QU'EST-CE QUE LARGENT (vidéo 2) (dimanche, 15 mars 2015)

Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?

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« L’utopie n’est pas de s’attaquer à Largent pour changer le monde,
mais de croire que l’on peut changer le monde sans s’attaquer à Largent. »

Cette vidéo est extrêmement importante. Le thème que je vais traiter, Largent, est au cœur du système actuel et, paradoxalement, il n’en est jamais question. La raison est simple : le terme n’existe pas, je l’ai inventé pour désigner un concept inédit. Vous aurez remarqué que « Largent » ne s’écrit pas avec un « L » apostrophe, mais avec un « L » majuscule. Pour l’oreille, c’est la même chose, ce qui prête à confusion. C’est volontaire. Cette confusion permet à ceux qui ne savent pas ce qu’est Largent de comprendre quelque chose, croyant que ce terme renvoie à l’acception courante ; ce qui, d’ailleurs, n’est pas totalement faux. Largent, au sens large, recouvre en effet tous les sens qu’on lui prête ordinairement, c’est-à-dire, notamment, tout ce qui à un rapport direct avec la monnaie.

Largent, au sens strict, c’est la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger.

La nécessité de la notion de valeur marchande est une croyance, car le Civisme explique comment l’échange pourrait s’organiser sans ; elle est nécessaire dans le système actuel, puisque c’est autour d’elle qu’il est organisé ; mais il n’est pas vrai dans l’absolu qu’elle soit nécessaire pour échanger ; cela relève de la croyance.

Cette croyance universelle nous vient du troc. Elle remonte à l’époque où les hommes ont commencé à échanger les objets qu’ils fabriquaient. En ce temps, il n’y avait pas d’autre possibilité que d’échanger ces objets, avec d’autres individus, contre des objets en leur possession. C’est le fait de mettre ainsi les objets en équivalence qui a amené les hommes à concevoir la notion de valeur marchande ; et comme leurs conditions, plus exactement les conditions de production, sont restées les mêmes jusqu’à une époque très récente, ils n’ont pu concevoir d’autre mode d’échange et ont cru, sans même en avoir conscience, que la notion de valeur marchande était nécessaire pour échanger. Dans leur esprit, échange et notion de valeur marchande sont inséparables ; plus encore, cette dernière va de soi, à tel point qu’elle ne suscite aucune question et, a fortiori, aucune remise en cause. Largent est ainsi élevé au rang de paramètre naturel.

Il n’a pourtant rien de naturel et il est même intrinsèquement antisocial.

Si ! Largent est naturel dans le sens où, dans certaines conditions, il est logique, inévitable, impossible de faire autrement que de recourir à la notion de valeur marchande pour échanger ; c’est d’ailleurs ainsi qu’il s’est imposé aux hommes. Il n’en demeure pas moins que Largent n’a aucune réalité ; il n’existe que dans la tête des hommes. Il a cependant des conséquences bien réelles, mais uniquement parce que les hommes répondent à ses commandements, parce qu’ils font ce pourquoi Largent les a conditionnés. Dans la prochaine vidéo il sera question de la monnaie que les hommes veulent voir comme leur instrument alors qu’ils sont les siens ; ceci est encore plus vrai de Largent qui, en tant que croyance, ne peut évidemment pas être un instrument ; ce sont les croyants, donc les hommes, qui sont, par définition, les instruments de leur croyance. Rappelons une fois de plus que les hommes n’ont pas élaboré Largent, comme ils l’ont fait des religions ; c’est Largent qui, découlant du troc, s’est imposé tel quel à eux et les a enfermés dans une certaine logique.

Cette logique est bien sûr celle du troc : échange d’objets entre individus, propriétaires voire producteurs desdits objets. De l’échange d’objets, ou de leur mise en équivalence, naît la notion de valeur marchande. La notion de valeur marchande est donc le fait d’un mode d’échange dans lequel :

1) LES OBJETS SONT ÉCHANGÉS ENTRE EUX… et c’est la raison pour laquelle, dans le système monétaire, évolution du troc, la monnaie, étalon de valeur, s’échange et circule, d’où l’absurdité de concevoir une monnaie qui ne circulerait pas, c’est-à-dire de conserver la notion de valeur tout en la privant de sa raison d’être, une telle idée étant manifestement celle de gens révoltés à bon droit contre la monnaie et son fonctionnement, mais toujours soumis eux-mêmes à Largent,

2) La notion de valeur marchande est le fait d’un mode d’échange dans lequel les objets sont échangés PAR DES INDIVIDUS, d’où le caractère individualiste de ce mode d’échange, exacerbé sous la monnaie. C’est en tant qu’individus que les protagonistes participent à l’échange, non en tant que Citoyens, et cette pratique qui est au cœur des rapports sociaux ne regarde en rien la Société qui doit cependant la cautionner, d’abord en reconnaissant le droit de propriété, plus tard en émettant et garantissant la monnaie.

3) L’échange est le fait d’individus qui doivent être PROPRIÉTAIRES des biens qu’ils échangent, puisqu’ils ne peuvent évidemment pas échanger les biens du voisin. Il s’ensuit qu’ils doivent être propriétaires des biens qu’ils produisent ; ils ne travaillent donc pas pour la Société, mais pour eux ; le travail n’est donc pas un Devoir envers la Société, mais une obligation pour eux-mêmes, encore que la monnaie permette de se procurer autrement que par le travail, même par des moyens illégaux, le droit de participer aux échanges, d’accéder au marché et de profiter ainsi du travail d’autrui. Le travail ne regarde donc pas la Société, ce qui n’est pas la moindre des aberrations, sauf que les individus font quand même appel à elle pour garantir les « droits » qu’ils se sont ménagés. On n’est pas dans un système où les Citoyens remplissent des Devoirs envers la Cité qui, en retour, garantit à tous les Droits du Citoyen, mais dans un système où chacun est livré à lui-même sous le regard d’une « Société » qui se contente de couvrir ce qui est fait pour éviter de sombrer dans la guerre ouverte de tous contre tous. Le rôle de la Société, si on peut encore parler de Société, est réduit au minimum.

Tout ceci est inhérent à Largent, intrinsèque à un mode d’échange fondé sur la notion de valeur marchande. Ces premières conséquences, car il y en a bien d’autres, ne sont pas un hasard ; elles découlent de l’origine et de la nature de Largent ; elles sont l’effet de Largent. Largent véhicule une conception de l’échange qui focalise sur les choses et leur soi-disant valeur, qui ne prend en compte la dimension sociale ni des échanges (rapports sociaux), ni de ses protagonistes (Citoyens) et ni de leur cadre (Société) et qui, partant, bafoue tous les Principes de l’ordre social. Des Citoyens sont égaux en Devoirs et en Droits, égaux notamment dans le Devoir de participer à la vie de la Cité, égaux notamment dans le Droit de profiter des bienfaits de leur Cité ; le rôle de la Cité est de s’assurer que tous remplissent leurs Devoirs et de garantir à chacun la jouissance des Droits du Citoyen. Mais, sous Largent, point de Devoirs, point de Citoyens, point de Société digne de ce nom, donc point de Droits au vrai sens du terme, donc point d’Égalité. On peut toujours abuser des mots ; mais en quoi des individus sont-ils les Citoyens qu’ils sont supposés être quand la Société ne leur demande rien et ne leur garantit rien, quand, au fond, ils doivent se débrouiller tout seuls ? En quoi un système est-il une Société quand il laisse Largent régir à sa façon les échanges qui concernent tous les aspects de la vie, y compris les plus essentiels ?

Nous verrons dans la prochaine vidéo sur la monnaie pourquoi et comment celle-ci accentue l’inégalité ; mais l’inégalité trouve sa source dans Largent, dans la notion de valeur marchande qui implique des différences, d’abord de valeurs entre les produits et, au final, en droits entre les producteurs. Tout ce qui importe, dans ce système, c’est que les choses soient à leur « juste prix », comme si un prix pouvait être juste ; les hommes, eux, peuvent crever ; les Citoyens, il ne sait pas ce que c’est.

Bref, Largent fonde un mode d’échange individualiste, matérialiste, asocial (sans dimension sociale), inégalitaire et finalement antisocial (contraire au Principes de l’ordre social). Et personne ne voit où est le problème ! parce que tout le monde voit à travers Largent ! Alors ne cherchez plus ; ayez seulement le courage de regarder la vérité en face : vous êtes des esclaves, et Largent est votre Dieu.

Qu’est-ce que Largent ? Une prison pour ton esprit. (Matrix)

Largent est un tyran. Il est la clé de voûte du système. (Et ce système est notre ennemi… Matrix)


Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité

15:54 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |