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vendredi, 21 décembre 2018

COMPRENDRE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE (vidéo)

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LES GRANDES LIGNES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Les événements de 1789 furent amenés, comme aujourd’hui, par une question de dette, donc d’argent. Depuis longtemps, l’État était endetté. Les différents ministres sous Louis XV et Louis XVI en étaient tous arrivés à la même conclusion que la Noblesse et le Clergé devaient mettre la main à la poche. Le refus systématique de ces derniers contraignit Louis XVI à convoquer les États généraux, c’est-à-dire une Assemblée constituée d’élus des trois ordres qu’étaient la Noblesse, le Clergé et le Tiers état (5 mai 1789).

Sous la pression des députés du Tiers état, du peuple en théorie, de la bourgeoisie en fait, les États généraux se déclarèrent assemblée nationale constituante (juin 1789) ; elle se donnait la mission d’écrire une constitution. Le roi qui désirait qu’ils se bornent à décréter de nouveaux impôts, ne l’entendit pas de cette oreille et tenta le coup de force, qui fut déjoué par les journées populaires de juillet 1789. [Oubli : Les Gardes-françaises qui avaient déjà refusé de tirer sur le peuple s’étaient ralliées à lui.] Le peuple, les Sans-culottes, les Sans-dents, avaient servi de bélier à la bourgeoisie, non pour la mettre au pouvoir, puisqu’elle y était déjà ou presque, mais pour assurer son pouvoir. L’Assemblée constituante, composée de nobles et de bourgeois, ne tarda pas à révéler son vrai visage et à bâtir un système aristo-bourgeois, ultra-libéral (comme on dirait aujourd’hui), tout en faveur des riches, un système qui s’accommodait parfaitement de la monarchie tant que le roi restait une potiche. Les Sans-Culottes, les Jacobins, les révolutionnaires, virent clair dans leur jeu dès le début et dénoncèrent cette politique. Eux-mêmes n’étaient pas fondamentalement hostiles à la monarchie pourvu que les droits du peuple soient respectés.

Mais le roi ne soupirait qu’après la restauration de sa puissance et ne vit bientôt de salut que dans le recours à des troupes mercenaires. Il s’enfuit (21 juin 1791) mais fut arrêté à Varennes et ramené à Paris. L’Assemblée le remit sur le trône et fit massacrer les Parisiens qui protestaient au Champ de Mars (17 juillet 1791).

Peu après, la constitution achevée, une nouvelle Assemblée nationale, législative, élue au suffrage censitaire, se réunit (1er octobre 1791). Des députés tout neufs. Que des bourgeois, adeptes du libre marché. Au peuple qui réclamait du pain, ils ne savaient qu’envoyer des baïonnettes. Et les caisses étaient toujours vides, malgré la confiscation des biens du Clergé. Les leaders de l’Assemblée, les Girondins, virent dans la guerre étrangère un moyen de les remplir (à condition d’être victorieux) et de détourner la colère populaire. Le roi, qui espérait tant que les monarchies européennes interviennent en sa faveur, y vit le moyen de leur forcer la main ; il était bien placé pour savoir que la France n’était pas en état de faire la guerre et il comptait sur la défaite. Ainsi, le roi, hostile à l’Assemblée, et l’Assemblée, qui n’était pas hostile au roi, voulaient la guerre, mais pour des raisons différentes. [Oubli : Le 20 avril 1792, la France déclarait la guerre à l’Empereur d’Autriche.] Comme prévu, la campagne du printemps 1792 fut un désastre. Les Austro-prussiens allaient bientôt pouvoir marcher sur Paris. La France avait à sa tête un roi qui avait toujours fait cavalier seul et voulait perdre la guerre, et une Assemblée qui n’avait rien fait pour le peuple, sans lequel il était impossible de gagner la guerre dans laquelle elle avait plongé le pays, et qui défendait encore la monarchie.

C’est dans ce contexte de patrie en danger que les révolutionnaires appelèrent au sursaut national et que Fédérés des départements et Sans-culottes parisiens prirent les Tuileries (10 août 1792), contraignirent l’Assemblée à destituer le roi et à se dissoudre elle-même en convoquant une nouvelle assemblée constituante : la Convention. Le succès de cette journée avait été assuré par une commune insurrectionnelle, composée de délégués de chacune des 48 sections de Paris, mise en place manu militari dans la nuit, et qui assura le pouvoir révolutionnaire dans l’intervalle. [Oubli : 21 septembre, abolition de la Monarchie. 22 septembre, proclamation de la République.]

La Convention se réunit un mois plus tard, toujours dominée par les Girondins, toujours ultra-libéraux et plus que jamais hostiles aux Parisiens et aux révolutionnaires. Ils multiplièrent les mesures dilatoires pour sauver le roi et inondèrent les départements de propagande pour les dresser contre Paris. Ils ne purent sauver le roi, mais ils provoquèrent bien la guerre civile, après avoir allumé la guerre étrangère. C’en était trop ! Le 2 juin 1793, 80.000 gardes nationaux et Sans-culottes cernèrent la Convention qu’ils contraignirent à expulser de son sein 31 Girondins.

Dès lors, dominée par ceux que l’on appelle les Montagnards, c’est-à-dire grosso modo les Jacobins, la Convention prit des mesures énergiques en faveur du peuple, donc contre les bourgeois, et pour gagner les guerres extérieure et intérieure. Au prix de beaucoup de souffrances et de drames, mais aussi d’enthousiasme et d’héroïsme, elle parvint à retourner une situation tragique, a priori désespérée.

Quand enfin il devint possible de revenir à une situation normale, après la victoire de Fleurus (26 juin 1794), nombre de députés tombèrent le masque populaire et redevinrent les bourgeois qu’ils n’avaient jamais cessé d’être. Robespierre, figure de proue de la Révolution et du Comité de salut public, fut décrété d’arrestation et exécuté (27-28 juillet 1794 - 9-10 thermidor an II), non parce qu’il était un tyran, ce qui n’était qu’un prétexte, mais parce qu’il défendait le peuple. L’ultra-libéralisme et le règne de Largent furent rétablis.

Action, réaction : un an plus tard, les Parisiens, littéralement affamés, se soulevèrent à deux reprises (1er germinal, 1er prairial an III) et investirent la Convention au cri de « du pain et la constitution de 1793 ». Mais sans chefs, sans plan, sans organisation, ils furent refoulés, écrasés et désarmés. Rideau.

ANALYSE

Qu’est-ce que la Révolution française ?

La profusion d’événements, souvent trompeurs, parfois tragiques, qui jalonnent la période que l’on appelle « la Révolution française de 1789 », permet de voir dans cette histoire tout et son contraire et d’en saisir d’autant moins le fond qu’elle est vue à travers le prisme des anachronismes, des fantasmes, des passions, des préjugés, du pathos, des intérêts inavoués ou mal compris, des accusations grossières, des interprétations absurdes, des récupérations honteuses, etc.

La trame de la Révolution est pourtant fort simple. Il s’agissait, ni plus ni moins, que du combat éternel des pauvres contre les riches, des exploités contre les exploiteurs, des tenants de la souveraineté du Peuple contre toute forme de tyrannie, de la démocratie contre l’oligarchie ploutocratique, de l’Égalité contre Largent en dernière analyse. Mais le système monétaire est, par définition, le royaume de Largent. Il est naturel que Largent règne. Que son règne soit contrarié ou contesté, le naturel revient toujours au galop. C’est exactement ce dont la Révolution a été le théâtre.

En 1789, les riches, qui pressaient depuis longtemps, pensent avoir gagné. Mais une opposition populaire, égalitaire, démocratique, patriotique, prend corps et se renforce jusqu’à être un moment la plus forte, en 1793. Les riches, les bourgeois sont alors dans leurs petits souliers. Mais les limites conceptuelles des révolutionnaires, liées aux impossibilités de leur temps, et les contradictions internes à leur mouvement, qui en résultaient, devaient les conduire à l’échec et provoquer fatalement le retour en force des riches, qui eut lieu en 1794 et marqua la fin de la Révolution, c’est-à-dire de la montée en puissance des aspirations populaires et du mouvement révolutionnaire. C’est l’échec des révolutionnaires, concrétisé par l’exécution de Robespierre, qui marque la fin de la Révolution et l’avènement du règne incontesté de Largent jusqu’à nos jours.

Hors de cette lecture, la Révolution française est incompréhensible et n’a même ni début ni fin. Si elle n’est pas caractérisée, comme je le dis, par la montée en puissance du mouvement populaire, démocratique, égalitaire et patriotique, jusqu’à son écrasement, alors quoi ? Elle serait un événement bourgeois ? Mais si la Révolution avait été « bourgeoise », on ne la distinguerait pas de la période qui suit, et à peine de celle qui précède. Sans la Révolution, la bourgeoisie serait arrivée au pouvoir (avec ou sans roi) ; elle y était dès 1789 et elle l’a retrouvé en 1794. Entre ces deux dates, il s’est passé quelque chose ; quelque chose qui a rompu le cours de l’Histoire, à un moment où la bourgeoisie avait le vent en poupe ; quelque chose qui, n’étant pas ordinaire, mérite que cette période précise soit appelée « Révolution ». Les révolutionnaires, ce n’était pas les bourgeois… C’était précisément ceux qui contestaient leur hégémonie. Dans cette histoire, les bourgeois, ceux qui prônaient le libre marché (c’est-à-dire la liberté de spéculer sur la misère publique), ceux qui sacralisaient la Propriété (c’est-à-dire le fruit de leurs magouilles), ceux qui voulaient tout juger à l’aune de l’argent (parce que c’est eux qui l’avaient), ces bourgeois, dis-je, étaient des contre-révolutionnaires. Ils existaient à l’époque de la Révolution, ils en étaient les contemporains, mais ils incarnaient tout le contraire.

En fait, il y avait deux contre-révolutions. La contre-révolution aristocratique, celle des nobles qui défendaient la monarchie parce que leurs privilèges en dépendaient, qui détestaient autant les bourgeois arrivistes que le peuple revendicatif ; et la contre-révolution bourgeoise, celle des riches qui avaient pris la place des nobles et méprisaient le peuple autant sinon plus que ces derniers. Mais les bourgeois étaient dans le sens de l’Histoire. Ils ne devinrent des contre-révolutionnaires que parce qu’ils eurent en face d’eux des révolutionnaires, des vrais, issus eux aussi de la bourgeoisie, mais qui voulaient sincèrement le bien du peuple, défendaient ses droits et étaient soutenus par lui. Au vrai, la contre-révolution aristocratique fut inexistante, sinon anecdotique ; les nobles émigrèrent d’eux-mêmes dès 1789. La Révolution mit essentiellement aux prises le peuple, donc, et les bourgeois. Dans un premier temps, les révolutionnaires s’opposèrent, en vain, à la destruction, par les bourgeois, de tout ce que l’ancien régime avait de protecteur pour le peuple ; dans un second temps, une fois au pouvoir, ils restaurèrent tant bien que mal ce qu’ils purent, tout en devant gérer le chaos dans lequel les bourgeois avaient plongé la France. Au final, les bourgeois tirèrent les marrons du feu. Ils annulèrent tout ce qu’avaient fait les révolutionnaires et jetèrent les bases du système qui est encore le notre aujourd’hui. Nous ne vivons pas sur l’héritage des révolutionnaires mais sur celui des contre-révolutionnaires bourgeois. La République a bien été proclamée, par nécessité, sous l’impulsion des révolutionnaires, en 1792 ; mais la République façonnée ensuite par les bourgeois n’a rien à voir. « République » n’est qu’un mot. Il faut regarder ce qu’il y a derrière et qui l’a mis.

Certains ne retiennent de la Révolution que les événements sanglants dont il est possible de rendre, à tort ou à raison, les révolutionnaires responsables. Bien sûr, quand c’est le leur qui coulait, c’était pour la bonne cause, cela ne compte pas ! Le sang du peuple qui défend ses droits ne vaut rien. C’est assez dire de quel côté penchent les gens qui jugent la Révolution selon de telles considérations. Quoique qu’il faille distinguer les faiseurs d’opinion de leurs dupes. Personne ne s’avance en se disant « ennemi du peuple » ! C’est toujours sous prétexte de défendre le peuple que l’on calomnie ses véritables amis, que l’on tourne contre eux ceux qui devraient les soutenir, et que l’on détourne ainsi les regards de ses buts inavouables. La méthode n’a pas changé. Regardez comment fonctionnent aujourd’hui les ennemis du peuple et imaginez la boue qui a été déversée sur les révolutionnaires depuis 200 ans. Il n’est donc pas étonnant que certains aient embrassé en théorie la cause de ceux qu’ils auraient combattu en réalité, comme ils le font aujourd’hui, confrontés aux mêmes problèmes.

Le véritable drame des révolutionnaires, c’est d’avoir échoué. Vae victis ! (Malheur aux vaincus.) Mais leur combat est toujours d’actualité, à quelques mises à jour près : pauvres contre riches, peuple contre « élites », démocrates contre ploutocrates, patriotes contre mondialistes, résistants contre collabos, et toujours, en dernière analyse, Égalité contre Largent. Notre drame, à nous, serait de ne pas comprendre les raisons fondamentales de l’échec des révolutionnaires (ce que des visions délirantes de la Révolution ne permettent pas de comprendre). Ils se battaient pour l’Égalité et la Patrie, contre Largent, mais ne se sont pas attaqués à lui en personne, pour ainsi dire ; ils s’opposaient à son absolutisme mais ne contestaient pas son existence même. Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils ne pouvaient pas le faire en leur temps. Aujourd’hui, nous en avons les moyens. Toute la question est : Saurons-nous être des révolutionnaires à la mode du XXIe siècle ? Saurons-nous réinventer la Révolution… et triompher, cette fois ?

 

Vive la Révolution !
Vive la France !

Philippe Landeux

21 décembre 2018

mercredi, 19 décembre 2018

LES GILETS JAUNES & LES RÉVOLUTIONS d’hier et de demain (vidéo)

Les Gilets jaunes sont un mouvement inédit dans l’Histoire de France. Jamais on avait vu le peuple se lever non seulement sans chefs, mais encore sans vouloir s’en donner. Il n’y a pas de chefs ; il n’y a personne derrière ou au-dessus, pas de structure, pas de groupe organisés, encore moins d’État étranger, même si les médias cherchent à les discréditer en prétendant le contraire. C’est inédit. Dès lors, l’Histoire peut-elle nous apprendre quelque chose ? J’aimerais survoler avec vous deux épisodes de l’Histoire de France, la Révolution et la Commune de 1871, pour voir quelles leçons on peut éventuellement en tirer.

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Le premier, c’est évidemment 1789. Les Gilets jaunes sont sociologiquement les Sans-culottes de l’époque. Les événements de 1789 furent amenés, comme aujourd’hui, par une question de dette, donc d’argent. Depuis longtemps, l’État était endetté. Les différents ministres sous Louis XV et Louis XVI en étaient tous arrivés à la même conclusion que la Noblesse et le Clergé devaient mettre la main à la poche. Le refus systématique de ces derniers contraignit Louis XVI à convoquer les États généraux, c’est-à-dire une Assemblée constituée d’élus des trois ordres qu’étaient la Noblesse, le Clergé et le Tiers état. Sous la pression des députés du Tiers état, du peuple en théorie, de la bourgeoisie en fait, les États généraux se déclarèrent assemblée nationale constituante (juin 1789) ; elle se donnait la mission d’écrire une constitution. Le roi qui désirait qu’ils se bornent à décréter de nouveaux impôts, ne l’entendit pas de cette oreille et tenta le coup de force, qui fut déjoué par les journées populaires de juillet 1789. [Oubli : Les Gardes-françaises qui avaient déjà refusé de tirer sur le peuple s’étaient ralliées à lui.] Le peuple, les Sans-culottes, les Sans-dents, avaient servi de bélier à la bourgeoisie, non pour la mettre au pouvoir, puisqu’elle y était déjà ou presque, mais pour assurer son pouvoir. L’Assemblée constituante, composée de nobles et de bourgeois, ne tarda pas à révéler son vrai visage et à bâtir un système aristo-bourgeois, ultra-libéral (comme on dirait aujourd’hui), tout en faveur des riches, un système qui s’accommodait parfaitement de la monarchie tant que le roi restait une potiche. Les Sans-Culottes, les Jacobins, les révolutionnaires, virent clair dans leur jeu dès le début et dénoncèrent cette politique. Eux-mêmes n’étaient pas fondamentalement hostiles à la monarchie pourvu que les droits du peuple soient respectés. Mais le roi ne soupirait qu’après la restauration de sa puissance et ne vit bientôt de salut que dans le recours à des troupes mercenaires. Il s’enfuit mais fut arrêté à Varennes et ramené à Paris. L’Assemblée le remit sur le trône et fit massacrer les Parisiens qui protestaient au Champ de Mars. Peu après, la constitution achevée, une nouvelle Assemblée nationale, législative, élue au suffrage censitaire, se réunit. Des députés tout neufs. Que des bourgeois, adeptes du libre marché. Au peuple qui réclamait du pain, ils ne savaient qu’envoyer des baïonnettes. Et les caisses étaient toujours vides, malgré la confiscation des biens du Clergé. Les leaders de l’Assemblée, les Girondins, virent dans la guerre étrangère un moyen de les remplir (à condition d’être victorieux) et de détourner la colère populaire. Le roi, qui espérait tant que les monarchies européennes interviennent en sa faveur, y vit le moyen de leur forcer la main ; il était bien placé pour savoir que la France n’était pas en état de faire la guerre et il comptait sur la défaite. Ainsi, le roi, hostile à l’Assemblée, et l’Assemblée, qui n’était pas hostile au roi, voulaient la guerre, mais pour des raisons différentes. [Oubli : Le 20 avril 1792, la France déclarait la guerre à l’Empereur d’Autriche.] Comme prévu, la campagne du printemps 1792 fut un désastre. Les Austro-prussiens allaient bientôt pouvoir marcher sur Paris. La France avait à sa tête un roi qui avait toujours fait cavalier seul et voulait perdre la guerre, et une Assemblée qui n’avait rien fait pour le peuple, sans lequel il était impossible de gagner la guerre dans laquelle elle avait plongé le pays, et qui défendait encore la monarchie. C’est dans ce contexte de patrie en danger que les révolutionnaires appelèrent au sursaut national et que Fédérés des départements et Sans-culottes parisiens prirent les Tuileries (10 août 1792), contraignirent l’Assemblée à destituer le roi et à se dissoudre elle-même en convoquant une nouvelle assemblée constituante : la Convention. Le succès de cette journée avait été assuré par une commune insurrectionnelle, composée de délégués de chacune des 48 sections de Paris, mise en place manu militari dans la nuit, et qui assura le pouvoir révolutionnaire dans l’intervalle. [Oubli : 21 septembre, abolition de la Monarchie. 22 septembre, proclamation de la République.] La Convention se réunit un mois plus tard, toujours dominée par les Girondins, toujours ultra-libéraux et plus que jamais hostiles aux Parisiens et aux révolutionnaires. Ils multiplièrent les mesures dilatoires pour sauver le roi et inondèrent les départements de propagande pour les dresser contre Paris. Ils ne purent sauver le roi, mais ils provoquèrent bien la guerre civile, après avoir allumé la guerre étrangère. C’en était trop ! Le 2 juin 1793, 80.000 gardes nationaux et Sans-culottes cernèrent la Convention qu’ils contraignirent à expulser de son sein 31 Girondins. Dès lors, dominée par ceux que l’on appelle les Montagnards, c’est-à-dire grosso modo les Jacobins, la Convention prit des mesures énergiques en faveur du peuple, donc contre les bourgeois, et pour gagner les guerres extérieure et intérieure. Au prix de beaucoup de souffrances et de drames, mais aussi d’enthousiasme et d’héroïsme, elle parvint à retourner une situation tragique, a priori désespérée. Quand enfin il devint possible de revenir à une situation normale, après la victoire de Fleurus (26 juin 1794), nombre de députés tombèrent le masque populaire et redevinrent les bourgeois qu’ils n’avaient jamais cessé d’être. Robespierre, figure de proue de la Révolution et du Comité de salut public, fut décrété d’arrestation et exécuté, non parce qu’il était un tyran, ce qui n’était qu’un prétexte, mais parce qu’il défendait le peuple. L’ultra-libéralisme et le règne de Largent furent rétablis. Action, réaction : un an plus tard, les Parisiens, littéralement affamés, se soulevèrent à deux reprises (1er germinal, 1er prairial an III) et investirent la Convention au cri de « du pain et la constitution de 1793 ». Mais sans chefs, sans plan, sans organisation, ils furent refoulés, écrasés et désarmés. Rideau.

Le deuxième épisode intéressant est celui de la Commune de Paris de 1871, qui dura à peine deux mois. La chute du second Empire, après la défaite de 1870, donna lieu à la naissance d’une République aristo-bourgeoise capitularde. Les Parisiens, qui avaient soutenu un siège terrible et dont les troupes avaient été sacrifiées délibérément par des officiers propres sur eux, n’acceptaient pas l’orientation politique du nouveau régime (pourtant issu des urnes). Ils se soulevèrent le 18 mars 1871. L’Assemblée qui avait senti la colère monter, d’autant plus qu’elle l’attisait, avait déjà déménagé de Paris à Versailles, où Monsieur Thiers, chef du gouvernement, la rejoignit bientôt en hâte, ainsi que la fine fleur de Paris. [Erreur : L'Assemblée siégeait à Bordeaux avant de se réunir à Versailles.] Le soulèvement spontané avait été provoqué par l’ordre d’enlever les canons de Belleville, les canons de la garde nationale, payés par les Parisiens. [Erreur : Les canons, inutilisables, étaient à Montmartre. Oubli : La troupe avait mis crosse en l’air et rallié le peuple.] Le comité central de la garde nationale assura aussitôt le pouvoir, le temps que des élections soient organisées. Mais, une fois la Commune élue, le Comité conserva ses prérogatives et lui fit concurrence. Par ailleurs, malgré la présence majoritaire de « Jacobins », la Commune fut essentiellement anarchiste (individualiste, gauchiste), de sorte que, au lieu d’être pragmatique, elle rêvait debout ; elle prenait ses bonnes intentions pour un bouclier ; elle s’armait de scrupules pendant que Monsieur Thiers récupérait les soldats français prisonniers et leur bourrait le mou ; elle respectait la Banque de France qu’elle avait sous la main pendant que celle-ci ouvrait ses coffres à ses ennemis. Ca parlait, ça dansait, ca tirait des plans sur la comète, mais ça ne se battait pas. Seule une poignée de braves tenait les portes de Paris. Il était loin le temps de la levée en masse face aux féroces soldats. Un beau jour (21 mai), les Versaillais, prévenus par un traître, entrèrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud sans croiser âme qui vive. Il fallut encore un jour pour que cette nouvelle se répande et qu’alors les Parisiens dressent des barricades, chacun la sienne. Défense aussi héroïque que désespérée. En une semaine, la résistance fut écrasée. Des milliers de Parisiens furent fusillés, des milliers d’autres déportés. L’ordre bourgeois était rétabli. Tous les nantis, royalistes, républicains, de gauche, de droite, applaudirent. Un peuple, ça obéit (aux riches qui le méprisent) ou ça se massacre (gaiement et avec bonne conscience) ou ça se calomnie en attendant.

J’aurais pu aussi évoquer les révolutions de 1830 et de 1848, ou encore la Résistance, voire Mai 68, mais ils ne sont pas ma spécialité. Du reste, dans les grandes lignes, ils présentent des mécanismes que la Révolution et la Commune permettent déjà d’observer, à savoir :

1) Les nantis se liguent toujours contre le peuple ; ils ont la richesse et le pouvoir et ne reculent devant rien pour conserver l’une et l’autre ; le peuple est trop bon pour imaginer à quelles bassesses et cruautés leur mépris et leur haine pour lui peuvent les entraîner.

2) La politique est un rapport de force. Chacun doit utiliser ses atouts. Les riches ont la puissance que leur donne l’argent ; les pauvres ont la force du nombre. Les riches ont la faiblesse de se croire inaccessibles ; les pauvres ont celle d’être généralement divisés.

3) Les gens du peuple ont tellement l’habitude d’être soumis et de respecter l’autorité qui les opprime qu’ils adoptent le point de vue de leurs oppresseurs jusqu’à en oublier l’objet de leur révolte. Or un peuple qui hésite à frapper ceux qui le veulent mort mourra de leur main ou sous leurs yeux.

4) Un peuple qui demande n’obtiendra rien.

5) Le peuple ne peut rien obtenir que de lui-même.

6) Un mouvement qui ne sait pas où il va n’ira nulle part.

7) Tout mouvement populaire désorganisé est voué à l’écrasement. N’ont jamais réussi, au moins à court terme, que des insurrections préparées ou ayant trouvé aussitôt des chefs ou une organisation pour prendre les choses en main. [Oubli : les insurrections armées ou ayant le soutien d’une force armée.]

8) Le peuple par lui-même est nul. C’est un corps sans tête.

9) Il y a toujours une tête pour assumer le pouvoir, et un pouvoir pour fournir une tête. Une tête et un pouvoir qui n’assument pas sont perdus.

10) Le pouvoir a tous les pouvoirs. Inutile de le contester. Les faibles contestent en vain ; les forts s’emparent du pouvoir.

11) Le temps est l’ennemi mortel de tout mouvement populaire. Il permet aux riches de se ressaisir et de tout corrompre [oubli : et de dresser une partie du peuple contre l’autre] ; ce qui condamne les « populistes » à se durcir jusqu’à briser.

12) Au final, à plus ou moins long terme, c’est toujours Largent qui gagne.

Telles sont les leçons que je tire, pêle-mêle, de la Révolution et de la Commune. La conclusion n’est pas heureuse : le peuple peut se débattre autant qu’il veut, de quelque manière que ce soit, Largent gagne toujours à la fin. Robespierre avait déjà fait ce constat, mais l’avait formulé en sens inverse : « Quand leur intérêt [celui du gouvernement et des riches] sera-t-il confondu avec celui du peuple ? Jamais. » (Juin 1793) Autrement dit, il avait compris qu’entre riches et pauvres il y aurait toujours divergence d’intérêt, et il n’imaginait pas qu’il n’y ait plus ni riches ni pauvres. Il avait raison si l’on se place du point du vue du système monétaire dans lequel, du fait des principes et du fonctionnement de la monnaie, il y aura toujours des riches et des pauvres, dont l’intérêt ne sera, en effet, jamais confondu. Jamais ! On peut même aller plus loin : l’intérêt de chacun est contraire à l’intérêt de tous les autres, puisque la monnaie circule et que, pour en avoir, chacun doit la prendre aux autres. Mais ceci est la règle du système monétaire. La vraie question est donc : Le système monétaire répond-il aux exigences sociales ? Si on répond OUI, alors tout va bien, le monde est ce qu’il doit être. Ne nous plaignons pas. Mais si on répond NON, parce que l’on pressent que l’inégalité, intrinsèque au système monétaire, est fondamentalement antisociale, parce que l’on comprend qu’une Société doit être composée de Citoyens égaux et que des riches et des pauvres ne sont pas Concitoyens, sinon sur le papier, alors il faut se poser une autre question : Comment sortir du système monétaire, et surtout Pourquoi ? Le problème, c’est que les réponses au Pourquoi et au Comment sont liées. On ne peut pas répondre correctement au Pourquoi si on ne sait pas exactement Comment, et inversement. La chose paraissant insoluble, il est tentant d’occulter le problème lui-même, d’accepter les choses telles qu’elles sont ou de s’acharner à faire du pseudo social dans le cadre d’un système où le nom même de « Société » est une imposture. C’est ce que les hommes de cœur, sincères, font depuis 200 ans et ce qu’ils continuent de faire. Ils se convainquent que la monnaie n’est qu’un instrument, que le système monétaire n’a rien à voir avec les problèmes qu’ils veulent résoudre, que tout dépend de leur bonne volonté et passent dès lors leur temps à essayer de résoudre des problèmes créés ou aggravés par le système monétaire quand ils ne sont pas purement financiers. Ce faisant, ils préservent ce système individualiste, matérialiste, inégalitaire, antisocial, inique et oligarchique. Ils sont tel Sisyphe poussant son rocher.

Mais quel rapport, me direz-vous, avec les Gilets jaunes ? Hé bien ! Tout !!! Pourquoi sont-ils dans la rue ? Que réclament-ils ? Que dénoncent-ils ? Qui les calomnie ? Ils n’en peuvent plus des taxes, des impôts, des prix élevés, des loyers exorbitants, des retraites ridicules ; ils espèrent des augmentations de salaires, le rétablissement de l’ISF ; ils conspuent les riches, les banques, la finance, les médias à leur botte et, pour les plus audacieux, ils exigent la Démocratie (c’est-à-dire le contraire de l’oligarchie), le tout sous les crachats de la ploutocratie et des privilégiés de la fortune. Vous ne voyez pas le dénominateur commun ? Vous ne voyez pas que nous sommes dans un Monopoly grandeur nature ? Les Gilets jaunes n’acceptent pas les conséquences du jeu dont ils cautionnent inconsciemment les règles en ne remettant pas en cause sa nature. Ils en sont au même point que les Sans-Culottes et les Communards. Nous n’avons pas avancé d’un centimètre. Nous tenons les mêmes discours, proposons les mêmes remèdes, entretenons les mêmes illusions, courons au-devant des mêmes échecs ; nous avons les mêmes ennemis qu’à l’époque, qui ne sont autres que les heureux du système monétaire, dont ils ne sont d’ailleurs eux-mêmes que les instruments, comme chacun d’entre nous en est le complice. À l’heure où Largent est roi, personne ne songe à le renverser. Il peut dormir tranquille. Tant que nous nous battrons entre nous, entre ceux qui ont attrapé un os et ceux qui n’ont que des miettes, hé bien ! les choses ne sont pas près de changer.

J’exagère. En réalité, le système a muté et met en place les structures nécessaires à sa propre destruction. C’est ainsi que les révolutions deviennent inévitables et surviennent par la force des choses. Le changement est proche ; mais il n’est pas encore à l’ordre du jour. C’est pourquoi je disais, dans une autre vidéo, que la sortie du système monétaire serait l’objet d’un prochain combat. C’est pourquoi, également, je ne m’étends pas sur le sujet. Pour l’heure, nous devons faire ce que nous pouvons avec ce que nous avons en nous ménageant, si possible, des armes pour les combats futurs ou, pour le moins, en évitant, de nous désarmer. Car qui peut croire que, quoique nous obtenions, si toutefois nous obtenons quelque chose, le combat sera terminé ?

Les révolutions passées et les leçons que j’en ai personnellement tirées nous enseignent que les Gilets jaunes, compte tenu de leurs revendications, seront perdants. Ne s’attaquant pas à Largent même, et sachant encore moins comment le renverser, ils ne changeront rien fondamentalement. N’ayant pas de chefs, pas d’organisation, ils ne renverseront pas le gouvernement, ils ne prendront pas le pouvoir et, quand même ils y arriveraient par miracle, le nouveau pouvoir serait toujours confronté à Largent, auquel il se soumettrait ou qui finirait par l’écraser. Qu’ils aient ou non des chefs ne change donc rien. Cela les préserve même d’être trahis par eux dans l’action ou trompés dans la victoire. Cela ne les empêche pas d’obtenir quelque chose à force de pression. Mais ils doivent savoir clairement ce qu’ils veulent, et vouloir quelque chose de décisif.

Il faut garder à l’esprit que le système court de lui-même à sa perte, que l’oligarchie va accélérer sa fuite en avant aux dépens du peuple, pour tout anéantir, et que seul le peuple peut lui mettre des bâtons dans les roues et sauver les meubles. Comme il a été dit, le peuple en tant que tel est nul ; c’est une fiction ; il n’existe que par les hommes qui l’incarnent et font son unité mais qui le trahissent au lieu de le servir. Le peuple doit donc organiser son propre pouvoir par-delà toute instance tirant de lui sa légitimité ou agissant en son nom mais indépendamment de lui. Sous ce rapport, les Gilets jaunes font preuve d’une maturité extraordinaire en focalisant de plus en plus sur la question de souveraineté populaire, en réduisant leurs exigences à la possibilité, pour le peuple, de provoquer lui-même, sans aucun intermédiaire, et sur n’importe quel sujet, des référendums, dont les résultats auraient force de loi. Ainsi, ils n’ont pas de chefs ; ils ont mieux : ils ont — ou tendent à avoir — un objectif commun comme point de ralliement et indice de satisfaction ; c’est une idée qui fait leur unité ; une idée qui avance grâce à un instrument qui n’existait pas jusqu’alors : Internet ; Internet qui leur permet aussi de s’organiser spontanément, indépendamment de toute organisation. Ces nouveaux atouts compenseront-ils ce qui n’aurait été jusqu’à présent que des faiblesses ? C’est possible, et je me risquerai à dire que c’est dans le sens de l’Histoire. En attendant, le système fera tout — calomnie, sophismes, répression — pour éluder leur exigence qui, sans être fatale pour lui, serait néanmoins fort gênante. C’est un rapport de force et une course contre la montre qui sont engagés qui est engagé entre le Peuple et ses soi-disant représentants. Les Gilets jaunes doivent être les plus forts et contraindre le gouvernement et l’Assemblée à capituler.

Sous quelque nom que soit adoptée la disposition en question, ce serait une grande victoire pour le Peuple, la plus grande qui se puisse obtenir dans les conditions actuelles. Toutefois, le nom sous laquelle beaucoup la réclament dénote l’absence de vision révolutionnaire et une inconscience de leur propre état. Ils l’appellent « Référendum d’Initiative Citoyenne » (R.I.C.). Cela postule que nous sommes « Citoyens », de la même manière que le système affirme que nous sommes en « Démocratie ». Nous sommes bien des Citoyens en puissance, mais nous ne le sommes pas en réalité. Il n’y a de Citoyenneté pleine et entière que dans l’Égalité, c’est-à-dire dans l’égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits, droits qui passent aujourd’hui par la monnaie qui ne peut pas se répartir également et qui fait que nous sommes inégaux. Il n’y a aucune égalité entre un riche et un pauvre. Il n’y a pas de Citoyens, au vrai sens du terme, dans un système monétaire. Ainsi, parler de « Référendum d’Initiative Citoyenne » interdit de voir que nous ne sommes pas réellement Citoyens et qu’il va nous falloir conquérir la véritable Citoyenneté en renversant Largent. Ceux qui, aujourd’hui, parlent de « Référendum d’Initiative Citoyenne » n’ont toujours pas compris que Largent est « la cause des causes » et, en exaltant une citoyenneté au rabais, cautionnent un de ces sophismes dont le système raffole car ils nous maintiennent dans une prison mentale, dont il faudra sortir un jour, et pourquoi pas dès à présent ?

Obtenir le Référendum d’Initiative Populaire sous le nom de « Référendum d’Initiative Citoyenne » serait un moindre mal aujourd’hui, mais quel mal cela ne fera-t-il pas demain ? Pensez-y. Soyez des révolutionnaires de votre temps.

Vive les Gilets jaunes !
Vive la Révolution !
Vive la France !

 

LES GILETS JAUNES

08:28 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

mercredi, 12 décembre 2018

LE COMBAT DES GILETS JAUNES - LE RÉFÉRENDUM D’INITIATIVE POPULAIRE (vidéo)

RIP selon moi - couv.jpg

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image ou ICI

Salut à vous Gilets jaunes,
fierté du peuple français,

Vous entrez dans votre cinquième semaine d’action. Vous n’avez rien obtenu, sinon des miettes. Tel que le combat était engagé, il menait à une impasse. Vous réclamiez la démission du Président, qui n’allait évidemment pas céder sur ce point, et, par ailleurs, les revendications multiples et confuses qui montent de vos rangs lui ont permis de jouer au plus fin, d’amadouer les naïfs, et de laisser les autres en plan. Qu’il fasse encore des concessions illusoires, et vous êtes cuits. Il est urgent que vous sachiez ce qu’il importe que vous obteniez ; que vous vous fixiez un objectif clair, net, précis et décisif ; que vous vous unissiez autour de cet objectif, que vous en fassiez votre seule et unique revendication, afin que vous ramiez tous dans le même sens, que vous recadriez vous-mêmes ceux qui vous entraînent dans d’autres directions pour vous faire courir après des leurres, que ces derniers le fassent de bonne foi et pour vous diviser intentionnellement. C’est en voulant peu, mais en ne voulant que cela, et en le voulant très fort, que nul ne pourra plus ignorer ce que vous voulez, que vous pourrez être intraitables et que vous saurez reconnaître instantanément vos ennemis extérieurs et intérieurs.

Cet objectif suprême ne peut être que le « Référendum d’Initiative Populaire ». Vous êtes dans la rue précisément parce que vous n’avez aucun moyen de vous faire entendre et obéir en tant que Peuple souverain. Et même en descendant massivement dans la rue, le pouvoir peut encore faire la sourde oreille. Vous êtes un Peuple souverain dont la souveraineté a été confisquée par vos soi-disant représentants qui vivent mieux que vous, sur votre dos, et qui servent leurs intérêts, ceux de leur caste et ceux des ultra riches. On vous vole votre argent, parce qu’on vous a volé la Démocratie. Largent donne le pouvoir aux riches, le pouvoir sur les masses divisées. Mais quand les masses s’unissent, toutes les fictions s’évanouissent. Le moment où vous êtes fort est celui durant lequel vous pouvez et devez établir votre puissance. Le système monétaire joue contre vous en temps ordinaires ; dans ce moment extraordinaire, vous avez l’occasion de poser des garde-fous. Saisissez-là. Sans quoi, quoi que vous obteniez, le jeu n’en valait pas la chandelle.

Cette vidéo est la troisième que je réalise depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. Dans la première, j’ai développé ce que je viens de dire, à savoir que les Gilets jaunes doivent faire du « Référendum d’Initiative Populaire » leur unique objectif. Dans la seconde, j’ai expliqué pourquoi il est préférable de parler de « Référendum d’Initiative Populaire » (R.I.P.) plutôt que de « Référendum d’Initiative Citoyenne » (R.I.C.) comme on l’entend également et même le plus souvent. Sous ces deux noms, l’idée est la même, mais les mots ont leur importance. Les mots sont des pièges, des pièges parfois grossiers, parfois subtils, et s’il est facile de ne pas tomber dans ceux que l’on voit, on tombe sans le savoir dans ceux que l’on n’a pas vus. « Populaire » ou « Citoyenne », ce n’est pas une question d’humeur ou d’esthétique. Derrière ce choix, se cache un enjeux vital que beaucoup ne réalisent pas mais que je n’aiderai pas à se fourvoyer en me pliant moi-même à un effet de mode.

Dans cette troisième vidéo, je vais vous livrer ma conception du « Référendum d’Initiative Populaire », celle que les Gilets jaune devraient, selon moi, adopter comme exigence et point de ralliement, celle que j’espère les voir faire leur, celle que je vous invite à diffuser si vous partagez ma conception des choses.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, une petite mise au point pour couper court aux polémiques stériles. Je ne postule pas au rôle de représentant ou de porte-parole ; j’ai dit, on ne peut plus clairement, dans la première vidéo, que les Gilets jaunes ne devaient pas en avoir. Mais la condition, pour qu’ils n’en aient pas, c’est qu’ils sachent clairement ce qu’ils veulent ; c’est qu’ils parlent comme un seul homme ; que n’importe lequel d’entre eux, d’entre vous, d’entre nous, tienne le même discours. Comment parvenir à une telle unité ? Certains croient qu’elle ne peut procéder que de la concertation, de discussions innombrables et interminables. Sous prétexte de nous unir, ils commencent par nous diviser en réduisant le mouvement à chaque individu. Ils veulent lutter contre le capitalisme avec la mentalité individualiste que le capitalisme nous a inculquée. Je crois, moi, que l’unité ne peut être faite (et faite rapidement), que par le ralliement massif à des idées bien ficelées, peu importe par qui elles aient été émises pourvu qu’elles rencontrent l’assentiment général et qu’elles deviennent ainsi celles de chacun. Je n’ai pas le pouvoir d’imposer les miennes. Je ne fais que les proposer pour faire œuvre utile. Il ne s’agit pas de « me suivre », mais de vous permettre de trouver, bien exprimées, et de pouvoir formuler à votre tour les idées qui étaient déjà en vous. C’est à vous de juger.

Voilà donc la plate-forme que je propose, celle qui doit frapper les esprits, être dans tous les discours et sur toutes les banderoles.

Pour rendre au Peuple français la souveraineté qui est sienne d’après la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et la Constitution même….

Les Gilets jaunes exigent l’instauration
d’un vrai Référendum d’Initiative Populaire

Matière — Des référendums pourront être provoqués sur n’importe quel sujet, dans n’importe quel domaine et dans n’importe quel sens, car le Peuple est souverain.

Pétitions — Ils seront provoqués automatiquement par toute pétition référendaire, en bonne et due forme, réunissant au moins 500.000 signatures de citoyens français, sans qu’aucun intermédiaire ne puisse s’y opposer, car le Peuple est souverain.

Référendums — Les référendums auront lieu dans un délai de 6 mois maximum après le constat de la validité des pétitions, sans que rien ne puisse s’y opposer, car le Peuple est souverain.

La loi — Les résultats des référendums auront aussitôt force de loi, nonobstant toutes dispositions contraires, car le Peuple est souverain.

Lèse nation — Toute entrave mise à ce processus, c’est-à-dire à la liberté de pétitionner (pour les citoyens français), à la provocation et à l’organisation des référendums acquis, à l’application de leurs verdicts, sera considérée comme un crime envers le Peuple souverain.

Voilà ce que doit être, selon moi, un vrai Référendum d’Initiative Populaire, le projet non-négociable que chaque Gilet jaune, chaque Français même, doit faire sien. Il peut donner lieu à des vignettes et des tracts encore plus directs comme dans l’exemple suivant :

Gilets jaunes - Une exigence - RIP.jpg

Ou encore :

RIP - Pas plus, pas moins.jpg

Je vous mets ces textes sous la vidéo pour que vous puissiez les copier-coller.

Je suis d’avis que les Gilets jaunes s’en tiennent, publiquement, à ces quelques points. Il est cependant évident que la mise en œuvre concrète du Référendum d’Initiative Populaire sera plus complexe et exige des précisions à chaque niveau, des précisions qu’il nous appartient d’apporter pour ne pas en laisser l’initiative aux saboteurs. Ce sera l’objet de la prochaine vidéo.

En attendant, j’invite ceux qui le peuvent à confectionner d’immenses banderoles portant les mots « Démocratie - Référendum d’Initiative Populaire » pour les déployer sur toute la largeur des Champs-Élysées, afin qu’il soit impossible de les louper, même pour les médias français, que ces images fassent le tour du monde, et que le gouvernement ne puisse plus ignorer que capituler sur ce point est sa seule porte de sortie.

R.I.P. !
R.I.P. !
R.I.P. !
     HOURRA ! ! !

 

LES GILETS JAUNES

19:09 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

jeudi, 06 décembre 2018

APPEL AUX GILETS JAUNES (vidéo)

POUR UNE LEVÉE EN MASSE

EN FAVEUR

DU RÉFÉRENDUM D’INITIATIVE POPULAIRE (R.I.P.)

 

Salut à toi, Peuple français,

Dans ces heures que l’Histoire de France comptera sans doute parmi les plus lumineuses, je me sens obligé, en tant que Citoyen français, en tant que partie de ce peuple si longtemps méprisé, d’apporter ma pierre à l’entreprise.

Je m’appelle Philippe Landeux.

Je me présente en deux mots. Certains d’entre vous me connaissent peut-être déjà, et savent que je suis à la fois un spécialiste de la Révolution française, en particulier de Robespierre, et l’auteur d’une théorie révolutionnaire, « le Civisme », que je m’échine à répandre depuis 20 ans, sachant d’ailleurs que son heure n’est pas encore venue. Mon but suprême est l’instauration de l’Égalité des citoyens en devoirs et en droits, dont celui d’accéder librement au marché du fait même qu’ils soient citoyens, ou, si vous préférez, d’anéantir Largent, au nom de l’Égalité et de la Patrie. Je prône un système non-monétaire, égalitaire, patriotique et démocratique. Mais ce n’est pas l’objet de cette vidéo et je renvoie, ceux que cela intéresse, à mon blog, mes livres et mes vidéos.

Je fais cette vidéo aujourd’hui pour aider les Gilets jaunes de mes conseils, s’ils veulent bien les entendre. Je ne vous parle pas d’en haut, je suis des vôtres ; mais il est impossible de se faire entendre en étant au milieu de quelques-uns d’entre vous. C’est d’ailleurs le premier point que je voudrais aborder.

Notre force, c’est de n’être personne et tout le monde à la fois, c’est d’être le peuple debout…. enfin. Notre force, c’est d’être une masse insaisissable, indomptable, terrifiante pour le pouvoir ; nous pouvons tout balayer si nous savons ce que nous voulons, si nous marchons au but comme un seul homme.

Mais c’est là que notre force peut devenir une faiblesse. Nous n’avons pas de représentants et il est impératif que nous n’en ayons pas. Le système a besoin de représentants pour négocier ; pas nous. Nous ne sommes pas là pour négocier, mais pour exiger au nom du peuple souverain. Mais exiger quoi ? Si nous ne le savons pas, nous aurons besoin de représentants, le système en désignera même pour nous ; nous perdrons l’avantage et le fruit de nos efforts. Si vous voulons trop, même chose. Si nous multiplions les exigences, dont certaines seront insignifiantes, d’autres contradictoires, si nous nous dispersons nous-même au lieu de concentrer le tir et de viser juste, nous ne pourrons pas être entendus parce que nous serons inaudibles, nous ne serons plus aussi puissants parce que nous serons divisés, nous perdrons la bataille parce que nous aurons donné le bâton pour nous faire battre. Qui trop embrasse mal étreint.

Nos exigences doivent se limiter à UNE SEULE ; une seule exigence, claire, indivisible et non-négociable ; une exigence fondamentale et révolutionnaire qui contienne en elle-même toutes les exigences possibles ; une exigence unique qui doit être portée par tous et sur laquelle nous pourrons être intraitables ; enfin, une exigence unique dont la pleine et entière satisfaction sera la condition pour la cessation de notre mouvement.

Quelle peut être cette exigence ? Certains réclament des baisses de ceci, des augmentations de cela. D’autres parlent de dissoudre l’Assemblée nationale, de former par élection ou tirage au sort une assemblée constituante, de supprimer le sénat, de renverser le gouvernement, de destituer Macron, de l’obliger à démissionner, etc. Les uns veulent des miettes, les autres veulent des mesures illusoires ou secondaires. Je ne dis pas que ces revendications ne sont pas légitimes, mais comptez-vous, pour les satisfaire, sur la bonne volonté de ceux que vous dénoncez à juste titre ? Et obtiendriez-vous le départ de ces derniers, qu’aurez-vous gagné réellement, hormis la satisfaction d’avoir été un moment les plus forts ?

L’exigence qui doit nous rallier est celle qui doit assurer, POUR TOUJOURS, NOTRE POUVOIR, c’est-à-dire la souveraineté du peuple, que le peuple soit enfin souverain sans qu’il ait besoin de descendre dans la rue… pour se voir rétorqué que la rue ne fait pas la loi. Nous sommes dans la rue parce que nous n’avons précisément aucun moyen légal de faire la loi ou de nous opposer à quelque décision que ce soit prise en notre nom, sans nous consulter et à nos dépens. Ce n’est pas cela la Démocratie, c’est-à-dire le régime dans lequel nous sommes supposés être. Nous sommes dans un régime où le peuple est nul, où il ne compte pas, où il ne sert que de marchepied à des élus, à des professionnels de la politique qui vivent grassement sur le dos des contribuables dans lesquels ils ne voient que des bonnes poires et des vaches lait. Nous sommes dans une démocrature, c’est-à-dire une dictature, au service de Largent, maquillée en démocratie. La Démocratie, la vraie, est un système politique dans lequel les lois sont faites directement par le peuple ou, à défaut, ratifiées par lui. Peu importe qui fait les lois dès lors que le peuple a le dernier mot. C’est pour cela que nous devons nous battre ; c’est cela que nous devons obtenir en priorité et même en exclusivité, car c’est parce que nous n’avons jamais pu nous opposer aux trahisons de nos élus qu’ils nous trahissent aussi effrontément.

Cette exigence a un nom ; c’est une disposition qu’il suffit d’inscrire dans la constitution et qui existe déjà dans d’autres pays, notamment en Suisse et aux États Unis ; elle est connue sous le nom de Référendum d’Initiative Populaire (RIP) ou Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC). Les deux sont parfaitement synonyme. Pour ma part, je préfère celui de RIP, car il sonnerait effectivement le glas de la démocrature.

Image 2.jpg

Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image ou ICI

Entendons bien que le RIP n’est pas UN référendum ; il est la possibilité, pour le peuple, de provoquer, sous certaines conditions, des référendums sur tous les sujets qui suscitent son intérêt ou ses craintes, les résultats de ces référendums ayant bien sûr force de loi. Ainsi, au moyen du Référendum d’Initiative Populaire, toutes les revendications que formulent les Gilets jaunes, toutes celles auxquelles ils n’ont pas pensées, et toutes celles que le pouvoir pourrait ignorer, pourraient être mises une à une sur la table, débattues et soumises à la décision du peuple.

J’invite donc les Gilets jaunes à aller à l’essentiel et à faire du RIP leur unique exigence. Pour que les choses soient tout à fait claires, et que le pouvoir, contraint de céder, ne puisse dénaturer cette exigence, je préconise de la préciser comme suit :

1) Les Gilets jaunes exigent, au nom du peuple français, que soit intégrée à la Constitution la disposition connue sous le nom de Référendum d’Initiative Populaire ou Citoyenne, permettant au peuple français de provoquer des référendums sur n’importe quel sujet et dont les résultats auront force de loi.

2) Des référendums seront provoqués automatiquement, dans un délai de 6 mois maximum, par toute pétition réunissant au moins 500.000 signatures de citoyens français, après constat de sa validité par l’organisme créé à cet effet.  

3) L’organisme chargé de vérifier la validité des pétitions et d’annoncer l’objet et les dates des référendums sera composé de 100 citoyens français tirés au sort sur les listes destinées à former les jurés. Il siègera à Paris, aux abords de l’Étoile.

4) Toute entrave au droit des citoyens de signer des pétitions, à la provocation des référendums, à leur bon déroulement et à l’application de leurs verdicts sera considérée comme crime de lèse nation et puni de 10 ans de prison.

J’ajoute un point indépendant mais utile  :

5) Amnistie totale pour tous les Gilets jaunes arrêtés et condamnés durant la crise ; indemnités généreuses pour tous les blessés graves.

Voilà ce que les Gilets jaunes doivent exiger pour que leur victoire soit totale et mémorable. Voilà, une fois bien comprise, l’exigence que tous les Français soutiendront avec enthousiasme et que le système ne pourra ni calomnier ni éluder. Voilà le coin que le peuple doit brandir pour fendre la démocrature telle une bûche.

Reste la question des moyens.

Je ne reviens pas sur ce qui a été fait et qui, bon gré mal gré, nous a ouvert des perspectives. Cela partait dans tous les sens ; il faut maintenant adapter les moyens au but.

Comment le gouvernement peut-il être contraint de capituler devant cette exigence ? En n’ayant pas le choix, en voyant que la nation tout entière la réclame à grand cri, en ne pouvant plus faire un pas sans la recevoir en pleine figure, en étant gêné dans toutes ses démarches, en n’ayant d’autre moyen de sortir de la crise qu’en satisfaisant la seule exigence qui permet d’en sortir. Que tous les Français qui le peuvent montent à Paris autant de samedis qu’il sera nécessaire, et qu’ils se pressent tout autour de l’Élysée, du palais Bourbon et sur les Champs-Élysées. Qu’un million, deux millions, trois millions de Français en gilet jaune bloquent les rues et le pouvoir par leur seule présence. Que ceux qui restent dans leur ville fassent de même sur la place principale et autour de la préfecture. Que tous, partout, arborent pancartes et banderoles réclamant la Démocratie et le Référendum d’Initiative Populaire, aux conditions énoncées plus haut. Que lors du moindre de leurs déplacements des foules accueillent Macron et ses ministres par ces mêmes slogans. Que personne ne recule devant les injonctions des autorités de se rendre ici ou de se disperser. Que ceux qui peuvent faciliter à leur manière l’action des Gilets jaunes fassent montre de solidarité. Que les forces de l’ordre, dont le premier devoir est de servir le peuple, brillent par leur inaction.

Il ne s’agit pas de transformer l’insurrection en manifestation, mais de rallier tous les Français, par des actions indolores pour eux et auxquelles ils n’hésiteront pas à se joindre, et de presser néanmoins le gouvernement de toutes parts jusqu’à sa capitulation. Assiégé, paralysé, anxieux, donnant au monde le spectacle pathétique d’un gouvernement soi-disant du peuple et donneur de leçons sourd à son propre peuple, donc discrédité sur la scène internationale, le pouvoir n’aura guère le choix que de rendre les armes. S’il restait sourd malgré tout, tel Louis XVI en son palais, alors le temps des ultimatums viendrait. Le peuple français est un lion qui dort… mais qui s’est réveillé.

Vive la Révolution !
Vive la Démocratie !
Vive la France !

Philippe Landeux

6 décembre 1018

 

LES GILETS JAUNES

22:59 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |