vendredi, 15 mai 2015
DISTINCTION ENTRE CITOYENNETÉ & NATIONALITÉ (vidéo 11)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« Citoyenneté et Nationalité sont deux choses distinctes :
la première est un choix d’ordre économique et vital, la
seconde d’ordre politique et sentimental. »
Manifeste des Patriciens, art. 102
CITOYENNETÉ & NATIONALITÉ
DANS LA CITÉ
Dans la prochaine vidéo, la vidéo 12, je présenterai le système politique de la Cité, du moins tel que je le conçois. Mais ce système politique repose sur des postulats inédits et des notions (Égalité, Société ou Cité, Citoyenneté, Nationalité) qui ne sont aujourd’hui que des mots vides de sens. Ces fondations sont plus importantes que le système lui-même et appellent tant d’explications qu’il est préférable de les traiter à part, ce que je vais faire dans la présente vidéo.
Je rappellerais tout d’abord les idées de bases du Civisme ou de la Cité, pour ceux qui n’auraient pas vu les précédentes vidéos.
La Cité est constituée de Citoyens librement associés (voir la vidéo 6 sur le Contrat social) et égaux en Devoirs et en Droits, égaux notamment dans le Devoir de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation), égaux notamment dans le Droit de profiter des bienfaits de la Cité. Pour qu’ils soient réellement égaux dans le Droit fondamental de profiter des bienfaits de la Cité, tous les Citoyens ont aussi le droit indirect d’accéder librement au marché. C’est la Citoyenneté, le fait qu’ils soient Citoyens, qui leur confère ce droit, par lequel passent la plupart des droits. Pour attester leur Citoyenneté auprès des commerçants et exercer leur droit d’accès, les Citoyens disposent d’une carte à puce dite Carte civique. Pour ceux qui n’ont pas compris, cela signifie qu’il n’y a pas de monnaie, pas d’unité sous quelque nom que ce soit, et que tous les Citoyens jouissent d’un pouvoir d’achat a priori indéfini ou illimité en théorie (voir la vidéo 7 sur la Carte civique) ; ils sont égaux parce que quelle que soit leur manière d’user de leur droit, l’infini égale l’infini. Il n’y a pas d’autre forme possible d’Égalité. L’Égalité, c’est ça !
Espérer atteindre un résultat similaire en conservant la monnaie est une vue de l’esprit, même en modifiant son fonctionnement, ce qui est une autre vue de l’esprit (voir la vidéo 4). Par définition, une monnaie incarne le droit d’accéder au marché et tous les droits qui passent par celui-là, de sorte que les individus n’ont de droits qu’en proportion de la monnaie qu’ils ont (gagnée on ne sait comment), que les Citoyens n’ont aucun droit en tant que tels, que la Citoyenneté est vide de sens, que la Société ne joue plus son rôle de garantir les droits de ses Citoyens, qu’il n’y a donc pas de Société, sinon une illusion de Société, puisqu’il n’y a pas de Citoyens. Par ailleurs, la monnaie limite le pouvoir d’achat (sans même parler du fait qu’elle le limite inégalement), de sorte que le pouvoir d’achat des individus est nécessairement et nettement inférieur à celui des Citoyens, et que le pouvoir d’achat global est en deçà de l’optimum économique. Autrement dit, la monnaie bafoue les Principes et n’est même pas bonne en pratique. Elle est tout aussi funeste en politique !
Un système monétaire est fatalement inégalitaire, puisque la monnaie ne peut pas se répartir également et que c’est par elle que passent la plupart des droits. Or plus un individu a de droits aux dépens des autres, plus il a de droits sur eux, plus il a de poids et de pouvoir dans le système. Grâce la monnaie, les riches ont, par définition, le pouvoir sur les pauvres ; ils les tiennent par le ventre ; et il y aura toujours des riches et des pauvres dans un système monétaire. Le pouvoir des riches est d’abord économique ; mais c’est le vrai pouvoir. Partant, ils s’emparent du pouvoir politique ou l’asservissent, pour renforcer leur pouvoir économique. Le pouvoir politique n’est pas une finalité en soi ! Ainsi, un système monétaire, inégalitaire par nature, est fatalement oligarchique (pouvoir de quelques-uns) et ploutocratique (pouvoir des riches). Ce constat indéniable, que très peu ont visiblement fait, est fondamental pour qui veut ériger un nouvel ordre politique. Il nous apprend que l’organisation politique n’est jamais que la cerise sur le gâteau. L’important, c’est le gâteau ! Et, généralement, ceux qui en ont individuellement la plus grosse part se goinfrent aussi la cerise. Tant qu’un système est fondamentalement inégalitaire et permet à certains d’avoir plus de droits que les autres, on peut faire des pieds et des mains, cela ne change rien. Pire ! ne pas identifier l’inégalité comme le vrai fléau ou ne pas dénoncer la véritable cause de l’inégalité détourne l’attention des révoltés vers des leurres, dilapide en vain leur énergie, et rend le système d’autant plus invulnérable qu’il n’est pas sérieusement menacé. Loin de changer quoi que ce soit, cela contribue à maintenir les choses telles qu’elles sont. Mais on peut également déduire de ce constat que, pour que le système politique soit démocratique, c’est-à-dire le contraire d’oligarchique, il ne doit plus y avoir ni inégalité ni monnaie ni riches ni pauvres ; que tous les Citoyens doivent donc jouir réellement les mêmes droits et ainsi avoir le même poids politique (ce qui ne veut pas dire que tous auront des fonctions politiques, mais qu’aucun ne pourra être écrasé par le pouvoir politique ou, à l’inverse, qu’aucun ne pourra s’en emparer pour l’exercer à son profit ou celui de quelques-uns ; ce qui ne veut pas dire non plus que tous les Citoyens devront avoir les mêmes choses, mais que tous, de par leurs droits, pourront potentiellement les avoir). Telle sera précisément la situation dans la Cité. Les droits du Citoyen seront reconnus et garantis de manière structurelle ; personne ne pourra y attenter ; ils ne dépendront pas du régime politique qui, dès lors, sera démocratique par la force des choses.
Qu’est-ce que la démocratie ? La démocratie est le système politique dans lequel les lois sont réellement l’ouvrage du peuple. Je n’entre pas plus avant dans cette question qui fait l’objet de la première vidéo. Ce qui nous intéresse ici, c’est le mot « peuple ».
Que désigne-t-il ? Visiblement, le corps politique, c’est-à-dire l’ensemble des individus jouissant du droit de cité. Théoriquement, tous les Citoyens devraient avoir ce droit. Mais ce serait oublier que tout droit est la contrepartie de devoirs. Or, dans le système appelé « Cité », les devoirs du Citoyen relèvent du domaine économique et social ; ils ne génèrent pas et ne justifient pas la jouissance du droit de cité. Par ailleurs, le droit de contribuer à la formation des lois de la Cité suppose que l’on vit et que l’on se destine à vivre à jamais sous les lois qu’on l’on a contribué à faire adopter, que l’on a à cœur de défendre les intérêts de la Cité, que l’on est viscéralement attaché à la Cité. Mais la Citoyenneté est trop facile à acquérir et trop liée à l’intérêt personnel pour être le gage d’un tel attachement ; et il serait aussi aberrant que dangereux de confier, en tout ou partie, le présent et l’avenir de la Cité à des natifs qui se prennent pour des « citoyens du monde » comme