PHILIPPE LANDEUX par lui-même (mercredi, 04 septembre 2019)
« On n’est jamais mieux servi que par soi-même. »
PHILIPPE LANDEUX, théoricien et historien amateur, est une figure hors norme de la dissidence. Il se revendique de Gauche, canal historique, et prône un système égalitaire et patriotique, sans argent, baptisé « la Cité ». Il martèle que, « pour faire la Révolution demain, il faut sauver la France aujourd’hui », et que « la Révolution consistera à anéantir Largent au nom de l’Égalité et de la Patrie ». Quoique trans-courant, parce qu’ayant sa propre ligne, il est mieux accepté par les « nationalistes » non dénués de fibre sociale que par les gauchistes qui ne vibrent que pour l’immigré et voient en lui un « néonazi ».
Il est né à Montpellier le 1er février 1973. Parcours scolaire sans problème. Inscrit sans enthousiasme à la faculté de sciences économiques de Montpellier, il provoque son appel pour le service militaire, qu’il effectue en 1995-1996 dans les parachutistes. Revenu à Montpellier à l’été 1996, il décide de monter à Paris pour faire du dessin de presse, avec l’idée de redresser le patriotisme. C’est alors que, par ses lectures dans les transports, il découvre la Révolution française en général et Robespierre en particulier. Il réfléchit de son côté et se met à écrire sur des petits sujets de société. Dès son arrivée à Paris, il adhère au « Parti radical socialiste » croyant naïvement que ce sont des socialistes radicaux. Il comprend vite que ce n’est qu’une machine à assurer des places et la gamelle à quelques notables.
Le 4 décembre 1997, tout bascule. Une idée inconcevable pour un capitaliste (que nous sommes tous malgré nous) germe dans son esprit : « Un citoyen a le droit d’accéder (librement) au marché parce qu’il est citoyen ». Il est abasourdi. Cette idée est à la fois une critique radicale du système monétaire (donc du capitalisme) et le principe de base d’une Société digne de ce nom. En quelques semaines, il rédige une première version de la théorie qui en découle : « La Société du Travail » (SDT). En 1999, il en rédige une seconde (anéantie par un virus).
En 2000, il écrit un « Réquisitoire contre Largent ou théorie de l’Égalité ». (C’est à cette occasion qu’il forge le mot « Largent » qui désigne ce qui est, pour lui, la quintessence du système monétaire, à savoir « la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger ».) La même année, pour s’occuper et renouer avec sa passion, il crée un site Internet dédié à Robespierre « Incorruptible hier, inconnu aujourd’hui ». Il en sort un ouvrage que les éditeurs ignorent comme tout le reste. À la même époque, il crée un autre site dédié, lui, à l'abolition de la monnaie. (Ces deux sites ont disparu avec le serveur multimania.)
En janvier 2001, en quête de gens capables d’entendre ses idées sur Largent, il adhère à la CNT, les anarcho-syndicalistes, qui se réfèrent à la guerre civile espagnole durant laquelle furent créées des communautés non-monétaires. Mais il ne rencontre guère d’écho, et son patriotisme viscéral s’insurge devant leur internationalisme qui masque un anti-nationalisme, un anti-patriotisme, un sans-frontiérisme et, au final, un immigrationnisme typiquement capitalistes.
En 2002, dans l’idée d’être plus consensuel et d’amener à sa théorie en douceur, il écrit une « théorie de la Propriété », dans laquelle il examine ce qu’est la Propriété dans l’absolu pour faire ressortir l’influence de Largent et du système monétaire sur sa conception actuelle. Ces deux ouvrages, « Théorie de la Propriété » et « Réquisitoire contre Largent ou théorie de l’Égalité » forment les deux premiers volets d’une trilogie qu’il complète, en 2003, en réécrivant sa théorie sous le nom de « Civisme ou théorie de la Cité ». Son œuvre principale est achevée.
Il se lance alors dans la lecture des recueils des actes du Comité de salut public dont il extrait tous les éléments importants ou utiles, un travail qui va l’accaparer pendant des années. En 2006, il consulte les dossiers du Tribunal révolutionnaire de Paris pour obtenir les chiffres exacts.
Fin 2004, il s’inscrit sur les listes électorales pour pouvoir voter NON au référendum qui doit avoir lieu en 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen.
En avril 2010, il propose un article sur les prénoms à Riposte Laïque (« La discrimination au berceau ») qui le publie sous le titre « Hymne aux prénoms français ». Une quarantaine d’articles suivront (souvent critiques à l’égard de la ligne générale). Lors d’une manifestation en soutien à Éric Zemmour, il rencontre Pierre Cassen, fondateur de RL, et réalise qu’il le connaît personnellement depuis 2005, date à laquelle celui-ci militait pour le NON au Traité Constitutionnel Européen. C’est à la faveur d’une conférence de ce dernier, au Local, en novembre de la même année, qu’il fait la connaissance de Serge Ayoub, pour lequel il éprouve de suite de la sympathie. L’homme défend Robespierre, la Révolution, la République (au vrai sens du terme) ; il est sur une ligne sociale et nationale, de Gauche authentique. Philippe Landeux reconnaît en lui un Jacobin. Ceci étant, il n’adhèrera pas plus à « Troisième voie » qu’il ne se convertira au « solidarisme ».
En 2010 encore, il crée son blog « Philippe Landeux – Réflexions politiques » sur lequel il publie des textes de fond, notamment « Principes universels de l’Ordre social ou Bases de la Société à usage universel » (2010), « Si j’étais président en 2012 » (2011), un programme en 144 points, « Lettre ouverte à Alain Soral » (2012), sur l’assimilation et la foutaise d’une réconciliation, « De la force des choses (hier et demain) » (2013) ou encore « Une doctrine révolutionnaire pour la camp national : le Civisme » (2017).
Vers 2010 toujours, il découvre la possibilité offerte par TheBookEdition de rendre accessibles ses ouvrages, imprimés sur commande. En 2011, il « publie » ainsi coup sur coup « les Principes » (traduits en anglais en 2019), le « Réquisitoire », « le Civisme », et « le Civisme illustré », dont les PDF sont disponibles gratuitement sur son blog , et qu’il réunira en 2013 dans « Tout sur le Civisme ».
En 2011, à l’approche des élections présidentielles qui doivent avoir lieu l’année suivante, il rédige un programme en 144 points : « Si j’étais président en 2012 ». Il ne s’agit pas d’appliquer sa théorie, mais de faire au mieux dans les conditions d’alors pour sauver la France et, à la marge, de préparer le terrain pour la Révolution. Il n'appartient à aucun parti politique, mais il ne cache pas sa préférence. « Je vote Font National, parce que je suis de Gauche. » Il a une conception toute particulière de l’échiquier politique, loin des étiquettes officielles. Pour lui, le classement ne devrait pas se faire horizontalement, mais verticalement selon ce qu’il appelle « échelle politique ». Le haut de cette échelle est la perfection sociale qui est le but à atteindre et qui s’articule autour du principe d’Égalité (des citoyens en devoirs et en droits) et des notions consubstantielles à ce Principe, à savoir le Peuple (les citoyens), la Nation (la cité), le patriotisme (défense du peuple et de la nation), la souveraineté du Peuple (démocratie), la souveraineté nationale (indépendance) et la non-ingérence, le tout n’ayant véritablement de sens que dans un système non-monétaire. Or toutes ces notions (sauf la remise en cause de la monnaie) furent défendues par Robespierre qui fut le père de la Gauche, et le sont aujourd’hui par le Front National, présenté comme d’« extrême droite » par une « Gauche » officielle qui a renoncé à toutes et s’est faite traître à la patrie au nom de l’Autre et de Largent, en dernière analyse.
En août 2011, il est invité par Franck Abed, royaliste notoire, qu’il a rencontré l’année précédente au Local, pour son premier entretien vidéo (aujourd’hui introuvable). En septembre 2011, Serge Ayoub lui donne l’occasion de faire sa première conférence sur « Largent, le tyran à abattre ». (Une deuxième, sur Robespierre, aura lieu en novembre l’année suivante.)
En 2012, Serge Ayoub lance un journal au nom évocateur « Salut Public », avec pour exergue, proposée par Philippe Landeux : « Il n’y a de légitime que la volonté du Peuple ». C’est pour illustrer cette feuille que ce dernier reprend ses crayons. Ses dessins, signés « Blic », représentent des blaireaux qui, simplifiés, ressemblent à des rats. Lorsque l’aventure « Salut Public » cesse, il continue de dessiner et publie ses dessins sur son blog et son facebook. Ils attirent l’attention de Zéon qui lui propose de les publier sur la page des dessins de la semaine d’E&R. Ainsi en ira-t-il pendant deux ou trois ans, jusqu’au clash entre Alain Soral, qu’il ne connaît pas personnellement et dont il a critiqué implacablement la ligne, et Daniel Conversano, pour lequel il prend parti (décembre 2016).
En octobre 2012, paraît « Robespierre, la Terreur des traîtres à la Nation », aux Éditions du Pont d’Arcole. Il s’agit moins d’une biographie que d'une étude des points controversés ou essentiels. L’année précédente, Serge Ayoub lui a demandé de rédiger une notice sur Robespierre, pour faire connaître ce personnage à ses troupes, mais Philippe Landeux, en perfectionniste, est allé beaucoup plus loin.
En décembre 2012, le 6, il est invité par la radio Ici & Maintenant pour exposer ses théories sur Largent et sur une Société non-monétaire.
Début 2013, il a l’idée de publier les discours de Robespierre qui ont encore une résonance. Mais il y en a tant qu’il opte pour l’exhaustivité et publie l’intégrale de ses grands discours, complétée de toutes les interventions et de tous les documents importants ou utiles pour comprendre la pensée du personnage. Il intitule cette somme « Robespierre parle aux Français ». (Étienne Chouard, admirateur notoire de Robespierre, en fera la promotion. Philippe Landeux, qui s’intéresse à lui depuis qu’il l’a entendu promouvoir le tirage au sort, procédé qui figure dans sa théorie de la Cité, l’a rencontré le 19 décembre 2012. Mais le « Réquisitoire contre Largent » qu’il lui a remis ne l’a pas interpellé.) Peu après, il sort « Robespierre, l’Âme de la Révolution » , qui reprend, corrige et complète « Robespierre, la Terreur des traîtres à la Nation » (introuvable). Le 11 mai, au Salon du Livre, l’Agence Info Libre l’interviewe sur Robespierre et la Révolution. Fin mai, le Cercle des Volontaires l’invite pour une émission sur le même sujet. Cette même année, il publie encore « Tout sur le Civisme ».
En 2014, reprenant la forme de son travail sur le Comité de salut public, il publie dans « La Guerre de l’Ouest, dite de Vendée » , tous les arrêtés du Comité, décrets de la Convention et lettres des représentants en mission sur le sujet. (Le 14 décembre 2012, il avait débattu avec Reynald Secher, chantre d’un « génocide vendéen ». ) Le 22 janvier 2015, il présentera son ouvrage à Méta TV (où il est déjà passé le 20 mai 2014 pour parler de la Révolution française et d’une Société sans argent. ) Il publie également un recueil des textes importants publiés sur son blog, sous le titre de « Vive la Nation ! » (cri de ralliement des révolutionnaires). En décembre, il rencontre Daniel Conversano avec lequel il se lie d’amitié. Il est, selon lui, un de ces talents du camp national qui, s’il avait le déclic, pourrait provoquer le déclic chez beaucoup d’autres. Daniel reste septique mais l’invite, en juillet 2016, à présenter sa théorie dans son émission « Vive l’Europe ! » . En revanche, Philippe Landeux lui a fait découvrir et apprécier Robespierre à travers la biographie de Jean Massin, et ils lui consacreront une émission (Robespierre et les Gilets Jaunes) en juillet 2019.
En 2015, il réalise une série de 12 vidéos pour présenter les points clés du Civisme et en publie, en format poche, les textes dans « Révolution, les Bases du Civisme – Pourquoi renverser Largent ? Comment instaurer l’Égalité ? ».
En 2017, il décide de finaliser et de publier ses anciens travaux sur la Révolution : « le Tribunal révolutionnaire de Paris » (2017), « les arrêtés du Bureau de police générale » (2018), « le Comité de salut public & les représentants en mission » (2019).
En 2018, outre « les arrêtés du Bureau de police générale », il publie également sa « Théorie de la Propriété », en partie réécrite et préfacée par Jean-Yves Dufour, et un recueil de textes, « Contre Courant » , dans lesquels il critique les divers courants de pensées politico-économiques (l’économie distributive, le marxisme, les théories a-monétaires, le démocratisme, le capitalo-libéralisme, etc.).
Fin 2018, il s’enthousiasme pour les Gilets Jaunes, dont il perçoit néanmoins les faiblesses (pratiques et idéologiques) et prévoit l’impuissance. Il veut aider de ses conseils. Il écrit fébrilement et poste ses textes (la plupart doublés de vidéo) sur son facebook et des groupes Gilets Jaunes comme on jette une bouteille à la mer : « Le dilemme des Gilets Jaunes – Des représentants ou pas ? » , « Gilets Jaunes : RIC ou RIP ? », « Appel aux Gilets Jaunes - Pour une levée en masse en faveur du Référendum d’Initiative Populaire (R.I.P.) », « Le combat des Gilets Jaunes – Le Référendum d’Initiative Populaire », « Les Gilets Jaunes & les Révolution d’hier et de demain », « Projet pour l'instauration d’un vrai Référendum d’Initiative Populaire ».
L’œuvre de Philippe Landeux, colossale, est aussi mal connue que lui. Ses ouvrages sur la Révolution française s’adressent à des spécialistes alors qu’il est lui-même étranger aux cercles universitaires, tandis que son « patriotisme intégral » le rapproche malgré lui d’un camp ouvert au gloubi-boulga contre-révolutionnaire et anti-républicain. Par ailleurs, sa théorie, découlant tout entière d’un principe inédit, générant ses propres concepts, ne s’insère dans aucune tradition (un comble pour un tel féru d’Histoire) et n’a même aucune parenté, de près ou de loin, avec aucune autre théorie (les ressemblances ne sont que fortuites ou illusoires). Enfin, sa ligne radicalement « anticapitaliste » heurte ce qu’il appelle « les préjugés monétaires » et l’éloigne (sur le plan des idées) de tous ceux avec qui il a des accointances. Les contacts et les affinités qu’il a dans le milieu « dissident » n’implique pas, de sa part, une adhésion à leurs lignes respectives ; c’est lui qui aimerait les voir évoluer vers la sienne. Peine perdue jusqu’à ce jour ; il reste seul sur sa branche. (Les gauchistes qui aimeraient le mettre dans une case sont, là comme ailleurs, complètement à côté de la plaque.) Convaincu que le Civisme devrait être le point de ralliement de tous les patriotes et de tous les nationalistes conséquents et serait entre leurs mains l’arme la plus redoutable, il sait aussi que la France est en danger de mort et que le combat contre Largent, pour l’Égalité bien comprise, aussi indispensable soit-il, sous peine de tourner éternellement en rond, peut attendre encore un peu.
Livres (disponibles sur TheBookEdition)
2011 – Principes universels de l’ordre social ou bases de la Société à usage universel
2011 – Réquisitoire contre Largent ou théorie de l’Égalité
2011 – Le Civisme ou théorie de la Cité
2011 – Le Civisme illustré
2013 – Robespierre, l’Âme de la Révolution
2013 – Tout sur Le Civisme, la Révolution du XXIe siècle
2013 – Robespierre parle aux Français
2014 – La Guerre de l’Ouest dite de Vendée, 1793-1794
2014 – Vive la Nation !
2015 – Révolution, les bases du Civisme – Pourquoi renverser Largent ? Comment instaurer l’Égalité ?
2017 – Le Tribunal révolutionnaire de Paris
2018 – Les arrêtés du Bureau de police générale
2018 – Théorie de la Propriété
2018 – Contre Courants - Critiques de la théorie de l’Économie distributive & autres projets alternatifs, doctrines, mesures, courants de pensée…
04 septembre 2019
17:18 Écrit par Philippe Landeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |