vendredi, 19 août 2011
POLITIQUE : le serment du président
Un lecteur a eu l’amabilité et la patience de commenter ou critiquer de nombreuses propositions de mon essai de programme présidentiel pour 2012. Comme chaque point mérite des développements et que le tout serait très long, je publie séparément ma réponse à chacun des objets, en rappelant la proposition en question et la position dudit lecteur.
19. Instauration d’une cérémonie publique et retransmise au cours de laquelle le président prête serment, sur le drapeau français, d’être fidèle à la France et de respecter les engagements sur la base desquels il a été élu (lesquels sont d’ailleurs rappelés)
- L’élection d’un candidat n’est pas un référendum sur les mesures contenues dans son programme.
Brath-z :
Prêter serment sur le drapeau est une démarche pour le moins originale... pour ma part, si je suis assez favorable à une prestation de serment (moins formelle que celle existante aux États Unis d'Amérique cependant : ce « serment » du président n'a plus aujourd'hui grande signification, et toute l'attention est mise sur la forme - la manière de prononcer tel ou tel mot, la formulation de tel ou tel passage - au détriment du fond) qui devrait contenir certaines propositions sur lesquelles on ne peut pas transiger (défendre et garantir les droits naturels, œuvrer pour le bien public et dans l'intérêt général, défendre les intérêts de la Nation en toutes circonstances, garantir la souveraineté du peuple français, etc.), je pense que ce serment devrait se faire sur l'honneur et sur la vie (au moins symboliquement) et devant la Nation (ou le peuple constitué, je ne sais pas encore laquelle de ces deux formulations convient le mieux), seul souverain et maître de chaque citoyen. Quant à son contenu, je pense que hormis les réserves précédemment citées, il doit rester libre : si un candidat élu décide de ne pas rappeler ses engagements de campagne, libre à lui.
Réponse :
Il va de soi que le serment se fait sur l’honneur et devant la nation (d’où le drapeau). Ceci étant, je veux surtout réagir à votre dernière phrase : « si un candidat élu décide de ne pas rappeler ses engagements de campagne, libre à lui ». Comment peut-on dire cela ? C’est sur la base de promesses qu’un candidat est élu. La moindre des choses est qu’il les respecte. En le dégageant de ses promesses, vous lui reconnaissez la liberté de mentir aux électeurs afin de se faire élire par tous les moyens. Et vous voudriez qu’il s’engage sur l’honneur ! Mais quel honneur a un individu, qui plus est un élu, qui n’a pas de parole ? En rappelant les promesses qu’il a faites et en prêtant serment de les respecter (même si les circonstances peuvent en contrarier quelques-unes), sous peine d’être parjure, il ne peut plus se dérober ou trahir impunément. Un système dans lequel les élus n’ont pas de mandat impératif et sont libres de tromper les électeurs n’est pas une démocratie, puisqu’ils confisquent la souveraineté nationale à leur profit. C’est le cas aujourd’hui. Du reste, dans une véritable démocratie, l’élection ne fonde pas l’action des élus, seulement l’occupation de la fonction. Les actes, en particuliers les lois, pour être légitimes, doivent être ratifiées d’une manière où d’une autre par le peuple, c’est-à-dire par les électeurs (Cf. Rousseau, Robespierre et la constitution de l’an I). Je propose d’ailleurs un système dans ce sens dans la Cité. Mais comme les conditions monétaires ne s’y prêtent pas, j’adopte, concernant le premier fonctionnaire, une mesure qui me paraît de nature à l’obliger moralement, voire légalement, à respecter autant que faire se peut ses engagements.
08:33 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
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