lundi, 16 novembre 2020
CORONAVIRUS & CIVISME : VÉRITÉS & ESPOIR
Lors du premier confinement, j’avais écrit que, si le virus n’avait pas existé, le système aurait dû l’inventer. Aujourd’hui que le virus s’est pour ainsi dire éteint, c’est exactement ce qu’il fait. Il entretient une panique qui n’a plus lieu d’être mais qui lui est bien utile pour poursuivre ses buts inavouables.
Jamais je n’aurais imaginé que le capitalisme ferait d’une crise sanitaire le prétexte pour passer à sa phase terminale. Il ne fallait cependant pas être devin pour comprendre que la monnaie exclusivement virtuelle est l’ultime évolution possible de la monnaie, et que l’intérêt des capitalistes autant que la force des choses nous en feraient prochainement prendre le chemin. Cette évolution était irrésistible, évidente et même nécessaire pour pouvoir enfin tourner la page. Je l’annonce depuis plus de 20 ans. Elle n’a donc rien de surprenant en soi. Elle confirme mon analyse générale même si je ne connaissais pas le détail des chemins tortueux que le capitalisme emprunterait pour atteindre le but.
Depuis près de 10 ans j’annonce également que le capitalisme reprendra à son compte l’idée — soi-disant de gauche — d’un revenu universel, sous quelque nom de que ce soit. Je ne vais pas développer ici les arguments qui me conduisent à penser qu’un revenu universel, loin d’être une panacée pour l’Humanité, n’est rien d’autre que la roue de secours du capitalisme et un moyen d’asservissement universel. J’observe simplement que la crise du coronavirus, exagérée et savamment entretenue — comme pour mieux ruiner le pays et étendre de manière arbitraire et infinie les pouvoirs du gouvernement capitalo-mondialiste —, a été le prétexte pour ressortir le projet des cartons et que ce projet est, lui aussi, une étape ultime. Car que peut-il y avoir de plus contraire à la logique monétaire, et de plus extrême, que de donner de l’argent aux gens pour qu’ils puissent consommer au lieu de les payer, même mal, pour leur travail ?
Ces deux évolutions — monnaie virtuelle et revenu universel — concernent la monnaie et tendent à assurer aux puissants de ce monde un contrôle total sur la monnaie et, à travers elle, sur les droits et la vie des gens. La perspective a de quoi effrayer. De quoi ne seront pas capables ceux qui, pour parvenir à leurs fins, ont terrorisé les populations du monde entier pour qu’elles consentent à la destruction de leurs libertés, de leurs emplois et de leurs pays ? Que feront-ils d’un pouvoir total alors même qu’ils ont déjà tous les pouvoirs ? Comment les arrêter ? Comment mettre un terme à ce cauchemar éveillé ?
Pour l’heure, rien ne peut arrêter ces évolutions (particulièrement celle de la monnaie, la seconde étant accessoire), pour la simple raison que ceux qui s’inquiètent à bon droit de leurs conséquences ont le même logiciel que ceux qui les mettent en œuvre dans leur intérêt. Tous sont sous l’emprise de « Largent ». Tous ont le même maître. Tous le servent à leur manière quoique dans des conditions différentes. Pire ! Aucun ne sait vraiment ce qu’est Largent. Aucun ne l’envisage comme le véritable ennemi. Aucun ne le nomme, aucun ne le dénonce, aucun ne l’attaque, pas plus ses valets que leurs esclaves. Il est ainsi rendu invulnérable et tout puissant par défaut. Un peu d’intuition suffit néanmoins à comprendre que Largent est le ressort ou le dénominateur commun de toutes les entreprises qui tendent vers le projet notoire baptisé « Nouvel Ordre Mondial », qu’il serait donc plus clair et plus pertinent d’appeler « Royaume Universel de Largent ».
Telle est la première étape pour sortir du piège : ne plus être dupe des leurres, savoir à quoi l’on a affaire. Mais il y a encore loin entre sentir l’arnaque et y échapper. La grande difficulté est que « savoir ce qu’est Largent » va de pair avec « savoir comment le vaincre ». Les deux questions sont liées, comme une photo et son négatif : on ne peut répondre à l’une sans répondre à l’autre. Soit on a tout, soit on n’a rien. Et comme la réponse à « comment le vaincre » est hors de la compréhension des capitalistes que nous sommes tous au départ, comme Largent nous incline à croire qu’en dehors de lui point de salut, nous ignorons que nous pouvons nous en défaire, nous n’imaginons pas que nous le devions, nous ne savons même pas qu’il existe (ou en quoi il consiste). C’est le piège parfait. La preuve : nous sommes encore dedans.
Tout le problème est que Largent nous enferme dans sa logique à lui, la logique monétaire, alors que, pour résoudre nos problèmes de société, nous devrions être guidés par la logique sociale. Nous prenons pour une « société » ce qui n’est qu’un système. Nous adoptons les lois de Largent, les lois qu’il nous impose et qui nous semblent naturelles, et nous rejetons les Principes de l’ordre social qui sont incompatibles avec elles. Que dis-je « nous les rejetons » ? Nous ne les connaissons même plus ! Quand notre nature sociable nous pousse vers eux, ils sont si vagues dans nos esprits que les préjugés monétaires, profondément ancrés en nous, prennent le dessus et nous ramènent à Largent.
