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samedi, 27 octobre 2018

PENSÉE DU JOUR : Voltaire et Rousseau

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Voltaire était le chantre de Largent roi. Rousseau voulait la souveraineté du Peuple et l’égalité des citoyens.

On peut voir l’un et l’autre comme les deux faces d’une même pièce, dans la mesure où Rousseau ne dénonçait pas Largent et ne proposait pas de sortir du système monétaire (individualiste et inégalitaire), de sorte que ce qu’il voulait se heurtait à la force des choses et était réduit à un vœu pieu. Dans ce sens, Rousseau était l’idiot utile de Largent, d'aucuns diraient du "capitalisme".

Mais lequel des deux, de Voltaire ou de Rousseau, s’opposait-il le plus à Largent ? Voltaire qui allait volontairement dans son sens, ou Rousseau qui, malgré ses principes radicalement opposés, ne savait pas comment lui échapper et en était inconsciemment prisonnier ? Laquelle des deux doctrines est-elle potentiellement la plus subversive, la plus révolutionnaire ? Celle qui accompagne le système ou celle qui est soumise à lui par défaut ?

En fait, on associe Voltaire et Rousseau :

1) quand on ignore que Largent est l’ennemi, l’ennemi du Peuple et de l’Égalité, de sorte que l’on ignore ce qui les opposait fondamentalement et que l’on oscille soi-même entre le fatalisme de l’un et l’impuissance de l’autre ;

2) quand on dénonce Largent mais que l’on ignore soi-même comment l’abattre, de sorte que l’on ignore également que les Principes de Rousseau, à quelque chose près, étaient bien ceux qu’il faut opposer à Largent mais que son temps fixait des limites qui ne permettaient pas alors de s’opposer à lui en pratique, limites avec lesquelles il était obligé de composer, d’où certaines faiblesses conceptuelles.

Mais quand on sait que Largent est l’ennemi, qu’il ne peut être renversé qu’au nom de l’Égalité et de la Patrie (= peuple, société, cité, nation), que l’informatique permet aujourd’hui de dépasser la monnaie qu’elle est elle-même en train d’anéantir, alors on réalise que Rousseau ouvrait une voie bien différente de celle de Voltaire (qui lui nous a conduits là où nous sommes), qu’il n’était pas le verso d’une même pièce, mais seulement un pionnier dont l’audace mérite des louanges, et les erreurs inévitables, l’indulgence.

Du reste, quand on préfère Rousseau à Voltaire sans remettre en cause Largent, sans comprendre que Largent était la limite du premier, et la boussole du second, on se fourvoie dans les mêmes erreurs que lui sans avoir autant d’excuses. Car quelles excuses peut-on avoir quand la lumière est faite et que l’on persiste à fermer les yeux pour suivre en tout point un maître qui, lui, naviguait dans le noir ?

17:16 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG, 7.1. PENSEES DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

vendredi, 12 octobre 2018

PENSÉE DU JOUR : les « dissidents » en peau de lapin

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Niveau 0 : Critique tout et son contraire
Niveau 1 : Critique du système politique
Niveau 2 : Critique du système économique
Niveau 3 : Critique du système monétaire, sans alternative sérieuse

Chacun de ces niveaux marque a priori un degré de conscience supérieur par rapport au niveau précédent (conscience de la cause des problèmes et du plan sur lequel on se propose d'agir). Mais, au final, à aucun de ces niveaux le système n’est critiqué dans son essence (Largent bien compris), de sorte qu’aucune de ces critiques n’est en mesure de proposer un système d’une nature différente, capable de résoudre, par une nouvelle force des choses, les maux qui suscitent l’indignation. Même le niveau 3, qui semble le plus près du but, et va en effet dans la bonne direction, n’a pas assez de consistance pour accoucher de quelque chose.

En fait, toutes ces critiques consistent à s’opposer plus qu’à proposer. Ce qu’elles prennent pour des propositions ne sont que des contre-mesures pour essayer d’anéantir en détail les effets d’une logique globale qui, elle, n’est pas remise en cause parce qu’elle est intégrée par le pensée. Sans doute certaines critiques sont-elles plus pertinentes que d’autres. Mais il n’y a pas de milieu. Il n’y a pas de lot de consolation. Soit on sort du système (monétaire, individualiste, inégalitaire), soit on est toujours dedans. Or, si certaines de ces critiques montrent mieux que d’autres les mécanismes du système actuel, aucune ne permet d’en sortir, toutes condamnent à tourner en rond à l’intérieur. Il n’y a donc pas lieu de se féliciter d’avoir atteint tel ou tel niveau. Les canaris aussi chantent dans leur cage.

08:47 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG, 7.1. PENSEES DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |