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lundi, 20 août 2012

L’IMPOSTURE DES LUMIERES

D’après une
Conférence de Marion Sigaut
pour Egalité & Réconciliation

Aucun philosophe n’eut sur la grande Révolution française plus d’influence que Jean-Jacques Rousseau. Les grands révolutionnaires, les vrais révolutionnaires (les autres protagonistes n’étant que des contemporains de la Révolution), les Robespierre, les Saint-Just, les Marat, les jacobins pur jus, étaient tous rousseauistes, autrement dit déistes, humanistes au vrai sens du terme, démocrates et accessoirement républicains (1). C’est leur idéal qui nous apparaît comme l’idéal de la Révolution (2). La République française n’a-t-elle pas encore pour devise celle formulée par Robespierre pour orner les drapeaux de la garde nationale ?

Pourtant, ces hommes ont échoué. Les révolutionnaires ont échoué. Il n’y a pas eu de révolution, du moins les bouleversements qui ont eu lieu à cette époque, plus exactement au sortir de cette époque, ne portent pas la marque des révolutionnaires. La Révolution s’acheva par le triomphe des contre-révolutionnaires bourgeois, disciples des Encyclopédistes et des physiocrates ; elle n’instaura pas, au final, la souveraineté du peuple mais l’aristocratie des riches et la suprématie Largent.

Cette étape historique était sinon nécessaire du moins inévitable. Il n’en reste pas moins que le règne de Largent — dont nous assistons à l’apothéose, prélude de son agonie — est, sous bien des rapports, pire que l’Ancien Régime qui, malgré ses imperfections, était plus social qu’on ne croit. Mais cet « ordre nouveau » n’est pas, à proprement parler, le fruit de la Révolution puisque les vrais révolutionnaires ont lutté à mort contre ses partisans et qu’il est impossible, sauf mauvaise foi ou ignorance, de leur imputer l’ouvrage des contre-révolutionnaires. Il faut rendre à César ce qui est à César…

L’idée reçue la plus commune est que la Révolution a eu l’ambition d’apporter la justice, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, la démocratie, l’instruction, etc., qu’elle respirait l’humanisme et qu’elle fut initiée par les philosophes dits « des Lumières » (Diderot, rédacteur en chef de l’Encyclopédie, et Voltaire en tête). La Révolution a eu en effet cette ambition. Mais les révolutionnaires (les Jacobins) étaient rousseauistes. Or Rousseau fut la bête noire des Encyclopédistes ; il professait d’autres idées ; il avait une autre sensibilité ; il n’était pas de leur « secte ». Par voie de conséquence, les révolutionnaires (Robespierre en tête) n’étaient pas dans la lignée des Encyclopédistes (3), et la Révolution ne fut pas une émanation des Lumières qui n’inspirèrent jamais que les contre-révolutionnaires. Est-ce à dire que les révolutionnaires n’étaient pas humanistes ? Non ! C’est l’humanisme des Lumières qui est un mythe.

Marion Sigaut, historienne, auteur de « Mourir à l’ombre des Lumières », a donné, en juin dernier, une conférence édifiante sur le sujet (Les Lumières : un anti-humanisme). Elle rappelle tout d’abord que la notion d’humanisme n’est pas née au XVIIIe siècle avec les Lumières (1749-1770) mais au XVIe avec des prêtres, puis l’Eglise, et ce pour une raison simple : la découverte de l’Amérique (1492). C’est la découverte de ce continent, peuplé d’hommes jusqu’alors inconnus et maltraités par les colons, au grand dam de certains prêtres (Antonio de Montesinos, Bartolomé de Las Casas), qui donna à l’humanité une nouvelle dimension et déboucha sur l’humanisme qui consiste à considérer que tous les hommes, quelles que soient leur couleur et leur culture, sont des hommes. Dès 1517, l’Eglise proclama qu’ « aucun roi ni empereur ni même l’Eglise n’a le droit de faire la guerre aux païens ».

Détail essentiel pour la suite, c’est cette même année que naquit le protestantisme (Luther) dont une notion fondamentale est que Dieu donne la grâce à qui Il veut, que ceux qui l’ont sont sauvés quoi qu’ils fassent et que ceux qui ne l’ont pas ne peuvent rien faire pour l’obtenir ; il y a les élus et les autres. Lors du concile de Trente (1545-1563), l’Eglise adopta une position radicalement inverse : l’homme est libre (de choisir entre le bien et le mal, défini par l’Eglise) ; tous les hommes sont égaux devant la grâce ; il n’y a pas d’élection divine. C’est alors que se constitua l’ordre des jésuites, chargé de répandre l’humanisme et le savoir et qui, pour ce faire, fonda des écoles secondaires gratuites (sauf pour les riches) alors qu’existaient déjà partout des écoles primaires (500 à Paris au XVIIIe siècle). Toujours au XVIe  siècle, l’école de Salamanque, animée par des jésuites (Louis Molina, Juan de Mariana), théorisa qu’il n’y a qu’une seule Humanité, que l’Homme a droit au bonheur, au plaisir, que la souveraineté est dans le peuple qui la délègue au roi, lequel doit rendre compte de ses actions, que le peuple a droit à l’insurrection, que les pouvoirs civils ne doivent pas se mêler de religion, et vice versa. La démocratie et la laïcité avant l’heure !

Un autre courant vit le jour à cette époque : les jansénistes, c’est-à-dire des protestants non-schismatiques (toujours liés à Rome), ennemis jurés des jésuites dont ils viendront à bout après la mort de Louis XIV. Les Encyclopédistes et les Lumières en général furent leurs émules sur le plan politique. Tout ce petit monde, loin d’être humaniste, était au contraire élitiste (= pro-riches, inégalitaire), matérialiste (= athées fanatiques), utilitariste (= calculateurs et cyniques), rigoriste pour les autres (= anti-plaisir) et soi-disant progressistes (= escrocs suffisants). Que le vice prenne le masque de la vertu (l’humanisme), c’est l’astuce ordinaire. Mais comment a-t-on pu considérer comme humanistes des personnages dont toute l’histoire atteste qu’ils ont toujours été les ennemis du peuple et, a fortiori, ceux de l’humanité ? Qui a cautionné cette imposture ? Qui nous en a imposé de la sorte ?

Avant de répondre à ces questions, examinons quelques points. Marion Ségaut cite de nombreux textes sur divers sujets, des articles de Encyclopédie pour la plupart, que je restitue ici en substance quand ils sont trop longs ou que je donne in extenso en note.

Un des premiers points abordés est la question de la peine de mort. Badinter qui a plaidé pour son abolition en 1981 a lui-même cité Beccaria pour son livre « Des délits et des peines ». Or, dans cet ouvrage, ce dernier propose de remplacer la peine de mort, « ni utile ni nécessaire », par un « esclavage perpétuel », « sous les coups et dans une cage de fer » (4). Et Voltaire, fan de Beccaria, de commenter : « Il est évident que vingt voleurs vigoureux, condamnés à travailler aux ouvrages publics toute leur vie servent l’état par leur supplice et que leur mort ne fait de bien qu’au bourreau que l’on paye cher pour tuer des hommes en public. » Il n’est ici question ni d’humanité ni de principes, mais de profit et de sadisme.

Sur la question de la torture, à laquelle les Lumières étaient soi-disant opposées, Marion Sigaut rappelle qu’elle ne se pratiquait pas lors des interrogatoires (la nullité des réponses étant évidente), mais seulement après la condamnation comme avant-goût du supplice. Ceci n’empêcha pas Voltaire d’infester l’Europe de libelles pour protester contre une pratique qui n’avait pas cours, tout en acceptant l’idée de cruautés « pour les scélérats avérés qui auront assassiné un père de famille ou le père de la patrie » (5). Il validait en somme le supplice affreux, d’une description insoutenable, qu’avait enduré Damiens en 1757 pour avoir égratigné Louis XV. Aucun texte d’époque ne dénonça l’horreur de ce supplice — donc pas un mot des Lumières — pour lequel les magistrats (jansénistes) avaient même lancé un concours.

Sur la question de l’esclavage, il y a là encore un malentendu. Les Lumières n’ont jamais réclamé son abolition, mais seulement la fin de la traite des Nègres, car non-rentable, et le remplacement des esclaves par des pauvres. C’est dans cet esprit que Piarron de Chamousset — se réclamant lui-même des Lumières, cité comme référence par Diderot pour son article sur l’hôpital et loué par Voltaire comme attentif au bien public — proposa de peupler les colonies de mendiants (5) et d’enfants tirés des hôpitaux concentrationnaires (où ils ne servaient à rien), renforcés de nègres, négrillons et négrites, le tout contenu par quelques compagnies d'Invalides (qu'ils servent un peu aussi ceux-là !), et de revendre les nègres une fois la machine en route (7).

Toujours selon le même auteur, les enfants pauvres ou orphelins ne devaient recevoir aucune affection pour n’avoir aucun lien avec personne afin de faire d’eux des bêtes et de la chair à canon. Ils devaient être envoyés à la campagne, placés dans des familles type Thénardier, et exposés en priorité au tirage pour la milice (8). Les Lumières l’ont pensé ; Turgot l’a fait.

Il est bon de forcer le peuple à admirer les Lumières sans savoir pourquoi, car il est impossible de les admirer raisonnablement. Que voulaient-elles, en effet, pour les gueux que nous sommes et que, pour beaucoup, nous aurions été alors ? Les « philosophes » prenaient leurs semblables, à l’exception des riches, pour des débiles (9) et, contrairement aux jésuites, travaillaient pour qu’ils demeurent incultes. Dans son Essai d’éducation nationale, Louis-René de Caradeuc de La Chalotais estime que « Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s’étendent pas plus loin que ses occupations ». Satisfecit de Voltaire : « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs ». Dans une lettre, ce dernier ajoute : « Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple que vous croyez digne d’être instruit » (10). Limpide !

Le peuple n’est bon qu’à travailler. Au nom des bonnes mœurs et du manque à gagner, Voltaire prône la suppression des fêtes de village (11). Pour les mêmes raisons et d’autres, l’Encyclopédie conseille de mettre les villageois au travail le dimanche après-midi (12). Il y a tant de routes à réparer ! Pour vous reposer, braves gens, vous casserez des cailloux !

Avec un pareil esprit, on ne s’étonnera pas que les Lumières aient réservé les droits politiques aux propriétaires (13), ce qui, au début de la Révolution (mais contre l’avis des vrais révolutionnaires), se traduisit par l’adoption du suffrage censitaire. Une fois de plus, Voltaire a exprimé magnifiquement tout le mépris des Lumières pour le peuple : « L’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui et le gouverne ».

Marion Sigaut aborde d’autres points, mais évoque sans entrer dans un des plus importants : le libéralisme économique. On aura compris que les Lumières avaient Largent pour maître et cherchaient à tout y soumettre. En matière économique, elles ne connaissaient qu’une seule règle, celle du marché, la loi des riches. Leur devise : « Laissez faire, laissez passer ». La libre circulation et la sacralisation de la propriété n’étaient en réalité que liberté, pour quelques-uns, de spéculer, d’accaparer, d’affamer, d’exploiter et de prospérer sur la misère publique. Durant la Révolution, ces positions furent celles de la plupart des Constituants (juin 1789-septembre 1791), puis des Girondins (proscrits le 2 juin 1793). Alors que des émeutes de la faim éclataient, Roland, girondin, ministre de l’Intérieur, déclara : « La seule chose peut-être que l’Assemblée puisse se permettre sur les subsistances, c’est de proclamer qu’elle ne doit rien faire »… sauf tirer sur les affamés, bien sûr (19 novembre 1792). (C’est sa femme, Mme Roland, qui prononça sur l’échafaud la fameuse phrase : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom » (8 novembre 1793). Elle était bien placée pour connaître l’abus fait de ce mot !) La position des révolutionnaires étaient tout autre. Dès le 21 novembre 1789, dans des circonstances similaires, Robespierre s’opposa à l’adoption de la loi martiale : « C’est comme si l’on vous disait “le peuple s’attroupe, parce que le peuple meurt de faim ; il faut l’égorger” ».

Pour finir, cette perle de Voltaire sur le mensonge : « Le mensonge n’est un vice que quand il fait mal. C’est une très grande vertu quand il fait du bien. Alors, soyez donc plus vertueux que jamais ; il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez mes amis, mentez, je vous le rendrai un jour. ». Voilà un conseil que toute la classe politique s’empresse manifestement de suivre et qui, pour cette raison, ne peut que haïr celui que l’on appelait l’Incorruptible !


On pourrait qualifier l’idéologie des Lumières « d’humanisme élitiste, matérialiste et utilitaire », mais ce serait un oxymore (association de mots contradictoires). Cette idéologie n’est en rien humaniste tel que le commun des mortels conçoit l’humanisme. Elle eut ses adeptes durant la Révolution, elle triompha au début et après la Révolution, mais elle ne fut pas celle des vrais révolutionnaires qui, eux, avaient le soutien du peuple et ne furent au pouvoir que durant un an (mi-1793-mi-1794), dans les conditions les plus dramatiques.

Bien qu’aucun article de la Constitution aristo-bourgeoise de 1791, érigée dans le pur esprit des Lumières, ne porte la marque de Robespierre, lequel les avait presque tous combattus, c’est lui, Robespierre, qui fut acclamé par les Parisiens à la fin de la session de l’Assemblée constituante (30 septembre 1791). Cette Assemblée avait fait semblant d’abolir les privilèges en les décrétant rachetables (nuit du 4 août), divisé les citoyens en deux classes (actifs et passifs), instauré le suffrage censitaire, exclu les pauvres de la garde soi-disant nationale, adopté la loi martiale, maintenu la peine de mort (Robespierre fut le premier à en réclamer en vain l’abolition), perpétué l’esclavage, dépossédé l’Eglise au profit des bourgeois, restauré un roi parjure, brisé les corporations, interdit les associations d’ouvriers, instauré ce que nous appelons aujourd’hui l’ultra-libéralisme ; bref, elle avait systématiquement favorisé riches et puissants.

Les Girondins qui dominèrent l’Assemblée suivante, dite Législative, poursuivirent cette politique. Il firent mieux encore ! Pour remplir les caisses publiques et les coffres privés, il lancèrent la France dans une croisade pour « la Liberté » ! Eux aussi trouvèrent face à eux Robespierre qui n’était plus député et qui, du temps où il l’était, avait proposé à la Constituante, le 15 mai 1790, que la France renonce à jamais aux guerres de conquête, ce qu’elle avait décrété une semaine plus tard, le 22 mai (titre VI de la Constitution de 1791). Comme l’avait prédit ce dernier, la guerre tourna mal (défenses en ruine, troupes mal équipées, armée désorganisée par l’émigration des officiers nobles ou commandée par des nobles suspects aux yeux des soldats) et la Révolution, ou plutôt l’espoir d’une révolution, ne fut sauvée que par le sursaut populaire du 10 août 1792. Mais les Girondins, défenseurs de la haute bourgeoisie et vantés par la presse provinciale (partisane ou désinformée), intégrèrent et dominèrent la nouvelle Assemblée, dite Convention. Ce n’est qu’après qu’ils aient été chassés manu militari (2 juin 1793) que la Révolution prit véritablement un tour populaire, démocratique et humaniste. Il est vrai que la situation dont les Montagnards (Jacobins) héritèrent ne permettait pas d’aller bien loin dans la réalisation (pays au bord de la ruine, guerre extérieure contre toute l’Europe, guerre civile dans la plupart des départements, lutte des factions).

Il n’en demeure pas moins que la Convention montagnarde professa des principes et tenta de mettre en œuvre une politique qui tranchaient, en faveur du peuple, avec tout ce qui avait été fait avant elle et avec tout ce que les divers gouvernements firent depuis. C’est elle qui abolit réellement les droits féodaux (17 juillet 1793), arma le peuple, assura le pain, gela le prix des produits de première nécessité, fit la guerre aux sangsues publiques, projeta l’institution de l’école gratuite et obligatoire, envisagea un système de sécurité sociale, aboli l’esclavage (4 février 1794), etc., sans parler du fait que c’est elle qui sauva la patrie que les Girondins avaient mise en danger. C’est la déclaration des droits de 1793, inspirée de celle de Robespierre (14), plus audacieuse, notamment sur la question de la propriété, qui respire l’humanisme. Quoique suspendue aussitôt en raison des circonstances, c’est la Constitution de 1793 (24 juin), pas celle de 1791, que le peuple fit sienne et réclama jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ce ne sont pas les Girondins, mais les Jacobins qui, à défaut d’être imités, inspirèrent le peuple dans les grands moments de résistance nationale (1814, 1871, 1940).

La Révolution fit tant de bruit qu’aucun gouvernement — composé de prolétaires, comme chacun sait — n’a pu en effacer le souvenir. Aussi l’ont-ils étouffée, altérée, vidée de son sens. Qu’en reste-t-il ? Une date, 1789, la Déclaration des droits (1789), le 14 juillet, le 4 août, la devise Liberté, Egalité, Fraternité. Voilà devant quoi chacun est tenu de s’extasier ! Voilà les titres de gloire de la Révolution et les soi-disant racines de la République ! Faut-il rappeler que la République ne fut proclamée que le 22 septembre 1792 puisque la monarchie ne fut renversée que le 10 août de la même année ? Par quel étrange mystère la République oublie-t-elle les dates de ses événements fondateurs et célèbre-t-elle l’œuvre d’une assemblée aristo-bourgeoise ? Faut-il rappeler que le jour officiel de la fête nationale n’est pas le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille, non en tant que prison, mais en tant que poudrière), mais le 14 juillet 1790, jour de la fête de la fédération des gardes nationales, corps constitué exclusivement de bourgeois, destiné à tenir les nobles en respect et surtout à réprimer le peuple. L’homme de la rue est dupe, mais cette date ne fut pas choisie au hasard ! Nous avons vu que la nuit du 4 août 1789 fut une supercherie (dénoncée par Marat dès le 7 août). Nous savons enfin que la devise de la République fut formulée par Robespierre, mais qui d’autre le sait ? (La « République » a également conservé la Marseillaise, chant sublime, composée un peu plus tard mais sans portée politique.) Au final, la « République » et ses « élites » autoproclamées réduisent la Révolution à 1789, à des événements insignifiants d’un point de vue révolutionnaire ou subtilement contre-révolutionnaires. Inversement, elles occultent la vraie Révolution (1793) quand elles n’insultent pas les vrais révolutionnaires.

