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samedi, 10 décembre 2011

PENSEE DU JOUR : droit de vote des étrangers (3)

Donner le droit de vote aux étrangers en France, ce n'est pas faire d'eux des Français, mais faire des Français les égaux des étrangers, autrement dit transformer petit à petit les Français en étrangers dans leur propre pays.

lundi, 28 novembre 2011

PENSEE DU JOUR : cogito ergo sum

Qui raisonne en étranger mérite d'être traité en immigré voire en ennemi.

Qui raisonne en Français mérite d’être traité en Français ou pour le moins en ami.

mardi, 26 avril 2011

ETRE FRANCAIS : 3 conditions fondamentales

1) Etre Français, c’est non seulement se sentir Français, peu importe le lieu de naissance personnel et l’origine des parents, mais encore passer pour tel aux yeux des Français.

Ce qui implique de :

- Parler français,
- Connaître au moins les grandes lignes de l’histoire de France et de faire sienne cette histoire,
- Admettre deux vérités : 1) la population de la France métropolitaine, depuis l’origine et jusqu’au milieu du XXe siècle, était européenne, donc blanche (Celtes, Gaulois, Romains, Francs, Germains, Vikings, immigrés ou réfugiés européens), et doit le rester majoritairement, 2) le Peuple français est marqué par une longue tradition chrétienne,
- Partager les valeurs humanistes de la France sans pour autant être naïf,
- Adhérer aux principes de démocratie et de laïcité,
- Considérer la femme comme égale en droits de l’homme,
- Vibrer en entendant la Marseillaise et en voyant un drapeau français,
- Se soucier des intérêts de la France d’un point de vue français,
- S’adapter, en tant qu’immigré, et non s’imposer,
- Ne pas importer et tolérer des us et coutumes étrangers à plus forte raison contraires à la loi,
- Ne pas insulter la France et les Français de quelque manière que ce soit et être outré par de tels propos.

Ce qui exclut de :

- Parler autre chose que le français avec d’autres Français ou supposés tels,
- S’appeler, de conserver ou de donner à ses enfants des prénoms manifestement étrangers à la culture française,
- S’habiller quotidiennement selon des modes culturelles ou religieuses typiquement étrangères,
- Mettre sans cesse en avant des origines personnelles étrangères,
- Considérer les problèmes internes ou externes d’un point de vue étranger ou autre que français.

2) Etre Français, c’est considérer le Peuple Français comme sa seule patrie en tant que citoyen, l’Humanité étant la patrie virtuelle de tout homme.

Ce qui implique de :

- Considérer la France comme sa maison, les Français comme sa famille, et agir en conséquence,
- Savoir distinguer, reconnaître honnêtement, ce qui est français de ce qui ne l’est pas,
- Considérer que, comme tout Peuple, le Peuple français est souverain chez lui,
- Etre dégagé de toute allégeance envers quelque puissance étrangère que ce soit,
- Servir la France,
- Etre prêt à défendre la France au besoin au péril de sa vie,
- Vouloir une France forte, grande et juste.

Ce qui exclut de :

- Avoir ou conserver une double nationalité,
- Se prétendre exclusivement européen ou citoyen du monde,
- Ne pas savoir faire ou nier la distinction entre être Français et être étranger.
- Insulter, dénigrer la France et les Français.

3) Etre Français, c’est faire honneur à la France en toutes circonstances, sur place comme à l’étranger.

Ce qui implique de :

- Etre fier d’être Français (ce qui n’a rien à voir avec la politique du gouvernement),
- Aimer la France et tout faire pour la faire aimer des gens respectables,
- Etre courtois envers les étrangers en France,
- Avoir un comportement irréprochable à l’étranger,
- Vouloir préserver et embellir le patrimoine français, local et national,
- Défendre, même seul contre tous, l’honneur et l’indépendance de la France,
- Etre terrible dans le combat, humain dans la victoire, debout dans la défaite.

Ce qui exclut de :

- Etre souillé de crimes,
- Se comporter comme un porc (du genre cracher ou taguer partout),
- Etre défaitiste.

 

Reprenons point par point, en commençant par les principaux.

« Etre Français, c’est non seulement se sentir Français, peu importe le lieu de naissance et l’origine des parents, mais encore passer pour tel aux yeux des Français. » Si l’on n’admet pas la logique de cette première condition — valable pour toute nation, sauf ajustements —, alors il faut raisonner par l’absurde. Remarquons tout d’abord qu’il est question ici d’être Français d’un point de vue officieux, d’après le sentiment des Français, et non d’un point de vue légal ou selon les dires de l’intéressé. Etre Français consiste donc, pour commencer, par se sentir Français. Cela pourrait-il consister à se sentir Espagnol ? Etre Espagnol pourrait-il consister à se sentir Français ? Non. Cela implique ensuite d’être considéré comme Français par les Français, donc de ne pas être perçu par eux comme un étranger. Cette perception repose sur des indices de diverses natures (attitudes, propos, accoutrements, croyances, etc.) qui heurtent la conception que les Français ont d’eux-mêmes et les empêchent viscéralement de voir l’intéressé comme un des leurs, ce que celui-ci ressent. Il ne suffit pas qu’un Français veuille être Espagnol et croit faire tout ce qu’il faut pour l’être pour que les Espagnols le considèrent comme tel si tel n’est pas leur sentiment. Dans ces conditions, un Français saura que quelque chose le sépare des Espagnols et qu’il n’en est pas un, même s’il l’est sur le papier.

Ce premier point était au départ complété par la mention « et des étrangers » (« passer pour tel aux yeux des Français et des étrangers »). Mais cet ajout n’était pas opportun et a été supprimé. Il est vrai que lorsqu’un individu passe pour un étranger à une nation auprès d’étrangers d’une autre nation, il y a de fortes chances pour que les nationaux dont il se dit le compatriote le considèrent également comme un étranger vis-à-vis d’eux. Si des Allemands voient un Français dans un individu, il est rare que les Espagnols le prennent pour un des leurs. Mais il se peut que des étrangers, moins sensibles que les nationaux, soient dupes ou que, considérant à tort un ex-compatriote comme un renégat, ils lui donnent du Français par mépris, ce dont les Français, eux, ne doivent pas être dupes. Il s’ensuit que le ressenti des étrangers compte moins que celui des nationaux, voire pas du tout, d’où l’inutilité de le mentionner.

« Etre Français, c’est considérer le Peuple Français comme sa seule patrie en tant que citoyen, l’Humanité étant la patrie virtuelle de tout homme. » Avant de considérer que le Peuple Français est sa seule patrie, la patrie à laquelle il appartient, il est nécessaire de reconnaître que l’Humanité est composée de divers Peuples, de diverses patries.

Tous les hommes font partie de l’Humanité, mais cela ne signifie pas que l’Humanité soit leur seule patrie. En fait, l’Humanité, en tant que patrie, est aujourd’hui un concept sans portée pratique. Ce concept n’aura éventuellement de sens que lorsque l’Homme aura essaimé dans l’Espace ou sera confronté à une civilisation extra-terrestre. Même alors l’Humanité ne sera pas uniforme. La Terre sera une fédération de Peuples, de nations ayant chacune des particularités héritées de leur histoire et conformes à leur développement. A moins bien sûr que le gouvernement mondial ne tiennent aucun compte de ces différences millénaires et impose en tout des normes universelles qui, du reste, n’élimineront pas les continents, les races et les climats (A un moindre niveau, l’Union Européenne suit déjà cette pente.). Le risque majeur d’un gouvernement mondial est cependant qu’il reconnaisse ces différences et, du coup, ne gouverne que dans l’intérêt ou selon les vues des nations (ou pire des entreprises ou des personnes) les plus riches, les plus puissantes. Le beau rêve de la patrie universelle est un piège. Le paradoxe de ceux qui nient les patries au nom de l’Humanité, des différences individuelles et de l’Egalité est que le monde qu’ils promettent serait soit plongé dans l’individualisme absolu, livré à la loi du plus fort, donc sans Egalité, soit écrasé par l’uniformité, donc sans respect des différences individuelles et collectives. En somme, ils veulent des choses qui conduisent à un résultat contraire à leurs aspirations.

Il y a bien sûr une certaine uniformité au niveau des nations, mais ce sont elles qui, de par leurs différences, font la diversité de l’Humanité. Faire sauter les barrières qui séparent les hommes en nations reviendrait en quelque sorte à jeter dans un même seau le contenu d’une multitude de pots de peinture. Le résultat prévisible est une couleur unie et infâme dans laquelle il est impossible de reconnaître les couleurs initiales... à moins que, de par leur densité, les couleurs se reforment après mélange, comme de l’huile dans de l’eau. Heureusement ! faire sauter ces barrières est une vue de l’esprit, d’un esprit occidental devrait-on préciser. Car ces « barrières », ces délimitations ne sont pas seulement administratives ; elles ne sont pas purement artificielles ; elles sont avant tout dans la nature des choses. Ce ne sont pas les nations qui font les races, les ethnies, les identités nationales, les cultures, mais l’inverse. Les races, les ethnies, les cultures précèdent la constitution des nations (modernes), même si une nation ne se réduit pas à cela. Rien ne peut effacer les points communs qui réunissent certains hommes et les distinguent des autres ; rien ne peut ôter aux hommes le sentiment d’être plus proches de certains que d’autres ; rien ne peut faire que des groupes humains n’existent pas ; rien ne empêcher que l’Humanité soit morcelée en Peuples, nations, patries, état, pays, villes, villages, tribus.

Les patries existent donc, qu’on l’admette ou qu’on le nie. Peu importe pour le moment de savoir ce qu’est la patrie France ; l’important est que des hommes considèrent le Peuple Français comme leur patrie.

Reste à savoir pourquoi être Français implique de considérer le Peuple Français comme sa seule patrie.

Tout d’abord, il est question d’être Français, pas d’être rien ou Espagnol ou Polonais. Celui qui ne considère pas le Peuple Français comme sa patrie, parce que l’idée de patrie lui fait horreur ou parce qu’il porte dans son cœur un autre Peuple n’est pas Français. Qu’il ne pense pas ou ne veuille pas l’être, personne ne l’y force et il ne l’est pas. Mais celui qui ne considère pas le Peuple Français comme sa seule patrie, qui pense en avoir plusieurs, ne l’est pas d’avantage. Quelle que soit la raison pour laquelle son cœur est partagé, il ne se sent pas Français à part entière et les Français perçoivent fatalement son côté étranger qui les empêche de voir en lui un des leurs, ne lui en déplaise. Etre Français, c’est ne pas être autre chose en tout ou partie. On l’est tout entier ou on ne l’est pas (aux yeux des Français et de la France). C’est un peu comme si un joueur, sous prétexte d’aimer les deux équipes, jouait pour et contre les deux équipes en même temps ; personne ne lui passerait la balle. 

Ceci nous amène à la seconde raison qui est qu’un Français a des devoirs envers le Peuple Français et des droits en France. Ces devoirs, liés à la Nationalité, sont censés témoigner de l’attachement sentimental à la France. Les droits qu’ils justifient sont censés être exercés dans l’intérêt exclusif du Peuple Français. Un individu en tout ou partie étranger ne mérite pas plus de jouir de ces droits, puisqu’on ne sait au profit de qui il les exercerait, qu’il ne mérite d’être autorisé à remplir ces devoirs, si tant est qu’il le veuille. Il n’est d’ailleurs pas sûr qu’il le puisse. Car toute Nationalité implique des devoirs et il n’est pas possible qu’un individu les remplissent dans deux pays en même temps. Il peut certes les remplir dans celui où il réside, ce qui est une trahison envers l’autre, ou s’absenter le temps de les remplir dans l’autre — si toutefois ils sont peu contraignants —, ce qui est une trahison envers le premier voire les deux. Ainsi, même si l’obstacle technique peut être éludé, l’obstacle moral demeure insurmontable. Une nation ne peut pas faire confiance en quelqu’un qui, au lieu de s’abandonner à elle, ne sait pas sur quel pied danser.

D’où la troisième est dernière raison. Dans la Cité, les notions de Citoyenneté et de Nationalité sont distinctes. Les droits fondamentaux, nécessaires au quotidien, sont liés à la Citoyenneté. Ceux liés à la Nationalité sont objectivement superflus et réservés, comme il a été dit, aux Citoyens qui se sentent particulièrement attachés à la Cité qui est pour eux leur patrie. Un Citoyen n’a pas impérativement besoin de la Nationalité, laquelle n’est pas imposée par la Cité (que ce soit en vertu du droit du sol ou du droit du sang) mais laissée aux choix des individus afin que, par ce choix et ce qu’il implique, ceux-ci indiquent pour quel Peuple bat leur cœur, à quelle patrie va leur allégeance. Les Citoyens peuvent donc choisir de refuser la Nationalité. En revanche, la Cité ne peut pas accepter qu’ils optent pour plusieurs Nationalités, ce qui revient à ne pas choisir, à ne pas prendre parti résolument pour elle.

« Etre Français, c’est faire honneur à la France en toutes circonstances, sur place comme à l’étranger. » Un individu peut penser de lui ce qu’il veut. Mais la Nationalité, par définition, dépasse l’individu. Elle signifie qu’il appartient corps et âme à un Peuple dont il est un représentant. Un individu peut donc penser qu’il appartient à un Peuple mais il ne peut lui appartenir officiellement sans son consentement. Etre Français est donc être admis dans l’équipe France par le Peuple Français. L’admission et l’appartenance à cette équipe impliquent d’être un bon élément et de lui faire honneur, du moins de ne pas la déshonorer, sous peine d’en être chassé, car ce que chacun fait peut rejaillir d’une manière ou d’une autre sur tous. Ce principe vaut pour tout groupe ; la nation ne fait pas exception. Que l’on soit Français de cœur et de papier ou qu’on le soit simplement en esprit, faute de reconnaissance, ce sentiment porte à faire aimer la France et le Peuple Français, à donner le meilleur de soi-même, à être exemplaire pour donner du Français la meilleure image. Quiconque se dit Français sans être animé de telles intentions est un imposteur.  

C’est par des propos ou des actes que l’on honore ou déshonore un groupe. Or l’honneur d’un groupe tient à la fois à la bonne opinion qu’il a de lui-même et à sa réputation auprès des étrangers. Il est donc deux manières d’honorer une nation : en respectant ses lois, en faisant quelque chose d’intrinsèquement bien ou de profondément agréable à la nation qui n’aura pas lieu de rougir voire se félicitera de posséder un tel individu, ou alors en étant correct et serviable envers les touristes ou en faisant quelque chose de profondément agréable aux étrangers qui donnera à ces derniers une bonne opinion des nationaux et les prédisposera favorablement à l’égard la nation. (Il va de soi que cette chose profondément agréable aux étrangers ne doit pas être contraire aux intérêts de la nation.) Il est donc également deux manières de déshonorer une nation : en étant parjure, en commettant une atrocité, en violant les droits sacrés d’individus, en trahissant les intérêts et la confiance de la nation ou en manquant de respect envers les touristes et, de manière générale, en suscitant le mépris des étrangers. Ceci étant, les actes en question, et à plus forte raison les propos, que ce soit dans un sens ou dans l’autre, ne peuvent toujours être légalement constatés, donc loués ou sanctionnés par la nation. Il faut donc que la nation indique clairement les comportements qu’elle réprouve et ceux qu’elle attend de tout Français, afin qu’ils entrent dans les mœurs ou en soient bannis, de sorte que la pression de la morale publique suffise dans la plupart des cas à les rendre naturels ou à les proscrire.

Venons-en maintenant à ce qu’impliquent et à ce qu’excluent ces grands principes dans le cas particulier de la France.

Etre et se sentir Français implique de « parler français ». Bien que cela paraisse difficile, on peut peut-être se sentir Français sans parler cette langue ou en la maîtrisant mal. En revanche, on ne peut être perçu comme tel si on ne la parle pas, qui plus est correctement. Dans la même logique, ceci exclut de « parler autre chose que le français avec d’autres Français ou supposés tels ». Si des Français ne parlent pas Français entre eux, qui, dans le monde, parle Français ? Les Français qui connaissent l’anglais le parlent-ils entre eux ? Non. Pourquoi ? Parce qu’ils sont Français. Eh bien ! ceux qui parlent autre chose ne le sont ni de cœur ni d’esprit. Il va sans dire que cette réflexion concerne les immigrés, leurs descendants et les enfants issus de mariages mixtes. Eux seuls peuvent être tiraillés entre deux cultures. Eux seuls peuvent faire le choix d’adopter et de pratiquer la langue de la nation au sein de laquelle ils vivent s’ils veulent en faire partie pleinement. La nation n’est d’ailleurs pour rien s’ils sont confrontés à ce choix ; la responsabilité leur incombe ou en revient à leurs parents. Quoi qu’il en soit, des immigrés qui perpétuent et parlent entre eux une langue étrangère ne peuvent pas passer pour autre chose que des étrangers. Même s’ils ne la pratiquent qu’en privé — ce qui serait acceptable mais paraît difficile à faire —, ce n’est pas sans risque pour leurs enfants qui vont souvent tomber dans une crise d’identité et peut-être la transmettre à leur tour.

Etre Français implique de « connaître au moins les grandes lignes de l’histoire de France et de faire sienne cette histoire ». Une nation est unie par son passé et n’a d’avenir que dans l’union. Ainsi, une nation qui oublie son passé, dont les membres ne sont plus que des individus égoïstes et mous du bulbe, est condamnée à être dissoute ou à se raffermir violemment. Dans les deux cas, des jours sombres la guettent. Il y a donc deux bonnes raisons pour qu’une des conditions d’accès à la nationalité française soit de connaître dans les grandes lignes l’histoire de France : la première, c’est que tous les Français doivent participer à l’unité nationale et, par conséquent, être porteurs de ce qui fait cette unité ; la seconde, c’est qu’un Français aime la France et veut lui épargner des jours sombres.

L’histoire de France ou du Peuple Français est l’histoire de tous les Français, et vice versa. Chacun d’eux doit la faire sienne. Il est cependant évident que cette histoire commune n’est pas celle de chaque individu, de chaque famille. Ceci est d’autant plus évident concernant les immigrés récents et leurs descendants. Il doit donc être clair, pour ces derniers, que lorsque l’on dit, par exemple, nos ancêtres les Gaulois, « nos » ne renvoie pas à un nous individuel, c’est-à-dire à une somme d’individus, mais à un nous collectif, aux Français pris en masse, au Peuple Français. « Ancêtres » ne fait donc pas référence aux ancêtres de chaque Français, mais aux prédécesseurs des Français actuels, aux hommes qui ont vécu avant eux sur le même sol, qui l’ont arrosé de leur sueur et de leur sang, qui y reposent et où les occupants présents et futurs de la France reposeront aussi. Quant au terme « Gaulois », il est réductif, mais il symbolise tous les Peuples qui ont devancé le Peuple Français en terre de France et qui sont, de fait, le passé de chaque Français. Un Français, qu’il soit de vielle souche ou de jeune greffe, doit donc faire sien ce passé qui est, pour ainsi dire, le tronc commun. Il n’est pas déplacé que la Constitution le rappelle, car, ce faisant, elle trace à l’école son devoir et étouffe dans l’œuf les revendications communautaires. Ceci n’interdit pas pour autant aux écoles de donner aux élèves un aperçu de l’histoire d’autres Peuples, afin d’enrichir leur culture générale, mais non pour satisfaire la curiosité de certains au sujet de leurs origines personnelles. Il est du reste parfaitement légitime, quoique potentiellement dangereux, qu’une personne d’origine étrangère veuillent connaître l’histoire du Peuple dont elle descend réellement bien qu’elle ne fasse pas partie, mais elle n’a pas besoin de l’école pour cela, elle peut très bien s’instruire par elle-même et elle en apprendra probablement davantage de cette façon.

Par suite, être Français implique « d’admettre deux vérités : 1) la population de la France métropolitaine, depuis l’origine et jusqu’au milieu du XXe siècle, était européenne, donc blanche (Celtes, Gaulois, Romains, Francs, Germains, Vikings, immigrés européens) et doit le rester majoritairement, 2) le Peuple français est marqué par une longue tradition chrétienne. » Ces vérités n’offensent personne. Par contre, les nier serait une offense à la vérité. Or aucune politique raisonnable ne peut être fondée sur un mensonge ou un oubli de la vérité. Croire que reconnaître que les Français sont essentiellement blancs est un affront aux immigrés de couleur ou extra-européens (le nier étant en revanche en affront au sens commun et aux Français) est non seulement une absurdité mais encore une gaucherie. Les mêmes qui font à tort de ce sujet un tabou ne dénoncent-ils pas avec raison, quoique avec excès, la colonisation par les pays européens ? Or, qui peut soutenir que, dans les colonies, « Européens » n’était pas synonyme de « Blancs » et qu’il n’existait pas un contraste physique entre eux, très minoritaires, et les populations locales ? Les Blancs ne seraient-ils blancs qu’à l’étranger ? Les hommes, d’où qu’ils soient, seraient-ils incolores parce qu’ils viennent en Europe ? Pourquoi, alors, parler de minorités visibles s’il n’y a rien à voir ? (Dans Vers la libération nationale, ouvrage contre l’impérialisme européen écrit en 1947 mais  paru en 1962, le Dr. Kwame Nkrumah, d’origine africaine, comme son nom l’indique, note, page 16 : « Une colonie de peuplement est celle dont le milieu géographique et racial n’est pas très différent de celui de la « Métropole », tandis qu’une colonie d’exploitation comprend des hommes d’affaires, des consortiums, des cartels, des trusts, des administrateurs, des soldats et des missionnaires, tous plongés dans un milieu et dans des conditions tout-à-fait différents de ceux de leur pays d’origine. » Il reconnaissait donc les différences raciales et, partant, l’existence de races. Les Européens étaient racialement différents des colonisés. Pourquoi nier, aujourd’hui, la différence raciale entre les Européens et les immigrés provenant de ces ex-colonies ? Ce qui était vrai depuis toujours et jusqu’au XXe siècle est toujours vrai au XXIe ; ce qui était vrai dans un sens est vrai dans l’autre.)

Ce constat implique d’admettre que les Peuples européens, Français compris, étant blancs à l’origine, doivent s’assurer, en gérant l’immigration extra-européennne (et en tenant compte de la fécondité), que leur population reste majoritairement blanche. Sans même parler de problèmes culturels, il est évident que, lorsque la population d’un pays est remplacée par une population d’une autre couleur ou simplement d’une autre origine, il ne s’agit plus ni du même Peuple ni du même pays. Qu’un pays de Blancs soit essentiellement peuplé de Noirs ou de Jaunes ou qu’un pays de Noirs ou de Rouges soit essentiellement peuplé de Blancs, peu importe que le changement se nomme invasion, conquête, colonisation ou immigration, le résultat est le même, le pays change de face. Il se peut que le Peuple d’origine ne soit pas assez fort pour repousser une invasion, auquel cas il disparaît sous la masse, même s’il résiste. Mais lorsque le Peuple d’origine est fort, une invasion n’est pas une fatalité ; elle doit tout à sa faiblesse morale, en un mot à sa stupidité. Un Peuple qui n’ose pas être maître chez lui aura bientôt un autre pour maître. Ceci n’induit pas qu’il faille repousser toute immigration mais seulement qu’il faut la maîtriser et la gérer suivant l’origine des immigrés non seulement dans l’intérêt du Peuple autochtone mais aussi dans celui des immigrés. Car les capacité d’intégration d’un Peuple dépendent à la fois de ses caractéristiques propres et de celles des immigrés, liées à leurs origines. Certains immigrés peuvent s’assimiler facilement, passer inaperçus et être rapidement acceptés, tandis que d’autres ont par nature plus de difficultés à se fondre dans la masse, difficultés qui ne peuvent pas s’atténuer avec le temps si le nombre de ces immigrés, lui, augmente sans cesse. Ainsi, l’arrivée en France d’immigrés européens, comme cela a eu lieu au début du XXe siècle, ne peut honnêtement être comparée à l’arrivée d’immigrés extra-européens, comme cela dure depuis les années 1960. Les problèmes d’intégration de ces derniers et de leurs descendants, le rejet dont ils sont l’objet, ont avant tout des causes politiques, une absence totale de gestion, de prévision, une obsession de l’économique, un oubli de l’humain, le mépris du Peuple Français. C’est un fait : les immigrés, selon leurs origines et le pays d’accueil, rencontrent des difficultés spécifiques qui doivent être prises en compte dans la gestion de l’immigration. En la matière, le politiquement correct — du genre nous sommes tous des êtres humains —,  la langue de bois — comme refuser de parler de l’immigration dans le débat sur l’identité nationale tout en affirmant que la France est diverse, sous-entendu en raison de la présence d’immigrés —, et le double langage — comme crier un jour vive les différences ! et, le lendemain, tout est pareil !, nier les races et faire l’apologie du métissage, condamner la colonisation mais applaudir à l’immigration, nier la culture et l’identité françaises, traiter de xénophobes ceux qui veulent les préserver, mais s’extasier par ailleurs devant les cultures du monde et voir comme des héros ceux qui les défendent, bref juger les choses selon des principes opposés selon qu’elles concernent des étrangers ou les Français et les Européens en général — sont désastreux. Le législateur et ceux qui prétendent inspirer les lois doivent arrêter de prendre leurs inclinations pour des sentiments universellement partagés, leurs désirs pour la réalité, la bêtise pour de l’audace intellectuelle et la lâcheté pour de la politique. Limiter l’immigration extra-européenne n’est pas une attitude raciste, haineuse à l’égard des intéressés, mais une question de bon sens, puisque l’expérience et les lois aussi multipliées qu’inutiles attestent que le Peuple Français, dont les capacités d’intégration sont limitées comme toute chose, a de plus en plus de mal à la digérer.

La nécessité de reconnaître, en tant que Français, la longue tradition chrétienne du Peuple français découle de la même logique. C’est une vérité. Les églises qui s’élèvent dans chaque ville et village de France en attestent. Il ne s’agit pas pour autant d’exiger que tous les Français soient chrétiens ni d’imposer aux immigrés de se convertir au christianisme. Il s’agit simplement d’une part de reconnaître que, quoique la France soit un état laïque, elle ne peut ni ne doit rayer mille cinq cents ans de son histoire qui ont marqué sa culture et façonné son patrimoine, d’autre part de signifier aux immigrés d’autres confessions qu’il y a des bornes à ne pas dépasser s’il veulent être acceptés voire devenir Français. La laïcité consiste en la séparation de l’Eglise (et de tout culte) et de l’Etat, en la relégation des croyances et des pratiques religieuses ou spirituelles dans la sphère privée, en la prise en charge des cultes par les fidèles. Elle est faite pour assurer l’unité nationale, pour que nul ne trouble l’ordre public sous prétexte de religion et pour que chacun puisse vivre sa foi en paix. La présence séculaire d’églises et de croix un peu partout n’oblige personne à croire et ne heurte personne, tant il est naturel d’en voir en France. En revanche, vouloir les abattre, au nom de la laïcité, susciterait une vive réaction tant de la part des croyants que des athées attachés aux traditions et au patrimoine. La laïcité ne serait alors que le prétexte invoqué par des fanatiques d’un nouveau genre, athées ou religieux, pour étaler sinon imposer à terme leurs propres croyances. Il en est de même pour certaines fêtes locales ou nationales d’origines religieuses, en particulier Noël (qui est en réalité une fête païenne d’origine celte). En clair, la laïcité n’exclut pas que la loi d’une nation considérée jadis comme la fille aînée de l’Eglise fasse quelques exceptions bénignes pour la religion dont se réclament, par conviction ou tradition, la plupart des Français. Ces exceptions imposées par l’histoire doivent être défendues par les Français et admises par les immigrés afin que la laïcité ne devienne pas, entre les mains de ces derniers, un moyen légal de contester les traditions du pays dans lequel ils (ou leurs parents) ont choisi de venir ou d’exiger en faveur de leur religion le même genre d’exceptions. D’autant plus que les problèmes ainsi suscités concernent moins la laïcité que l’« intégration ». Les Français ne doivent pas être dupes des immigrés, notamment des Islamisntes, qui traitent tout d’un point de vue religieux, même ce qui n’a finalement rien à voir avec la religion. La croyance est intérieure et tout ce qui, dans une religion étrangère, participe du décor et étiquette les croyants comme des étrangers (arrogants) aux yeux des autochtones doit être abandonné par les intéressés ou proscrit par la loi. Placer les débats sur le voile, les minarets, les prénoms, la langue et toute ce qui concerne les immigrés sur le terrain de la laïcité, c’est tomber dans le piège tendu par les Islamistes et les communautaristes. Tous ces problèmes ne concernent ni la religion ni la liberté ni la laïcité, mais l’assimilation des immigrés et l’intérêt national du seul point de vue qui compte en France, celui des Français. Le but ultime de ce discours républicain est que les immigrés, comprenant où ils sont, ne provoquent pas le ressentiment des Français par maladresse — en admettant qu’il ne s’agisse que de cela —, se confondent avec eux et soient acceptés par eux de bon gré. Ce n’est pas en jetant sans cesse la pierre aux Français et en noyant systématiquement le poisson que l’on parviendra à ce résultat.

Ces explications anticipent le point suivant : Etre Français implique d’« adhérer aux principes de démocratie et de laïcité ». La France actuelle n’est pas une véritable démocratie, car la démocratie ne se résume pas au droit de voter de temps en temps pour de soi-disant représentants. On peut même dire que, dans ces conditions, voter est un leurre. Dans une véritable démocratie, le Peuple est réellement souverain ; rien ne se fait en son nom sans qu’il se soit exprimé sur le sujet ; les lois qui ne sont pas son ouvrage direct doivent néanmoins être approuvées par lui, elles sont littéralement l’expression de la volonté du Peuple ; les élus sont à son service et en son pouvoir et non l’inverse ; de véritables contre-pouvoirs populaires existent ; c’est au pied de la lettre le gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Maintenant, si le Peuple Français n’est pas encore parvenu à la démocratie, il est néanmoins en marche sur la bonne voie. Les grands principes (Egalité, souveraineté du Peuple) sont foulés au pied, ils n’en sont pas moins reconnus et nul n’oserait les contester. Même les royalistes n’imaginent plus une monarchie féodale. En revanche, la France — après plus d’un siècle d’efforts, depuis 1789 jusqu’à 1905 — est bel et bien parvenue à la laïcité. Les Français sont partisans de la démocratie et de la laïcité. Or l’une et l’autre sont mises à mal par des immigrés, précisément par les Islamistes. Pour eux, la volonté du Peuple Français n’est rien, la loi coranique est tout. Si une telle logique ne débouche pas forcément sur une théocratie, elle oblige au moins à confondre le religieux et le politique. Et c’est au nom d’une religion étrangère, importée par des immigrés, que la démocratie et la laïcité, si difficiles à établir, sont attaquées en France, la première implicitement, la seconde ouvertement ! Comment les Français n’en seraient-ils pas outrés ? Comment les partisans de doctrines si contraires à la sensibilité française seraient-ils Français ?

Si l’on ajoute que les Français, aujourd’hui, considèrent « la femme comme égale en droits de l’homme » n’y a-t-il pas redondance ? Cela ne revient-il pas à jeter une fois de plus l’anathème sur les tenants du voile islamique, de la burqa, des mariages forcés, de la polygamie, de l’excision, en un mot sur des immigrés ? Toutes ces pratiques étrangères sont contraires aux mœurs et aux lois françaises. Qui peut dire sans rougir que leurs adeptes sont Français ou dignes de l’être ? On ne peut pas condamner ces pratiques sans dénoncer en même temps ceux qui les prônent. S’arrêter en chemin sous prétexte qu’il va être question d’immigrés et qu’il faut éviter les amalgames revient à faire de l’immigration un tabou et des immigrés un tout indivisible. Vouloir séparer le bon grain de l’ivraie est la seule politique raisonnable à l’égard des immigrés, et elle s’appuie sur l’affirmation de la France, de son identité, de son histoire, de ses valeurs, de ses traditions, de ses lois, afin que ceux qui les adoptent soient considérés avec raison comme Français, que ceux qui les respectent soient reconnus comme des étrangers honorables et que ceux qui les bafouent soient punis ou chassés. Ne pas faire d’amalgame suppose de faire honnêtement la part des choses, ce qui nécessite des références, françaises en l’occurrence, et exclut de prétendre toutes choses égales. Humanisme n’est pas synonyme d’aveuglement, d’angélisme, de laxisme ; il rime avec patriotisme. Un Français doit partager les valeurs humanistes de la France sans pour autant être naïf. Quelles que soient ses origines, il n’importe pas et ne tolère pas des us et coutumes étrangers à plus forte raison contraires à la loi. S’il est d’origine étrangère, il s’adapte au lieu de chercher à s’imposer ; il prévient les critiques au lieu de les susciter.

Un Français vibre « en entendant la Marseillaise et en voyant un drapeau français ». En y regardant bien, ceux qui ne vibrent pas ne se sentent pas Français ou ne le sont pas, qu’ils se disent européens, citoyens du monde ou qu’ils aient une autre nationalité — ce qui est la seule raison valable. Même s’ils sont Français sur le papier, même s’ils protestent qu’ils le sont dès lors que ce titre leur est contesté, leurs discours sur l’hymne national et le drapeau, sur le patriotisme, sur l’identité française, sur la France et les Français les trahit. C’est du reste leur droit de ne pas se sentir Français, de croire qu’ils ne sont que des individus ou que leur patrie est autre que la France. Mais au nom de quoi participeraient-ils à un débat sur l’identité française ? C’est aux Français de cœur de dire ce qu’il sont et ce qui les dérange, non à des Français de papier, à des étrangers réels ou virtuels, de leur dire ce qu’ils doivent être et ce qu’ils doivent tolérer. Le risque est grand que ces derniers, au lieu de s’exclure eux-mêmes du débat à défaut d’être honnêtes, donnent du Français une définition si large qu’elle s’appliquerait aussi à eux. Que vaudrait alors une pareille définition ? Rien.

On comprend que des individus qui se moquent de la France et de ses symboles mais prétendent qu’ils sont Français comme le premier venu ne sont pas Français dans l’âme et ne se soucient guère de défendre les intérêts de la France d’un point de vue Français, comme il est du devoir de tout Français digne de ce nom. Mettre sans cesse les intérêts des étrangers à la place des intérêts Français est une drôle de conception des intérêts de la France. C’est ainsi, par exemple, que, sous prétexte que les immigrés ont des raisons de quitter leur pays, certains prétendent que la France n’a pas le droit de maîtriser l’immigration, qu’elle est obligée de tous les accueillir, de les prendre en charge et de les supporter éternellement quoi qu’ils fassent, bref que les Français n’ont pas leur mot à dire à leur sujet. C’est simple, selon eux, la France n’a aucun droit vis-à-vis des étrangers, elle n’a que des devoirs et ceux-ci ont tous les droits ; elle doit avoir honte, ils peuvent être fiers ; les Français (les Blancs) ont toujours tort, les étrangers toujours raison ; ils sont bêtes, eux sont biens. Peut-on défendre les intérêts de la France, peut-on seulement être Français en ayant une pareille philosophie ?  Il n’y a bien que ceux qui la partagent qui peuvent le croire et le soutenir.

Etre Français, se sentir Français, implique « de ne pas insulter la France et les Français de quelque manière que ce soit et être outré par de tels propos ». Cela devrait se passer d’explication. Les insultes envers la France et les Français sont perçues par les Français dignes de ce nom comme des offenses personnelles et ne peuvent être proférées par des Français. Précisons cependant, pour les durs de la feuille et les idiots de service, que l’interdiction d’insulter n’a pas pour corollaire l’obligation de flatter. Etre correct n’est pas être servile. Interdire d’insulter la France et les Français n’interdit pas de penser d’eux ce que l’on veut, de les critiquer avec raison, de se moquer d’eux gentiment. Ce sujet est néanmoins sensible car autant certains mots sont des insultes en eux-mêmes autant d’autres ont une connotation différente selon qui les prononce. Seuls les Noirs peuvent dire certaines choses sur les Noirs. Les mêmes mots dans la bouche d’un Blanc peuvent faire de lui un raciste. De même, certains mots, certaines phrases dans la bouche d’un étranger ou d’un Français de fraîche date, qui seraient anodins ou considérés comme de l’autodérision dans la bouche d’un Français, peuvent être perçus comme une insulte par les Français incontestables. Il est donc impossible de dresser une liste de mots, d’expressions ou de phrases interdits puisque l’insulte peut prendre des formes infinies et que tout dépend de qui les prononce, dans quel contexte et à propos de qui. Disons simplement que, en France, les Français sont seuls jugent en la matière et que tout ce qu’ils perçoivent comme une insulte envers eux et leur pays en est une.

Etre Français, se sentir Français, exclut de « parler autre chose que le français avec d’autres Français ou supposés tels », de « s’appeler, de conserver ou de donner à ses enfants des prénoms manifestement étrangers à la culture française », de « s’habiller quotidiennement selon des modes culturelles ou religieuses typiquement étrangères ». Chacun de ces points tombe sous le sens. Tous sont des indicateurs de la communauté à laquelle un individu appartient. On peut donc discuter en vain de leur pertinence en détail mais force est d’admettre qu’une personne qui ferait tout ce qui est proscrit ici n’aurait rien d’un Français et que, si tous les habitants de France faisaient de même, il ne resterait rien de la France au bout de deux générations. Imaginons que tous les habitants d’un pays parlent entre eux allemand, portent des noms allemands et s’habillent en Allemands : quel pays serait-ce sinon l’Allemagne ? Mais serait-ce toujours l’Allemagne si ses habitants ne parlaient plus que turc, portaient des noms turcs, s’habillaient en Turcs et ne juraient plus que par la Turquie ? Non ! Ce n’est pas la géographie qui fait un pays mais sa population, laquelle s’identifie par des us et coutumes propres dont les principaux sont la langue, les noms et les vêtements. Les individus qui n’en adoptent aucun sont purement et simplement des étrangers ; ceux qui n’en adoptent qu’une partie suscitent le doute et peuvent à bon droit être considérés comme tels ; seuls ceux qui renoncent à tous les us et coutumes étrangers (ostentatoires) peuvent prétendre être Français sans conteste. Remarquons d’ailleurs que ce n’est pas stigmatiser les Français d’origine étrangère que de signaler leurs maladresses pour qu’ils les reconnaissent et y remédient puisqu’en les commettant et en s’entêtant à les commettre ils se stigmatisent eux-mêmes. Renverser les rôles pour faire passer les Français pour des xénophobes et les immigrés non entièrement assimilés pour des oies blanches est non seulement de la mauvaise foi mais encore un mauvais service à rendre à la France et aux immigrés. Et quand des immigrés ou des descendants d’immigrés recourent à ce procédé gauchiste, au lieu de comprendre le point de vue français et leur intérêt, ils se discréditent définitivement. Car ils font alors deux choses que se sentir Français exclut, à savoir « mettre sans cesse en avant des origines personnelles étrangères » et « considérer les problèmes internes ou externes d’un point de vue étranger ou autre que français ». En l’occurrence, ils mettent dans la balance leur vécu, leurs origines, leur amour propre et faussent les débats qui concernent les étrangers et les immigrés dont ils se sentent solidaires. Mais pourquoi sont-ils solidaires des étrangers, pourquoi se sentent-ils visés par un débat concernant directement ou indirectement ces derniers s’ils sont Français ? Pourquoi pensent-ils que les Français leur reprocheront quelque chose s’ils n’ont rien à se reprocher ? Pourquoi ont-ils peur des amalgames s’ils n’ont rien de commun avec des étrangers ? Les Français droits dans leurs botes, quelles que soient leurs origines, n’ont pas ce genre de dilemmes. En prenant le parti des étrangers, en affichant des craintes que seuls des étrangers peuvent éprouver, en  défendant des intérêts qui ne sont pas ceux de la France, en tenant des discours insupportables pour des Français, c’est eux qui, une fois de plus, tracent une ligne de démarcation et se stigmatisent.

Ainsi, dans le débat sur l’identité nationale qui est évidemment soulevé par l’immigration massive extra-européenne de ces quarante dernières années tous les Français sont globalement d’accord sur ce qu’est être Français et surtout sur ce qui est étranger à la France. Seuls les gauchistes et des descendants d’immigrés ergotent. Les premiers se voient en citoyens du monde et croient que la France n’est rien ou, pire, qu’elle est diverse ; les seconds qui se disent Français sont attachés à une culture étrangère et cherchent à faire croire que celle-ci peut faire partie de la culture française. Les uns et les autres, chacun à leur façon, les premiers par bêtise congénitale, les seconds par intérêt personnel, nient les spécificités françaises. Les seconds, en particulier, refusent certaines adaptations et, du coup, soutiennent que la France doit de fait s’adapter à eux, que les Français doivent les accepter tels quels. Quand Libération interrogent des « Français issus de l’immigration » sur le sujet, ils s’appellent Ali, Hassan, Fouziya, Taoufik, Douadi (N° 8885, vendredi 4 décembre 2009, p. 8). Comptons sur eux et Libération pour définir et sauvegarder l’identité française ! Certes, un prénom n’est pas tout, mais c’est à lui seul 90 % d’une identité, en raison de son impact sur la psychologie de l’intéressé et de sa perception par les autres. Un prénom est comme un écusson sur une épaule ; il indique à quelle communauté un individu appartient puisque la première chose que fait une communauté est de donner à ses nouveaux membres un nom conforme à sa culture. N’est-ce pas précisément ce que font les Musulmans sans se soucier du pays dans lequel ils se trouvent ? Malheureusement pour eux, ces pays ont aussi leur culture et l’appartenance à la communauté nationale passe par le port de prénoms conformes à la culture nationale. Il en est de même pour les vêtements. Prétendre, comme le fait Libération, qu’il suffit pour les Musulmans de « se couler dans les principes de la laïcité républicaine » (ibid, p. 2), autrement dit qu’il leur suffit d’adhérer à des principes universels qui, par définition, ne caractérisent pas la francité, même s’ils en font partie, est une plaisanterie. L’expérience a déjà prouvé que cela ne suffit pas. Par ailleurs, si l’on pourrait se réjouir que Libé reconnaisse que « la négation bien-pensante des difficultés ne sert à rien » (ibid), on déchante vite quand on lit (même colonne) que « La seule stratégie consiste à rechercher avec les minorités religieuses ou culturelles une indenté commune » (comme si l’identité commune des Français était inconnue, négociable et modifiable pour complaire à des adeptes d’us et coutumes étrangers ; comme si l’identité nationale était une question d’arrangement entre les politiciens et les minorités étrangères et non une question à trancher directement par les seuls Français !) et que « Les efforts [pour définir l’identité française] seront partagés » (comme si les Français, qui sont chez eux, devaient faire des efforts, c’est-à-dire renoncer en partie à ce qu’ils sont, pour que des immigrés, qui n’ont rien à exiger, en aient moins à faire, c’est-à-dire pour que leurs us et coutumes étrangers soient déclarés français). Quelle façon élégante de dire que les Français doivent baisser leur froc ! Car, c’est à n’en pas douter la philosophie de ce journal qui, quatre jours plus tôt, le 30 novembre, titrait à propos du référendum en Suisse interdisant les minarets : « Le vote de la honte ». Si les Européens, de tradition chrétienne, n’ont pas le droit d’interdire les minarets chez eux, symbole on ne peut plus ostentatoire et provoquant, symbole non pas d’une religion mais d’une hégémonie étrangère, quel droit ont-ils, d’après ce journal, de limiter les prétentions étrangères en général et islamiques en particulier ? Les minarets ne sont pas indispensables à la pratique de l’Islam qui, elle, est autorisée. Pourquoi serait-ce honteux de les interdire et de contrarier les Musulmans sur ce point ? Et si cette interdiction est honteuse, quelle interdiction concernant l’Islam (voile, burqa, mariages forcés, polygamie) ne le sera pas ? Inversement, toute obligation pour les immigrés de se conformer aux lois et à certains us et coutumes français ne sera-t-elle pas elle aussi qualifiée de honteuse par ce journal qui, fort heureusement, a abjuré la bien-pensance ? En clair, s’il est interdit d’interdire quoi que ce soit aux Musulmans et aux immigrés (pas même l’immigration clandestine et la présence illégale) ou de les obliger à quoi que ce soit, mais obligatoire pour les Français de ménager leur sensibilité et leurs intérêts aux dépens des leurs, donc de leur céder sur tout, où est le compromis ? La vérité est que, malgré les gesticulations politiciennes et la démagogie gauchiste, il n’y a pas de compromis possible sur ce qui, aux yeux des Français et du monde, est français ou étranger en France. Ce qui est typiquement Français ne deviendra pas autre chose, et ce qui est historiquement étranger ne deviendra pas Français même si les médias martèlent le contraire, même si les intéressés et leurs pseudo amis jouent les vierges effarouchées.

Un Français considère le Peuple Français comme sa seule patrie (en tant que Citoyen). Ceci implique qu’il considère « la France comme sa maison, les Français comme sa famille » et qu’il agisse en conséquence. Une nation s’appréhende et se gère de la même façon qu’un foyer. Ce qui est bon ou mauvais, raisonnable ou insensé, légitime ou injuste au niveau d’un foyer l’est tout autant à l’échelle de la nation — comme à celle d’un parti, d’une association, d’une commune, d’une région. Ceux qui n’appliquent pas les mêmes principes envers l’un et l’autre manquent de bon sens dans un cas. Or les hommes ont généralement du bon sens pour ce qui touche à leurs affaires : ils espèrent pour eux le meilleur : sécurité, liberté, ordre, confort, propreté ; ils sont prêts à défendre leur domicile et leurs enfants ; ils ne tolèrent pas que l’on s’invite chez eux et que des invités enfreignent leurs consignes, moins encore qu’ils prennent racine et vivent à leurs crochets ; ils savent ce qui leur appartient ; ils sont économes ou supportent bon gré mal gré les conséquences de leurs excès ; ils font avec ce qu’ils ont et ne sont pas généreux à leurs dépens. Etrangement, certains prônent pour la nation des politiques qui sont l’exact contre-pied de cette conduite et de ces objectifs, comme si elle était une abstraction au lieu d’être leur propriété et pouvait se gérer en dépit du bon sens, sans que cela prête jamais à conséquence, comme s’ils étaient étrangers à cette nation et ne partageaient pas ses intérêts. Alors la question se pose : sont-ils idiots ? sont-ils des traîtres qui s’ignorent ? sont-ils les agents de puissances étrangères ? sont-ils des étrangers ? Il n’est pas exclu que des Français soient idiots ou n’aient pas les yeux en face des trous à l’occasion. Il se peut également que, face à une situation complexe, des intérêts légitimes multiples et des solutions diverses, tous les Français ne placent pas la priorité au même endroit, si bien qu’ils en arrivent parfois à se combattre. Mais des patriotes français, quelles que puissent être les divergences entre eux, voient le Peuple Français comme leur patrie, leur famille, reconnaissent les traits qui le caractérisent, désirent tous préserver son identité, son patrimoine, ses traditions, ses symboles, son existence, s’accordent sur les règles de base que doivent suivre des immigrés pour en faire partie. C’est bien pourquoi le débat sur l’identité nationale dépasse le clivage droite / gauche. Si les réticences sont néanmoins plus fortes à gauche, c’est surtout parce que, de ce côté, le patriotisme y est depuis longtemps dénigré et que beaucoup sont tombés dans le gauchisme soit par calcul politique soit par conviction personnelle. Pourtant, tous les éléments du patriotisme sont à l’origine de gauche et hérités de la Révolution : l’idée de nation, la République, la devise, le drapeau tricolore, la Marseillaise, la souveraineté du Peuple, la démocratie populaire, le suffrage universel, l’égalité en droits, la primauté du politique sur le religieux (laïcité), l’unité de la langue… n’y manque que l’égalité en droits hommes / femmes. Même le concept droite / gauche vient lui aussi de la Révolution. Il est donc pour le moins cocasse de constater que la droite (du moins la droite nationale) qui médit souvent de la Révolution défend avec passion tout ce que la France en a hérité, et pour le moins dramatique de voir que la gauche qui la revendique est souvent indifférente voire hostile au patriotisme qu’elle a façonné. Fort heureusement, il existe des républicains de gauche. Mais les républicains, les patriotes français, se reconnaissent de moins en moins dans les partis politiques dits de gauche qui versent systématiquement dans la démagogie, portés en cela par un universalisme insipide et leur refus d’objectivité quant à l’immigration extra-européenne.

Au nom de l’universalisme, les gauchistes ne se connaissent de famille que le genre humain. Alors que l’œuvre est inachevée en France, ils veulent mettre la Terre en chantier. L’unité se fera un jour ; elle pour l’heure une chimère. (Déjà en son temps, Robespierre avait dénoncé les démagogues de cette espèce : « Et comment Cloots pouvait-il s’intéresser à l’unité de la République, aux intérêts de la France ; dédaignant le titre de citoyen Français, il ne voulait que celui de citoyen du monde. Eh ! s’il eût été bon Français, eût-il voulu que nous tentassions la conquête de l’Univers ? » Aux Jacobins, 12 décembre 1793) Ils reprochent aux curés de détourner les hommes des actions qui peuvent les sauver ici-bas au nom de leur salut dans l’au-delà, mais font la même chose en conspuant les patriotes qui soutiennent que chaque nation a le droit de penser à elle en premier lieu et de faire ce qu’elle croit être son intérêt, au nom de l’espèce humaine qui, qu’ils le veuillent ou non, est constituée de Peuples et divisée en nations qui n’ont que faire de leurs lubies. En somme, ils prétendent appartenir à une famille qui n’a aucune réalité mais à laquelle ils accordent toute leur attention et n’ont aucune considération pour la famille (ou sous-famille, composante de la famille universelle) à laquelle ils appartiennent concrètement et qui seule voit en eux ses enfants.

Leur refus d’objectivité quant à l’immigration extra-européenne procède du même raisonnement auquel s’ajoute l’irresponsabilité. Au nom de l’universalisme, ils ont négligé le fait que des immigrés extra-européens allaient fatalement rencontrer des difficultés d’intégration particulières en raison de la différence de leur couleur de peau et du fossé entre leur culture et celle de la France. Ils n’ont donc rien prévu pour forcer leur assimilation, croyant qu’elle s’accomplirait naturellement comme ce fut le cas pour les immigrés européens. Mieux, ils ont brisé les instruments intégrateurs (école, service militaire), suspendu les lois et coutumes assimilatrices (respect de l’autorité, prénoms, vêtement, patriotisme) et abreuvé d’insultes les partisans de l’assimilation (patriotes = xénophobes, racistes, populistes, fascistes). Dans le même temps, ils favorisaient l’immigration massive (regroupement familial, logement, soins, allocations, travail au noir, défense et régularisation de sans papiers), ils fermaient les yeux sur la pratique de coutumes étrangères contraires à la loi (polygamie, excision, mariages forcés), ils se pâmaient devant la diversité qu’apportaient les immigrés, ils décrétaient Français tout immigré qui posait le pied en France. Ce qui devait arriver arrive. Les Français, tolérants par nature, supportent de moins en moins que des immigrés ou leurs descendants de plus en plus nombreux ne fassent pas tout ce qu’ils doivent pour se fondre dans la masse et cherchent au contraire à s’en dissocier en toute occasion. Les faits sont là : ces immigrés ne forment pas une famille avec les Français, que ce soit parce qu’ils ne le veulent pas ou parce que trop de choses chez eux empêchent les Français de voir les choses autrement. Mais comment les gauchistes peuvent-ils, eux, ne pas voir cette fracture ? Parce qu’ils considèrent que les hommes forment une grande famille et que, si les pauvres immigrés sont rejetés par les Français, ce n’est pas que la politique qu’ils prônent s’est avérée catastrophique, c’est que ces derniers sont racistes ? Il est évidemment plus facile pour eux d’inculper les Français que d’admettre leurs torts. S’il ne s’agissait là que de mauvaise foi, s’ils reconnaissaient leurs torts sans oser les avouer publiquement, leur attitude serait compréhensible quoique criminelle, puisqu’ils sacrifieraient la France à leur amour propre. Mais lorsqu’ils sont de bonne foi, comme c’est généralement le cas, ils confirment leur ineptie et leur détermination à s’entêter jusqu’au bout, jusqu’à ce que la tragédie éclate et que leur crime soit consommé. (Rappelons-nous de Munich !) Dans les deux cas, qu’ils soient des traîtres par action ou par bêtise, qu’ils se disent Français ou refusent cette épithète, seuls les faits importent. Or ils n’agissent pas comme si la France était leur maison et le Peuple Français, leur famille. Ils ouvrent la première aux quatre vents et ne semblent avoir d’autre passion que sa ruine ; ils parlent du second comme s’ils  ne le connaissaient pas, comme s’ils n’en faisaient pas partie, comme s’ils ignoraient les problèmes qui le tourmentent, comme si leur but était de le rabaisser (la repentance perpétuelle, c’est eux), de le dissoudre, bref de l’anéantir, tout cela pour complaire à des immigrés dont ils se déclarent solidaires et auxquels ils prodiguent les pires conseils qui soient.

Nous avons déjà donné beaucoup d’éléments expliquant pourquoi considérer le Peuple Français comme sa seule patrie implique de « savoir distinguer, reconnaître honnêtement, ce qui est français de ce qui ne l’est pas » ou, inversement, exclut de « ne pas savoir faire ou nier la distinction entre être Français et être étranger ». Tout individu appartenant à une communauté est familiarisé avec ses spécificités et reconnaît à mille signes ce qui en fait partie — qu’il s’agisse d’autres individus ou de coutumes — et ce qui lui est étranger. L’appartenance à une communauté nationale, qui regroupe des individus provenant d’horizons très divers, repose cependant sur peu de choses, mais des choses essentielles à l’unité nationale et, partant, non négociables. Ce n’est donc pas quelque chose de subtil, de vague, d’incertain. Les critères sont clairs : le prénom de l’intéressé, la tenue vestimentaire quotidienne, la langue parlée ordinairement, l’amour du pays (qui se perçoit dans les discours et les actes), le respect de ses traditions, la connaissance au moins de l’hymne national, la fierté du drapeau. Une nation ne se résume pas à cela. (Appartenir à une communauté nationale suppose en outre de le vouloir.) Mais ces critères suffisent pour savoir instantanément de quelle nationalité est ou n’est pas un individu. Chacun d’eux est disqualifiant. Cependant, le mode actuel d’acquisition de la nationalité, fondé sur la naissance ou des subtilités administratives, permet à des individus qui ne satisfont pas tout ou partie de ces critères de l’acquérir, d’être Français sur le papier, alors qu’ils ne sont pas perçus comme tels par les Français entiers. Cette imposture est d’autant plus mal acceptée qu’elle en suscite une autre de la part des bien-pensants qui interdisent de parler des immigrés non-naturalisés en tant qu’étrangers sous prétexte qu’ils seraient généralement Français, comme s’il suffisait de poser le pied en France pour le devenir. Cette confusion est insupportable pour les Français et préjudiciable pour les immigrés eux-mêmes, surtout pour les immigrés dits visibles. Ces derniers se classent en trois catégories : ceux qui sont parfaitement assimilés et naturalisés à bon droit, ceux qui veulent être Français et le sont sur le papier, mais ne sont pas encouragés à faire tout ce qu’ils devraient pour l’être effectivement aux yeux des Français, et ceux qui n’aspirent pas à l’être, qui peuvent donc se comporter légitimement en étrangers (avec obligation néanmoins de respecter la loi), ce dont ils ne se privent pas, mais qui, ce faisant, discréditent tous leurs congénères aux yeux des Français qui, après tous les discours qu’ils ont subis, ne peuvent plus faire la différence entre les uns et les autres. C’est ainsi qu’est poussé à l’exaspération et à la légitime défense un Peuple réputé pour son ouverture et sa tolérance. Tout serait si simple si les choses étaient claires, si on appelait un chat un chat au lieu d’essayer de faire prendre aux Français, et aux immigrés par la même occasion, des vessies pour des lanternes, si les premiers n’étaient pas abreuvés de mensonges, et les seconds, bercés d’illusions. Les Français n’ont rien contre les étrangers ; ils les respectent en tant que tels et sont prêts à adopter ceux qui le méritent. Mais c’est tout l’un ou tout l’autre. Il n’y a pas de milieu. Ils n’acceptent pas que certains soient dits ou se disent autant Français qu’eux alors qu’ils les perçoivent à juste titre comme des étrangers. (Quand un ministre déclare que, pour être Français, les immigrés ne doivent renoncer à rien de ce qui fait leur identité d’origine, comment s’étonner que les Français voient en eux des étrangers ? Que sont-ils d’autre ?) D’après les critères posés, quiconque véhicule des us et coutumes étrangers, parle dans une langue étrangère, insulte la France, oppose à ses traditions des traditions étrangères dérangeantes, s’enflamme pour un pays étranger, ignore voire siffle l’hymne national, crache sur le drapeau ou le brûle, brandit des drapeaux étrangers, quiconque fait une ou plusieurs de ces choses ne peut pas être perçu de prime abord comme un Français et ne sera jamais vraiment considéré comme tel. Car, de deux choses l’une : soit ces comportements sont propres à des étrangers, soit ils constituent les critères pour être Français et peuvent donc se substituer au fait de porter un prénom français, de parler français, de ne pas s’habiller comme un étranger, d’aimer la France, etc. Un Français qui se respecte ne peut balancer. Ceci implique qu’il sache faire la différence entre ce qui est français et ce qui est étranger, ce qui en soit ne présente aucune difficulté. Quand des us et coutumes existent notoirement depuis toujours à l’étranger, entrent en France avec les immigrés et sont perpétués par leurs descendants, seule la mauvaise foi peut tergiverser sur leur nature étrangère. Cette mauvaise foi — quand il ne s’agit pas de stupidité à l’état pur ou d’une comédie destinée à détourner l’attention d’un but non avouable — trouve sa source dans la crainte de stigmatiser les intéressés. Mais c’est un mauvais calcul, puisque c’est le fait de ne pas y renoncer qui les stigmatise et qui leur sera tôt ou tard reproché, ouvertement ou insidieusement. Les responsables de cette situation (antiracistes, gauchistes, bien-pensants, immigrés) hurleront alors à la discrimination, à la xénophobie, au racisme, et feront un mauvais procès aux Français pour s’absoudre de leur propre culpabilité et persévérer dans leurs mauvais conseils.

Remarquons du reste que les critères susmentionnés n’ont rien d’exorbitant ni de discriminatoire. Ces exigences élémentaires sont même très favorables aux immigrés. Elles n’exigent pas qu’ils aient des connaissances pointues que seuls des natifs ou des individus instruits peuvent avoir. Elles n’ont d’autre but que d’assurer la nation des bonnes dispositions à son égard de ceux qui veulent l’intégrer, en s’assimilant, pour que les Français puissent reconnaître la sincérité de leurs désirs et acceptent de leur plein gré de les accueillir en tant que compatriotes. Toute autre conception de l’intégration est vouée à l’échec, car elle occulte le fait que les uns sont chez eux et que les autres sont des intrus qui imposent leur présence aux premiers et n’ont rien à exiger. Ce n’est donc pas la sensibilité des immigrés qu’une nation doit ménager, mais celle des nationaux. Ce sont les immigrés qui, pour s’intégrer, doivent faire les efforts attendus par les nationaux. On dira que les Français sont juges et parties dans cette affaire. Mais serait-ce aux immigrés à dicter leurs conditions ? Même un compromis est hors de question, car les concessions qui seraient arrachées aux Français (par qui ? au nom de quoi ?) constitueraient toujours des points de désaccord et des motifs de rejet des immigrés. Mieux, ces détails mobiliseraient toute l’attention, deviendraient des points de ralliement et ne feraient qu’accentuer les divergences, comme une réduction de diamètre augmente la pression. (Par exemple, il n’y a jamais eu autant de voiles en France que depuis l’adoption d’une loi qui, au lieu d’en interdire le port sur tout le territoire, l’a seulement interdit à l’école.) Les demi-mesures et les plans décousus ne satisfont personne. La loi doit affirmer la francité de manière claire et globale pour que ceux qui veulent être Français sachent quoi faire et le fassent et que ceux qui s’y refusent en tout ou partie se trahissent et n’aient pas les moyens de chicaner. Nous avons d’ailleurs vu que la France n’exige rien d’extraordinaire ; elle attend ce que toute nation attend logiquement de ses membres. Beaucoup d’immigrés satisfont sans peine ses conditions, excepté, parfois, la première : un prénom français. La France ne doit pas pour autant céder sur ce point. S’il est le dernier obstacle à l’assimilation parfaite de certains, c’est en le franchissant avec éclat qu’ils montreront qu’ils méritent d’être considérés comme Français à part entière, alors qu’un refus obstiné sur un sujet aussi symbolique ruine tous leurs efforts. Il serait d’autant plus mal venu de leur part de réclamer que les Français fassent des efforts de compréhension à leur endroit qu’il s’agirait surtout pour eux de renoncer au bon sens. Un prénom est le premier indice de la nationalité ou de l’origine de quelqu’un. Les Français ont des prénoms français ; les étrangers, des prénoms étrangers. Dès lors, comment considérer un immigré et surtout un descendant d’immigré (né en France) ayant un prénom étranger et refusant d’en changer ? S’il dit se sentir Français, les Français, eux, ont raison de le supposer étranger ou de douter de sa sincérité. Inversement, qui douterait de l’attachement au Peuple français d’un immigré portant ou choisissant d’adopter un prénom français ? Personne. De manière générale, s’assimiler, ne pas faire de vagues, faire taire les doutes par des actes éloquents au lieu de discuter, tels sont les seuls vrais bons conseils à donner aux immigrés.

Etre Français et considérer le Peuple Français comme sa patrie implique encore de « considérer que, comme tout Peuple, le Peuple français est souverain chez lui ». Les Peuples ont le droit de se gouverner eux-mêmes, comme ils l’entendent ; tel était le credo des Peuples colonisés luttant pour leur indépendance. Ils avaient raison. Ce principe est juste. Il est valable pour eux. Il est valable pour le Peuple Français. Cela signifie que les étrangers (touristes ou travailleurs) n’ont pas à faire la loi en France, que les immigrés (qui ne sont pas a priori des conquérants) n’ont pas à poser à imposer leurs us et coutumes — surtout lorsqu’ils sont manifestement dérangeants —, mais que les uns et les autres doivent se plier aux lois françaises et satisfaire les attentes du Peuple Français. Mais il y a aujourd’hui deux problèmes : 1) La France n’est pas une vraie démocratie, de sorte que les lois ne sont pas l’expression de la volonté du Peuple, 2) la nationalité française s’acquiert par droit du sol, de sorte que les descendants d’immigrés nés en France sont officiellement Français et font partie du Peuple. Ainsi, même si le principe posé était respecté son application serait encore faussée. L’expérience montre en effet que les soi-disant représentants du Peuple ne représentent qu’eux-mêmes. Ils confisquent la souveraineté nationale. Les lois sont l’expression de leurs opinions, de leurs intérêts, de leur lâcheté, mais pas celle de la volonté, du désir et des angoisses du Peuple qui n’est jamais consulté. Même sur les grands sujets de société qui le concernent au premier chef, il est tenu à l’écart. Les dossiers sont confiés à des commissions bidons pour qu’elles donnent un avis consensuel qui tiendra lieu de verdict officiel. Les décisions ainsi prises ont force de loi mais n’ont aucune légitimité. Si elles sont incomplètes, elles permettent aux immigrés d’être irréprochables d’un point de vue légal et d’abuser par ailleurs des libertés que la loi a eu la faiblesse de leur laisser et qui provoquent le courroux des Français. Ce courroux est d’autant plus intense que la loi qui devrait être leur œuvre leur interdit de protester. (L’affaire est jugée. Mais par qui ? Pas par le Peuple. Le jugement est nul.) Quant aux décisions avec lesquelles le Peuple est en total désaccord, les immigrés ont beau les respecter scrupuleusement, ils n’en sont pas moins hors la loi à ses yeux. De sorte que la loi écrite, ainsi élaborée, n’est qu’un couvercle posé sur une marmite ; elle empêche le Peuple de faire prévaloir sa volonté qui seule fonde la loi et exaspère d’autant plus celui-ci contre les immigrés que ceux-ci, se prévalant de lois nulles aux yeux des principes, ignorant ou pouvant prétendre qu’ils ignorent l’opinion du Peuple, en profitent pour le narguer de plus belle. Sous prétexte d’apaiser les tensions, ce système illusoire ne fait que les alimenter. Jusqu’au jour les antagonismes seront si violents, où la pression sera si forte que ce couvercle artificiel volera en éclats et que le Peuple français cherchera à recouvrir ses droits longtemps bafoués par un déchaînement de fureur.   

Etre Français et considérer le Peuple Français comme sa patrie implique naturellement d’« être dégagé de toute allégeance envers quelque puissance étrangère que ce soit ». Toute allégeance, légale ou morale, envers une puissance étrangère à la France, quelle soit politique ou religieuse, place continuellement ou potentiellement un « Français » en porte-à-faux, les buts et les intérêts de cette puissance ne pouvant être identiques à ceux de la France. Quiconque est ou se met dans une position pouvant l’amener à devoir choisir entre la France et une autre puissance et à prendre parti pour cette dernière contre la première, donc à commettre un acte de trahison ne peut être Français d’un point de vue moral, encore moins d’un point de vue légal. Si les intéressés ne savent peut-être pas quel parti ils prendront le cas échéant, la France ne le sait pas non plus et ne doit pas prendre de risque avec eux ; elle doit les tenir pour suspects. Tel est par exemple le cas des individus qui, aujourd’hui, disposent d’une double nationalité et qui, à ce titre, peuvent voter (ne serait-ce que pour les élections présidentielles) ou effectuer leur service militaire dans un pays étranger. Comment un pays ne se méfierait-il pas d’un individu qui, au lieu de le servir, a choisi d’en servir un autre et pourrait bien porter un jour les armes contre lui ? Comment un pays pourrait-il n’établir aucune différence entre des ennemis potentiels et des fidèles serviteurs ?

Ceci anticipe les deux points suivants selon lesquels être Français et considérer le Peuple Français comme sa patrie implique de « servir la France » et d’« être prêt à défendre la France au besoin au péril de sa vie ». Il va de soi que servir la France ne consiste pas seulement à vivre ou même à travailler en France, ce qui serait à la portée de n’importe qui et ne prouverait rien. Le service en question doit profiter directement à la France, comme l’exercice de fonctions publiques, et même si l’intéressé n’en tire, lui, aucun profit, comme ce peut être le cas lors d’un service national, militaire ou autre. Ce dernier est d’ailleurs une des rares formes de service permettant à tous les Citoyens de prouver concrètement à leur pays leur dévouement et de se lier les uns aux autres par cette commune expérience. Il n’y a pas de communauté sans tradition. Aucune tradition n’est plus forte, plus symbolique, plus utile pour souder une communauté nationale qu’un service national obligatoire. Sa suppression en France en 1995 fut le triomphe de l’individualisme et la porte ouverte au communautarisme (patriotisme ou nationalisme ayant pour objet une sous-communauté), un coup bas contre le patriotisme (le sens civique) et la nation. Ce fut peut-être une nécessité sur le plan militaire ; ce fut assurément une catastrophe sur le plan social. D’un côté, beaucoup de Français n’ayant rien donné à la France perdirent toute pudeur, succombèrent à la folie des grandeurs et ne se virent plus que comme européens ou citoyens du monde ; d’un autre, les immigrés, n’étant pas considérés comme Français faute d’assimilation et ne pouvant se payer ce luxe, perdirent une chance de plus de s’assimiler et se replièrent sur eux-mêmes.

Il est cependant un autre moyen de servir son pays : en œuvrant pour son prestige, sa gloire, sa grandeur, son honneur. Les possibilités sont infinies. Cette façon de servir son pays renvoie à ce que nous avons dit plus haut et à ce que nous développerons plus bas sur le fait qu’être Français implique de faire honneur à la France. Remarquons néanmoins que les services de ce genre n’ont rien d’officiel et que, pour la plupart d’entre eux, ils n’ont rien d’éclatant, aussi nobles ou héroïques soient-ils. N’écoutant que son patriotisme, faisant parfois d’une pierre deux coups, tout Français peut, selon ses capacités et les circonstances, faire certaines choses en ayant à l’esprit qu’il sert la France. Il ne s’agit plus ici d’être Français d’un point de vue légal mais d’un point de vue moral, ce qui est à la fois plus louable et moins vérifiable. Ainsi, tout en faisant son métier, Gustave Eiffel était incontestablement animé par des sentiments patriotiques quand il construisit pour la France le plus haut monument du monde d’alors. Les centaines de milliers de Français qui entrèrent dans la Résistance ou aidèrent modestement les résistants au péril de leur vie et qui parfois la perdirent en effet, torturés, déportés, fusillés, servirent tout autant leur pays. Mais ces exemples montrent que, quoique disposés à le faire, il est plus difficile au commun des mortels de servir leur pays en temps de paix.

Maintenant, il va encore de soi qu’un individu qui ne désire servir la France d’aucune manière, qui la dénigre, la ruine ou la pourrit, qui n’est pas disposé à faire pour elle le moindre sacrifice, qui ne l’aime donc pas, n’a rien d’un Français, même s’il l’est sur le papier, ce qui est alors une usurpation de nationalité. Un vrai Français, un Français de cœur et d’esprit est prêt à « défendre la France au besoin au péril de sa vie », et la France est en droit d’exiger de ses enfants, pour les reconnaître, qu’ils prêtent ce serment. Il est vrai, cependant, que le patriotisme est souvent un prétexte et l’anti-patriotisme, une posture. Combien ont invoqué le patriotisme pour se faire valoir et pousser la nation à agir dans le sens de leurs intérêts, mais ont fui le combat à l’approche du danger, voire collaboré avec l’ennemi triomphant ? Attitude classique des bourgeois. Inversement, combien ont pesté contre l’Etat, insulté la patrie au nom de l’internationalisme, mais furent les premiers à courir sus à l’ennemi et à sauver l’honneur de la France ? Attitude classique des gens du peuple. C’est au pied du mur qu’on voit le maçon. Il pourrait donc sembler inutile d’instituer un serment qui, au fond, ne prouve rien. Mais il ne faut pas oublier que la Cité est une véritable démocratie, que l’Egalité y règne, qu’il n’y a plus de bourgeois, de gens du peuple, qu’il n’y a plus que des Citoyens. Il n’y a plus cet antagonisme de classes qui aveugle et fait dire aux uns et aux autres le contraire de ce qu’ils ont dans le cœur. L’Etat, la patrie, le drapeau sont des biens communs. Tous les Citoyens peuvent jurer de les défendre sans craindre les manipulations d’une minorité. En revanche, gare aux parjures et aux prévaricateurs !

Enfin, considérer la France comme sa patrie implique de « vouloir une France forte, grande et juste ». Un vrai patriote regarde ses compatriotes comme ses frères, ses égaux, non comme des marchepieds ou de la chair à canon. Les patriotes sont donc les champions de l’Egalité sans laquelle la Justice est un vain mot, l’Egalité ne concernant évidemment que les citoyens et ne portant que sur les devoirs et les droits. Inversement, sans patriotisme, la lutte pour l’Egalité est perdue d’avance, car l’Egalité est elle-même dénaturée : n’étant plus circonscrite aux seuls citoyens mais étendue à tous les hommes, les droits ne peuvent plus êtres liés à la citoyenneté, donc à des devoirs, ce qui montre déjà le côté boiteux de sa conception, et la distribution de droits qu’elle occasionne s’accompagne de la destruction de la cité qui seule peut en reconnaître et en garantir, ce qui montre la naïveté, l’irresponsabilité voire la perfidie des promoteurs d’un édifice sans fondement. C’est encore sur cette question de l’Egalité que se révèle le fossé entre patriotisme et nationalisme malgré des signes extérieurs communs et leur synergie dans certaines circonstances. Le patriotisme qui est l’amour des siens porte à l’Egalité, tandis que le nationalisme motivé par la haine des étrangers s’accommode plus facilement de l’inégalité entre « citoyens » quand il ne la prône pas. Du moins les nationalistes préservent-ils quelque chose de la nation quand les droits-de-l’hommistes et autres citoyens du monde la détruisent de fond en comble. Du reste, la différence entre patriotisme et nationalisme sera encore plus mince dans la Cité où l’Egalité règnera en dépit des hommes et qui sera donc aussi juste que possible.

Ensuite, l’association politique ayant pour but d’assurer à ses membres la plus grande sécurité possible, laquelle est fonction de la force de l’association, il est dans la logique des choses qu’un Français aspire à une France forte, c’est-à-dire un pays où règne la loi et l’ordre, un pays dont l’armée et la cohésion nationale en imposent à ses ennemis potentiels, un pays capable de se défendre, de soutenir ses alliés et de compter sur la scène internationale, un pays fort et rayonnant dans tous les domaines : éducation, instruction, culture, architecture, philosophie, arts, science, recherche, médecine, industrie, économie, technologies de pointe, espace, autant de domaines dans lesquels l’Egalité confèrera à la Cité des avantages certains de par le patriotisme et le dynamisme qu’elle implique. Qui aime sa patrie la veut fleurissante, puissante, exemplaire et respectée. Sans patriotisme, un pays sombre dans l’indifférence pour le bien public, dans le dénigrement de soi, l’autosatisfaction injustifiée, les sophismes et la médiocrité. Seul le patriotisme peut pousser aux entreprises d’envergure et les soutenir. Car être patriote, ce n’est pas seulement être fier d’être né quelque part et d’appartenir à une nation par hasard, c’est tout faire pour que cette fierté soit fondée, donc espérer que sa nation poursuive des buts nobles et agir soi-même avec l’intention de lui faire honneur. En somme, le patriotisme se nourrit moins de passé ou de présent que d’avenir. Il doit moins à la réalité qu’aux espérances. Il puise moins dans ce que l’on est que dans ce que l’on fait. Ainsi, les patriotes français, attachés à la devise de la France, Liberté Egalité Fraternité, n’ont pas la naïveté de croire qu’elle traduit la réalité. Elle est pour eux un idéal à atteindre. Ils ne sont pas fiers de ce qui est mais de ce qu’ils veulent.

Vouloir une France forte pourrait cependant accréditer l’idée que le patriotisme pousse par nature à la guerre. C’est une fois de plus le confondre avec le nationalisme. L’amour des siens n’est pas la haine des autres. Les patriotes ne sont pas des va-t-en-guerre. Ils désirent que leur pays soit en état de défense (Cf. De Gaulle), condition de la protection des leurs, mais ne prônent pas la guerre préventive ou offensive. S’il advient néanmoins que leur pays soit plongé malgré eux dans la guerre, alors ils y consacrent toute leur énergie. Autant ils essayent d’épargner la guerre à leur pays (Cf. Robespierre, Jaurès), autant ils se battent jusqu’à la victoire ou la mort (Cf. les Jacobins, la Commune de Paris de 1871, les Résistants). Capitulation, collaboration, compromis, défaitisme sont des mots qu’ils ne connaissent pas. Ce sont les patriotes qui toujours sauvent l’honneur, et le patriotisme est dans le Peuple.

Enfin, un pays fort et juste atteint de fait la grandeur. La grandeur d’un pays n’est pas dans l’ampleur de son territoire mais dans la hauteur de ses vues et la chaleur de son souffle. Elle suppose des ambitions patriotiques et humanistes qui exigent des moyens. Elle implique que le Peuple ait foi en lui-même et croit en sa destinée, une destinée qui ne consiste pas à écraser le monde, mais à l’inspirer. Elle est tout le contraire de l’égoïsme national ; elle aspire à la fraternité universelle (ce que d’aucuns confondent aujourd’hui avec la naïveté absolue). Qui peut aimer son pays sans désirer tout cela pour lui ? Comment un Français pourrait-il ne pas vouloir que la justice (l’Egalité et la Liberté) règne en France, que la France soit au summum de ses forces ? Et comment la France pourrait-elle être une puissance sans compter dans le monde ? comment pourrait-elle être juste chez elle sans l’être envers les autres pays ? Etre Français, être fier d’être Français, vouloir une France juste, une France forte, une France grande, c’est la même chose.

Pour finir, dans la mesure où « Etre Français, c’est faire honneur à la France en toutes circonstances, sur place comme à l’étranger », ceci implique, pour commencer, d’être fier d’être Français. Nul ne peut chercher à honorer en permanence une patrie à laquelle il n’est pas fier d’appartenir. Etre fier n’est pas être chauvin. Le chauvinisme est arrogant, partial, stupide, opportuniste, oublieux, en un mot, vulgaire ; il dessert la cause qu’il invoque. D’ailleurs, il ne la sert pas ; elle n’est pour lui qu’un prétexte. La fierté, au contraire, est constante, prévenante, soignée, passionnée, ombrageuse, respectueuse, en un mot, exemplaire ; elle est inspirée par la cause dont elle se veut le digne instrument et qu’elle espère faire partager, ou du moins respecter. Etre fier d’être Français ne consiste donc pas à se gargariser de cette nationalité et à faire n’importe quoi mais à se comporter avec dignité au nom de la France, par amour pour elle et pour la faire aimer. Etre fier d’être Français sous-entend donc « aimer la France et tout faire pour la faire aimer des gens respectables », « être courtois envers les étrangers en France », « avoir un comportement irréprochable à l’étranger », « vouloir préserver et embellir le patrimoine français, local et national » et « défendre, même seul contre tous, l’honneur et l’indépendance de la France ». Il n’est sans doute pas nécessaire d’expliquer en détail pourquoi chacun de ces comportements fait honneur à la France et est par conséquent inhérent au fait d’être Français de cœur et d’esprit. Il suffit, du reste, de formuler les attitudes contraires pour réaliser qu’elles sont intolérables, tant elles sont nuisibles aux intérêts et à l’image de la France, et qu’il serait impossible de les prescrire à un Français.

Faire honneur à la France implique enfin d’« être terrible dans le combat, humain dans la victoire, debout dans la défaite ». Dès lors que la France lutte pour sa défense, pour défendre son sol, ses enfants, sa dignité voire son existence, la victoire est impérative et toutes les énergies doivent être tournées vers elle. C’est « la victoire ou la mort » au pied de la lettre. Il n’y a plus alors de place pour la pitié : pas de pitié pour les traîtres, pas de pitié pour les lâches et, bien sûr, pas de pitié pour l’ennemi. Etre inflexible, terrible, ne garantit pas toujours la victoire (Bien des Peuples décidés ont été vaincus.), mais être irrésolu et libéral dans ces conditions conduit inévitablement à la défaite. Le temps du combat n’est pas celui de la candeur. L’ennemi ne peut être ménagé qu’une fois vaincu partiellement ou globalement, qu’une fois les batailles ou la guerre remportées. Il est du reste dans l’idéal français d’être humain dans la victoire, comme en témoigne ce passage de la Marseillaise : « Français en guerriers magnanimes, portez ou retenez vos coups, épargnez ces tristes victimes à regret s’armant contre nous » « Guerre aux châteaux, paix aux chaumières » ou encore ce slogan de la guerre 1914-1918 sur une carte postale montrant un soldat français donner à boire à un Allemand blessé et, à côté, un Allemand achever à la baïonnette un Français : « Générosité française / Barbarie allemande ». La guerre est cruelle et ceci n’est peut-être qu’un vœux pieux. Mais que vaut-il mieux ? Exalter l’humanité, appeler au respect des vaincus ou prôner l’amoralité et normaliser les crimes de guerre ?

Il en est de même en ce qui concerne le fait d’être debout dans la défaite. Telle est ou devrait être l’attitude des Français dignes de ce nom, conscients qu’ils incarnent la France, qu’ils défendent son honneur et sont le bras de sa liberté. Le défaitisme est humain, mais un homme qui se résigne à la défaite de la France, à son humiliation, à son asservissement, n’est pas Français. Une grande défaite peut plonger dans un grand abattement, mais un Français doit se reprendre et lutter pour la France par les moyens dont il dispose jusqu’à son dernier souffle de vie, comme le dit Le chant du départ : « La République nous appelle, sachons vaincre ou sachons périr, un Français doit vivre pour elle, pour elle un Français doit mourir ». Plus facile à dire qu’à faire, pourrait-on dire. C’est pourtant avec cette mentalité que les volontaires de 1792 ont couru sus aux austro-prussiens, que les Parisiens ont refusé la capitulation en 1871, que les Poilus ont tenu les tranchées en 1914-1918, que la France combattante et les Résistants ont défié les Nazis en 1940-1945. La victoire appartient généralement à ceux qui y croient le plus et ne s’avouent jamais vaincus. Ceux qui ne croient pas en la victoire sont vaincus avant même d’avoir combattu. Ils n’y croient pas parce qu’ils n’ont pas foi en leur Peuple, parce qu’ils pensent que tout le monde est aussi lâche qu’eux, parce qu’ils placent leurs intérêts personnels au-dessus de l’honneur de la patrie ou plutôt parce qu’ils n’ont ni honneur ni patrie. Mais un Français, mais un patriote, que peut-il faire si ce n’est rester debout et donner jusqu’à la dernière goutte de son sang, si besoin est, pour que vive la France ? et tant qu’il restera un Français de cette trempe, la France sera immortelle. Une fois de plus, cette attitude sublime ne peut être universelle. Mais comment l’inspirer sans la proposer pour modèle ? Que proposer d’autre qui ne soit une trahison envers la France ?

En résumé, être Français ne consiste pas simplement à être né quelque part en France, cela n’a même que très peu à voir avec la naissance et les ascendances. On ne naît pas Français ; on le devient. Théoriquement, n’importe qui peut devenir Français s’il fait siennes l’histoire, la culture et les valeurs françaises (d’où les conditions pour prétendre à la Nationalité), s’il voit la France, le Peuple Français, comme sa seule et unique patrie en tant que Citoyen et s’il leur fait effectivement honneur, avec toutes les conséquences que ces trois points impliquent. Inversement, quiconque ne satisfait pas ces trois points n’est pas Français ou, s’il l’est d’un point de vue administratif, ne l’est que par l’ineptie des lois d’après lesquelles être Français ne veut rien dire et peut s’appliquer à n’importe qui si le hasard le favorise.

Dans l’absolu, être Français est donc avant tout une question morale ; c’est un état d’esprit que certains ont naturellement, de par le contexte dans lequel ils ont grandi, que d’autres peuvent adopter s’ils le désirent. Cependant, en pratique, il est des limites à cette abstraction.
La France a une histoire, le Peuple Français a des traits caractéristiques et la Nation française, quoique étant un concept politique, doit en tenir compte. Autrement dit, on ne peut négliger la nature profonde de la France et du Peuple Français que jusqu’à un certain point.

La France est un pays européen et le Peuple Français fut jusqu’au XXe siècle une population exclusivement blanche. Qu’être Français ne signifie pas être blanc est une chose ; que la Nation française, à force d’intégrer des individus d’origines extra-européennes (donc également de culture non-européenne), ne soit plus une population majoritairement blanche en est une autre. Cela ne bouleverse pas seulement l’identité française du seul point de vue français, c’est-à-dire la perception que les Français de bonne foi ont d’eux-mêmes ; cela bouleverse aussi la perception que le monde a de la France et du Peuple Français. Le nom même de « France » vient des Francs qui étaient blancs, comme les Celtes et les Gaulois. S’il advenait que, sous la pression migratoire, la population française ne soit plus majoritairement blanche et qu’une autre race devienne majoritaire, le nom de France perdrait sa raison d’être et un autre plus en rapport avec la nature ou la culture de la nouvelle population dominante lui serait probablement substitué, officieusement puis officiellement, comme cela s’est toujours fait, comme cela se fait déjà pour certains quartiers (ex : Chinatown, Little-Italie, Londonistan). Un changement aussi radical, aussi symbolique et aussi funeste pour la France et le ci-devant Peuple Français aurait malheureusement le mérite de révéler à tous les sophistes et à tous les naïfs où conduisent l’immigrationnisme et les reculades en matière d’identité nationale pour complaire aux immigrés présents ou futurs.

Une nation qui accepte des immigrés doit les gérer afin qu’ils s’assimilent le plus rapidement possible et que l’immigration ne soit pas un fléau à long terme. Elle doit donc, dans son intérêt et le leur, en limiter le nombre selon leurs origines, leur fermer ses frontières au besoin, mettre en œuvre une politique draconienne d’assimilation (modèle républicain) et ne tolérer de leur part aucune atteinte à son identité, car, dans ce domaine, les faits comptent moins que les symboles. Tous les immigrés, hommes et femmes, doivent en outre être en état de travailler et travailler effectivement, afin d’être un plus pour la nation, non une charge injustifiable aux yeux des nationaux. C’est à ces seules conditions (nombre limité, travail et indépendance économique, volonté d’assimilation) que les immigrés peuvent se fondre dans la masse, être acceptés et devenir partie intégrante de la nation. Qu’une seule de ces conditions ne soit pas remplie, et l’immigration est un désastre tant pour les immigrés que pour la nation, quelle qu’elle soit.

Si l’immigration est massive et continue, la nation finit par manquer de logements et d’emploi — avec tous les problèmes annexes que cela suscite — et, même si tous les immigrés sont logés et travaillent, leur besoin de s’assimiler diminue, et, même s’ils s’assimilent de gré ou sous la contrainte de la loi, c’est à bon droit que les nationaux se sentent envahis, sentiment d’autant plus intense que les immigrés sont d’un autre type, donc voyants.

Si trop d’immigrés ne travaillent pas et ne sont donc pas indépendants économiquement, ils sont de fait une charge (logement, aides sociales, chômage, soins) pour une collectivité qui ne leur doit rien, à laquelle ils sont et resteront étrangers. C’est à bon droit que les nationaux les considèrent comme des parasites.

Si les immigrés ne s’assimilent pas, soit que la loi ne les y contraint pas soit qu’ils s’y refusent, ils sont perçus par les nationaux comme des étrangers, qui plus est des étrangers hostiles à la nation qui les a accueillis, ce qui n’est pas de nature à leur attirer la sympathie. Qu’ils se regroupent d’eux-mêmes ou qu’ils soient repoussés par les nationaux, ils sont de fait coupés de la communauté nationale.

Enfin, quand aucune des conditions requises n’est remplie, toutes ces conséquences sont accentuées et se cumulent, portant les nationaux au comble de l’exaspération tant contre les immigrés que contre l’Etat, véritable responsable de cette situation. L’immigration et les problèmes liés aux immigrés ne sont en effet que le symptôme d’une législation défaillante. Tout Etat peut maîtriser l’immigration et encadrer les immigrés s’il le veut. Il n’est débordé que s’il se laisse déborder, si, au nom de scrupules fondés sur des sophismes, il renonce aux moyens adéquats, donc légitimes, pour faire respecter par les étrangers son espace et ses lois, en un mot la souveraineté nationale dont il est l’instrument. Car des étrangers ne viennent légalement que s’il les y autorise et ne demeurent illégalement que s’il n’est pas terrible envers eux et leurs complices (passeurs, hébergeurs, employeurs, exploiteurs) ; des immigrés n’arrivent en masse que s’il le permet, s’il ne voit dans les hommes que des êtres humains, c’est-à-dire des unités sans caractéristiques propres, sans origine, sans passé, sans culture, sans désir, sans volonté, sans impact, interchangeables ou du moins modelables à volonté, s’il ne voit donc aucune différence entre les citoyens et les étrangers à la venue desquels rien ne s’oppose et s’il ne voit dans l’immigration qu’un acte individuel même lorsqu’il est confronté à un mouvement collectif ; ils ne chôment que s’il ne fait pas du travail une condition de leur séjour ; ils ne dépareillent que s’il ne leur impose pas d’être assimilés pour venir ou de s’assimiler une fois sur place et s’il les encourage par action ou omission dans cette attitude. 

On voit que l’assimilation, particulièrement liée à la question de l’identité nationale, française en l’occurrence, n’est qu’un des problèmes posés par l’immigration. Cependant, tout est lié. Adopter une politique efficace d’assimilation oblige à la fois à considérer l’immigration comme un problème et à cerner la francité et, plus encore, la non-francité. Assimilation, immigration, identité nationale sont les revers d’une même médaille : chacune de ces questions renvoie aux autres. On parle de tout ou on ne parle de rien. Le « débat » sur l’identité nationale a ainsi été lancé faute de pouvoir débattre directement d’immigration, thème considéré comme raciste. D’ailleurs, ceux qui décrètent ce débat honteux sont aussi ceux qui font de l’immigration un tabou et nient la gravité de la situation dans laquelle quarante ans d’inconséquence ont plongé la France.

Il aurait sans doute était plus clair de lancer un débat sur l’immigration et l’assimilation, mais, d’un autre côté, comment débattre de ces sujets de manière constructive sans avoir défini au préalable les bases de la francité ? Cependant, dans un contexte de forte présence immigrée, le risque est que la définition de la francité soit moins objective que politiquement correcte, que la volonté de ménager les immigrés, la crainte d’encourir l’accusation de racisme et le besoin d’occulter les errements passés l’emportent sur la vérité et le bon sens. Comme nous venons de l’expliquer, même si être Français est avant tout un état d’esprit, être perçu comme un Français, pour un immigré, peut aussi dépendre de ce qu’il est (sa race) et de ce que font ses congénères.

Il est certain que des immigrés qui ne font pas les efforts nécessaires pour se fondre dans la masse et qui s’affichent ostensiblement comme des étrangers ne seront jamais considérés comme des Français et seront rejetés, surtout s’ils n’assument pas ce qu’ils s’évertuent à être. Mais des immigrés, en particulier extra-européens, parfaitement assimilés individuellement peuvent être rejetés ou se sentir rejetés pour des raisons qui les dépassent, contre lesquelles ils ne peuvent rien. De par leurs origines raciales, ils sont liés — tant aux yeux des Français qu’à leurs propres yeux — aux immigrés de mêmes origines qu’eux. Quand ce ne sont pas les Français qui font l’amalgame, ce sont eux qui, souvent, le font en défendant inconditionnellement leurs congénères au lieu d’adopter un point de vue français ou impartial. Ainsi, un immigré assimilé, accepté par les Français qui le connaissent, sera souvent rejeté par les Français qui ne le connaissent pas si beaucoup de ses congénères ne font pas d’efforts d’assimilation. Maintenant, en supposant que tous les immigrés de même origine s’assimilent, ils peuvent encore être collectivement rejetés si leur nombre — en raison d’une immigration massive ou de leur taux de fécondité élevé — croît au point de donner aux Français l’impression que leur pays est envahi, que leur Peuple est en passe d’être submergé par une autre population. Il va de soi que cette impression sera d’autant plus forte et le rejet des Français d’autant plus radical que les immigrés en question ne s’assimilent pas.

Il est donc de la première importance que l’Etat admette l’évidence que le Peuple Français est historiquement blanc afin qu’il maintienne l’immigration extra-européenne dans des limites raisonnables, sous peine de placer ces immigrés et leurs descendants en éternel porte-à-faux vis-à-vis des Français. Un Etat est malvenu de s’ériger en pourfendeur du « racisme » quand son incurie en matière d’immigration est la cause essentielle du rejet des immigrés dont le nombre atteint des proportions alarmantes pour les autochtones. Dans ce cas, comme le dit le proverbe français, c’est la poule qui chante qui a fait l’œuf. Le rôle de l’Etat n’est pas de provoquer des difficultés, mais de les prévenir, surtout lorsqu’elles sont prévisibles.

Il importe tout autant que la loi impose aux immigrés de s’assimiler et que l’assimilation soit une condition de la naturalisation, afin que les Français ne se défient plus des immigrés, sachent que tous méritent d’être naturalisés, même ceux qui ne le désirent pas, et que quiconque a l’air d’un étranger est en effet un touriste. L’assimilation doit être générale ou le discrédit collectif des immigrés est fatal. Il n’y a rien que de légitime à ce qu’une nation exige des individus qui, de leur plein gré et en connaissance de cause, viennent vivre en son sein qu’ils s’alignent sur les nationaux, tandis qu’il n’y a aucune raison qu’elle leur accorde la liberté non seulement de se distinguer d’eux comme par mépris, mais encore de jeter la suspicion sur leurs congénères pleins de bonne volonté. Ces libertés sont des sophismes. Une nation ne doit rien aux étrangers, à ses ennemis ; elle n’a de considération à avoir qu’envers ses membres et ses amis.

Mais en quoi consiste exactement l’assimilation ? Au vrai, elle se réduit à peu de choses : 1) parler français, et ce quel que soit l’interlocuteur, 2) ne pas se vêtir de manière typiquement étrangère, 3) porter et donner à ses enfants un prénom français, 4) ne pas afficher sa religion (moins pour une question de laïcité que d’assimilation). Telles sont les règles élémentaires qu’un immigré doit respecter pour ne pas être perçu inévitablement comme un étranger et pouvoir devenir Français. Ces règles ne concernent que des aspects extérieurs ou immédiatement perceptibles suscitant une interprétation instantanée. Elles sont du domaine de l’apparence. L’habit ne fait pas le moine, dira-t-on ! Sans doute, mais l’apparence est une forme de communication ; c’est sur elle que se fonde l’opinion de tous ceux avec qui les rapports n’iront pas plus loin qu’un regard ; elle est en somme la première et, dans la plupart des cas, la dernière impression que l’on donne de soi... autant qu’elle soit bonne.

Ces règles pourraient néanmoins sembler insuffisantes à qui assujetti, avec raison, la francité à l’adhésion à des valeurs politiques, sociales, morales. Mais assimilation ne signifie pas naturalisation. Le but de l’assimilation (son but ne pouvant être atteint que si elle est générale) est que les immigrés, naturalisés ou non, se fondent autant que possible dans la masse, dans le décor, afin que les nationaux n’aient aucun motif d’hostilité à leur endroit et acceptent ou soient indifférents à leur présence. Ceci étant, des immigrés suivant à la lettre les règles ci-dessus sont de facto emportés par l’état d’esprit français. Quand sur des points aussi essentiels que le langage, l’accoutrement, les prénoms et la religion on pense et on se comporte en Français, c’est que l’on accepte et intègre ce qu’est la France (son histoire, sa culture, ses traditions, ses valeurs).

Mais, être Français est un tout : c’est une question à la fois d’apparence, de culture, de valeurs et de sentiment. Tous ces aspects, plus ou moins reliés entre eux, sont à la fois nécessaires et insignifiants par eux-mêmes par rapport à la francité.

L’apparence concerne l’origine ethnique et la tenue vestimentaire. Individuellement, l’origine ethnique quelle qu’elle soit n’est pas un obstacle pour être Français. Elle n’en devient un éventuellement que d’un point de vue collectif, en cas d’immigration massive (d’où la nécessité de gérer les des flux migratiores pour prévenir ce genre de dilemme). Les Français sont historiquement Blancs. On peut néanmoins être Français sans être Blanc, mais une France sans Blancs ou dans laquelle les Blancs seraient minoritaires serait-elle encore la France ? Inversement, tous les Blancs ne sont pas Français. La couleur de peau n’est donc pas un critère absolu de la francité, bien que toute couleur autre que blanc suscite immédiatement un doute. De même la tenue vestimentaire française n’a plus rien de typiquement français ; elle est commune à tous les Occidentaux. Une tenue occidentale n’est donc pas un critère absolu de la francité, tandis que le port d’une tenue traditionnelle non-européenne est a priori le fait d’étrangers.

La culture concerne la langue, l’habillement, l’Histoire, les histoires, l’humour, la cuisine, les sons, les chansons, les films, la littérature, l’architecture, les paysages, les traditions locales et nationales, etc. Elle touche à tant de domaines, englobe tant des choses, qu’aucun Français ne la possède ni ne l’apprécie en totalité et que tous, même les plus ignares, en sont imprégnés en partie. Mais des étrangers peuvent aussi l’apprécier et être connaisseurs, ce qui pour autant ne fait pas d’eux des Français. Une connaissance approfondie de la culture française n’est donc pas un critère absolu de francité, bien qu’une ignorance totale doive assurément disqualifier un candidat à la naturalisation.

Les valeurs concernent les idées politiques et sociétales : démocratie, souveraineté du Peuple, Egalité, égalité en droits hommes / femmes, laïcité, liberté individuelle, protection de l’enfance, etc. Tous les Français ne mettent pas la même chose derrière ces mots, mais aucun ne rejette (du moins ouvertement) les idées générales qu’ils véhiculent, qui font pour ainsi dire partie de la culture française et qui, là encore, sont partagées par tous les Occidentaux. Partager ces valeurs n’est donc pas typiquement français, n’est pas un critère absolu de la francité, même si dans un monde raisonnable leur rejet, donc la violation inévitable de certaines lois, devrait être un obstacle à la naturalisation et à l’immigration voire un motif de dénaturalisation et de bannissement.

Sur les deux derniers points, culture et valeurs, on voit que la francité est plus difficile à définir en elle-même que par défaut. La vie est constituée d’une variété infinie de choses. Certaines sont françaises sans discussion, beaucoup sont inqualifiables, si bien que, dans tous les cas, il est moins judicieux de se demander « est-ce français ? » que « est-ce typiquement étranger ? ». En cas de réponse positive, une autre question s’impose : « sa présence est-elle indifférente, tolérable ou inacceptable en France ? ».

Enfin, le sentiment concerne bien sûr l’appartenance à la nation française. Se sentir Français semble être la conséquence logique des prédispositions précédentes. Pourtant, cela ne va pas de soi. Combien d’individus ayant en tout point l’air de Français, étant d’ailleurs Français officiellement, déclarent-ils qu’ils ne se sentent pas Français mais tantôt Européens tantôt Citoyens du monde tantôt Bretons, Basques, Corses ou Alsaciens ? Combien d’autres soutiennent-ils qu’ils sont Français alors que leurs mœurs ou leurs idées prouvent qu’ils n’en ont pas l’état d’esprit, à tel point que les Français ne voient pas en eux leurs pareils ? La question du sentiment contient et complète les trois autres points. Une apparence, une culture et des valeurs françaises sont toujours nécessaires mais parfois insuffisantes pour se sentir Français. Le sentiment d’être Français, à ne pas confondre avec le fait d’être Français aujourd’hui d’un point de vue administratif, est une sorte de volonté dont l’authenticité est attestée par des indices sans équivoque. Sans ce sentiment, sans cette volonté, être Français ne veut rien dire. Ceux qui, même nés en France, ne veulent pas être Français ne devraient pas l’être, et ceux qui veulent l’être devraient en être dignes en satisfaisant les critères de l’apparence, de la culture et des valeurs.

Quand dans le débat sur l’identité nationale, certains, à la question « Qu’est-ce qu’être Français ? », répondent : « C’est avoir des papiers français », ils ont raison dans l’absolu, mais ils ont tord en regard du mode actuel d’acquisition de la nationalité : par hasard et par force, par alliance ou par calcul. Une nationalité n’a de sens que si elle est à la fois un choix et une attestation. Une nationalité qui, comme aujourd’hui, ne se choisit pas librement (quiconque né en France est Français d’office) et n’atteste pas une connaissance de la nation et un dévouement sans borne pour elle, qui confère des droits mais aucun devoir, qui ne permet pas de distinguer les défenseurs de la nation des étrangers, des ennemis et des profiteurs parce qu’elle les englobe tous, ne signifie rien. Que peut-il sortir de bon de pareille confusion ? Pourquoi d’ailleurs une telle confusion qui ne profite à personne ? Pourquoi surtout créer une confusion dont seuls les auteurs sont dupes ? Distribuer la nationalité et baisser les critères de la francité pour complaire aux immigrés est illusoire et en définitive criminel. Tout le monde sait ce qu’est être Français, et des Français au rabais ne seront jamais perçus comme des Français à part entière. Un débat sur l’identité nationale intéresse moins les Français que les immigrés ; il a moins pour but de définir la francité que de rappeler que certaines choses sont étrangères en France et stigmatisent les immigrés ; il n’aura donc d’utilité publique que s’il en sort un rappel des règles de base de l’assimilation : parler français en toutes circonstances, renoncer aux vêtements typiquement étrangers, porter et donner à ses enfants un prénom français, pratiquer discrètement sa religion et la franciser autant que possible.

Philippe Landeux

19:49 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : français, patriotisme, france, francité, landeux, assimilation |  Facebook | |  Imprimer |