Disons donc les choses sans plus tergiverser. Une Société digne de ce nom est fondée, non sur Largent, mais sur l’Égalité. Des Citoyens doivent être égaux en devoirs et en droits. Tous ont notamment le devoir de participer à la vie de la Cité, selon ce que celle-ci considère comme une participation ; en retour, tous ont le droit de profiter de tous les bienfaits de la Cité, lequel droit (fondamental) implique pour tous le droit (indirect) d’accéder librement au marché. Le droit d’accéder LIBREMENT au marché leur est donc conféré par la Citoyenneté elle-même. Il n’est pas limité arbitrairement et inégal comme cela est le cas lorsqu’il est incarné et conféré par une monnaie. Dans la Cité, il n’y a pas de monnaie, pas de prix, pas de valeur marchande. Les Citoyens accèdent au marché parce qu’ils en ont le droit en tant que tels et dans les seules limites de leurs envies, de la nature des choses et éventuellement des lois (la Cité étant une véritable démocratie par la force des choses).
Mais comment appliquer ces principes et cette idée dans une Société de millions de personnes où les gens sont souvent des inconnus les uns pour les autres et où nul ne sait ce que fait son voisin ? Comment permettre aux Citoyens de jouir de ce droit sans prêter le flanc aux profiteurs en tous genres ? Le problème aurait été insoluble il y a cinquante ans seulement. Un système de vérification de la citoyenneté aurait reposé sur du papier, sur une administration, sur des hommes. Le système aurait été lourd, lent, corrompu, voué à l’échec. La chose étant impraticable n’était donc pas envisageable. Mais la technologie moderne, notamment l’informatique, permet à la Cité de doter ses Citoyens d’un moyen sûr d’attester leur citoyenneté auprès des commerçants et des producteurs et de contrôler du même coup et sans effort l’activité de ses derniers. Le Civisme envisage que ce moyen soit une carte à puce, strictement personnelle, dite « carte civique ». Ces cartes seraient, techniquement, techniquement seulement, l’évolution des cartes de crédits. Elles utiliseraient les infrastructures mises en place par le capitalisme pour manipuler ces dernières et dépouiller les gens de leurs droits sous forme de monnaie (car la monnaie n’est rien d’autre que du droit), mais elles ne serviraient plus qu’à vérifier la citoyenneté et à garantir les droits du citoyen ; elles seraient à la fois le symbole et le vecteur d’une philosophie inédite. Il apparaît ainsi que la technologique qui permet à Largent de marcher vers son triomphe sera aussi ce qui permettra de lui donner le coup de grâce.
Mais l’intérêt social et révolutionnaire de la technologie ne saute aux yeux que dans cette perspective, si l’on renonce à la logique monétaire pour la logique sociale, si l’on suit le Civisme dans son raisonnement et dans ses conséquences. (Le Civisme est bien sûr une théorie beaucoup plus développée que le peu qui en est dit ici.) Si on ne le suit pas : soit on ne sait pas que le problème c’est Largent, et on propose des mesures vaines (généralement monétaires) pour résister à son avènement, on désespère des hommes et de l’histoire ; soit on le devine vaguement, mais, faute de Principes solides, on n’a rien de sérieux à lui apposer et aucune alternative crédible à proposer, on attend sans savoir quoi.
Nous vivons des heures dramatiques, et les plus sombres de notre histoire sont encore devant nous. Pourtant, il y a déjà 20 ans que les conditions sont propices à l’instauration de la Cité. Ce qui a manqué, ce ne sont pas les moyens mais la volonté. Le Civisme venait de naître et n’était pas répandu. Il n’est toujours pas assez connu, et Largent se cache encore derrière la monnaie dont les hommes sont dupes. Non seulement rien ne peut arrêter Largent à l’heure actuelle, mais il faut qu’il aille au bout de sa logique en dépit des dégâts occasionnés, qu’il soit complètement nu, pour que les hommes le voient enfin sous son vrai jour et se rallient au Civisme, pour qu’ils comprennent enfin que Largent est plus que la monnaie (unité de valeur), plus que les banques, plus que le système monétaire, plus que tout ce qui est visible et concevable ; que c’est une croyance, une croyance inconsciente universellement partagée qui conditionne aussi bien les riches que les pauvres à défendre le système monétaire qui la leur a insidieusement inculquée comme l’air qu’ils respirent ; une croyance qui enferme dans la logique monétaire (matérialiste, individualiste et inégalitaire) et condamne les êtres sociables que nous sommes à n’avoir pas d’autre horizon ; bref, que Largent, c’est la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger… et qu’il n’y a qu’une façon de l’anéantir : l’Égalité bien comprise.
Les puissants de ce monde courent après le pouvoir absolu. Ils sont puissants par Largent et pour Largent. Mais, en poussant à la dématérialisation totale de la monnaie, ils détruisent ce qui permettait aux hommes de croire que Largent a une existence réelle, ils éventent eux-mêmes la supercherie, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis. Quelles que soient leurs intentions, ils commettent la plus grande des erreurs. Ce sera décisif, en effet, mais pas de la manière qu’ils croient.
Un homme averti en vaut deux.
LARGENT est un TYRAN !
L’ÉGALITÉ ou la MORT !
09:10 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
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