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samedi, 27 août 2011

LOGEMENT : ordre de priorité

Un lecteur a eu l’amabilité et la patience de commenter ou critiquer de nombreuses propositions de mon essai de programme présidentiel pour 2012. Comme chaque point mérite des développements et que le tout serait très long, je publie séparément ma réponse à chacun des objets, en rappelant la proposition en question et la position dudit lecteur.

81. Attribution des logements nationaux dits « sociaux » en priorité aux anciens combattants, puis aux Français de la commune, puis aux citoyens de France de la commune, puis aux Français d’ailleurs, puis aux citoyens de France d’ailleurs, puis aux immigrés de la commune, puis aux immigrés d’ailleurs.

  • La priorité, aux yeux de la nation, n’est pas fonction des besoins des individus mais de leur légitimité à recevoir de sa part, en contrepartie de ce qu’ils lui ont donné.


Brath-z :

Fort heureusement non. La priorité aux yeux de la Nation est que soient garantis les droits naturels des individus, et il se trouve que l'existence est le plus essentiel d'entre eux. La France n'est pas comme ces pays où l'absence de moyens empêche de loger une partie de la population, elle dispose de ressources importantes qui assurent suffisance en la matière.

Réponse :

Vous ne définissez pas « la priorité aux yeux de la nation » mais la priorité selon vos chimères de « droits naturels » qui, j’en conviens, sont partagées par la législation actuelle. Vous ne comptez pour rien les devoirs envers la nation qui, par définition, n’a d’obligations impératives qu’envers ceux qui la servent. Ce n’est pas par fantaisie que les citoyens ont des droits et que la nation ou la société doit les garantir, mais parce ces droits sont la conséquence des devoirs réciproques que les citoyens ont les uns envers les autres. Vous oubliez que la société n’est pas une abstraction ; c’est l’ensembles des citoyens unis dans le but de se garantir des droits. Or, en plaçant de soi-disant droits naturels (innés, intrinsèques) au-dessus des droits du citoyen, en prétendant que des hommes qui ne seraient pas citoyens et n’auraient donc pas de devoirs envers eux devraient jouir malgré tout et en priorité de certains droits, vous ôtez à la société (à l’union des citoyens) sa raison d’être (alors même que votre raisonnement implique son existence), vous insinuez que les étrangers n’ont pas à mériter les droits que les citoyens doivent leurs garantir à leurs dépens. Cela n’a tout simplement aucun sens.

Remarquez, ensuite, que tous les hommes sont citoyens quelque part ; tous appartiennent à une société sous la responsabilité de laquelle ils sont. Or des citoyens n’ont pas besoin de la bonté de la société : leurs droits sont une question de justice. Des droits relevant de la bonté ou de l’humanité de la société ne concernent que des étrangers, sur place ou ailleurs. Il va de soi que la question du logement de citoyens étrangers dans leur propre pays ne concerne pas la société. Ne peuvent être concernés que des étrangers présents sur le sol de la société. Et encore, pas tous les étrangers !

Il ne peut y avoir que quatre sorte d’étrangers : des touristes, des travailleurs temporaires, des immigrés légaux et des immigrés clandestins (venus clandestinement ou n’étant pas repartis à l’expiration de leur permis de séjour). Les premiers, les touristes, se logent par leurs propres moyens. Les seconds, des travailleurs envoyés par une entreprise étrangère, ont aussi les moyens de se loger. Si l’immigration est maîtrisée et gérée, des immigrés légaux n’ont pas non plus de problème de logement : soit leur logement est prévu soit ils ont les moyens de se loger. Seuls des immigrés clandestins et illégaux sont donc systématiquement confrontés à ce problème qui, normalement, devrait être résolu par leur expulsion. En clair, vos « droits naturels » ne sont destinés qu’à des personnes qui, de par la loi, n’ont pas le droit d’être là mais auxquelles ils confèrent le droit d’être logés, donc de rester. N’y a-t-il pas comme une contradiction ?

Vous dites que « la France n'est pas comme ces pays où l'absence de moyens empêche de loger une partie de la population, elle dispose de ressources importantes qui assurent suffisance en la matière ». Comme je l’ai montré, le problème ne concerne pas « la population », mais une population étrangère, imposée d’une manière ou d’une autre aux Français. Comme les conditions de l’immigration même légale sont on ne peut plus laxistes, même les immigrés légaux rencontrent des difficultés pour se loger par leurs propres moyens. Conformément à vos conceptions, le système leur accorde la priorité pour l’accès aux logements sociaux. Le refus de la préférence nationale s’est ainsi transformé de fait en préférence étrangère. Mais comme l’immigration est massive et continue, les Français voient sans cesse les étrangers leur passer devant et leur attente d’un logement social dure souvent des années. On nous rebat les oreilles avec le manque de logements : mais y en aura-t-il jamais assez si la France accueille sans raison et pour le malheur des Français toute la planète ? Même s’il est vrai qu’elle dispose d’espace pour bâtir, a-t-elle vocation à finir bétonnée de partout ? Quant à la question des moyens financiers pour construite à tire-larigot, elle ne les a plus, vu qu’elle est au bord de la banqueroute.

Remarquez, enfin, que votre commentaire porte sur une proposition qui ne fait qu’établir un ordre de priorité. Quel que soit leur classement dans cet ordre, tous les intéressés sont des hommes qui méritent autant la bonté de la société. Mais il se trouve que certains méritent aussi sa reconnaissance. Comme à un instant « T », une commune (car c’est finalement au niveau communal que se pose la question du logement) ne peut pas satisfaire tout le monde, elle doit nécessairement accorder la priorité à certains selon des critères fixés par la loi. Sous ce rapport, l’ordre que j’ai établi me paraît juste et logique.

Maintenant, si, au-delà de l’ordre de priorité que j’ai établi, vous contestez le principe même d’un ordre de priorité pour, en réalité, en établir un autre, un dans lequel les étrangers auront de fait la priorité, expliquez-moi ce qui justifie ce renversement. Vous me sortez le « droit à l’existence »… Les citoyens nécessiteux n’ont-ils pas eux aussi ce droit (si je me place dans votre logique) ? S’ils l’ont et comme il n’y aucune raison qu’ils ne l’aient pas, rien ne justifie qu’ils passent après les nécessiteux étrangers. Tous sont nécessiteux, mais la société doit d’abord faire ce qu’elle doit pour les siens puis, par bonté, ce qu’elle peut pour les autres. La bonté, la générosité, la grandeur d’âme ne consistent pas à délaisser les siens au nom des autres. Ca, c’est ce que j’appelle la xénofolie ou, plus trivialement, la connerie.

09:21 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

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