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lundi, 22 août 2011

SECURITE : la police

Un lecteur a eu l’amabilité et la patience de commenter ou critiquer de nombreuses propositions de mon essai de programme présidentiel pour 2012. Comme chaque point mérite des développements et que le tout serait très long, je publie séparément ma réponse à chacun des objets, en rappelant la proposition en question et la position dudit lecteur.

54. Rétablissement de l’autorité policière et renforcement des effectifs

  • Un policier dans l’exercice de ses fonctions a toujours raison sur le moment. Toute personne est tenue d’obtempérer à l’instant et en silence à ses injonctions. Un policier est seul juge de la conduite à tenir face aux grandes gueules et aux fortes têtes.
  • Outrager un policier (physiquement ou verbalement), outre la réaction du policier lui-même, est passible de dénaturalisation et d’un mois de prison ou d’expulsion pour les étrangers ; blesser un policier est passible d’au moins 10 ans de prison.


Brath-z :

Encore une fois je précise l'évidence : non, la « réaction du policier lui-même » n'a aucune légitimité. En tant que représentant officiel de la force publique et chargé d'appliquer la loi, le policier se doit de ne pas passer outre la loi.

Réponse :

Un policier ne passerait pas outre la loi si la loi lui permettait de réagir dans une certaine mesure et dans certains cas. Il suffit d’adopter cette loi.

A mon tour, je vous rappelle l’article de Robespierre : « Tout citoyen doit obéir religieusement aux magistrats et aux agents du gouvernement, lorsqu’ils sont les organes ou les exécuteurs de la loi. (Art. 24) » Ceci implique deux choses : la première, que la loi punit sévèrement les individus qui n’obtempèrent pas à l’instant aux injonctions légitimes que des policiers  (je précise « légitimes », car, si l’on s’aperçoit après coup que les policiers ont abusé de leur pouvoir, c’est eux qui méritent d’être punis) ; la deuxième, que, dans la mesure où l’interpellé n’obéit pas, il ne suffit manifestement pas aux policiers d’invoquer la loi pour le contenir, ce qui signifie qu’il a une réaction imprévue à laquelle le policier doit faire face comme il peut, comme il le sent. La loi ne peut prescrire la conduite à tenir dans les situations où l’improvisation est la règle. Elle peut condamner les policiers qui abusent de leur pouvoir lorsque l’interpellé obtempère à l’instant et en silence, mais elle doit leur laisser une grande latitude dans les autres cas. Autrement, on aboutit à la situation actuelle dans laquelle la police n’est plus du tout respectée, les policiers étant liés de tous les côtés, comme chacun sait.

55. Lutte contre la corruption et les abus de pouvoir des policiers

  • Les policiers porteront en permanence, lors de leurs interventions, des mini-caméras, de même leurs véhicules, à l’avant et à l’arrière.


Brath-z :

Hum, là, je veux bien, mais ça risque d'être très difficile à mettre en place, ça... Je pense surtout qu'il faudrait donner aux policiers les moyens d'accomplir leur mission et casser l'esprit corporatiste qui anime la profession et amène parfois les autorités hiérarchiques à « couvrir » certaines pratiques coupables au nom de la « solidarité policière ». Une première piste pour cela serait de mieux former les policiers (si vous lisez les rapports de l'UNSA-Police ou encore d'Alliance, vous savez que depuis la réforme de 2002, la formation des policiers est tout simplement désastreuse, au point que le syndicat Alliance a officiellement appelé le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy en 2004 puis en 2006 à réagir vigoureusement ; certains « vieux » policiers parlent des « jeunes » policiers en les surnommant « les cow-boys », ce qui est symptomatique des valeurs et méthodes enseignées par cette formation au rabais) et surtout de faire cesser la guerre au budget entre les postes régaliens. On pourrait aussi inciter les administrations à faire état de tous les disfonctionnements en échange d'une rallonge de budget.

Réponse :

Je ne vois pas ce que vous entendez par « donner aux policiers les moyens d'accomplir leur mission ». Des moyens de quelle nature ? Des moyens légaux ? C’est ce que je propose dans le point précédent. Des moyens techniques (autres que les armes dont ils sont déjà pourvus) ? C’est le sujet du présent point.  s Sur le plan technique, je ne vois pas du tout où est la difficulté. Dans certains pays, je pense notamment aux USA, l’utilisation de caméras embarquées est déjà répandu. Par contre, la mise en place peut être coûteuse. Le vrai obstacle est là. Le problème, c’est toujours Largent.

Un système monétaire est pervers par nature ; il est toujours bancal. Certaines choses peuvent être améliorées, mais d’autres difficultés ressurgissent. Vous conseillez de « faire cesser a guerre au budget entre les postes régaliens ». Je veux bien, mais comment ? Les individus, les entreprises, les corps constitués ont besoin d’argent et en veulent tous le plus possible. Or la monnaie des uns est toujours prise ou donnée aux dépens des autres. Dans ces conditions, c’est la guerre. Largent divise les hommes et corrompt tout : c’est dans sa nature. On ne peut pas le conserver sans en connaître les effets. C’est un tout à prendre ou à laisser.

Quant à votre proposition d’« inciter les administrations à faire état de tous les disfonctionnements en échange d'une rallonge de budget », outre qu’elle s’inscrit dans une logique capitaliste (tout mouvoir par l’appât du gain), elle n’a pas de sens : celles qui n’en constateront pas en inventeront pour recevoir plus d’argent ; celles qui en constateront se garderont bien de les signaler pour conserver leur budget excessif. 

Enfin, sur « l’esprit corporatiste », il est dans la nature de tout corps. On ne peut pas le casser. Ce qu’il faut, c’est le contrebalancer par un autre corps. Contre les abus policiers, il faut que les citoyens puissent les signaler sans avoir à s’adresser aux policiers eux-mêmes. (A creuser.)

11:55 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

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