanisation, foin d’assimilation… du petit lait pour un Arabo-musulman ! Votre discours a donc l’avantage — et c’est le seul — de ne pas heurter les Arabo-musulmans et de retenir leur attention. Mais ils vous écoutent et vous « respectent » — du moins certains — parce que vous allez dans leur sens, parce que vous vous interdisez (pour ne pas tomber dans le piège du choc des civilisations) la moindre critique sur tout ce qui touche de près ou de loin à l’islam, parce que vous n’exigez d’eux aucun effort, parce que vous validez quasiment tout ce qu’ils font, parce que, globalement, vous leur permettez de se complaire dans leur situation en bonne conscience. Musulmans ils sont, musulmans ils restent. Avant tout. Même les moins prononcés sont incurables ! Pour eux, réconciliation rime avec capitulation (des Français). L’exemple que vous leur donnez les incite à croire que les Français « de souche » patriotes sont finalement aussi tartes que les gauchistes, qu’ils peuvent la leur faire à l’envers, qu’être musulmans leur confère une once de plus-value, qu’invoquer le Coran constitue en France un argument alors même que la Bible compte pour rien, qu’il leur suffit donc de revendiquer au nom de l’islam, de la « décence », de la laïcité, de la liberté individuelle et de tous les sophismes droits-de-l’hommistes (ligne antiraciste et mondialiste) pour que leurs revendications de plus en plus abusives et scandaleuses soient à coup sûr exaucées. Naturellement cette arrogance en bute aux déconvenues se soldera par de l’exaspération des deux côtés. C’est l’expérience que j’ai faite sur le forum. Et le temps n’arrangera rien. Le communautarisme musulman ne conduira pas au patriotisme français. Une fois ressourcés, communautarisés en tout ou partie et fanatisés, les Arabo-musulmans se sentiront investis d’une mission divine et rêveront de tout convertir. Ils passeront directement du complexe de l’immigré à l’assurance du conquérant. À leurs yeux, les Français ne seront que des mécréants, des chiens. Dans ces conditions, prévisibles, aucune réconciliation possible, mais conflit garanti.

En conclusion de cette première partie, la méthode que vous proposez est plus qu’inefficace : elle est désastreuse à tous points de vue, sur le court et le long terme. Elle n’est pas « universelle », puisqu’elle n’est pas destinée à tous les immigrés, mais seulement aux Arabo-musulmans qui auront eux-mêmes du mal à l’appliquer, étant divisés par leurs origines nationales et les courants religieux. Elle ne rompt pas, au fond, avec la logique mondialiste et « antiraciste ». Elle exige plus d’acceptation de la part des Français que de modestie de la part des musulmans, de sorte que l’audace qu’elle inspire aux musulmans de mauvaise foi dégoûte les Français de bonne volonté. Elle clive au lieu de réconcilier. Elle contient en germe de la guerre civile, ethnique et religieuse qu’elle est supposée prévenir.

Le communautarisme n’est pas la solution ; c’est le piège à éviter. Mais c’est le problème des gens trop intelligents : ils arrivent à justifier, par des acrobaties intellectuelles, les choses les plus fausses et parfois les plus dangereuses. Certes, vous avez raison quand vous dites qu’il y a des « corps intermédiaires » aussi puissants qu’officieux, et de ce fait tabous, dans la « République ». Mais vous aggravez la situation alors que le but est d’en sortir. Il ne faut pas encourager le communautarisme pour réaliser un équilibre communautaire, mais l’étouffer. (D’autant plus que le modèle communautaire n’est pas français et que vous le prônez dans l’intérêt de certains immigrés, ce qui revient à dire que la France doit être transformée au nom d’immigrés qui n’ont pas su ou voulu s’adapter à elle — ce que des Français non-lobotomisés n’ont aucune raison d’accepter.) Comment l’étouffer ? Mais en renforçant la communauté nationale ! c’est-à-dire en ramenant autant de Français que possible, « de souche » ou de branche, au patriotisme et en les unissant par la francité, afin que le camp national pèse comme jamais et que la pression soit désormais sur les mondialistes. Le complément est évidemment d’œuvrer à l’instauration de la démocratie sans laquelle le peuple est toujours nul. Au vrai, je sais que même cette solution est utopique dans les conditions actuelles, mais l’adopter et obtenir des résultats partiels serait un moindre mal pour l’avenir. Car il faut aussi voir plus loin que le cap difficile que nous devons passer.
 2012 06 12 - Francais comme vouzémoi.JPGLa méthode de « réconciliation » que je préconise repose sur d’autres considérations.
1) Les Français « de souche », c’est-à-dire les Blancs, sont les autochtones en France. Eux seuls sont indubitablement chez eux dans ce pays. Eux seuls sont légitimes. Leurs désirs font lois, au-delà de la légalité. Ils se définissent, comme tout peuple, par des spécificités raciales et culturelles qu’ils ont le droit naturel (moral et inaliénable) de préserver, à défaut d’en avoir la force physique ou politique (Cf. Déclaration des droits des peuples autochtones de l’ONU). Les lois officielles — actuellement produites par un système non-démocratique et décrétées à leur insu par des traîtres — qui leur contestent ce droit et font d’eux des parias dans leur propre pays sont tyrannie. Ils n’ont aucun devoirs envers les immigrés dont la présence leur a été imposée par le patronat et la gaucherie pour des raisons économiques (profit), politiques (destruction des nations) et électoralistes. Ils peuvent légitimement regarder les immigrés comme les instruments de leur oppression et les complices de leurs oppresseurs. Accepter leur présence sous certaines conditions est le maximum de ce qu’ils peuvent leur concéder. Seuls les Français « de souche » (et patriotes) sont légitimes pour fixer les conditions en question. Ces conditions portent sur les critères que les immigrés doivent satisfaire, et sur les devoirs qu’ils doivent remplir, pour demeurer en France en tant qu’étrangers respectables ou pour devenir Français à part entière, non pas sur le papier, mais aux yeux des Français « de souche ». Ces conditions ne sont pas négociables — c’est d’ailleurs pourquoi elles doivent être clairement énoncées. Un immigré qui ergote pour s’y soustraire tente d’imposer ses conceptions et de renverser les rôles. Non seulement il abuse de la tolérance des Français (et il s’en trouve malheureusement d’assez bêtes pour l’écouter à leurs dépens), mais, en plus, il indique qu’il ne pense pas comme eux et se désigne lui-même comme un étranger arrogant, dangereux et pour le moins indésirable. Il parle en colon qui aurait la force pour lui alors que ce n’est qu’un immigré qui profite de la complaisance des « lois ».

2) Les immigrés (au sens propre ou leurs descendants) doivent partir de ces considérations pour comprendre la situation délicate dans laquelle ils se trouvent et l’état d’esprit dans lequel sont les Français à leur endroit. Ils n’ont aucune légitimité (pas plus que n’en avaient les Français dans les colonies). Ils n’ont aucune exigence à avoir. Les Français lambda ne sont pour rien dans leur situation ; c’est à eux seuls qu’il appartient d’assumer le choix qu’ils (ou leurs parents) ont fait d’émigrer. Ce sont eux qui ont choisi la France ; ce ne sont pas les Français (du peuple) qui leur ont demandé de venir. S’ils vivent un drame, nul n’en est moins responsable que les Français « de souche » qui en vivent un de leur côté par la faute des mondialistes (capitalo-gauchistes). Mais espérer la compassion des Français pour le résoudre serait, de leur part, se placer dans une position d’infériorité et s’exclure eux-mêmes de la communauté nationale vue comme « autre ». Le salut est dans la dignité et l’honnêteté. Il n’y a que quatre issues possibles : soit devenir véritablement français, soit assumer d’être un étranger respectable et rester en France en tant que tel, soit, pour les mêmes raisons, retourner dans son pays d’origine, soit rester le cul entre deux chaises (schizophrénie) tout en pleurnichant sur son sort et en pestant contre les méchants Français qui ne peuvent que rejeter des individus qui ne savent pas eux-mêmes où ils campent.

Cette dernière posture — qui fait le lit de la guerre civile — est celle dans laquelle l’idéologie antiraciste a placé, pour le malheur de tous, les immigrés réceptifs et manipulables, en leur faisant croire que tout leur était dû, qu’ils pouvaient tout se permettre et que les « lois » et la volonté des Français sont une. Or ils s’aperçoivent vite, dans la réalité, que les « lois » ont beau dire, les Français ne l’entendent pas de cette oreille. Trompés et livrés à eux-mêmes, les immigrés ont commis des erreurs élémentaires qui suscitent à bon droit, quoiqu’en silence et souvent inconsciemment, le rejet, la défiance ou le mépris de la part des Français. Ils sont mal perçus. Mais c’est à eux de comprendre pourquoi et de faire changer le regard des Français par un « effort » sur eux-mêmes, au lieu d’espérer un changement spontané et contre-nature, voire d’exiger ce changement au nom de la « loi », ce qui est le comble de l’offense. Les Français « de souche » patriotes peuvent leur montrer les pièges dans lesquels ils sont tombés, ils peuvent même leur expliquer comment en sortir (et ce sont les seuls à pouvoir le faire), mais c’est à eux, immigrés, de s’en extraire et de ne plus coopérer bon gré mal gré au projet mondialiste.

3) L’immigration a atteint de telles proportions que la réconciliation générale entre Français « de souche » et d’origine étrangère, en particulier Arabes et Africains, n’est ni souhaitable, car elle validerait tout le travail des mondialistes, ni possible, car, précisément, les mondialistes ont fait du « bon » travail — sans quoi la présente discussion n’aurait pas lieu d’être. La gestion délibérément catastrophique de l’immigration, depuis des décennies, a créé une situation inextricable et explosive qui ne laisse plus à personne le temps ni les moyens de conjurer la catastrophe. Il suffit de prendre un peu de hauteur pour perdre toute illusion. Les dés sont jetés. Et capitalistes, gauchistes et immigrés se disputent encore le gobelet ! Un discours raisonnable n’a aucune chance d’être entendu, si ce n’est par une minorité d’immigrés intelligents. S’il est donc inutile d’espérer une réconciliation générale, tous les efforts en vue d’une réconciliation partielle ne seraient peut-être pas vains et c’est d’ailleurs parce qu’elle serait au mieux partielle et ne concernerait que les meilleurs des immigrés qu’il faut la prôner.

4) Que les immigrés (français ou non) soient trop nombreux comme aujourd’hui, ou en moindre quantité comme avant-hier, le principe de la réconciliation entre eux et les Français « de souche » est le même : la clarté. La méthode à adopter doit avoir pour but de clarifier leur situation vis-à-vis de la France et des Français — qui ne peuvent éternellement prendre des vessies pour des lanternes. Pour que les uns et les autres s’entendent et que s’établissent entre eux confiance et amitié, tous doivent être honnêtes avec eux-mêmes et envers les autres. Les Français « de souche » doivent assumer d’être maîtres chez eux et fixer les règles du jeu. Ils doivent présenter aux immigrés un choix clair : soit ils deviennent des Français à part entière, soit ils assument d’être des étrangers. Il n’y a pas de milieu ni d’à côté. Les règles en question sont le mode d’emploi dans les deux cas. L’idéal serait évidemment que ces règles soient la loi. Mais qu’elles le soient ou non ne dispense pas les immigrés de les observer s’ils veulent que les Français aient une bonne opinion d’eux. Les immigrés ne vivent pas plus avec le législateur que les Français ne les jugent d’après la loi ! Il s’ensuit que les immigrés honnêtes et réalistes sont amenés à refuser des droits que la « loi » leur accorde et à s’imposer des devoirs dont elle les dispense. Mais si une telle probité force le respect des Français, son caractère exceptionnel la rend vaine, car elle ne modifie pas l’opinion à l’égard des immigrés en général et ne met donc pas les intéressés à l’abri des amalgames. Pour que la probité amène la réconciliation, il faudrait que l’attitude qu’elle commande soit universelle, donc imposée par la loi pour pallier l’inertie des masses — quoique se soumettre aux lois ne témoigne plus nécessairement d’un grand sens moral. Mais la « loi » est aux mains des riches, des mondialistes, ce qui est dans la nature des choses dans un système monétaire (inégalitaire et individualiste). Le remède a donc beau être connu, il n’y a personne d’assez puissant pour l’administrer. Le mieux qu’un honnête homme puisse faire est de le révéler et, pour le reste, À la grâce de Dieu !

Quand le vin est tiré, il faut le boire, et nous n’avons pas fini de déguster ! C’est donc de manière toute théorique et dans l’espoir qu’il en ressorte malgré tout quelque bien, dans l’espoir aussi qu’on n’oubliera pas dans le futur ce qu’il aurait fallu faire dans le passé, que je vais énoncer les règles susdites.

Commençons par les immigrés, français ou non, qui se sentent étrangers et désirent rester en France avec honneur ou envisagent de retourner un jour dans leur pays d’origine avec fierté. La ligne de conduite à adopter est la même dans les deux cas. Ils doivent :

1. Renoncer à toute nationalité autre que celle qui leur tient à cœur,

2. S’interdire d’exercer en France aucune influence politique,

3. Se comporter en dignes invités de la France et des Français,

4. Garder à l’esprit que leur comportement rejaillit sur tous leurs compatriotes.

Il serait assez difficile de prétendre que ces règles — conduisant à une « différenciation » assumée et respectueuse — sont compliquées, exorbitantes et xénophobes. Elles sont frappées du sceau du bon sens. Un immigré qui ne se sent pas français et ne se ment pas à lui-même les connaît intuitivement (certains même les respectent déjà malgré les « lois » qui essayent de les en détourner) et ne peut interpréter leur rappel comme une agression. Au vrai, hormis le point 1, cette ligne de conduite devrait aussi être celle de tous les touristes du monde, y compris celle des Français à l’étranger.

Quoi de plus naturel qu’un immigré qui ne se sent pas Français, parce que son cœur bat pour un autre pays que la France, renonce à la nationalité française qu’il a soit acquise à la naissance en vertu de l’absurde droit du sol, soit demandée après un certain temps de résidence comme la « loi » l’y autorise ? La nationalité française permet de se dire français. Mais comment peut-on dire une chose pareille sans rougir de honte quand on sait que c’est un mensonge dont personne (à part les gauchistes) n’est dupe ? (Ceci s’applique aussi aux Français « de souche » qui sont dans cet état d’esprit.) Comment peut-on espérer être respecté en mentant effrontément ? Comment peut-on avoir le front de se prétendre l’égal des Français quand on ne se considère pas comme un des leurs ? Et comment peut-on se réclamer d’un pays en faisant mine de faire allégeance à un autre, ce qui est une double trahison ? Quand on trompe tout le monde, y compris soi-même, on est méprisé par tous, et c’est justice. Les immigrés ont un pays, une patrie autre que la France. Ils peuvent sans inconvénient renoncer à la nationalité française s’ils ne se sentent pas français, et cela n’offre, à la vérité, que des avantages. C’est mieux pour eux, pour leur équilibre intérieur, et pour les Français qui n’ont dès lors plus de raisons de se défier d’eux.

Une fois que des immigrés ont admis qu’ils vivent dans un pays qu’ils ne considèreront jamais comme le leur, qu’ils ne sont que des étrangers dans ce pays, ils admettent, de fait, que ce pays appartient à d’autres, que sa gestion — dans quelque domaine que ce soit, même l’immigration — ne les concerne pas et qu’ils doivent donc s’interdire d’exercer aucune influence politique, sous quelque forme que ce soit. Partant, ils doivent respecter les lois et les coutumes locales (ce qui ne les empêche pas de conserver les leurs tant qu’il n’y a pas contradiction), même celles qui leur déplaisent ou sont contraignantes à leur endroit ; ils doivent même être solidaires des Français en cas de besoin, sous peine de perdre leur estime ; bref, ils doivent se comporter en dignes invités de la France et des Français. Mais, plus important encore, car cela conditionne tout le reste, ils doivent garder à l’esprit que des autochtones ont tendance à mettre tous les étrangers dans le même sac, qu’un immigré est en quelque sorte un représentant de sa « communauté » et de son pays d’origine et que son comportement, en bien ou en mal, rejaillit sur tous ses congénères et compatriotes. Un immigré ne doit pas seulement penser à lui ; il doit aussi penser aux siens. Ce qui ne veut pas dire qu’il doit être solidaire des siens contre les Français. Au contraire ! Les immigrés doivent être unanimes à blâmer et à se désolidariser de ceux d’entre eux qui les déshonorent et qui, par-là, prouvent qu’ils ne pensent qu’à eux jusqu’au moment où ils ont besoin d’utiliser leurs soi-disant « frères » comme bouclier.

Nous en arrivons enfin au véritable objet de ce texte : l’assimilation, méthode que vous rejetez, M. Soral, mais sans jamais indiquer en quoi elle consiste. Je soutiens, moi, que les Français « de souche » ne peuvent se « réconcilier » avec les immigrés qui ont acquis la nationalité française sur demande et les descendants d’immigrés qui l’ont obtenue à la naissance que si ces derniers dissipent eux-mêmes les doutes que leur attitude suscite à bon droit chez les premiers quant à savoir s’ils sont français à part entière, et que, s’ils font ce qu’il faut, on ne parlera pas de « réconciliation » (qui suppose deux camps) mais d’« indifférenciation » et de « fusion ». Les immigrés qui aspirent sincèrement à ce résultat doivent :

1. Porter et donner à leurs enfants des prénoms français ou francisés,

2. S’interdire le port d’attributs vestimentaires typiquement étrangers,

3. Parler systématiquement français,

4. Renoncer à toute nationalité autre que française,

5. Etre discrets en matière religieuse et franciser leur votre culte,

6. Militer contre l’immigration et les aides sociales aux étrangers. (règle contextuelle)

Chacune de ces règles tombe sous le sens pour un Français « de souche » patriote, comme pour tous les autochtones dans tous les pays. Un immigré qui en esquive une seule ruine donc lui-même tous ses « efforts » car il fait subsister un doute. D’autant plus qu’elles sont un minimum ; elles pourraient être complétées. Néanmoins, elles sont si lourdes de sous-entendus que quiconque les respecte toutes est a priori dans l’état d’esprit souhaité, celui d’un patriote français.

Disons-le autrement. Chacun de ces points porte sur un objet essentiel, hautement symbolique. Toute attitude dans chacun de ces domaines envoie, plus ou moins consciemment, un signal clair et net que l’autre reçoit haut et fort. Les immigrés n’ont donc droit à aucune erreur, encore moins ceux qui auront lu ce texte. La moindre fausse note de leur part est un trait lumineux ; elle dit tout. Et même s’ils protestent — surtout s’ils protestent — qu’ils ne font rien de mal, qu’ils ont de bonnes raisons, tous les Français, même les gauchistes, savent, consciemment ou non, à quoi s’en tenir, et le charme est rompu.

