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mardi, 11 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : la valeur marchande

La valeur (marchande) d'un objet dépend toujours des besoins ou du pouvoir de celui qui le vend ou de celui qui l'achète. Elle n'a rien à voir avec l'objet lui-même. Elle est illusoire et arbitraire. La valeur (marchande) est un rapport de force. Largent* introduit la loi du plus fort dans la Cité et anéantit de fait l'état de droit.

*Largent, c'est la croyance que la notion de valeur (marchande) est nécessaire pour échanger.

VIDEO PERSO : conférence "Largent, le tyran à abattre" (22 sept 2011)

A l'heure où Largent menace de faire vaciller le monde une fois de plus, il est temps que les peuples reconnaissent leur véritable ennemi. Largent est le nerf de la guerre... c'est aussi le talon d'Achille du capitalisme.

Conférence 22 sept 2011.jpg

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Cette conférence s'appuie sur le plan du texte ci-joint.

Merci d'être indulgent pour mes hésitations. C'était ma première conférence sur le sujet le plus essentiel. Je n'ai pas voulu lire de texte pour ne pas être trop monocorde, d'autant plus que les conditions ne s'y prétaient guère. La forme vaut ce qu'elle vaut, elle n'est pas si mauvaise après tout, et le fond est on ne peut plus révolutionnaire.

Bon visionnage.

13:40 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vidéo, conférence |  Facebook | |  Imprimer |

PENSEE DU JOUR : les primaires

Primaires socialistes : un pléonasme.

ARTICLE SUR LE CIVISME publié par Riposte Laïque

Article de Jacques Philarcheïn publié sur Riposte Laïque, 10 oct. 2011

Cet article mémorable car le premier sur le sujet contient néanmoins des incorrections que je vais signaler et rectifier.

La philosophie de Philippe Landeux face à la détresse occidentale : « Largent » et la « Triplice »

Il n’est jamais inutile de faire dialoguer des gens qui aiment philosopher. J’ai quelque prétention en la matière, et notre ami Philippe Landeux aussi. Évidemment, ni Philippe ni moi-même ne sommes de ces intellos médiatiques qui ressassent à longueur de journées que tout va pour le mieux dans le meilleur des bobolands possible…

Philippe a commis récemment trois délicieux ouvrages, dont le plus fourni, intitulé Le civisme ou théorie de la Cité (société sans argent), m’a pas mal réveillé de mon sommeil monétariste. Assez porté à l’analyse systémique du mondialisme (la Triplice de l’horreur), je l’étais en revanche beaucoup moins à imaginer la possibilité d’un nouveau système. Mon analyse restait factuelle, elle n’était pas prospective. Tout au plus, dans une sorte de parti-pris marxo-keynésien, j’appelais de mes vœux un capitalisme régulé par un État-stratège (ce qui, soit dit en passant, sera sans doute une phase indispensable dans le processus de réveil de l’Occident). Mais avec Philippe Landeux, nous avons un vrai penseur révolutionnaire, doublé d’un philosophe constitutionnaliste, une sorte de Jean-Jacques Rousseau du XXI° siècle, un penseur du contrat social, mais avec, en plus, cette proposition d’un anéantissement du panmonétarisme (que Philippe appelle « Largent » : la croyance universelle selon laquelle il est impossible d’échanger sans monnaie [Non ! Largent, c'est la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger. Cette croyance nait du troc et est donc déjà présente sous le troc. Réduire Largent à la monnaie est précisément l'erreur à ne pas commettre.]). Philippe Landeux, c’est le meilleur du vrai Rousseau (je ne parle pas de l’affreuse vulgate rousseauiste livrée par les pédagogistes des prétendues sciences de l’éducation), qu’il cite souvent, qu’il admire souvent aussi, qu’il dépasse et critique fréquemment malgré tout. Je le dis sans flagornerie, les essais de Philippe Landeux sont ce que j’ai lu de meilleur dans la littérature révolutionnaire d’aujourd’hui, une sorte de tour de force, plus marxien que les marxistes, plus libéral que les libéraux, plus égalitaire que les égalitaristes, plus Lumières que le siècle des Lumières, le tout unifié dans une sorte de patriotisme intransigeant, réhabilitant définitivement la notion de frontière et de nation, et condamnant sans réserve l’immigration de masse comme phénomène contre-révolutionnaire (voir aussi : L'immigration auto-alimentée).

La philosophie républicaine et civique de Philippe Landeux est donc un panpatriotisme ou patriotisme universaliste, libéral et égalitaire, ce qui n’est pas sans paradoxes. C’est du libéralisme sans capitalisme.

Un peu comme Emmanuel Kant, autre grand successeur de Rousseau, Philippe Landeux se réclame [?] d’un idéal d’humanité unifiée dans la paix universelle, mais il avertit, comme Kant, que la paix universelle ne saurait de toute manière passer par des instances supra-nationales despotiques formant un État-global : en clair, l’absence de patriotisme, le pacifisme bêlant, l’antimilitarisme primaire, l’abolition des frontières sous une « gouvernance » mondiale mafieuse, l’immigrationnisme et la xénophilie décomplexée, tout cela ruine jusqu’à l’idée même d’une paix universelle du genre humain.

Par ailleurs, Philippe reconnait la liberté d’entreprendre et les mérites des vrais créateurs d’entreprises. Son système est donc libéral. [Plus exactement, les Citoyens ont la liberté de consommer, donc de créer et d'équiper des entreprises, de sorte que le tout est un système libéral.] Mais il est aussi égalitaire, en ce sens que l’abolition de la monnaie, l’anéantissement de l’idéologie panmonétariste (Largent) permet une société où les hiérarchies d’argent n’existent plus, une sorte de vaste classe moyenne [autrement dit les Citoyens], soucieuse de préserver l’intérêt collectif plutôt que de se regarder le nombril, tant la révolution matérielle entraîne aussi celle des mentalités, et la rupture, notamment, avec l’individualisme libéral-capitaliste. Ce qui n’empêche pourtant pas cette Cité, à la fois idéale et réalisable je le maintiens, de se lancer dans l’import-export avec les autres pays, monétaires ceux-là, en [exportant et en] stockant des devises étrangères dans des banques nationales, ces devises étrangères n’autorisant, par définition, que le commerce avec l’étranger.

Philippe Landeux affuble d’un nom étrange, une sorte de prénom loufoque tiré d’un nom commun, Largent, ce que j’appellerais volontiers, en ce qui me concerne, le panmonétarisme, en d’autres terme la croyance dans le caractère indispensable de la monnaie pour échanger. [Encore une fois, Largent n'est pas le besoin de monnaie mais la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger. Le terme "panmonétarisme" est donc impropre en plus d'être affreux.] Largent, c’est ce fameux personnage mis en accusation dans Le réquisitoire contre Largent : en réalité une idéologie aussi universelle que fausse, selon laquelle on ne peut se passer de monnaie pour réaliser des achats et des ventes. « Largent, c’est la croyance que la notion de valeur (marchande) est nécessaire pour échanger », ce principe revient systématiquement dans l’œuvre de Philippe. On pourrait dire que Largent, c’est une idéologie et même une « idéopraxie » globale, la plus mondialisée de toutes les croyances, et de toutes les pratiques. Ne croyez pas pour autant que Philippe propose de revenir au troc, car le troc c’est déjà Largent à l’état infantile. Si j’échange deux pirogues contre une hutte, que je viens de construire pour un client, ces deux pirogues deviennent bien une « monnaie » [non, dans ce cas, elles ne sont qu'un étalon de la valeur. Il n'y a de monnaie d'échange, à ne pas confondre avec  la notion d'objet d'échange, que dans un échange trianglaire ou indirect.], dont je me sers alors pour acheter un âne ou plusieurs paniers de légumes. Ni le troc ni la monnaie ne sont de bons systèmes, ils renvoient tous deux à Largent, sous une forme rudimentaire et locale (dans le troc) ou au contraire mondiale et systémique (dans le libéral-capitalisme). [Largent est invariable. Ce sont seulement les moyens de mesurer la valeur qui changent : des objets, puis des monnaies, puis des monnaies strandard.]

Or, dans l’utopie opératoire de Philippe, ce qui fonde l’échange, c’est la participation vertueuse à la vie de la Cité, de la République. On reconnaîtra ici des accents gaulliens autant que rousseauistes. Faire son métier, accomplir ses devoirs civils et militaires, ou parfois simplement familiaux, tout cela [confèrerait la Citoyenneté et] donnerait droit à une Carte Civique fonctionnant comme une carte de crédit (mais faisant plutôt penser à une de nos actuelles Cartes Vitale) : le Citoyen accède au marché à volonté [parce qu'il est Citoyen] pour satisfaire ses besoins, ses envies, ses caprices même, tant que cela est possible, dans une sorte de gratuité absolue. Des achats et des ventes sont toujours réalisés, mais le pouvoir d’achat est en théorie illimité, ou plutôt indéfini [puisque la Citoyenneté qui le confère ne se mesure pas. On est Citoyen ou non.]. Chez Philippe Landeux, ce n’est plus la monnaie, l’argent, qui salarie, de manière inégalitaire, des individus, dont certains ne méritent d’ailleurs aucunement leurs revenus , alors que d’autres sont effroyablement mal payés pour l’énormité de leur contribution (injustice sociale). C’est au contraire l’accomplissement du Devoir qui permet aux vrais Citoyens l’accès indéfini au marché. La Loi peut toutefois limiter certains achats, par exemple si les capacités de la Cité sont rationnées, et les prévaricateurs (fainéants et criminels) sont punis voire simplement bannis, dépouillés de la Citoyenneté. La Cité autorise par ailleurs un accès spécial aux biens et aux services, moins lié à l’exercice du Devoir, pour ceux qui sont victimes du sort ou du temps : les infirmes, les malades, les vieux (dans leur cas, ce n’est pas par leurs devoirs qu’ils ont des droits, puisqu’ils sont hors d’état de les remplir, mais parce que leurs Concitoyens ont un devoir de solidarité envers eux [Les vieux, les retraités, sont du reste Citoyens à part entière]). Quelques étrangers peuvent être admis comme Citoyens, voire comme Citoyens Nationaux, encore faut-ils qu’ils soient des plus scrupuleux, comme tout un chacun, dans l’accomplissement de leurs devoirs, professionnels et autres. On appelle Citoyens Nationaux, ceux qui, natifs ou même naturalisés, remplissent les Devoirs politiques et jouissent du droit de cité. Ils constituent une sorte d’élite du Devoir, travaillant exclusivement au bien de la Cité. Ils n’ont pas cependant de privilèges particuliers puisqu’ils ne touchent, à l’instar des autres citoyens, aucun salaire au sens monétaire du terme. Les révolutionnaires qui adhèrent à ces idées sont appelés « Patriciens ».

La doctrine de Philippe Landeux est une philosophie du devoir patriotique au sens strict comme au sens large. Le service rendu à la Patrie est économique (Citoyens) mais aussi politique (Citoyens Nationaux). Bien évidemment, à cela s’ajoute le service militaire et la légitime défense (1). Personne n’est payé, mais tout est « gratuit » (du moins d’un point de vue monétaire, car la notion même de « gratuité », prise absolument, est un non-sens dans la Cité, où chacun est tenu à l’accomplissement du Devoir). Un Citoyen a des droits, dont celui d’accéder au marché, parce qu’il est Citoyen (avec tous les Devoirs que cela suppose dans la Cité). C’est le Civisme, la Citoyenneté effectivement réalisée dans et par le Devoir accompli, qui ouvre les droits du Citoyen. L’honnête Citoyen, homme du Devoir, a Droit à tous les biens et les services. En revanche, sans Largent, il ne peut spéculer sur rien. Les parasites et les fauteurs de troubles, quant à eux, sont toujours punis. Cela étant, il y a peu de fauteurs de troubles, en raison de la disparition de Largent, et la Cité fonctionne de telle façon que la plupart du temps ils se punissent eux-mêmes en suspendant leur droit d’accès au marché. Loin de les enfermer, la Cité leur inflige des sanctions légères ou les bannit. La prison existe, mais elle n’est que pour les cas extrêmes. Par ailleurs, les Patriciens, ou [le terme "Patriciens" désigne exclusivement les partisans du Civisme, ce qui n'aura plus de sens une fois la Cité établie] Citoyens Nationaux (compris comme des citoyens-patriotes, et non comme des aristocrates arrogants) sont [peuvent être] appelés à siéger dans des commissions, comme le sont des jurés, pour [gérer ou] délibérer des affaires de la Cité, fondant une sorte de République des commissaires, pour reprendre l’expression (peut-être un peu « soviétique ») de Maxime Poupeney (2).

Inutile de préciser que le détail de la doctrine est infiniment plus complexe que mon humble résumé ; pour en connaître, je ne peux que recommander la lecture, au moins, de la Théorie de la Cité, qui me semble le meilleur de ce qu’a écrit Philippe (cet ouvrage dispenserait presque, tant il est clair et précis, de lire les deux autres ; à noter malgré tout que pour vouloir instaurer la Cité de toutes ses forces, il faut condamner Largent de manière implacable. Or, contre Largent, les arguments sont dans le Réquisitoire).

Comme je le disais au début de cet écrit, il n’y a rien de mal à faire dialoguer des pensées. Largent vient de me suggérer deux autres personnages, Lislam et Lagôche, mettons, qui n’existent aucunement dans les livres de Philippe Landeux. Cela m’intéresse toutefois de rattacher un peu les idées de Philippe à mes supputations personnelles sur la Triplice de l’horreur.

Si l’on admet que nos nations sont en voie d’effondrement sous l’effet conjugué du Fric, de la Nébuleuse Rouge et du Croissant (la fameuse Triplice capital-islam-gauchisme, ou « capitalislamogauchisme »), il est certain que Philippe Landeux est un des rares penseurs, peut-être le seul actuellement, qui soit allé aussi loin dans cette idée de tordre le coup à l’un des piliers de la Triplice : le capitalisme, système qui ne vit que sous Largent et par Largent.

En ce qui me concerne, avec mon capitalisme régulé et mon État-stratège, je fais pâle figure à côté de Philippe. Je maintiens toutefois que le retour à une sorte d’économie néo-colbertiste constituera un moment incontournable ; une économie mixte, où tout n’est pas privatisé, fondée sur une monnaie nationale et une sortie de l’UE, restaurant un Droit du Travail digne de ce nom, n’hésitant pas à utiliser une fiscalité plus juste et redistributive (pour les vrais pauvres en tout cas). Ce serait en quelque sorte la dévolution, le retour salutaire aux fondamentaux du Conseil National de la Résistance, fût-il provisoire, qui pourrait précéder la véritable révolution à laquelle appelle Philippe, très audacieux, mais toujours avec de bons arguments. Ou alors la révolution interviendrait directement, car le chaos prédispose fortement au basculement révolutionnaire (il n’est pas sûr que la Révolution puisse sortir du calme retrouvé ; Philippe penche plutôt pour l’hypothèse d’une révolution directe, sans moment dévolutionnaire).

Sur ce dossier, je suis sans a priori et j’estime qu’il n’y a pas de sujet tabou. L’audace de Philippe Landeux n’est pas à mes yeux un banal aventurisme. Il existe dans sa pensée de grandes richesses qui pourraient augmenter encore si le philosophe initiait un dialogue avec les sciences économiques (je parle bien entendu d’économistes sincèrement attachés au bien commun, et je les sais rares). Sans avoir les compétences suffisantes pour juger définitivement de la validité opératoire des concepts mobilisés par Philippe, je subodore qu’il a, in fine, raison ; qu’il a touché à l’essence même du dépassement du capitalisme (3). Quelle différence d’ailleurs avec les anticapitalistes (gauchistes) adoubés par le Système, dont l’anticapitalisme d’opérette se réduit à des vagissements xénophiles sur fond d’inversion des valeurs ! Bref : j’invite Philippe et les économistes dissidents à dialoguer sans relâche. Une conférence au sommet serait souhaitable ; je l’appelle de mes vœux, et je suis même prêt à donner un coup de main. Ce serait un beau moment dans l’éviction de la Triplice.

Pour en revenir à mon titre… Lorsque Largent, Lislam et Lagôche sont sur un bateau, un bateau appelé France par exemple, que croyez-vous qu’il arrive ? Le bateau coule, pardi ! Si on réussissait à éliminer le Fric, les deux autres larrons, la Nébuleuse Rouge et le Croissant finiraient par se décomposer : ces deux-là ne vivent de toute manière que par les subventions du Fric, qui se présente parfois comme un adversaire, et qui est en réalité leur plus fidèle allié en sous-main. Tordre le coup au Fric, à Largent, on conviendra que l’idée n’est pas sans intérêt… Non seulement en matière sociale, mais aussi et surtout en matière géopolitique.

Jacques Philarcheïn

(1) Il est notable que le patriotisme défendu par Philippe Landeux ne s’entend pas seulement au sens militaire et géostratégique. Le principe inconditionnel de légitime défense contre les criminels est un des points les plus forts de son ouvrage, et la magistrature actuelle ferait bien de s’en inspirer, qui envoie des victimes en prison à tout de bras, tout en relâchant les pires tortionnaires sans parfois même les condamner. Mais je sais qu’elle ne s’en inspirera pas… Nous, en revanche, nous nous en inspirons. Lire la note 85 du Civisme ou théorie de la Cité, page 107 du traité, « Contre le principe de défense proportionnelle », sans doute le plus beau texte jamais écrit à ce jour sur la légitime défense.

(2) Maxime Poupeney, La République des commissaires, paru en janvier 2011, disponible aux élections Jets d’encre. J’ignore si Maxime Poupeney et Philippe se connaissent [Pas du tout.], mais il existe quelques ressemblances [?] stimulantes entre les deux analyses, que j’ai lues avec attention.

(3) Il s’agit plus exactement de dépasser le libéral-capitalisme mondialisé, fondé sur la monnaie. [Le Civisme parle plutôt de "capitalo-libéralisme fondé sur Largent.] Le système de Philippe n’empêche aucunement le commerce, les achats et les ventes, ni la création et la gestion d’entreprises, toutes choses que Philippe encourage et intègre dans sa philosophie du Devoir social. Par ailleurs, les banques nationales détenant, dans son système, des devises étrangères ont bel et bien un capital monétaire, et les stocks des entreprises, sans compter les bâtiments et les machines, constituent bel et bien un capital non monétaire. En clair, le système de Philippe Landeux n’empêche nullement le commerce, les échanges, pas même internationaux, ni la constitution de fonds considérables, consacrant la richesse et la puissance de la Cité.

00:23 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (11) |  Facebook | |  Imprimer |

lundi, 10 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : les vérités

Il n’y a pas de mauvaises vérités à dire ; il n’y en a que de dures à entendre.

Tiré de "La Goutte d'or qui fait déborder le vase".

PENSEE DU JOUR : Extrême droite

"Extrême droite" : le fourre-tout de ceux qui ne comprennent rien.

dimanche, 09 octobre 2011

LES VRAIES VALEURS DES VRAIES GAUCHE ET DROITE

Les portraits suivants ne sont pas ceux de ce que l’on appelle aujourd’hui la Gauche et la Droite. Ce sont ceux de la Gauche et de la Droite authentiques. C’est aux traits qui caractérisent historiquement l’une et l’autre que l’on doit juger l’appartenance véritable et que l’on peut démasquer les imposteurs.

LA GAUCHE authentique, à l’image de Robespierre, aspire à l’égalité des citoyens en devoirs et en droits : elle est égalitaire.

Bien que se préoccupant en priorité des plus démunis, elle regarde tous les individus qui composent le corps social, qu’ils soient riches ou pauvres, comme des citoyens ; elle les distingue d’autant moins que son but est d’effacer les inégalités entre eux ; elle ne raisonne pas en terme de classes ou n’en parle que pour les abolir : elle est unitaire.

Elle désire que les bienfaits de la société augmentent et profitent à tous, que les charges diminuent et soient réparties entre tous : elle est progressiste.

Elle n’a d’autre maître que le peuple ; elle ne confie à personne d’autre que le peuple les intérêts et le destin du peuple ; elle ne reconnaît d’autres lois que celles acceptées par le peuple, d’autres pouvoirs que ceux émanés du peuple : elle est pour la souveraineté du peuple, c’est-à-dire la démocratie.

Elle ne confie pas plus les intérêts du peuple à une poignée de citoyens qu’elle n’admet que des étrangers du dehors ou de l’intérieur s’en mêlent dans leur propre intérêt. A ses yeux, les citoyens sont tout et forment un tout exclusif, distinct du reste de l’humanité : elle conçoit la nation et est pour l’indépendance nationale.

Elle accepte cependant que des étrangers servent les intérêts de la nation et ne les regarde plus avec défiance dès lors qu’ils les ont bien servis et continuent de le faire ; elle peut même considérer qu’ils font partie de la nation dès lors qu’ils le souhaitent et en sont dignes aux yeux des citoyens nationaux : elle est ouverte mais sage.

Elle aime le peuple, son peuple, son pays ; elle les veut exemplaires et cherche à les faire aimer : elle est patriote et pacifique.

Mais si elle ne veut pas de mal aux étrangers, qu’ils soient dans leur pays ou le sien, si elle est contre les guerres offensives, elle est terrible et intraitable dès lors que la patrie est en danger, elle se bat jusqu’à la victoire ou résiste jusqu’à la mort : elle a le sens de l’honneur national.

Elle veut d’abord la justice dans la cité et fait si possible le bien partout : elle est juste et humaniste. De l’humanité sans compromettre les principes est le luxe qu’elle se permet quand elle a tout fait pour la cité.

Tout se tient. Lorsqu’un sentiment d’humanité et de justice porte à s’émouvoir de l’oppression et de l’exploitation de ses concitoyens, et à vouloir changer les choses, il apparaît aux hommes de bon sens que le but ultime de la lutte contre les inégalités et la tyrannie est l’Egalité (des citoyens en devoirs et en droits) et la démocratie. Or celles-ci supposent un peuple souverain, un peuple défini, un territoire, des frontières, le respect de ces frontières, le devoir de défendre l’ensemble et la crainte de les exposer inutilement. Qui marche sur cette ligne est de Gauche. Qui en dévie bascule à Droite.

LA DROITE, elle, désire l’inégalité ou du moins l’admet : elle est inégalitaire.

Elle ne veut pas changer les choses, mais les garder telles qu’elles sont parce qu’elle en profite ou a l’espoir d’en profiter ; elle ne raisonne pas d’après les principes de l’ordre social, mais d’après ses intérêts particuliers ; elle conçoit ce qui doit être d’après ce qui est : elle est conservatrice.

Elle accepte, elle se soumet, elle défend l’empire de Largent : elle est capitaliste.

Elle sacrifie tout à ses intérêts personnels : elle est individualiste.

Elle veut égaler ce qui est au-dessus d’elle et maintenir dans son état ce qui est en dessous ; au pire, elle préfère avoir des maîtres que de voir multiplier ses égaux : elle est arriviste et mesquine.

Elle ne se sent de devoir envers rien ni personne ; elle ne recule devant aucune bassesse, aucun sophisme pour parvenir à ses fins : elle est immorale et perfide.

Elle est si dépravée qu’elle arrive parfois à se convaincre et à faire croire qu’elle aime ceux qu’elle méprise, qu’elle aide ceux qu’elle exploite, qu’elle sauve ceux qu’elle détruit : elle est hypocrite de bonne foi de sorte que l’on atteint avec elle le summum de l’hypocrisie.

Elle est imbus d’elle-même, elle n’a aucune humilité, elle croit que tout respire pour l’admirer et la servir : elle est pédante et prétentieuse.

Elle croit que tout doit lui appartenir, qu’elle peut s’emparer de tout et tout asservir ; elle veut jouir seule de tout, c’est d’ailleurs pourquoi elle sacralise la Propriété et rend grâce à Largent qui transforme tout, même les hommes, en objets : elle est égoïste et insatiable.

Elle vit et se complait dans une bulle qui flotte sur le monde : elle est sectaire et élitiste. Elle n’a que mépris pour le peuple qui la nourrit : elle est anti-populaire et anti-démocratique.

Elle voit dans les frontières et les peuples fiers un frein à ses appétits de jouissance, d’exploitation et de domination ; elle veut être chez elle partout sans jamais lutter auprès de quiconque : elle est apatride, anti-patriotique, anti-nationale, cosmopolite et mondialiste.

Elle est pour les guerres que le peuple fera et dont elle profitera, et contre toute résistance si l’aventure tourne au fiasco, car elle espère toujours tirer son épingle du jeu quel que soit le vainqueur : elle est belliciste, défaitiste, capitularde et collaborationniste.

Son luxe est la charité qui ne compromet pas ses positions et lui permet de se donner bonne conscience tout en redorant son image.

Tout se tient, mais dans une perpétuelle incohérence. Quand un homme est plongé dans un système qui n’a que l’apparence d’une société, un système dans lequel chacun travaille pour soi et n’a que les droits qu’il parvient à se ménager sur le dos d’autrui, un système dans lequel le riche a toujours raison, où la fortune est l’étalon de la vertu, un système dans lequel l’Etat protège moins les hommes en tant que citoyens qu’il ne permet de les exploiter en tant qu’individus, un système schizophrène dans lequel deux logiques sont en concurrence déloyale, celle de Largent, qui est une conception de l’échange, la conception en vigueur, et celle du Citoyen ou de l’Homme sociable, c’est-à-dire la logique de la Société, fondée sur l’Egalité ; quand un homme, dis-je, est plongé dans un tel système, il est porté à oublier qu’il est avant tout un être social, qu’il a été façonné par une « société », que sa situation, ses réactions et toutes ses idées sont directement ou indirectement le fruit de cette « société » ; il est porté à croire qu’il ne doit rien à personne, qu’il est l’unique artisan de sa vie, le centre du monde, qu’il n’a aucune règle à respecter, qu’il est supérieur aux autres lorsqu’il réussit selon les critères du système et qu’il mérite d’être écrasé dans le cas contraire. Cette façon de voir les choses, avec toutes les conséquences — énumérées plus haut — qu’elle implique, est typiquement de Droite.

Il est a priori aussi naturel d’être de Gauche quand on est pauvre et opprimé que d’être de Droite quand on est riche et privilégié. Il faut de l’honnêteté intellectuelle et presque du génie à un riche pour être de Gauche — et, s’il en a, il ne restera pas riche longtemps —, alors qu’un pauvre doit être bête ou servile pour être de Droite. Les pauvres sont le peuple, du moins l’immense majorité de la population. L’intérêt des pauvres est que les droits du peuple, donc les leurs, soient reconnus et garantis, alors que l’intérêt des riches est au contraire que les droits du peuple demeurent ignorés et soient bafoués par la loi afin qu’ils puissent continuer à les violer impunément.

Cette dichotomie entre riches et pauvres se vérifie surtout lorsque la patrie est en danger, les premiers s’inquiétant essentiellement pour leurs affaires, les seconds s’investissant en masse pour le bien commun et l’honneur national. La différence d’intérêt et d’attitude n’est pas aussi nette en temps normal. La logique individualiste et les contraintes du système s’imposent alors à tous. Dans un Monopoly grandeur nature, le but du jeu est de gagner de l’argent ou de ne pas en perdre. Ainsi, les pauvres sont près de leurs sous par nécessité et certains, même, ne songent qu’à s’enrichir à quelque prix que ce soit. Un riche sommeille en eux. Par ailleurs, les plus probes d’entre eux sont confrontés à l’impossibilité systémique d’instaurer l’Egalité sous Largent et, de ce fait, finissent par dénaturer l’Egalité pour se donner l’illusion que l’idée fausse qu’ils s’en font est à leur portée. Ainsi, s’ils n’acceptent pas d’être coincés momentanément sur place, ils s’égarent en croyant aller de l’avant et s’enferment dans une impasse idéologique. 

De Munich à Montoire !

Philippe Landeux

20:22 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gauche, droite, valeurs |  Facebook | |  Imprimer |

PENSEE DU JOUR : argent sale ?

Il n'y a pas plus d'argent sale que de fortunes propres. Il n'y a que Largent et ses crimes.

VIDEO PERSO : Entretien avec Franck Abed, 23 août 2011

Ma première vidéo :

Philippe Landeux interrogé par Franck Abed

Sujets abordés : la monnaie, Largent, l'Egalité, la Citoyenneté, la Nationalité, etc.

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http://www.dailymotion.com/video/xl0uv4_franck-abed-recoi...

Si la vidéo ne s'ouvre pas, essayez le lien avec un autre explorateur (Mozilla ou Explorer).

10:37 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

samedi, 08 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : gauchistes et immigrés

Ce ne sont pas les Français - qui s'opposent à l'immigration - qui ne veulent pas faire les boulots réservés de fait aux immigrés ; ce sont les immigrationnistes : les gauchistes, parce que les immigrés bossent à leur place ou glandent comme eux, les patrons et les bobos, parce que les immigrés bossent pour eux pour moins cher que des Français.

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Au boulot, même le week-end !

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Les défenseurs de la civilisation !

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Ca bosse dur. Faut c'qu'y faut, pour payer nos retraites ! Quelle chance pour la France !

PENSEE DU JOUR : le droit de vote des étrangers

Dès lors qu’un principe est violé, il n’existe plus.

Ne peuvent jouir des droits politiques que les individus attachés à la Nation et revêtus, de ce fait, de la Nationalité. (Ceci implique d’établir un mode d’acquisition de la Nationalité attestant effectivement l’attachement à la Nation et, par suite, de distinguer les notions de Citoyenneté et de Nationalité, comme seul le fait le Civisme.)

Demander le droit de vote pour les étrangers aux municipales sous prétexte de discrimination amènerait fatalement à violer le principe sous le même prétexte pour exiger qu’ils aient aussi le droit de voter aux élections nationales et d’intégrer les institutions. C’est donc un engrenage dans lequel il ne faut pas mettre un doigt.

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Il n’y a pas plus de devoirs sans droits que de droits sans devoirs. Un droit est la conséquence d’un devoir. Il n’est pas généré par n’importe quel devoir, mais par un devoir qui, de par sa nature, le génère. Autrement dit, les droits sont de la même nature ou sur le même plan que les devoirs qui les engendrent.

Un Citoyen ne génère qu’indirectement ses droits. Les devoirs qu’il remplit garantissent des droits à d’autres, mais, comme ces autres ont envers lui les mêmes devoirs, ils lui assurent les mêmes droits. Il remplit donc bien les devoirs qui génèrent les droits dont il jouit, mais ses droits ne sont qu’une conséquence indirecte des devoirs qu’il a remplis.

Exemple : La sécurité d’un Citoyen en tant que droit découle du fait que les Citoyens se protègent mutuellement et non du fait qu’un Citoyen se défend. Quand un Citoyen doit se défendre par lui-même, il est plongé malgré lui dans l’état de Nature : sa sécurité ne dépend pas de la Société et n’est pas, dans l’instant, une question de droit mais de force.

En l’occurrence, les devoirs économiques et sociaux génèrent les droits économiques et sociaux qui sont l’apanage de la Citoyenneté. Le fait de participer à la vie de la Cité donne le droit d’accéder aux bienfaits de la Cité qui sont le fruit de la participation des Citoyens. Les droits politiques qui sont l’apanage de la Nationalité découlent, eux, du moins devraient-ils découler, de l’accomplissement de devoirs particuliers envers la Nation qui justifient que leurs détenteurs en jouissent.

Ces derniers sont les dépositaires de l’intérêt national. La moindre des choses est qu’ils l’aient à cœur, qu’ils soient viscéralement attachés à la Nation, ce dont lesdits devoirs sont censés témoigner. Cet attachement est douteux de la part d’étrangers, d’immigrés plus exactement. Cela l’est d’autant plus quand la Nationalité est un choix qu’ils se refusent à faire. Il ont certes le droit de ne pas vouloir être français, il est honnête qu’ils ne prétendent pas l’être quand ils n’en ont pas le sentiment, ils sont respectables dans l’identité qui est la leur, mais cela ne leur confère aucun titre à gouverner en terre étrangère de leur point de vue et il serait insensé de leur confier les clés de la Nation, même celles de portes dérobées.

Quant aux natifs qui réclament pour eux le droit de cité, cela en dit long sur leur ignorance des principes, leur défaut de patriotisme, leur niaiserie, leur démagogie et leur dangerosité. Ils voient les étrangers comme leurs égaux ! Hé bien ! qu’ils soient, comme eux privés, de tout droit politique.

Toute association ou organisation qui prône le droit de vote des étrangers ou quelque autre droit politique devrait être dissoute ; tout Français devrait être déchu de la Nationalité et banni à perpétuité en cas de récidive ; tout immigré devrait être expulsé sur-le-champ et à jamais.

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Pour être plus terre-à-terre, le vote des étrangers est justifié, soi-disant, par le fait qu’ils travaillent, qu’ils cotisent, qu’ils payent des impôts, qu'ils vivent sous nos lois, qu'ils sont installés depuis longtemps et qu'ils sont concernés par la vie locale. Or ce droit ne serait pas accordé seulement aux travailleurs et aux contribuables : il serait aussi octroyé aux chômeurs et aux allocataires d’aides publiques dont on se demande au nom de quoi ils ont encore le droit de résider en France ; il serait aussi accordé à ceux qui violent les lois (les défenseurs du droit de vote des étrangers ne sont-ils pas les défenseurs des immigrés illégaux ?) et, de manière générale, à des gens qui, n’ayant aucun sentiment pour la France, peuvent la quitter à tout moment.

Mais, reprenons en détail ces arguments détinés à enfumer le gogo.

« Ils travaillent. » Même quand cela serait vrai pour tous, le travail génère des droits sur le produit commun, pas des droits politiques. Mais il est faux de dire « ils travaillent » car tous ne travaillent pas puisque l’essentiel de l’immigration s’effectue aujourd’hui au titre du regroupement familial. Les partisans du droit de vote des étrangers devraient le savoir, eux qui sont aussi partisans du regroupement familial au nom de l’humanité (pas au nom de la famille, concept pétainiste et réactionnaire !). Par ailleurs, qu’un immigré travaille est la moindre des choses puisque rien d’autre ne justifie sa présence. On ne peut donc lier les droits politiques qui sont le privilège des Français au fait de travailler, sans quoi tout immigré devient automatiquement français, ce qui est manifestement  absurde. Si un pareil lien était établi, et il l’est presque aujourd’hui, il ne faudrait pas s’étonner que les Français authentiques s’opposent à une immigration qui menace de les engloutir.

« Ils cotisent. Ils payent des impôts. » Même quand cela serait vrai pour tous, cotisations et impôts (qui n’ont d’ailleurs de sens que dans un système monétaire) leur assurent la jouissance de prestations sociales et l’usage d’infrastructures publiques. C’est un donnant-donnant qui ne porte pas témoignage de leur à attachement sentimental à la France et ne garantit pas que, s’ils avaient le droit de cité, ils seraient guidés par l’intérêt national. Leur état persistant d’étranger prouve au contraire que leur présence est une question d’intérêt particulier et que leur cœur bat toujours pour un autre pays. Il est, du reste, étonnant qu’une revendication portée par des gens autoproclamés « de gauche » soit appuyée par des arguments historiquement de droite. En effet, le suffrage censitaire établi par les aristo-bourgeois de droite sous la Révolution excluait du droit de cité les pauvres qui ne payaient pas trois journées de salaire d’impôt par an. Accorder le droit de vote aux immigrés sous prétexte qu’ils payent des impôts relève de la même logique, quoiqu’en plus hypocrite puisqu’il n’est pas question de le refuser à ceux qui n’en payent pas. Cet argument parfaitement bidon n’est que l’expression d’une xénofolie pathologique, à moins qu’il n’émane d’immigrés malhonnêtes. Les droits politiques ne sont pas une question d’argent.

« Ils vivent sous nos lois. » Un immigré peut-il faire autrement ? N’est-ce pas pour vivre sous les lois d’un autre pays qu’il quitte le sien ? Un immigré n’est pas un esclave ; il vient de lui-même, en connaissance de cause et dans son intérêt tel qu’il le conçoit. Par définition, les immigrés apprécient les lois du pays dans lequel ils s’installent et qui ont été adoptées sans leur concours. Si elles ne leur plaisent pas, ils peuvent aller vivre ailleurs. S’ils restent, ils doivent les accepter, donc accepter que d’autres les fassent à leur place. Les choses étaient ainsi avant qu’ils arrivent, il n’y a aucune raison qu’elles changent parce qu’ils sont là. D’ailleurs, dans quel sens pourraient-ils les faire changer, si ce n’est à leur profit, aux profit des immigrés et de leur pays d’origine ? Car, n’oublions pas que nous parlons d’immigrés qui, pour une raison ou une autre, ne veulent pas être français et n'useraient donc pas de leur droit de cité dans l’intérêt de la France. Ce n’est parce qu’ils ne renoncent à rien que la Nation qui les accueille doit renoncer à son âme pour leur bon plaisir !

Il s’ensuit que poser le pied en France ne confère pas les droits qui appartiennent aux seuls Français, sans quoi ces derniers ne seraient plus maîtres chez eux et la Nationalité serait vide de sens. De plus, le fait que des individus immigrés demeurent étrangers implique qu’ils vivent sous les lois d’un pays qu’ils ne reconnaissent pas comme le leur, auquel ils ne sont pas attachés et qu’ils peuvent retourner d’où ils viennent ou partir ailleurs à tout moment. Il se pourrait donc, s’ils avaient le droit de cité, qu’ils contribuent à faire adopter des lois sans jamais les supporter. Tout est immoral dans cette revendication, qui est d’ailleurs moins celle des immigrés que de leurs prétendus amis.

« Ils sont là depuis longtemps. Ils sont concernés par la vie locale. » Raison de plus, devrait-on dire, de leur refuser le droit de cité. Ils ont eu le temps de devenir français, ils ne le sont toujours pas et sans doute ne le seront-ils jamais. La règle, pour avoir le droit de cité en France, est d’être Français. Cette règle frappée du sceau du bon sens est connue ; elle est la même dans tous les pays du monde, y compris leurs pays d’origine. Ils savent que leurs prétentions sont infondées et scandaleuses. Ils savent aussi ce qu’ils ont à faire pour jouir des droits en question. S’ils ne le font pas, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ils n’auront pas le beurre et l’argent du beurre. La France ne se laissera pas avoir à l’usure par des sophismes. Et qu’est-ce que la France, sinon la somme de ses communes ? Qui règnerait en France si ses communes passaient une à une aux mains de l’étranger sous la pression d’une immigration massive et continue encouragée par les partisans du droit de vote pour les étrangers ?

On aura remarqué que les problèmes créés par certains sont toujours pour eux le prétexte d’en créer de nouveaux. Ici, ils instrumentalisent les immigrés. Ils les font venir, ils les exploitent, ils les délaissent, ils les stigmatisent, ils les renvoient à leurs origines, ils les communautarisent, ils en font des ennemis et des envahisseurs et, pour finir, ils veulent leur donner les clés de la maison parce qu’ils sont là, parce qu’ils sont nombreux. Mais, a-t-on oublié que les Français n’ont jamais été consultés sur la question de l’immigration, qu’ils ont été trahis par les capitalistes et la gaucherie main dans la main à chaque étape ? Ils n’ont pas à accepter le fait accompli sans leur consentement. Ils n’ont pas à reconnaître de droits à des individus qu’ils n’ont non seulement pas invité (il n’y a de droits que dans le cadre d’un contrat social ; un mariage forcé est nul et non avenu) mais qui, en plus, se comportent comme en pays conquis. Ils n’ont pas à laisser détruire leur Nation parce que Bobo le collabo se prend tantôt pour un « citoyen du monde » tantôt pour un « citoyen européen », imité en cela par Gaucho le prolo, éternel idiot utile.

vendredi, 07 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : l’aristocratie

La démocratie, le gouvernement du peuple, est impossible sous Largent.

L’aristocratie, le gouvernement des meilleurs, est impossible par nature.

Aucun système ne peut permettre aux meilleurs de chaque discipline d’être élevés systématiquement au rang de maîtres et de former ensemble le gouvernement de la cité. (Cette idée, me semble-t-il, était celle d’Auguste Comte et du « positivisme ».) Le talent, le désintéressement, le désir de commander, l’art du commandement et le souci du bien commun qui sont les conditions de l’aristocratie au vrai sens du terme sont rarement réunis dans une même personne, de sorte que ne parviennent réellement au pouvoir, non pas les meilleurs, mais ceux qui, médiocres voire mauvais dans leur discipline, lui courent après et ne reculent devant rien pour y parvenir et s’y maintenir. Si l’aristocratie est officiellement le gouvernement des meilleurs, elle est fatalement l’empire des intrigants dénués de talent et assoiffés de pouvoir.

Talent et pouvoir sont des passions différentes. Les meilleurs en toute chose sont parmi ceux qui se consacrent à leur art avec passion. Mais la passion est absolue. Qui en est possédé lui sacrifie tout. Le fait d’être le meilleur, témoigne en soi d’une passion exclusive pour son sujet. Les meilleurs dans un domaine ne courent pas après le pouvoir et n’en ont probablement pas les qualités. Même s’ils étaient appelés, ils le refuseraient. Et s’ils acceptaient, d’autres deviendraient meilleurs qu’eux.

Ne parviennent donc au pouvoir que les arrivistes qui le désirent et lui sacrifient leur art. Or, pour le conserver, ils doivent se poser comme les meilleurs, puisqu’ils sont sensés l’être, et casser ceux qui les dépassent et pourraient leur faire ombrage. Ils imposent donc des modes pour être eux-mêmes à la page et étouffer le génie ; ils faussent les règles du jeu et vident les mots de leur sens pour régner par la tricherie et le mensonge ; ils substituent la morgue au talent et le politiquement correct à l’intérêt général.

Ainsi, sous l’empire des zélites autoproclamées qui s’auto-congratulent, l’aristocratie se transforme par la force des choses en médiocratie, en voyoucratie, en oligarchie, bref en aristocratie au sens classique et, à raison, péjoratif.

mercredi, 05 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : l'épée et le bouclier

Qui n’attaque pas Largent s’en fait le bouclier.

Qui défend Largent s’en fait l’épée.

Or qui n’attaque pas Largent le défend et en est donc à la fois l’épée et le bouclier.

Largent étant le cœur du système (monétaire), qui est l’épée et le bouclier du système est un valet du système, donc un contre-révolutionnaire.

mardi, 04 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : le règne du non-sens

Quand Largent est le maître absolu, plus rien n'a de sens, pas même la monnaie.

lundi, 03 octobre 2011

PENSEE DU JOUR : démocratie / démocrature

L'inégalité est le terreau de la tyrannie.

Largent (1) soustend un système inégalitaire par nature. Il y aura toujours des riches et des pauvres dans un système monétaire du seul fait du jeu artificiel et arbitraire des valeurs.

La démocratie (2) est une vue de l'esprit dans l'inégalité, sous Largent, soit parce que les lois sont faites pour les riches, directement par les riches ou indirectement par leurs marionettes, soit parce que, même faites par le peuple, elles  ne peuvent établir l'Egalité à moins d'anéantir Largent au préalable. 

L'Egalité est la condition de la démocratie.

Il ne peut y avoir, dans l'inégalité, sous Largent, d'autre régime qu'une dictature ou une démocrature, c'est-à-dire une dictature sous un vernis démocratique.

Dictature et démocrature n'apporteront jamais l'Egalité qui est contraire aux intérêts des détenteurs du pouvoir ; elles ne renverseront jamais Largent qui fonde et garantit l'existence de ces derniers.

 

(1) Largent, c'est la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger.

(2) Démocratie : gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple, dans lequel les lois sont ratifiées par le peuple et pas seulement décrétées par de soi-disant représentants.

PENSEE DU JOUR : s'opposer

S’opposer, c’est entrer dans la logique de l’autre.

dimanche, 02 octobre 2011

REQUISITOIRE CONTRE LARGENT : le livre enfin dispo

réquisitoire,contre,largent,livre,commander,landeuxTout au long des pages de ce blog j'aborde la question de Largent, c'est-à-dire le coeur de notre système et, en même temps, le fondement de l'inégalité. Mais un blog n'est pas un livre.

Le Réquisitoire contre Largent ou théorie de l'Egalité, comme son nom l'indique, est le procès de Largent, appuyé sur une conception révolutionnaire de l'Egalité. L'accusateur public expose les faits et répond à toutes les questions que les jurés se posent, lesquels réalisent qu'ils ignoraient tout de ce que sont véritablement Largent et l'Egalité.

Cet ouvrage (de 169 pages de texte) présente, sous forme théorique, les bases de la Cité et constitue le premier volet de la théorie du Civisme. Il règle la question de Largent, ce qui permet, par la suite, de se consacrer exclusivement à l'organisation concrète de la Cité, laquelle repose sur l'Egalité. Mais on ne peut pas courir avant de savoir marcher. Avant de vouloir construire la Cité, il faut être persuadé de la nécessité de détruire le système présent, ou plutôt d'y renoncer consciemment, car il court tout seul à sa ruine.

Rares sont les personnes à avoir lu ce livre, n'étant pas édité. Mais toutes rejoignent le comité de lecture d'une maison d'édition qui, en raison de problèmes internes, a du cesser ses activités :

« Nous avons tous subi le choc de la grandeur et de la force de l'idée révolutionnaire qui est à la base de votre travail, il y a effectivement là un noyau d'idées suffisamment nettement articulées pour se rendre capables de faire événement dans la théorie de l'économie politique, et destiné potentiellement à entrer dans l'histoire, et à ce titre, il nous est impossible de ne pas envisager une publication de cette idée sous une forme ou une autre. […] Oui, nous sommes très très intéressés par votre démarche, et convaincus qu'il faut vous publier d'une façon ou d'une autre. Trop d’analyses excellentes, novatrices et urgentes sont dites au cours de votre réquisitoire pour passer à côté. »

réquisitoire,contre,largent,livre,commander,landeuxJ'ai longtemps espéré trouver un éditeur. Mais les grosses maisons d'éditions sont aux mains des grands financiers, et les petites n'ont pas les finances quand bien même elles auraient le courage. J'ai donc du attendre, pour publier, qu'une solution se présente. La crise qui menace m'a encouragé à chercher cette solution et un hasard m'a mis sur sa piste.

Je ne sais pas si l'édition en ligne a évolué de manière générale, mais TheBookEdition propose le service que de nombreux auteurs attendaient. Elle s'occupe de tout (impression et expédition) sans qu'il leur en coûte rien, comme il se doit ; elle se paye sur les ventes.

Maintenant, je reste propriétaire de tous les droits d'exploitation et je cherche toujours un éditeur qui en a.

Détails :

169 pages de texte

14 € + frais de port

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J'ai souvent cité un passage de la réponse du comité de lecture de la maison d'édition qui était disposée à publier le Réquisitoire. Il m'apparaît qu'il pourrait être utile et instructif de la divulger en entier, tout en préservant l'anonymat des intéressés, et de présenter également ma réponse. 

 

18 février 2008

Cher Philippe Landeux,

Notre comité de lecture s'est réuni ce matin pour faire un point sur votre manuscrit. Il en ressort que nous nous trouvons dans une situation très délicate. En effet, nous avons tous subi le choc de la grandeur et de la force de l'idée révolutionnaire qui est à la base de votre travail, il y a effectivement là un noyau d'idées suffisamment nettement articulées pour se rendre capables de faire événement dans la théorie de l'économie politique, et destiné potentiellement à entrer dans l'histoire, et à ce titre, il nous est impossible de ne pas envisager une publication de cette idée sous une forme ou une autre.

Maintenant, en tant qu'éditeurs, deux ordres de réserves nous plongent dans l'embarras et la perplexité.

La première continue à être la non visibilité de notre planning éditorial au delà de fin 2008, essentiellement au niveau financier (c'est dire l'ironie tragique de la situation !!). Nous avons si peu droit à l'erreur que nous nous devons, avant toute autre considération, d'être particulièrement vigilants pour assurer notre survie d'éditeur indépendant.

En fait, il nous serait plus douloureux de vous faire maintenant la promesse de vous publier à coup sûr courant 2009, et d'être finalement incapable de le faire le moment venu (alors qu'un contrat entre nous serait signé), que de rester, par prudence, dans cette position ambiguë, inconfortable et frustrante  pour nous comme pour vous.

Oui, nous sommes très très intéressés par votre démarche, et convaincus qu'il faut vous publier d'une façon ou d'une autre. Trop d’analyses excellentes, novatrices et urgentes sont dites au cours de votre réquisitoire pour passer à côté. Mais nous n'aurons pas l'assurance de pouvoir le mettre en oeuvre à coup sûr avant la fin 2008... Voilà notre dilemme... Et il est douloureux autant que pour vous, bien que d'une autre manière, forcément.

Aussi, rien que pour cette raison, nous comprendrions très bien que lassés d'attendre que notre situation s'éclaircisse, vous vous tourniez vers d'autres portes éditoriales. Nous en serions très déçus et frustrés, mais la lucidité vitale nous contraint à ne pas pouvoir vous proposer mieux que d'attendre la fin de l'année pour vous donner enfin une réponse ferme et définitive, et de laisser la vie chercher son cours comme elle le veut.

Mais notre embarras et notre perplexité ne s'arrêtent pas seulement à cet aspect matériel de la chose. Le contenu de votre réquisitoire tel qu'il est suscite aussi un certain nombre de réserves qui nous empêchent encore d'être complètement acquis à l'idée que la meilleure stratégie soit de publier votre réquisitoire tel qu'il est. Elles sont au nombre de 5 et je vais tenter de vous les exposer le plus simplement possible, car elles sont d’un enjeu très profond et très délicat sur tous les plans entre nous. Mais nous ne pouvons faire autrement que d’être francs et directs quitte à blesser quelque peu votre amour-propre comme vous n’avez pas hésité à être aussi direct avec moi dans certains de vos mails.

1) Vous êtes résolument convaincu qu'il n'est pas nécessaire, dans ce premier volet de prise de contact avec l'ensemble de votre démarche que constitue ce réquisitoire, d'exposer quel est exactement ce nouveau moyen d'échange susceptible d'abolir radicalement non seulement la monnaie, mais la racine de l'inégalité sociale que vous appelez "Largent", autrement dit "la croyance que la notion de valeur (marchande) est nécessaire pour échanger". Vous n'avez cessé de nous en expliquer la raison et je l'ai expliquée à chacun des membres de notre comité de lecture : l'exposition de la solution pratique, c'est-à-dire la carte civique, n'est et ne saura jamais être autre chose pour vous que la "cerise sur la gâteau" de toute votre démarche. L'essentiel étant avant tout autre chose d'établir d'une façon irrécusable le principe théorique de l'équivalence absolue entre "Largent" et l'inégalité sociale (c'est la raison d'être de ce réquisitoire). Cependant, dans nos lectures respectives, nous avons été unanimes, et cela sans nous concerter, à ressentir non seulement une frustration à ne pas être informé de cette solution, mais une incohérence dans le cadre même d'une démonstration de la nocivité absolue de Largent.

En effet, puisque vous avez fait en sorte que votre lecteur s'identifie à faire partie des jurés, je dois vous dire que sans l'exposition de cette clé, aucun d'entre nous n'a le sentiment qu'il détient le pouvoir effectif de condamner Largent. On peut bien sûr le condamner théoriquement et moralement autant qu'on voudra, mais tant que nous ne saurons pas qu'il est cette fois en notre pouvoir technologique, pour la première fois dans l'histoire, peut-être, d'abolir définitivement le règne de Largent, la nature de notre condamnation n'entrera pas vraiment dans le seul tribunal qui puisse avoir la force d'un événement historique : le tribunal du droit politique ou citoyen.

Cette évidence est pour nous d'autant plus grande que vous n'avez cessé tout au long de votre réquisitoire de nous faire miroiter en même temps que vous détenez déjà la connaissance effective de cette clé. (p 63, 64, 96, 98, 99, 107, 111, 115,117,119, 120, 138, 142, 147). Au contraire de votre conviction stratégique, nous éprouvons comme une évidence que la connaissance de cette clé de la carte civique n'est rien moins que le nerf de la guerre qui doit fonder le caractère, cad la force juridique de ce tribunal citoyen. Car c'est une chose d'être intellectuellement convaincu de la nocivité de largent après avoir lu votre réquisitoire tel qu’il est actuellement, c'en est une tout autre de savoir que nous avons peut-être les moyens de commencer à faire de cette belle évidence inutile une idée-force capable de révolutionner effectivement, cad techniquement le monde;  car ce n'est qu'à partir de cette révélation du caractère technique de la solution que nous pourrons être définitivement convaincus qu'il ne s'agit pas d'une utopie de plus, à jamais inefficace, mais que le changement d'organisation sociale ne relève plus désormais que d'une réelle volonté politique de chaque citoyen.

Il en découle qu’il faudrait à nos yeux impérativement introduire l’exposition de cette clé dès ce réquisitoire, et bien davantage que du bout des lèvres : en répondant à la première vague des questions incontournables que le dévoilement de cette clé suscitera immanquablement dans l’entendement de chaque lecteur de bonne volonté, autrement dit en commençant, réponse après réponse, à FAIRE VOIR TECHNIQUEMENT qu’il y a bel et bien moyen, selon vous, et si on veut bien s’y pencher tous ensemble attentivement, de résoudre finalement la plupart des immenses problèmes d’organisation pratique que susciterait l’usage généralisé à une nation (ou plus, je vais y revenir)  de cette carte civique. La victoire de l’avocat à charge doit donc pour nous se payer à cette première condition supplémentaire qui impliquerait une augmentation de son nombre de pages, et une remise en question de votre idée du tryptique, à notre avis impubliable en tant que tel.

2) Compte tenu de l’importance de l’enjeu, nous nous étonnons que vous n’abordiez pas une seule fois la question ultra épineuse mais élémentaire de la propriété des moyens de production, notamment industriels dans une société égalitaire. Que le principe de la propriété privée ne soit non seulement pas incompatible mais qu’il soit même indispensable à la bonne marche d’une société délivrée de Largent dans la sphère privée de chaque citoyen, c’est une chose, peut-être encore discutable, mais qu’il nous est permis d’envisager à titre d’hypothèse de travail incontournable, à mettre positivement au ban d’essai à l’intérieur de la vision radicalement bouleversée dans laquelle vous invitez votre lecteur à pénétrer. Mais  l’inégalité sociale implique tellement la question de la propriété privée des moyens de production économique structurels qu’il nous semble impossible d’en faire une si totale impasse dans votre réquisitoire. Car si ce n’est pas l’Etat, qui d’autre qu’une nouvelle caste de puissants non par Largent, mais par la propriété privée des moyens de production, en jouirait d’une façon inégale, comme tout instrument de pouvoir socioéconomique décisif ? Bien sûr, vos notes en bas de page de votre article laisse entendre que c’est l’Etat qui imposerait des quotas de vente aux patrons. Mais juridiquement, et principiellement parlant, la question reste entière de savoir au nom de quoi la propriété des moyens de la production devrait rester privée. (cela ne veut pas dire que nous soyons pour autant attaché à une économie centralisée par l’Etat, au contraire, l’une des trouvailles fortes de votre dispositif consiste à nos yeux à donner un essor sans précédent au principe d’un libéralisme délivré des torts du capitalisme, et de réconcilier ce faisant des siècles d’opposition entre “droite” et “gauche”. Mais nous nous devons de poser cette question, car comme vous le savez, c’est bien là qu’est le nerf de l’analyse de l’aliénation chez Marx, et si fausse et périmée que soit son analyse dans votre optique, la question du fondement juridique, cad politique, de la propriété privée des moyens de production dans une société égalitaire mérite éclaircissement dès le départ.

3) ce qui nous conduit naturellement à ce qui nous apparaît comme une des grandes carences de votre travail, pour le peu que nous en connaissons à ce jour : Pourquoi, dans votre stratégie polémique, ne jamais situer directement et clairement votre théorie de l’égalité par rapport à la doctrine marxiste ? Alors que nombre de fondements de vos analyses sont des radicalisations extrêmes du Capital ? Marx a fait le réquisitoire du Capital au nom de l’instauration de l’égalité civique, d’une société sans classes, d’un homme nouveau, au nom, comme vous, d’un primat d’une conception déterministe de la vie humaine, où prime le milieu sur l’homme, et par conséquent où il est décisif, et même exclusif d’attendre un changement du monde à partir d’un changement du milieu techno-socio-économique de sa vie individuel et collectif, et nombre de vos critiques de Largent au sens de la monnaie ne sont que des variantes de ce que Marx appelait déjà le fétichisme de la marchandise, (largement repris par Debord (société du spectacle) et Baudrillard (concept de simulacre)).

Cette omission totale de votre part est-elle volontaire ? Et si oui, pourquoi ? Nous nous permettons de vous poser directement cette question, car là aussi, il nous semble qu’en éludant une confrontation directe avec Marx dès le réquisitoire, vous amoindrissez considérablement la portée théorique de votre idée centrale. Et il ne s’agit pas là d’une opinion subjective de notre part. Et il ne s’agit pas là d’une incitation de notre part à ce que vous donniez dans la prétention narcissique de vous présenter comme le nouveau supplanteur historique de Marx, ce dont vous vous contrefoutrez royalement (si je puis dire) et avec raison. Non, c’est d’un point de vue historique et purement théorique que nous nous plaçons. Dans tous les domaines théoriques, les révolutions conceptuelles impliquent à chaque fois et nécessairement des meurtres symboliques inévitables avec les instances passées qui dominent l’état du débat en cours. C’est une loi qui est sans exception. Or, le spectre de Marx règne encore fortement dans l’intelligentsia des penseurs de l’égalité sociale aujourd’hui, au delà même des frontières de l’Europe, assurément, il règne encore partout dans le monde, Derrida et Deleuze faisaient retour à Marx dans les dernières années de leurs vies.

Et je dirai que, eu égard à la gravité de la situation, toute la tradition des penseurs révolutionnaires contemporains issus de la révolution française sont coincés par l’ombre de Marx. Nous estimons donc qu’une entrée en scène à hauteur de l’histoire de votre idée révolutionnaire ne peut faire l’économie (si je puis dire) d’une confrontation explicite avec Marx, qui montrerait, même succintement dans votre réquisitoire, et ce dès l’introduction, ainsi que dans certaines analyses ultérieures sur l’aliénation sociale produite, ce que vous devez honnêtement à l’héritage de Marx, et la part de génie révolutionnaire qui vous revient au plan théorique. Avec votre noyau d’idées tel qu’il est déjà, vous avez la possibilité de faire une critique philosophique décisive de Marx, c’est-à-dire une critique “interne” : en prenant Marx sur son terrain, en étant plus marxien (je ne dis pas marxiste) que Marx lui-même, c’est-à-dire en démontrant que ce que Marx a prétendu faire (instaurer les bases socioéconomiques d’une société égalitaire), il ne l’a pas fait, et que votre théorie est mieux placée pour accomplir son propre espoir. Bref montrer, en quelques paragraphes, (car il ne s’agit pas de réécrire un traité !), que vous n’avez dépassé Marx qu’en l’intégrant, cad en montrant où résidait son erreur foncière, sa confusion fatale : croire qu’une critique du Capital suffisait à fonder la Cité, alors que cette forme de fétichisation inaperçue par Marx du Capital était encore une stratégie de l’ignorance où nous tient Largent pour nous empêcher de remonter jusqu’à lui en tant que tel comme cause première de l’injustice (de votre point de vue). Et qu’au fond, ce n’est pas la religion, mais Largent qui est l’opium véritable de notre enfer monétaire. Bref, au vu de ce nous avons lu dans le réquisitoire tel qu’il est, il nous semble qu’il y a déjà beaucoup d’éléments susceptibles, moyennant quelques reprises polémiques avec certains éléments de la vulgate marxiste (notamment la fétichisation de la marchandise qui a masqué et qui masque... le vrai fétiche qu’est Largent lui-même (dans votre optique), de commencer à renverser avec force l’idole d’une idée révolutionnaire qui a fait son temps et qui doit maintenant mourir, (encore une fois non par gloriole personnelle, artificiellement, mais parce que la discipline de l’économie politique dans laquelle vous vous inscrivez l’exige historiquement si vous voulez donner toutes les chances à votre idée d’entrer dans le débat contemporain. Faute de quoi vous manqueriez votre entrée en scène, en restant si je puis dire en périphérie du débat, comme un franc tireur inspiré mais contraint à rester en 2ème zone, car incapable de prouver par lui-même que la force même de son idée lui donne les moyens d’en découdre aisément avec l’instance d’une idée révolutionnaire aujourd’hui mensongère et périmée. Et vous devriez laisser à d’autres le soin d’introniser plus tard votre idée dans le champ des recherches contemporaines, alors qu’à notre sens, un peu de travail sur votre réquisitoire (si vous ne connaissez pas encore bien Marx) vous mettrait rapidement en position de le faire vous-même – (encore une fois, il s’agirait de commencer à porter les premiers coups fatals... Ce serait suffisant, pas d’un traité d’érudition...).

4)  il est une question si incontournable pour le bon sens que vous invoquez dans ce réquisitoire que vous n’avez pas d’ailleurs hésité à la poser par la bouche de Monsieur Neurone :  la dernière. Or, encore une fois vous espérez emporter l’assentiment de vos lecteurs en éludant une réponse que vous avez pourtant déjà. Mais vous faites pire : non seulement vous ne répondez pas clairement cad techniquement à la question que vous mettez dans la bouche d’un juré (cf p 133 : Mais, “nous n’avons pas à expliquer ici comment une Cité ayant anéanti Largent en son sein pourrait continuer à changer avec les autres pays”.)  - et les raisons ultérieures que vous évoquez ne suffisent pas à le faire oublier - , mais une page plus loin, vous faites comme si vous aviez suffisamment répondu à une question que vous n’avez pas vraiment traité (cf p134 : “Non seulement nous avons vu qu’un pays développé pourrait le faire, puisque etc...”, Non, nous n’avons encore rien vu de cette possibilité. Et il est vraiment cavalier de le faire croire.

5) ce qui nous amène à la dernière réserve : la scénographie générale de votre réquisitoire a un grand avantage : elle rend votre démonstration vivante et vibrante d’actualité. Mais outre les faiblesses du contenu de votre démonstration évoquée plus haut, qui empêchent encore fortement les lecteurs que nous sommes d’accorder un crédit décisif à votre thèse, il y a une incohérence tactique qui a trait au ton même avec lequel vous vous adressez à maintes reprises aux jurés de ce tribunal citoyen improvisé  : comment voulez-vous convaincre qui que ce soit en le traitant si ouvertement et outrancièrement d’imbécile ?  En lui disant régulièrement que les questions qu’il pose sont soit ridicules, déraisonnables, ou en lui faisant régulièrement un procès d’intention ? (en le traitant de complice, de lâche, en étalant aussi fièrement votre mépris d’autodidacte à l’égard des savants, des diplômés, en reprochant à un questionneur de n’avoir pas suffisamment précisé sa question alors que vous ne lui en avez pas laissé une seconde les moyens (cf p 94 : “Vous oubliez de préciser etc...  ) Croyez-vous donc qu’avec un ton de suffisance aussi grossier, un manque de tact psychologique aussi élémentaire,  et des actes ponctuels d’une aussi mauvaise foi, vous ayez une  quelconque chance d’emporter un vrai assentiment sur un sujet et dans une situation aussi grave ? Pourquoi les questions de vos interlocuteurs se transforment-elles à ce point au fil de vos réponses en un vulgaire bêtisier de l’ignorance humaine ? On a jamais vu un avocat humilier un parterre de jurés et obtenir gain de cause. Du coup, la dimension comique de la mise en scène vire rapidement au ratage. C’est pourquoi nous vous demandons de bien méditer si le nom même de vos jurés, censés représenter chacun d’entre nous, est la solution la plus adaptée au but même que vous recherchez.

5bis) l’analyse des torts de la monnaie au moment où il s’agit de conclure fait aussi du tort à la qualité lyrique de ce moment terminal. Il s’agit de rassembler l’ensemble des points que vous avez marqués, pas de réembarquer votre lecteur dans une analyse. Ne pourrait-on pas découvrir ces analyses avant le moment de conclusion ?

Voici donc explicitement formulé tout ce qui fait notre embarras d’éditeur, et nous voudrions que vous compreniez bien que c’est parce que votre travail nous tient à vraiment à coeur que nous nous devons d’être aussi exigeants et directs avec vous eu égard à son enjeu.  Dans quelle mesure serez-vous prêt à tenir compte de toutes nos remarques et de notre situation, voilà la question que nous nous posons à présent. Mais il était incontournable de vous donner à voir à quelles conditions nous serions prêts à donner notre meilleur pour servir la publication de votre sublime travail.

En espérant que vous comprendrez nos raisons, et en vous remerciant quoiqu’il en soit de l’avenir, pour l’extraordinaire audace et ténacité de votre démarche,
Nous vous saluons tous très cordialement,

L.
Pour le comité de lecture des éditions ...

P.S. personnel cette fois :  savez-vous que l’abolition de toute forme de monnaie était une des mesures  préconisée par celle qui s’est faire appelée la “Mère”, la fondatrice d’Auroville, cette “ville de l’Aurore”, située à 5 kilomètres de Pondicherry, en Inde du Sud ? Que l’expérience a été tenté durant les toutes premières années de sa création, à partir de 1968, mais que la monnaie a été finalement réindroduite faute de solution depuis ?... (cf les textes : Mère parle d’Auroville).

Cela dit, si attentifs à votre juste critique des idéalistes de tous poils qui n’ont rien su changer au système d’organisation sociale depuis des millénaires, nous ne sommes pas convaincus, en tant que philosophes nous-mêmes, que le changement du système de l’échange seul suffirait à changer la société. Nous nous demandons s’il est encore temps de poser le problème à partir d’une telle dualité, comme Marx l’avait fait, lors même qu’il est devenu de plus en plus impossible d’un point de vue philosophique de dissocier l’humanité même de l’homme de son milieu technique associé  : l’homme EST son milieu technique. Voilà ce que démontre avec une force inégalée jusqu’alors tous les travaux de Bernard Stiegler aujourd’hui. Nous avons plutôt le sentiment que c’est le changement simultané et dialectique de l’homme en son intériorité inconnue et de son milieu technique qui générera progressivement cette victoire sur Largent. Car il est vrai qu’il faut déjà historiquement que, comme vous le dites si bien, “Largent soit mûr”, techniquement mûr (par l’informatique notamment) pour entrevoir sa fin possible. Mais cela n’est pour nous qu’une des conditions nécessaires à sa possible et nécessaire abolition. Et c’est certainement là, au delà de notre position d’éditeur cette fois, que réside depuis le début notre désaccord personnel de fond avec vous je crois. Contrairement au déterminisme social que vous invoquez à la suite de Marx pour refuser la primauté d’un nécessaire changement de la conscience humaine “avant” le changement de son milieu technique (alors que nous sommes toujours déjà dans un “pendant”, dans une simultanéité interactive des deux jusqu’à l’indivisible), nous avons une vision de ce qui fait le mécanisme de Largent qui implique une philosophie différente du rationalisme cartésien qui semble vous habiter (autorité du seul bon sens de la raison). C’est aussi, selon nous, (mais notre exigence d’éditeur serait déjà comblée si vous teniez compte de toutes nos remarques ci-dessus), ce qui fait la limite de votre démonstration : le refus de voir dans cette “croyance” qu’est Largent autre chose qu’une idée fausse que le milieu socio-technique aurait introduit de l’extérieur dans notre esprit “vierge” pour innocenter d’avance l’homme d’un quelconque pêché originel. Personnellement je ne suis ni chrétien, ni bouddhiste, ni freudien, mais il me semble que “Largent”, cette racine invisible de l’enfer monétaire” a beaucoup a voir avec l’inconscient, en tous cas une certaine zone de l’inconscient : le subconscient. Et qu’à mon sens, vous faites philosophiquement trop rapidement l’impasse sur tout ce qui s’est déjà dit de pertinent en psychanalyse sur l’étroitesse extrême des rapports entre l’énergie-argent et l’énergie de la libido. Et si le déracinement de Largent relève d’une conquête d’une certaine zone de l’inconscient, le problème pourrait alors être moins unilatéralement simple que ce que votre approche laisse entendre, bien que votre thèse représente, sur son propre plan d’analyse, une avancée théorique décisive selon nous dans la résolution du problème de l’injustice sociale.

Cher monsieur L.,

Une fois de plus, je suis impressionné par le soin que vous prenez à me répondre. Et je vous rassure tout de suite, votre maison d’édition est la plus ouverte et compréhensive que je connaisse grâce à vous. Vous m’avez trouvé, je ferai tout mon possible pour ne pas vous perdre.

Pour vous répondre, je commencerai par des remarques générales. Je ne sais pas quel est exactement votre problème, si vous n’avez pas les fonds pour publier le Réquisitoire ou si vous n’en avez pas assez pour le publier en plus d’autres ouvrages. Mais, d’après ce que vous m’avez dit, vous confirmez que tous ceux qui l’ont lu ont été impressionné. Vous le dites, et j’en ai la conviction, cet ouvrage est destiné à marquer d’un sceau indélébile une page de l’histoire non seulement de la pensée, mais de l’Humanité. Il y aura avant et après le Réquisitoire, le temps de l’inconscience face à Largent et celui de l’accusation. Mais le plus fort, c’est que le Réquisitoire n’est (c’est ainsi que je le conçois) qu’une bombe à neutrons. La théorie du Civisme, qui va suivre et qu’il ne me reste plus qu’à conclure, sera une bombe atomique. Or c’est précisément parce que la théorie du Civisme sera d’une puissance sans égale que j’ai écrit le Réquisitoire, plus philosophique et donc moins violent pour les esprits. Du reste, et c’est une autre de mes raisons, je pense qu’il est de l’intérêt de l’éditeur de publier deux livres plutôt qu’un, surtout que ces deux livres feront chacun un bruit que l’on ne peut sans doute pas encore imaginer. Si j’en juge par la longueur de votre réponse, le Réquisitoire suscite et déchaînera assurément le débat. C’est précisément son but. Car son but, n’est pas, ne peut pas et ne doit pas être (à mon sens) de répondre à toutes les questions qu’il amène, aussi légitimes soient-elles. J’ai été obligé d’opposé l’Egalité à Largent, mais il est impossible d’opposer la Carte civique à la monnaie sans entrer dans une foule de détails, alors hors de propos. En un mot, le Réquisitoire est censé ouvrir l’appétit, non apaiser la faim.

Je n’ai pas la prétention de vous apprendre votre travail, mais peut-on dire, d’après les réactions de vos collègues, que le Réquisitoire, avec ses qualités et ses défauts, fera parler de lui et de moi ? En bien ou en mal, peu importe. Et pensez-vous que ceux qui l’auront lu seront impatients de lire la suite ? Si oui, je ne vois pas où est le problème pour vous. Votre mission est de le diffuser et d’en tirer profit ; je me charge de mes détracteurs, et, croyez-moi, ils ne seront pas à la fête.

J’en viens maintenant à vos remarques. Je vous dirai tout d’abord que je suis bien entendu prêt à apporter toutes les modifications utiles que vous souhaiterez, tant qu’elles me paraîtront conformes à mes idées. Je crains cependant que vous n’exigiez de moi que je corrige des points qui suscitent de votre part des reproches souvent fondés sur des désaccords (mais doit-on être d’accord sur tout ?), des malentendus, des incompréhensions (soit de mes idées, soit de ma stratégie), des anticipations erronées, etc. Examinons donc vos remarques.

1) La première concerne le fait que je n’expose pas la solution que j’annonce. Vous dites que cela suscite une « frustration » chez le lecteur. C’est fait exprès. Vous dites encore qu’il s’agit-là d’une « incohérence dans le cadre même d'une démonstration de la nocivité absolue de Largent. » Vous ajoutez que, dans ces conditions, « aucun d'entre nous n'a le sentiment qu'il détient le pouvoir effectif de condamner Largent. » Mais le Réquisitoire, seul, n’a pas la prétention de convaincre tout un chacun qu’il faut condamner Largent. Comme je vous l’ai dit, le but est uniquement de susciter la réflexion, d’inspirer le doute, de déchirer un tabou. Le Réquisitoire est un livre. Il n’y a pas de tribunal jugeant réellement Largent. Aucun livre ne le terrassera. Mais des livres peuvent amener les hommes à prendre conscience qu’il est leur ennemi. Dans cette optique, le Réquisitoire est un premier pas. Je suis du reste le premier à savoir et à dire que, tant que les hommes ne sauront pas par quoi remplacer la monnaie, ils n’oseront pas y toucher. Mais le Réquisitoire est le prélude à la théorie du Civisme. Ces deux ouvrages sont complémentaires mais ne doivent pas être confondus. Ce n’est qu’après la lecture de la théorie du Civisme que tout ce qui paraît flou dans le Réquisitoire apparaîtra soudain clair comme de l’eau de roche. J’insiste : le flou et les manques ne sont qu’une impression. Le Réquisitoire est bien plus complet que vous ne croyez ; tout est déjà dedans. Pour prendre une image : tout est écrit, il ne reste au lecteur qu’à savoir lire, et ce n’est pas le rôle de cet ouvrage de lui apprendre.

Une chose m’étonne cependant et me convainc en même temps : je vous ai déjà exposé la solution de la Carte civique qui traduit dans les faits le Principe selon lequel des individus qui participent à la vie de la Cité sont Citoyens et doivent, en tant que tels, pouvoir accéder au marché. Vous savez donc que des Principes aux solutions il n’y a qu’un pas. Car, enfin, il n’est pas difficile, a priori, d’après le Principe posé, de concevoir la Carte civique. Or il en est de même pour tous les Principes. Mais les demandes d’explication m’inclinent à penser qu’il n’est pas si évident que je le crois de passer des Principes aux solutions concrètes. La question est donc de savoir si je dois céder ici aux demandes d’explication qui, ne pouvant aller qu’en se multipliant, me feront sortir de mon propos d’ordre philosophique, ou renvoyer, comme je le fais, le lecteur à l’ouvrage suivant et qui, cette fois, laissera de côté le côté philosophique pour se consacrer essentiellement aux aspects pratiques de l’Egalité. En un mot, un auteur doit-il suivre les lecteurs ou doit-il amener les lecteurs à le suivre ?

« On peut bien sûr le condamner théoriquement et moralement autant qu'on voudra » — Ne serait-ce pas un résultat déjà extraordinaire ? Si les hommes condamnent Largent dans leur esprit, combien de temps croyez-vous qu’il survivra dans les faits ? Ne soyez donc pas impatient ! On ne terrassera pas Largent en deux jours.

« ce n'est qu'à partir de cette révélation du caractère technique de la solution que nous pourrons être définitivement convaincus qu'il ne s'agit pas d'une utopie de plus, à jamais inefficace, mais que le changement d'organisation sociale ne relève plus désormais que d'une réelle volonté politique de chaque citoyen. » — Certes, mais vous savez que cette théorie existe, je vous en ai déjà livré la clé et je serai bientôt en mesure de vous la présenter tout entière.

« Il en découle qu’il faudrait à nos yeux impérativement introduire l’exposition de cette clé dès ce réquisitoire, et bien davantage que du bout des lèvres ». — En clair, vous voudriez que je transforme le Réquisitoire en théorie du Civisme. Cela n’a pas de sens puisque cette théorie que vous voudriez que j’écrive est déjà écrite. Je vous la présenterai d’ici peu. La vraie question est donc de savoir si le Réquisitoire est en soi révolutionnaire et vous intéresse ou non. Qu’il ne réponde pas à toutes vos attentes est une chose ; qu’il ne puisse être publié en l’état en est une autre. Vu le désert d’idées dans lequel nous errons, il ne peut qu’attirer l’attention même s’il n’emporte pas les adhésions. Son titre seul sonne comme le tocsin.

« La victoire de l’avocat à charge doit donc pour nous se payer à cette première condition supplémentaire qui impliquerait une augmentation de son nombre de pages, et une remise en question de votre idée du tryptique, à notre avis impubliable en tant que tel. » — Contrairement à ce que vous semblez croire, le Réquisitoire n’est pas un livre ordinaire. On le ferme quand on l’a lu, mais on ne peut oublier ce qu’on a lu. D’ailleurs, les jurés ne se prononcent pas. Le procès n’est pas clos à la fin du Réquisitoire. La question de la culpabilité de Largent reste en fait en suspens. Un lecteur peut bien se précipiter et se prononcer pour la vie, mais la question reste ouverte. Si ces premiers arguments n’ont pas emporté sa conviction, ils n’en ont pas moins instauré le doute dans son esprit. Le jour où il aura d’autres éléments, il ne balancera plus.

Quant à la trilogie, à vrai dire, j’ai laissé de côté, pour le moment, ma théorie de la Propriété (dans laquelle je traite la question des moyens de production).

2) Votre seconde remarque concerne les moyens de production. Vous voudriez que j’explique à qui ils appartiendront afin que j’oppose une vision des choses à celle de Marx. Vous aurez pourtant remarqué que je ne cherche pas et que j’évite même d’ouvrir des polémiques avec d’autres auteurs. J’expose ma vision des choses sans me laisser perturber, sans entrer dans des débats parasites. Le Civisme (sous sa forme philosophique dans le Réquisitoire) n’est pas une réaction au capitalisme encore moins au marxisme. S’opposer, c’est entrer dans la logique de l’autre. Ce n’est pas ainsi que je suis parvenu aux idées dont vous constatez la nouveauté et la radicalité. Je suis parti d’une réflexion sur l’argent (parce que j’en était prisonnier comme tout le monde) et tout a basculé quand j’ai compris que des Citoyens avaient des Droits, dont celui d’accéder au marché, parce qu’ils sont Citoyens. Ma démarche a dès lors consisté à tirer et à exposer les conséquences philosophiques et pratiques de ce Principe. Contrairement au Réquisitoire contre Largent, qui est un ouvrage tactique, il n’est fait quasiment aucune référence à Largent dans la théorie du Civisme.

Cette remarque montre deux choses : 1) que vous êtes encore trop conditionné par vos lectures, les idées actuelle ou, de manière plus large, par notre contexte, 2) que, de ce fait, vous n’arrivez pas toujours à entrer dans la logique de la Cité, même quand les choses sont évidentes ou dites clairement. Ainsi, si je ne parle pas de la propriété des moyens de production dans la Cité, c’est qu’elle n’a aucune importance. Seule la Citoyenneté confèrera des Droits dans la Cité et tous les Citoyens pourront potentiellement accéder aux moyens de production. On ne peut donc pas craindre que les propriétés confèrent de la puissance à certains, comme c’est le cas aujourd’hui. En outre, Travailler sera un Devoir envers la Cité qui seule permettra que l’on Travaille, et donc que l’on accède à des moyens de production (sol, machines, etc.). Les moyens de production n’appartiendront pas à des Citoyens à titre privé, mais aux entreprises, et seront remis sur le marché en cas de faillite. De plus, du point de vue de la Cité, une entreprise sera l’ensemble de ses employés. D’où ce passage du Réquisitoire : « Les employés d’une entreprise seraient collectivement responsables de ses résultats aux yeux de la Cité. (note 47 : Des Travailleurs indépendants auraient des résultats à atteindre et seraient personnellement contrôlés par la Cité. Mais le Travail personnel de Citoyens regroupés dans une entreprise serait incontrôlable par la Cité. Celle-ci ne pourrait contrôler que les résultats de l’entreprise dans son ensemble, chaque employé en étant un représentant.) » Je peux donc, si vous y tenez, et si vous m’indiquez où, rajouter un mot sur les moyens de production, mais vous voyez qu’en raisonnant deux minutes sur le sujet on en arrive à se demander pourquoi on s’est posé cette question futile.

« vos notes en bas de page de votre article laisse entendre que c’est l’Etat qui imposerait des quotas de vente aux patrons. » — Cette remarque me donne l’occasion de signaler une confusion que vous faites régulièrement entre la Cité et l’Etat. La Cité n’est pas l’Etat. C’est, au départ, l’ensemble des Citoyens. Mais le terme « Cité » peut aussi désigner l’Etat (cad le Gouvernement et/ou les instances dirigeantes nationales), ou les institutions qui dans certains cas « représentent » la Cité d’un point de vue individuel, ou encore un Citoyen. En l’occurrence, dans le passage que vous évoquez, la Cité ne sera pas l’Etat, mais des institutions économiques qui n’existent pas aujourd’hui et qu’il serait trop long de vous présenter ici.

3) « Pourquoi, dans votre stratégie polémique, ne jamais situer directement et clairement votre théorie de l’égalité par rapport à la doctrine marxiste, alors que nombre de fondements de vos analyses sont des radicalisations extrêmes du Capital ? » — J’ai déjà répondu en partie à cette question. Je vous ai donné ma raison fondamentale. Une autre raison est que je connais mal Marx. Il ne m’a pas inspiré et je ne peux pas le critiquer. J’avoue d’ailleurs être heureux de ne pas l’avoir lu. Il m’aurait sans doute égaré. Mais, quand bien même je le lirais maintenant (et que c’est dur à lire !), je ne me livrerai pas davantage à une critique, tant il y aurait de choses à dire. Du reste, je ne vois pas bien l’intérêt d’une telle critique. Elle alourdirait mon discours sans rien n’apporter à ceux qui ne l’ont pas lu. Et ceux qui l’ont lu n’ont pas besoin de moi pour voir d’emblée tout ce qui nous sépare. Je suis du reste persuadé qu’une fois le Réquisitoire publié, d’autres auteurs se chargeront de comparer nos théories et le feront mieux que moi.

« Nous estimons donc qu’une entrée en scène à hauteur de l’histoire de votre idée révolutionnaire ne peut faire l’économie (si je puis dire) d’une confrontation explicite avec Marx » — Je pense à une autre solution : pourquoi quelqu’un (vous ?) n’écrirait-il pas une préface ou une introduction au Réquisitoire qui, sans en trahir l’esprit, aborderait les points que vous soulevez et les réponses que je fais, un texte qui montrerait les pièges dans lequel un lecteur tombe par précipitation et le mettrait donc en garde, un texte qui signalerait que le Réquisitoire est seulement un début et qu’il y aura bien une suite encore plus époustouflante ?

« Et je dirai que, eu égard à la gravité de la situation, toute la tradition des penseurs révolutionnaires contemporains issus de la révolution française sont coincés par l’ombre de Marx. » — Vous voyez ! Vous ne pouvez pas d’un côté déplorer que les penseurs « révolutionnaires » soient coincés par Marx, d’un autre me reprocher de ne pas l’évoquer, alors que c’est précisément parce que je ne l’ai pas lu et ne me suis pas fait coincer par lui que je ne l’évoque pas.

« ce que vous devez honnêtement à l’héritage de Marx » « vous n’avez dépassé Marx qu’en l’intégrant » Je vous avoue que je ne crois pas lui devoir quelque chose. Je ne sais même pas ce qu’il prônait. Si je dois quelque chose à quelqu’un, ce n’est donc pas à Marx, mais à Marat, à Saint-Just et surtout à Robespierre (le vrai, pas celui de la légende). C’est lui qui m’a appris à raisonner, à poser des Principes avant tout autres considérations. C’est à la Révolution française que je dois tout ou presque. C’est à elle, plus exactement à un texte de Barnave, que Marx doit peut-être lui aussi le concept de déterminisme historique.

4)  Sur la question des échanges internationaux (je viens de terminer le chapitre consacré à ce sujet dans la théorie du Civisme), je vous assure, une fois de plus, que le Principe posé répond amplement à la question. Il est dit : « 1) Il n’y a aucune raison pour qu’un corps social purgé de Largent ne puisse pas évoluer aussi bien dans un monde monétaire qu’un individu, ayant un corps physique, plongé dans une « Société » monétaire ; 2) Les pays étant interdépendants, une Cité aurait autant besoin d’échanger avec les autres pays qu’eux avec elle. La question ne se poserait donc pas seulement du point de vue de la Cité, mais également du point de vue des pays monétaires. Autrement dit, l’intérêt de trouver une solution serait partagé par tous et, dès lors, une solution serait trouvée à coup sûr. » Vous me dites que cela ou rien, c’est pareil. Il vous faut une explication technique. Mais, si je vous disais que la Cité pourra exporter et constituer ainsi un budget qui lui permettra de payer ses importations, comme le fait un individu qui vend ses productions ou son travail pour gagner de l’argent et pouvoir se payer ensuite ce qu’il peut, qu’aurais-je dis de plus ? cela suffirait-il à vous éclairer ? Maintenant, si vous voulez plus de détails (qui va garder l’argent, etc.), ils sont dans la théorie du Civisme et n’ont rien à faire, à mon sens, dans le Réquisitoire.

5) Votre avant dernière remarque concerne le ton de l’accusateur public et le nom des jurés. Ce point est sans doute celui que je pourrais corriger le plus facilement. Je dois cependant vous dire qu’il y a un malentendu. Il est logique que le lecteur se prenne a priori pour un des jurés qui posent les questions qu’il aurait posées, et qu’il se sente donc malmené. Mais, dans mon esprit, le lecteur est un spectateur ou doit vouloir prendre la place de l’accusateur (ce que chacun fera quand il connaîtra la théorie du Civisme). Tout est fait pour qu’il ne se reconnaisse pas dans les jurés (d’où leurs noms improbables) ou du moins pour qu’il prenne du recul par rapport aux questions qu’ils posent et dont l’accusateur admet la légitimité tout en en démontrant la bêtise, le ridicule et, en dernière analyse, l’influence de Largent. Le lecteur n’est pas impliqué dans le procès, même s’il est implicitement appelé à se prononcer lui aussi. Voilà comment je vois les choses. Je comprends cependant qu’un capitaliste se sente agressé et mis à nu par le discours de l’accusateur public, mais n’est-ce pas le but ? Et puis, au-delà de l’impression du moment, il serait peut-être bon de savoir quel regard jette sur Largent les ex-lecteurs du Réquisitoire. S’opère-t-il en eux l’effet que je recherche ou sont-ils définitivement bloqués et acquis à Largent ? C’est de la réponse à cette question que devrait dépendre les modifications que vous suggérez.

Maintenant, si vous tenez absolument à ce que je modifie des passages et que je change les noms, il faudrait que vous me signaliez les premiers et que vous m’inspiriez pour les seconds.

6) 5bis) Enfin, ma conclusion. Vous avez raison, j’entreprends en quelque sorte une nouvelle analyse, je rassemble non pas les diverses réponses faites aux jurés mais tout ce qu’il y a à savoir sur Largent pour pouvoir le condamner moralement. Il y a des choses que je ne pouvais pas dire en introduction et d’autres que je n’ai pu glisser dans les réponses aux jurés. Or ils posent les questions qui viennent naturellement à l’esprit de tout un chacun et qui sont généralement inspirées ou font suite à ce que l’accusateur vient de dire. Il est dès lors difficile d’ajouter d’autres questions ou d’insérer de nouvelles idées dans les réponses. Cela dit, en survolant la conclusion, je ne vois pas bien à quelles analyses inédites vous faites allusion. Là encore, il faudrait que vous me conseilliez. Il serait d’ailleurs peut-être bon que je rencontre enfin quelqu’un en chair et en os.

Voilà, je ne sais pas si j’ai répondu à vos attentes. Je peux faire encore des efforts sur certains points. Il faudrait voir cela ensemble. A vous de voir néanmoins si vous n’en exigez pas trop de moi, notamment parce que vous savez que le Réquisitoire n’est qu’une mise en bouche. Car, imaginez que je n’ai pas de solution concrète, comme la plupart des auteurs, dont Marx lui-même ; cela enlèverait-il pour autant à l’intérêt philosophique du Réquisitoire ? Enfin, je vous rappelle une idée qui suffirait à satisfaire plusieurs de vos remarques, celle d’une introduction ou d’une préface.

Très cordialement,

Philippe Landeux

P.-S. : Je me suis justement intéressé à Auroville il y a peu de temps. Ce n’est pas franchement un succès, c’est même un échec, et l’idée de départ n’avait du reste rien à voir avec la Cité. Comme je l’explique, la monnaie ne peut être supprimée que si elle est remplacée par un moyen d’échange reposant sur les Principes de l’ordre social et qui plus est sur une grande échelle (au moins à un niveau national) et à une époque maîtrisant l’informatique et la production de masse.

Vous revenez enfin sur la fameuse question de savoir si l’Homme doit changer « en son intériorité inconnue » avant ou en même temps que son contexte. Je vous avoue que je ne comprends pas ce que cela veut dire, ce que cela implique, ni comment cela pourrait se faire. Vous dites : l’Homme doit changer. D’accord, mais qui, quoi, comment, dans quel sens ? et quel résultat pratique cela aurait-il en théorie ? et à qui revient-il de dire ce qu’il doit changer en lui pour qu’enfin il ait le droit de s’en prendre à Largent ? Et s’il avait l’opportunité d’anéantir Largent avant que soit intervenu ce fameux changement, devrait-il la saisir selon vous ?

« il me semble que “Largent”, cette racine invisible de l’enfer monétaire” a beaucoup a voir avec l’inconscient » Voulez-vous dire par-là qu’il répond à un besoin inconscient. Je crois moi que c’est parce qu’il est là (en tant que monnaie) qu’il devient un moyen de satisfaire lesdits besoins, dont certains sont d’ailleurs suscité par Largent ou le système monétaire lui-même. C’est un peu comme les grosses voitures. Certains ont inconsciemment besoin d’une grosse voiture, mais ce n’est pas pour satisfaire leur besoin inconscient (et naturel, cad ancré depuis toujours en l’Homme) que de grosses voitures existent aujourd’hui, mais parce qu’on sait les fabriquer. Je crois aussi que ce genre d’argument est le fait de gens qui, faute de savoir comment combattre Largent, l’ont intégré et justifié. Il est d’ailleurs facile de faire passer Largent pour un besoin inconscient, puisque c’est une croyance. Cela dit, je lirais volontiers des ouvrages sur le sujet si vous m’en indiquez.

« ce qui fait la limite de votre démonstration : le refus de voir dans cette “croyance” qu’est Largent autre chose qu’une idée fausse que le milieu socio-technique aurait introduit de l’extérieur dans notre esprit “vierge” pour innocenter d’avance l’homme d’un quelconque pêché originel. » J’ai dit ça, moi ? Je dis que Largent, cette croyance, est né du troc. Je n’ai jamais parlé, sous un non ou un autre, d’un quelconque pêché originel ! Largent n’a pas de but, même s’il a des effets. [L’erreur est justement de croire que, parce qu’il a des effets, son existence à un but. Non ! Il existe bien pour une raison (l’impossibilité d’échanger autrement que par troc à un certain moment de l’évolution humaine), mais il n’a pas de but, c’est-à-dire qu’il ne répond pas à un besoin psychologique.]

22 février 2008

Cher Monsieur L.,

Excusez-moi de vous écrire avant d’avoir reçu une réponse de votre part, mais, comme vous pouvez l’imaginer, je n’ai cessé de lire et relire votre courrier et le mien, que je voudrais compléter.  

Sur la propriété privée des moyens de production, voici trois autres passages du Réquisitoire :

 « autant les Principes de l’ordre social contestent aux Citoyens la Propriété de leur production qui résulte de l’accomplissement d’un Devoir envers la Cité, autant être propriétaire de sa production est d’une nécessité absolue dans un système d’échange par troc, puisque les individus doivent posséder ce qu’ils échangent. » (p. 23) Faut-il ajouter que la propriété de ce que l’on produit va de pair avec la propriété des moyens de produire, que l’une n’a pas de sens sans l’autre, et vice versa, que la propriété privée des moyens de production n’a donc pas de sens si les Citoyens ne sont pas propriétaires de leur propre production ?

 « Précisons enfin que l’Egalité ne proscrit pas la Propriété et que, quoique tous les Citoyens aient le même Droit d’accéder aux biens présents sur le marché, ces biens deviennent les propriétés privées de ceux qui ont exercé leur Droit et les ont retirés du marché. La reconnaissance du Droit (particulier) de posséder des biens [Note : Le Droit de propriété ne porte pas sur tout et n’importe quoi. Découlant de l’exercice du Droit d’accès, qui lui-même résulte du Devoir de participer à la vie de la Cité, il ne peut porter que sur les fruits collectifs du Devoir en question, autrement dit sur des produits.] est essentielle, car c’est principalement au travers de ce Droit que les Citoyens jouissent en pratique du Droit (fondamental) de profiter des bienfaits de la Cité. » (p. 64) La note condamne la propriété des ressources naturelles (non produits) mais aussi la notion de propriété intellectuelle (immatérielle, donc impossible à posséder) à laquelle je substitue, dans ma théorie de la Propriété, le concept de paternité. Mais ce passage rappelle également que les Citoyens sont égaux dans le Droit d’accéder au marché, donc aux moyens de production destinés par nature à un usage collectif. Quel est dès lors l’intérêt, pour un Citoyen, de posséder à titre privé de tels biens que n’importe qui ou n’importe quel employé peut se procurer ? Celui qui les acquiert ne fait, pour ainsi dire, que rendre service aux autres. Il serait théoriquement possible de posséder à titre privé les moyens de production, mais cela n’aurait aucun sens. Du reste, il existera des catégories de biens auxquels les Citoyens ne pourront accéder à titre privé, mais seulement par le biais de leur entreprise qui en sera donc propriétaire.

 « Les chefs d’entreprises seraient toujours chefs, mais ils ne seraient plus seuls responsables, puisque pour la Cité l’entreprise ne serait plus incarnée par eux seuls, mais par tous les employés, eux compris. » (p. 77) En clair, l’entreprise serait l’ensemble des Citoyens. Les moyens de production appartiendraient donc à tous les employés, ou du moins à l’entreprise en tant que personne morale, mais non à une personne privée.

Comme je vous l’avais dit, on trouve tout dans le Réquisitoire. Je ne sais pas s’il est pertinent d’être toujours explicite, comme vous me le demandez, ou si, au contraire, il est bon d’être parfois subtil, quitte à être critiqué, auquel cas, celui qui prête le flanc n’est pas celui qu’on croit.

Si vous le permettez, j’aimerais vous citer quelques passages de l’art de la guerre de Sun Tzu : « Ainsi ceux qui s’entendent à provoquer un mouvement de l’ennemi y réussissent en créant une situation à laquelle celui-ci doit se plier ; ils l’attirent par l’appât d’une prise assurée et, tout en lui faisant miroiter une apparence de profit, ils l’attendent en force. » « Ceux qui sont experts dans l’art militaire font venir l’ennemi sur le champ de bataille et ne s’y laissent pas emmené par lui. Celui qui est capable de faire venir l’ennemi de son plein gré y parvient en lui offrant quelque avantage. »

C’est, je crois, la tactique que j’ai adoptée naturellement. Comme vous l’avez remarqué, mes idées sont puissantes, mais mon Réquisitoire semble présenter des faiblesses (et il en a de réelles sur la forme, mais qu’importe ?). D’autres tomberont dans ce piège. Ils péroreront. Je laisserai faire. Ils s’énerveront de plus belle. Ils mordront dans le vide à se casser les dents. Ce faisant, ils me feront la meilleure publicité. Et, quand la théorie du Civisme paraîtra, ils seront anéantis. La lutte ne sera pas terminée pour autant, mais j’aurai l’avantage et ils seront en position de défense, alors même qu’ils n’auront rien à défendre, car que pourront-ils bien défendre sans se discréditer eux-mêmes ? Le capitalisme, l’inégalité ? 

Il est donc important que l’attaque ait lieu en deux temps, d’où mon hostilité à l’idée que vous avez naguère évoquée d’un ouvrage rassemblant le Réquisitoire et la théorie du Civisme, et plus encore à celle de ne faire paraître que cette dernière.

Une dernière raison pour laquelle je n’ai pas parlé ouvertement de la propriété privée des moyens de production, à laquelle Marx ou en tout cas les communistes opposaient la propriété d’Etat, c’est que je ne voulais pas entrer dans ce débat soulever par les communistes et être confondu avec eux. Car, à force de se défendre de ressembler à quelqu’un, les autres croient que vous vous en défendez parce que précisément vous lui ressemblez. On peut aussi dire qu’à force de faire référence à quelqu’un, c’est vous qui faites de lui une référence et les autres croient que c’est secrètement votre idole.

Sur Marx :

Je vous ai déjà donné des raisons de mon silence à son sujet. J’en ai apporté une nouvelle ci-dessus. Dans la même lignée, je vous dirais que la meilleure façon d’enterrer Marx est de l’ignorer. J’ai bien entendu ce que vous avez dit, vous voulez que je fasse avec lui ce que la Carte civique fera avec la monnaie, l’anéantissement par le remplacement. Mais je ne suis pas aussi sûr que vous de la place que Marx occupe actuellement. Vous êtes les premiers à me parler de lui. Prendre l’initiative d’en parler pour désamorcer les critiques que pourraient faire quelques intellectuels au risque d’entrer dans une polémique qui n’intéressera pas la plupart des lecteurs ne me semble pas a priori judicieux, car ce ne serait peut-être pas sans effets pervers. Inversement, je vois mal qui pourrait invoquer Marx (avec tout ce que son nom évoque, à tort ou à raison) contre moi et se discréditer lui-même.

Dans votre message, vous me disiez qu’il ne s’agissait pas de le pourfendre par narcissisme ou gloriole. Mais pourra-t-on s’empêcher de m’imputer de telles arrières pensées ? Alors que, si je ne parle pas de lui, il sera quand même pourfendu et on ne pourra pas me reprocher d’avoir frappé un homme à terre.

Quand, dans ma réponse, j’ai cité mes références, j’ai oublié Rousseau. Je ne vous surprendrai pas en vous disant que le Contrat social est l’ouvrage qui m’a le plus inspiré, comme il fut la principale source d’inspiration des grands révolutionnaires français. Or, dans ce livre qui a marqué l’histoire, Rousseau expose ses conceptions sans tenir compte, sans critiquer ce que d’autres (Hobbes, par exemple) avaient dit avant lui. Il n’en est pas moins le plus connu des philosophes du XVIIIe. J’en arrive donc encore à me demander si pour supplanter Marx je dois impérativement, comme vous me le conseillez, le tuer moi-même en m’en prenant ouvertement à lui.

Je n’ai d’ailleurs pas compris si parler de lui était pour vous un conseil ou une condition. Voici, en attendant une précision, des solutions auxquelles j’ai pensé. La première, je vous l’ai déjà exposée, serait celle d’une préface dans laquelle l’auteur ferait lui-même des comparaisons, de sorte que Marx serait bien évoqué, mais pas par moi. La seconde serait que vous qui connaissez sans doute mieux Marx que moi me proposiez une question qu’un juré pourrait poser, laquelle présenterait en quelques mots clés, sans même citer Marx, ses idées centrales. Ce clin d’œil satisferait à la fois ceux qui le connaissent et ceux qui n’en ont rien à faire.

Très cordialement,

Philippe Landeux

vendredi, 30 septembre 2011

EXPORTATIONS & IMPORTATIONS pour une Société sans monnaie

Après qu’une réponse sérieuse soit donnée à la question : « Comment échanger sans monnaie ? » vient infailliblement la remarque suivante : « Cette révolution doit être mondiale car une société, dans le contexte actuel, ne peut pas se couper du monde ». En fait, cette remarque sous-entend cette autre question : « Comment une Cité, une société fonctionnant sans monnaie, peut-elle importer en provenance de pays monétaires les produits dont elle a besoin et qui ne sont pas gratuits ? ». Comme il semble, là encore, à tort, que le problème soit insoluble, les contradicteurs croient trouver dans cette apparente difficulté le prétexte pour tout laisser tomber et ne pas affronter Largent ; ils croient qu’après avoir percé le plus grand des mystères la Révolution sera incapable de triompher des vaguelettes ; ils croient surtout qu’en paraissant perspicaces ils justifient leur lâcheté intellectuelle et que les révolutionnaires sont dupes de leur stratagème. Maintenant, il arrive aussi que cette remarque émane de pseudo révolutionnaires qui, n’ayant pas eux-mêmes trouvé de réponse aux dites questions, ne voient de solution que dans la fuite en avant.

A tous, il faut dire qu’aucune Révolution (sociale) ne sera jamais mondiale. Une Révolution est le fruit d’un contexte très particulier, de conditions qui sont rarement réunies dans un pays et qui ne le seront jamais dans tous en même temps. Elle peut faire tâche d’huile à la longue dans les pays ayant un développement similaire, mais elle ne peut se produire simultanément partout. Dans l’instant, elle ne peut être que nationale. Il faut donc oublier cette chimère de révolution mondiale et ne pas faire davantage d’une révolution fatalement nationale un repoussoir. Ces arguments mondialistes et anti-nationaux sont contre-révolutionnaires.
 
Le problème posé est, du reste, d’une simplicité enfantine à résoudre.

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Croire qu’une société fonctionnant sans monnaie ne peut pas échanger avec des pays monétaires, c’est poser le problème à l’envers. Cela revient à dire : « Elle n’a pas de monnaie, donc elle ne peut ni payer ni acheter ». En fait, la véritable question est : « Comment une société fonctionnant en interne sans monnaie peut-elle s’en procurer pour commercer avec l’extérieur ? ». Réponse : comme tout individu plongé dans un monde monétaire.
 
La monnaie permet d’acheter. Mais il faut d’abord s’en procurer. Un individu ne crée pas la monnaie dont il a besoin ; il doit s’en procurer en vendant ses produits ou sa force de travail. Ainsi, il a de la monnaie, mais il ne la mange pas, il n’en a pas dans le corps ; elle reste à l’extérieur de lui. Il a payé ce qu’il a absorbé, mais ce qu’il a absorbé n’est pas de la monnaie en soi. Même plongé dans un monde monétaire, son corps fonctionne sans monnaie.

Maintenant, si l’on n’aborde plus le problème social sous l’angle individualiste, si l’on considère la Cité comme un corps et un tout cohérent, le principe de base est exactement le même. Une société fonctionnant sans monnaie peut très bien exporter (elle le peut d’autant plus que, n’étant plus appauvrie et déstabilisée par Largent, elle a une puissance économique phénoménale) pour se procurer de la monnaie et payer avec cette monnaie les produits qu’elle importe. Cela ne signifie pas qu’elle redevient monétaire ni que ses Citoyens utilisent à nouveau de la monnaie.

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En pratique, cela signifie que les entreprises de la Cité, quand elles exporteront tout ou partie de leur production, de leur propre mouvement ou à la demande de l’Etat, verseront au Trésor national l’essentiel de leurs recettes. Elles en conserveront cependant une partie pour couvrir leurs frais ordinaires (à l'étranger) et éviter les va-et-vient superflus.

Mais, se demandera-t-on, quel intérêt une entreprise trouvera-t-elle à exporter si elle n’empoche pas les gains ? Pour le comprendre, il faut déjà comprendre ce que sera une entreprise dans la Cité. Ce n’e sera  plus une machine à profit pour son propriétaire (patron ou actionnaires). Ce sera le cadre dans lequel les Citoyens rempliront indirectement leur devoir de participer à la vie de la Cité, laquelle « jugera », d’après les « ventes » de l’entreprise, s’ils ont effectivement rempli leur devoir, s’ils ont été utiles aux autres, s’ils ont honoré leur Citoyenneté et méritent d’accéder librement au marché (alimenté par les autres). Dans le cas contraire, des sanctions seront prévues et elles frapperont tous les employés sans distinction. Autrement dit, un Citoyen travaillera pour demeurer Citoyen et pour pouvoir accéder au marché ; son intérêt sera que son entreprise soit la plus performante possible afin qu’elle soit, et lui avec, à l’abri des sanctions. Comme ces sanctions seront provoquées par un faible niveau de « ventes » (la Cité ne prendra pas en considération le niveau production qui, en lui-même, ne garantit pas plus la qualité des produits que l’utilité de l’activité) et que la Cité prendra aussi bien en compte les « ventes » sur le marché national que sur les marchés étrangers, les entreprises ne perdront rien à exporter et certaines, faute de demande intérieure, auront tout à y gagner. S’il s’avère que les entreprises n’exportent pas assez en regard des importations, la Cité — qui disposera de la production nationale bien qu’elle ne fera pas valoir ses droits d’ordinaire — pourra toujours les inciter à exporter davantage, ce qui, pour elles, ne présentera aucun inconvénient.

Bien entendu, tout cela exigera la mise en place d’organismes de gestion dans un contexte où l’informatique et l’absence de monnaie simplifieront à l’extrême toutes les opérations. L’ensemble de ces organismes sera infiniment moins lourd que la présente administration publique et tous les rouages financiers privés (banques, assurances, mutuelles, etc.). Contrairement à l’idée que ces propos peuvent inspirer, il y aura beaucoup moins d’Etat qu’aujourd’hui, et, à la vérité, il n’y en aura quasiment pas. Car à quoi sert l’appareil d’Etat dans un système monétaire (antidémocratique par nature), si ce n’est à brasser de l’argent ? Les besoins monétaires réduits aux échanges internationaux, que restera-t-il de lui ? Le strict minimum.

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11:07 Écrit par Philippe Landeux dans 5. SCHEMAS, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : importations, exportations |  Facebook | |  Imprimer |

DE LA DEMOCRATIE SOUS LARGENT

Largent est une croyance. Il est dans la tête des hommes. Les hommes ne peuvent pas en faire abstraction. Ils ne peuvent qu’accepter ses conséquences et se soumettre à lui. Or il commande leur conception de l’échange, la façon dont ils sont reliés entre eux ; il est au cœur des rapports sociaux et donc au centre de la Société. L’en déloger, pour mettre l’Homme à sa place, est une vue de l’esprit, d’autant plus qu’e les hommes ne savent pas ce qu’il est. Ils ne savent d’ailleurs même pas ce qu’est la monnaie qui focalise leur attention. En effet, leur désir de recentrer la « société » sur l’Homme est une réaction aux contraintes financières qui font accorder la priorité aux considérations financière, autrement dit à la monnaie qu’ils réduisent à des unités neutres ou du moins susceptibles d’être domptées. Cette idée est la preuve qu’ils ignorent ce qu’est la monnaie, sa nature et en particulier ses principes de fonctionnement qu’il est impossible de contrarier et qui, à eux seuls, rendent vain de prétendre faire passer les considérations humaines avant les considération financières dans un système monétaire. Mais cette idée souvent exprimée est aussi la preuve que les hommes suivent, par nature, une autre logique que celle de Largent.

Les hommes sont des êtres sociables. Ils aspirent à vivre en Société, dans la paix, la justice et l’harmonie. Ils sentent d’instinct que l’Egalité en est la condition, ils l’invoquent depuis longtemps, ils lui courent après, ils essayent en vain de l’instaurer. De manière générale, l’Humanité tend vers l’Egalité. Je ne veux pas dire par-là que l’Egalité doit être universelle mais qu’elle doit régner parmi les hommes constitués en Société. Comme tous appartiennent à un groupe à caractère social, l’Egalité n’est étrangère à aucun. Elle est la boussole de tout citoyen et de tout individu censé l’être. Malheureusement, Largent n’a, lui, aucune dimension sociale.

Ainsi, deux logiques, deux forces opposées se partagent l’Empire et les esprits : celle de Largent, individualiste et inégalitaire, et celle de l’Egalité, de la Société, de l’Humanité, bref des êtres sociables que sont les hommes. La première est négative et destructrice ; la deuxième est positive et constructive. Les hommes sont donc condamnés à accomplir leur destinée avec des instruments inadéquats et des préjugés dramatiques. En Occident, ils ont malgré tout réussi à faire, sur le plan social, tout ce qui était en leur pouvoir, tout ce qui ne dépendait pas expressément de Largent. Aujourd’hui, tout nouveau progrès doit se faire aux dépens d’une conséquence naturelle de Largent. Il ne leur est donc possible d’avancer qu’en s’attaquant à Largent lui-même. Toute hésitation permet à ce dernier de reprendre du terrain, ce qui se traduit, du point de vue des hommes, par une régression sociale. Cette reculade permet éventuellement de refaire un pas en avant et de masquer une lâcheté par une illusion. Les choses en resteront là tant que les hommes n’auront pas conscience de l’obstacle qui désormais se dresse nu devant eux. Cet obstacle n’est pas insurmontable par nature, mais il l’est dans le système monétaire. Dans ce système, c’est lui le roi.

Largent ne peut exister sans régner. Il règne à la lumière ou dans l’ombre quel que soit le régime politique et le système économique. Il ne laisse aux hommes d’autre alternative que le capitalo-libéralisme ou le capitalisme d’Etat, c’est-à-dire une soumission totale ou une insubordination de façade sinon passagère. Dans tous les cas, les hommes trinquent. Quand Largent règne sans entrave, l’aristocratie des riches, la pire, est toute puissante ; quand un pouvoir politique fort le gène aux entournures, la masse subit à la fois la dictature et la misère qui résulte les dérèglements économiques. Autrement dit, que les lois de Largent soient respectées ou faussées, les hommes, dans leur ensemble, sont toujours perdants. Le drame est qu’ils ignorent aussi toujours la cause de leur malheur qu’ils imputent, par facilité, à leurs semblables et au régime. Quand ils sont sous une botte, ils veulent de la liberté ; quand ils ont la « liberté » et s’aperçoivent qu’elle ne profite qu’aux riches, ils veulent de l’Egalité et de l’Etat dont ils déchanteront tout autant. Ils sont ainsi pris dans un jeu de bascule : dictature ou démocrature.

La démocrature, c’est la dictature sous l’apparence d’une démocratie. Les riches ont bien compris qu’ils n’ont pas besoin de la force physique pour dominer. Celle-ci leur attire l’attention, suscite la haine contre eux et provoque des réactions violentes légitimes parfois incontrôlables. La Liberté est bien plus désarmante. Elle a meilleure presse, elle en impose aux naïfs, elle favorise la prospérité générale et assure leur domination. Sous le règne absolu de Largent, les riches sont en effet assurés d’avoir tous les pouvoirs car il (la monnaie) leur permet d’acheter et de posséder aussi bien des choses que les hommes.  Ils ont par nature le pouvoir économique quels que soient les hommes aux manettes du pouvoir politique et ont en outre la possibilité soit de se faire élire, soit de faire élire qui ils veulent, soit de corrompre les élus, soit d’éliminer physiquement ou moralement leurs opposants.

Les riches ont, par définition, plus de droits, qu’ils emploient pour conserver leur suprématie en faisant simplement respecter à la lettre les lois de Largent — dont ils sont les seuls à profiter pleinement, mais dont tout le monde espère profiter un jour. Dans ces conditions, la démocratie, le gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple, est une foutaise. La démocratie est une vue de l’esprit dans l’inégalité qui est le terreau de la tyrannie. L’idée selon laquelle la démocratie apportera l’Egalité grâce à l’adoption de lois « plus justes » est un non-sens puisqu’elle prouve par elle-même que l’inégalité est et que la démocratie n’est pas. L’Egalité apportera fatalement la démocratie, mais l’inverse est un sophisme. La « Liberté » a toujours accouché de la démocratie représentative qui est une négation de la démocratie, faite par les riches, pour les riches. Et derrière les riches : Largent.

Largent est au-dessus des peuples, des lois humaines, des gouvernements, des riches, des banques. Ses lois s’imposent à tous car tous le vénèrent, tous l’épargnent, tous l’ignorent, tous le servent. Il règne parce qu’il est incontesté. Il tyrannise l’Humanité parce que les hommes ne l’ont pas encore reconnu comme le tyran à abattre. Aucun régime ne peut échapper à son emprise à moins de lui passer sur le corps. Aucune révolution ne peut aboutir à moins de frapper l’ancien régime à la tête. 

Extrait de la conférence : Largent, le tyran à abattre

07:00 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |

jeudi, 29 septembre 2011

DE LA NATION A L'INVASION

L’idée moderne de nation est née avec la Révolution, en réaction à la conception féodale et aristocratique de la « société ». Mais cette idée est restée inachevée en raison de Largent qui ne permet ni de connaître ni de respecter les principes de l’ordre social. Les révolutionnaires rejetaient théoriquement l’idée que les droits puissent être héréditaires ou spontanés ; chacun doit les mériter. Ils admettaient vaguement que les droits politiques se méritent en participant à la vie de la cité, d’où la privation frappant les domestiques qui servent, non la cité, mais un maître. Mais ils ne purent être cohérents de bout en bout, soumis qu’ils étaient à la pression d’un système monétaire par nature individualiste, inégalitaire et antisocial.

Il se dégagea donc une conception assez floue de la nation et de la nationalité, articulée autour d’une notion tout aussi floue d’Egalité. La nation n’était plus le peuple charnel, mais une communauté d’individus comprenant automatiquement le peuple historique et ses descendants (sauf les apostats) et acceptant tous les individus d’origine étrangère adhérant au pacte national ou, comme on disait alors, « ayant donné des preuves de civisme », c’est-à-dire de patriotisme. Des mots ! Impossible d’être plus précis sans mettre à jour des contradictions et des confusions, lesquelles, sous le règne universel de Largent, engendrèrent l’idéologie la plus insensée, la plus antisociale, la plus destructrice et la plus perverse de tous les temps : l’immigrationnisme.

La monarchie féodale était un obstacle à Largent. La Révolution le renversa au nom de la nation. Dès lors, Largent régna. Mais son pouvoir ne put alors atteindre la plénitude : il avait vaincu la force, il lui restait à triompher des inerties résiduelles.

Largent insuffle l’individualisme. Or l’individualisme est incompatible avec le patriotisme, avec l’idée de nation qui lui avait servi de marche pour accéder au trône. Cette idée était trop fortement ancrée dans les esprits pour être ouvertement reniée. Bien qu’individualistes, les hommes étaient patriotes. Seul le temps et des conditions particulières permirent à Largent de mettre un terme à cette contradiction, d’exalter avec succès l’individualisme et d’insulter sans crainte le patriotisme. En outre, Largent parvint au pouvoir à l’époque charnière entre l’ère agricole et l’ère industrielle. Qu’ils soient de culture paysanne ou ouvrière, les hommes étaient imprégnés de traditions populaires ; ils avaient encore le sens de la collectivité. Enfin, l’absence de moyens de transport et la rareté des grands déplacements parachevaient leur enracinement. L’esprit de clocher fortifiait le sentiment national.

L’émigration était un phénomène rare. Le Français émigre peu. Abandonner sa terre est un déchirement ; changer de ville est un exploit ; quitter la France est une trahison. Même les colonies attiraient peu.

La France accueille plus qu’elle ne chasse. L’immigration massive est cependant un phénomène récent. Elle a commencé au XIXe siècle par des vagues ponctuelles de travailleurs en provenance d’autres pays européens (Italie, Portugal, Pologne, Espagne, etc.). Elle a soudain changé de visage dans les années 1960 avec l’arrivée massive et continue de travailleurs maghrébins et africains qui, à partir des années 1970, ont pu faire venir toute leur famille, sans parler de l’abus fait du droit du sol. Ainsi, il n’y a pas une histoire de l’immigration, mais au moins trois.

Des étrangers sont une curiosité dont les peuples sont friands. Qu’un étranger adopte un peuple pour patrie remplit ce dernier de fierté, et il en devient la coqueluche. (Ceci est tellement vrai pour le peuple français que c’en devient un travers. Beaucoup d’étrangers furent élus députés pendant la Révolution. C’est un trait si constant chez lui que de Gaulle le releva et le déplora dans ses Mémoires de guerre.) C’est pourtant un immigré, ce qui est la preuve que les peuples ne sont pas xénophobes ou racistes. Mais un immigré n’est pas un phénomène d’immigration, c’est-à-dire une arrivée massive d’étrangers ressentie ou devant être réellement considérée comme une invasion, donc comme une nuisance voire un danger. Les peuples, tous les peuples, sont toujours mal disposés à l’égard d’étrangers qui s’invitent en masse chez eux. L’immigration n’est jamais consentie par les autochtones ; au mieux est-elle autorisée par leur gouvernement. Elle est donc toujours subie par les autochtones et perçue par eux comme un mariage forcé, comme un viol de leur territoire et de leur souveraineté. Rien ne peut les faire changer d’avis, car telle est bien la réalité des choses. Sans doute les immigrés avaient-ils des raisons plus ou moins bonnes de quitter leur pays, mais les autochtones en ont de biens meilleures de les rejeter moralement : ils sont chez eux, ils ont le droit et la légitimité pour eux, ils n’ont rien demandé, ils n’ont pas été consultés et ils n’ont pas été protégés par leur gouvernement quand celui-ci ne les a pas purement trahis. Les immigrés cumulent donc sur leurs têtes l’hostilité qu’ils suscitent naturellement et la colère que les autochtones ne peuvent assouvir contre leur gouvernement.

Toute immigration est mal vécue par les autochtones — sans parler du fait que c’est souvent une expérience douloureuse pour les immigrés eux-mêmes et une tragédie pour leur pays d’origine, ce que les immigrationnistes ignorent ou taisent. Il arrive cependant que le temps arrange les choses. Encore faut-il que les conditions soient favorables. Ce fut le cas des premières vagues d’immigrés. 

Bien que les premiers immigrés aient été des européens, ils rencontrèrent l’hostilité classique. Mais, dans leur malheur, ils eurent la chance que les Français soient alors patriotes, que la France ait une identité forte et ne concède rien. Ils furent donc obligés de s’adapter, de respecter et d’adopter les mœurs françaises, de se fondre dans le peuple français, en un mot de s’assimiler. Ceux qui n’y parvinrent pas (la moitié), qui ne voulurent ou n’arrivèrent pas à se départir des aspects handicapant de leur identité d’origine retournèrent chez eux ou demeurèrent en France en tant qu’étrangers. Les autres, leurs enfants en particulier, devinrent des Français à part entière aux yeux des Français originels et ne firent plus parler d’eux.

Les derniers immigrés rencontrent eux aussi de l’hostilité, une hostilité qui perdure et est mise cette fois sur le compte du racisme, argument pratique qui permet à ceux qui ne comprennent rien comme à ceux qui ne comprennent que trop bien de ne rien expliquer et de ne rien résoudre. Le fait est que cette immigration est particulière et a lieu dans un climat particulier : ces immigrés ne sont plus européens, ce ne sont même plus des travailleurs pour la plupart, ils affluent sans discontinuer, et la France elle-même n’est plus ce qu’elle était, grande, forte et fière. Il ne s’agit plus d’une immigration de travail, mais de peuplement.

A l’origine, tous les immigrés sont des travailleurs. Cela suffit pour comprendre qui les fait venir, dans quel but, et pourquoi les autochtones les regardent de travers. Ils sont là pour travailler à moindre coût pour les patrons. Ils ne font pas ce que les autochtones ne veulent pas faire, ce qui est le prétexte des patron : ils occupent les emplois qui, étant mal payés à cause d’eux, ne peuvent suffire aux autochtones qui, dès lors, trouvent mieux ailleurs ou sont privés de travail. D’ailleurs, même si les immigrés ne viennent pas à l’invite des patrons, l’absence d’aides les oblige à travailler pour eux, ce qui a les mêmes effets pour les autochtones. L’immigration du XIXe correspond davantage à ce dernier schéma ; l’immigration des années 1960, essentiellement masculine et initiée par le grand patronat français, au premier.

Mais, à partir de 1975-1976 et l’autorisation du regroupement familial, l’immigration changea de caractère : les immigrationnistes avaient changé de philosophie. Si l’on ne perd pas de vue que l’immigration est toujours orchestrée par les patrons, dans leur intérêt, quel pouvait être pour eux l’intérêt de la manœuvre, vendue à l’opinion publique au nom de l’humanisme par des gens qui n’ont jamais vu dans l’humanité qu’un ramas d’esclaves à leur service ? Les immigrés des années 1960 étaient des travailleurs sous contrat, isolés du reste de la population et désireux de rentrer chez eux. (N’étant pas censés rester en France, ils ne furent pas astreints à s’assimiler et rien ne fut organisé dans ce sens, au contraire.) Leur permettre de faire venir leur famille et de se reproduire en France présentait l’avantage de ne plus avoir à les démarcher dans leur pays, de garder sous la main une main d’œuvre bon marché, de renouveler sans effort cette main d’œuvre et de tenir en respect les autochtones.

Cette conception — fondée sur l’appât du gain et le mépris des peuples — ouvrit la porte à l’immigration tous azimuts. Les travailleurs immigrés avaient servi de prétexte au regroupement familial qui, lui-même, rendit absurde d’exiger que les immigrés à venir disposent au préalable d’un contrat de travail. Par suite, il devint absurde d’exiger qu’ils aient seulement une autorisation de séjour. Il devint donc logique de penser que la France n’est pas réservée aux Français, que tout homme y a sa place, que tout immigré est un Français en puissance. Pour finir, il devint absurde et même criminel de croire que cette auberge espagnol qu’était devenue la France appartient malgré tout aux Français, qu’un peuple français a un jour existé et a encore des droits. Ainsi, le peuple français qui n’a jamais été consulté (par référendum) en matière d’immigration est en passe d’être exproprié (il l’est déjà dans certains endroits) et même anéanti par les immigrés, malgré eux, mais conformément à la volonté ou conséquence de l’ineptie du monde politico-médiatique. Il n’est même pas possible de dire que le phénomène a échappé au grand patronat puisqu’il est plus que jamais favorable à l’immigration.

Deux choses sont troublantes dans cette histoire : 1) Pourquoi des patrons « français » voudraient-ils anéantir leur propre peuple ? Qu’attendent-ils d’une immigration qui n’a manifestement plus pour seul but de tirer les salaires à la baisse et dont les conséquences sont déjà visiblement catastrophiques dans tous les domaines ? Ces gens ne sont ni aveugles ni stupides : ils poursuivent donc un projet qui dépasse l’entendement. 2) Pourquoi l’immigrationnisme qui est à l’évidence une politique capitaliste et anti-populaire, autrement dit de droite « libérale » et apatride, a-t-il soudain été partagé et promu avec démence par tous les partis dits « de gauche » ? Ont-il été infiltrés et retournés ? Les puissants en ont certes les moyens, mais leur conversion semble bien être l’aboutissement d’un cheminement personnel. 

L’immigrationnisme est une monstruosité de droite, la cause est entendue. Mais comment la « gauche » a-t-elle pu s’y convertir et commettre ainsi une double hérésie, d’un côté en singeant le patronat, de l’autre en abandonnant le peuple français ?

Pour le comprendre, il faut se souvenir que la gauche est progressiste, que l’Egalité est son ambition suprême, que Largent contrarie par nature ses projets et que, pourtant, aucun parti de gauche n’a jamais désigné Largent comme l’ennemi et proposé les moyens à la fois de l’abattre et d’instaurer l’Egalité. Aucun parti de gauche n’a donc jamais été réellement anti-capitaliste ; aucun n’est même réellement libéral puisqu’il ne peut exister, sous le capitalisme, que du capitalo-libéralisme. Néanmoins, le système monétaire n’empêche pas quelques progrès dans certains domaines. Il a donc été possible d’être de gauche sans être fondamentalement égalitaire tant que des progrès furent possibles. Mais il arrive un moment où tous les progrès possibles sous Largent sont réalisés, où tout nouveau progrès implique de s’attaquer à Largent lui-même et à ses lois. C’est ce qui se produisit au tournant des années 1980. La gauche, inconsciemment capitaliste, ne put franchir le cap et fut dès lors condamnée à reculer, à stagner ou à sombrer dans la démagogie pour donner l’impression d’avancer.

Pour sauver la face et les places des éléphants, elle qui n’avait jamais été de gauche que de manière illusoire mit un point d’honneur à paraître encore progressiste. Ne pouvant plus rien faire pour les Français et étant vouée à perdre leur confiance, elle s’en détourna et porta son attention sur les immigrés qui, à la fois exploités en France et originaires de pays moins développés, pouvaient seuls voir en elle la promesse d’un progrès. Les immigrés devinrent pour elle le nouvel opprimé à défendre, le futur électeur à engranger, sa planche de salut. Plus il y en avait, mieux c’était pour elle. Mais pour se consacrer aux immigrés et favoriser l’immigration, elle dut persuader les Français qui n’avaient rien à y gagner, bien au contraire, que l’immigrationnisme est un devoir moral, un combat « de gauche », le summum de l’humanisme et de la générosité. Et elle y parvint. Elle réussit à convaincre nombre de Français que se soucier de leurs intérêts est égoïste, qu’être patriote est réactionnaire, fasciste, raciste, nauséabond et que, pour être des hommes bons et respectables, ils devaient se battre exclusivement pour l’autre, ne songer qu’aux immigrés, s’effacer devant eux et s’auto-anéantir. Elle renversa ainsi toutes les idées, se coupa de la réalité et perdit toute raison et toute mesure, tout sens des priorités et des proportions.

Pour plaire aux immigrés, du moins pour les mettre dans sa manche, elle insulta les Français fiers de l’être et désireux de le rester, ouvrit en grand les portes de la France, dégagea les immigrés de toute contrainte identitaire, multiplia les aides en leur faveur, les autorisa à violer les lois ou accommoda celles-ci pour eux, se présenta comme la championne de l’antiracisme, nia jusqu’à l’existence des races, minimisa l’importance du phénomène migratoire qu’elle favorisait de toutes ses forces, tut les problèmes liés aux immigrés, conséquences de sa politique, fit l’éloge de la diversité et du métissage, rabaissa la France et les Français plus bas que terre, calomnia toute velléité de stopper ou simplement de maîtriser l’immigration sous le nom de « fascisme », condamna la démocratie sous le nom de « populisme », railla l’indépendance nationale sous le nom de « souverainisme » et elle utilisa l’Europe comme marteau pour achever la France.

Ainsi, les partis soi-disant « de gauche » — la gaucherie — ont fait de la position vis-à-vis de l’immigration l’alpha et l’oméga de la politique, et de l’acceptation inconditionnelle des immigrés légaux et illégaux le critère absolu de la « gauchitude ». Autrement dit, le bord politique n’est plus déterminé, selon eux, par les conceptions sociales et l’intérêt porté à ses concitoyens, mais par l’attitude vis-à-vis d’individus étrangers à la cité. Quiconque veut et fait tout pour les étrangers mais rien pour ses concitoyens est « de gauche », alors que quiconque consacre toute son attention à ses concitoyens et exclusivement à eux est « de droite » et même « d’extrême droite ». Pour être un homme de bien il ne faut vouloir que le bien des autres aux dépens des siens ! Un Français « de gauche » doit oublier qu’il est Français, qu’il a un pays, des concitoyens, des compatriotes, pour tout sacrifier aux étrangers qui ne sont rien pour lui ! Il faut que l’humanisme — ou plutôt le droits-de-l’hommisme — et la compassion l’emportent chez lui sur le sens civique, le patriotisme et la justice. Il faut qu’il bave sur son pays, qu’il le détruise de ses mains, alors que c’est parce qu’il est ce qu’il est qu’il attire les étrangers. Il faut, en somme, qu’il soit de droite tout en se croyant encore de gauche, en croyant même être le seul de gauche. Qu’importe la politique, qu’elle soit antisociale, anti-populaire, anti-démocratique, anti-française, pourvu qu’elle soit emballée dans un beau discours compassionnel et immigrationniste ! Les révolutionnaires vouaient à la guillotine les traîtres et les démagogues de cette espèce. 

Rarement dans l’histoire une politique a été aussi inepte, aussi inconséquente, aussi improductive et aussi destructrice. Jamais le culot, la prétention, la mauvaise foi, le mensonge et la bêtise n’ont atteint un tel niveau.

L’immigrationnisme « de gauche » qui se présente comme amour, générosité, respect, tolérance, solidarité, est fondé sur l’individualisme, sur la haine de soi, sur le mépris ouvert de son propre peuple et le mépris inconscient des immigrés. (Notons d’ailleurs que les bons sentiments ne sont pas des marqueurs de gauche s’ils ne complètent ou s’expriment aux dépens de la justice. La justice qui est une question de droits concerne les citoyens ; la bonté qui est une question d’humanité concerne les étrangers. On peut être de gauche en étant seulement juste, mais pas en étant seulement bon.) Ce n’est pas par amour des immigrés que les immigrationnistes rejettent le principe d’assimilation, mais pour satisfaire leur conception individualiste et capitaliste de la liberté, parce qu’ils n’éprouvent aucun sentiment patriotique ou, pire, parce qu’ils sont chauvins, parce qu’ils considèrent que les immigrés sont incapables ou indignes de devenir français, parce qu’ils ne veulent pas s’occuper d’eux et préfèrent les laisser se débrouiller, au risque d’être maladroits. Ils prennent à rebours la maxime : Qui aime bien châtie bien. Ce n’est pas par humanité que les immigrationnistes justifient l’immigration mais pour des raisons économiques, pour que les immigrés financent les retraites et fassent les sales boulots. Ce sont d’ailleurs les immigrationnistes qui dévalorisent la famille et les métiers manuels. Ce n’est pas par respect des immigrés qu’ils font des exceptions pour eux en toute chose, mais par condescendance et par bêtise, puisque le résultat est de les stigmatiser, de les empêcher ou de les dissuader de s’assimiler et de susciter leur rejet. Ce n’est pas parce que la France a besoin d’immigrés qu’ils vantent l’immigration mais parce qu’ils détestent ce pays, parce qu’ils veulent passer pour généreux à ses dépens, parce qu’ils n’ont ni l’honnêteté d’admettre qu’ils ont eu les yeux plus gros que le ventre ni le courage d’affronter la réalité, parce qu’ils ont besoin d’exaspérer les Français pour justifier leur posture d’antifascistes et d’antiracistes.

Conséquence, à part leur permettre de venir, les flatter et leur donner de l’argent pour les amadouer, les immigrationnistes n’ont jamais rien fait pour les immigrés, du moins rien de positif à court et long terme. D’un côté, ils les traitent en êtres faibles, inférieurs et irresponsables, ce qui, pour toute personne normalement constituée, est une attitude méprisante, insultante et raciste ; de l’autre, n’ayant pas été tirés vers le haut, les immigrés sont tombés dans le piège de la victimisation, de l’assistanat et de la marginalisation, ce qui, pour tout autochtone normalement constitué, est une attitude insupportable et rend leur présence d’autant plus inacceptable qu’elle n’a pas été sollicitée. Pour être plus clair, les immigrationnistes qui ont toujours le mot « dignité » à la bouche bafouent allègrement celle des immigrés ; eux qui reprochent à la France son passé colonial, oubliant au passage que la colonisation fut une entreprise « de gauche », ressuscitent l’indigénat et se comportent en néo-coloniaux ; eux qui se disent « citoyens du monde » pour faire des affaires et du tourisme sans entrave oublient que ce n’est pas par plaisir que les immigrés quittent leurs pays et que les accueillir n’arrange rien ni ici ni là-bas ; eux auxquels tout rappelle « les heures les plus sombres de notre histoire » transforment les immigrés en envahisseurs, collaborent à une conquête qui ne dit pas son nom et fomentent une guerre civile.

De Munich à Montoire !

Philippe Landeux

08:22 Écrit par Philippe Landeux dans 6. MON BLOG, 8. GAUCHERIE | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |