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mercredi, 29 avril 2015

RETRAITE ET CHÔMAGE DANS LA CITÉ (vidéo 8)

Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique

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Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.

 

RETRAITE & CHÔMAGE
DANS LA CITÉ

Dans la vidéo précédente, j’ai exposé le mode d’échange de la Cité et expliqué le fonctionnement du moyen d’échange correspondant, à savoir la Carte civique. Je rappelle brièvement le principe : tous les Citoyens ont le devoir de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation) et jouissent en retour du droit de profiter de tous ses bienfaits, droit qui implique qu’ils aient le droit d’accéder librement au marché du fait même qu’ils soient Citoyens. Le droit d’accéder au marché est donc conféré par la Citoyenneté elle-même. Pour attester leur Citoyenneté auprès des commerçants, les Citoyens disposent d’une carte appelée « Carte civique », qui, d’un point de vue technique, fonctionne comme les actuelles cartes de crédits. Je dis bien « d’un point technique ». Il n’y a plus d’unités monétaires sous quelque nom que ce soit, donc plus de prix, plus de notion de valeur marchande. La Carte civique, via un réseau informatique, ne sert qu’à vérifier l’information au sujet de la Citoyenneté : c’est oui ou c’est non. Oui, accès illimité (en théorie), puisque la Citoyenneté ne se mesure pas ; non, pas d’accès, donc droit à rien. Je m’arrête là ; je vous renvoie à cette vidéo.

A partir de la présente vidéo, et dans les deux prochaines, je vais examiner les conséquences de la Carte civique dans certains domaines et expliquer comment la Cité pourra surmonter les problèmes créés par l’adoption de ce nouveau moyen d’échange ou, tout simplement, comme elle pourra s’y adapter. Aujourd’hui, deux sujets : les retraites et le chômage. J’imagine que ces sujets ne sont pas ceux auxquels vous auriez accordé la priorité, pressés que vous êtes sans doute d’aborder les problèmes qui les premiers vous viennent à l’esprit. Mais il faut savoir que, dans la Cité, la question des retraites est essentielle ; le système des retraites offre à la Cité un levier indispensable qui fait de lui la clé de voûte du système économique. Vous allez comprendre. Quant au chômage, il est évident que le sujet est important dans un système où tout individu pour être Citoyen, et tout Citoyen pour le demeurer et conserver ainsi ses droits, aura le devoir de participer à la vie de la Cité. Bien que la notion de participation soit plus large que celle de travail, on peut en effet se demander s’il y aura de l’emploi pour tous, si tous les individus présents dans la Cité auront la possibilité de s’acquitter de ce devoir et d’être Citoyens, vu que la chose serait impossible actuellement dans un système qui fabrique des chômeurs par millions et qui, incapable de reconnaître le travail comme un devoir, le proclame — comble de l’absurdité ! — comme un droit. Par suite, on peut aussi se demander si la notion de chômage existera encore et, si oui, ce qu’elle signifiera.

Tout d’abord, donc, les retraites. Le problème des retraites est aujourd’hui insoluble. Un retraité, c’est-à-dire un individu qui ne travaille plus, parce qu’il a travaillé un certain temps ou atteint un certain âge, doit cependant pouvoir accéder au marché, donc disposer de monnaie. Dans la mesure où il n’en gagne plus par son travail, façon normale d’en gagner, le système doit lui en procurer et, pour ce faire, en prendre à ceux qui travaillent encore (puisque la monnaie fonctionne selon le principe des vases communicants). En clair, les retraités sont à la charge financière des actifs. Peu importe qui verse les retraites, que ce soit l’État ou des organismes privés ; l’argent en question provient toujours du travail présent. (Des retraites par capitalisation peuvent permettre à une minorité de mieux s’en tirer, mais ne règlent pas le problème général.) Les cotisations qu’ont payées les retraités leur vie durant ne sont pas restées dans des coffres ; elles ont servi à payer les retraités d’alors. Pour que leurs propres retraites soient assurées, il faut des cotisants et en nombre suffisant. Et c’est là que le bât blesse. La population active diminue en raison de l’effondrement de la natalités et de l’augmentation du chômage. L’équilibre menace d’être rompu, et les fausses solutions, telles que l’immigration (sujet auquel je consacrerai une vidéo), ne font qu’aggraver le problème. La pression sur les travailleurs devient insupportable tandis que les montants des retraites sont de plus en plus ridicules. Comme je l’ai expliqué dans la vidéo 4 sur l’anachronisme du système monétaire, le système monétaire porte aujourd’hui en lui une contradiction fondamentale qu’il sera incapable de surmonter, et ceci en est une de plus.

Mais nous voyons que nous posons la question des retraites en termes financiers, autrement dit nous cherchons à résoudre une équation telle que la monnaie, qui n’existe pas, qui n’est du moins qu’une fiction, nous l’impose. Quel est le problème en réalité ? La vraie question est de savoir si la population en activité, aidée des machines, produit assez pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Sous ce rapport, la réponse est oui. Et si l’on part du principe que des retraités sont toujours Citoyens et que les Citoyens ont le droit d’accéder au marché, parce qu’ils sont Citoyens, le problème est réglé. Le Civisme et la Carte civique règlent de facto le problème des retraites, insoluble dans le système monétaire. Dans la Cité, un Citoyen a des droits : les droits du Citoyen. Ce n’est pas une question d’âge ; mais de devoirs.

La Citoyenneté se mérite. Après un certain nombre d’années, fixé par la loi et égal pour tous (sauf éventuellement pour les activités reconnues usantes, bénéficiant alors d’un coefficient plus élevé), les Citoyens sont dispensés de participer à la vie de la Cité, du moins n’ont-ils plus besoin de participer pour mériter la Citoyenneté ; leur Carte civique est désormais valide de façon permanente, plus exactement sans interruption possible. Ceux qui veulent prendre un repos bien mérité peuvent s’arrêter ; ils n’y perdent rien. Ceux qui veulent continuer le peuvent aussi, mais ne sont plus comptabilisés parmi le personnel des entreprises pour lesquelles ils travaillent, puisque la validité de leur Carte n’en dépend plus. Il est donc de l’intérêt des entreprises d’employer des retraités qui, de leur côté, travaillent pour le plaisir et peuvent être moins assidus. Aujourd’hui, on vire les retraités pour faire de la place et des économies ; dans la Cité, les retraités seront retenus et recherchés comme un plus. Aujourd’hui, dans le « système social que le monde nous envie » et que d’aucuns s’évertuent à sauver, les droits d’un retraité s’effondrent avec le passage d’un salaire de misère à une pension plus misérable encore ; dans la Cité, un retraité sera toujours Citoyen et jouira des mêmes droits qu’auparavant, dont celui d’accéder librement au marché.

Mais j’ai dit que la retraite constituerait un levier. J’ai dit aussi que les Citoyens seraient à la retraite passé un certain nombre d’années à participer ou à travailler, ce nombre étant fixé par la loi et égal pour tous. Comprenons donc qu’il n’y aura pas d’âge pour la retraite, quoique le nombre officiel d’années exigées correspondra à un âge raisonnable. Ce nombre ne portera pas sur des années d’existence, mais sur des années de participation. Le temps des périodes d’activité sera additionné jusqu’à ce que la somme atteigne le nombre en question. Autrement dit, les périodes d’inactivité n’entreront pas en ligne de compte et repousseront d’autant le moment de la retraite. Voilà pour le principe. En réalité, les choses seront un peu plus complexes, comme toujours.

Durant les périodes d’activité la Carte civique sera valide. C’est donc le temps de validité de la Carte qui sera en fait additionné. Mais, dans certaines conditions, la Carte civique sera aussi valide durant des périodes d’inactivité, car le contraire reviendrait à suspendre la Citoyenneté, donc à priver les Citoyens de tous leurs droits, ce qui serait particulièrement brutal. Ce cas extrême existera, mais, de manière générale, la Cité considèrera que les périodes d’inactivité, durant lesquelles la Carte civique sera valide et génèrera autant de « temps positif » par rapport au calcul du « temps à travailler » pour atteindre la retraite, elle considèrera, dis-je, que ces périodes d’inactivité génèrent simultanément autant de « temps négatif ». La somme du « temps positif » et du « temps négatif » sera nulle ; le principe sera donc bien respecté : ces périodes n’entreront pas en ligne de compte, le moment de la retraite sera d’autant repoussé, mais ce sera là le seul préjudice pour les Citoyens concernés et responsables de cette situation.

Maintenant, il va de soi que l’intérêt de la Cité sera que les Citoyens soient actifs tant qu’ils sont en âge et en état de l’être et qu’elle ne permettra pas que des individus abusent de sa bienveillance et passent leur vie au « chômage », puisque c’est finalement de cela que nous parlons ; elle prendra donc des dispositions à cet effet. Comme je l’ai dit, bénéficier de ces dispositions, pour être au chômage, sera soumis à conditions. La première sera d’avoir travaillé un certain temps, fixé par la loi et égal pour tous. La deuxième sera de ne pas demeurer au chômage plus d’un certain temps, également fixé par la loi et égal pour tous. En fait, tous les Citoyens disposeront, pour la durée de leur vie, d’un « crédit de temps chômage » de plusieurs années qu’ils pourront utiliser comme bon leur semble, soit par besoin (en cas de licenciement, de démission, de liquidation de leur entreprise, de sortie de prison), soit par envie (pour faire une pause, réaliser un projet, voyager, etc.). Ce « crédit de temps chômage » ne sera pas renouvelable ; s’ils l’épuisent inutilement, toute nouvelle période d’inactivité désactivera leur Carte civique ; ils ne seront donc plus Citoyens jusqu’à ce qu’ils se remettent à l’ouvrage, ce qu’ils auront intérêt à faire très vite, car la Cité ne se laissera pas émouvoir. Elle considèrera les Citoyens comme des adultes responsables, et ceux qui ne le seront pas naturellement apprendront à l’être à leurs dépens ; elle n’aura aucune pitié pour les tire-au-flanc et les parasites.

Je rappelle ici ce que j’ai expliqué dans la vidéo précédente sur la Carte civique, à savoir que la Cité connaîtra le plein emploi, qu’il ne pourra y avoir de chômage autre que volontaire. C’est mathématique. Le fait que tous les Citoyens pourront accéder librement au marché génèrera une Demande en théorie infinie qui, en pratique, sera quand même toujours supérieure à l’Offre, laquelle pourra augmenter et augmentera jusqu’à ce que le plein emploi soit atteint. Il y aura plus d’emplois à pourvoir que de Citoyens, qui auront donc l’embarras du choix, sachant par ailleurs que leurs droits seront constants, quel que soit leur emploi (ou leurs études supérieures, car les étudiants seront Citoyens). Cela ne veut pas dire qu’aucun secteur d’activité ne connaîtra de crise, mais que les Citoyens touchés auront mille opportunités de travail et aucune excuse de ne pas travailler. Le chômage sera donc bien un état volontaire, et légal dans une certaine mesure. Au-delà, pas de bras, pas de chocolat !

Notons que les employés auront droit, comme aujourd’hui, à des congés durant lesquels leurs Cartes seront valides sans qu’ils aient à entamer leur « crédit de temps chômage ». Même chose pour l’inactivité momentanée et forcée en raison de maladie ou d’accidents, les intéressés étant alors à la charge soit de leur entreprise, qui aura intérêt à s’assurer de leur état, soit de la Cité, qui s’en assurera aussi, et gare aux escrocs dans les deux cas ! La Cité disposera en effet d’une batterie de sanctions fort dissuasives et pour certaines radicales, comme la déchéance de la Citoyenneté, qui condamnera, de fait, à aller se faire porter pâle ailleurs après un éventuel passage par la case prison.

Ce qui m’amène enfin à la question du levier économique que constituera la retraite, dont j’ai parlé au début. Je ne vais pas entrer ici dans le détail du fonctionnement des entreprises (ce sera le sujet de la prochaine vidéo) ; disons simplement qu’en tant que partie du corps social elles remplissent une fonction dans la Cité et ont donc des obligations envers elle, des obligations en termes de résultats de vente (non de production) ; elles doivent satisfaire une certaine Demande. Si elles n’y parviennent pas, alors qu’elles ont en main toutes les cartes possibles, leur responsabilité est engagée et la Cité se doit de les sanctionner par où elles ont pêché. Quelle est leur faute ? Ne pas avoir fait leur travail ou ne pas avoir travaillé assez. Quelle est la sanction ? Travailler plus, donc plus longtemps. En clair, la Cité infligera automatiquement, selon un barème préétabli, du « temps négatif » aux entreprises qui auront failli à leurs obligations. Mais une entreprise est une personne morale ; « travailler plus longtemps » ne veut rien dire pour elle. Et en effet, ce n’est pas l’entreprise en tant que personne morale qui sera sanctionnée ainsi, mais chacun de ses employés qui tous, aux yeux de la Cité, représenteront leur entreprise. Tous les Citoyens dont la Carte civique sera validée du fait d’appartenir à telle entreprise se verront infligé le « temps négatif » que ses mauvais résultats lui auront mérité. Tous profiteront également quand tout ira bien ; tous subiront également en cas de faute. Ce « temps négatif », infligé collectivement, s’ajoutera bien sûr à celui que les Citoyens cumuleront individuellement. Autant dire que, si les Citoyens désirent parvenir un jour à la retraite, ils devront utiliser le moins possible leur « crédit de temps chômage » et tout faire, en tant qu’employés, pour que leur entreprise ne s’attire pas de « temps négatif ». Mais, dira-t-on, tous les employés ne sont pas également responsables de la marche de leur entreprise. Oui, aujourd’hui ! Mais, aujourd’hui, tous les employés ne sont pas non plus concernés également par les profits. Si demain tous les employés étaient intéressés à part égale aux profits comme aux pertes, l’ambiance dans l’entreprise serait quelque peu différente. C’est ce qu’il adviendra dans la Cité. En fait, la menace collective qui planera sur tous les employés fera que jamais ils ne s’exposeront à la subir ; ils feront ce que leur entreprise attend d’eux, et celle-ci, ce que la Cité attend d’elle. Et voilà comment, dans la Cité, la retraite sera paradoxalement le stimulant du travail.

Dans ces vidéos, je ne peux pas entrer dans tous les détails, imaginer tous les problèmes, envisager toutes les situations. Mes livres sont plus complets. Mais, quoi qu’il en soit, nous n’avons pas à répondre à tout aujourd’hui ; nous ne connaissons pas le futur et, de toute façon, les Citoyens feront en leur temps ce que bon leur semblera. Nous pouvons ouvrir des pistes ; nous devons surtout nous attacher aux principes. Soyons sûrs que la Cité pourra faire face et fera preuve de bon sens en toute chose. Et si elle se trompe, elle rectifiera. Sans Largent pour imposer ses règles et ses réalités, tout devient plus simple, tout n’est plus qu’une question de logique et de volonté, tout ne dépend plus que des hommes.

Largent est un Tyran !
L’Égalité ou la Mort !

Vive la Révolution !


Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité

21:31 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

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