Qu’est-ce qu’un prénom ? Ce n’est pas seulement un ornement, il ne sert pas à faire joli ; c’est avant tout un marqueur d’appartenance « communautaire ». Il est issu d’une culture et indique que l’individu qui le porte appartient à la communauté dont cette culture est une caractéristique. Des parents donnent à leurs enfants des prénoms conformes à la culture de la communauté (nation) à laquelle ils appartiennent pour que ceux-ci y entrent à leur tour. (Du temps où les hommes ne circulaient pas et ne connaissaient guère que leur propre culture, ils ne pouvaient d’ailleurs procéder autrement pour appeler leurs enfants.) Mais quand des individus émigrent, ils se coupent eux-mêmes de leur communauté et se plongent dans une autre. Les prénoms qui étaient normaux au sein de leur communauté d’origine les désignent dès lors comme des étrangers. S’ils se sentent en effet étrangers et ne prétendent pas être autre chose, tout va bien. Mais s’ils désirent lier leur destin à leur nouvelle communauté, s’ils désirent être « adoptés » par leurs nouveaux concitoyens et leur montrer qu’ils les regardent désormais comme leurs compatriotes, ils doivent changer de prénom. Sans cela, ils auront beau dire et beau faire, ils seront toujours perçus comme des étrangers, et à juste titre, car refuser ce léger sacrifice est une offense envers leurs soi-disant compatriotes et atteste la priorité qu’ils accordent à leur pays d’origine. Peu importe que les intéressés ne conçoivent pas ainsi ce refus ; c’est ainsi qu’il est naturel que les autochtones, en l’occurrence les Français, l’interprètent. Cette interprétation est d’autant plus fondée que des parents dans ce cas donnent encore à leurs enfants des prénoms non seulement étrangers mais tirés de la culture de leur pays d’origine. Ce n’est pas là une fantaisie, un acte gratuit. Le but est d’attacher psychologiquement leurs enfants à la communauté qu’ils ont eux-mêmes quittée et qui leur tient encore à cœur mais n’est pour eux, leurs enfants, qu’une abstraction et, inversement, de les couper de — ou de faire en sorte qu’ils ne se mêlent pas trop à — celle qui est désormais leur réalité présente et probablement future. De tels parents sont au mieux des inconscients qui ne mesurent pas toutes les souffrances et les difficultés auxquelles ils condamnent non seulement leurs enfants, stigmatisés par eux au berceau, mais aussi la France, vouée par ce genre d’attitude, dans un contexte d’immigration massive, au communautarisme et à la guerre civile. L’intérêt national aussi bien que celui des enfants commande que la loi intervienne en la matière.

Les prénoms ne sont pas une affaire strictement privée. D’ailleurs, les parents n’ont objectivement aucune légitimité à faire, à la place de leurs enfants, un choix qui engage leur existence. Leurs enfants ne leur appartiennent pas, même s’il est logique qu’ils soient laissés à leurs soins tant qu’ils ne s’avèrent pas indignes — tant du point de vue des enfants que de celui de la Société — de ce ministère. Si la Société n’a pas à se substituer aux parents pour choisir les prénoms des enfants (elle aurait encore moins de légitimité qu’eux), elle est, en revanche, en droit, au nom de l’intérêt général, de borner leur liberté de choix, elle a même le devoir de prévenir leur bêtise ou leur malveillance. C’est pourquoi une loi relative aux prénoms existait avant que Mitterrand ne l’abroge en 1981 au nom du « tout se vaut », idéologie dont les dupes sont aussi les premières victimes.

C’est ainsi que des Français « de souche » ont pu donner à leurs enfants des prénoms américains, italiens, espagnols, etc., et que les immigrés qui n’avaient pas été contraints de respecter la loi ont continué à donner aux leurs des prénoms traditionnels dans leurs pays d’origine. Le moins que l’on puisse dire est que cette pratique ne respire pas l’amour de la France. Mais ses conséquences sont toutefois moins douloureuses pour des petits Français « de souche » que pour des enfants d’immigrés. Un Français « de souche » peut jouer les « citoyens du monde » sans que sa francité soit réellement mise en cause. C’est un luxe que n’a pas un immigré qui souffre justement de ne pas être considéré comme un Français à part entière. Il est donc temps que les immigrés ou Français issus de l’immigration comprennent que les mondialistes, particulièrement les socialistes, ne leur ont jamais fait que des cadeaux empoisonnés. Ils ne doivent pas attendre que la loi impose, pour être français, de porter un prénom français et interdise aux parents de donner à leurs enfants des prénoms étrangers ; ils doivent sentir l’évidence de cette règle et l’appliquer d’eux-mêmes, donc, pour beaucoup, changer de prénom. (Pour information, les prénoms français ne sont généralement pas chrétiens même si des chrétiens les ont portés, pas plus que les prénoms arabes ne sont musulmans en soi.) Nul n’ignore dans quel carcan mental un prénom enferme, et combien il est difficile de le briser. Mais c’est aussi pourquoi un immigré qui franchit le pas prouve de manière éclatante, aux Français, qu’il est un des leurs. Une fois que le mouvement est amorcé, tout le reste suit.

