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vendredi, 31 août 2012

PENSEE DU JOUR : tout ou rien

Il n'y a pas d'alternative à Largent et au mondialisme autre que l'Egalité et la Cité (société, nation). L'avenir et la Révolution appartiennent aux patriotes. Les universalistes sont des individualistes et des capitalistes qui s'ignorent.

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jeudi, 30 août 2012

PENSEE DU JOUR : nombrilisme

Largent est le nouveau soleil d'un Homme qui est toujours aussi con.

Hier, l'Homme croyait que le soleil tournait autour de la Terre ; aujourd'hui, il croit qu'il peut être au centre du système monétaire.

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QU’EST-CE QUE LE CIVISME ?

« Le progrès scientifique amènera-t-il des technologies miracles ? C’est a priori improbable pour deux raisons. Elles ne sont jamais qu’un pari. La seconde, plus fondamentale, est que le problème n’est que secondairement technologique. Il réside d’abord dans notre organisation sociale, économique et politique. »

Piero San Giorgio,
Survivre à l’effondrement économique, p. 128

Un lecteur a tapé ces mots dans le moteur de recherche : « quelle est la définition du concept civisme dans un sens large ». Ce blog est en effet dédié au Civisme. La plupart des articles y font directement ou indirectement référence. Mais l’essentiel se perd sans doute dans cette masse d’informations. Il m’a donc semblé utile d’en exposer brièvement les grandes lignes.

Le mot « Civisme » ne renvoie pas à la définition ordinaire du civisme même s’il ne l’exclut pas. C’est le nom d’une théorie politico-économique dans laquelle les mots Cité, Citoyen, Citoyenneté, mais aussi Egalité, Devoirs, Droits sont redéfinis et reviennent sans cesse, ce qui explique cela. Cette théorie est la plus révolutionnaire jamais conçue. En tant que projet social, elle en rappelle d’autres de prime abord. Il ne faut cependant pas longtemps pour se rendre compte que tout en elle est radicalement nouveau, qu’elle ne sert pas du réchauffé. C’est sa force et son handicap.

Il n’y a pas de révolution sans révolution. Or les révolutions sont rares parce que les hommes sont rarement révolutionnaires. Même les plus audacieux sont généralement des conformistes qui s’ignorent ; ils veulent du changement sans rien changer fondamentalement. La plupart des gens sont esclaves de leurs préjugés et des idées reçues alors qu’une révolution implique des idées nouvelles et inattendues. Certes, nouveauté et surprise ne sont pas des gages de vérité et de justesse ! La méfiance est de rigueur. Mais, lorsqu'elle sert moins à trier à l’aune de l’honnêteté et du bon sens qu’à tout rejeter par peur et habitude, elle devient le prétexte des lâches. Malheureusement, le courage, qu’il soit physique ou intellectuel, n’est pas la vertu la plus répandue.

Le Civisme en trois points :

> Un but : l’Egalité
> Un moyen : la Carte civique
> Un ennemi (ou obstacle) : Largent

1. L’Egalité

Le but du Civisme est l’Egalité — et il n’y a pas d’autre égalité possible et concevable que celle des Citoyens en Devoirs et en Droits. Il serait tout aussi correct de dire la Justice. Mais la Justice est un concept plus large ; il dépasse le cadre de la Société qui est par définition le sujet d’une théorie politique (de polis, la cité, en grec) et le champ d’une Révolution. Il est donc préférable de parler d’Egalité, terme qui, tout à la fois, circonscrit la Révolution à la Société et indique le type de rapports sociaux voulu. Les mêmes raisons prescrivent de parler de Citoyens au lieu de camarades, terme insipide d’un point de vue révolutionnaire.

L’Egalité est le Principe fondamental de l’ordre social. Sans elle, il n’y a ni Société, ni Citoyens, ni Devoirs, ni Droits, ni Démocratie autrement que par abus de langage. L’Egalité est la condition de l’harmonie sociale, comme l’inégalité est le terreau de la tyrannie. Aspirer à l’Egalité est la marque de tout mouvement authentiquement révolutionnaire. L’instaurer, dans les faits et non en rêve, est le but du Civisme.

Mais pourquoi l’Egalité ? Parce qu’il n’y a pas de Droit sans Devoir qui le génère ; parce qu’une action n’est un Devoir qu’envers autrui ; parce qu’il n’y a pas de Devoir sans réciprocité ; parce que des individus remplissant les uns envers les autres les mêmes Devoirs génèrent et se garantissent mutuellement les mêmes Droits. Nul ne génère ses propres Droits, si ce n’est indirectement. Par suite, il n’y a de Droits que dans le cadre d’une Société. Les droits naturels sont une construction philosophique, une vue de l’esprit. Avant d’être des conventions, les Droits sont les conséquences de l’union — dite association politique — entre individus, laquelle est suscitée par l’instinct de conservation. Hors de la Société, aucune puissance ne reconnaît ni ne garantit de Droits. En son sein, les individus sont Citoyens parce qu’ils s’acquittent envers la Cité, c’est-à-dire l’ensemble de leurs Concitoyens, des Devoirs qui confèrent la Citoyenneté à laquelle sont attachés les Droits du Citoyen. Les Devoirs et les Droits du Citoyen, de tous les Citoyens, sont définis par un Contrat social au moins tacite.

L’Egalité n’est pas universelle. Elle ne se décrète pas, elle se mérite comme tout Droit. Elle ne concerne pas tous les individus mais seulement les Citoyens. On ne naît pas Citoyen, on le devient par ses actes.

2. La Carte civique

A l’origine, le premier et souvent le seul Devoir du Citoyen est de défendre ses Concitoyens pour assurer leur Sécurité et jouir en retour de leur protection. La Sécurité est le premier Droit du Citoyen. Elle n’existe, en tant que Droit, que dans le cadre d’une Société.

De manière générale et simplifiée, le Devoir ordinaire du Citoyen est de participer à la vie de la Cité, selon ce qu’elle considère comme une participation. En retour, le Droit élémentaire du Citoyen est de profiter des bienfaits de sa Cité, lesquels sont le fruit de la combinaison des Devoirs des Citoyens. Autrement dit, le Devoir de participer à la vie de la Cité confère la Citoyenneté qui ouvre le Droit de profiter des bienfaits de la Cité.

Chez l’Homme, ces bienfaits se présentent pour beaucoup sous forme de produits et services accessibles sur le marché (national). Accéder au marché est donc, aujourd’hui, une composante du Droit de profiter des bienfaits de la Cité et de la Citoyenneté. Un Citoyen a le Droit d’accéder au marché du fait même d’être Citoyen. Il lui suffit, pour exercer ce Droit, de disposer d’un moyen d’attester sa Citoyenneté auprès des commerçants : la Carte civique.

La Carte civique est l’évolution de la carte de crédits. Elle s’appuie sur la même technologie et s’utilise de la même manière, à la différence qu’elle sert à vérifier la Citoyenneté et non à manipuler des crédits.

La Citoyenneté n’est pas quantifiable. On est ou on n’est pas Citoyen. Par conséquent, le Droit d’accès qu’elle confère est indéfini et illimité en théorie. Il a néanmoins pour bornes naturelles les envies du Citoyen, l’exercice par ses Concitoyens de ce même Droit, la nature des choses (les produits existants et disponibles) et, au besoin, la loi.

3. Largent

Largent n’est pas un instrument ; c’est un tyran. Son règne est celui de l’artifice et de l’instabilité, de l’arbitraire et de l’inégalité, de la force (richesse) et de l’anarchie (individualisme).

Largent, c’est « la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger ». Largent, au sens strict, n’est donc pas la monnaie, même s’il peut, au sens large, désigner tout ce qui a un rapport avec elle.

La notion de valeur marchande naît de la pratique du troc — mode d’échange individualiste incontournable dans un contexte de production artisanale — et est perpétuée par la monnaie qui permet de troquer de manière indirecte. Etalon de la valeur à l’origine, la monnaie incarne désormais le droit d’accéder au marché et la plupart des droits qui passent par elle. En fait, elle sert moins à accéder au marché qu’à maintenir la plupart des gens dans la gêne et la dépendance de ceux qui les payent ; elle est moins un moyen d’échange qu’un moyen idéal d’exploitation et d’oppression.

Largent et la monnaie, son extension, sont fondamentalement inégalitaires donc anti-sociaux. Tous deux découlent du troc sous lequel les individus, ayant besoin de posséder ce qu’ils échangent, sont obligés de produire pour eux-mêmes. Au lieu d’accomplir un Devoir, ils s’activent par envie ou nécessité. Au lieu que leurs Droits soient garantis par la Cité, il leur appartient de s’en ménager. Au lieu d’être des Citoyens, ce ne sont que des individus. Au lieu de se préoccuper de l'humain en exclusivité ou du moins en priorité, ce système est obsédé par la soi-disant valeur des choses. Ainsi, le troc et sa logique font imploser la Société en dépouillant chacun de ses paramètres de toute dimension sociale.

Du reste, Largent — la notion de valeur (marchande) — implique des différences de valeurs entre les objets, entre les produits, entre les productions, entre les producteurs, ce qui se traduit par des différences de prix, de salaires, de revenus et, au final, par l’inégalité en « droits ». Largent est antisocial d’un simple point de vue dialectique.

A Largent s’ajoute la monnaie qui, elle, fonctionne selon deux principes : 1) celui des vases communicants, hérité du troc, 2) celui de l’attraction, inhérent à la notion de valeur. Sans entrer dans tous les détails, la monnaie matérialise des « droits » dont tout le monde a besoin et circule puisqu’elle doit être échangée, de sorte qu’elle condamne les hommes à une guerre larvée permanente pour s’en procurer par tous les moyens aux dépens d’autrui. Mais cette circulation selon le jeu des valeurs et des rapports de force entraîne inévitablement la formation de caillots, c’est-à-dire de points où les unités monétaires, donc les « droits », se concentrent. Comme gagner de l’argent, en gagner plus, toujours plus ou ne pas en perdre est une obligation, les individus qui en ont beaucoup plus que les autres tiennent ces derniers dans leur dépendance et ont du pouvoir, lequel leur permet de dicter les prix et leurs conditions, d’accroître facilement leur capital et d’étendre encore leur pouvoir.

Non seulement l’Egalité est impossible sous Largent, mais il est dans la nature du système monétaire que les inégalités s’accroissent inexorablement. Il est donc inutile de s’en désoler et de dénoncer tel ou tel si l’on cautionne soi-même Largent. Ce ne sont pas les conséquences de Largent qu’il faut combattre (en vain), ni même les individus qui profitent de cet ordre des choses inégalitaire, arbitraire et branlant ; c’est Largent lui-même qu’il faut anéantir. Il s’agit d’ailleurs moins d’être contre Largent que pour l’Egalité.

CONCLUSION

Qu’est-ce que le Civisme ? C’est un corps de Principes et de concepts pour la plupart révolutionnaires (exposés dans le Manifeste des Patriciens), une approche nouvelle des problèmes politico-économiques, une redéfinition de tous les termes ayant une portée sociale — tels que Devoirs, Droits, Citoyenneté, Nationalité, Démocratie, etc. —, un changement de paradigme et une vision claire de la Société, dite Cité. Il repose sur deux réflexions : la première sur Largent, terme propre au Civisme, la deuxième sur l’Egalité, comme personne ne l’a jamais vue. Il s’articule autour d’une proposition, celle d’une Carte civique, à la fois moyen d’échange et vecteur des Principes de l’ordre social. C’est elle qui permet d’un côté d’instaurer et de maintenir l’Egalité, de l’autre d’éliminer Largent (et la monnaie avec lui) et, du coup, de comprendre ce qu’il est — puisque on ne sait vraiment ce que l’on perd qu’après l’avoir perdu.

Tout est politique, Largent comme le reste. Largent et la monnaie qui, de par leurs natures et leurs fonctions, sont au centre de la "société" sont des problèmes politiques par excellence : ils doivent être considérés à la lumière des Principes de l'ordre social. En faire des questions strictement économiques et la chasse gardée d'experts, c'est  arracher le cœur et les poumons du corps social et confier la santé du moribond à des charlatans.

La notion de valeur marchande (Largent) ne se justifie que par elle-même et le fait accompli ; elle est totalement étrangère et contraire aux Principes de l’ordre social. Son apparition est certes inéluctable dans un contexte de production artisanale, mais elle n’a plus de raison d’être dans un contexte de production industrielle. Elle est alors aberrante et anachronique. Continuer à violer les Principes ne s’explique que par l’habitude, par la persistance des préjugés et l’ignorance des Principes eux-mêmes. 

Les Principes de base sont : 1) Des Citoyens sont égaux en Devoirs et en Droits, 2) Un individu est Citoyen quand il participe à la vie de la Cité, selon ce qu’elle considère comme une participation, 3) La Citoyenneté confère les mêmes Droits à tous les Citoyens, dont celui d’accéder librement au marché.

Sans la liberté pour tous les Citoyens d’accéder au marché, l’Egalité n’a aucune réalité. Une réelle Egalité n’est d’ailleurs pas l’Egalité réelle. L’égalité en Droits n’est pas l’égalité en toutes choses (égalitarisme) qui, outre le fait d’être une vue de l’esprit, suppose une privation de liberté et une puissance tyrannique.

Il n’y a pas de milieu. Moins d’inégalité n’est pas l’Egalité. L’Egalité est ou n’est pas. Largent est ou n’est pas. Qui n’adhère pas au Civisme cautionne le capitalisme. Qui n’est pas révolutionnaire est bon gré, mal gré, un contre-révolutionnaire.

L’utopie n’est pas de s’attaquer à Largent pour changer le « monde », mais de croire que l’on peut changer le « monde » sans s’attaquer à Largent.

Philippe Landeux

Pour en savoir plus :

Manifeste des Patriciens
Postulats du Civisme

Livres :

Réquisitoire contre Largent
Le Civisme ou théorie de la Cité
Le Civisme illustré

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samedi, 25 août 2012

PENSEE DU JOUR : les Lumières

Il est bon de forcer le peuple à admirer les Lumières sans savoir pourquoi, car il est impossible de les admirer raisonnablement.

Source : L'imposture des Lumières

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14:34 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG, 7.1. PENSEES DU JOUR | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

lundi, 20 août 2012

L’IMPOSTURE DES LUMIERES

D’après une
Conférence de Marion Sigaut
pour Egalité & Réconciliation

Aucun philosophe n’eut sur la grande Révolution française plus d’influence que Jean-Jacques Rousseau. Les grands révolutionnaires, les vrais révolutionnaires (les autres protagonistes n’étant que des contemporains de la Révolution), les Robespierre, les Saint-Just, les Marat, les jacobins pur jus, étaient tous rousseauistes, autrement dit déistes, humanistes au vrai sens du terme, démocrates et accessoirement républicains (1). C’est leur idéal qui nous apparaît comme l’idéal de la Révolution (2). La République française n’a-t-elle pas encore pour devise celle formulée par Robespierre pour orner les drapeaux de la garde nationale ?

Pourtant, ces hommes ont échoué. Les révolutionnaires ont échoué. Il n’y a pas eu de révolution, du moins les bouleversements qui ont eu lieu à cette époque, plus exactement au sortir de cette époque, ne portent pas la marque des révolutionnaires. La Révolution s’acheva par le triomphe des contre-révolutionnaires bourgeois, disciples des Encyclopédistes et des physiocrates ; elle n’instaura pas, au final, la souveraineté du peuple mais l’aristocratie des riches et la suprématie Largent.

Cette étape historique était sinon nécessaire du moins inévitable. Il n’en reste pas moins que le règne de Largent — dont nous assistons à l’apothéose, prélude de son agonie — est, sous bien des rapports, pire que l’Ancien Régime qui, malgré ses imperfections, était plus social qu’on ne croit. Mais cet « ordre nouveau » n’est pas, à proprement parler, le fruit de la Révolution puisque les vrais révolutionnaires ont lutté à mort contre ses partisans et qu’il est impossible, sauf mauvaise foi ou ignorance, de leur imputer l’ouvrage des contre-révolutionnaires. Il faut rendre à César ce qui est à César…

L’idée reçue la plus commune est que la Révolution a eu l’ambition d’apporter la justice, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, la démocratie, l’instruction, etc., qu’elle respirait l’humanisme et qu’elle fut initiée par les philosophes dits « des Lumières » (Diderot, rédacteur en chef de l’Encyclopédie, et Voltaire en tête). La Révolution a eu en effet cette ambition. Mais les révolutionnaires (les Jacobins) étaient rousseauistes. Or Rousseau fut la bête noire des Encyclopédistes ; il professait d’autres idées ; il avait une autre sensibilité ; il n’était pas de leur « secte ». Par voie de conséquence, les révolutionnaires (Robespierre en tête) n’étaient pas dans la lignée des Encyclopédistes (3), et la Révolution ne fut pas une émanation des Lumières qui n’inspirèrent jamais que les contre-révolutionnaires. Est-ce à dire que les révolutionnaires n’étaient pas humanistes ? Non ! C’est l’humanisme des Lumières qui est un mythe.

Marion Sigaut, historienne, auteur de « Mourir à l’ombre des Lumières », a donné, en juin dernier, une conférence édifiante sur le sujet (Les Lumières : un anti-humanisme). Elle rappelle tout d’abord que la notion d’humanisme n’est pas née au XVIIIe siècle avec les Lumières (1749-1770) mais au XVIe avec des prêtres, puis l’Eglise, et ce pour une raison simple : la découverte de l’Amérique (1492). C’est la découverte de ce continent, peuplé d’hommes jusqu’alors inconnus et maltraités par les colons, au grand dam de certains prêtres (Antonio de Montesinos, Bartolomé de Las Casas), qui donna à l’humanité une nouvelle dimension et déboucha sur l’humanisme qui consiste à considérer que tous les hommes, quelles que soient leur couleur et leur culture, sont des hommes. Dès 1517, l’Eglise proclama qu’ « aucun roi ni empereur ni même l’Eglise n’a le droit de faire la guerre aux païens ».

Détail essentiel pour la suite, c’est cette même année que naquit le protestantisme (Luther) dont une notion fondamentale est que Dieu donne la grâce à qui Il veut, que ceux qui l’ont sont sauvés quoi qu’ils fassent et que ceux qui ne l’ont pas ne peuvent rien faire pour l’obtenir ; il y a les élus et les autres. Lors du concile de Trente (1545-1563), l’Eglise adopta une position radicalement inverse : l’homme est libre (de choisir entre le bien et le mal, défini par l’Eglise) ; tous les hommes sont égaux devant la grâce ; il n’y a pas d’élection divine. C’est alors que se constitua l’ordre des jésuites, chargé de répandre l’humanisme et le savoir et qui, pour ce faire, fonda des écoles secondaires gratuites (sauf pour les riches) alors qu’existaient déjà partout des écoles primaires (500 à Paris au XVIIIe siècle). Toujours au XVIe  siècle, l’école de Salamanque, animée par des jésuites (Louis Molina, Juan de Mariana), théorisa qu’il n’y a qu’une seule Humanité, que l’Homme a droit au bonheur, au plaisir, que la souveraineté est dans le peuple qui la délègue au roi, lequel doit rendre compte de ses actions, que le peuple a droit à l’insurrection, que les pouvoirs civils ne doivent pas se mêler de religion, et vice versa. La démocratie et la laïcité avant l’heure !

Un autre courant vit le jour à cette époque : les jansénistes, c’est-à-dire des protestants non-schismatiques (toujours liés à Rome), ennemis jurés des jésuites dont ils viendront à bout après la mort de Louis XIV. Les Encyclopédistes et les Lumières en général furent leurs émules sur le plan politique. Tout ce petit monde, loin d’être humaniste, était au contraire élitiste (= pro-riches, inégalitaire), matérialiste (= athées fanatiques), utilitariste (= calculateurs et cyniques), rigoriste pour les autres (= anti-plaisir) et soi-disant progressistes (= escrocs suffisants). Que le vice prenne le masque de la vertu (l’humanisme), c’est l’astuce ordinaire. Mais comment a-t-on pu considérer comme humanistes des personnages dont toute l’histoire atteste qu’ils ont toujours été les ennemis du peuple et, a fortiori, ceux de l’humanité ? Qui a cautionné cette imposture ? Qui nous en a imposé de la sorte ?

Avant de répondre à ces questions, examinons quelques points. Marion Ségaut cite de nombreux textes sur divers sujets, des articles de Encyclopédie pour la plupart, que je restitue ici en substance quand ils sont trop longs ou que je donne in extenso en note.

Un des premiers points abordés est la question de la peine de mort. Badinter qui a plaidé pour son abolition en 1981 a lui-même cité Beccaria pour son livre « Des délits et des peines ». Or, dans cet ouvrage, ce dernier propose de remplacer la peine de mort, « ni utile ni nécessaire », par un « esclavage perpétuel », « sous les coups et dans une cage de fer » (4). Et Voltaire, fan de Beccaria, de commenter : « Il est évident que vingt voleurs vigoureux, condamnés à travailler aux ouvrages publics toute leur vie servent l’état par leur supplice et que leur mort ne fait de bien qu’au bourreau que l’on paye cher pour tuer des hommes en public. » Il n’est ici question ni d’humanité ni de principes, mais de profit et de sadisme.

Sur la question de la torture, à laquelle les Lumières étaient soi-disant opposées, Marion Sigaut rappelle qu’elle ne se pratiquait pas lors des interrogatoires (la nullité des réponses étant évidente), mais seulement après la condamnation comme avant-goût du supplice. Ceci n’empêcha pas Voltaire d’infester l’Europe de libelles pour protester contre une pratique qui n’avait pas cours, tout en acceptant l’idée de cruautés « pour les scélérats avérés qui auront assassiné un père de famille ou le père de la patrie » (5). Il validait en somme le supplice affreux, d’une description insoutenable, qu’avait enduré Damiens en 1757 pour avoir égratigné Louis XV. Aucun texte d’époque ne dénonça l’horreur de ce supplice — donc pas un mot des Lumières — pour lequel les magistrats (jansénistes) avaient même lancé un concours.

Sur la question de l’esclavage, il y a là encore un malentendu. Les Lumières n’ont jamais réclamé son abolition, mais seulement la fin de la traite des Nègres, car non-rentable, et le remplacement des esclaves par des pauvres. C’est dans cet esprit que Piarron de Chamousset — se réclamant lui-même des Lumières, cité comme référence par Diderot pour son article sur l’hôpital et loué par Voltaire comme attentif au bien public — proposa de peupler les colonies de mendiants (5) et d’enfants tirés des hôpitaux concentrationnaires (où ils ne servaient à rien), renforcés de nègres, négrillons et négrites, le tout contenu par quelques compagnies d'Invalides (qu'ils servent un peu aussi ceux-là !), et de revendre les nègres une fois la machine en route (7).

Toujours selon le même auteur, les enfants pauvres ou orphelins ne devaient recevoir aucune affection pour n’avoir aucun lien avec personne afin de faire d’eux des bêtes et de la chair à canon. Ils devaient être envoyés à la campagne, placés dans des familles type Thénardier, et exposés en priorité au tirage pour la milice (8). Les Lumières l’ont pensé ; Turgot l’a fait.

Il est bon de forcer le peuple à admirer les Lumières sans savoir pourquoi, car il est impossible de les admirer raisonnablement. Que voulaient-elles, en effet, pour les gueux que nous sommes et que, pour beaucoup, nous aurions été alors ? Les « philosophes » prenaient leurs semblables, à l’exception des riches, pour des débiles (9) et, contrairement aux jésuites, travaillaient pour qu’ils demeurent incultes. Dans son Essai d’éducation nationale, Louis-René de Caradeuc de La Chalotais estime que « Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s’étendent pas plus loin que ses occupations ». Satisfecit de Voltaire : « Je vous remercie de proscrire l’étude chez les laboureurs ». Dans une lettre, ce dernier ajoute : « Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple que vous croyez digne d’être instruit » (10). Limpide !

Le peuple n’est bon qu’à travailler. Au nom des bonnes mœurs et du manque à gagner, Voltaire prône la suppression des fêtes de village (11). Pour les mêmes raisons et d’autres, l’Encyclopédie conseille de mettre les villageois au travail le dimanche après-midi (12). Il y a tant de routes à réparer ! Pour vous reposer, braves gens, vous casserez des cailloux !

Avec un pareil esprit, on ne s’étonnera pas que les Lumières aient réservé les droits politiques aux propriétaires (13), ce qui, au début de la Révolution (mais contre l’avis des vrais révolutionnaires), se traduisit par l’adoption du suffrage censitaire. Une fois de plus, Voltaire a exprimé magnifiquement tout le mépris des Lumières pour le peuple : « L’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui et le gouverne ».

Marion Sigaut aborde d’autres points, mais évoque sans entrer dans un des plus importants : le libéralisme économique. On aura compris que les Lumières avaient Largent pour maître et cherchaient à tout y soumettre. En matière économique, elles ne connaissaient qu’une seule règle, celle du marché, la loi des riches. Leur devise : « Laissez faire, laissez passer ». La libre circulation et la sacralisation de la propriété n’étaient en réalité que liberté, pour quelques-uns, de spéculer, d’accaparer, d’affamer, d’exploiter et de prospérer sur la misère publique. Durant la Révolution, ces positions furent celles de la plupart des Constituants (juin 1789-septembre 1791), puis des Girondins (proscrits le 2 juin 1793). Alors que des émeutes de la faim éclataient, Roland, girondin, ministre de l’Intérieur, déclara : « La seule chose peut-être que l’Assemblée puisse se permettre sur les subsistances, c’est de proclamer qu’elle ne doit rien faire »… sauf tirer sur les affamés, bien sûr (19 novembre 1792). (C’est sa femme, Mme Roland, qui prononça sur l’échafaud la fameuse phrase : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom » (8 novembre 1793). Elle était bien placée pour connaître l’abus fait de ce mot !) La position des révolutionnaires étaient tout autre. Dès le 21 novembre 1789, dans des circonstances similaires, Robespierre s’opposa à l’adoption de la loi martiale : « C’est comme si l’on vous disait “le peuple s’attroupe, parce que le peuple meurt de faim ; il faut l’égorger” ».

Pour finir, cette perle de Voltaire sur le mensonge : « Le mensonge n’est un vice que quand il fait mal. C’est une très grande vertu quand il fait du bien. Alors, soyez donc plus vertueux que jamais ; il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez mes amis, mentez, je vous le rendrai un jour. ». Voilà un conseil que toute la classe politique s’empresse manifestement de suivre et qui, pour cette raison, ne peut que haïr celui que l’on appelait l’Incorruptible !


On pourrait qualifier l’idéologie des Lumières « d’humanisme élitiste, matérialiste et utilitaire », mais ce serait un oxymore (association de mots contradictoires). Cette idéologie n’est en rien humaniste tel que le commun des mortels conçoit l’humanisme. Elle eut ses adeptes durant la Révolution, elle triompha au début et après la Révolution, mais elle ne fut pas celle des vrais révolutionnaires qui, eux, avaient le soutien du peuple et ne furent au pouvoir que durant un an (mi-1793-mi-1794), dans les conditions les plus dramatiques.

Bien qu’aucun article de la Constitution aristo-bourgeoise de 1791, érigée dans le pur esprit des Lumières, ne porte la marque de Robespierre, lequel les avait presque tous combattus, c’est lui, Robespierre, qui fut acclamé par les Parisiens à la fin de la session de l’Assemblée constituante (30 septembre 1791). Cette Assemblée avait fait semblant d’abolir les privilèges en les décrétant rachetables (nuit du 4 août), divisé les citoyens en deux classes (actifs et passifs), instauré le suffrage censitaire, exclu les pauvres de la garde soi-disant nationale, adopté la loi martiale, maintenu la peine de mort (Robespierre fut le premier à en réclamer en vain l’abolition), perpétué l’esclavage, dépossédé l’Eglise au profit des bourgeois, restauré un roi parjure, brisé les corporations, interdit les associations d’ouvriers, instauré ce que nous appelons aujourd’hui l’ultra-libéralisme ; bref, elle avait systématiquement favorisé riches et puissants.

Les Girondins qui dominèrent l’Assemblée suivante, dite Législative, poursuivirent cette politique. Il firent mieux encore ! Pour remplir les caisses publiques et les coffres privés, il lancèrent la France dans une croisade pour « la Liberté » ! Eux aussi trouvèrent face à eux Robespierre qui n’était plus député et qui, du temps où il l’était, avait proposé à la Constituante, le 15 mai 1790, que la France renonce à jamais aux guerres de conquête, ce qu’elle avait décrété une semaine plus tard, le 22 mai (titre VI de la Constitution de 1791). Comme l’avait prédit ce dernier, la guerre tourna mal (défenses en ruine, troupes mal équipées, armée désorganisée par l’émigration des officiers nobles ou commandée par des nobles suspects aux yeux des soldats) et la Révolution, ou plutôt l’espoir d’une révolution, ne fut sauvée que par le sursaut populaire du 10 août 1792. Mais les Girondins, défenseurs de la haute bourgeoisie et vantés par la presse provinciale (partisane ou désinformée), intégrèrent et dominèrent la nouvelle Assemblée, dite Convention. Ce n’est qu’après qu’ils aient été chassés manu militari (2 juin 1793) que la Révolution prit véritablement un tour populaire, démocratique et humaniste. Il est vrai que la situation dont les Montagnards (Jacobins) héritèrent ne permettait pas d’aller bien loin dans la réalisation (pays au bord de la ruine, guerre extérieure contre toute l’Europe, guerre civile dans la plupart des départements, lutte des factions).

Il n’en demeure pas moins que la Convention montagnarde professa des principes et tenta de mettre en œuvre une politique qui tranchaient, en faveur du peuple, avec tout ce qui avait été fait avant elle et avec tout ce que les divers gouvernements firent depuis. C’est elle qui abolit réellement les droits féodaux (17 juillet 1793), arma le peuple, assura le pain, gela le prix des produits de première nécessité, fit la guerre aux sangsues publiques, projeta l’institution de l’école gratuite et obligatoire, envisagea un système de sécurité sociale, aboli l’esclavage (4 février 1794), etc., sans parler du fait que c’est elle qui sauva la patrie que les Girondins avaient mise en danger. C’est la déclaration des droits de 1793, inspirée de celle de Robespierre (14), plus audacieuse, notamment sur la question de la propriété, qui respire l’humanisme. Quoique suspendue aussitôt en raison des circonstances, c’est la Constitution de 1793 (24 juin), pas celle de 1791, que le peuple fit sienne et réclama jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ce ne sont pas les Girondins, mais les Jacobins qui, à défaut d’être imités, inspirèrent le peuple dans les grands moments de résistance nationale (1814, 1871, 1940).

La Révolution fit tant de bruit qu’aucun gouvernement — composé de prolétaires, comme chacun sait — n’a pu en effacer le souvenir. Aussi l’ont-ils étouffée, altérée, vidée de son sens. Qu’en reste-t-il ? Une date, 1789, la Déclaration des droits (1789), le 14 juillet, le 4 août, la devise Liberté, Egalité, Fraternité. Voilà devant quoi chacun est tenu de s’extasier ! Voilà les titres de gloire de la Révolution et les soi-disant racines de la République ! Faut-il rappeler que la République ne fut proclamée que le 22 septembre 1792 puisque la monarchie ne fut renversée que le 10 août de la même année ? Par quel étrange mystère la République oublie-t-elle les dates de ses événements fondateurs et célèbre-t-elle l’œuvre d’une assemblée aristo-bourgeoise ? Faut-il rappeler que le jour officiel de la fête nationale n’est pas le 14 juillet 1789 (prise de la Bastille, non en tant que prison, mais en tant que poudrière), mais le 14 juillet 1790, jour de la fête de la fédération des gardes nationales, corps constitué exclusivement de bourgeois, destiné à tenir les nobles en respect et surtout à réprimer le peuple. L’homme de la rue est dupe, mais cette date ne fut pas choisie au hasard ! Nous avons vu que la nuit du 4 août 1789 fut une supercherie (dénoncée par Marat dès le 7 août). Nous savons enfin que la devise de la République fut formulée par Robespierre, mais qui d’autre le sait ? (La « République » a également conservé la Marseillaise, chant sublime, composée un peu plus tard mais sans portée politique.) Au final, la « République » et ses « élites » autoproclamées réduisent la Révolution à 1789, à des événements insignifiants d’un point de vue révolutionnaire ou subtilement contre-révolutionnaires. Inversement, elles occultent la vraie Révolution (1793) quand elles n’insultent pas les vrais révolutionnaires.

Il n’y a pas de mystère ! Les « élites » d’aujourd’hui sont de la même tempe que celles d’hier ; elles ont la même tournure d’esprit, les mêmes intérêts, le même mépris pour le peuple. Non contentes de se flatter entre elles, il faut que le peuple soit subjugué par ceux qui le trahissent. Aussi s’arrogent-elles des qualificatifs imposants qui entraînent les naïfs à préjuger favorablement en leur faveur et empêtrent leurs détracteurs dans leurs mensonges. Quand un est éculé, elles passent à un autre. Les premières de la lignée se disaient « philosophes », leurs émules « honnêtes gens » ou « modérés », ainsi de suite jusqu’à nos jours où elles se disent « humanistes », « socialistes », « antiracistes », clique que les patriotes appellent les « droits-de-l’hommistes ». Elles ont aussi le front de se dire « de gauche » alors qu’elles se réclament des Lumières qui, comme le prouvèrent les Constituants et les Girondins, étaient et seraient encore « de droite ». Est-ce ignorance et maladresse de leur part ou un nouvel effet de leur perfidie ? Dans un cas comme dans l’autre, une chose est sûre : pendant qu’elles rebattent les oreilles du peuple avec les Lumières, elles ne lui donnent pas les révolutionnaires en exemple (15), elles n’élèvent pas son niveau de conscience politique, elles ne l’incitent pas à la révolte.

Mais la « gaucherie » (16) dont l’« humanisme » consiste essentiellement à promouvoir l’immigration tous azimuts, autrement dit à détruire les nations au nom des droits de l’Homme — comme si les citoyens qui les composent n’étaient pas eux aussi des hommes et n’avaient pas besoin de la protection que seule la nation peut leur apporter, comme si les hommes n’avaient pas chacun un peuple à aimer et à défendre —, est bel et bien dans la lignée des Lumières. Elle en a toute la rouerie ! Elle fait passer pour humaniste et progressiste un facteur de régression sociale aussi bien dans le pays d’accueil que dans les pays d’émigration ; elle prétend enrichissant un phénomène appauvrissant sur tous les plans ; elle présente comme une posture de gauche une politique historiquement et objectivement de droite, voulue par le patronat et les multinationales. Mieux ! dès qu’il apparaît qu’elle ne pourra convaincre avec des poncifs du niveau de « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », elle recourt à des  arguments empreints soi-disant de raison : « On a besoin d’immigrés pour payer nos retraites et faire le sale boulot ». Même en admettant la réalité de ces besoins et l’utilité de l’immigration, il y a loin entre l’humanisme et cette conception qui fait des immigrés des variables d’ajustement et implique une nouvelle forme de traite. On retrouve là l’utilitarisme et le cynisme caractéristiques des Lumières.

Du reste, cet argument est bidon en lui-même ! Comment les immigrés payeraient-ils les retraites des Français quand la plupart d’entre eux viennent au titre du regroupement familial et sont une charge pour la France ? Et pourquoi la France aurait-elle besoin d’immigrés pour faire les « sales » boulots si ces boulots étaient mieux payés ou si on remplaçait les bras par des machines ? En vérité, la fonction des immigrés est à la fois d’être exploités et de détruire la France de l’intérieur (comme c’est celle l’Europe de l’extérieur). Car la gaucherie est aussi individualiste et apatride que la droite mondialiste et capitaliste ! Elle n’invoque l’Homme que pour dissimuler à ses propres yeux la noirceur de son âme, vendre aux autres ses sinistres projets et trafiquer sans vergogne. Les hommes, elle s’en fout ! Les pauvres (français) qui sont les premiers à pâtir de l’immigration (emploi, salaire, logement, environnement social), elle s’en fout ! S’ils protestent, elle les fustige. Si la réalité contredit ses affirmations, elle la nie, elle la retourne ! Elle a sa conscience (et le pognon et les médias) pour elle et excommunie par la calomnie, au nom du bien décrété par elle, quiconque dit un mot de travers. De vrais philosophes !

Les piliers du jacobinisme étaient l’Egalité, la nation, le patriotisme, la souveraineté du peuple, la démocratie, la non-ingérence. Ce n’était là rien moins que les fondamentaux de gauche, de Robespierre jusqu’à Jean Jaurès. Si la Constituante avait fini par adopter le dernier (la non-ingérence), les Girondins, eux, s’assirent dessus. La République actuelle et les élites aussi bien de droite que soi-disant « de gauche » ont elles aussi adopté le principe de l’ingérence tous azimuts. Elles ont tellement fait pour la justice et la démocratie chez elles qu’elles s’autorisent à s’immiscer dans les affaires des autres peuples au nom de l’Humanité, de la civilisation, de la Liberté, de la Démocratie, etc. On leur donnerait le Bon Dieu sans confession ! Outre que cette politique est intrinsèquement de droite, que ce cynisme égale celui des Lumières, il est évident que celui qui intervient chez les autres (qui ne lui ont rien demandé) le fait parce qu’il est en position de force, parce qu’il est puissant et que, par conséquent, quels que soient les prétextes qu’il invoque, il agit dans ses seuls intérêts. Les prétextes, destinés à placer dans le camp du bien ceux qui y recourent et ceux qui les gobent, dépendent des époques, mais toujours ils désignent les Tartuffes et les crétins. Que peuvent d’ailleurs apporter aux autres peuples les traîtres à leur propre peuple ?

On pourrait continuer ainsi longtemps le parallèle entre les Lumières et la gaucherie qui s’en réclame. Rien de ce qu’elle propose ne répond aux critères de gauche et tout ce qu’elle fait s’avère être des cadeaux empoisonnés pour les hommes et les nations.  


Pour conclure, jouir tout de suite et le plus possible, sans entrave pour eux et à quelque prix que ce soit pour les autres, pour les pauvres en particulier, voilà quel était le ressort des Lumières ! Ils chahutaient les « grands », pour prendre leur place, mais méprisaient le peuple destiné, selon eux, à les servir. Ils dénonçaient à l’occasion de réels abus, mais proposaient, à leur avantage, des solutions pire encore. Ces hommes n’ont jamais mérité du peuple et de l’humanité ! Les droits du citoyen, le bien public, la souveraineté du peuple, la paix sociale, l’indépendance nationale, la justice, l’Egalité, la Liberté, la vertu, la patrie, la postérité… des mots dans leur bouche ! des foutaises dans leur esprit ! Les Lumières savaient écrire, mais suffit-il d’élever l’égoïsme, la mesquinerie, la fourberie, la cruauté et la trahison en doctrine pour être philosophe ? Leurs pareils leur décernent ce titre pour s’absoudre eux-mêmes ; les patriotes, les amis du peuple, les démocrates, les véritables humanistes le leur refusent et c’est contre eux qu’ils font la Révolution.

Philippe Landeux
17 août 2012

P.-S. : Le 13 août, est paru dans Riposte Laïque un article de Jean Pavée défendant Voltaire contre la charge bien-pensante lancée dans Le Point par Roger-Pol Droit. Tout tient dans la première phrase : « Que cache le réquisitoire contre Voltaire, si ce n’est la volonté de déconsidérer les Lumières, la République et la France ? » Que l’argumentaire de Roger-Pol Droit soit affligeant, et ses intentions, inavouables, est une chose ; mais que Voltaire mérite d’être défendu par des arguments tout aussi insignifiants en est une autre.

Voltaire et les Lumières n’ont jamais défendu le peuple. Leurs principes n’étaient ni démocratiques ni républicains. Leur chance fut de n’avoir pas vécu la Révolution qui, plus encore que leurs écrits, aurait révélé leur vrai visage. Ils auraient été des contre-révolutionnaires à la façon des Fayettistes ou des Girondins (tel Condorcet, ami de d’Alembert). Pourquoi les Français et la République devraient-ils se sentir concernés et déconsidérés quand leur prestige en prend un coup à mauvais escient et surtout quand la vérité perce enfin à leur sujet ? Au contraire ! Les fausses Lumières font de l’ombre aux vrais révolutionnaires. Démystifier les uns, c’est ressusciter les autres. La France, la République et la démocratie qui ne sont aujourd’hui que des fantômes ont tout à gagner à reconnaître les imposteurs et à redécouvrir les héros de la Révolution.

Entre un Voltaire qui déclare : « Ce monde-ci, il faut que j’en convienne, est composé de fripons, de fanatiques et d’imbéciles parmi lesquels il y a un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonne compagnie. Ce petit troupeau est riche, bien élevé, instruit, poli, il est comme la fleur du genre humain » et un Robespierre qui soutient que « Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse », lequel cautionne l’oligarchie ? lequel tend à la démocratie ? Dans toute cette affaire, le plus surprenant n’est pas que le système ait mis les Lumières sur un piédestal mais qu’un de ses thuriféraires renverse ses idoles. Quoique les nobles, en ébranlant le pouvoir royal, ont bien scié la branche sur laquelle ils étaient assis !

Une vraie république est nécessairement égalitaire et démocratique. Mais ce terme permet de mettre tout et n’importe quoi derrière. La République actuelle est, en réalité, monétaire (donc inégalitaire) et oligarchique, le vote populaire sans influence réelle ne servant qu’à légitimer l’oligarchie (riches et notables). Elle peut se réclamer des Lumières puisqu’elle en partage l’esprit. Mais si les Lumières débouchent sur la république oligarchique, ce n’est pas anti-républicain que de les rejeter comme le firent les révolutionnaires. Une république démocratique ne peut avoir les mêmes références que la république oligarchique. Mais comment passer de l’une à l’autre sans redécouvrir les principes de l’une, sans remettre en cause les dogmes de l’autre ?

Philippe Landeux

NOTES

(1) Le 17 mai 1792, alors que les Girondins — défenseurs de la haute bourgeoisie, républicains sous la monarchie et royalistes sous la République — poussaient à la guerre que désirait également la Cour et que Louis XVI déclara en effet, à l’Empereur d’Autriche, le 20 avril suivant, Robespierre qui s’était opposé de toutes ses forces à ce projet bien qu’il ne soit plus député, publia le premier numéro de son journal Le défenseur de la Constitution, dans lequel un article disait : « Est-ce dans les mots de république ou de monarchie que réside la solution du grand problème social ? Sont-ce les définitions inventées par les diplomates pour classer les diverses formes de gouvernement qui font le bonheur et le malheur des nations, ou la combinaison des lois et des institutions qui en constituent la véritable nature ? Toutes les constitutions politiques sont faites pour le peuple ; toutes celles où il est compté pour rien, ne sont que des attentats contre l’humanité ! Eh ! que m’importe que de prétendus patriotes me présentent la perspective prochaine d’ensanglanter la France, pour nous défaire de la royauté, si ce n’est pas la souveraineté nationale et l’égalité civile et politique qu’ils veulent établir sur ses débris ? Que m’importe qu’on s’élève contre les fautes de la cour, si loin de les réprimer, on ne cesse de les tolérer et de les encourager, pour en profiter ? Que m’importe que l’on reconnaisse, avec tout le monde, les vices de la constitution qui concernent l’étendue du pouvoir royal, si on anéantit le droit de pétition ; si on attente à la liberté individuelle, à celle même des opinions ; si on laisse déployer contre le peuple alarmé une barbarie qui contraste avec l’éternelle impunité des grands conspirateurs ;  si on ne cesse de poursuivre et de calomnier tous ceux qui, dans tous les tems, on défendu la cause de la nation contre les entreprises de la cour et de tous les partis ? » Deux mois plutôt, Robespierre avait déclaré aux Jacobins, qui avaient universellement applaudi : « Oui, messieurs, j’aime le caractère républicain ; je sais que c’est dans les républiques que se sont élevés toutes les grandes âmes, tous les sentiments nobles et généreux ; mais je crois qu’il nous convient dans ce moment de déclarer tout haut que nous sommes les amis de la constitution, jusqu’à ce que la volonté générale, éclairée par une plus mûre expérience, déclare qu’elle aspire à un bonheur plus grand. Je déclare moi, et je le fais au nom de la société qui ne se démentira pas, que je préfère l’individu que le hasard, la naissance, les circonstances nous ont donné pour roi, à tous les rois qu’on voudrait nous donner. »

Lisons encore cet autre article publié le 7 juin 1792, et l’on comprendra mieux pourquoi les ennemis du peuple se sont acharnés, depuis 200 ans, à ternir la mémoire de Robespierre, et pourquoi les communistes se fourvoient quand ils se revendiquent de lui : « Est-ce pour changer de joug qu’un grand peuple s’agite et brave tous les périls attachés à ces violentes secousses qui agitent les empires ? Quand il ébranle ou qu’il renverse le trône du despotisme, est-ce pour élever sur ses ruines la fortune et la puissance de quelques ambitieux ou d’une classe privilégiée ? Si les noms sont changés, et non les abus, si la forme du gouvernement est autre, mais non meilleure, si la servitude et l’oppression doivent être son éternel apanage, que lui importe un dictateur, un roi, un parlement, un sénat, des tribuns, des consuls ? […] Quiconque veut conserver des privilèges injustes, des distinctions incompatibles avec le bien général, quiconque veut attirer à lui une puissance nouvelle, aux dépens de la liberté publique, est également l’ennemi de la nation et de l’humanité. […] Depuis le boutiquier aisé jusqu’au superbe patricien, depuis l’avocat jusqu’à l’ancien duc et pair, presque tous semblent vouloir conserver le privilège de mépriser l’humanité sous le nom de peuple. Ils aiment mieux avoir des maîtres que de voir multiplier leurs égaux ; servir, pour opprimer en sous-ordre, leur paraît une plus belle destinée que la liberté partagée avec leurs concitoyens. Que leur importent et la dignité de l’homme, et la gloire de la patrie, et le bonheur des races futures ; que l’univers périsse, ou que le genre humain soit avili ou malheureux pendant la durée des siècles, pourvu qu’ils puissent être honorés sans vertus, illustres sans talents, et que chaque jour leurs richesses puissent croître avec leur corruption et avec la misère publique ! Qu’il [ le peuple ] juge entre nous et nos ennemis, qu’il juge entre l’humanité et ses oppresseurs. Tantôt ils feignent de croire que nous n’agitons que des questions abstraites, que de vains systèmes politiques ; comme si les premiers principes de la morale, et les plus chers intérêts des peuples n’étaient que des chimères absurdes et de frivoles sujets de dispute ; tantôt ils veulent persuader que la liberté est le bouleversement de la société entière ; ne les a-t-on pas vus, dès le commencement de cette révolution, chercher à effrayer tous les riches, par l’idée d’une loi agraire, absurde épouvantail, présenté à des hommes stupides par des hommes pervers ? Plus l’expérience a démenti cette extravagante imposture, plus ils se sont obstinés à la reproduire, comme si les défenseurs de la liberté étaient des insensés capables de concevoir un projet également dangereux, injuste et impraticable ; comme s’ils ignoraient que l’égalité des biens est essentiellement impossible dans la société civile ; qu’elle suppose nécessairement la communauté qui est encore plus visiblement chimérique parmi nous, comme s’il était un seul homme doué de quelque industrie dont l’intérêt personnel ne fût pas contrarié par ce projet extravagant. Nous voulons l’égalité des droits parce que sans elle, il n’est ni liberté, ni bonheur social. »

(2) Le but de la Révolution : « Quel est le but où nous tendons ? La jouissance paisible de la liberté et de l’égalité ; le règne de cette justice éternelle, dont les lois ont été gravées, non sur le marbre ou sur la pierre, mais dans les cœurs de tous les hommes, même dans celui de l’esclave qui les oublie, et du tyran qui les nie. Nous voulons substituer, dans notre pays, la morale à l’égoïsme, la probité à l’honneur, les principes aux usages, les devoirs aux bienséances, l’empire de la raison à la tyrannie de la mode, le mépris du vice au mépris du malheur, la fierté à l’insolence, la grandeur d’âme à la vanité, l’amour de la gloire à l’amour de l’argent, les bonnes gens à la bonne compagnie, le mérite à l’intrigue, le génie au bel esprit, la vérité à l’éclat, le charme du bonheur aux ennuis de la volupté, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands, un peuple magnanime, puissant, heureux, à un peuple aimable, frivole et misérable, c’est-à-dire, toutes les vertus et tous les miracles de la République, à tous les vices et à tous les ridicules de la monarchie. Nous voulons, en un mot, remplir les vœux de la nature, accomplir les destins de l’humanité, tenir les promesses de la philosophie, absoudre la providence du long règne du crime et de la tyrannie. Que la France, jadis illustre parmi les pays esclaves, éclipsant la gloire de tous les peuples libres qui ont existé, devienne le modèle des nations, l’effroi des oppresseurs, la consolation des opprimés, l’ornement de l’univers, et qu’en scellant notre ouvrage de notre sang, nous puissions voir briller au moins l’aurore de la félicité universelle… Voilà notre ambition, voilà notre but. » Discours de Robespierre sur les principes de morale politique qui doivent guider la Convention dans l’administration intérieure de la République, prononcé à la Convention le 5 février 1794 (17 pluviôse an II).

(3) Le 5 décembre 1792, aux Jacobins, Robespierre demanda le retrait du buste d’Helvétius qui ornait la salle, arguant qu’il « eut augmenté la foule des intrigants beaux esprits qui désolent aujourd’hui la patrie ». Mais c’est le 7 mai 1794 (18 floréal an II), dans son rapport sur les idées religieuses et morales, au terme duquel fut adopté le calendrier des fêtes décadaires et reconnue l’existence de l’Etre suprême, décret qui établissait une laïcité à l’américaine, que Robespierre dénonça ouvertement les Encyclopédistes, les Lumières et leurs émules : « Dès longtemps les observateurs éclairés pouvaient apercevoir quelques symptômes de la Révolution actuelle. Tous les événements importants y tendaient ; les causes mêmes des particuliers susceptibles de quelque éclat s'attachaient à une intrigue politique. Les hommes de lettres renommés, en vertu de leur influence sur l'opinion, commençaient à en obtenir quelqu'une dans les affaires. Les plus ambitieux avaient formé dès lors une espèce de coalition qui augmentait leur importance ; ils semblaient s'être partagés en deux sectes, dont l'une défendait bêtement le clergé et le despotisme. La plus puissante et la plus illustre était celle qui fut connue sous le nom d'encyclopédistes. Elle renfermait quelques hommes estimables et un plus grand nombre de charlatans ambitieux. Plusieurs de ces chefs étaient devenus des personnages considérables dans l'Etat : quiconque ignorerait son influence et sa politique, n'aurait pas une idée complète de la préface de notre Révolution. Cette secte, en matière politique, resta toujours au-dessous des droits du peuple : en matière de morale, elle alla beaucoup au-delà de la destruction des préjugés religieux. Ses coryphées déclamaient quelquefois contre le despotisme, et ils étaient pensionnés par les despotes ; ils faisaient tantôt des livres contre la Cour, et tantôt des dédicaces aux rois, des discours pour les courtisans, et des madrigaux pour les courtisanes ; ils étaient fiers dans leurs écrits, et rampants dans les anti-chambres. Cette secte propagea avec beaucoup de zèle l'opinion du matérialisme qui prévalut parmi les grands et parmi les beaux esprits. On lui doit en grande partie cette espèce de philosophie pratique qui, réduisant l'égoïsme en système, regarde la société humaine comme une guerre de ruse, le succès comme la règle du juste et de l'injuste, la probité comme une affaire de goût ou de bienséance, le monde comme le patrimoine des fripons adroits. J'ai dit que ses coryphées étaient ambitieux ; les agitations qui annonçaient un grand changement dans l'ordre politique des choses, avaient pu étendre leurs vues. On a remarqué que plusieurs d'entre eux avaient des liaisons intimes avec la maison d'Orléans, et la constitution anglaise était, suivant eux, le chef-d'œuvre de la politique et le maximum du bonheur social.
Parmi ceux qui, au temps dont je parle, se signalèrent dans la carrière des lettres et de la philosophie, un homme, par l'élévation de son âme et par la grandeur de son caractère, se montra digne du ministère de précepteur du genre humain. Il attaqua la tyrannie avec franchise ; il parla avec enthousiasme de la divinité ; son éloquence mâle et probe peignit en traits de flamme les charmes de la vertu, elle défendit ses dogmes consolateurs que la raison donne pour appui au cœur humain. La pureté de sa doctrine, puisée dans la nature et dans la haine profonde du vice, autant que son mépris invincible pour les sophistes intrigants qui usurpaient le nom de philosophes, lui attira la haine et la persécution de ses rivaux et de ses faux amis. Ah ! s'il avait été témoin de cette révolution dont il fut le précurseur, et qui l'a porté au Panthéon, qui peut douter que son âme généreuse eût embrassé avec transport la cause de la justice et de l'égalité ! Mais qu'ont fait pour elle ses lâches adversaires ? Ils ont combattu la Révolution, dès le moment qu'ils ont craint qu'elle n'élevât le peuple au-dessus de toutes les vanités particulières ; les uns ont employé leur esprit à frelater les principes républicains et à corrompre l'opinion publique ; ils se sont prostitués aux factions, et surtout au parti d'Orléans ; les autres se sont renfermés dans une lâche neutralité. Les hommes de lettre en général se sont déshonorés dans cette Révolution ; et à la honte éternelle de l'esprit, la raison du peuple en a fait seule tous les frais. »

(4) Beccaria : « Si donc je démontre que dans l’état ordinaire de la société, la mort d’un citoyen n’est ni utile ni nécessaire, j’aurais gagné la cause de l’humanité. Ce n’est pas l’intensité de la peine qui fait le plus grand effet sur l’esprit humain, mais sa durée. La mort d’un scélérat sera par cette raison un frein moins puissant du crime que le long et durable exemple d’un homme privé de sa liberté et devenu un animal de service, pour réparer par les travaux de toute sa vie le dommage qu’il a fait à la société. L’intensité de la peine d’un esclavage perpétuel a tout ce qu’il faut pour détourner du crime l’esprit le plus déterminé aussi bien que la peine de mort. Beaucoup d’hommes envisagent la mort d’un œil ferme et tranquille, les uns par fanatisme, les autres par cette vanité qui nous accompagne au-delà du tombeau, mais le fanatisme et la vanité abandonnent le criminel dans les chaînes, sous les coups et dans une cage de fer, et le désespoir ne terminera pas ses maux mais les commence. » (Des délits et des peines, texte original, 1766)

(5) Voltaire et la torture : « Tous les hommes s’élèvent contre les tortures qu’on fait souffrir aux accusés dont on veut arracher l’aveu. La loi ne les a pas encore condamnés et on leur inflige, dans l’incertitude où l’on est de leur crime, un supplice beaucoup plus affreux que la mort qu’on leur donne quand on est certain qu’ils la méritent. “Quoi [Couard ?] ! J’ignore encore si tu es innocent. Il faudra que je te tourmente pour m’éclairer. Et si tu es innocent, je n’expierai point envers toi ces cent mille maux que je t’ai fait souffrir au lieu d’un seul que je te préparais.” Chacun frisonne à son idée. Réservez au moins cette cruauté pour les scélérats avérés qui auront assassiné un père de famille ou le père de la patrie. »

(6) Le mendiant selon l’Encyclopédie : « C’est un gueux ou vagabond de profession qui demande l’aumône par oisiveté et par fainéantise au lieu de gagner sa vie par le travail. Tel est l’effet de l’habitude d’une grande misère que l’état de mendiant et de vagabond attache les hommes qui ont la lâcheté de l’embrasser. C’est par cette raison que ce métier, école du vol, se multiplie et se perpétue de père en fils. Séparons les familles. Le châtiment devient d’autant plus nécessaire à leur égard que leur exemple est contagieux. Quant aux vagabonds de profession, on a des travaux utiles dans les colonies où on peut employer leurs bras à bon marché. »
(6) Piarron de Chamousset et les colonies : « Deux mille nègres, autant de négresses avec leurs négrillons et leurs négrites suffiraient pour les commencements de cette colonie qui serait d’abord composée de tout ce que les hôpitaux de ce royaume peuvent avoir d’enfants à leur charge et de quelques compagnies d’invalides pour contenir les nègres et les mendiants exportés. »

(8) Piarron de Chamousset et les enfants : « Sans parent, sans soutien que celui qu’un sage gouvernement leur procure, ils [les enfants] ne tiennent à rien, ils n’ont rien à perdre. La mort même pourrait-elle paraître redoutable à de pareils hommes que rien ne semble attacher à la vie et que l’on pourrait familiariser de bonne heure avec le danger en les destinant à devenir soldats ? Il ne doit pas être difficile de faire regarder la mort et les dangers avec indifférence à des gens que l’on élèvera dans ces sentiments et qui n’en seront pas distraits par une tendresse réciproque ou par une liaison de parenté. N’ayant point pour eux une tendresse aveugle telle que souvent ils ont pour leurs enfants, ces paysans ne leur inspireront pas le désir de se conserver que chaque homme n’a peut-être que trop et qui ne tend qu’à faire naître la peur quand la raison et les principes ne le règlent pas. »

(9) Le peuple et l’élite selon Voltaire : « Ce monde-ci, il faut que j’en convienne, est composé de fripons, de fanatiques et d’imbéciles parmi lesquels il y a un petit troupeau séparé qu’on appelle la bonne compagnie. Ce petit troupeau est riche, bien élevé, instruit, poli, il est comme la fleur du genre humain. C’est pour lui que les plaisirs honnêtes sont faits ; c’est pour lui que les plus grands hommes ont travaillé. » De son côté, l’article « Philosophe » de l’Encyclopédie portait : « La raison est à l’égard du philosophe ce que la grâce est au chrétien. La grâce détermine le chrétien à agir, et la raison détermine le philosophe. Les autres hommes sont emportés par leurs passions sans que les actions qu’ils font soient précédées de la réflexion. C sont des hommes qui marchent dans les ténèbres au lieu que le philosophe, dans ses passions mêmes, n’agit qu’après réflexion. Il marche la nuit mais il est précédé d’un flambeau. Le philosophe forme ses principes sur une infinité d’observation particulières, alors que le peuple adopte le principe sans penser aux observations qui l’ont produit ; il croit que la maxime existe pour ainsi dire par elle-même, mais le philosophe prend la maxime à sa source ; il en examine l’origine, il en connaît la propre valeur et n’en fait que l’usage qu’il convient. »

(10) Le peuple selon Voltaire : « Je crois que nous ne nous entendons pas sur l’article du peuple que vous croyez digne d’être instruit. J’entends par peuple la populace qui n’a que ses bras pour vivre. Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de s’instruire. Ils mourraient de faim avant de devenir philosophes. Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants. Si vous aviez comme moi une terre et si vous aviez des charrues, vous seriez de mon avis. Ce n’est pas le manœuvre qu’il faut instruire, c’est le bon bourgeois, c’est l’habitant des villes. On doit prêcher la vertu au plus bas peuple. Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. »

(11) Voltaire et les fêtes de village : « Forcez les hommes au travail, vous les rendrez honnêtes gens. On sait assez que ce n’est pas à la campagne que se commettent les grands crimes, excepté, peut-être, quand il y a trop de fêtes qui forcent l’homme à l’oisiveté et le conduisent à la débauche. »
 
(12) Le dimanche selon l’Encyclopédie : « Si on accordait pour tous les dimanches la liberté de travail l’après-midi, ce serait une œuvre de charité bien favorable à tant de familles pauvres. A l’égard de ceux mêmes qui ne sont pas pauvres, ils n’iraient pas au cabaret dépenser, au grand préjudice de leur famille, une partie de ce qu’ils ont gagné dans la semaine ; ils ne s’enivreraient pas, ils ne se querelleraient pas ; ils éviteraient ainsi tous les maux que causent l’oisiveté et la cessation d’un travail innocent, utile pour eux et pour l’état. Ne peut-on pas proposer, dans le même esprit, d’employer quelques heures de ce saint jour pour procurer à tous les villages et hameaux certaines commodités qui leur manquent : un puit, une fontaine, un abreuvoir, une laverie, et surtout pour rendre les chemins beaucoup plus aisés qu’on ne les trouve d’ordinaire dans les campagnes éloignées. En effet, quoique les grandes routes soient en bon état presque partout dans le royaume, il reste encore plusieurs chemins de traverse où il y aurait beaucoup à refaire et dont la réparation serait toujours très utile au peuple. »

(13) Définition de Représentant, selon l’Encyclopédie : « Pour maintenir le concert qui doit toujours subsister entre le souverain et leur peuple, pour mettre les uns et les autres à couvert des attentats des mauvais citoyens, rien ne serait plus avantageux qu’une constitution qui permettrait à chaque ordre de citoyens de se faire représenter, de parler dans les assemblée qui ont le bien général pour objet. Ces assemblées, pour être utiles et justes, devraient être composées de ceux que leurs possessions rendent citoyens, que leur état et leurs lumières mettent à portée de connaître les intérêts de la nation et les besoins des peuples. En un mot, c’est la propriété qui fait le citoyen. Tout homme qui possède dans l’état est intéressé au bien de l’état, et quel que soit le rang que des convention particulières lui assignent, c’est toujours comme propriétaire, c’est en raison de ses propriétés, de ses possessions, qu’il doit parler ou qu’il acquiert le droit de se faire représenter. »

(14) Déclaration des droits, de Robespierre, adoptée par les Jacobins le 21 avril 1793 :
« Les représentants du peuple Français réunis en convention nationale, reconnaissant que les lois humaines qui ne découlent point des lois éternelles de la justice, ne sont que des attentats de l’ignorance et du despotisme contre l’humanité ; convaincus que l’oubli et le mépris des droits naturels de l’homme sont les seules causes des crimes et des malheurs du monde, ont résolu d’exposer, dans une déclaration solennelle, ces droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens, pouvant comparer sans cesse les actes du gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer et avilir par la tyrannie; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur, le magistrat la règle de ses devoirs, le législateur l’objet de sa mission. En conséquence, la convention nationale proclame, à la face de l’univers et sous les yeux du législateur immortel, la déclaration suivante des droits de l’homme et du citoyen.

» ARTICLE Premier — Le but de toute association politique est le maintien des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, et le développement de toutes ses facultés.
» ART. 2 — Les principaux droits de l’homme sont ceux de pourvoir à la conservation de l’existence et la liberté.
» ART. 3 — Ces droits appartiennent également à tous les hommes, quelle que soit la différence de leurs forces physiques et morales. L’égalité des droits est établie par la nature ; la société, loin d’y porter atteinte, ne fait que la garantir contre l’abus de la force qui la rend illusoire.
» ART. 4 — La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme, d’exercer à son gré toutes ses facultés ; elle a la justice pour règle, les droits d’autrui pour bornes, la nature pour principe, et la loi pour sauvegarde.
» ART. 5 — Le droit de s’assembler paisiblement, le droit de manifester ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, sont des conséquences si nécessaires du principe de la liberté de l’homme, que la nécessité de les énoncer suppose ou la présence, ou le souvenir récent du despotisme.
» ART. 6 — La propriété est le droit qu’a chaque citoyen de jouir et de disposer à son gré de la portion de bien qui lui est garantie par la loi.
» ART. 7 — Le droit de propriété est borné comme tous les autres par l’obligation de respecter les droits d’autrui.
» ART. 8 — Il ne peut préjudicier ni à la sûreté, ni à la liberté, ni à l’existence, ni à la propriété de nos semblables.
» ART. 9 — Tout trafic qui viole ce principe est essentiellement illicite et immoral.
» ART. 10 — La société est obligée de pourvoir à la subsistance de tous ses membres, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler.
» ART. 11 — Les secours indispensables à celui qui manque du nécessaire, sont une dette de celui qui possède le superflu. Il appartient à la loi de déterminer la manière dont cette dette doit être acquittée.
» ART. 12 — Les citoyens, dont les revenus n’excèdent point ce qui est nécessaire à leur subsistance, sont dispensés de contribuer aux dépenses publiques ; les autres doivent les supporter progressivement selon l’étendue de leur fortune. [Article supprimé, par crainte que cette disposition ne donne des arguments aux partisans du suffrage censitaire.]
» ART. 13 — La société doit favoriser de tout son pouvoir les progrès de la raison publique, et mettre l’instruction à la portée de tous les citoyens.
» ART. 14 — Le peuple est le souverain ; le gouvernement est son ouvrage et sa propriété ; les fonctionnaires publics sont ses commis. Le peuple peut, quand il lui plaît, changer son gouvernement et révoquer ses mandataires.
» ART. 15 — La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté du peuple.
» ART. 16 — La loi doit être égale pour tous.
» ART. 17 — La loi ne peut défendre que ce qui est nuisible à la société ; elle ne peut ordonner que ce qui lui est utile.
» ART. 18 — Toute loi qui viole les droits imprescriptibles de l’homme, est essentiellement injuste et tyrannique ; elle n’est point une loi.
» ART. 19 — Dans tout état libre, la loi doit surtout défendre la liberté publique et individuelle contre l’autorité de ceux qui gouvernent. Toute institution qui ne suppose pas le peuple bon et le magistrat corruptible est vicieuse.
» ART. 20 — Aucune portion du peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier ; mais le vœu qu’elle exprime doit être respecté comme le vœu d’une portion du peuple, qui doit concourir à former la volonté générale. Chaque section du souverain assemblé doit jouir du droit d’exprimer sa volonté avec une entière liberté ; elle est essentiellement indépendante de toutes les autorités constituées, et maîtresse de régler sa police et ses délibérations.
» ART. 21 — Tous les citoyens sont admissibles à toutes les fonctions publiques, sans aucune autre distinction que celle des vertus et des talents, sans aucun autre titre que la confiance du peuple.
» ART. 22 — Tous les citoyens ont un droit égal de concourir à la nomination des mandataires du peuple et à la formation de la loi.
» ART. 23 — Pour que ces droits ne soient point illusoires et l’égalité chimérique, la société doit salarier les fonctionnaires publics, et faire en sorte que les citoyens qui vivent de leur travail, puissent assister aux assemblées publiques où la loi les appelle, sans compromettre leur existence ni celle de leur famille.
» ART. 24 — Tout citoyen doit obéir religieusement aux magistrats et aux agents du gouvernement, lorsqu’ils sont les organes ou les exécuteurs de la loi.
» ART. 25 — Mais tout acte contre la liberté, contre la sûreté ou contre la propriété d’un homme, exercé par qui que ce soit, même au nom de la loi, hors des cas déterminés par elle et des formes qu’elle prescrit, est arbitraire et nul ; le respect même de la loi défend de s’y soumettre ; et si on veut l’exécuter par la violence, il est permis de le repousser par la force.
» ART. 26 — Le droit de présenter des pétitions aux dépositaires de l’autorité publique appartient à tout individu. Ceux à qui elles sont adressées, doivent statuer sur les points qui en font l’objet ; mais ils ne peuvent jamais ni en interdire, ni en restreindre, ni en condamner l’exercice.
» ART. 27 — La résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme et du citoyen.
» ART. 28 — Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre du corps social, lorsque le corps social est opprimé.
» ART. 29 — Lorsque le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
» ART. 30 — Quand la garantie sociale manque à un citoyen, il rentre dans le droit naturel de défendre lui-même tous ses droits.
» ART. 31 — Dans l’un et l’autre cas, assujettir à des formes légales la résistance à l’oppression, est le dernier raffinement de la tyrannie.
» ART. 32 — Les fonctions publiques ne peuvent être considérées comme des distinctions ni comme des récompenses, mais comme des devoirs publics.
» ART. 33 — Les délits des mandataires du peuple doivent être sévèrement et facilement punis. Nul n’a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.
» ART. 34 — Le peuple a le droit de connaître toutes les opérations de ses mandataires ; ils doivent lui rendre un compte fidèle de leur gestion, et subir son jugement avec respect.
» ART. 35 — Les hommes de tous les pays sont frères, et les différents peuples doivent s’entraider selon leur pouvoir comme les citoyens du même état.
» ART. 36 — Celui qui opprime une seule nation se déclare l’ennemi de toutes.
» ART. 37 — Ceux qui font la guerre à un peuple pour arrêter les progrès de la liberté et anéantir les droits de l’homme, doivent être poursuivis par tous, non comme des ennemis ordinaires, mais comme des assassins et comme des brigands rebelles.
» ART. 38 — Les rois, les aristocrates, les tyrans, quels qu’ils soient, sont des esclaves révoltés contre le souverain de la terre qui est le genre humain, et contre le législateur de l’univers qui est la nature. »
 
(15) Exemple des mots que nos « élites » se gardent bien de mettre sous les yeux du peuple : « Peuple, souviens-toi que si, dans la République, la justice ne règne pas avec un empire absolu, et si ce mot ne signifie pas l'amour de l'égalité et de la patrie, la liberté n'est qu'un vain nom. Peuple, toi que l'on craint, que l'on flatte et que l'on méprise ; toi, souverain reconnu qu'on traite toujours en esclave, souviens-toi que partout où la justice ne règne pas, ce sont les passions des magistrats, et que le peuple a changé de chaînes et non de destinées. Souviens-toi qu'il existe dans ton sein une ligue de fripons qui lutte contre la vertu publique, qui a plus d'influence que toi-même sur tes propres affaires, et que, loin de sacrifier cette poignée de fripons à ton bonheur, tes ennemis veulent te sacrifier à cette poignée de fripons, auteurs de tous nos maux, et seuls obstacles à la prospérité publique. Sache que tout homme qui s'élèvera pour défendre la cause et la morale publique sera accablé d'avanies et proscrit par les fripons ; sache que tout ami de la liberté sera toujours placé entre un devoir et une calomnie ; que ceux qui ne pourront être accusés d'avoir trahi seront accusés d'ambition ; que l'influence de la probité et des principes sera comparée à la force de la tyrannie et à la violence des factions ; que ta confiance et ton estime seront des titres de proscription pour tous tes amis ; que les cris du patriotisme opprimé seront appelés des cris de sédition, et que, n'osant t'attaquer toi-même en masse, on te proscrira en détail dans la personne de tous les bons citoyens, jusqu'à ce que les ambitieux aient organisé leur tyrannie. Tel est l'empire des tyrans armés contre nous : telle est l'influence de leur ligue avec tous les hommes corrompus, toujours portés à les servir. Ainsi donc, les scélérats nous imposent la loi de trahir le peuple, à peine d'être appelés dictateurs. Souscrirons-nous à cette loi ? Non : défendons le peuple, au risque d'en être estimés ; qu'ils courent à l'échafaud par la route du crime, et nous par celle de la vertu. » Robespierre, dernier discours, 26 juillet 1794 (8 thermidor an II).
 
(16) Le terme « gaucherie » désigne les partis qui se disent actuellement « de gauche » et qui tous, à l’instar du patronat,  sont immigrationnistes, anti-nation, anti-démocratiques, anti-populaires, anti-sociaux (sous le masque du sociétal et de l’ingérence humanitaire), donc de facto « de droite ». Si tous les dupes de la gaucherie sont des gauchistes en pensée ou en action, l’élite de ces partis, qui se revendique des Lumières, est depuis longtemps appelée « gauche caviar ».

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02:07 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (26) |  Facebook | |  Imprimer |

jeudi, 16 août 2012

MOI, PRESIDENT... (dessin)

2012 08 15 - Mise au poing.JPG

08:46 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

mercredi, 15 août 2012

PROFESSION DE FOI D’UN REVOLUTIONNAIRE

« L’Egalité est socialement nécessaire, techniquement possible et historiquement imminente. »

« Du libéralisme sans capitalisme, là est la Révolution. »

Manifeste des Patriciens, § 96, 87


PROFESSION DE FOI

(ou grille de lecture)

D’UN REVOLUTIONNAIRE

Egalité, Démocratie, Révolution, Europe, immigration

Je crois en la destinée de la France ; je crois au génie du peuple français ; je crois en la Révolution. Ce credo pourrait sembler bien optimiste en regard de la situation actuelle. Mais c’est en tant que révolutionnaire qu’il faut considérer les choses, c’est-à-dire en prenant de la hauteur et en sachant en quoi consiste la Révolution. Le présent n’est qu’une étape dont le sens ne peut être saisi que par ceux qui embrassent le passé et le futur. Certains diront que le futur est le secret des Dieux. Je dis, moi, Philippe Landeux, que ses grandes lignes sont affaire de logique et qu’il est donc possible, dans une certaine mesure et avec un peu de bon sens, de l’entrevoir. Peu importe que l’on me croie, je sais qu’une Révolution se produira en France autour des années 2030, je sais en quoi elle consistera, et ces certitudes commandent autant mes opinions que ma conduite.

Avant toute chose, pourquoi 2030 ? Je postule que l’évolution technique s’accompagne d’une évolution économique, de bouleversements au niveau des habitudes et des structures sociales, et entraîne à terme des changements politiques dans la forme du gouvernement et les droits des citoyens. Lorsque je trace les courbes de ces évolutions techniques et politiques, d’après mon intuition, la première croît imperceptiblement jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, s’accélère indubitablement au XIXe, et prodigieusement au XXe. Cette courbe est une exponentielle. Elle qui était quasi horizontale devient presque verticale. Le tournant radical (la tangente de la courbe) se produit grosso modo vers 1950. La deuxième, celle de l’évolution politique et des droits, apparaît ou commence à décoller à partir de la fin du XVIIIe siècle, croît légèrement au XIXe et un peu plus au XXe, mais ne connaît pas d’accélération fulgurante. Son inclinaison à la fin du XXe siècle est à peu près celle de la courbe de l’évolution technique à la fin du XIXe. Ainsi, l’écart entre les deux courbes, c’est-à-dire entre les capacités de la société et le niveau de droits de la majorité des gens, n’a jamais était aussi grand qu’aujourd’hui et va en s’agrandissant. Une corrélation s’observe néanmoins qui confirme le postulat et, si on prolonge logiquement la courbe de l’évolution politique et des droits, son allure devient exponentielle au XXIe, avec un tournant (tangente) autour de 2030.

Mais que signifie, sur le plan politique, une évolution fulgurante, sinon un changement radical, inédit et aujourd’hui inconcevable des conditions sociales, tant au niveau collectif qu’individuel, autrement dit une révolution ? Or que peut-il avoir de plus radical que l’avènement de l’Egalité et de la Démocratie, termes connus mais actuellement vides de sens ? Et pourquoi l’Egalité et la Démocratie sont-elles depuis toujours inaccessibles ? Parce que nous n’avons jamais connu que le système monétaire, intrinsèquement inégalitaire, dans lequel il y a fatalement des riches et des pauvres qui ne sont pas égaux en droits et n’ont donc pas le même poids politique. (Au vrai, il n’y a, à proprement parler, ni droits, ni devoirs, ni citoyens, ni société dans l’inégalité.) L’inégalité en droits implique une forme d’oligarchie. A contrario, l’Egalité et la Démocratie impliquent, non seulement l’abolition de la monnaie, mais l’anéantissement de Largent (= croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger, fondement du troc et de la monnaie).

Que sont, concrètement, l’Egalité et la Démocratie ?

L’EGALITE est le principe fondamental de l’ordre social ; elle n’existe qu’en Société ; elle concerne les rapports entre Citoyens ; elle s’applique aux Devoirs (fondamentaux) et aux Droits (fondamentaux et indirects). Il n’existe pas d’autre Egalité que l’égalité des Citoyens en Devoirs (envers la Cité) et en Droits (dans la Cité). Un des Devoirs fondamentaux du Citoyen est de participer à la vie de la Cité selon ce qu’elle considère comme une participation. En retour, le Droit fondamental du Citoyen est de jouir ou de profiter de tous les bienfaits de sa Cité, dont beaucoup sont sur le marché. Ce Droit fondamental suppose donc un droit indirect, celui d’accéder au marché. Le Droit d’accéder au marché est (devrait être) conféré par la Citoyenneté et, de ce fait, égal, car indéfini, pour tous les Citoyens. Voilà le droit que la monnaie incarne et dénature, rendant l’Egalité impossible et faussant tous les rapports sociaux ! Rien n’est cependant plus simple, de nos jours, que d’appliquer le principe : il suffit que la Cité dote ses Citoyens (individus ayant rempli leurs Devoirs) d’une carte à puce, strictement individuelle, leur permettant d’attester leur Citoyenneté auprès des commerçants (eux-mêmes Citoyens) et, dès lors, d’accéder librement au marché. Sur le plan technique, il s’agit tout simplement d’adapter les infrastructures servant aujourd’hui à utiliser les cartes de crédits. Il va de soi que ce moyen d’échange exigerait d’autres d’adaptations et aurait une infinité de conséquences, mais il ne s’agit pas ici d’exposer dans le détail la théorie du Civisme. Ce qu’il faut retenir, c’est que la « Carte civique » sera l’enjeu de la prochaine Révolution, qu’elle est inscrite dans l’évolution des choses, et qu’il n’y a pas d’autre moyen d’instaurer l’Egalité que de lier le droit d’accéder au marché à la Citoyenneté, car tout autre logique repose sur des préjugés monétaires et ramène à la monnaie.

La DEMOCRATIE découle de l’acte d’association, c’est-à-dire de la décision prise par certains individus de s’unir et de constituer une société pour survivre et échapper à l’état de Nature. Ce but fixe par lui-même les clauses du Contrat social. Nul n’est Citoyen contre son gré ; nul ne peut intégrer la Cité contre le gré des Citoyens. La Citoyenneté confère à tous les Citoyens les mêmes Devoirs (fondamentaux) et les mêmes Droits (fondamentaux et indirects). Ne peuvent être Citoyens que les individus s’acquittant des Devoirs du Citoyen. Tout Citoyen qui manque à ses Devoirs s’expose à des sanctions pouvant aller jusqu’à la perte de la Citoyenneté (incarcération, bannissement ou mort). Ainsi, les Citoyens sont associés volontairement, librement, en connaissance de cause et sur un pied d’Egalité ; tous ratifient au moins tacitement, par leur présence, le Contrat social. Les lois adoptées ultérieurement, de même que les décisions engageant la collectivité, ne peuvent contrevenir au Contrat social et doivent elles aussi être approuvées par les Citoyens en corps, c’est-à-dire par le peuple. Mais un référendum est un procédé lourd, inadapté à des prises de décisions rapides et innombrables ; il doit rester exceptionnel et solennel. Or pour consulter le peuple sans le consulter dans son entier ni s’en remettre à des élus (quel que soit le mode de désignation), une seule solution : la constitution d’un corps de Citoyens nombreux, tirés au sort, chargés, entre autres choses, d’entériner les lois ou de les rejeter par défaut, en votant à une forte majorité (par exemple les deux tiers). La combinaison de ces procédures (référendum et jury national) assure qu’aucune loi ou décision, peu importe de qui elle émane, n’entre en vigueur sans avoir reçu la caution populaire. A ces dispositions s’ajoute également la possibilité pour les Citoyens de provoquer des référendums selon des modalités fixées par la loi (en l’occurrence par la Constitution), lesquelles doivent être suffisamment souples pour ne pas empêcher de fait les référendums « d’initiative populaire » et annihiler par des dispositions astucieuses un principe reconnu. En résumé, la Démocratie est le système politique dans lequel le peuple est réellement souverain, où les lois (et les décisions gouvernementales) sont soumises à son approbation et où il peut à tout moment prendre l’initiative ; elle est loin de se réduire au droit illusoire d’élire de soi-disant représentants. La condition de la Démocratie est l’Egalité sans laquelle les individus n’ont ni les mêmes intérêts ni le même pouvoir pour les défendre.

L’Egalité, puis la Démocratie, tel est le but à atteindre. Tout ce qui entrave la marche vers ce but est contre-révolutionnaire. Est révolutionnaire celui qui connaît le but de la Révolution, la sert consciemment et de toute ses forces, juge tout à l’aune de ses besoins, s’oppose à ce qui en détourne, pousse dans son sens s’il le peut et laisse faire les choses quand elles vont d’elles-mêmes dans le bon sens. Il y a donc aussi des gens qui, sans être des révolutionnaires, servent la Révolution sans le savoir comme d’autres qui, se prenant pour des révolutionnaires, sont des contre-révolutionnaires qui s’ignorent.


On pourrait se demander si cette conception de la Révolution n’est pas délirante. Un moyen sûr de le savoir est d’observer les évolutions en cours pour voir si, avec un petit coup de pouce, elles ne déboucheront pas sur la Révolution proposée. Car il est une certitude : une Révolution qui ne plonge pas ses racines dans le passé n’a pas d’avenir ; c’est une construction intellectuelle, une vue de l’esprit, une entreprise contre-nature, un système porté par des hommes, non par la force des choses, donc voué à l’échec. Même en admettant que des idées révolutionnaires ne soient pas pure fantaisie, mais seulement très en avance sur leur temps, elles sont, par définition, inapplicables à brève échéance. Du reste, ce qui n’est pas possible n’est généralement pas pensable, et ce qui sera possible un jour ne le sera pas encore demain. L’Histoire est comme un escalier : on peut le gravir vite, mais il faut quand même franchir toute les marches. Il n’y a de révolutions irrévocables que les évolutions révolutionnaires (Manifeste des Patriciens, § 130).

La question est donc de savoir si instaurer l’Egalité via l’utilisation de cartes civiques (à puce) est dans l’ordre des choses. Tout d’abord, cette conception de l’Egalité — qui attache les droits du Citoyen, dont celui d’accéder au marché, à la Citoyenneté — n’est concevable, d’un point de vue philosophique et pratique, que parce que l’informatique permet en effet de la mettre en œuvre. A contrario, ceci explique 1) pourquoi une telle conception n’a pu voir le jour que très récemment (4 décembre 1997), 2) pourquoi les « révolutionnaires » d’antan avaient une conception de l’Egalité faussée par la monnaie qu’ils étaient obligés de conserver dans leurs raisonnements, faute de pouvoir passer outre, 3) pourquoi ressasser leurs théories passées et spécieuses est anachronique et contre-révolutionnaire. Ensuite, cette Révolution fait de Largent le tyran à abattre. Est-il déraisonnable de penser que Largent est roi et que, pour changer de système, il faut le décapiter ? Nier la toute puissance de Largent est mauvaise foi ; l’admettre sans en tirer la conséquence logique est lâcheté intellectuelle. Par ailleurs, pour que cette Révolution soit dans l’ordre des choses, il faut nécessairement que ce qui la rend possible détruise le système présent. Or cette possibilité est offerte par l’informatique qui permet le monopole des banques, la virtualisation de la monnaie et les folies financières qui menacent le système d’effondrement. L’informatique elle-même est le fruit du monde industriel qui n’a plus rien à voir avec le monde artisanal qui a amené le troc et engendré la notion de valeur marchande. Le moyen d’échange qu’est la monnaie est née et est liée à un contexte qui n’existe plus ; elle est à l’évidence désuète et inadaptée au monde moderne. En fait, le système monétaire ne subit pas une crise de plus ; il vit ses derniers instants, n’ayant jusqu’à présent échappé à ses contradictions mortelles que par des fuites en avant. Enfin, la monnaie comme toute chose évolue dans sa forme. L’évolution ne s’arrête pas. Mais quelle peut bien être la prochaine étape de l’évolution de la monnaie, si ce n’est sa disparition pure et simple, quand sa manipulation grâce aux cartes de crédits l’a rendue virtuelle ? Et si la monnaie disparaît, que restera-t-il, si ce n’est les cartes de crédits que la Révolution convertira, pour ainsi dire, en cartes civiques ? L’Egalité naîtra de l’informatique qui tue Largent.

Qui connaît le système de la Cité proposé par le Civisme peut, de la même manière, comprendre la finalité et le sens historique de la plupart des grandes tendances actuelles (droit du travail, fonctionnariat, salariat, Internet, etc.). Il sait à quoi il ne doit ni ne peut faire obstacle et à quoi il peut et doit s’opposer. Il ne suit pas ses impressions, bonnes ou mauvaises ; il obéit à l’Histoire, que cela semble facile ou difficile. Il juge et agit en tant que révolutionnaire, non comme individu.

Ainsi, il est de bon ton de s’inquiéter et de s’indigner, au nom des libertés individuelles, des droits de l’Homme, etc., de l’informatisation des données personnelles publiques, de la centralisation des informations et de la généralisation de la monnaie virtuelle, via les cartes de crédits. Il est certain que ces phénomènes ne sont pas sans danger, que ces pratiques dotent le système d’instruments de contrôle et d’oppression terribles. Mais les dénoncer au nom des libertés individuelles pour maintenir ce qui est et défendre de fait un système par nature oppressif à quelque chose de ridicule. D’autant plus que toutes les protestations n’empêchent rien. Celui qui, au contraire, voit que le système met lui-même en place les infrastructures de la Cité et scie sans le savoir la branche sur laquelle il est assis a toute les raisons de se réjouir. Même s’il est évident qu’à court terme ces mesures ont des inconvénients, il sait qu’il faut en passer par-là. Quand le système creuse sa tombe, un révolutionnaire se garde bien d’intervenir ; il le regarde faire, il l’aide même au besoin, en attendant de le pousser dedans. Toute autre attitude est contre-révolutionnaire. Elle n’est justifiée que par des considérations mesquines et révèle l’absence de vision à long terme.

S’opposer à l’informatisation et à la généralisation des cartes bancaires : contre-révolutionnaire.

De même, la Révolution aura pour but l’Egalité. Mais il ne suffit pas d’invoquer « l’Egalité » à tout bout de champ pour être un révolutionnaire, pas plus qu’il ne suffit de se dire « anticapitaliste » pour en être un. L’Egalité a un sens bien précis : égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits (pour plus de précision, voir plus haut). Les Droits que la Cité reconnaît se méritent en permanence. La Citoyenneté se conserve par l’accomplissement de ses Devoirs envers la Cité et ses Concitoyens. L’Egalité suppose donc une Cité, un Contrat social, une nation, un peuple, un pays, un territoire, des frontières. C’est un principe universel, dans le sens où elle est le principe fondamental de toute Société digne de ce nom, mais ceci ne signifie pas qu’une Cité doit garantir à l’Humanité, du moins au premier venu, les droits qu’elle reconnaît à ses Citoyens qui, eux, les génèrent et se les garantissent mutuellement. L’Egalité appliquée ne concerne que des Concitoyens ; elle n’a aucun sens entre Citoyens de diverses sociétés. Distribuer des droits comme s’ils tombaient du ciel anéantit les notions de Devoir, de Citoyenneté, de Société, de Droit et d’Egalité même. Comment révolutionner (fonder) une société sans maîtriser les notions sociales les plus élémentaires ? Cette générosité outrancière et criminelle, qui détruit les nations au nom de l’humanité et que l’on appelle « droits-de-l’hommisme », est donc antisociale, anti-révolutionnaire et, finalement, contre-révolutionnaire. Elle dénote la niaiserie la plus profonde ou l’individualisme le plus sordide, c’est selon. Elle est plus le fruit du capitalisme que sont antidote. On pourrait cependant penser, d’après la règle sur les évolutions, que ce délire va prendre encore de l’ampleur. Mais le triomphe des sophismes est éphémère, car l’Histoire a aussi pour règle « le retour du balancier ».

Rejeter l’Egalité ou la dénaturer : contre-révolutionnaire.

Nous en arrivons enfin à deux questions majeures, principaux mobiles de ce texte : l’Europe et l’immigration. Quelle opinion avoir sur ces sujets d’un point de vue révolutionnaire ? Pour ou contre ? Pourquoi ? Les Tartuffes en Révolution sont partagés.

L’EUROPE est un assemblage capitaliste de pays monétaires et non-démocratiques. Elle a été vendue aux peuples au nom de la fraternité universelle (tous les hommes sont frères et doivent former une même société), de l’efficacité économique (l’union fait la force), de la faiblesse individuelle (les pays européens sont trop petits pour peser sur la scène internationale) et par rejet du patriotisme (la nation, c’est la guerre). En réalité, l’Union Européenne, ci-devant Communauté Economique Européenne, a moins uni les pays européens qu’elle ne les a ligotés les uns aux autres… avec l’euro. Comment a-t-on pu croire que Largent qui divise les hommes pouvait unir les nations ? En fait, l’Europe est une montagne d’hérésies !

Le respect de l’autre n’implique pas de se marier avec lui, encore moins de s’enchaîner à lui. L’union dans le but d’être fort, même sur le plan économique, exige le culte de la force alors que l’idéologie européenne inculque aux peuples qu’ils sont faibles, que vouloir être fort est mal, que le bien est d’être gentil et tolérant jusqu’à la bêtise suicidaire. De fait, l’Europe n’a jamais eu la prétention d’être forte et a toujours esquivé, à ses dépens, les rapports de force. Elle n’a jamais eu, non plus, le dessein de constituer une super-nation, vu qu’elle a étouffé chez les peuples le sentiment national. On ne peut pas reporter au niveau européen, sur une Europe qui n’a aucune cohérence et que nul n’appréhende comme sa patrie, un sentiment qui n’existe plus au niveau national et qu’il est de bon ton de conspuer. L’Europe n’a jamais été une union entre peuples, puisque les peuples qui en font partie, après avoir eux-mêmes été manipulés pour y adhérer, n’ont jamais été consultés sur les entrants. Or une union exige un consentement mutuel, pas seulement le consentement d’un seul ! La chose est si vraie que rares sont les Européens capables de dire de combien de pays l’Europe est constituée. Enfin, l’Europe n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais une démocratie ; elle est nécessairement technocratique et oligarchique. Les Européens ne forment pas un peuple et ignorent ce qu’est la véritable démocratie. Il est donc d’autant plus facile de les priver de tout pouvoir réel au niveau européen qu’ils n’en ont déjà aucun, sans même en avoir conscience, dans leurs propres pays. Le système représentatif (électif) qui est déjà une mascarade démocratique au niveau national n’est même plus envisageable au niveau européen, car la notoriété des partis et des hommes ne dépasse pas le cadre de leurs nations respectives. Il y a bien des élections (parlementaires et nationales) pour amuser la galerie, mais les véritables décideurs ne sont pas élus.

En réalité, l’Europe — intégralement dirigée par des Atlantistes — est le cheval de Troie du mondialisme (projet de dictature mondiale par les banques et les grandes firmes). Elle ne sert pas les peuples, mais Largent. Il ne peut en être autrement dans un contexte monétaire. L’euro-mondialisme (capitaliste, individualiste, égalitariste, inégalitaire, anti-nation, anti-patriotique, anti-démocratique, tyrannique, liberticide) est par nature contre-révolutionnaire. L’Europe poursuit un but qui n’est pas du tout celui de la Révolution, et il est impossible de faire la Révolution sans en sortir.

Une Révolution nécessite des conditions particulières qui sont rarement réunies dans un pays, a fortiori dans plusieurs en même temps. Elle exige que ses acteurs partagent les mêmes problèmes, les mêmes souffrances, les mêmes intérêts, les mêmes idées, les mêmes espoirs et le même espace, toutes choses qui n’existent qu’au niveau d’un peuple. C’est moins par choix que pressé par les circonstances qu’un peuple bascule dans l’insurrection et éventuellement la Révolution. Il est rare que différents peuples basculent en même temps, et si le déclic se produit simultanément ou à quelque chose près dans plusieurs pays (qui ne sont pas nécessairement voisins), chaque peuple fait la « révolution » pour lui-même. Un peuple ne peut agir que dans son pays et pour son pays. S’il est le premier à bouger, il n’attend pas les autres qui peut-être ne suivront pas avant longtemps ; si tous bougent, c’est chacun chez soi et pour soi. Une révolution universelle ou simplement européenne est une vue de l’esprit. Les peuples européens ne forment pas une nation et n’en formeront sans doute jamais une. Ils ont chacun leur histoire et chacun leur destin. Il s’ensuit que rejeter le patriotisme par européisme, c’est-à-dire dénier aux nations le droit de faire la Révolution chez elles et pour elles parce qu’on voudrait qu’elle ait lieu au niveau de l’Europe comme si elles formaient une seule et même nation, autrement dit rejeter le possible au nom de l’absurde, c’est, au mieux, saper la Révolution au nom de la Révolution, c’est, dans tous les cas, être un contre-révolutionnaire.

L’Europe est un carcan. Elle n’empêchera pas les peuples, en particulier le peuple français, de faire la Révolution et de la quitter. Mais elle cherchera à les retenir en leur mettant des bâtons dans les roues, à un moment où ils ne seront pas en manque de difficultés. En clair, il sera plus facile à un peuple de se lancer dans la Révolution (une révolution ayant pour but d’anéantir Largent) s’il n’est pas dans l’Europe. S’il en fait toujours partie, il devra se débattre mais finira par en sortir. Maintenant, si l’on admet qu’une Révolution, en France pour commencer, se profile à l’horizon 2030, on admet aussi que la force des choses pousse à la destruction de l’Europe qui disparaîtra au plus tard à cette époque. Quelques signes semblent indiquer qu’elle se désintègrera bien avant. Le premier fut le référendum du 29 mai 2005 à l’occasion duquel le peuple français a logiquement (selon le Civisme) dit NON à l’Europe. C’est du moins ce que l’Histoire retiendra. C’est à cette date que l’Europe a été condamnée à mort. Les NON néerlandais et irlandais ont confirmé le verdict. Bien sûr, les européistes, en démocrates modèles, sont passés outre la volonté de ces peuples, mais, loin d’avoir sauvé l’Europe, ils lui ont définitivement ôté toute légitimité. L’Europe est en sursis. Depuis, l’hostilité à son endroit croît partout. La monnaie unique, pierre angulaire de l’édifice, qui a fait s’envoler les prix est universellement honnie. Les subventions ont dopé nombre de pays qui s’écroulent dès qu’ils n’ont plus leur dose. La « crise » financière qui couve depuis 2008 pourrait bien lui donner le coup de grâce. Déjà la Grèce a été emportée dans la tourmente ; l’Espagne, le Portugal, l’Italie sont aussi au bord du gouffre ; la France, contrairement aux apparences, n’est pas en meilleure posture. L’Europe prend eau de toutes parts… et nous ne sommes qu’en 2012. Tous les efforts de l’oligarchie capitalo-libérale pour la sauver et accomplir son projet mondialiste, plus que pour tenir les promesses, semblent vains, comme déjoués par la force des choses. L’Europe a vécu pour Largent ; elle périra par Largent.
 
Etre pour l’Europe : contre-révolutionnaire.

L’IMMIGRATION est, elle aussi, un avatar du mondialisme, du capitalisme (plus exactement du capitalo-libéralisme), en un mot de Largent. D’un simple point de vue dialectique, c’est un phénomène contre-révolutionnaire. Elle a été initiée par le grand patronat afin de disposer d’une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci. La fonction d’un immigré est d’être exploité et de geler les salaires. C’est un instrument du capital, un « jaune ». La gaucherie (tous les partis aujourd’hui dits « de gauche ») a ensuite compris tous les avantages électoraux qu’elle pouvait retirer de ce phénomène, pour peu qu’elle adopte une attitude soi-disant « antiraciste ». Quand ils ne votent pas, les immigrés suscitent déjà un rejet légitime qu’il est facile de faire passer pour du racisme afin d’accréditer l’existence d’un péril fasciste. Au seul mot de « fascisme », les Français se hérissent et votent en masse pour les antifascistes autoproclamés. Plus tard, les immigrés naturalisés et les descendants d’immigrés votent eux aussi, comme un seul homme, pour la gaucherie qui se présente comme leurs amis, quoiqu’elle ne les ait jamais considérés comme des Français à part entière, mais seulement comme des pauvres, des malheureux, des victimes, des voix, de la diversité. La condescendance à leur égard n’est pas respect mais mépris racial. Les antiracistes sont les premiers à tout racialiser, tout en prétendant que les races n’existent pas. Quoi qu’il en soit, c’est ainsi que la gaucherie a emboîté le pas au patronat et s’est convertie à l’immigrationnisme, plaçant ses basses raisons électoralistes sous l’égide des droits de l’Homme (sauce béachelle), entretenant la liberté d’exploiter par le sophisme sur la liberté de circuler.     

Mais la gaucherie avait une autre raison de virer immigrationniste (= négrier) à l’instar du patronat. Largent ne permet de progrès sociaux que jusqu’à un certain point, lequel a été atteint dans les années 1970-1980. Dépasser ce point implique de renverser Largent. Incapable d’un tel exploit, la Gauche ne pouvait plus rien apporter aux Français ; elle était condamnée à la stagnation et au discrédit. Elle vit alors trois solutions pour conserver un électorat et soigner son image progressiste : 1) remplacer les Français déçus par des immigrés faciles à combler et à s’attacher, donc favoriser l’immigration, quel que soit le prix pour la France, 2) détourner l’attention des Français des vrais problèmes sociaux par des questions sociétales plus ou moins ridicules mais soi-disant essentielles d’après les fameux droits de l’Homme, 3) remplir les Français d’illusions au sujet de la construction européenne et les embarquer dans cette aventure comme on gagne du temps, car on voit bien aujourd’hui que nous allons en revenir au même point. Or, pour transformer les Français en européistes, il fallait affaiblir leur patriotisme, dénigrer la France, gommer leur histoire, briser leurs coutumes, les habituer à s’effacer, à tout accepter, à tout mélanger, à ne plus réagir, à vivre d’espérance, à les abrutir, à les efféminer, en un mot à les castrer. L’Europe, c’est l’ouverture des frontières : pourquoi les fermer aux extra-européens ? Il y a déjà des immigrés : pourquoi d’autres ne pourraient-ils pas venir ? Nous sommes tous des êtres humains : pourquoi la France appartiendrait-elle aux Français ? L’Europe anti-nation offre des arguments fallacieux à l’immigrationnisme comme l’immigration en fournit à l’européisme et au mondialisme.

Ceci étant, l’immigration (la population immigrée ou d’origine) ne serait pas un problème majeur si elle n’avait pas manifestement servi de machine de guerre contre la France et les Français. Quand tout a été fait en dépit du bon sens, il ne s’agit pas d’une succession de maladresses mais bel et bien d’un projet machiavélique, un projet ayant, en l’occurrence, pour but de détruire moralement et physiquement la France et les Français. Depuis des décennies,  la propagande « bien pensante » s’acharne à inculquer aux Français qu’ils sont racistes, mauvais, infâmes, que la France est un pays « moisi », qu’aimer son pays conduit à la guerre, qu’ils doivent se repentir de tout et n’importe quoi, qu’ils n’ont aucune légitimité chez eux, que quiconque pose un pied en France est français autant qu’eux sinon plus, qu’ils doivent faire (de la) place aux immigrés, que l’immigration (tous azimuts) est une chance pour la France, que tout ce qui est bien est mal, que tout ce qui est mal est de leur faute, etc. Dans le même temps, elle inculque aux immigrés l’indifférence à l’égard de la France, la haine des Français ; elle les incite à rester eux-mêmes, à se stigmatiser, à réclamer, à exiger, à avoir tous les culots, à se communautariser, à changer le pays avant d’en être un jour les maîtres. Les anti-colonialistes ont inventé la néo-colonisation ! Les apatrides s’adonnent à la trahison et à la collaboration à l’ombre de l’antifascisme et de l’antiracisme.

D’un point de vue révolutionnaire, l’immigrationnisme qui ne peut s’imposer qu’en lobotomisant les masses, en renversant les mots (novlangue) et en étouffant le bon sens, tout cela pour proscrire le patriotisme, est une idéologie contre-révolutionnaire, car sans sentiment patriotique, point de Révolution. (Rappelons-nous que la première phase de la Révolution française s’est faite au cri de « Vive la Nation ! », pas de « Vive l’immigration ! ».) Les immigrés eux-mêmes, toutes générations confondues, sont des contre-révolutionnaires. Le système les importerait-il et les soutiendrait-il s’ils étaient une menace ? Par définition, un immigré (ne pas confondre avec certains réfugiés) n’est pas un révolutionnaire. Il n’a pas fait la révolution dans son pays ; pourquoi la ferait-il dans un autre ? Par ailleurs, une Révolution intervient quand, dans un certain contexte, un peuple a une certaine mentalité. Or des immigrés ont par nature une mentalité, des préoccupations et des intérêts différents de ceux des autochtones ; ils sont d’un autre pays, voire d’un autre temps. S’ils sont peu nombreux, leur présence n’a aucune incidence et, si un peuple est mûr pour la Révolution, ce qui doit arriver arrive. S’ils sont très nombreux, ils suscitent des problèmes qui n’ont pas lieu d’être et détournent l’attention des autochtones de la Révolution. S’ils sont trop nombreux, les autochtones les regardent à raison comme des envahisseurs à chasser toute affaire cessante. S’ils sont maîtres du pays, le pays change d’heure historique et adieu la Révolution ! Or l’immigration a été organisée de manière à ce que les immigrés soient innombrables et demeurent des étrangers dans leur tête. La situation de la France correspond donc au deuxième voire au troisième cas de figure. Dans tous les cas, les immigrés constituent une force d’inertie, un poids mort, qui non seulement détourne les Français de la Révolution qui est dès aujourd’hui à leur portée, mais qui est sciemment utilisée par l’oligarchie à des fins anti-nationales et anti-démocratiques, autrement dit contre-révolutionnaires.

Souvenons-nous que le corps politique est constitué de Citoyens librement associés. Mais les Français sont-ils associés aux immigrés (et à leurs descendants) dont la présence leur a été imposée sans leur consentement ? En aucune façon. Il serait cependant possible de fermer les yeux sur ce mariage forcé si les immigrés s’étaient assimilés et étaient devenus des Français en esprit ou si, au contraire, ils avaient assumé d’être des étrangers. Mais les mondialistes ont rejeté l’assimilation et exigé des Français qu’ils regardent comme leurs pareils des immigrés qu’ils encouragent à être différents. De ce fait, qu’ils soient ou non français sur le papier, les immigrés pensent, pour la plupart, en immigrés, en étrangers. Lorsqu’ils ont la nationalité française et les droits politiques, ils en usent moins dans l’intérêt de la France que dans celui (mal compris) des immigrés présents et futurs, et dans celui de leur pays d’origine. Ils ajoutent ainsi à l’illégitimité de leur présence la trahison ouverte envers leur soi-disant pays et leurs soi-disant concitoyens. Rien ne justifie les droits politiques dont ils jouissent pourtant. Mais les mondialistes désirent tant anéantir le peuple français et le priver de la souveraineté qu’ils envisagent encore d’accorder le droit de vote aux étrangers. Cette idée en dit long sur le prix qu’ils attachent à la nationalité. Tantôt ils la donnent, tantôt ils en dispensent. Les étrangers, naturalisés ou non, doivent avoir les mêmes droits que les Français afin que les Français ne soient pas davantage que des étrangers dans leur propre pays. L’urgence n’est donc pas aujourd’hui de faire la Révolution (et la question ne se pose pas puisque les idées  révolutionnaires ne sont pas répandues) mais de sauver le peuple français et de libérer la France des mondialistes et des étrangers.

Imaginons néanmoins que la Révolution advienne avant que la France ne soit tirée de cette situation invraisemblable. Ce n’est pas l’Egalité qui poserait problème, rien n’empêcherait de l’instaurer, mais sa conséquence : la Démocratie. Le mélange des races entraîne, par la force de choses, la racialisation des rapports et le communautarisme, à plus forte raison s’ils sont encouragés. Or la Démocratie ne peut fonctionner qu’avec des Citoyens conscients de former un tout, ce que l’Egalité leur inculque, et soucieux du bien commun avec lequel leurs intérêts particuliers sont confondus. Mais si les Citoyens sont distribués en sous-communautés (définies par des critères raciaux, politiques ou religieux) et placent les intérêts de leurs sous-communautés respectives au-dessus de ceux de la communauté nationale, il n’y a plus de communauté nationale, il n’y a plus de Cité, il n’y a plus de Citoyens ; il n’y a que des groupes rivaux tels des rats en cage. Alors le jeu démocratique est soit faussé (le pouvoir allant automatiquement à la sous-communauté la plus nombreuse), soit bloqué (les sous-communautés s’équilibrent et aucun consensus n’est possible). Dans ces conditions, la Démocratie confèrerait du pouvoir, voire LE pouvoir, à des sous-communautés issues de l’immigration et n’ayant aucune légitimité ; elle validerait tout le travail de destruction des mondialistes. Heureusement, l’Histoire ne sait pas mettre la charrue avant les bœufs !

Il n’y aura pas — il ne peut ni ne doit y avoir — en France de Révolution tant que la question de l’immigration ne sera pas réglée une bonne fois pour toutes. Mais ce problème est devenu insoluble politiquement, même avec un parti résolu au pouvoir. Il se règlera donc dans la rue, violemment, cruellement. Un jour, un incident mettra le feu aux poudres. La guerre civile, ethnique et religieuse fera rage pendant des années, affreuse, dont les Français, acculés à la mort, sortiront vainqueurs. La France sauvée et reconstruite par des Français retrempés sera alors prête pour la Révolution, vers 2030. Guerre et reconstruction devraient prendre une bonne quinzaine d’années, ce qui situe le premier chapitre de cet épisode terrible et salvateur vers 2015.

Etre pour l’immigration : contre-révolutionnaire.


Cette grille de lecture n’est pas la plus subtile mais la plus juste. La subtilité des autres provient du fait qu’elles tournent autour du pot, ce qui donne lieu à de grandes explications plus ou moins pertinentes mais jamais essentielles. Largent est la clé, le moteur de la force des choses dans un système monétaire. Celui qui comprend ça comprend tout.

Si Largent ne règne pas absolument (capitalo-libéralisme), il mine et finit par terrasser le régime fort (despotisme, communisme, fascisme) qui lui tient tête en brimant ses représentants (puissances financières individuelles ou collectives). Il n’y a donc que deux possibilités dans un système monétaire : la dictature des « riches » ou celle d’un parti ou d’une caste. C’est l’un ou l’autre, toute l’Histoire en atteste. Malgré quelques nuances, ces deux types de régime sont tyranniques, inégalitaires, anti-démocratiques et évidemment corrompus, car la monnaie rend les hommes corruptibles et facilite leur corruption. Aucun n’est idéal ; ils sont même détestables, quoique sous des rapports différents. Mais pour échapper à l’un sans tomber dans l’autre, il faut abattre Largent au nom de l’Egalité (et de la nation), donc remplacer la monnaie par la Citoyenneté (grâce à l’informatique). Rien n’est plus révolutionnaire. Tout autre projet est contre-révolutionnaire, pour quatre raisons : premièrement, parce qu’il détourne de la seule Révolution possible, voire s’oppose à elle ; deuxièmement, parce que, tenant Largent pour rien (un comble !), il produit des analyses fausses et éculées, notamment au sujet de l’Egalité, et propose une théorie non-révolutionnaire ; troisièmement, parce que, en ne s’attaquant qu’à certains effets de Largent, non à Largent lui-même, il perpétue globalement le système tout en croyant le changer ; quatrièmement, parce que, dans le cas où il est mis en œuvre, le fiasco qui s’ensuit infailliblement dégoûte les masses de la Révolution au nom d’une aventure qui n’en était pas une, discrédite pour longtemps les vrais révolutionnaires et retarde la Révolution.

La Révolution proprement dite verra le triomphe de l’Egalité qui est le leitmotive des révolutions. Quoique aucun événement passé ne mérite le titre de « Révolution » en regard de ses résultats, certains peuvent se le voir décerné en raison des intentions égalitaires qui animaient leurs acteurs principaux. Outre l’invocation de l’Egalité (ou de ses déclinaisons : Liberté et justice), ces intentions se manifestèrent par leurs assauts contre les différents remparts de Largent. Il était en effet impossible de concevoir et d’atteindre Largent, sans s’attaquer d'abord et en vain — sauf pour en tirer les leçons — à tout ce qui lui sert d’écran successif. Les premiers « révolutionnaires » virent la cause de l’inégalité dans le gouvernement (1789-1792), les suivants, dans la bourgeoisie (1917). Aujourd’hui, les plus avancés des dissidents dénoncent les banques, et quelques-uns, la monnaie. Il est clair que les idées révolutionnaires suivent un chemin qui mène à Largent que seul le Civisme a, pour le moment, identifié comme l’ennemi. Pourtant, qu’est-ce que l’opposition mondialistes/patriotes dont parlent les dissidents, si ce n’est la lutte entre Largent (mondialisme) et l’Egalité (patriotisme) ?

Les choses sont donc simples : il y a, d’un côté, les révolutionnaires, c’est-à-dire les partisans du Civisme, appelés « Patriciens », champions de l’Egalité et de la Démocratie, ennemis déclarés de Largent, de l’autre, tous les autres, les phraseurs, les rêveurs, les menteurs, tous défenseurs de Largent par action ou omission, tous complices du capitalisme à des degrés divers et sous des prétextes différents.

L’Egalité ou Largent, la Révolution ou la soumission, il faut choisir ! Il n’y a pas de milieu, même s’il y a des nuances en matière de soumission et d'inégalité.

LARGENT est un TYRAN !
L’EGALITE ou la MORT !

VIVE la REVOLUTION !
VIVE la FRANCE !

Philippe Landeux
3 juillet 2012

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11:04 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook | |  Imprimer |

mardi, 14 août 2012

LE PROJET MONDIALISTE (dessin)

2012 07 08 - Le projet mondialiste.JPG

09:33 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook | |  Imprimer |

dimanche, 12 août 2012

PENSEE DU JOUR : tu produis, je consomme

La monnaie est un intermédiaire entre les devoirs et les droits, qui sert davantage à dénigrer les devoirs qu'à garantir les droits. Elle se présente d'abord comme un étalon de la valeur marchande (qui n'est en réalité que l'expression d'un rapport de force) pour faire oublier qu'elle incarne ensuite le droit d'accéder au marché et tous les droits liés à celui-là. Etre payé, c'est être privé, au profit du payeur, de tous les droits au-delà du montant de ce paiement. Ainsi, dénigrer la valeur d'un travail, c'est voler et opprimer le travailleur. Du reste, un juste prix est une vue de l'esprit.

Voilà pourquoi et comment les riches qui ont plus de pouvoir (monnaie) et sont de ce fait les arbitres (partiaux) des valeurs captent les richesses de la "société". A eux les droits, aux autres les devoirs !

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vendredi, 10 août 2012

PENSEE DU JOUR : ni saveur ni odeur

Les valets de Largent sont apatrides par nature et cosmopolites par intérêt.

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jeudi, 09 août 2012

PENSEE DU JOUR : la limite

Largent est le facteur limitant de l'Humanité.

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