Il n’y a pas de mystère ! Les « élites » d’aujourd’hui sont de la même tempe que celles d’hier ; elles ont la même tournure d’esprit, les mêmes intérêts, le même mépris pour le peuple. Non contentes de se flatter entre elles, il faut que le peuple soit subjugué par ceux qui le trahissent. Aussi s’arrogent-elles des qualificatifs imposants qui entraînent les naïfs à préjuger favorablement en leur faveur et empêtrent leurs détracteurs dans leurs mensonges. Quand un est éculé, elles passent à un autre. Les premières de la lignée se disaient « philosophes », leurs émules « honnêtes gens » ou « modérés », ainsi de suite jusqu’à nos jours où elles se disent « humanistes », « socialistes », « antiracistes », clique que les patriotes appellent les « droits-de-l’hommistes ». Elles ont aussi le front de se dire « de gauche » alors qu’elles se réclament des Lumières qui, comme le prouvèrent les Constituants et les Girondins, étaient et seraient encore « de droite ». Est-ce ignorance et maladresse de leur part ou un nouvel effet de leur perfidie ? Dans un cas comme dans l’autre, une chose est sûre : pendant qu’elles rebattent les oreilles du peuple avec les Lumières, elles ne lui donnent pas les révolutionnaires en exemple (15), elles n’élèvent pas son niveau de conscience politique, elles ne l’incitent pas à la révolte.

Mais la « gaucherie » (16) dont l’« humanisme » consiste essentiellement à promouvoir l’immigration tous azimuts, autrement dit à détruire les nations au nom des droits de l’Homme — comme si les citoyens qui les composent n’étaient pas eux aussi des hommes et n’avaient pas besoin de la protection que seule la nation peut leur apporter, comme si les hommes n’avaient pas chacun un peuple à aimer et à défendre —, est bel et bien dans la lignée des Lumières. Elle en a toute la rouerie ! Elle fait passer pour humaniste et progressiste un facteur de régression sociale aussi bien dans le pays d’accueil que dans les pays d’émigration ; elle prétend enrichissant un phénomène appauvrissant sur tous les plans ; elle présente comme une posture de gauche une politique historiquement et objectivement de droite, voulue par le patronat et les multinationales. Mieux ! dès qu’il apparaît qu’elle ne pourra convaincre avec des poncifs du niveau de « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », elle recourt à des  arguments empreints soi-disant de raison : « On a besoin d’immigrés pour payer nos retraites et faire le sale boulot ». Même en admettant la réalité de ces besoins et l’utilité de l’immigration, il y a loin entre l’humanisme et cette conception qui fait des immigrés des variables d’ajustement et implique une nouvelle forme de traite. On retrouve là l’utilitarisme et le cynisme caractéristiques des Lumières.

Du reste, cet argument est bidon en lui-même ! Comment les immigrés payeraient-ils les retraites des Français quand la plupart d’entre eux viennent au titre du regroupement familial et sont une charge pour la France ? Et pourquoi la France aurait-elle besoin d’immigrés pour faire les « sales » boulots si ces boulots étaient mieux payés ou si on remplaçait les bras par des machines ? En vérité, la fonction des immigrés est à la fois d’être exploités et de détruire la France de l’intérieur (comme c’est celle l’Europe de l’extérieur). Car la gaucherie est aussi individualiste et apatride que la droite mondialiste et capitaliste ! Elle n’invoque l’Homme que pour dissimuler à ses propres yeux la noirceur de son âme, vendre aux autres ses sinistres projets et trafiquer sans vergogne. Les hommes, elle s’en fout ! Les pauvres (français) qui sont les premiers à pâtir de l’immigration (emploi, salaire, logement, environnement social), elle s’en fout ! S’ils protestent, elle les fustige. Si la réalité contredit ses affirmations, elle la nie, elle la retourne ! Elle a sa conscience (et le pognon et les médias) pour elle et excommunie par la calomnie, au nom du bien décrété par elle, quiconque dit un mot de travers. De vrais philosophes !

Les piliers du jacobinisme étaient l’Egalité, la nation, le patriotisme, la souveraineté du peuple, la démocratie, la non-ingérence. Ce n’était là rien moins que les fondamentaux de gauche, de Robespierre jusqu’à Jean Jaurès. Si la Constituante avait fini par adopter le dernier (la non-ingérence), les Girondins, eux, s’assirent dessus. La République actuelle et les élites aussi bien de droite que soi-disant « de gauche » ont elles aussi adopté le principe de l’ingérence tous azimuts. Elles ont tellement fait pour la justice et la démocratie chez elles qu’elles s’autorisent à s’immiscer dans les affaires des autres peuples au nom de l’Humanité, de la civilisation, de la Liberté, de la Démocratie, etc. On leur donnerait le Bon Dieu sans confession ! Outre que cette politique est intrinsèquement de droite, que ce cynisme égale celui des Lumières, il est évident que celui qui intervient chez les autres (qui ne lui ont rien demandé) le fait parce qu’il est en position de force, parce qu’il est puissant et que, par conséquent, quels que soient les prétextes qu’il invoque, il agit dans ses seuls intérêts. Les prétextes, destinés à placer dans le camp du bien ceux qui y recourent et ceux qui les gobent, dépendent des époques, mais toujours ils désignent les Tartuffes et les crétins. Que peuvent d’ailleurs apporter aux autres peuples les traîtres à leur propre peuple ?

On pourrait continuer ainsi longtemps le parallèle entre les Lumières et la gaucherie qui s’en réclame. Rien de ce qu’elle propose ne répond aux critères de gauche et tout ce qu’elle fait s’avère être des cadeaux empoisonnés pour les hommes et les nations.  


Pour conclure, jouir tout de suite et le plus possible, sans entrave pour eux et à quelque prix que ce soit pour les autres, pour les pauvres en particulier, voilà quel était le ressort des Lumières ! Ils chahutaient les « grands », pour prendre leur place, mais méprisaient le peuple destiné, selon eux, à les servir. Ils dénonçaient à l’occasion de réels abus, mais proposaient, à leur avantage, des solutions pire encore. Ces hommes n’ont jamais mérité du peuple et de l’humanité ! Les droits du citoyen, le bien public, la souveraineté du peuple, la paix sociale, l’indépendance nationale, la justice, l’Egalité, la Liberté, la vertu, la patrie, la postérité… des mots dans leur bouche ! des foutaises dans leur esprit ! Les Lumières savaient écrire, mais suffit-il d’élever l’égoïsme, la mesquinerie, la fourberie, la cruauté et la trahison en doctrine pour être philosophe ? Leurs pareils leur décernent ce titre pour s’absoudre eux-mêmes ; les patriotes, les amis du peuple, les démocrates, les véritables humanistes le leur refusent et c’est contre eux qu’ils font la Révolution.

Philippe Landeux
17 août 2012

P.-S. : Le 13 août, est paru dans Riposte Laïque un article de Jean Pavée défendant Voltaire contre la charge bien-pensante lancée dans Le Point par Roger-Pol Droit. Tout tient dans la première phrase : « Que cache le réquisitoire contre Voltaire, si ce n’est la volonté de déconsidérer les Lumières, la République et la France ? » Que l’argumentaire de Roger-Pol Droit soit affligeant, et ses intentions, inavouables, est une chose ; mais que Voltaire mérite d’être défendu par des arguments tout aussi insignifiants en est une autre.

Voltaire et les Lumières n’ont jamais défendu le peuple. Leurs principes n’étaient ni démocratiques ni républicains. Leur chance fut de n’avoir pas vécu la Révolution qui, plus encore que leurs écrits, aurait révélé leur vrai visage. Ils auraient été des contre-révolutionnaires à la façon des Fayettistes ou des Girondins (tel Condorcet, ami de d’Alembert). Pourquoi les Français et la République devraient-ils se sentir concernés et déconsidérés quand leur prestige en prend un coup à mauvais escient et surtout quand la vérité perce enfin à leur sujet ? Au contraire ! Les fausses Lumières font de l’ombre aux vrais révolutionnaires. Démystifier les uns, c’est ressusciter les autres. La France, la République et la démocratie qui ne sont aujourd’hui que des fantômes ont tout à gagner à reconnaître les imposteurs et à redécouvrir les héros de la Révolution.

Entre un Voltaire qui déclare : « Ce monde-ci, il faut que j’en convienne, est composé de fripons, de fanatiques et d’imbéciles parmi lesquels il y a un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonne compagnie. Ce petit troupeau est riche, bien élevé, instruit, poli, il est comme la fleur du genre humain » et un Robespierre qui soutient que « Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse », lequel cautionne l’oligarchie ? lequel tend à la démocratie ? Dans toute cette affaire, le plus surprenant n’est pas que le système ait mis les Lumières sur un piédestal mais qu’un de ses thuriféraires renverse ses idoles. Quoique les nobles, en ébranlant le pouvoir royal, ont bien scié la branche sur laquelle ils étaient assis !

Une vraie république est nécessairement égalitaire et démocratique. Mais ce terme permet de mettre tout et n’importe quoi derrière. La République actuelle est, en réalité, monétaire (donc inégalitaire) et oligarchique, le vote populaire sans influence réelle ne servant qu’à légitimer l’oligarchie (riches et notables). Elle peut se réclamer des Lumières puisqu’elle en partage l’esprit. Mais si les Lumières débouchent sur la république oligarchique, ce n’est pas anti-républicain que de les rejeter comme le firent les révolutionnaires. Une république démocratique ne peut avoir les mêmes références que la république oligarchique. Mais comment passer de l’une à l’autre sans redécouvrir les principes de l’une, sans remettre en cause les dogmes de l’autre ?

Philippe Landeux

NOTES

(1) Le 17 mai 1792, alors que les Girondins — défenseurs de la haute bourgeoisie, républicains sous la monarchie et royalistes sous la République — poussaient à la guerre que désirait également la Cour et que Louis XVI déclara en effet, à l’Empereur d’Autriche, le 20 avril suivant, Robespierre qui s’était opposé de toutes ses forces à ce projet bien qu’il ne soit plus député, publia le premier numéro de son journal Le défenseur de la Constitution, dans lequel un article disait : « Est-ce dans les mots de république ou de monarchie que réside la solution du grand problème social ? Sont-ce les définitions inventées par les diplomates pour classer les diverses formes de gouvernement qui font le bonheur et le malheur des nations, ou la combinaison des lois et des institutions qui en constituent la véritable nature ? Toutes les constitutions politiques sont faites pour le peuple ; toutes celles où il est compté pour rien, ne sont que des attentats contre l’humanité ! Eh ! que m’importe que de prétendus patriotes me présentent la perspective prochaine d’ensanglanter la France, pour nous défaire de la royauté, si ce n’est pas la souveraineté nationale et l’égalité civile et politique qu’ils veulent établir sur ses débris ? Que m’importe qu’on s’élève contre les fautes de la cour, si loin de les réprimer, on ne cesse de les tolérer et de les encourager, pour en profiter ? Que m’importe que l’on reconnaisse, avec tout le monde, les vices de la constitution qui concernent l’étendue du pouvoir royal, si on anéantit le droit de pétition ; si on attente à la liberté individuelle, à celle même des opinions ; si on laisse déployer contre le peuple alarmé une barbarie qui contraste avec l’éternelle impunité des grands conspirateurs ;  si on ne cesse de poursuivre et de calomnier tous ceux qui, dans tous les tems, on défendu la cause de la nation contre les entreprises de la cour et de tous les partis ? » Deux mois plutôt, Robespierre avait déclaré aux Jacobins, qui avaient universellement applaudi : « Oui, messieurs, j’aime le caractère républicain ; je sais que c’est dans les républiques que se sont élevés toutes les grandes âmes, tous les sentiments nobles et généreux ; mais je crois qu’il nous convient dans ce moment de déclarer tout haut que nous sommes les amis de la constitution, jusqu’à ce que la volonté générale, éclairée par une plus mûre expérience, déclare qu’elle aspire à un bonheur plus grand. Je déclare moi, et je le fais au nom de la société qui ne se démentira pas, que je préfère l’individu que le hasard, la naissance, les circonstances nous ont donné pour roi, à tous les rois qu’on voudrait nous donner. »

Lisons encore cet autre article publié le 7 juin 1792, et l’on comprendra mieux pourquoi les ennemis du peuple se sont acharnés, depuis 200 ans, à ternir la mémoire de Robespierre, et pourquoi les communistes se fourvoient quand ils se revendiquent de lui : « Est-ce pour changer de joug qu’un grand peuple s’agite et brave tous les périls attachés à ces violentes secousses qui agitent les empires ? Quand il ébranle ou qu’il renverse le trône du despotisme, est-ce pour élever sur ses ruines la fortune et la puissance de quelques ambitieux ou d’une classe privilégiée ? Si les noms sont changés, et non les abus, si la forme du gouvernement est autre, mais non meilleure, si la servitude et l’oppression doivent être son éternel apanage, que lui importe un dictateur, un roi, un parlement, un sénat, des tribuns, des consuls ? […] Quiconque veut conserver des privilèges injustes, des distinctions incompatibles avec le bien général, quiconque veut attirer à lui une puissance nouvelle, aux dépens de la liberté publique, est également l’ennemi de la nation et de l’humanité. […] Depuis le boutiquier aisé jusqu’au superbe patricien, depuis l’avocat jusqu’à l’ancien duc et pair, presque tous semblent vouloir conserver le privilège de mépriser l’humanité sous le nom de peuple. Ils aiment mieux avoir des maîtres que de voir multiplier leurs égaux ; servir, pour opprimer en sous-ordre, leur paraît une plus belle destinée que la liberté partagée avec leurs concitoyens. Que leur importent et la dignité de l’homme, et la gloire de la patrie, et le bonheur des races futures ; que l’univers périsse, ou que le genre humain soit avili ou malheureux pendant la durée des siècles, pourvu qu’ils puissent être honorés sans vertus, illustres sans talents, et que chaque jour leurs richesses puissent croître avec leur corruption et avec la misère publique ! Qu’il [ le peuple ] juge entre nous et nos ennemis, qu’il juge entre l’humanité et ses oppresseurs. Tantôt ils feignent de croire que nous n’agitons que des questions abstraites, que de vains systèmes politiques ; comme si les premiers principes de la morale, et les plus chers intérêts des peuples n’étaient que des chimères absurdes et de frivoles sujets de dispute ; tantôt ils veulent persuader que la liberté est le bouleversement de la société entière ; ne les a-t-on pas vus, dès le commencement de cette révolution, chercher à effrayer tous les riches, par l’idée d’une loi agraire, absurde épouvantail, présenté à des hommes stupides par des hommes pervers ? Plus l’expérience a démenti cette extravagante imposture, plus ils se sont obstinés à la reproduire, comme si les défenseurs de la liberté étaient des insensés capables de concevoir un projet également dangereux, injuste et impraticable ; comme s’ils ignoraient que l’égalité des biens est essentiellement impossible dans la société civile ; qu’elle suppose nécessairement la communauté qui est encore plus visiblement chimérique parmi nous, comme s’il était un seul homme doué de quelque industrie dont l’intérêt personnel ne fût pas contrarié par ce projet extravagant. Nous voulons l’égalité des droits parce que sans elle, il n’est ni liberté, ni bonheur social. »

(2) Le but de la Révolution : « Quel est le but où nous tendons ? La jouissance paisible de la liberté et de l’égalité ; le règne de cette justice éternelle, dont les lois ont été gravées, non sur le marbre ou sur la pierre, mais dans les cœurs de tous les hommes, même dans celui de l’esclave qui les oublie, et du tyran qui les nie. Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable, c’est-à-dire, toutes les vertus et tous les miracles de la République, à tous les vices et à tous les ridicules de la monarchie. Nous voulons, en un mot, remplir les vœux de la nature, accomplir les destins de l’humanité, tenir les promesses de la philosophie, absoudre la providence du long règne du crime et de la tyrannie. Que la France, jadis illustre parmi les pays esclaves, éclipsant la gloire de tous les peuples libres qui ont existé, devienne le modèle des nations, l’effroi des oppresseurs, la consolation des opprimés, l’ornement de l’univers, et qu’en scellant notre ouvrage de notre sang, nous puissions voir briller au moins l’aurore de la félicité universelle… Voilà notre ambition, voilà notre but. » Discours de Robespierre sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention dans l’administration intérieure de la République, prononcé à la Convention le 5 février 1794 (17 pluviôse an II).

(3) Le 5 décembre 1792, aux Jacobins, Robespierre demanda le retrait du buste d’Helvétius qui ornait la salle, arguant qu’il « eut augmenté la foule des intrigants beaux esprits qui désolent aujourd’hui la patrie ». Mais c’est le 7 mai 1794 (18 floréal an II), dans son rapport sur les idées religieuses et morales, au terme duquel fut adopté le calendrier des fêtes décadaires et reconnue l’existence de l’Etre suprême, décret qui établissait une laïcité à l’américaine, que Robespierre dénonça ouvertement les Encyclopédistes, les Lumières et leurs émules : « Dès longtemps les observateurs éclairés pouvaient apercevoir quelques symptômes de la Révolution actuelle. Tous les événements importants y tendaient ; les causes mêmes des particuliers susceptibles de quelque éclat s'attachaient à une intrigue politique. Les hommes de lettres renommés, en vertu de leur influence sur l'opinion, commençaient à en obtenir quelqu'une dans les affaires. Les plus ambitieux avaient formé dès lors une espèce de coalition qui augmentait leur importance ; ils semblaient s'être partagés en deux sectes, dont l'une défendait bêtement le clergé et le despotisme. La plus puissante et la plus illustre était celle qui fut connue sous le nom d'encyclopédistes. Elle renfermait quelques hommes estimables et un plus grand nombre de charlatans ambitieux. Plusieurs de ces chefs étaient devenus des personnages considérables dans l'Etat : quiconque ignorerait son influence et sa politique, n'aurait pas une idée complète de la préface de notre Révolution. Cette secte, en matière politique, resta toujours au-dessous des droits du peuple : en matière de morale, elle alla beaucoup au-delà de la destruction des préjugés religieux. Ses coryphées déclamaient quelquefois contre le despotisme, et ils étaient pensionnés par les despotes ; ils faisaient tantôt des livres contre la Cour, et tantôt des dédicaces aux rois, des discours pour les courtisans, et des madrigaux pour les courtisanes ; ils étaient fiers dans leurs écrits, et rampants dans les anti-chambres. Cette secte propagea avec beaucoup de zèle l'opinion du matérialisme qui prévalut parmi les grands et parmi les beaux esprits. On lui doit en grande partie cette espèce de philosophie pratique qui, réduisant l'égoïsme en système, regarde la société humaine comme une guerre de ruse, le succès comme la règle du juste et de l'injuste, la probité comme une affaire de goût ou de bienséance, le monde comme le patrimoine des fripons adroits. J'ai dit que ses coryphées étaient ambitieux ; les agitations qui annonçaient un grand changement dans l'ordre politique des choses, avaient pu étendre leurs vues. On a remarqué que plusieurs d'entre eux avaient des liaisons intimes avec la maison d'Orléans, et la constitution anglaise était, suivant eux, le chef-d'œuvre de la politique et le maximum du bonheur social.
Parmi ceux qui, au temps dont je parle, se signalèrent dans la carrière des lettres et de la philosophie, un homme, par l'élévation de son âme et par la grandeur de son caractère, se montra digne du ministère de précepteur du genre humain. Il attaqua la tyrannie avec franchise ; il parla avec enthousiasme de la divinité ; son éloquence mâle et probe peignit en traits de flamme les charmes de la vertu, elle défendit ses dogmes consolateurs que la raison donne pour appui au cœur humain. La pureté de sa doctrine, puisée dans la nature et dans la haine profonde du vice, autant que son mépris invincible pour les sophistes intrigants qui usurpaient le nom de philosophes, lui attira la haine et la persécution de ses rivaux et de ses faux amis. Ah ! s'il avait été témoin de cette révolution dont il fut le précurseur, et qui l'a porté au Panthéon, qui peut douter que son âme généreuse eût embrassé avec transport la cause de la justice et de l'égalité ! Mais qu'ont fait pour elle ses lâches adversaires ? Ils ont combattu la Révolution, dès le moment qu'ils ont craint qu'elle n'élevât le peuple au-dessus de toutes les vanités particulières ; les uns ont employé leur esprit à frelater les principes républicains et à corrompre l'opinion publique ; ils se sont prostitués aux factions, et surtout au parti d'Orléans ; les autres se sont renfermés dans une lâche neutralité. Les hommes de lettre en général se sont déshonorés dans cette Révolution ; et à la honte éternelle de l'esprit, la raison du peuple en a fait seule tous les frais. »

(4) Beccaria : « Si donc je démontre que dans l’état ordinaire de la société, la mort d’un citoyen n’est ni utile ni nécessaire, j’aurais gagné la cause de l’humanité. Ce n’est pas l’intensité de la peine qui fait le plus grand effet sur l’esprit humain, mais sa durée. La mort d’un scélérat sera par cette raison un frein moins puissant du crime que le long et durable exemple d’un homme privé de sa liberté et devenu un animal de service, pour réparer par les travaux de toute sa vie le dommage qu’il a fait à la société. L’intensité de la peine d’un esclavage perpétuel a tout ce qu’il faut pour détourner du crime l’esprit le plus déterminé aussi bien que la peine de mort. Beaucoup d’hommes envisagent la mort d’un œil ferme et tranquille, les uns par fanatisme, les autres par cette vanité qui nous accompagne au-delà du tombeau, mais le fanatisme et la vanité abandonnent le criminel dans les chaînes, sous les coups et dans une cage de fer, et le désespoir ne terminera pas ses maux mais les commence. » (Des délits et des peines, texte original, 1766)

(5) Voltaire et la torture : « Tous les hommes s’élèvent contre les tortures qu’on fait souffrir aux accusés dont on veut arracher l’aveu. La loi ne les a pas encore condamnés et on leur inflige, dans l’incertitude où l’on est de leur crime, un supplice beaucoup plus affreux que la mort qu’on leur donne quand on est certain qu’ils la méritent. “Quoi [Couard ?] ! J’ignore encore si tu es innocent. Il faudra que je te tourmente pour m’éclairer. Et si tu es innocent, je n’expierai point envers toi ces cent mille maux que je t’ai fait souffrir au lieu d’un seul que je te préparais.” Chacun frisonne à son idée. Réservez au moins cette cruauté pour les scélérats avérés qui auront assassiné un père de famille ou le père de la patrie. »

(6) Le mendiant selon l’Encyclopédie : « C’est un gueux ou vagabond de profession qui demande l’aumône par oisiveté et par fainéantise au lieu de gagner sa vie par le travail. Tel est l’effet de l’habitude d’une grande misère que l’état de mendiant et de vagabond attache les hommes qui ont la lâcheté de l’embrasser. C’est par cette raison que ce métier, école du vol, se multiplie et se perpétue de père en fils. Séparons les familles. Le châtiment devient d’autant plus nécessaire à leur égard que leur exemple est contagieux. Quant aux vagabonds de profession, on a des travaux utiles dans les colonies où on peut employer leurs bras à bon marché. »
(6) Piarron de Chamousset et les colonies : « Deux mille nègres, autant de négresses avec leurs négrillons et leurs négrites suffiraient pour les commencements de cette colonie qui serait d’abord composée de tout ce que les hôpitaux de ce royaume peuvent avoir d’enfants à leur charge et de quelques compagnies d’invalides pour contenir les nègres et les mendiants exportés. »

(8) Piarron de Chamousset et les enfants : « Sans parent, sans soutien que celui qu’un sage gouvernement leur procure, ils [les enfants] ne tiennent à rien, ils n’ont rien à perdre. La mort même pourrait-elle paraître redoutable à de pareils hommes que rien ne semble attacher à la vie et que l’on pourrait familiariser de bonne heure avec le danger en les destinant à devenir soldats ? Il ne doit pas être difficile de faire regarder la mort et les dangers avec indifférence à des gens que l’on élèvera dans ces sentiments et qui n’en seront pas distraits par une tendresse réciproque ou par une liaison de parenté. N’ayant point pour eux une tendresse aveugle telle que souvent ils ont pour leurs enfants, ces paysans ne leur inspireront pas le désir de se conserver que chaque homme n’a peut-être que trop et qui ne tend qu’à faire naître la peur quand la raison et les principes ne le règlent pas. »

(9) Le peuple et l’élite selon Voltaire : « Ce monde-ci, il faut que j’en convienne, est composé de fripons, de fanatiques et d’imbéciles parmi lesquels il y a un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonne compagnie. Ce petit troupeau est riche, bien élevé, instruit, poli, il est comme la fleur du genre humain. C’est pour lui que les plaisirs honnêtes sont faits ; c’est pour lui que les plus grands hommes ont travaillé. » De son côté, l’article « Philosophe » de l’Encyclopédie portait : « La raison est à l’égard du philosophe ce que la grâce est au chrétien. La grâce détermine le chrétien à agir, et la raison détermine le philosophe. Les autres hommes sont emportés par leurs passions sans que les actions qu’ils font soient précédées de la réflexion. C sont des hommes qui marchent dans les ténèbres au lieu que le philosophe, dans ses passions mêmes, n’agit qu’après réflexion. Il marche la nuit mais il est précédé d’un flambeau. Le philosophe forme ses principes sur une infinité d’observation particulières, alors que le peuple adopte le principe sans penser aux observations qui l’ont produit ; il croit que la maxime existe pour ainsi dire par elle-même, mais le philosophe prend la maxime à sa source ; il en examine l’origine, il en connaît la propre valeur et n’en fait que l’usage qu’il convient. »

(10) Le peuple selon Voltaire : « Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple que vous croyez digne d’être instruit. J’entends par peuple la populace qui n’a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s’instruire. Ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants. Si vous aviez comme moi une terre et si vous aviez des charrues, vous seriez de mon avis. Ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire, c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes. On doit prêcher la vertu au plus bas peuple. Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. »

(11) Voltaire et les fêtes de village : « Forcez les hommes au travail, vous les rendrez honnêtes gens. On sait assez que ce n’est pas à la campagne que se commettent les grands crimes, excepté, peut-être, quand il y a trop de fêtes qui forcent l’homme à l’oisiveté et le conduisent à la débauche. »
 
(12) Le dimanche selon l’Encyclopédie : « Si on accordait pour tous les dimanches la liberté de travail l’après-midi, ce serait une œuvre de charité bien favorable à tant de familles pauvres. A l’égard de ceux mêmes qui ne sont pas pauvres, ils n’iraient pas au cabaret dépenser, au grand préjudice de leur famille, une partie de ce qu’ils ont gagné dans la semaine ; ils ne s’enivreraient pas, ils ne se querelleraient pas ; ils éviteraient ainsi tous les maux que causent l’oisiveté et la cessation d’un travail innocent, utile pour eux et pour l’état. Ne peut-on pas proposer, dans le même esprit, d’employer quelques heures de ce saint jour pour procurer à tous les villages et hameaux certaines commodités qui leur manquent : un puit, une fontaine, un abreuvoir, une laverie, et surtout pour rendre les chemins beaucoup plus aisés qu’on ne les trouve d’ordinaire dans les campagnes éloignées. En effet, quoique les grandes routes soient en bon état presque partout dans le royaume, il reste encore plusieurs chemins de traverse où il y aurait beaucoup à refaire et dont la réparation serait toujours très utile au peuple. »

(13) Définition de Représentant, selon l’Encyclopédie : « Pour maintenir le concert qui doit toujours subsister entre le souverain et leur peuple, pour mettre les uns et les autres à couvert des attentats des mauvais citoyens, rien ne serait plus avantageux qu’une constitution qui permettrait à chaque ordre de citoyens de se faire représenter, de parler dans les assemblée qui ont le bien général pour objet. Ces assemblées, pour être utiles et justes, devraient être composées de ceux que leurs possessions rendent citoyens, que leur état et leurs lumières mettent à portée de connaître les intérêts de la nation et les besoins des peuples. En un mot, c’est la propriété qui fait le citoyen. Tout homme qui possède dans l’état est intéressé au bien de l’état, et quel que soit le rang que des convention particulières lui assignent, c’est toujours comme propriétaire, c’est en raison de ses propriétés, de ses possessions, qu’il doit parler ou qu’il acquiert le droit de se faire représenter. »

(14) Déclaration des droits, de Robespierre, adoptée par les Jacobins le 21 avril 1793 :
« Les représentants du peuple Français réunis en convention nationale, reconnaissant que les lois humaines qui ne découlent point des lois éternelles de la justice, ne sont que des attentats de l’ignorance et du despotisme contre l’humanité ; convaincus que l’oubli et le mépris des droits naturels de l’homme sont les seules causes des crimes et des malheurs du monde, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, ces droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens, pouvant comparer sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer et avilir par la tyrannie; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur, le magistrat la règle de ses devoirs, le législateur l’objet de sa mission. En conséquence, la convention nationale proclame, à la face de l’univers et sous les yeux du législateur immortel, la déclaration suivante des droits de l’homme et du citoyen.

» ARTICLE Premier — Le but de toute association politique est le maintien des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, et le développement de toutes ses facultés.
» ART. 2 — Les principaux droits de l’homme sont ceux de pourvoir à la conservation de l’existence et la liberté.
» ART. 3 — Ces droits appartiennent également à tous les hommes, quelle que soit la différence de leurs forces physiques et morales. L’égalité des droits est établie par la nature ; la société, loin d’y porter atteinte, ne fait que la garantir contre l’abus de la force qui la rend illusoire.
» ART. 4 — La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme, d’exercer à son gré toutes ses facultés ; elle a la justice pour règle, les droits d’autrui pour bornes, la nature pour principe, et la loi pour sauvegarde.
» ART. 5 — Le droit de s’assembler paisiblement, le droit de manifester ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, sont des conséquences si nécessaires du principe de la liberté de l’homme, que la nécessité de les énoncer suppose ou la présence, ou le souvenir récent du despotisme.
» ART. 6 — La propriété est le droit qu’a chaque citoyen de jouir et de disposer à son gré de la portion de bien qui lui est garantie par la loi.
» ART. 7 — Le droit de propriété est borné comme tous les autres par l’obligation de respecter les droits d’autrui.
» ART. 8 — Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l’existence, ni à la propriété de nos semblables.
» ART. 9 — Tout trafic qui viole ce principe est essentiellement illicite et immoral.
» ART. 10 — La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.
» ART. 11 — Les secours indispensables à celui qui manque du nécessaire, sont une dette de celui qui possède le superflu. Il appartient à la loi de déterminer la manière dont cette dette doit être acquittée.
» ART. 12 — Les citoyens, dont les revenus n’excèdent point ce qui est nécessaire à leur subsistance, sont dispensés de contribuer aux dépenses publiques ; les autres doivent les supporter progressivement selon l’étendue de leur fortune. [Article supprimé, par crainte que cette disposition ne donne des arguments aux partisans du suffrage censitaire.]
» ART. 13 — La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens.
» ART. 14 — Le peuple est le souverain ; le gouvernement est son ouvrage et sa propriété ; les fonctionnaires publics sont ses commis. Le peuple peut, quand il lui plaît, changer son gouvernement et révoquer ses mandataires.
» ART. 15 — La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté du peuple.
» ART. 16 — La loi doit être égale pour tous.
» ART. 17 — La loi ne peut défendre que ce qui est nuisible à la société ; elle ne peut ordonner que ce qui lui est utile.
» ART. 18 — Toute loi qui viole les droits imprescriptibles de l’homme, est essentiellement injuste et tyrannique ; elle n’est point une loi.
» ART. 19 — Dans tout état libre, la loi doit surtout défendre la liberté publique et individuelle contre l’autorité de ceux qui gouvernent. Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse.
» ART. 20 — Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier ; mais le vœu qu’elle exprime doit être respecté comme le vœu d’une portion du peuple, qui doit concourir à former la volonté générale. Chaque section du souverain assemblé doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté ; elle est essentiellement indépendante de toutes les autorités constituées, et maîtresse de régler sa police et ses délibérations.
» ART. 21 — Tous les citoyens sont admissibles à toutes les fonctions publiques, sans aucune autre distinction que celle des vertus et des talents, sans aucun autre titre que la confiance du peuple.
» ART. 22 — Tous les citoyens ont un droit égal de concourir à la nomination des mandataires du peuple et à la formation de la loi.
» ART. 23 — Pour que ces droits ne soient point illusoires et l’égalité chimérique, la société doit salarier les fonctionnaires publics, et faire en sorte que les citoyens qui vivent de leur travail, puissent assister aux assemblées publiques où la loi les appelle, sans compromettre leur existence ni celle de leur famille.
» ART. 24 — Tout citoyen doit obéir religieusement aux magistrats et aux agents du gouvernement, lorsqu’ils sont les organes ou les exécuteurs de la loi.
» ART. 25 — Mais tout acte contre la liberté, contre la sûreté ou contre la propriété d’un homme, exercé par qui que ce soit, même au nom de la loi, hors des cas déterminés par elle et des formes qu’elle prescrit, est arbitraire et nul ; le respect même de la loi défend de s’y soumettre ; et si on veut l’exécuter par la violence, il est permis de le repousser par la force.
» ART. 26 — Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité publique appartient à tout individu. Ceux à qui elles sont adressées, doivent statuer sur les points qui en font l’objet ; mais ils ne peuvent jamais ni en interdire, ni en restreindre, ni en condamner l’exercice.
» ART. 27 — La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme et du citoyen.
» ART. 28 — Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre du corps social, lorsque le corps social est opprimé.
» ART. 29 — Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
» ART. 30 — Quand la garantie sociale manque à un citoyen, il rentre dans le droit naturel de défendre lui-même tous ses droits.
» ART. 31 — Dans l’un et l’autre cas, assujettir à des formes légales la résistance à l’oppression, est le dernier raffinement de la tyrannie.
» ART. 32 — Les fonctions publiques ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs publics.
» ART. 33 — Les délits des mandataires du peuple doivent être sévèrement et facilement punis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
» ART. 34 — Le peuple a le droit de connaître toutes les opérations de ses mandataires ; ils doivent lui rendre un compte fidèle de leur gestion, et subir son jugement avec respect.
» ART. 35 — Les hommes de tous les pays sont frères, et les différents peuples doivent s’entraider selon leur pouvoir comme les citoyens du même état.
» ART. 36 — Celui qui opprime une seule nation se déclare l’ennemi de toutes.
» ART. 37 — Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l’homme, doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et comme des brigands rebelles.
» ART. 38 — Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre qui est le genre humain, et contre le législateur de l’univers qui est la nature. »
 
(15) Exemple des mots que nos « élites » se gardent bien de mettre sous les yeux du peuple : « Peuple, souviens-toi que si, dans la République, la justice ne règne pas avec un empire absolu, et si ce mot ne signifie pas l'amour de l'égalité et de la patrie, la liberté n'est qu'un vain nom. Peuple, toi que l'on craint, que l'on flatte et que l'on méprise ; toi, souverain reconnu qu'on traite toujours en esclave, souviens-toi que partout où la justice ne règne pas, ce sont les passions des magistrats, et que le peuple a changé de chaînes et non de destinées. Souviens-toi qu'il existe dans ton sein une ligue de fripons qui lutte contre la vertu publique, qui a plus d'influence que toi-même sur tes propres affaires, et que, loin de sacrifier cette poignée de fripons à ton bonheur, tes ennemis veulent te sacrifier à cette poignée de fripons, auteurs de tous nos maux, et seuls obstacles à la prospérité publique. Sache que tout homme qui s'élèvera pour défendre la cause et la morale publique sera accablé d'avanies et proscrit par les fripons ; sache que tout ami de la liberté sera toujours placé entre un devoir et une calomnie ; que ceux qui ne pourront être accusés d'avoir trahi seront accusés d'ambition ; que l'influence de la probité et des principes sera comparée à la force de la tyrannie et à la violence des factions ; que ta confiance et ton estime seront des titres de proscription pour tous tes amis ; que les cris du patriotisme opprimé seront appelés des cris de sédition, et que, n'osant t'attaquer toi-même en masse, on te proscrira en détail dans la personne de tous les bons citoyens, jusqu'à ce que les ambitieux aient organisé leur tyrannie. Tel est l'empire des tyrans armés contre nous : telle est l'influence de leur ligue avec tous les hommes corrompus, toujours portés à les servir. Ainsi donc, les scélérats nous imposent la loi de trahir le peuple, à peine d'être appelés dictateurs. Souscrirons-nous à cette loi ? Non : défendons le peuple, au risque d'en être estimés ; qu'ils courent à l'échafaud par la route du crime, et nous par celle de la vertu. » Robespierre, dernier discours, 26 juillet 1794 (8 thermidor an II).
 
(16) Le terme « gaucherie » désigne les partis qui se disent actuellement « de gauche » et qui tous, à l’instar du patronat,  sont immigrationnistes, anti-nation, anti-démocratiques, anti-populaires, anti-sociaux (sous le masque du sociétal et de l’ingérence humanitaire), donc de facto « de droite ». Si tous les dupes de la gaucherie sont des gauchistes en pensée ou en action, l’élite de ces partis, qui se revendique des Lumières, est depuis longtemps appelée « gauche caviar ».

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02:07 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (26) |  Facebook | |  Imprimer |

Commentaires

Excellent article qui me réconcilie si je puis dire avec Robespierre et va surtout me faire pencher sur sa vie!

Écrit par : Gérard Brazon | lundi, 20 août 2012

Bonjour,

J'ai lu votre article avec beaucoup d'intérêt.

Je vous rejoins totalement sur le fait que les dites "lumières" ne sont pas ce qu'elles prétendent être (fait qui est d'ailleurs loin d'être évident pour tout le monde).

Cependant c'est sur la suite que je m'éloigne un peu de votre analyse.

En effet, si je vous ai bien compris, votre propos est de dire que les "lumières" sont en fait une imposture de l'objectif révolutionnaire qui, lui, aurait été louable, et il y aurait donc en fait des "bons" et des "mauvais" révolutionnaires et c.

Pour ma part je penserais plutôt que l'objectif révolutionnaire lui même qui est une imposture et une aberration.

Concernant l'imposture, je vous ferai l'économie d'un exposé sur la théorie, appelée par ses détracteurs, du "complot", qui présente le rôle de la secte maçonnique dans le processus révolutionnaire. Je me doute que vous êtes déjà informé en la matière.

J'aimerais donc connaître votre opinion sur le rôle des loges maçonniques, car s'il y a, comme je le pense, complot cela invalide l'hypothèse de l'existence du "bon" révolutionnaire.

Concernant l'aberration:

Le principe "d'égalité" me parait aberrant car il n'existe pas, à la base, dans la nature, d'égalité entre les êtres humains. Il y a des plus forts, des plus faibles, des plus intelligents, des moins intelligents. Donc vouloir décréter l'égalité pour tous les "citoyens" est une bonne intention mais une gravissime erreur (erreur qu'on retrouve d'ailleurs dans la gestion de l'immigration). On peut au mieux fabriquer des groupes de personnes de niveaux voisins.

De cette erreur "égalitaire" découle l'aberration du principe "démocratique".

En effet de l'égalité des citoyens on passe à celle de leurs droits puis on se retrouve à l'égalité du droit de vote entre les citoyens (si chère au dogme démocratique).

Mais trouvez vous vraiment logique d'accorder le même crédit de vote au citoyen dont le niveau de culture et connaissance se limite à "secret story" et à quelqu'un comme par exemple Alain Soral (en dépit de mes réserves à son égard ;) ). Vous mêmes qui êtes capable d'écrire de tels articles, pensez vous réellement que votre jugement (car le vote est bien une affaire de jugement) n'a pas très largement plus de valeur que celui d'un décérébré de la télé-réalité ? Pour ma part je frémis à l'idée que de tels débiles puissent valoir des voix à des élections.

Et je ne parle pas des manipulations médiatiques...

Donc qu'on appelle ça "lumières" ou autre chose, l'idée de départ consistant à vouloir "donner le pouvoir au peuple" est pour moi de toute façon mauvaise. Et je pense que si le peuple avait réellement le pouvoir ( ce qui n'est assurément pas le cas, la dessus on est d'accord) la situation serait probablement encore pire que ce qu'elle est (c'est tout dire!!!).

Et d'ailleurs être démocrate n'est ce pas considérer que la majorité à raison ? Or vous en conviendrez, si c'est le cas cela signifie que nous deux avons forcément tort puisque nous appartenons à des opinions minoritaires.

Écrit par : LaFranceAuRoy | jeudi, 06 septembre 2012

Bonjour à vous
Et merci pour l’intérêt que vous portez à mon blog et pour ce commentaire développé.
Maintenant, pour vous répondre, je ne dis pas que les Lumières ne sont pas ce qu’elles prétendaient être, mais qu’elles n’étaient pas ce que l’on dit qu’elles étaient. Le problème n’est pas tant qu’elles se soient glorifiées elles-mêmes, mais que l’on continue à les glorifier.

Je ne dis pas non plus qu’elles auraient fait de mauvais révolutionnaires, mais qu’elles n’avaient rien de révolutionnaire et que leurs émules furent, sous la révolution, des contre-révolutionnaires. Il n’y a pas de bons ou mauvais révolutionnaires. On est révolutionnaire ou on ne l’est pas.

Quant à votre opinion sur le « projet » des révolutionnaires, vous le rejetez mais j’ai l’impression que vous ne le connaissez pas, sinon mal ou très approximativement. Avez-vous jamais lu un discours de Robespierre ? Comme je vous le démontrerai plus loin, ce n’est pas tant les idées des révolutionnaires que vous rejetez mais celles que vous vous faites à leur sujet. Jugez sur pièce au lieu de préjuger !

Sur le rôle de la franc-maçonnerie dans la Révolution, je crois qu’il est très exagéré par ceux qui veulent à tout prix discréditer la Révolution, les révolutionnaires et la République (de l’époque). Cet objectif dit assez d’où vient le coup. Mais, pour être sérieux, je dirais que la franc-maçonnerie a joué un rôle au début mais que très vite les franc-maçons ont été dépassés et se sont eux-mêmes divisés. Alors, le fait d’avoir été franc-maçon avant la Révolution ne signifie pas que les révolutionnaires dans ce cas ont agi en tant que tels pendant. Vous savez, par exemple, que Philippe d’Orléans était le grand maître du Grand Orient de France. Il est passé à la guillotine. Un autre exemple : Robespierre, le leader des révolutionnaires, n’était pas franc-maçon alors que Couthon, son ami et collègue au Comité, l’avait été. Maintenant, encore une fois, je ne suis pas un spécialiste de la question, mais je ne m’étonne pas que les spécialistes de la Révolution ne fassent que très peu mention de la franc-maçonnerie à cette époque (1789-1794).

Vous dites que « Le principe "d'égalité" me parait aberrant car il n'existe pas, à la base, dans la nature, d'égalité entre les êtres humains. ». En fait, c’est cette phrase, que l’on entend tout le temps, qui est aberrante. Les droits concernent des citoyens qui, précisément, forment une société pour échapper à l’état de nature. Par ailleurs, il n’y a de droits que dans l’Egalité, puisqu’ils sont le fruit des devoirs, des mêmes devoirs (car il y a nécessairement réciprocité), que les citoyens remplissent les uns envers les autres. Egaux en devoirs, les citoyens sont aussi égaux en droits. (Je ne dis pas que c’est ce qui est, mais que c’est ce qui devrait être.) On ne peut donc pas parler de l’Egalité, qui fait référence à un contexte, social en l’occurrence, et renvoyer dans un même temps à un autre contexte, l’état de nature. Les hommes sont naturellement différents, mais doivent être égaux (en devoirs et en droits) en tant que citoyens. L’Egalité ne signifie pas que les citoyens sont de clones en tant qu’individus. Cette notion n’est absurde que si l’on mélange tout, si l’on met sur le même plan des choses distinctes par nature.

Je vous accorde que peu de gens maîtrisent le concept d’Egalité, que certains le rejettent pour cette raison, tandis que d’autres l’adoptent mais le dénaturent et tombent dans l’égalitarisme. Je m’arrête ici. Mais je vous invite à lire l’article « EGALITE & EGALITARISME » qui traite précisément de ce sujet.

http://philippelandeux.hautetfort.com/archive/2011/07/05/egalite-egalitarisme.html

Lisez peut-être aussi : "PRINCIPES UNIVERSELS DE L’ORDRE SOCIAL OU LES BASES DE LA SOCIETE A USAGE UNIVERSEL".

http://philippelandeux.hautetfort.com/1-principes-de-l-ordre-social/

Je serais curieux, une fois que vous aurez lu ces textes, de savoir si l'Egalité selon moi ressemble à l'idée que vous en avez maintenant.

Cordialement,

Écrit par : Philippe Landeux | jeudi, 06 septembre 2012

Merci pour votre réponse.

Il m'est difficile d'argumenter mon propos en détail sur un simple commentaire, et d'ailleurs je n'ai pas les capacités d'auteur nécessaires pour produire une réponse du niveau de vos articles, donc ma réponse paraitra forcément sommaire.

Il est évident que sur ce sujet nos opinions resterons divergents car je connaissais malgré tout déjà l'ensemble des "notions" issues des articles que vous m'avez recommandé.

Concernant le point particulier de ma critique du principe d'égalité, c'est d'abord le fait (incontestable) qu'il conduise de facto au choix de la démocratie (ce que vous confirmez au n°66 § VII de "principes de l'ordre social") qui me pose problème, et ensuite le fait qu'à l'intérieur de cette démocratie on se retrouve avec une égalité de voix entre chaque citoyen.

J'ai en effet acquis la conviction que le système démocratique est un mauvais système, et ça malgré l'acharnement de l'idéologie dominante à nous l'imposer comme modèle idéal (ce qui est d'ailleurs suspect quand on sait qui contrôle l'idéologie dominante).

Pour moi l'application réelle et honnête de la démocratie, c'est à dire "le pouvoir par le peuple" ne peut que conduire à la catastrophe du fait de l'incompétence globale de la majorité de ceux qui constituent le peuple. Il me paraît incontestable que la plupart des individus n'ont pas les capacités nécessaires à la compréhension des rouages de gestion d'un pays, ni le temps pour les acquérir. C'est pourquoi les démocraties peuvent être et ne sont que représentatives et pas participatives. Quand elles s'essayent à vouloir être participatives ,par ex référendum Maastricht, elles restent au final représentatives car comme personne n'a lu le traité la plupart de la population se contente de voter comme son "représentant politique".

En conséquence pour être réellement applicable la démocratie doit être obligatoirement détournée de la réelle consultation du peuple, donc de son principe de base.

En revanche elle constitue un excellent moyen pour diviser la population par des querelles d'opinion de vote, diviser pour mieux régner, et elle permet surtout aux dirigeants de décharger la responsabilité sur peuple puisque c'est lui qui a le pouvoir.

Pour moi l'idéal démocratico-républicain est une magnifique supercherie qui permet d'imposer la domination en faisant croire aux dominés qu'ils ont le pouvoir de décision et que si ça ne marche pas c'est forcément de la faute du voisin qui a "mal" voté.

Le but de la Révolution était selon moi uniquement de permettre à certaines personnes qui n'avaient pas le pouvoir de le prendre à ceux qui l'avaient, et c'est en tout cas son résultat.

On peut évidement discourir sur la part d'influence de la maçonnerie mais le fait reste que les rois chrétiens et l'église catholique ont été déchus justement au profit des judéo-maçonniques. De puis 1789 tous les postes important sont sous contrôle maçonnique et les épurations dans leur rangs (philippe "égalité" , bonaparte) ne sont que des exécutions nécessaires à un moment donné pour éviter le naufrage du système, tout comme les changements de républiques.

Le fait est que dans le paysage politique français actuel il n'y a que des juifs et des franc-maçons, jusqu'au sein même du FN, que notre président actuel et son prédécesseurs sont juifs, et qu'on ne peut pas regarder un média sans tomber sur un juif.

En conclusion, entre un système qui a fait ses preuves, une démocratie "dévoyée" qui a fait les siennes mais dans le négatif et une démocratie "idéale" qui ne les a pas faites, mon choix est fait.

P.S Concernant Robespierre , il n'était effectivement pas franc-maçon mais cela ne signifie pas qu'il n'est pas pu être allié, et par ailleurs certains maçons prétendent (il existe un ouvrage maçonnique sur le sujet) qu'il allait le devenir ,ce qui certes n'est pas une assurance de vérité absolue mais qui prouve qu'il n'était pas un adversaire de la maçonnerie. Or en matière de maçonnerie, j'estime qu'il n'y a pas de neutralité possible pour un politicien, soit on est avec , soit on est contre tout comme on ne peut pas être neutre avec la mafia. Enfin il peut aussi avoir été manipulé.

Écrit par : LaFranceAuRoy | vendredi, 07 septembre 2012

Bonjour,

Je remarque tout d’abord que vous rejetez l’idée de démocratie mais sans proposer autre chose. Je me doute que vous êtes pour la royauté, mais un roi n’est pas un système à lui tout seul. Il doit y avoir un système derrière lui, en dessous plus exactement. Comment voyez-vous ce système ? J’ai bien peur que ce que vous proposez ne ressemble fort à ce qui est déjà en place ! Car nous ne sommes pas en démocratie mais en oligarchie ploutocratique. Ressusciter en plus l’ « aristocratie », qui n’a en plus aucune légitimité, et le système serait encore pire.

Il n’y a pas cinquante solutions : soit le pouvoir est détenu illégitimement par une minorité, et c’est une oligarchie, soit il est détenu réellement par l’ensemble des citoyens (nationaux), et c’est la démocratie. Si vous rejetez l’un, vous prônez nécessairement l’autre. Comme vous n’avez pas été explicite, je ne peux ni comparer vos conceptions aux miennes ni les critiquer comme vous le faites. Je peux néanmoins signaler ce qui, dans vos critiques, est infondé selon moi.

Vous oubliez de signaler plusieurs choses. Si effectivement la démocratie est une conséquence de l’Egalité, l’Egalité est impossible dans un système monétaire. Quand je parle de démocratie, c’est donc dans le cadre d’un système non-monétaire (la Cité). Ensuite, la démocratie ne se réduit pas au droit de vote ; elle suppose l’implication potentielle ou obligatoire des citoyens dans toutes les fonctions exercées au nom de peuple. Enfin, quand le peuple est consulté, il est normal que tous les citoyens votent. Mais les textes sur lesquels ils votent n’ont pas été élaborés par le peuple réuni. Ceci implique une forme de délégation (différents modes de désignation possibles), mais les délégués ne sont pas les « représentants du peuple », ils ne sont que ses instruments.

Vous négligez en outre le fait que des consultations populaires dans le cadre d’un semblant de démocratie sont biaisées par la lobotomisation en œuvre de longue date. 2005 fut une exception et une heureuse surprise. Sinon, il ne faut guère s’étonner qu’un régime tenu par l’oligarchie manipule à sa guise les opinions. Un peuple qui ne serait plus sous l’emprise d’une minorité, qui serait dans des situations crées par lui, qui vivrait sous des lois votées par lui, qui connaîtrait et jouirait de ses droits, qui serait même armé pour les défendre, ne ressemblerait en rien au lamentable troupeau que nous avons sous les yeux. On ne peut pas attribuer à la démocratie, donc au peuple, les problèmes que nous connaissons aujourd’hui, alors qu’il n’a jamais été consulté sur rien, que même les élections ne sont qu’une blague. Contrairement à ce que vous dites, les pays qui s’approchent le plus de la démocratie se portent beaucoup mieux que les autres.

Voir cette vidéo : http://www.dailymotion.com/video/xkswv1_franck-abed-recoit-yvan-blot_news

Je le répète, ce que nous avons sous les yeux, n’est pas et ne peut pas être une démocratie quoi qu’en dise l’oligarchie, étant évident qu’elle soutient ce mensonge pour duper les masses sur son propre compte. Critiquer la notion de démocratie d’après les observations du système actuel est un non-sens. C’est comme disserter sur un pays que l’on n’a jamais visité.

En disant que le système représentatif est démocratique vous ne faites que valider les mensonges de l’oligarchie. Or, il me semble que la première chose à faire, quand on veut renverser un système, quand du moins on le conteste, c’est de ne plus se laisser abuser par les mots qu’il emploie et le sens qu’il leur donne.

« En revanche elle constitue un excellent moyen pour diviser la population par des querelles d'opinion de vote, diviser pour mieux régner, et elle permet surtout aux dirigeants de décharger la responsabilité sur peuple puisque c'est lui qui a le pouvoir. » Je ne vois pas bien où vous voulez en venir. Croyez-vous que, quel que soit le régime, le peuple puisse être toujours unanime ? Même s’il n’est pas consulté, les citoyens n’en pensent pas moins et leurs opinions divergent. Cette division est dans la nature des choses, pas dans la démocratie en particulier. Maintenant, vous avez raison sur le fait qu’invoquer la démocratie permet aux dirigeants de faire ce qu’ils veulent en prétendant qu’ils font la volonté du peuple.

Peu importe, au fond, qui compose l’oligarchie. La seule façon de la contrer, c’est de rendre le pouvoir au peuple, c’est que le peuple ait toujours le dernier mot dans les affaires tranchées en son nom.

Enfin, pardonnez-moi si je ne partage pas votre opinion sur la monarchie, même si je ne suis pas un détracteur hystérique. Elle a fait son temps. Elle avait aussi ses faiblesses. La preuve, elle n’est plus. Il faut arrêter d’idéaliser un régime que l’on n’a pas connu, bien qu’il existe encore dans d’autres pays minés par les mêmes problèmes que nous.

P.S. : Franchement, je suis convaincu que toutes ces histoires de franc-maçons sur Robespierre ne sont que des foutaises. Un homme de sa trempe n’était pas manipulé. Par qui l’aurait-il été si ce n’est par des insectes comparés à lui ? Quant à sa ligne, lisez ses discours, comparez-les à celui des franc-maçons d’hier et d’aujourd’hui. Soyez logique : si les franc-maçons étaient tout puissants, pourquoi Robespierre a-t-il été exécuté s’il était sur leur ligne ? Si la puissance de la franc-maçonnerie, sous la Révolution, est un mythe, pourquoi Robespierre qui n’était pas franc-maçon et qui n’avait pas besoin de l’être pour avoir de l’autorité au moins morale, pourquoi, dis-je, Robespierre aurait-il voulu le devenir alors que son histoire atteste son indépendance d’esprit ? La conclusion est soit que la franc-maçonnerie était puissante et que Robespierre n’était pas sur sa ligne, soit que Robespierre était dans la ligne de la franc-maçonnerie qui n’était pas alors aussi puissante qu’on le dit. Enfin, si les franc-maçons d’aujourd’hui sont dans la ligne de Robespierre, pourquoi ce dernier est-il si méconnu, si dénigré, si occulté ? Les vrais révolutionnaires n’ont pas une rue à Paris quand tous les traîtres et les pourris ont des avenues, des ponts, des places !

Écrit par : Philippe Landeux | vendredi, 07 septembre 2012

Effectivement pour moi la démocratie est de toute façon un mauvais principe, même correctement appliquée, mais en aucun cas mon propos est de prétendre que le système actuel correspond à une démocratie.

Vous estimez que les pays qui appliquent le mieux la démocratie sont ceux qui se portent le mieux. Déjà je ne suis pas sur qu'il en existe beaucoup qui l'appliquent réellement, peut-être la Suisse et l'Islande mais ces pays sont des exceptions d'homogénéité démographique et ont un nombre d'habitants beaucoup plus faible que la France, or plus le nombre de "votant" diminue et plus l'homogénéité augmente, plus l'application de la démocratie devient viable.

Donc pour moi l'existence de cas d'exception ne prouve pas que le système démocratique soit applicable d'une façon générale. L'existence d'exceptions positives n'est pas suffisante pour invalider le caractère négatif d'un principe car toute règle à ses exceptions. D'ailleurs la plupart des "démocraties" existantes sont plus proche de la ploutocratie que du modèle idéal.

Je pense effectivement que la royauté est un meilleur principe, mais pas les monarchies parlementaires. Il est vrai que les monarchies auxquelles vous faites allusion ne se portent pas mieux que notre démocratie mais elles ne sont en fait que des démocraties déguisées en monarchies et n'ont rien à voir avec celles de St Louis ou Louis XVI.Les monarchies parlementaires sont juste des avatars de la Révolution.

Vous me dites que j'idéalise une période que je n'ai pas connu. D'abord je n'idéalise pas, tout système à ses défauts, je pense juste qu'il est meilleur que celui que vous défendez. Certes je ne l'ai pas connu mais vous non plus n'avez pas connu de vraie démocratie puisque vous reconnaissez vous mêmes que celles de la France ont été dévoyées. En revanche il est indéniable que la royauté a grandi la France alors que la Révolution a marqué le début de son déclin.

L'exemple de la Libye est d'ailleurs un exemple récent des dégâts qu'on peu faire en renversant un régime non-démocratique pour soi-disant instaurer une démocratie.

Là où je suis le plus en désaccord avec votre propos c'est lorsque vous dites que peu importe qui compose l'oligarchie et que ce qui compte c'est de rendre le pouvoir au peuple. Je pense au contraire que le problème EST JUSTEMENT le fait que l'oligarchie soit apatride anti-chrétiens (et surtout anti-catholiques),anti-français, anti-nation, et d'une façon générale anti tout ce qui n'est pas talmudique. Donner plus de pouvoir au peuple ferait encore plus de dégâts , ce qu'il faut ce sont de vrais dirigeants qui aient un attachement charnel avec leur pays, autant que nos dirigeants ont un attachement charnel avec Israël et leur fratrie talmudique.

Concernant Robespierre je n'ai aucune certitude concernant ses collusion avec la maçonnerie (ce sont eux qui s'en vantent), le fait d'être éliminé par une mafia ne suffit pas à constituer un gage d'honnêteté, et quoi qu'il en soit, en tant que révolutionnaire il porte en lui LA RESPONSABILITE de la mort de la famille royale (ainsi que le massacre des chouans et des lyonnais) et indirectement de la présence au pouvoir de toute cette racaille qui nous gouverne.

En conclusion, "Liberté", "Egalité", "Fraternité" , "Laïcité",être "Républicain" tout ça constitue les fondements du dogme de l'oligarchie talmudo-maçonnique, ils en ont plein la bouche, de MELENCHON à SARKOZY et même MPLP s'y est mise, alors il faut abattre tout ça, tout comme vous abattez les "Lumières".

Écrit par : LaFranceAuRoy | vendredi, 07 septembre 2012

Si on passe sur le côté technique et a priori impossible d’une restauration (qui en voudra et la mettra en œuvre ? qui sera roi alors même que les royalistes se déchirent à ce sujet ?), je vois d’autres contradictions dans votre raisonnement, c’est-à-dire dans votre défiance à l’égard du peuple.

Soit le roi s’appuie sur le peuple et est l’instrument de sa volonté, soit il n’est que la figure de proue de l’oligarchie, ce qui ne change fondamentalement rien par rapport à aujourd’hui, soit il s’appuie sur un appareil coercitif et c’est une dictature. Je vous accorde qu’il est des contextes où une dictature peut être nécessaire. Il reste que ce régime liberticide, porte ouverte à la corruption, devient vite impopulaire et tyrannique. De plus, rien ne garantit que le dictateur, libre d’agir à sa guise, agira dans l’intérêt de la nation. Les dirigeants vertueux sont des exceptions éphémères. On ne peut pas fonder un système, avec l’idée qu’il sera bon, sur de telles incertitudes. Ce fut d’ailleurs l’erreur de de Gaulle qui a façonné la République à sa mesure, oubliant que ses successeurs n’auraient pas sa dimension.

Le changement ne peut donc être heureux que dans le premier cas de figure, celui où le roi s’appuie sur le peuple et est l’instrument de sa volonté. Dans ce cas, il s’agit d’une démocratie avec à sa tête un monarque. Ce système est concevable dans un pays de tradition monarchique (Robespierre l’admettait) mais me paraît impossible à instaurer dans un pays qui a rompu depuis longtemps avec ces traditions. On retombe sur le problème que je soulevais d’entrée, à savoir qui sera roi, comment sera-t-il nommé, etc. Pour occuper le trône légitimement, le roi doit être élu ou plébiscité, sous peine d’être exposé à une légitime contestation. Si vous rejetez ce principe, votre système est d’avance condamné. Ensuite, un roi est par définition en poste à vie. Or tout change avec le temps, les hommes et les choses. Même s’il a été porté au trône par le peuple, un roi peut décevoir à la longue (à tort ou à raison) et le peuple peut vouloir en changer (même si ce n’est pas possible d’un point de vue légal parce que cela n’a pas de sens vis-à-vis d’un roi). La seule façon de ne pas en arriver là, est que le roi soit l’instrument du peuple, que ses actes et décisions d’ordre public soient validés par le peuple. Sans quoi, faute de plier, le système sera tôt ou tard brisé. Se pose enfin le problème de la succession. L’hérédité semble le système le plus commode, mais elle expose aux problèmes que j’ai indiqués. La meilleur solution semble donc être l’élection. Mais alors, pourquoi envisager un mandat à vie sachant que les individus changent et que l’opinion publique varie ? Mais si le mandat n’est plus à vie, il ne s’agit plus d’élire un roi mais un président. Ainsi, autant j’admets la nécessité d’un chef, autant l’idée d’un roi ne me paraît pas pertinente.

Je reprends maintenant vos réflexions dans l’ordre.

Je pensais effectivement à la Suisse et à l’Islande, à la première surtout. Vous avez raison de dire qu’ils présentent l’avantage d’être homogènes démographiquement. Mais la France ne le serait-elle pas aussi si les Français avaient été consultés dès le départ et s’ils avaient pu s’exprimer en permanence sur l’immigration que l’oligarchie lui a imposée ? Car vous admettrez quand même que ce n’est pas le peuple français qui a organisé l’invasion de son pays, même si la propagande a fini par le convertir au suicide collectif.

Vous semblez dire, également, que la démocratie n’est envisageable que dans de petits pays. Or je vous ai dit qu’elle n’était réellement possible quand dans un système non-monétaire. Quel rapport, me direz-vous ? Réfléchissez ! Si l’accès au marché ne nécessite plus de monnaie, mais est conféré par des statuts, les individus (citoyens), les entreprises, les collectivités peuvent y accéder librement sans dépendre de personne. Les petites communes ne dépendent pas des subventions des grandes, les départements ne dépendent pas des subventions de l’Etat. Le concept de subventions et d’asservissement par l’argent n’existe plus ! La nation est cimentée par des lois générales communes mais toutes ses composantes sans quasiment indépendantes. La vie politique locale renaît, ce qui la ramène à une dimension humaine, bien que les communes fassent partie d’un ensemble beaucoup plus vaste. La démocratie n’est donc pas incompatible avec de grands pays.

Maintenant, si vous avez lu tous mes textes, vous savez que je ne préconise pas la Révolution (Egalité et démocratie) dans les conditions actuelles. L’urgence est de sauver la France. Pas besoin, sans doute, de vous faire un dessin !

« En revanche il est indéniable que la royauté a grandi la France alors que la Révolution a marqué le début de son déclin. » Excusez-moi, mais ceci est le genre de propos simplistes qui flattent les royalistes mais n’avancent à rien. Sous quels rapports la France était-elle grande avant la Révolution, petite après ? On peut aussi bien trouver des exemples que des contre-exemples. Faut-il d’ailleurs rappeler que la France, sauf brefs intermèdes, a été en monarchie jusqu’en 1870 ? Ensuite, ce fut la république oligarchique pour laquelle je n’ai aucune sympathie. Il faut néanmoins reconnaître que les temps étaient alors complètement différents, que le progrès technique a exercé sur les choses une force que même les monarchies alentours ont subie.

« Là où je suis le plus en désaccord avec votre propos c'est lorsque vous dites que peu importe qui compose l'oligarchie ». Bien que je sois d’accord avec les remarques que vous faites par la suite sur la nécessité de liens charnels entre des dirigeants et leur pays, il me semble vous ne saisissez pas mon propos. Dans la démocratie telle que je la conçois (toute autre forme de régime n’en étant pas une à mes yeux), le pouvoir est détenu in fine par le peuple, grâce à des pratiques et des institutions qui n’existent pas aujourd’hui. Les dirigeants ne peuvent gouverner en allant à l’encontre de sa volonté. Ce ne sont que des instruments incapables de nuire et qui sont chassés et punis s’ils essayent. Ils doivent marcher droit de gré ou de force. Voilà pourquoi il importe peu de savoir qui occupe tel poste ! Voilà comment déjouer l’oligarchie actuelle !

Robespierre « porte en lui LA RESPONSABILITE de la mort de la famille royale (ainsi que le massacre des chouans et des lyonnais) et indirectement de la présence au pouvoir de toute cette racaille qui nous gouverne. »

Pour ma part, je ne pleure pas sur un roi et une reine parjures et traîtres qui se sont perdus tous seuls. Mais il est exagéré de mettre leur mort sur le compte de Robespierre seul. Il est de plus injuste de lui attribuer la mort de la « famille royale » alors qu’il a essayé de sauver la sœur du roi (Mme Elysabeth) et que le dauphin est mort après lui.

Je mets sous vos yeux un article du journal royaliste « Correspondance politique » au sujet de la séance des Jacobins du 21 novembre 1793 : « Desfieux, commis banqueroutier de Bordeaux, juif, marchand de tabac à Paris, et garçon de tripôt, Dubuisson auteur dramatique, et le comte de Proli agioteur vagabond, ont été renvoyés par Robespierre de la Société des Jacobins ; mais celui-ci n’a pas fait attention que par là, il les obligeait à se jetter dans un autre parti qui le culbutera un jour, en lui repprochant la grande puissance qu’il exerce aujourd'huy, comme il a fait lui-même de son ami Petion. On est d’autant plus allarmé de prévoir cette époque, que c’est peut-être à l’influence de Robespierre que tient aujourd’huy la conservation du reste de la Famille royale. Hébert voulait les sacrifier. Robespierre seul a eu le courage de dire que ce meurtre serait impolitique. »

Sur les Chouans et les Vendéens, Robespierre n’est là encore pour rien ni dans le déclenchement de la guerre ni dans sa répression. Les causes de la guerre à l’Ouest se trouvent dans les politiques auxquelles Robespierre n’avait cessé de s’opposer. Quand il entra au Comité de salut public (fin juillet), la guerre faisait déjà rage depuis 5 mois (début mars). En tant que membre du Comité, il ne s’occupa pas de la guerre intérieure ou extérieure ; son domaine était la politique générale.

Au sujet des Lyonnais, il est notoire que Couthon, l’ami de Robespierre, fit preuve d’une grande modération dans leur répression et que Robespierre se brouilla avec Fouché qui les avait faits mitrailler.

En 1793, la France sombra dans une guerre civile fomentée de longue date par les Girondins et soutenue par l’Etranger. Que pouvait faire les gouvernants d’alors si ce n’est faire face, comme le fait aujourd’hui Bachar El-Assad en Syrie ? Il était normal, légitime et inévitable qu’ils envoient des troupes pour étouffer ces rebellions, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’ils sont coupables des atrocités que certains ont pu s’autoriser sur place. D’après vous, pourquoi les représentants en mission qui se comportèrent en sanguinaires (Carrier, Fouché, Collot, Fréron, Barras, etc.) ou en pourris (Tallien, Javogues, Bernard, etc.), souvent les deux à la fois, furent-ils les ennemis de Robespierre ?

Ce qui m’amène à votre dernière remarque que je trouve particulièrement osée : Robespierre serait indirectement responsable « de la présence au pouvoir de toute cette racaille qui nous gouverne ». Qu’est-ce à dire ? Robespierre était et serait encore l’ennemi de l’oligarchie, appelez-là comme vous voulez. Il est même mort de la combattre ! Dans ce sens, il est effectivement responsable indirectement de son triomphe, puisqu’il n’a pas réussi à s’y opposer. Mais je ne vois pas bien en quoi cela constitue pour lui une souillure ! Je ne vois pas bien non plus ce qu’il aurait du faire pour ne pas encourir de reproche ! Je ne vois pas, surtout, qui peu échapper à un tel reproche avec un pareil raisonnement ! Louis XVI qui n’a pas pu empêcher la Révolution est lui aussi indirectement responsable de tout ce qui est arrivé après lui !

Enfin, il ne faut pas rejeter les mots dévoyés par les ennemis du peuple, il faut leur redonner du sens. Justice, droit, citoyen, sont aussi des mots à la mode… faut-il pour autant y renoncer ? La novlangue est un piège à double tranchant. Si on l’adopte, on ne peut plus penser correctement. Si on rejette les mots eux-mêmes, on ne peut plus s’exprimer de manière compréhensive.

Ouffffffff !

Écrit par : Philippe Landeux | samedi, 08 septembre 2012

Effectivement sur cette divergence d'opinion démocratie/royauté nous ne pourrons tomber d'accord puisque, en gros, vous reprochez à la royauté ce que j'y trouve de positif et moi je reproche à la démocratie ce que vous y trouvez de positif (je schématise un peu mais sur l'ensemble c'est à peu près ça), comme par exemple le principe de transmission héréditaire qui est justement, de mon point de vue, un des avantages essentiels de la royauté car c'est ce qui crée l'attachement charnel du souverain à son pays et qui enlève la notion d'ambition personnelle à vouloir "devenir" le dirigeant.

Concernant le déclin depuis 1789 vous citez la monarchie post- révolutionnaire, mais celle-ci n'en était pas une puisque le roi était un USURPATEUR (fils d'un franc-maçon régicide), donc un "crypto-républicain", la branche des Orléans est une branche pourrie qui faute d'avoir la légitimité dans le sang a, à la place, l'arrivisme.

Quand je disais que Robespierre portait en lui la responsabilité du régicide et du massacre des chouans je ne voulais pas dire directement mais du fait de sa complicité dans la chute de l'ancien régime. On ne peut pas à la fois être un "révolutionnaire" et en même temps se dédouaner des évènements liés à la Révolution!

Je ne sais pas ce qu'il ferait aujourd'hui s'il était en vie mais puisqu'on est dans les conjectures, reconnaissez quand même que si la royauté existait encore, la France serait toujours catholique et non sous le joug du judaïsme ! Et c'est quand même bien la Révolution qui est responsable de la chute de la royauté catholique?

Je ne comprends pas bien, vous voulez combattre l'oligarchie mais sans l'identifier? Comment peut on vouloir combattre un ennemi et juger inutile de savoir qui il est? Comment pourrez vous alors distinguer vos alliés de vos ennemis? D'autant plus que l'ennemi est maître en l'art de l'infiltration!(ex le FN avec ALLIOT, COLARD, LE DOUGUET = Talmudo- maçonniques, http://www.youtube.com/watch?v=2_h26eW1pp4)

Vous êtes contre la présence de l'islam en France (et là on est d'accord) ,mais d'abord l'islam n'est pas venu en France tout seul et ensuite ça ne vous gène pas que la France soit à la botte des talmudo-maçonniques et d'Israël?

Outre le fait que les concepts de démocratie, égalité, laïcité me paraissent vaseux, il me paraît difficile de combattre un ennemi tout effectuant la promotion des mêmes concepts que lui.

Il est vrai malheureusement que le problème du souverain se pose (faute en est aux révolutionnaires qui ont bien achever leur travail de destruction) mais ce n'est pas pour autant qu'on doive prêter allégeance aux concepts la "République"!

Quant au peuple j'en fait parti puisque je n'ai aucun ancêtre noble et ce n'est pas pour autant que je le juge apte à détenir le pouvoir. Que je sache dans une armée les officiers ne consultent pas les hommes du rang et dans les entreprises les pdg ne demandent pas leur avis aux salariés et dans le cas contraire ça serait un sacré foutoir.

Voici 2 liens:

http://www.dailymotion.com/video/xipusp_connaitre-l-ennemi-ses-methodes-sa-tactique-ses-buts-14-mai-2011-par-philippe-ploncard-d-assac_news

http://www.youtube.com/watch?v=u2Iib_UXs_Y&feature=share


Honneur aux rois catholiques de la Reconquista.

Écrit par : LaFranceAuRoy | samedi, 08 septembre 2012

Avant toute chose, sachez que c’est un réel plaisir de discuter avec vous. Malgré nos divergences, vous n’êtes pas si loin du républicain indécrottable que je suis, n’en déplaise aux gauchistes qui ne savent plus à quel saint se vouer (Ils s’accrochent à Mélenchon, c’est dire s’ils sont tombés bas !). J’ai d’ailleurs beaucoup de royalistes dans mon entourage et, si nous ne sommes pas d’accord sur la question de savoir qui doit occuper la première place, nous sommes tous réunis par l’amour de la France. Je m’étonne quand même que des royalistes oublient le contenu social de la monarchie qui n’est pas sans rappeler la ligne républicaine révolutionnaire. Car, à bien y regarder, les révolutionnaires (Robespierre) ont plus lutté contre la bourgeoisie pour conserver les droits que le peuple avaient sous la monarchie avant les Lumières qu’autre chose !

Sur la question de l’hérédité, remarquez que j’ai fait ressortir son inconvénient majeur sans parler de ses avantages. Je conçois comme vous l’intérêt d’une transmission de pouvoir par le sang qui évite l’élection et la discorde. Mais, outre que ce mode de transmission ne confère aucune réelle légitimité aux successeurs, il suffit de regarder l’histoire pour en voir les limites et les inconvénients. Le roi peut ne pas avoir d’héritiers directs. Les héritiers potentiels peuvent se déchirer ou être contestés. L’héritier officiel peut être incapable. Tout ceci sans même aborder la question fondamentale de sa légitimité. Je n’arrive pas à comprendre comment les royalistes arrivent à concevoir qu’un individu non élu par le peuple puisse prétendre à une quelconque légitimité vis-à-vis de lui ! Le droit divin est une fiction par définition (les voix de Dieu sont impénétrables) qui en impose aux bigots mais qui est sans effet sur les athées et les hommes de principes.

Quand je dis que la France fut une monarchie jusqu’en 1870, je comprends aussi, comme rois, les Napoléon I et III. La monarchie se définit par un pouvoir personnel à vie (en théorie). Tout monarque est, par définition, à l’origine, un usurpateur. Régner sur un peuple sans jamais avoir été mandaté par le peuple à cette fin, même en ayant été plébiscité à une époque, est en soit une usurpation ! Un roi n’est légitime que par la volonté du peuple et tant que dure cette approbation. Tout le reste est du sophisme.

« On ne peut pas à la fois être un "révolutionnaire" et en même temps se dédouaner des évènements liés à la Révolution! » Bien sûr que si ! Tous les contemporains d’une époque ne sont pas coupables de ce qu’elle a engendré ! Par exemple, vous savez sans doute que la monarchie est tombée à cause de la guerre. Or qui a voulu cette guerre ? Les Girondins et la Cour (le roi). Qui s’y est opposé ? Les vrais révolutionnaires (Robespierre, Marat, Billaud-Varenne, etc.). Faut-il donc attribuer aux révolutionnaires les conséquences d’une guerre déclarée malgré eux pour, inversement, « dédouaner » ceux qui l’ont voulue et en furent les premières victimes ? Dois-je rappeler que la Constituante a remis sur le trône Louis XVI qui s’était enfui pour montrer que la Révolution n’était pas anti-monarchiste ? Mais, me direz-vous, si les Constituants n’étaient pas contre le roi, les révolutionnaires l’étaient ! Hé bien ! pas du tout ! Relisez la note 1 du texte ci-dessus et vous verrez que les révolutionnaires n’ont renversé Louis XVI qu’en désespoir de cause.

« Et c'est quand même bien la Révolution qui est responsable de la chute de la royauté catholique ? » Non, le premier responsable, fut Louis XVI lui-même ! Quand on parle de « responsabilité », il faut remonter à la cause première. La Révolution, quel que soit la sens de ce terme, n’a jamais eu à ses débuts l’intention de renverser la monarchie. C’est la guerre voulue par le roi, afin de la perdre, qui a obligé les révolutionnaires à la renverser.

« Comment peut-on vouloir combattre un ennemi et juger inutile de savoir qui il est ? » Je sais très bien qui il est. Mais on ne combat pas un ennemi avec de gros sabots ! La surprise est une facteur déterminant dans l’art de la guerre.

« Outre le fait que les concepts de démocratie, égalité, laïcité me paraissent vaseux, il me paraît difficile de combattre un ennemi tout en faisant la promotion des mêmes concepts que lui. » Vous confondez « mots » et « concepts » ! Je ne crois pas que mes concepts soient ceux de l’oligarchie même si elle utilise les mots qui les recouvrent ! « Démocratie, égalité, laïcité » n’ont pas dans ma bouche le même sens que dans les leurs !

« Il est vrai malheureusement que le problème du souverain se pose (faute en est aux révolutionnaires qui ont bien achever leur travail de destruction) mais ce n'est pas pour autant qu'on doive prêter allégeance aux concepts de la "République"! » Monarchie, république, on s’en fout ! (voir, encore, la note 1) Ce qu’il importe est d’abord de sauver la France, ensuite de trouver le système politique le plus cohérent, le plus juste, le plus durable. Pour ma part, je vous dis que la seule constante dans une société, c’est le peuple ; que la seule source de légitimité de tout pouvoir exercé au nom du peuple, c’est le peuple lui-même.

« Quant au peuple j'en fait parti puisque je n'ai aucun ancêtre noble et ce n'est pas pour autant que je le juge apte à détenir le pouvoir. » Vous confondez « détenir le pouvoir » et « exercer ou occuper le pouvoir ». Les fonctions dirigeantes ne peuvent être occupées par le peuple, mais seulement par des individus. Il appartient néanmoins au peuple de dire s’il est d’accord ou non avec les directions que l’on veut lui faire prendre. Croyez-vous qu’un système qui agit sans égard pour la volonté du peuple, donc dans l’intérêt à court terme d’une oligarchie, soit juste et durable ? Pour moi, un tel système (nous l’avons sous les yeux) est voué à la faillite.

« Que je sache dans une armée les officiers ne consultent pas les hommes du rang et dans les entreprises les pdg ne demandent pas leur avis aux salariés et dans le cas contraire ça serait un sacré foutoir. » Je ne sais pas quel âge vous avez, mais, croyez-moi, les supérieurs seraient souvent bien inspirés de consulter leurs subalternes qui connaissent mieux le terrain. Croyez-vous qu’un ministre pistonné et multifonction soit compétent dans le domaine qui relève de son attribution ? En supposant que ce soit le « foutoir », cela ne vaut-il pas mieux que la délocalisation, la fermeture et le chômage pour tout le monde ? J’ai du mal à comprendre comment vous pouvez d’un côté dénoncer l’oligarchie apatride, d’un autre placer en ses mains le destin des citoyens et de la nation, car, c’est bien connu, l’oligarchie, privatise les profits mais nationalise les pertes ! ! !

Écrit par : Philippe Landeux | dimanche, 09 septembre 2012

A mon tour de vous préciser que si je discute avec vous c'est bien que j'y trouve un intérêt au delà de certaines de nos divergences. Car de toute façon, dès lors que j'estime me trouver face à quelqu'un étant de flagrante mauvaise foi ou aux idées confuses, je déserte rapidement le terrain (comme par exemple lors de mon passage sur le forum ER).

Cela étant dit je pense que sur l'opposition démocratie/royauté nous ne tomberons pas d'accord dans la mesure où, de mon point de vue, la démocratie reste un mythe théorique qui ne peut qu'aboutir inexorablement à la crypto-dictature que nous connaissons. Votre jugement de la monarchie reste très opposé du mien, pas tant sur l'analyse purement théorique, mais plus sur l'analyse de sa concrétisation. Pour être clair je pense la royauté est un système plus performant dans son application que dans son analyse théorique alors que pour la démocratie c'est plutôt l'inverse.

En revanche nous sommes d'accord sur le fait que les royautés françaises (les vraies, pas les post-1789) possédaient une composante démocratique, à l'échelon local et entre petits groupes d'individus, dans des domaines où ces individus avaient la compétence pour juger.
De plus, il ne faut pas mélanger "droit de donner son avis" et "pouvoir de décision", et je ne conteste en aucun cas l'intérêt pour une autorité de consulter l'avis des personnes sous ses ordres ( Il existait aussi "les doléances").

Donc la question n'est pas de remettre en cause la consultation du peuple mais de savoir en fixer les justes modalités et les justes limites. Or pour moi les système monarchiques pré-89 me paraissent offrir un meilleur compromis que le système démocratique.

Le problème de notre débat est que nous comparons un modèle ayant concrètement existé, et dont on peut évaluer les avantages mais aussi les défauts (car il en a incontestablement ), à un modèle qui, selon vous, aurait échoué non pas du fait qu'il est mauvais sur le principe, mais parce qu'il aurait été détourné de son essence (hypothèse qui se défend mais qui reste une hypothèse). Donc finalement cette comparaison reste au stade de la vision de l'esprit et en conséquence je ne pense pas que, ni vous ni moi, ne puissions être assurés de détenir la bonne solution.

Disons que, entre un système qui a moins bien marché que l'ancien, mais qui aurait (peut-être) pu mieux marcher que lui, et l'ancien système lui-même , je privilégie plutôt le choix de l'ancien système.

Concernant les origines de la "révolution", disons que je suis dans la ligne des propos de Monsieur PLONCARD D'ASSAC (cf le lien vidéo que j'avais mis en bas de mon précédent commentaire) et donc je pense qu'elle est le fait d'un complot maçonnique s'appuyant sur la trahison d'une certaine aristocratie et sur l'erreur d'appréciation du Roi et de la Reine, qui n'ont pas su identifier correctement leurs ennemis.

Quant à "la surprise" je n'y crois pas trop. L'ennemi est très performant dans tout ce qui concerne "l'intelligence" (au sens militaire du terme) et je pense que nous aurons malheureusement toujours un coup de retard dans ce domaine. A mon avis seul l'attaque frontale peut s'avérer efficace, reste à rassembler suffisamment de "troupes" par l'information et la pédagogie.

Écrit par : LaFranceAuRoy | mardi, 11 septembre 2012

P.S. Une royauté avec un souverain français et catholique n'est pas justement comparable à une oligarchie apatride

Écrit par : LaFranceAuRoy | mardi, 11 septembre 2012

En regardant, la vidéo de Ploncard (excellente), le passage sur le mondialisme (république universelle) m'a fait pensé à une intervention de Robespierre, le 12 décembre 1793, aux Jacobins contre Anacharsis Clootz, autoproclamé Orateur du genre humain. Je vous la livre et vous laisse en tirer les conclusions qui s'imposent.

« Pouvons-nous regarder comme patriote un baron allemand ? Pouvons-nous regarder comme sans-culotte un homme qui a plus de cent mille livres de rente ? Pouvons-nous croire républicain l’homme qui ne vit qu’avec les banquiers [Vandenyver], les contre-révolutionnaires ennemis de la France ? non, Citoyens, mettons-nous en garde contre les étrangers qui veulent paraître plus patriotes que les Français eux-mêmes. Cloots, tu passes ta vie avec nos ennemis, avec les agens et les espions des puissances étrangères ; comme eux, tu es un traître qu’il faut surveiller. Citoyens, Cloots vient de tout vous expliquer ; il connaît les Vandenyver, et les connaissait pour des contre-révolutionnaires. Il vous assure qu’il a cessé de les voir, mais c’est encore là une fourberie de Prussien. Pourquoi donc, Cloots, si tu connaissais les Vandenyver pour des contre-révolutionnaires, es-tu venu solliciter leur élargissement au Comité de sûreté générale : parle, qu’as-tu à répondre.
« Mais ces inculpations sont peu de choses, quand il est question de M. Cloots. Ses trahisons tiennent à un système mieux ourdi. Citoyens, vous l’avez vu tantôt aux pieds du tyran et de la Cour, tantôt aux genoux du peuple... Lorsqu’une faction liberticide dominait au milieu de nous, lorsque les chefs tenaient les rênes du gouvernement, Cloots embrassa le parti de Brissot et de Dumouriez. Lorsque ces derniers servaient les puissances étrangères, et nous faisaient déclarer la guerre, le prussien Cloots appuyait leurs opinions avec frénésie ; il faisait des dons patriotiques, vantait les généraux, et voulait qu’on attaquât l’Univers... Sa conduite ne lui en attira pas moins le mépris de la faction. L’amour-propre lui fit publier un pamphlet intitulé "Ni Marat ni Roland". Il y donnait un soufflet à ce dernier, mais il en donnait un plus grand à la Montagne.
« J’accuse Cloots d’avoir augmenté le nombre des partisans du fédéralisme. Ses opinions extravagantes, son obstination à parler d’une République universelle, à inspirer la rage des conquêtes, pouvaient produire le même effet que les déclamations et les écrits séditieux de Brissot et de Lanjuinais. Et comment Cloots pouvait-il s’intéresser à l’unité de la République, aux intérêts de la France ; dédaignant le titre de citoyen français, il ne voulait que celui de citoyen du monde. Eh ! s’il eût été bon Français, eût-il voulu que nous tentassions la conquête de l’Univers ? Eût-il voulu que nous fissions un département français du Monomotapa ? Eût-il voulu que nous déclarassions la guerre à toute la terre et à tous les élémens ? [...]
« Il est une troisième crise dont M. Cloots pourra se vanter, mais ce ne sera que devant des imbecilles ou des fripons... Je veux parler du mouvement contre le culte, mouvement qui, mûri par le temps et la raison, eût pu devenir excellent, mais dont la violence pouvait entraîner les plus grands malheurs, et qu’on doit attribuer aux calculs de l’aristocratie... Gobel, dont vous connaissez tous la conduite politique, était du nombre de ces prêtres qui se plaignaient de la réduction de leurs traitemens, et dont l’ambition voulait ressusciter l’hydre du ci-devant clergé... Et cependant nous avons vu cet évêque changer subitement de ton, de langage et d’habit, se présenter à la barre de la Convention nationale, et nous offrir ses lettres de prêtrise. Eh ! Cloots, nous connaissons tes visites et tes complots nocturnes. Nous savons que, couvert des ombres de la nuit, tu as préparé avec l’évêque Gobel cette mascarade philosophique. Tu prévoyais les suites funestes que peuvent avoir de semblables démarches ; par cela même, elles n’en plaisaient que davantage à nos ennemis.
« Cloots croyait sans doute que les vrais amis du peuple avaient pris le change et étaient dupes de ces mascarades. Il vint se targuer au Comité de ce bel exploit... " Mais, lui dis-je, vous nous avez dit dernièrement qu’il fallait entrer dans les Pays-Bas, leur rendre l’indépendance, et traiter les habitans comme des frères... Pourquoi donc cherchez-vous à nous aliéner les Belges en heurtant des préjugés auxquels vous les savez fortement attachés ? ... — Oh ! oh ! répondit-il, le mal était déjà fait... On nous a mille fois traités d’impies. — Oui, mais il n’y avait pas de faits " (Cloots pâlit, n’osa pas répondre et sortit). Citoyens, regarderez-vous comme patriote un étranger qui veut être plus démocrate que les Français et qu’on voit tantôt au Marais, tantôt au-dessus de la Montagne ? car jamais Cloots ne fut à la Montagne ; il fut toujours au-dessous ou au-dessus. Jamais il ne fut le défenseur du peuple français mais celui du genre humain.
« Citoyens, je vous prie de faire une réflexion : quand nous avons décrété des lois rigoureuses contre les nobles, Cloots a été excepté ; quand nous avons décrété l’arrestation des étrangers, Cloots a encore été excepté ; que dis-je excepté ! dans ce moment-là même, Cloots fut élu président des jacobins [le 9 novembre, jusqu’au 30] : donc, par une conséquence infaillible, le parti de l’étranger domine au milieu des Jacobins. »

Écrit par : Philippe Landeux | mercredi, 12 septembre 2012

En vous lisant, je me demande si vous savez de quoi je parle ? Je ne défends pas un système que d’autres auraient échoué à mettre en œuvre, mais d’un système totalement nouveau dans sa globalité, bien qu’il en rappelle d’autres dans ses éléments pris en détail. Voici le lien vers un schéma explicatif.

http://philippelandeux.hautetfort.com/archive/2011/10/15/organisation-politique-de-la-cite.html

Ceci est à compléter avec le schéma des fonctions citoyennes, qui sont à la fois le droit et le devoir des citoyens nationaux :

http://philippelandeux.hautetfort.com/archive/2011/10/17/les-fonctions-citoyennes-dans-la-cite.html

Vous semblez oublier que, pour moi, la Révolution doit être d’ordre économique avant d’être politique. Le préalable à toute chose est l’adoption d’un moyen d’échange autre que la monnaie. Tant que l’on néglige cet aspect des choses, on comprend de travers mes théories. J’ajoute qu’en s’attaquant à Largent, on est certain d’atteindre en même temps tous les ennemis du peuple et de la nation, aussi bien ceux auxquels vous pensez que ceux qui ne vous préoccupent pas.

Je suis bien certain qu’en discutant des détails d’un système politique, nous serions assez d’accord. Le problème, c’est que vous parlez de la monarchie en réduisant le système à la personne du roi. Je vous ai dit pourquoi un retour à la royauté n’est, selon moi, ni probable ni pertinent, même si je conçois qu’elle ait quelques avantages. Je pourrais donc, à la limite, accepter l’idée d’un roi à la place d’un président. Mais ce n’est là que le sommet de l’édifice, la figure de proue. Tout le système dépend en réalité de ce que l’on met derrière ou en dessous. Pour moi, ce que vous dites relève de l’anecdotique… j’attends la consistance.

Je vais allé voir votre lien. (J’ai vu la seconde vidéo qui est assez longue.) Je ne dis pas que la franc-maçonnerie n’a pas comploté comme à son habitude avant la Révolution, mais que son influence durant la Révolution (jusqu’à la mort de Robespierre) est allée en déclinant et que les grands révolutionnaires en étaient affranchis.

Écrit par : Philippe Landeux | mercredi, 12 septembre 2012

Je veux bien admettre que Robespierre fut animé de bonnes intentions mais ça n'exclut pas forcément le fait qu'il ait pu être dans l'erreur. Je pense qu'il aurait été mieux inspiré de choisir l'autre camp que celui qu'il a choisit et que finalement il a payé cette erreur de choix.

Vous admettez que la maçonnerie ait comploté pour amener la révolution mais vous estimez que sont influence aurait décliné durant celle-ci.
Sur quoi vous basez vous pour affirmer cela ?
A quand situez vous le début de son retour aux commandes du pouvoir?

J'avoue avoir beaucoup de mal à discerner ce qui n'est ou n'est pas maçonnique dans la révolution donc afin que j'y vois plus clair je vais vous soumettre certains points qui sont le fait de la maçonnerie:

1)La déclaration des droits de l'homme, sur laquelle est apposé l'emblème de la maçonnerie : Triangle + oeil(en haut)
(et on peut aussi remarquer sa présentation sous forme des tables de la loi mosaïques)

http://www.youtube.com/watch?v=lXEkMNJNH80&feature=player_embedded#!

2) le concept de laïcité créé dans les loges (pour combattre le catholicisme)

http://www.oitar.info/index.php/les-valeurs-de-la-franc-maconnerie.html

3) "Liberté, Egalité, Fraternité" devise faisant partie de "l'acclamation" du Rite Ecossais

http://www.ledifice.net/7055-5.html

4) la Marseillaise (Rouget de l'Isle = franc-maçon de la loge "Les frères discrets")

5) Le drapeau tricolore (inventé par Lafayette (=franc-maçon)
(le tricolore est aussi repris par l'Angleterre et les E.U ,coïncidence?)

6) La monnaie de la "République Française"

http://www.youtube.com/watch?v=lhQHTjzAkNM&feature=share

Alors une fois enlevé tout ça, que reste-t-il à la "République"?

Donc pour ma part il clair que je rejette la laïcité, la déclaration des "droits de l'homme", que je ne chante pas la Marseillaise et je n'agite pas non plus de "bleu,blanc,rouge".

Concernant votre concept "nouveau" je lui reproche une chose: de n'être qu'une théorie et de n'avoir jamais été expérimenté sur le terrain.

Donc je préfère un concept qui, lui, a déjà été appliqué.

Quant à la "consistance" de la monarchie, si vous voulez la connaître, le mieux est d'étudier le fonctionnement des royautés françaises (pré-1789), 13 siècles, il y a de quoi faire, mais vous pouvez déjà commencer à partir de St LOUIS. Je puis aussi vous recommander MAURASSE (malgré le fait que les "Orléaniste" à la solde du Comte de Paris veulent se l'accaparer)

La Royauté correspond à une valeur traditionnelle de la France, c'est elle qui a fait France et qui en a fait la première nation du monde et je vous l'ai dit, je ne crois pas à la viabilité de la démocratie et je pense aussi que le changement social passe obligatoirement par un changement politique RADICAL,j'en reste donc sur mon choix royal.

Écrit par : LaFranceAuRoy | mercredi, 12 septembre 2012

« Je veux bien admettre que Robespierre fut animé de bonnes intentions mais ça n'exclut pas forcément le fait qu'il ait pu être dans l'erreur. Je pense qu'il aurait été mieux inspiré de choisir l'autre camp que celui qu'il a choisit et que finalement il a payé cette erreur de choix. »

J’aimerais bien savoir de quelles erreurs vous parlez. Vous n’avez pas l’air de savoir que Robespierre a toujours été un opposant. A la Constituante, il était presque seul à partager ses opinions. A la Convention, il était si peu dans le ligne de ses collègues qu’ils ont fini par l’exécuter. Robespierre n’étant pas franc-maçon, à qui s’est-il opposé ? Vous dites qu’il aurait mieux fait de choisir l’autre camp : mais qui était dans l’autre camp, à toutes les époques, si ce n’est justement des franc-maçons ?

« Vous admettez que la maçonnerie ait comploté pour amener la révolution mais vous estimez que sont influence aurait décliné durant celle-ci. Sur quoi vous basez vous pour affirmer cela ? » Sur ce que je viens de dire. On sait le rôle important que joua Robespierre dans la Révolution et surtout en 1793-1794. Or il n’était pas franc-maçon et s’est opposé avec un certain succès aux magouilles des bourgeois jusqu’à ce que ces derniers aient sa peau. Il faut bien comprendre que la force de Robespierre était son prestige auprès du peuple. C’est pour cela qu’il était difficile de le dézinguer. La franc-maçonnerie revient vraiment une fois qu’elle l’a éliminé.

J'avoue avoir beaucoup de mal à discerner ce qui n'est ou n'est pas maçonnique dans la révolution donc afin que j'y vois plus clair je vais vous soumettre certains points qui sont le fait de la maçonnerie:

1) La déclaration des droits de l'homme, sur laquelle est apposé l'emblème de la maçonnerie : Triangle + oeil(en haut) (et on peut aussi remarquer sa présentation sous forme des tables de la loi mosaïques)

Celle de 1789 est clairement l’œuvre de la maçonnerie. Mais on est au début de la Révolution et les constituants n’étaient pas des révolutionnaires au vrai sens du terme.

On trouve également le symbole de l’œil sur celle de 1793. Mais celle-ci fut en grande partie une copie de celle de Robespierre qui, lui, n’était pas franc-maçon. Ce n’est donc pas fondamentalement une œuvre maçonnique et je serai curieux de savoir ce que vous en rejetez, surtout de celle originale de Robespierre. Encore une fois, je ne dis pas que la FM n’existait pas et donc qu’elle n’avait aucune influence, mais que son influence déclina à mesure que les vrais révolutionnaires approchaient du pouvoir.

2) le concept de laïcité créé dans les loges (pour combattre le catholicisme)

Je pense que la franc-maçonnerie a vraisemblablement lancé et soutenu la vague de déchristianisation. Hasard, c’est Robespierre qui, sans être athée n’était pas catholique, s’y est opposé et a dénoncé l’athéisme, ce qui lui a valu beaucoup de haine de la part des bourgeois en place. Ce que l’on peut appeler « la laïcité » sous la Révolution, à savoir la respect des cultes et l’affirmation officielle de l’existence de Dieu, est en soi louable. Je ne vois pas ce que l’on peut lui reprocher et on vois très bien qui la distingue de la notion actuelle.

3) "Liberté, Egalité, Fraternité" devise faisant partie de "l'acclamation" du Rite Ecossais

Peut-être, mais elle fut formulée par Robespierre qui ne la connaissait peut-être pas et qui vraisemblablement la prenait pour ce qu’elle était. Je ne suis pas FM et elle me paraît excellent.
Vous oubliez une chose, c’est que la FM a deux visages : un présentable, un occulte. Ce qui est présentable est en soi respectable. Le rejeter à cause du reste n’est pas raisonnable. Car, à ce compte-là, que reste-t-il ?

4) la Marseillaise (Rouget de l'Isle = franc-maçon de la loge "Les frères discrets")

Et après ? Ce texte est magnifique. Même si Rouget de l’Isle était franc-maçon (comme beaucoup de monde), je ne vois pas en quoi la Marseillaise, que je connais par cœur, relève de la maçonnerie.

5) Le drapeau tricolore (inventé par Lafayette (=franc-maçon)

C’est le drapeau que les Français reconnaissent comme le leur. C’est celui qu’ils ont suivi depuis deux cents ans sur tous les champs de bataille. Peu importe son origine. Il est ce qu’il est devenu.

6) La monnaie de la "République Française"

Pour ma part, je suis contre Largent lui-même.

« Concernant votre concept "nouveau" je lui reproche une chose : de n'être qu'une théorie et de n'avoir jamais été expérimenté sur le terrain. » Ma théorie est le contre-pied des aberrations que nous avons sous les yeux. Elle est en outre destinée à une époque inédite dans l’histoire de l’Humanité. Elle correspond à l’ère industrielle et informatique. Comment voulez-vous qu’elle ait été expérimentée avant que n’existe les progrès technologiques que nous connaissons et dont personne n’a encore tiré les conséquences sociales ? (Ceci est le sujet du texte que je viens de mettre en ligne.) Inversement, comment voulez-vous que notre système (qui est pour ainsi dire un nouveau monde) fonctionne avec des paramètres d’un autre temps ?

« Quant à la "consistance" de la monarchie, si vous voulez la connaître, le mieux est d'étudier le fonctionnement des royautés françaises (pré-1789), 13 siècles, il y a de quoi faire, mais vous pouvez déjà commencer à partir de St LOUIS. » Vous comptez donc pour rien les évolutions ? Vous voulez rétablir un système dont tous les cadres ont disparu ! Comment voulez-vous faire ? Les monarchies d’antan s’appuyaient notamment sur les ordres de la Noblesse, du Clergé et du Tiers Etat. Les nobles étaient à l’origine des guerriers. Que seraient-ils aujourd’hui ? Le Clergé… des dhimis, des collabos pour la plupart. Et qui dans le Tiers Etat accepterait cette division sociale, le rétablissement des privilèges, etc. ? Avouez que c’est quand même mal barré ! Maintenant, je me trompe peut-être sur votre conception. Mais c’est justement à vous de m’éclairer au lieu de me renvoyer à l’histoire dont je ne sais ce que je dois retenir.

Écrit par : Philippe Landeux | jeudi, 13 septembre 2012

La laicité c'est considérer que dans la nation toutes les religions se valent de façon égale et que l'état se trouve au dessus des religions donc de Dieu ce qui est une aberration dès lors que la population comprend des croyants et en plus, dans le cas de la France, est contraire à son fondement d'origine. La Laïcité est un concept creux une usine à gaz qui nous amène à un "métissage" religieux.(cf aussi Charles Maurasse)

Je maintiens qu'on ne peut pas combattre la maçonnerie tout en défendant ses concepts. Et quand vous dites? sur le fait de rejeter les concepts idéologiques maçonniques: "car à ce compte là que reste-il?", on dirait que en dehors de l'idéologie des loges il n'existe rien, comme si la France avait commencé son histoire à la "révolution"! Mais l'épisode républicain ne représente que 200 ans sur une quinzaine de siècles d'histoire, bref pas grand chose. La France n'a pas besoin d'idéologie et de philosophie maçonnique (qui ne sont qu'un avatar de judaïsme) la religion catholique lui suffit.

La Marseillaise... le sens de son texte est très loin de me plaire, mais chacun ses gouts.

Pour ce qui est du fonctionnement du royalisme, le problème c'est que produire un exposé sur ce sujet relève plus de la rédaction d'un article, voir d'une thèse, et je n'ai aucunement les capacités pour produire quelque chose de la sorte (dslé). Répondre à des questions précises me serait sans doute plus facile.

Quant au bleu, blanc, rouge il a remplacé l'emblème de la royauté qui, lui, avait vécu largement plus de 200 ans et pour lequel beaucoup plus de Français se sont battus et sont morts ! Donc je ne vois pas pourquoi on ne pourrait le supprimer, tout comme les révolutionnaires ont supprimé le blason fleur de lys, ça serait justement un vrai symbole de changement. Je regrette d'ailleurs que mes "frères d'arme" nationalistes aient parfois encore tendance à promener du tricolore...

Écrit par : LaFranceAuRoy | jeudi, 13 septembre 2012

Pour moi, la laïcité peut s’accorder ou non avec une reconnaissance officielle de l’existence de Dieu mais, dans tous les cas, consiste à ne reconnaître aucune religion d’état, à n’en subventionner aucune. Mais dans un souci de préservation de l’identité nationale, je reconnais aussi la possibilité d’exceptions en faveur de la religion traditionnelle du pays, de sorte que s’opposer à ces exceptions ou en réclamer en faveur d’autres religions expose à la dénaturalisation et au bannissement en tant qu’ennemi de la France.

Je ne dis pas qu’il faut défendre les concepts maçonniques mais les concepts que la franc-maçonnerie présente pour séduire les masses, car ceux-ci ne sont pas toujours condamnables en eux-mêmes, au contraire. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Que la franc-maçonnerie abuse les gens est chose ; qu’il faille rejeter ce qu’elle met en avant pour les abuser en est une autre. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Faire preuve de discernement, voilà ce que je dis.

Pour vous faciliter la tâche, voici donc les questions que je me pose. La première chose est de savoir qui fait les lois, d’où tient-il ses pouvoirs, combien de temps les exerce-t-il, y a-t-il un contrepouvoir et, si oui, qui, comment l’exerce-t-il, etc. ? La deuxième est de savoir comment est composé le gouvernement (mise à par le roi), quelle est sa fonction exacte, quelles sont les limites à son pouvoir, y a-t-il un contrepouvoir, etc. ? La troisième est de savoir quel est le lien entre ces deux pouvoirs…

Un drapeau tricolore au vent me remplit de fierté et, accompagné d’une Marseillaise, me donne des frissons. Je suis bien désolé pour vous que vous ne partagiez pas ces sensations, mais rien de ce que vous pourrez dire ne pourra changer mon âme.

Écrit par : Philippe Landeux | vendredi, 14 septembre 2012

Bonjour Messieurs,
Votre correspondance date un peu, mais qu'est-ce à l'échelle de la civilisation? Einstein avait-il raison? Le temps et l'espace sont-ils en tous points flexibles? Mon intrusion le confirme. Pour vous avoir lu et tous les deux, je me permets encore: Il n'y aura pas un groupe solide sans une claire ligne directrice morale. Que le Roi fut le corbeau de la fable au fromage parait être en tous points la plus criante vérité. Faible il l'a été à écouter des renards aux allures d'agneaux et à la pensée puissante libre de toutes racines. C'est Corneille qu'il faut relire et non Molière. Attention à ne jamais toucher à l'innocence de l'enfant, qui ne doit, sur quelconque autel circonstancié que ce soit, se voir amputée d'un cheveu sous prétexte de cultes. Rien ne sert de courir donc... Je m'arrête là. Je vous souhaite de ne jamais perdre le fil dans le dédale de vos analyses qui sont brillantes voire carrément lumineuses(?). Ce mal n'étant pas pour moi, petit à la grammaire boueuse mais fertile,français! Eh! cordialement!

Écrit par : Jju | dimanche, 24 avril 2016

Moi quand j'entends la Marseillaise je pense aux prêtres catholiques assassinés, à la famille royale massacrée, au triomphe du judaïsme sur le catholicisme, à la république maçonnique...

Premier principe important lié au royalisme: reconnaissance d'une religion d'état. L'état français doit redevenir catholique. (cf aussi Charles Maurras (=agnostique) sur la nécessité pour un état d'en reconnaître une)

Le fait de définir que la France est catholique et donc de renoncer au concept de "tous les cultes ont le droit d'exister" EST LE SEUL MOYEN de lutter contre le judaïsme, le protestantisme et l'islam. Cela permettrait l'interdiction de la franc-maçonnerie sur le territoire (Il faut éradiquer la maçonnerie comme St Louis a su éradiquer l'hérésie cathares!), l'interdiction d'accéder à des fonctions gouvernementales ou d'état à toute personne issue d'une religion autre que la religion catholique au sein de l'état français. Cela permettrait la destruction des Synagogues et des mosquées, la déchéance de "nationalité" pour tout ce qui n'est pas d'origine chrétienne (Dans nos royautés on naissait Français on ne le devenait pas, fini les débats sur l'acquisition de la "citoyenneté"). Souvenons nous du décret de l'Alhambra mis en place par les rois catholiques de la Reconquista!

Deuxième principe important transmission héréditaire de la couronne.

Troisième principe important, suppression des partis politiques et des campagnes électorales.

Les Rois n'ont jamais géré la France seuls, ils choisissaient des ministres et des conseillez. Il y a un "chef de gouvernement" comme par exemple le cardinal Richelieu (qui a su protéger Louis XIII de ses ennemis et comme le dit Monsieur Ploncard d'Assac, peut-être même évité la "Révolution Française" avant l'heure). En gros il n'y a plus de "représentants" du peuple élus (comme en démocratie où les "représentants" ne représentent qu'eux-mêmes).Le peuple peut être consulté mais à l'échelon très local ou des corporations.

(Le nationalisme reprend d'ailleurs ces notions de fonctionnement
http://www.nationalisme-francais.com/Nationalisme_Francais_Nationalisme.htm)

P.S. au passage voici un très bon site qui a pu, une fois de plus, rouvrir, après de nombreuses censures de la communauté toute puissante, je vous le recommande.

http://www.les-intransigeants.com/

Écrit par : LaFranceAuRoy | vendredi, 14 septembre 2012

Nous voulons sans doute la même chose, à savoir sauver la France et lui redonner sa grandeur, mais vous êtes obnubilé par un système que l’histoire a condamné, qui ne peut séduire que quelques « fanatiques » et sur lequel il faut faire une croix. Vous me faites penser aux communistes qui croient que leurs bonnes intentions les dispensent de tirer les leçons de toutes les expériences désastreuses

Un point essentiel est celui de la légitimité. Vous faites tout découler du principe monarchique que n’existe qu’aux yeux des royalistes. Pour moi, la légitimité découle de la volonté du peuple, puisque rien ne peut être fait en son nom sans qu’il ait été consulté (avant ou après), sauf à agir de manière hypocrite comme c’est le cas aujourd’hui dans notre soi-disant démocratie.

En somme aucun système passé ou présent ne mérite d’être celui de l’avenir. Je conçois qu’il est plus facile de prôner un système connu (arriver à le reproduire dans des conditions nouvelles est une autre affaire), mais il me paraît plus utile de réfléchir à un système nouveau qui satisfera nos aspirations tout en étant adapté à notre temps.

Le système soi-disant représentatif n’est pas la démocratie. Des élus ne représentent pas le peuple, moins encore, s’il est possible, des personnes non élues (ce qui est le cas du roi). Vous condamnez le système représentatif au nom d’un principe que vous bafouez par ailleurs. On ne peut pas bâtir un système solide sur de pareilles incohérences. Une fois qu’on a posé le bon principe, il faut en tirer toutes les conséquences. Un système ne peut être solide que s’il respecte en toute chose tous les principes à la fois.

Pour finir, voici ce que disait Robespierre au sujet du système représentatif. Le 10 août 1791, s’opposant à l’adoption de l’article suivant : « la nation, de qui émanent tous les pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation », il déclara :
« Il est impossible de prétendre, comme on l’a fait, que la nation était obligée de déléguer toutes les autorités, toutes les fonctions publiques ; qu’il n’y avait aucune manière d’en retenir aucune partie sans aucune modification que ce soit. Je n’examine pas un systême que l’assemblée a décrété, mais je dis que dans le systême de la constitution, on ne peut point rédiger l’article de cette manière ; on ne peut dire que la nation ne peut exercer ses pouvoirs que par délégation ; on ne peut dire qu’il y ait un droit que la nation n’ait point. On peut bien régler qu’elle n’en usera pas, mais on ne peut pas dire qu’il existe un droit dont la nation ne peut pas user si elle le veut. »

Le 16 juin 1793, à la Convention, il se montra plus explicite :
« Le mot représentant ne peut être appliqué à aucun mandataire du peuple, parce que la volonté ne peut se représenter. Les membres de la législature sont les mandataires à qui le peuple a donné la première puissance ; mais dans le vrai sens on ne peut pas dire qu’ils le représentent. La législature fait des lois et des décrets ; les lois n’ont le caractère de lois que lorsque le peuple les a formellement acceptées. Jusqu’à ce moment, elles n’étaient que des projets ; alors elles sont l’expression de la volonté du peuple. Les décrets ne sont exécutés avant d’être soumis à la ratification du peuple, que parce qu’il est censé les approuver : il ne réclame pas, son silence est pris pour une approbation. Il est impossible qu’un gouvernement ait d’autres principes. Ce consentement est exprimé ou tacite ; mais, dans aucun cas, la volonté souveraine ne se représente, elle est présumée. Le mandataire ne peut être représentant, c’est un abus de mot, et déjà en France on commence à revenir de cette erreur. »

Écrit par : Philippe Landeux | vendredi, 14 septembre 2012

Vous ne pouvez pas comparer la période de la où la France était sous le règne des Rois et le communisme. Le Communisme était justement une doctrine "révolutionnaire" issue du cerveau de toujours les mêmes, qui comme la révolution française prétendait "sauver" le peuple de "l'oppression" des Tsars. Le communisme à détruit la Russie ce qui est loin d'être le cas des monarchies qui avaient fait de la France une grande puissance.
Les communistes sont des idéologues qui prétendent avoir découvert la recette miracle qui libèrera le peuple et qui détruisent ce qui existait avant, comme "les révolutionnaires" "démocrates" de 89.
Je suis très certainement un fanatique de la royauté mais les "démocrates" sont eux mêmes des fanatiques de la démocraties qui mènent des guerres à tout va pour renverser les régimes qui ne s'y sont pas convertis, au nom de la "liberté". Les démocrates imposent leur principe comme "un modèle" auxquels tout les peuples devraient se plier. En ça la démocratie porte bien la marque de fabrique de ses concepteurs "universalistes" et "mondialistes".
S' il est vrai que nous ne sommes plus que quelques uns (royalistes) c'est parce que la RF a bien travailler à convertir tout le monde (via les média, et le ministère de l'endoctrinement national) au culte de la démocrassie. Effectivement en France, comme dans le monde, le virus de la démocrassie s'est propagé et l'on voit bien le traitement qui est réservé à ceux qui n'y sont pas encore soumis (Syrie,Libye,et même la Russie de Poutine pas encore assez démocrasseuse). Nous sommes en quelque sorte les rescapés d'un "génocide idéologique".
Le fait que la population préfère la démocratie ne signifie pas le système est bon, et ce n'est pas pour autant que devrait me mettre à le soutenir alors que je le pense mauvais.
"Ce n'est pas parce qu'il sont nombreux à avoir tort, qu'ils ont raison" (Coluche)

Quoi qu'il en soit, pour la démocratie il y a deux options:
1) Ce sont des représentants élus qui dirigent et prennent les décisions(système actuel, représentatif)
2) On demande son avis au peuple pour tout, à coup de référendum (=participatif), l'élu n'est donc plus qu'un mandataire du peuple.
Puisque vous me dites être contre la solution n°1 reste donc la 2.
Mais je crois encore moins à la viabilité de la 2 car le peuple pour sa grande majorité n'aura jamais les compétences pour prendre des décisions (par exemple demandez aux gens ce qu'il pensent par exemple de la loi Rotschild-Pompidou et ce qu'est ,par exemple, le système des réserves fractionnaires, je doute que vous ayez beaucoup de réponses correctes)

Pour moi la démocratie est l'arme la plus efficace des mondialistes, c'est le système qui sert le mieux leurs intérêts (avez vous lu Les Protocoles des Sages de Sion? Je vous les conseille),et elle est néfaste, c'est une chimère grecque ressortie des fonds de tiroirs par les idéologues maçonniques.

Écrit par : LaFranceAuRoy | samedi, 15 septembre 2012

Je ne comparais pas communisme et royauté, je disais que les royalistes comme les communistes semblent incapables de comprendre, malgré l’expérience, que quelque chose dans leurs conceptions fait que leur système ne fonctionne pas ou ne peut plus fonctionner. C’est donc toujours la faute de l’autre s’il n’est plus ou s’il ne marche pas…
Vous vous en êtes défendu, mais vous ne pouvais pas vous empêcher de présenter comme des démocrates les gens pour qui la démocratie n’est qu’un prétexte. La politique que vous décrivez est celle des Girondins, les premiers à avoir prôné la croisade de la Liberté. Qui avaient-ils en face d’eux ? Robespierre, qui leur disait que « personne n’aime les missionnaires armés ». L’ingérence, sous quelque prétexte que ce soit, n’est pas un concept de démocrates. Il suffit de voir qui la prône. Un vrai démocrate, un démocrate conséquent, est souverainiste ; il est pour le chacun chez soi et maître chez lui.
Je vous concède que la propagande « républicaine » est très hostile à la monarchie, mais c’est simplifier les choses de croire que la monarchie n’est plus à cause de cette propagande. Le peuple français est depuis longtemps très anti-clérical ; il l’était déjà avant la Révolution. Par contre, s’il n’était contre la royauté, cet anti-cléricalisme devait conduire à un rejet de la monarchie et Louis XVI, par sa politique et ses attitudes, a accéléré ce processus. Que les élites de l’époque aient utilisé les sentiments populaires pour parvenir à leurs fins ne doit pas faire oublier que ces sentiments existaient et étaient forts, sans quoi il n’y aurait pas eu de Révolution. Les Français ont adhéré en masse à la République. Les opposants étaient une minorité.
Enfin, sur la démocratie, je ne comprends pas pourquoi vous essayez de deviner mes positions alors qu’elles sont clairement exposées. La façon dont vous posez le problème est le dilemme classique, puisque aucune des solutions n’est en effet acceptable. Or je propose une solution intermédiaire, et, je rappelle qu’elle n’est envisageable que dans un contexte non-monétaire où les droits politiques sont conférés par la nationalité qui se mérite. Il peut y avoir des élus et des référendums, mais un corps intermédiaire siégeant en permanence et constitué des citoyens nationaux tirés au sort (pour un an) doit représenter le peuple pour toutes les questions qui n’exigent pas, de par la constitution, un référendum. C’est à ce corps que les lois imaginées par le parlement ou le gouvernement doivent être soumises. Ainsi les élus sont des mandataires et il n’y a pas de référendum en permanence.

Écrit par : Philippe Landeux | dimanche, 16 septembre 2012

La révolution française est le fait d'une minorité et l'ensemble du peuple s'y est soumis , comme il se soumet toujours à l'autorité du pouvoir en place.
La majorité de la population se range toujours du côté du vainqueur!
Les révolutionnaires défendent une idéologie, moi je préfère défendre un héritage.
Et votre projet de nouveau système démocratique reste dans le registre de l'idéologie révolutionnaire et donc s'oppose aux principes fondateurs de la France.
En effet, sauf erreur de ma part il valide la laïcité de l'état, la déclaration des droits de l'homme, le suffrage universel; principes qui doivent être selon moi impérativement supprimés.
Vous reconnaissez des symboles comme la marseillaise et la drapeau tricolore comme étant représentatifs de la France. Moi j'estime qu'ils ne représentent pas la France mais au contraire un pouvoir d'occupation illégitime, puisqu'il sont les symboles de la révolution.
Bref c'est un remake de la révolution française...

http://www.viveleroy.fr/Principe-du-moteur-de-la,71

Écrit par : LaFranceAuRoy | samedi, 22 septembre 2012

Monsieur Landeux. Vous êtes par certains côtés un homme brillant et d'une culture historique et littéraire sans doute supérieure à la mienne. Normal, je ne suis qu'un autodidacte, qui n'a pas fait d'études supérieures et qui ne prétend pas être un intellectuel. Cependant, je m'intéresse à beaucoup de choses: littérature, sciences, histoire.... J'ai pu voir il y environ deux ans, une émission sur Arte, (tard le soir, évidemment), concernant les guerres de Vendée, dans laquelle, on montrait un Robespierre, moins humain que le portrait que vous en faites. Je passe sur les détails, mais il apparaissait que suite à une enquête réalisée par un envoyé de la République et à un rapport alarmant qu'il avait établi sur les massacres perpétrés contre les chouans, Robespierre a "confisqué" le rapport qui devait être lu devant l'assemblée nationale, promettant de le faire lui-même, ce qu'il n'a évidemment jamais fait.... Donc, que vous le vouliez ou non, cet homme a été le complice d'une abomination. Personnellement, je fais partie des modestes personnes, peu instruites, qui pensent que l'on ne saurait justifier des massacres (comme ceux commis sous la terreur) au nom de principes humanistes théoriques.... Car c'est aussi au nom de ces principes (vouloir instaurer un monde plus juste), que les bolcheviks ont massacré des milliers de gens dans des caves sous Lénine et Trotsky et ce, sans aucun jugement réel.... Quant à votre conception de la démocratie, que je respecte, elle est me semble-t-il idéaliste, en tout cas elle nécessiterait une éducation plus élevée du peuple et l'apprentissage d'une prise progressive de responsabilités, ce qui prendrait du temps, surtout après l'entreprise de décervelage généralisé, mise en place par le néolibéralisme (programmes de télé débilitant, programmes scolaires tirés vers le bas, méthode de lecture globale, etc...)et un métissage culturel impossible prôné par certains, voulant mélanger cultures patriarcales parfois moyenâgeuses sans principes démocratiques, avec des sociétés encourageant des valeurs de libre-arbitre et d'égalité hommes-femmes (modèle scandinave par ex). Donc sur le fond, je puis vous comprendre, nos différences n'étant, il me semble qu'affaire de nuances, notamment d'ordre pratique, votre point de vue étant plus théorique et idéalisé que le mien (sans doute parce que vous êtes plus intellectuel que moi, et aussi parce que je fus autrefois un idéaliste très naïf pour ne pas dire autrement...). Voilà cher monsieur, ce que je voulais vous dire, en vous remerciant d'avoir eu la patience de lire jusqu'au bout mes modestes et maladroites réflexions d'autodidacte presque inculte. Encore merci pour votre article.

Écrit par : Jacquessengals | lundi, 15 septembre 2014

Bonjour Jacques,
Sur la question de la démocratie, je ne sais pas quelle conception vous pensez que j'en ai, mais sachez qu'elle s'inscrit dans un tout, que, pour moi, elle ne peut qu'être la conséquence d'un système intrinsèquement égalitaire ce que ne pourra jamais être le système monétaire. Avant d'instaurer la démocratie, c'est à la nature économique du système qu'il faut s'attaquer, et le reste suivra tout seul. Lisez pour cela, sur ce blog : Profession de foi d'un révolutionnaire, ou Les limites de la démocratie.
Quant à la Vendée, je viens de sortir un ouvrage de 866 pages de documents officiels sur le sujet. Je pense savoir de quoi je parle. Le rapport que vous évoquez est celui de Lequinio, le même représentant qui avait proposé de ne plus faire de prisonniers et qui s'était fait taper sur les doigts par le Comité pour avoir persécuté les prêtres. Ce rapport est dans mon bouquin. Il ne propose rien que le Comité ou la Convention n'aient déjà arrêté. Il ne servait donc à rien sinon à jeter encore un peu plus le trouble entre les révolutionnaires, et c'est sans doute pour cela que Robespierre ne l'a pas présenté, et non pour couvrir un génocide qui n'a jamais été ordonné (ce qui ne veut pas dire que des horreurs n'ont pas été commises sur le terrain), contrairement à ce que l'on entend aujourd'hui.
J'ai écrit ce livre parce que j'en ai assez que de prétendus historiens façonnent l'opinion en bidouillant l'histoire, jusqu'à faire dire aux documents le contraire de ce qu'ils contiennent. Si le sujet vous tient à coeur, lisez ce livre (La Guerre de l'Ouest, dite de Vendée). Vous devriez aussi lire un de mes livres sur Robespierre, soit mon essai (Robespierre, l'Âme de la Révolution), soit mon recueil de discours (Robespierre parle aux Français).
http://www.thebookedition.com/advanced_search_result.php?keywords=landeux
S'instruire est à la portée de tous ; il suffit de le vouloir. Lisez ces bouquins, et je vous jure qu'après on ne pourra plus vous la faire à l'envers.
Merci en tout cas pour votre message,
Cordialement

Écrit par : Philippe Landeux | mardi, 16 septembre 2014

Juste Merci.

Écrit par : yabiss | jeudi, 09 octobre 2014

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