Être français, ce n’est pas de la métaphysique ; c’est moins une question de valeurs que d’identité (us et coutumes). S’il suffisait de partager certaines valeurs (lesquelles ?), toutes les personnes qui les partagent dans le monde seraient françaises, ce qui est un non-sens. Les républicains espagnols ou irlandais, par exemple, ne sont pas français, même si la France est une république ! Inversement, des Français peuvent être républicains, royalistes, chrétiens, juifs, musulmans, hétéros ou homosexuels, blancs, jaunes ou noirs, ils n’en sont pas moins français, car ce qui les définit en tant que tels (s’ils répondent bien à la définition) est ailleurs, dans leur identité commune, dans les codes d’appartenance communautaire (ici au sens de communauté nationale). Réduire la francité a des valeurs aléatoires, c’est la vider, à dessein, de toute substance ; c’est concevoir la France sans Français dignes de ce nom, parce que l’on n’en est pas un soi-même (de fait ou dans sa tête). Quoi que l’on en dise, la francité est essentiellement une question d’identité. 

Or, un prénom, c’est 90 % de l’identité d’un individu, aussi bien la façon dont il se perçoit (donc la façon dont il se comporte) que la façon dont les autres le perçoivent. Celui — Français ou immigré — qui comprend qu’un Français doit logiquement avoir un prénom français sent et applique de lui-même les autres règles sans que des explications soient nécessaires ; celui qui ne le comprend toujours pas est bouché à l’émeri, et des explications articulées autour du même genre de raisons sont inutiles.

S’assimiler n’est pas renier sa culture d’origine, mais arrêter de focaliser dessus et adopter les codes de reconnaissance du pays d’accueil. Un immigré (né français ou naturalisé) ne peut espérer être perçu comme un Français à part entière, c’est-à-dire autrement que comme un « Français de papier », s’il est en France exactement comme il serait dans son pays d’origine, s’il refuse de ressembler aux Français, s’il se considère lui-même comme un étranger. À un moment donné, il faut savoir ce que l’on veut et se prendre en main ! Ceci est d’autant plus facile que la France n’est pas une nation racialiste, même si son identité comporte une dimension raciale. Le peuple de France est historiquement blancs et doit le rester en grande majorité, mais on peut être français sans être blanc. Être français est plus un état d’esprit qu’une question de couleur de peau. Encore faut-il témoigner, dans sa personne et pas seulement dans ses paroles, de cet état d’esprit ! Et il n’y a pas cinquante façons d’en témoigner, surtout pour un immigré extra-européen qui part avec un handicap. Cet handicap n’est pas insurmontable, à condition, toutefois, de ne pas l’alourdir. Les Français sont assez ouverts pour faire abstraction de la race, parce que c’est un paramètre naturel et inaltérable, mais ils ne peuvent, sans tomber dans la niaiserie, faire abstraction de tous les éléments qui dépendent de la volonté des individus et signalent à leurs sens que ce sont des étrangers. Ils demandent peu — ils n’en demandent d’ailleurs pas plus aux immigrés extra-européens qu’aux immigrés européens —, mais ils l’exigent, et la raison avec eux.

Notons bien que les règles d’assimilation ne concernent pas les immigrés qui se revendiquent étrangers. Un étranger a le droit, dans une certaine mesure, de se comporter comme un étranger et d’être perçu comme tel. Pas un Français, qu’il soit ou non issu de l’immigration. Par ailleurs, les coutumes étrangères sont de trois types : 1) celles qui ne regardent personne et sont autorisées par défaut, 2) celles que seuls les étrangers ont le droit de suivre et qui, inversement, entraînent pour un Français (de souche ou de branche) la déchéance de la nationalité, 3) celles qui sont interdites en France et exposent tout contrevenant à des sanctions (interdiction de séjour, déchéance de la nationalité, prison ou autre peine, expulsion). Telle est du moins la législation conforme aux vœux des patriotes et qui devrait être celle de tout pays qui se respecte. Mais que ces règles soient officielles ou non — et comptons sur l’anti-France pour qu’elles ne le deviennent jamais —, elles sont celles du bon sens. Les ignorer est stupidité ; les violer est trahison envers le Peuple français.

Voilà donc, M. Soral, en quoi consiste l’assimilation à laquelle vous renoncez parce qu’elle « ne marche pas » et que les élites ont abandonnée. Mais comment pouvez-vous dire qu’elle ne marche pas alors qu’elle a effectivement été abandonnée et remplacée par le concept creux « d’intégration » ? Peut-on dire d’une méthode qui n’est pas appliquée qu’elle ne marche pas et, mieux encore !, que les résultats d’une autre méthode sont les siens ? Ne serait-ce pas comme accuser la Démocratie des filouteries du système actuel qui n’a rien de démocratique ? Je soutiens, au contraire, que la situation désastreuse dans laquelle se trouve la France aujourd’hui tient en grande partie à l’abandon de la politique traditionnelle d’assimilation et à la disparition de l’état d’esprit qui va avec. Je soutiens également que, bien qu’elle ne soit plus imposée par la « loi », la plupart des Français « de souche » fonctionnent toujours sur ce modèle et que les immigrés pourraient aisément faire de même. C’est pourquoi je déplore qu’au lieu d’expliquer à ces derniers en quoi elle consiste et de leur conseiller de l’adopter en dépit de la « loi » qui ne les y force pas mais ne les en empêche pas non plus, vous la leur présentiez comme une chose anachronique, insaisissable, dramatique, injurieuse et criminelle pour les en détourner au profit du communautarisme dont ils sont déjà prisonniers.

Pour dire toute la vérité, vous rejetez l’assimilation en bloc, mais vos positions sont plus mitigées dans le détail, ce qui rend ce rejet d’autant plus incompréhensible.

À propos de la règle n° 2, « s’interdire le port d’attributs vestimentaires typiquement étrangers », je ne crois pas que vous appréciez, en France, les djellabas, les boubous, etc. Pourtant, vous appelez « islamophobe » quiconque est contre le port du voile islamique qui ne fait pas davantage couleur locale et nuit considérablement à l’image des musulmans ! De la même manière, vous parlez d’« islamophobie » à propos de l’interdiction de construction de minarets en Suisse, alors que vous préconisez l’assimilation des mosquées, c’est-à-dire qu’elles se fondent dans le paysage, comme les mosquées pagodes en Chine. À vous écouter, il semble que vous soyez pour la règle n° 5 (Être discret en matière religieuse et franciser le culte) au niveau collectif, mais contre au niveau individuel et surtout lorsqu’il s’agit de passer à la pratique.

Je ne crois pas que vous ayez d’objections sur les règles n°3 et 4, « parler systématiquement français » et « renoncer à toute nationalité autre que française », puisque vous vous êtes prononcé notamment contre la bi-nationalité alors que vous êtes vous-même franco-suisse. Vous avez déclaré que, si vous deviez choisir, vous renonceriez sans hésiter à la nationalité suisse. Très bien ! Mais pourquoi attendre d’y être obligé par une loi que les mondialistes n’adopteront jamais ? Par ailleurs, vous avez reconnu qu’être franco-suisse n’était pas la même chose qu’être franco-algérien, franco-marocain, etc., que les Franco-algériens, Franco-marocains, etc., sont donc dans une position particulièrement inconfortable. Mais vous ne conseillez pas positivement aux bi-nationaux de renoncer à l’une ou l’autre de leurs nationalités alors que les Arabo-musulmans, notamment, auraient tout intérêt à trancher eux-mêmes la question de leur allégeance. Si l’on va au bout du raisonnement, il ne suffit pas de constater, il faut les exhorter à clarifier eux-mêmes la situation. Vous qui avez l’attention d’une partie d’entre eux, peut-être vous écouteraient-ils si vous les encouragiez dans ce sens ! Mais comment pourriez-vous le faire quand, dans le même temps, vous dites que Marine Le Pen leur manque soi-disant de respect parce qu’elle condamne la double nationalité et que, pour se faire respecter, donc pour conserver la bi-nationalité, ils doivent se communautariser ? J’en perds mon latin !

Enfin, vous n’êtes pas loin de prôner la règle n° 6, « militer contre l’immigration et les aides sociales aux étrangers », puisque vous dénoncez l’immigrationnisme. Vos « adeptes » sont contre l’immigration. Ceci étant, la règle ne dit pas « être contre » mais « militer », donc prendre position ouvertement, s’engager vigoureusement contre l’immigration aux côtés des Français « de souche » patriotes qui, jusqu’à présent, sont désespérément seuls dans ce combat. C’est la meilleure preuve qu’un Français issu de l’immigration n’est plus un immigré dans sa tête — à condition toutefois qu’il ne voit pas l’immigration comme une nuisance pour lui et sa communauté mais comme un fléau économique, politique, social et identitaire pour la France et le Peuple français, qu’il ne soit donc pas contre l’immigration en tant qu’immigré, mais bien en tant que Français. Or vos arguments contre l’immigration empruntent à ces deux conceptions en apparence complémentaires mais fondamentalement contraires.

En conclusion, le communautarisme teinté de patriotisme que vous prônez, M. Soral, est une méthode à la fois tordue, contradictoire et contre-productive. Vous avez dernièrement rappelé cette phrase de Saint-Just : « Ceux qui font des révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau ». Or c’est bien faire les choses à moitié que d’appeler les immigrés à agir dans deux directions opposées : le patriotisme français d’un côté, le communautarisme arabo-musulman d’un autre. Votre discours général va dans le bon sens et, soudain, il bifurque, pour ne pas dire qu’il régresse. Comme vous dites : « d’un coup, les fils se touchent ! ». Cela tient au fait que vous poursuivez deux lièvres à la fois : la réconciliation entre Arabo-musulmans et Français « de souche » patriotes, et le rééquilibrage communautaire.

En tant que patriote, vous appelez au patriotisme. Normal. Mais en tant que marxiste et antisioniste, vous raisonnez en termes de classes (ou communautés) et de domination, ce qui vous amène à vouloir créer les instruments adaptés à la lutte qu’impose une classe dominante, autrement dit à jouer sur son terrain, selon ses règles et avec ses armes. Là, vous vous égarez. Non seulement ce combat est perdu d’avance dans ces conditions, mais l’objectif fixé est sans rapport avec votre premier objectif, lequel est, au surplus, altéré par la stratégie adoptée. Autrement dit, l’un prend le pas sur l’autre. En effet, l’« union », en vue d’un rapport de force, est sans doute votre idée première. Mais « faire un » est contraire à la stratégie communautaire (multi-culturelle). Pour surmonter cette contradiction et établir imperceptiblement un lien entre vos différents objectifs, vous recourez à une astuce sémantique, vous parlez de « réconciliation », terme qui suppose des parties distinctes par nature et justifie, sans en avoir l’air, le communautarisme. Ceci ne change rien à la réalité. Le communautarisme arabo-musulman, identifié comme étranger et ennemi, ne peut guère susciter l’enthousiasme des Français patriotes ! D’autant plus que vous dressez les Arabo-musulmans contre les Français dès que ces derniers réclament de leur part, de manière on ne peut plus légitime, un peu de discrétion et de franchise. Vous faites des Arabo-musulmans des vaches sacrées ! Au final, votre « réconciliation » entretient et creuse les divisions.

On retrouve la même logique dans l’idée de lutter contre l’« ennemi commun ». Un « ennemi commun » est l’ennemi objectif de différentes entités (individus, camps, partis, communautés). Employer cette expression va donc dans le sens de votre conception communautaire. Mais les Français n’ont rien à gagner au développement du communautarisme, quel qu’il soit, et ressentent déjà l’arabo-islamisation de la France comme un danger mortel. L’appel des Arabo-musulmans à lutter contre « l’ennemi commun » n’est qu’une façon de désarmer les Français à leur égard et de suivre leur petit bonhomme de chemin. L’« ennemi commun » est effectivement l’ennemi des Français, mais les communautaristes arabo-musulmans et autres le sont tout autant. Les Français doivent lutter sur deux fronts sous peine de prêter le flanc à l’un ou l’autre de leurs ennemis qui, du reste, sont le revers d’une même médaille. Les immigrés sont les instruments des mondialistes ; les communautaristes sont leurs complices. Le seul moyen, pour les immigrés, d’échapper à la manipulation et à l’imposture — autre que celui de retourner chez eux ou de se déclarer étrangers — serait qu’ils deviennent réellement français et prennent fait et cause pour la France. Alors, la réconciliation avec les Français, c’est-à-dire avec eux-mêmes, n’aurait plus de sens, et ils n’appelleraient pas à lutter contre « l’ennemi commun » mais contre tous les ennemis de la patrie.

Le drame est que, si votre solution, M. Soral, est foireuse, il est trop tard pour mettre en œuvre LA solution. Cette solution est connue et éprouvée ; c’est l’assimilation (et son volet différenciation). Ses règles simples sont à la portée du premier venu et constituent une méthode — la seule méthode — rapide et efficace pour établir l’harmonie entre autochtones et allogènes. Mais son efficacité, au niveau global, nécessite deux conditions. Il faut, d’une part, que lesdites règles soient prescrites par la loi, afin que tous les immigrés les connaissent et les respectent de gré ou de force, faute de quoi ceux qui sortent des clous — et il y en a inévitablement — jettent le discrédit sur tous leurs congénères. Il faut, d’autre part, que l’immigration soit limitée, car même si ces règles favorisent la vie en bonne intelligence entre nationaux et une quantité importante d’étrangers (immigrés, travailleurs de passage ou touristes), une présence massive d’étrangers exerce de fait des pressions dans tous les domaines et défigure le pays, ce que les autochtones ne peuvent supporter éternellement. Or aucune de ces conditions n’existe aujourd’hui et même la création de l’une ou l’autre, déjà improbable (faute de volonté politique), serait encore insuffisante. Des décennies d’incurie ont lancé la France, pieds et poings liés, sur une pente savonneuse et rien ne peut plus inverser le cours des choses si ce n’est de rebondir après avoir touché le fond, ce qui ne sera pour personne une partie de plaisir. Mais ce n’est pas parce que l’avenir est sombre qu’il faut renoncer au bon sens pour alimenter de faux espoirs et exciter de folles prétentions ; il faut au contraire le préserver contre vents et marées.

Il n’y a que deux modèles : l’assimilation (à la française), qui fait des citoyens à part entière et des étrangers conséquents, et le communautarisme (à l’anglaise), qui fait des étrangers-citoyens, concept bâtard s’il en est ! Le renoncement à la première conduit inévitablement au second, ce qui explique pourquoi votre discours, M. Soral, rejoint, au fond, par d’étranges détours, celui des mondialistes et des antiracistes, trop stupides pour comprendre que, sur ce sujet précis, vous allez dans leur sens et beaucoup plus loin qu’eux.

Non ! L’assimilation n’est pas un modèle dépassé ; c’est nous qui sommes dépassés par la situation. Nous n’éviterons pas le choc. Mais s’il y a une chance infime de limiter les dégâts, c’est elle.

Salut et fraternité,

Philippe Landeux
11 juin 2012

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