vendredi, 14 octobre 2011
MANIFESTE DES PATRICIENS
MANIFESTE DES PATRICIENS
Postulats du Civisme
Alors que Largent est de toute évidence au cœur de nos « Sociétés » malades, personne n’ose s’apercevoir qu’il est le poison qui les ronge ; nul n’a le courage de le dénoncer comme l’ennemi séculaire de l’Humanité. Ces temps d’aveuglement et de lâcheté sont révolus ; l’heure est à la Vérité et à la Révolution.
Aussi les Patriciens ont-ils résolu d’exposer les concepts qui les poussent à agir dans le présent et les Principes de la Cité qu’ils veulent fonder dans le futur. Ce Manifeste annonce à l’Homme que la Révolution a commencé dans les esprits, et à Largent que son règne touche à sa fin.
I. POSTULATS DE L’ASSOCIATION POLITIQUE
ART. 1 — Une association politique est constituée d’individus librement réunis pour échapper à l’état de Nature et accroître par la combinaison de leurs forces leurs chances de survie.
ART. 2 — L’instinct de conservation est à l’origine de l’association politique, également appelée Société ou Cité.
ART. 3 — Le but premier de toute Société est d’assurer au mieux de ses moyens la sécurité de ses membres, appelés Citoyens. La SECURITE est le premier Droit fondamental du Citoyen.
ART. 4 — La Sécurité d’un Citoyen ne dépend pas de ses capacités à se défendre mais des capacités de ses Concitoyens à le défendre. C’est parce que les Citoyens se protègent mutuellement que la Sécurité existe en tant que Droit et que chacun d’eux la mérite et en jouit. Le premier Devoir du Citoyen est donc de défendre ses Concitoyens.
ART. 5 — Un Citoyen doit être plus en Sécurité en Société que dans l’état de Nature, au moins autant, jamais moins. Lorsque les Droits d’un Citoyen sont menacés sans que la Société intervienne ou soit en mesure d’intervenir, celui-ci peut les défendre lui-même par tous les moyens dont il dispose et qu’elles qu’en soient les conséquences. Quand la garantie sociale manque à un Citoyen, celui-ci ne peut avoir moins de liberté que s’il était dans l’état de Nature.
ART. 6 — Pour jouir de la Sécurité que la Société doit garantir à ses membres, il faut d’abord en faire partie, être admis à l’intégrer, et faire ensuite tout ce qu’elle exige de chaque Citoyen pour ne pas en être exclu.
ART. 7 — Nul n’adhère librement à une association qui exige plus de lui que des autres membres. Des associés ne peuvent exiger d’un nouveau venu moins qu’ils n’exigent d’eux-mêmes. Les membres d’une association ne peuvent garantir à l’un d’entre eux des avantages dont ils se privent. Une association politique impose nécessairement à tous ses Citoyens les mêmes Devoirs et garantit fatalement à chacun les mêmes Droits.
ART. 8 — Il n’y a de Droits qu’en Société, qu’entre individus ayant des Devoirs, les mêmes Devoirs, les uns envers les autres, se garantissant ainsi mutuellement les mêmes Droits. Il n’y a de Société que dans l’Egalité des Citoyens en Devoirs et en Droits.
ART. 9 — L’EGALITE est le principe fondamental de l’association politique et de l’ordre social.
ART. 10 — L’accomplissement d’un Devoir ne génère en soi aucun Droit. Tous les Droits sont attachés à la Citoyenneté qui s’obtient et se conserve par l’accomplissement de tous les Devoirs du Citoyen.
ART. 11 — Les hommes étant contraints par leur nature sociable de vivre ensemble, la Société doit susciter le désir d’en faire partie en ôtant aux Citoyens toute envie de la fuir et en leur donnant toutes les raisons de rester en son sein.
ART. 12 — La Cité étant une libre association, les Citoyens sont libres en théorie de la quitter et doivent être libres tout en lui appartenant.
ART. 13 — La LIBERTE, en tant que Droit fondamental, consiste pour un Citoyen à avoir les mêmes Droits que ses Concitoyens, de sorte que l’intérêt de chacun soit que les libertés des autres, dont il jouira lui-même, soient le plus étendues possible, tout en étant bornées par le respect des Droits d'autrui.
ART. 14 — Les Devoirs et les Droits fondamentaux des Citoyens se ramifient en Devoirs et Droits indirects. La nature et le nombre des Devoirs et des Droits indirects des Citoyens reflètent les capacités de l’espèce et le développement de la Société.
ART. 15 — Tout Citoyen qui manque à ses Devoirs usurpe des Droits. Tout Citoyen qui attente aux Droits d’un autre Citoyen est un oppresseur. Usurpateurs et oppresseurs ne sont plus Citoyens ; ce sont des ennemis.
ART. 16 — L'inégalité en droits dissout l'association politique. Il n’y a pas d’association entre un esclave et un maître.
ART. 17 — L’inégalité entre individus d’une même « Société » est la source de tous les fléaux.
ART. 18 — L'inégalité est anarchie. L'Egalité est ordre.
II. CITE, CITOYENNETE ET CONTRAT SOCIAL
ART. 19 — La Cité est l’ensemble des Citoyens qui la composent.
ART. 20 — Le rôle de la Cité n’est pas de faire le bonheur des hommes, mais de maintenir l'Egalité, c'est-à-dire de garantir à ses Citoyens la jouissance des mêmes Droits afin qu’ils soient, en tant qu’individus, le moins malheureux possible et libres de chercher leur bonheur.
ART. 21 — L'EGALITE est le Principe fondamental de la Cité. Le principe d'EQUITE qui, lui, repose sur la notion de valeur, donc sur l’arbitraire, impose l'iniquité et est un subterfuge capitaliste, individualiste, anti-égalitaire et donc antisocial.
ART. 22 — Est et demeure Citoyen tout individu reconnu comme tel par la Cité, tout individu qui s'est acquitté de ses Devoirs envers elle et jouit par conséquent de tous les Droits du Citoyen, tout individu qui adhère de fait au Contrat Social.
ART. 23 — L’union des Citoyens repose sur un accord tacite ou officiel : le Contrat Social. Ce Contrat est identique pour tous les Citoyens. En fixant les Devoirs et les Droits du Citoyen, il impose à tous les Citoyens les mêmes Devoirs envers la Cité et reconnaît à chacun les mêmes Droits dans la Cité.
ART. 24 — Il ne peut y avoir qu’un Contrat Social par Société. Il n’y a pas de demie Citoyenneté. Les Citoyens doivent jouir des mêmes Droits, lesquels ne peuvent être garantis que si tous les Citoyens ont les uns envers les autres les mêmes Devoirs. Un individu ne peut être lié à d’autres d’une manière sans que les autres soient de fait liés à lui de la même manière.
ART. 25 — Les clauses du Contrat Social résultent des lois naturelles de l’association politique. Les Contrats Sociaux ne varient d’une Cité à une autre que sur la forme.
ART. 26 — Rien n’étant plus facile qu'ignorer et enfreindre ce qui est tacite, la Cité doit adopter un Contrat Social officiel de sorte que chaque Citoyen sache ce qu’elle exige de lui comme de tous ses Concitoyens, et ce qu’il peut et doit exiger d’elle en retour.
ART. 27 — Sans Contrat Social, point de Cité, point d'Egalité ; hors Egalité, point de Société, de Citoyen, de Liberté, de Devoirs, de Droits, de République, de Démocratie, etc.
ART. 28 — Quiconque remplit envers la Cité l’ensemble de ses Devoirs, est Citoyen et doit être l’égal en Droits de ses Concitoyens.
ART. 29 — Qui manque à un seul de ses Devoirs risque la perte de tous ses Droits, sans pouvoir prétendre être opprimé.
ART. 30 — Selon les lois naturelles de l’association politique et le Contrat Social, les Devoirs fondamentaux du Citoyen sont : respecter les Droits d'autrui, participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation), être solidaire de ses Concitoyens et défendre la Cité.
ART. 31 — La forme de participation à la vie de la Cité la plus courante est le Travail. Tout Travail reconnu par la Cité rend Citoyen à part entière celui qui l'accomplit.
ART. 32 — Le Travail est la forme de participation à la vie de la Cité qui consiste à mettre le fruit de ses efforts sur le marché, en contrepartie du statut et des Droits du Citoyen.
ART. 33 — Le Travail est pour le Citoyen dans la Cité ce que les efforts pour survivre sont à l'homme seul dans la nature. La Cité ne constitue pas un refuge pour les fainéants ; elle facilite un Devoir naturel, mais n'en dispense aucunement les individus valides.
ART. 34 — Celui qui ne veut pas Travailler pour la Cité n'a droit à rien dans la Cité. Il ne veut pas être Citoyen : il ne l'est pas.
ART. 35 — Les études supérieures étant nécessaires pour Travailler ultérieurement sont elles-mêmes un Travail. Les étudiants sont des Citoyens à part entière.
ART. 36 — La Cité est une mère qui doit protection à tous ses enfants, qu’ils soient dévoués, provisoirement inaptes à Travailler ou malheureusement invalides.
ART. 37 — Après un temps passé à Travailler, égal pour tous, les Travailleurs doivent pouvoir être libres de s'arrêter, tout en restant Citoyens à part entière.
ART. 38 — Selon les lois naturelles de l’association politique et le Contrat Social, les Droits fondamentaux du Citoyen sont : la SECURITE et la LIBERTE, qui se traduisent par le Droit de profiter de tous les bienfaits de la Cité.
ART. 39 — La LIBERTE est l’ensemble des libertés ou Droits indirects reconnus par la Cité à ne serait-ce qu’un Citoyen et devant donc être reconnus à tous les Citoyens. Des libertés ne sont pas la LIBERTE. Il ne suffit pas que des individus jouissent de quelques libertés identiques pour que cela fasse d’eux des Citoyens réellement égaux et libres.
ART. 40 — Un Droit est naturellement borné par les envies du Citoyen qui l’exerce ou en jouit, par l’exercice ou la jouissance par ses Concitoyens de ce même Droit, par les possibilités réelles de l’exercer et éventuellement par la loi, égale pour tous. Toute autre borne est artificielle, arbitraire et source d'oppression.
ART. 41 — Les Droits du Citoyen dépendent de la Cité dans laquelle il vit, non de l'entreprise par le biais de laquelle il remplit envers la Cité son Devoir de Travailler.
ART. 42 — Un Citoyen ne peut être tenu de Travailler pour la Cité et être pénalisé par elle pour sa spécialisation professionnelle.
ART. 43 — Nul n'est irremplaçable. Il n'y a pas de sous-métier. Tous les Travailleurs sont complémentaires. Aucune fonction ne justifie une quelconque supériorité en droits. La complémentarité des Travailleurs commande leur égalité en Droits en tant que Citoyens.
ART. 44 — Celui qui croit que par son Travail il mérite plus de droits que ses Concitoyens, oublie qu'il est ce qu'il est grâce à la Cité, qu'il Travaille dans et pour la Cité, que seule la Cité peut reconnaître et garantir ses Droits, que la Cité est l'ensemble de ses Concitoyens, et qu'il n'y a de Droits que dans l'EGALITE. Celui qui veut vivre dans la Cité doit sacrifier ses prétentions d'individu à ses Droits de Citoyen.
ART. 45 — La Cité doit honorer les Vertus des particuliers sans attenter aux Droits des Citoyens, autrement dit à l’Egalité. Les lauriers seuls doivent couronner les Vertus. Prétendre à autre chose c'est déjà en être indigne. Le mérite personnel ne doit trouver sa récompense que dans la satisfaction personnelle et la reconnaissance publique.
ART. 46 — Chaque Citoyen doit mériter seul ses Droits auprès de la Cité. Nul ne peut jouir des Droits mérités par un autre. Les Droits ne sont ni héréditaires ni transmissibles ni cumulables ni jouables ni escamotables, etc.
ART. 47 — Les bienfaits de la Cité sont le fruit de la participation des Citoyens. Les fruits du Travail sont généralement mis sur le marché. Pour profiter de tous les bienfaits de la Cité, les Citoyens doivent non seulement avoir accès au marché mais encore jouir d’un égal Droit d’Accès.
ART. 48 — Le Droit d'accéder au marché, étant en quelque sorte le pendant du Devoir de participer à la vie de la Cité, n'appartient qu'à ceux auxquels la Cité reconnaît le statut de Citoyen et ne porte que sur les produits du Travail présents sur le marché.
ART. 49 — Quoique l’égalité en biens ne soit ni possible, même dans l’Egalité, ni souhaitable dans l’absolu, une trop grande disparité de propriétés entre Concitoyens ne peut résulter de la libre expression de leurs goûts ; elle révèle un état d'inégalité en droits, donc un état d'oppression.
ART. 50 — L’oppression est un état intermédiaire entre l’état de Nature, dont les hommes veulent sortir, et celui de Société, vers lequel ils tendent. Il y a oppression, d’une manière ou d’une autre, dès lors que les « Citoyens » sont inégaux en Droits.
ART. 51 — Les opprimés sont vis-à-vis de leurs oppresseurs dans un rapport de force, non de droit. Ils peuvent légitimement secouer leur joug et même les abattre s’ils en ont l’occasion. Une oppression persistante témoigne seulement de la puissance des oppresseurs et de l’incapacité provisoire des opprimés à se libérer.
III. LARGENT
ART. 52 — Largent, c’est la croyance que la notion de valeur (marchande) est nécessaire pour échanger.
ART. 53 — La pratique initialement incontournable du troc consistant à échanger entre individus et à mettre les objets en équivalence a amené les hommes à concevoir la notion de valeur marchande et à la croire indispensable aux échanges. L’évolution a ensuite amené les hommes à adopter la monnaie qui concrétise Largent, perpétue un mode d’échange individualiste et dont l’usage inculque à toutes les générations les préjugés monétaires.
ART. 54 — Etant donné qu’elle repose sur la notion de valeur, la monnaie introduit fatalement dans la « Cité » le subjectif, le relatif, l’arbitraire, l’intérêt particulier, la différence de prix entre les choses, entre les producteurs, entre les hommes, et finalement l’inégalité en droits entre les « Citoyens ».
ART. 55 — Sous Largent, les valeurs sont concrétisées par des objets ou des unités monétaires qui matérialisent et donnent seules le droit d’accéder au marché. Les unités monétaires, étant destinées à circuler et ne pouvant se répartir également de par le jeu des valeurs, permettent aux uns de dépouiller les autres de leurs droits.
ART. 56 — Un prix est la conséquence d’une chaîne de prix dont il n’est lui-même qu’un maillon, à moins qu’il ne soit fixé arbitrairement. Les prix n’ont rien à voir avec la soi-disant valeur des choses ; ce sont les hommes qui, en dernière analyse, ont un prix, sont payés et ont besoin de monnaie pour se payer les uns les autres.
ART. 57 — La monnaie n'aurait pas de raison d'être si le Travail, au lieu d'être rémunéré avec des unités, conférait la Citoyenneté, donc les Droits du Citoyen dont celui d’accéder au marché, car alors les choses n'auraient ni coût ni prix et les hommes n’auraient pas besoin de monnaie. C'est ce besoin de monnaie auto-alimenté qui empêche les hommes de concevoir une autre forme de « salaire » et les enferment dans la logique monétaire.
ART. 58 — Tout ce qui est justifié par Largent est injustifiable autrement et n’est en rien justifié d’un point de vue social. Tout ce qui semble financièrement logique est socialement absurde.
ART. 59 — La nature des unités monétaires importe si peu qu’elles sont en passe d’être aussi virtuelles et imaginaires que la notion même de valeur. Un pauvre ne sera bientôt plus séparé d’un riche par rien, sinon par Largent qui n’existe que dans leur esprit.
ART. 60 — Largent est une croyance dont l’Homme est prisonnier physiquement. Il n’existe que par l’Homme, mais l’Homme peut exister sans lui.
ART. 61 — Largent qui ne fait pas le bonheur des hommes fait le malheur des Peuples.
ART. 62 — Seuls Largent et la monnaie, créant ou perpétuant un contexte inégalitaire, permettent d’abuser du pouvoir hiérarchique ou de donner du pouvoir sans autre mérite que la fortune.
ART. 63 — Le pouvoir des riches réside moins dans leur personne que dans leur fortune qui, en les dotant de droits étendus, leur confère des forces infiniment supérieures à leurs forces naturelles.
ART. 64 — Il y aura toujours des riches et des pauvres sous Largent. Un riche n’est pas et ne sera jamais l’égal en Droits d’un pauvre. Richesse et pauvreté, exploitation et corruption, oppression et inégalité sont inhérentes à Largent.
ART. 65 — Largent est un tyran. La monnaie est l’instrument de sa tyrannie. Largent est le plus grand ennemi de l’Homme avant l’Homme lui-même.
ART. 66 — Quiconque a lu ces lignes et néglige encore le rôle de Largent ou justifie son existence se fait complice de l’inégalité, de l’exploitation et de l’oppression capitaliste ; c’est un capitaliste lui-même.
IV. DROIT D’ACCÈS ET CARTE CIVIQUE
ART. 67 — Un moyen d’échange est théoriquement un intermédiaire entre les Devoirs et les Droits du Citoyen, puisqu’il permet à ce dernier d’accéder au marché après avoir participé à la vie de la Cité ; mais aussi entre les Citoyens eux-mêmes, puisqu’il leur permet, à travers les biens qu’ils retirent du marché et les services dont ils profitent, d’échanger mutuellement leur Travail.
ART. 68 — L’existence d’un moyen d’échange implique, d’une part, la complémentarité et l’interdépendance des Travailleurs en particulier et des Citoyens en général, d’autre part, l’incapacité des Citoyens de pourvoir individuellement à tous leurs besoins et la nécessité pour chacun d’eux de pouvoir accéder au marché.
ART. 69 — Dans la mesure où la plupart des bienfaits de la Cité sont le fait du Travail et se trouvent sur le marché, le moyen d’échange est un élément vital pour les Citoyens et le paramètre central de la Cité. De la nature du moyen d’échange — de la façon de l’obtenir, de l’utiliser, etc. — dépendent donc la nature des rapports entre les Citoyens et de leur mentalité.
ART. 70 — Etant donné que la monnaie accapare le Droit d’accéder au marché et ne peut se répartir également, elle confère aux « Citoyens » un droit d'accès fatalement inégal, inégalité qui se répercute sur tous les autres Droits et anéantit l’état de Droits, donc la Société même.
ART. 71 — Les Citoyens ne peuvent être égaux en Droits sans jouir également de tous les bienfaits de la Cité, sans jouir d’un égal Droit d’accès au marché, autrement dit sans avoir le même pouvoir d'achat, pouvoir sans autres bornes que les possibilités réelles du marché et la loi.
ART. 72 — La monnaie est un moyen d’échange parmi tous les moyens d’échange possibles. Elle véhicule uniquement une conception de l’échange, alors qu’un moyen d’échange digne de la Cité doit aussi véhiculer un concept de Société.
ART. 73 — Un moyen d’échange est le paramètre le plus stable d’une Société ; il en est le cœur. Rien n’est plus difficile que d’en changer. Une fois adopté, il façonne les hommes à son image.
ART. 74 — Pour que les Citoyens soient et demeurent égaux en Droits, pour que les Droits soient à l’abri des caprices des hommes, les Droits et les Principes de l’ordre social doivent être sous la sauvegarde d’un moyen d’échange.
ART. 75 — Des unités limitent le pouvoir d’achat. L’égalité du Droit d’Accès exclut le recours à toute forme d’unité ou de rationnement, et implique l’usage d’un moyen d’échange qui confère à tous les Citoyens un pouvoir d’achat théoriquement illimité.
ART. 76 — Le Droit d'accéder au marché et de profiter des bienfaits de la Cité doit être attaché à la Citoyenneté elle-même, au fait d'être Citoyen, et non dépendre d’unités insignifiantes.
ART. 77 — Le moyen d’échange de la Cité sera une Carte à puce qui utilisera la technologie des cartes de crédits, mais qui s'obtiendra de la Cité en contrepartie d’une participation et permettra essentiellement de vérifier la Citoyenneté de son détenteur. Cette carte, appelée Carte civique, conférera à tous les Citoyens un pouvoir d’achat indéfini, théoriquement illimité et donc égal.
ART. 78 — La Carte civique est l’évolution naturelle de la carte de crédits qui, à mesure que son usage devient exclusif, rend la monnaie de plus en plus virtuelle, introduit l’idée qu’une carte pourrait être en soi un moyen d’échange, et creuse la tombe de Largent.
ART. 79 — Lorsque tous les Citoyens disposent d’un pouvoir d’achat théoriquement illimité, aucun ne peut accaparer la production, dépouiller les autres de leurs Droits, les asservir ou les soudoyer ; nul ne peut se vendre ni voir dans ses égaux des maîtres.
ART. 80 — L’indigestion est suscitée par la rareté ; la modération, par l’opulence. Pour que l’Homme soit libéré des obsessions matérialistes, il faut qu’il puisse assouvir une bonne fois pour toutes les frustrations que Largent et ses limites font naître en lui, et qu’il ne ressente plus la gêne.
ART. 81 — Quand l’EGALITE est inaltérable, la tyrannie est impuissante à renaître et la Vertu est dans les mœurs.
ART. 82 — Instaurer définitivement l’EGALITE et anéantir conséquemment tout germe de tyrannie est le double but de la Carte civique sur laquelle repose la révolution prônée par les Patriciens. Cette Carte, en se substituant à la monnaie, anéantira de fait Largent et l’empêchera de ressusciter.
V. CAPITALISME, LIBERALISME ET DYNAMISME ECONOMIQUE
ART. 83 — Le capitalisme est un système régit essentiellement par les lois de Largent sans lequel il n’y a pas de capitalisme possible.
ART. 84 — Largent est le cœur du capitalisme. A l'heure des cartes de crédits, instaurer la Carte civique sera un acte chirurgical mortel pour le capitalisme et indolore pour les hommes.
ART. 85 — Le capitalisme est lui-même en train de mettre en place toutes les structures nécessaires à l’instauration d’une Cité.
ART. 86 — Sous Largent, la seule alternative au capitalo-libéralisme est le capitalisme d’Etat. Il n’y a d’EGALITE ou de LIBERTE ni dans l’un ni dans l’autre.
ART. 87 — L’EGALITE condamne le capitalisme ; la LIBERTE réclame le libéralisme. Du libéralisme sans capitalisme, là est la Révolution.
ART. 88 — Dans une Société digne de ce nom, rien n’est nationalisé, rien n’est privatisé : tous les Citoyens servent la Cité.
ART. 89 — Travailler étant un Devoir envers la Cité, tous les fruits du Travail appartiennent en premier lieu à la Cité avant de devenir la propriété des Citoyens lorsqu’ils les retirent du marché par l’exercice de leur Droit d’Accès.
ART. 90 — La Cité qui garantit les Droits doit aussi veiller à l'accomplissement des Devoirs.
ART. 91 — Si la Cité n'a pas à planifier l'économie, elle ne saurait néanmoins rester dans l'ignorance de ce qui se trame en son sein. Elle doit avoir un Droit de regard sur le Travail pour savoir qui Travaille, donc qui est Citoyen. Dénier ce Droit à la Cité, c'est prôner, sous quelque prétexte que ce soit, l'anarchie, sous quelque nom que ce soit.
ART. 92 — Dans la mesure où le moyen d’échange permet de profiter du Travail d’autrui, il ne peut être obtenu par les Travailleurs qu’en contrepartie d’un Travail dont le marché est, à tort ou à raison, demandeur. Produire sans vendre est aussi nul que n’avoir pas Travaillé. Acquérir sans rien offrir de son côté est un vol. Les résultats minimums exigés des Travailleurs ou des entreprises par la Cité doivent donc porter sur les ventes, non sur la production.
ART. 93 — Il n’y a pas de contrôle plus démocratique sur les entreprises que la loi du marché, lorsque les Citoyens sont libres et égaux, puisque les Travailleurs, en tant que consommateurs, s’imposent indirectement de Travailler pour satisfaire leurs appétits. Que les entreprises aient en plus le Devoir légal de satisfaire la Demande, et les consommateurs, le Droit de se plaindre de l'Offre, alors le marché impose aux entreprises de faire abstraction des résultats exigés par la Cité et de produire conformément aux désirs des Citoyens.
ART. 94 — Produire le moins cher possible pour faire le plus de profit est la source du dynamisme du capitalo-libéralisme. Produire de la qualité en quantité pour satisfaire une Demande colossale et exigeante est la source du dynamisme économique d’une Cité (société égalitaire et libérale).
ART. 95 — Quand la Demande est théoriquement infinie, elle est éternellement supérieure à l'Offre : le plein emploi est une fatalité.
VI. L’EGALITE
ART. 96 — L’EGALITE est fondamentalement nécessaire, techniquement possible et historiquement imminente.
ART. 97 — Les évolutions techniques et économiques entraînent fatalement l’évolution des « droits » et des structures politiques. Les progrès fulgurants du XXe siècle n’ayant pas encore porté leurs fruits, et le décalage entre le potentiel de la « Société » et les conditions des « Citoyens » étant plus grand que jamais et manifestement insupportable, des bouleversements positifs d’une ampleur sans précédent sont aussi inévitables qu’indispensables.
ART. 98 — Hors des Sociétés primitives, les conditions nécessaires à l’instauration de l’EGALITE sont les capacités de production de masse et l’informatique.
ART. 99 — Les seuls obstacles à l’EGALITE sont aujourd’hui l’ignorance des hommes quant à la nature et au rôle exacts de Largent, l’inconnue quant au pourquoi et au comment l’anéantir, le manque de résolution de ceux qui le savent, et le temps.
ART. 100 — A l’échelle de l’Humanité, la Révolution est faite ; à l’échelle de l’Homme, il ne reste plus qu’à la faire.
VII. CITOYENNETE ET NATIONALITE
ART. 101 — La Cité, au sens large, est l’ensemble des Citoyens ; la Cité, au sens strict, la Nation, est l’ensemble des Citoyens nationaux.
ART. 102 — Citoyenneté et Nationalité sont deux choses distinctes : la première est un choix d’ordre économique et vital, la seconde d’ordre politique et sentimental. Cette distinction est indispensable à l’heure où les hommes sont plus mobiles que jamais.
ART. 103 — Les Droits fondamentaux sont attachés à la Citoyenneté ; les droits politiques, à la Nationalité.
ART. 104 — La Nationalité confère des droits particuliers qui sont de pouvoir participer directement à la formation des lois, de pouvoir les servir dans le cadre des institutions et des corps spécialement chargés d’en assurer l’application, de pouvoir travailler dans les secteurs sensibles et éventuellement de pouvoir disposer du sol de la Cité.
ART. 105 — Tout Citoyen peut obtenir la Nationalité relative à telle Cité, à condition de remplir les conditions qu’elle exige.
ART. 106 — La Nationalité se conserve en remplissant des devoirs particuliers qui attestent la fidélité du Citoyen envers la Cité.
VIII. LE SOL
ART. 107 — La Terre étant l’asile et la propriété du genre humain, le sol, en théorie, appartient à tous les hommes en général et à aucun en particulier. En pratique, et d’ici à ce que l’Humanité forme une seule Cité, ce principe n’est applicable qu’au niveau des Cités existantes.
ART. 108 — La Cité est seule propriétaire de son sol. Le moyen d’échange qui permet aux Citoyens de s’approprier des biens issus de la production en les retirant du marché ne donne aucun droit sur le sol. Seule la Cité peut confier des portions de son sol selon des conditions égales pour tous les Citoyens et fixées par la loi.
ART. 109 — Si les occupants ou les exploitants de la terre passent pour des propriétaires aux yeux de leurs Concitoyens, ils ne le sont pas pour la Cité qui la leur a confiée provisoirement dans son intérêt ou pour accéder à des requêtes légitimes ne contrariant pas l’intérêt général.
ART. 110 — Seuls les Citoyens nationaux peuvent, dans la mesure du possible, disposer d’une portion du sol de la Cité à des fins privées ou publiques. La Cité doit néanmoins garantir un terrain cultivable aux hommes nés et vivants sur le territoire national qui ne veulent pas être Citoyens.
ART. 111 — En confiant son sol à titre d’outil de Travail, la Cité, en contrepartie du statut de Citoyen et de la Sécurité qu’elle assure à l’exploitant, exige de lui un rendement proportionnel à la surface attribuée ou relatif à la nature de la production, et la mise sur le marché de celle-ci.
IX. LOI, GOUVERNEMENT ET DEMOCRATIE
ART. 112 — La légitimité prévaut sur toute légalité. Est légitime tout ce qui procède des Principes de l’association politique, tout ce qui tend à proscrire l’inégalité entre les Citoyens ou à préserver leurs Droits. Lorsque deux légitimités s’opposent, celle qui tend au bien du plus grand nombre prime. Le salut de la Patrie est la loi suprême.
ART. 113 — La souveraineté appartient exclusivement au Peuple.
ART. 114 — Les élus du Peuple sont au service du Peuple. Ils ne sont pas les interprètes de sa volonté, mais ses instruments.
ART. 115 — La volonté du Peuple clairement exprimée fonde seule la légitimité des pouvoirs exercés et des décisions prises en son nom.
ART. 116 — Est une loi toute règle acceptée par le Peuple, c’est-à-dire par la majorité des Citoyens nationaux. Toute règle n’ayant pas été ratifiée par le Peuple n’a d’une loi que le nom.
ART. 117 — Pour ériger son Gouvernement, le Peuple exprime sa volonté par la voie du suffrage universel ou, contre un pouvoir arbitraire, par une action pacifique si possible, par l’insurrection armée si nécessaire.
ART. 118 — Tout régime politique qui ne laisse au Peuple, pour se faire entendre, d’autres moyens que le recours aux armes est tyrannique. Le Peuple a le Droit inaliénable de le renverser ; tous les hommes libres (« Citoyens » conscients d’être opprimés) en ont le Devoir.
ART. 119 — Toute Constitution qui, au-dessus des organes législatifs et exécutifs, même composés d'élus, ne prévoit pas une institution populaire souveraine et de fréquents référendums est une mascarade démocratique.
ART. 120 — Il ne peut y avoir de véritable Démocratie dans l’inégalité, et une pseudo-démocratie ne peut accoucher de l’Egalité. L’EGALITE ne repose pas sur la « démocratie » ; c’est la Démocratie qui repose sur l’EGALITE.
X. PATRIE ET PATRIOTISME
ART. 121 — La Patrie d’un homme est l’Humanité. La Patrie d’un Citoyen est la Cité. Le patriotisme est la porte de la fraternité universelle.
ART. 122 — Le patriotisme, c’est l’amour des siens ; le nationalisme, c’est la haine des autres ; l’ultra-internationalisme, c’est l’amour des autres et la haine des siens.
ART. 123 — Un vrai patriote considère ses compatriotes, ses concitoyens, comme ses égaux, non comme des marchepieds ou de la chair à canon.
ART. 124 — Quiconque néglige, méprise, exploite ou tyrannise une portion de l’Humanité n’a pas de Patrie et se déclare l’ennemi du genre humain.
XI. REVOLUTION ET REVOLUTIONNAIRES
ART. 125 — Une Révolution est une tentative de proscrire l'inégalité. L'EGALITE est le but fondamental de la Révolution.
ART. 126 — Concevoir la Révolution comme une entreprise permanente, c'est vouloir lutter sans fin contre l'inégalité ; c’est donc ignorer le moyen d'instaurer l'Egalité, donc perpétuer l'oppression sous de nouvelles couleurs.
ART. 127 — Dans l'inégalité, sous Largent, chaque individu est en lutte contre tous les autres. Les classes sont une illusion d'optique. La lutte des classes est une voie sans issue.
ART. 128 — Une révolution qui ne compte que sur des hommes pour défendre ses conquêtes contre d'autres hommes, au lieu d’être soutenue par la simple force des choses, sombre nécessairement dans la guerre civile et éventuellement la dictature politique. Ce n’est pas une Révolution.
ART. 129 — Le projet d'anéantir Largent doit être dans les esprits et adopté par le Peuple avant d’être mis en application. Avoir besoin de recourir à la violence pour instaurer la Carte civique serait le signe qu’il ne l'est pas et que l'heure de la Révolution n'a pas encore sonné.
ART. 130 — La force de la Révolution est dans les choses. Il n'y a de révolutions irrévocables que les évolutions révolutionnaires.
ART. 131 — Tous les Peuples évoluent à un rythme différent. Les conditions de la Révolution ne peuvent être réunies partout en même temps. La Révolution ne pouvant être mondiale sera donc locale, nationale. Ceux qui, pour une raison ou une autre, prônent l’idée absurde d’une Révolution mondiale ou universelle sont, consciemment ou non, des contre-révolutionnaires.
ART. 132 — Une Révolution se produit lorsque l'évolution des choses et celle des idées se rencontrent. La Révolution est impossible tant que les choses et les hommes ne sont pas mûrs ; elle est inévitable lorsqu’ils le sont.
ART. 133 — Les choses étant ce qu'elles sont, les révolutionnaires ne peuvent faire évoluer que les idées en mettant au service de la Révolution tous les moyens que leur époque fournit. Il est difficile de combattre une idée, et impossible d'arrêter une idée simple et juste.
ART. 134 — Invisibles et Insaisissables comme le vent, puissants et éphémères comme la tempête : tels doivent être les révolutionnaires.
ART. 135 — La Révolution est un coup de foudre. Elle consiste en une décision historiquement nécessaire qui, aussitôt appliquée, change tout à jamais et met fin à la Révolution elle-même. Rien ne sert de tout révolutionner en même temps, il faut révolutionner l'essentiel et laisser le temps révolutionner le reste.
ART. 136 — Un gouvernement révolutionnaire est indispensable pour ôter le pouvoir aux contre-révolutionnaires et prendre les décisions révolutionnaires.
ART. 137 — L’instauration de la Carte civique et l’anéantissement de Largent interviendront lorsque le capitalisme sera partout à l'agonie, lorsque chaque pays capitaliste sera trop occupé à essayer en vain de sortir de ses difficultés pour avoir l'envie et les moyens de combattre le Peuple qui, le premier, osera cette Révolution.
XII. LES PATRICIENS
ART. 138 — Le but des Patriciens est de rassembler et d’organiser les vrais républicains en une force révolutionnaire capable d’exister, d’inspirer aux « Citoyens » la haine de Largent et l’amour de l’EGALITE, de promouvoir l'idée d'une Carte civique, d’approfondir la théorie du Civisme et, à terme, de parvenir démocratiquement et provisoirement au pouvoir pour ouvrir l’ère de l’Humanité.
ART. 139 — Est un Patricien quiconque adhère au présent Manifeste et s'en fait le champion.
ART. 140 — L’ouvrage des Patriciens sera scellé et leur mission accomplie quand la Carte civique et l'Egalité seront une réalité.
VOUS VOULEZ L'IMPENSABLE ?
VOUS N'ÊTES PLUS SEULS !
11:42 Écrit par Philippe Landeux dans 4. BASES DU CIVISME, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manifeste, patriciens, largent, principes, civisme | Facebook | | Imprimer |
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