à des immigrés qui ne savent toujours pas où ils campent. Bref, la Citoyenneté est nécessaire mais pas suffisante pour avoir le droit de cité ; celui-ci doit être l’apanage des Citoyens qui, quelles que soient leurs origines, n’ont non seulement donné à la Cité aucune raison de se défier d’eux mais qui, encore, lui ont prouvé leur fidélité en répondant à ses appels et en remplissant volontairement des devoirs particuliers, comme, par exemple, un service national. Ces devoirs particuliers et ces droits politiques confèrent et caractérisent un statut, distinct de la Citoyenneté, que le Civisme appelle « la Nationalité ». La Nationalité, comme la Citoyenneté, s’acquiert et se conserve par des actes. Nul ne naît avec ; nul n’en hérite ; chacun doit la mériter. Ni droit du sol, ni droit du sang ; pas de droits sans devoirs ; pas de devoirs sans droits. Il apparaît ainsi que, si l’ensemble des Citoyens constitue la Cité, la Cité au sens large, la Nation, elle, c’est-à-dire la Cité en tant que corps politique ou peuple, est plus restreinte et n’est constituée que des seuls Citoyens nationaux. — J’insiste sur le fait que la Nationalité (et les droits qui vont avec) se mérite, qu’elle est à la portée de tout Citoyen volontaire, que ce n’est donc pas la Nation qui exclut certains Citoyens, mais ces derniers qui n’ont pas voulu en faire partie. Je précise, en outre, que tous les Citoyens, nationaux ou non, sont égaux en devoirs et en droits en tant que Citoyens ; la Citoyenneté signifie la même chose pour tous. Les devoirs et les droits attachés à la Nationalité n’entrent pas dans la balance générale. La différence légitime entre les Citoyens ordinaires et les Citoyens nationaux n’est pas une inégalité ; c’est justice.
Cette distinction entre Citoyenneté et Nationalité n’aurait pas lieu d’être si tous les Citoyens étaient natifs de la Cité et naturellement patriotes. Mais à l’heure des voyages, des l’immigration, de l’expatriation, de l’individualisme, de la xénophilie, de l’universalisme, de l’euro-mondialisme, du communautarisme, impossible de savoir d’emblée qui est quoi dans sa tête ! impossible non plus d’ignorer que la Cité fourmille de traîtres et d’intrus ! Cette distinction sera d’autant plus indispensable que les droits politiques seront bien plus étendus dans la Cité qu’aujourd’hui. Ils ne se limiteront pas à glisser un bout de papier dans une urne tous les cinq ans pour élire un oligarque sans parole et donner ainsi un vernis de légitimité à sa tyrannie et à ses trahisons. Les Citoyens nationaux incarneront véritablement la Cité ; ils seront appelés à exercer, à tous les niveaux et dans tous les domaines, des fonctions politiques, voire économiques, qui n’existent pas encore.
Mais pourquoi, à l’inverse, ces deux mots sont-ils synonymes aujourd’hui, vu que citoyenneté et nationalité ne vont pas l’une sans l’autre ? Parce que la notion de Citoyenneté, telle que la conçoit le Civisme, n’existe pas. La « société » actuelle est incapable de reconnaître et de garantir les droits du Citoyen, puisque la plupart des droits passent par la monnaie qu’il appartient aux individus de gagner comme ils peuvent. Leurs droits ne dépendent pas d’elle, et ils n’ont aucun devoir envers elle. Dès lors, la « citoyenneté » est un statut sans contenu. Mais, comme le mot existe, il faut bien lui trouver un sens ; et comme la cité semble confondue avec la nation, c’est avec le mot « nationalité » que « citoyenneté » a été confondue. Mais la notion de nationalité (qui est en quelque sorte l’équivalent de la citoyenneté dans les cités antiques où seuls les guerriers étaient citoyens et jouissaient du droit de cité) était déjà elle-même indigente ; elle exprime vaguement le fait d’appartenir à une nation, de par la naissance et la culture ; elle suppose le devoir de la défendre, mais n’implique guère de droits en retour, du fait du système monétaire : droit à la charité nationale (et encore !), droits politiques réduits à l’illusoire (ploutocratie oblige !). Aussi, cet amalgame, loin de redonner du sens à la citoyenneté n’a fait que diluer et affaiblir un peu plus celui de la nationalité. Les droits n’y ont rien gagné ; les devoirs, l’identité, la nation y ont tout perdu. Étant impossible de lier la citoyenneté à des devoirs et de renforcer ceux qui confèrent la nationalité, bientôt la notion même de devoir a été abandonnée (par exemple, plus de service militaire). Or, sans devoirs, rien ne justifie plus que tels aient des droits que d’autres n’ont pas ; il n’y a plus de différence entre les hommes, entre les hommes et les femmes, entre les adultes et les enfants, entre les natifs et les étrangers, entre les patriotes et les apatrides, entre les immigrés légaux et clandestins, entre les honnêtes gens et les crapules ; rien ne compte ; tout se vaut ; tout le monde a droit à ce à quoi les Français ont droit ; tout le monde a le droit d’être français ; tout le monde est français. Pour l’être légalement, quand on n’est pas né en France, il faut quand même le demander. Et ceux qui ne le demandent pas, qui ne le sont en rien ? Hé bien ! ils sont là, ça suffit ! Et ceux qui ne sont pas là ? Hé bien ! qu’ils viennent ! La nationalité, c’est faire acte de présence, et être présent, c’est être français. En somme, être français ne veut plus rien dire ; la porte est ouverte à tous les abus, toutes les inepties.
Mais pendant que le système détruit tout ce qui a du sens et multiplie les sophismes humanistes pour se donner un air social et généreux aux frais du contribuable, les véritables droits des Citoyens, les droits essentiels, ne sont toujours ni reconnus ni garantis ; et les droits des véritables Français sont niés et bafoués toujours un peu plus. Les travailleurs immigrés (et il ne devrait y avoir d’immigration que de travail, selon les besoins et les intérêts de la Cité), les travailleurs immigrés, dis-je, qui participent à la vie de la « Cité » et devraient donc être Citoyens, ne sont pas reconnus comme tels, puisqu’ils ne sont pas français ; ils ont un statut bâtard qui les expose à l’exploitation, plus encore que les travailleurs français ; ce qui n’empêche pas d’envisager de leur accorder le droit de vote et de faire comme s’ils avaient la Nationalité sous prétexte qu’ils mériteraient la Citoyenneté. Bien sûr, les champions du « pas d’amalgame » qui soutiennent cette proposition sont aussi les chantres du « pas de discrimination » qui ne reculent devant aucune généralité. Ils avancent pas à pas, mais c’est bien à tous les immigrés, sans condition, légaux et illégaux, qu’ils sont prêts à accorder ce droit au final, non pour en faire des Français, mais pour que les Français ne soient pas davantage que les étrangers dans leur propre pays.
Je me résume. L’absence de distinction entre Citoyenneté et Nationalité et d’existence d’un statut particulier du Citoyen font qu’un individu présent dans la « société » est nécessairement tout ou rien. Mais comme il est inacceptable qu’il ne soit rien et qu’il ne peut être simplement quelque chose, il faut qu’il devienne facilement « tout » ou jouissent, au moins, des droits que cela procure. Ainsi, au lieu d’avoir deux statuts précis et chargés de sens, adaptés à chacun, impliquant des devoirs et conférant des droits, il n’y en a plus qu’un, sans substance, dans l’intérêt de personne. L’idéologie droits-de-l’hommiste, antiraciste, immigrationiste, sans-frontiériste, europériste, capitaliste, justifie le phénomène, mais elle ne fait que surfer sur une lame de fond impulsée par le système monétaire lui-même ; elle est sans nuance parce que ce système ne permet pas la nuance et que les humanistes autoproclamés et patentés, loin de résister à Largent et à sa logique, au nom de la Société et de la véritable humanité, c’est-à-dire de la patrie et de l’Égalité bien comprise, en sont consciemment ou non les plus ardents défenseurs, ce qui fait d’eux les plus vils suppôts du capitalisme et les collabos de le pire espèce.
Pareille confusion sera impossible dans la Cité. La Carte civique établira l’égalité entre les Citoyens, leur apprendra leurs devoirs et leurs droits et réveillera la notion de mérite. La Citoyenneté garantira tant par elle-même qu’il ne paraîtra pas aberrant que la Nationalité soit un statut distinct, complémentaire et facultatif (cela semblera même juste et nécessaire) et que nul n’aura le front d’en réclamer les avantages s’il n’en a accepté les inconvénients. Je terminerai donc cet exposé en présentant les modalités d’acquisition de la Nationalité dans la Cité, du moins telles que je les conçois.
Être français, si on prend le cas de la France, ce n’est pas être espagnol, algérien ou javanais. Être français, c’est faire partie du peuple de France et en être, sans l’ombre d’un doute, un représentant. Cela suppose, en premier lieu, l’adoption des codes d’appartenance propres à ce peuple, hérités de son histoire. En clair, avant de pouvoir prétendre à la Nationalité française, il faut remplir notamment les critères qui attestent que l’on est bien français et pas autre chose. Voici ces critères a minima : 1) avoir un prénom français ou en prendre un, 2) maîtriser la langue française tant à l’oral qu’à l’écrit, 3) ne pas se vêtir de manière typiquement étrangère, 4) résider en France ou être Citoyen de France depuis au moins dix ans (par exemple), 5) ne pas avoir d’autre nationalité ou y renoncer.
Ces conditions tombent sous le sens ; elles se passent d’explications. Ceux qui ergotent, soit pour s’y soustraire personnellement, soit pour y soustraire autrui sous prétexte de tolérance, qui cherchent à défendrent leurs cas ou leurs conceptions aux dépens de la France, prouvent par-là même qu’ils ne sont pas français dans leur tête. Celui qui ne comprend pas qu’il n’y a pas de France sans Français et que miner la francité, c’est détruire la France, est indigne du nom de « français ». Point !
Les Citoyens admis à la Nationalité devront assister à la cérémonie collective de naturalisation qui aura lieu une fois par an, dans chaque préfecture et sous-préfectures, le jour de la fête nationale, cérémonie au cours de laquelle ils prêteront le serment de préserver le Contrat social et de défendre la Cité contre tous ennemis extérieurs et intérieurs. Ils seront dès lors officiellement français, quoique de manière temporaire et sans jouir d’aucun droit particulier, puisqu’ils n’auront encore rien fait pour les mériter. Ils devront, dans les cinq ans qui suivront, accomplir un service national d’un an. Les services, autres que militaires, comporteront néanmoins une formation militaire et contribueront, d’une manière ou d’une autre, à la défense nationale. Ce n’est qu’à l’issue de ce service qu’ils jouiront des droits du Citoyen français. Ils n’en auront pas pour autant terminé avec le service national. Les militaires, notamment, seront réservistes pendant au moins 15 ans et formeront la Garde nationale. Tous les Citoyens français seront par ailleurs susceptibles d’être tirés au sort pour exercer, une fois dans leur vie, pendant un an, des fonctions politiques mais surtout économiques. Tels seront les devoirs particuliers du Citoyen français, ou ce que j’appelle les devoirs-droits, puisque ce sont à la fois des devoirs et des droits. En retour, eux seuls auront les droits : 1) d’exercer les professions et d’occuper des fonctions dans les domaines régaliens, c’est-à-dire ceux qui constituent l’armature de la Cité (police, justice, administrations publiques, etc.), 2) le droit de cité, c’est-à-dire de participer, à tous les niveaux, au processus législatif et à la vie politique (ce qui, à l’inverse, sous-entend que les Citoyens non-nationaux n’auront le droit de s’en mêler en aucune manière), 3) d’accéder au sol, soit comme outil de travail (les paysans), soit pour leur habitat (maisons, villas).
Là encore, je n’entrerai pas dans les explications ; je renvoie à la théorie du Civisme pour ceux qui en voudraient. Je conclus en attirant l’attention sur le fait que la Nationalité, en tant que statut, ne sera pas acquise une fois pour toute. Les reniements, les manquements aux devoirs du Français et du Citoyen, les crimes la compromettront. Au final, les Citoyens bardés de la Nationalité seront d’une fidélité à toute épreuve et la Cité pourra sans hésiter leur confier sa vie et ses intérêts. La confiance sera la contrepartie de toutes ces exigences. Les Citoyens nationaux constituant le Peuple français seront réellement souverains. Il ne pourrait en être de même avec des Français « de papier ». Dans ces conditions, qui sont notre lot actuel, la Démocratie serait fatale à la Cité.
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
11:15 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
dimanche, 10 mai 2015
LA CITÉ ET LES ÉCHANGES INTERNATIONAUX (vidéo 10)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« Il n’y a aucune raison pour qu’un corps
social purgé de Largent ne puisse pas évoluer
aussi bien dans un monde monétaire qu’un
individu, ayant un corps physique, plongé dans
une « Société » monétaire. »
Réquisitoire contre Largent, p. 150
LA CITÉ ET LES ÉCHANGES INTERNATIONAUX
Dixième vidéo de cette série consacrée aux points clés de ma théorie du Civisme. Pour ceux qui auraient loupé les précédents épisodes, je rappelle que le Civisme vise à instaurer un système social appelé « Cité », fondé sur le principe de l’égalité des Citoyens en devoirs et en droits, en devoirs notamment de participer à la vie de la Cité, et en droits, notamment d’accéder au marché. Dans ce système, c’est la Citoyenneté, attestée par une « Carte civique », qui confère le droit d’accéder librement au marché, lequel droit passe aujourd’hui par la monnaie. Dans ce système, il n’y a pas de monnaie ; le mode d’échange ne repose plus sur ce que le Civisme appelle « Largent », c’est-à-dire la « croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger ». Pour autant, la Cité n’est pas une réaction à Largent ; elle respecte seulement les préceptes de l’Égalité. Au final, cela semble revenir au même (Largent disparaît), mais lutter contre Largent et lutter pour l’Égalité sont des démarches radicalement différentes qui ne se confondent pas nécessairement. Lutter pour l’Égalité bien comprise revient à lutter de facto contre Largent ; mais l’inverse n’est pas vrai ; c’est d’autant moins vrai que seule une bonne compréhension de ce qu’est l’Égalité permet de comprendre ce qu’est Largent. En fait, qui ne lutte pas en premier lieu pour l’Égalité (et toutes les notions qui lui sont consubstantielles) ne fait que contester certains aspects de la monnaie ; il n’est donc pas totalement affranchi de la logique monétaire et ne maîtrise pas davantage la logique sociale. Or, un des problèmes, en apparence insurmontable, qui paralyse le plus l’esprit et interdit de concevoir un système non-monétaire, c’est celui des échanges internationaux.
Il est évident qu’aucune « Société » moderne ne peut vivre en totale autarcie ; même les plus riches en matières premières ont besoin d’apports extérieurs sous une forme ou une autre. « Mais comment une Société qui aurait aboli la monnaie pourrait-elle continuer à commercer avec le reste du monde et assouvir ainsi certains de ses besoins ? Elle ne pourrait pas. Conclusion : on ne peut pas renoncer à la monnaie. » Tel est le raisonnement de la plupart des gens qui se posent la question. Parce qu’ils ne voient pas de solution, ils s’empressent de se soumettre à Largent. Mais n’est-ce pas plutôt parce qu’ils n’ont ni le désir ni le courage de défier Largent qu’ils ne trouvent pas la solution ? Comment pourraient-ils, du reste, la trouver en posant aussi mal le problème ? Remarquons que d’autres raisonnent aussi mal, mais en sens inverse ! Ils supposent qu’une société non-monétaire ne pourrait échanger avec des pays monétaires et prônent, du coup, l’abolition de la monnaie dans tous les pays simultanément… une révolution au niveau mondial ! Mais des rêveurs de ce genre ne feront jamais des révolutionnaires. Déjà, ils n’auront jamais ni les moyens ni la force de faire une révolution à ce niveau. Ensuite, les conditions de la révolution sont rarement réunies dans un pays et elles ne le seront jamais dans tous en même temps. Surtout les conditions de cette révolution-là ! Par ailleurs, cette version gauchiste du mondialisme est l’expression d’un individualisme typique du capitalisme ; elle est le fait de capitalistes qui s’ignorent. Enfin, cette chimère provient et conduit à la fois au sans-frontiérisme et au droits-de-l’hommisme, donc à la destruction des pays, des nations, des peuples, autrement dit des sociétés, hors desquelles il n’y a ni devoirs ni droits, ni Égalité possible. Bref, vouloir la révolution partout est un prétexte ou du moins le meilleur moyen de ne jamais la faire quelque part, à commencer par chez soi qui est le seul endroit où l’on puisse éventuellement agir.
Quel est le donc problème ? Une Société, qui a fait la révolution et fonctionne sans monnaie, a toujours besoin de se procurer des choses auprès de pays qui, eux, sont encore monétaires. Hé bien ! en quoi la situation d’une Société plongée dans un monde monétaire est-elle différente de celle d’un individu dans cette situation ? Une Société est un corps social ; un individu a un corps physique. Les Citoyens sont au premier ce que les cellules et les organes sont au second. Ces deux corps fonctionnent sans monnaie. Comment un individu fait-il ? Comment faisons-nous, puisque nous sommes tous dans cette situation ? Tout d’abord, nous pouvons produire quelque chose et l’échanger, c’est-à-dire faire du troc. Le troc est le mode d’échange primitif et naturel entre deux entités, que ces entités soient des individus ou des collectivités. Mais nous pouvons aussi travailler pour avoir de la monnaie et, avec cette monnaie, nous acheter notamment à manger. Nous n’ingérons pas d’argent ; notre corps fonctionne sans monnaie en interne, il n’en crée pas et pourtant nous en utilisons dans la mesure où nous n’avons pas le choix. Pour la Cité, ce sera exactement la même chose, le même principe. Elle aura renoncé à la monnaie, en interne, mais y aura recours, si nécessaire, dans ses relations avec les autres pays, ce qui ne fera pas pour autant d’elle un système monétaire, ce qui ne compromettra en rien l’Égalité entre ses Citoyens.
La monnaie sert à acheter. C’est en pensant à cela que beaucoup se disent que la Cité ne pourra pas acheter et sera donc coupée du monde. Mais c’est oublier que les acheteurs ne créent pas la monnaie qu’ils utilisent ; ils doivent la gagner d’une manière ou d’une autre. Comment la Cité fera-t-elle ? Comment une Société connaissant le plein emploi, produisant en quantité des produits de qualité (voir les dernières vidéos), pourra-t-elle se procurer un budget pour régler ses importations ? Mais tout simplement en exportant, en vendant ses produits. C’est ici que les choses se compliquent.
Jusqu’ici, j’ai parlé de « Cité », mais il va de soi que la Cité n’existe et n’agit qu’à travers les parties qui la composent et qui forment un tout. Quand je dis : « La Cité produit », ce sont évidemment ses entreprises qui produisent. Quand je dis : « La Cité exporte », ce sont évidemment les entreprises qui exportent, qui vendent leurs produits à l’étranger. Mais alors, en quoi la Cité est-elle concernée ; en quoi les exportations lui rapportent-elles ? Il faut bien comprendre que « Cité » n’est pas le mot creux tel que celui de « société » utilisé aujourd’hui. La Cité est véritablement un être collectif. Tout, dans la Cité, ne respire que par et pour la Cité. C’est la Cité qui garantit les droits de chacun ; c’est envers elle que chacun a des devoirs, dont l’accomplissement permet à la Cité de garantir lesdits droits. Quand une entreprise produit, elle sert à la fois ses intérêts et l’intérêt général : l’intérêt de ses employés, qui est d’être Citoyens ; son intérêt à elle, qui est d’exister et d’éviter les sanctions (vidéo précédente) ; et l’intérêt de l’ensemble des Citoyens, c’est-à-dire de la Cité, qui est de jouir de ses produits ou de ses services. Quand elle exporte, même chose, à la différence près que la Cité profite de tout ou partie de sa production sous forme de monnaie, car c’est elle qui récolte le fruit financier des exportations. Mais alors, quel intérêt pour les entreprises d’exporter ?, pourrait-on se demander quand on n’a toujours pas compris comment fonctionne la Cité.
Dans la Cité, les entreprises n’ont pas besoin de l’argent que rapportent leurs exportations ; elles ne payent rien, ni leurs employés, ni les machines, ni les matières premières, et elles ne sont évidemment pas soumises à des taxes ou des impôts. Tout ce qui provient de l’étranger et a un prix est payé par la Cité avec le produit global des exportations. Les entreprises ne verront donc aucun inconvénient à ce que le revenu de leurs ventes soit capté pour l’essentiel par la Cité (car elles pourront néanmoins disposer de quelques fonds propres pour des questions de facilité et de rapidité dans leurs opérations à l’étranger). En revanche, la possibilité d’exporter accroîtra la Demande potentielle pour leurs produits, ce qui augmentera leurs possibilités de remplir leurs conventions, c’est-à-dire d’atteindre leurs résultats conventionnels (vidéo précédente), car les achats étrangers compteront tout autant que les « ventes » dans la Cité. En somme, peu leur importera que leurs clients soient Citoyens ou étrangers pourvu qu’elles en aient et que la Cité soit satisfaite. — Remarquons que les produits de la Cité seront les moins chers sur le marché international ; qu’ils pourraient même être gratuits dans beaucoup de cas si les vendre pour obtenir de la monnaie n’était une nécessité nationale ; qu’ils défieront donc toute concurrence, ce qui, à la fois, consolidera et plaidera pour le modèle économique de la Cité qui ne tardera pas à faire des émules.
Bien sûr, tout ceci sera réglementé par des lois et fera l’objet de décisions politiques. La Cité, ici en tant qu’État, pourra, au gré de ses besoins, notamment financiers, inciter les entreprises à exporter, voire exiger que telle entreprise consacre tout ou partie de sa production aux exportations ou à des échanges internationaux ; elle pourra aussi limiter voire interdire les exportations ; lois et décisions n’affecteront en rien les entreprises et leurs employés.
Une institution dont il faut enfin dire un mot : le Trésor public, le porte-monnaie national. C’est dans ses caisses que seront versés tous les revenus des exportations. Il sera évidemment sous le contrôle de l’État et, plus largement, de la Cité. C’est lui qui établira les comptes de la Cité et fera des recommandations en tous genres pour équilibrer le budget. C’est lui aussi qui règlera les factures des entreprises… et des particuliers qui pourront, sous certaines conditions (qui dépendront de la loi), acheter directement des produits à l’étranger. Mais, le plus souvent, tous se procureront les produits étrangers via des centrales d’achat, plus faciles à gérer. Bref, la Cité mettra en place une administration qui aura en charge ces affaires, une machine pesante mais une paille comparé à la somme de toutes celles qui auront disparu
Reste la question de la circulation des personnes. Comment les Citoyens, qui n’auront pas d’argent personnellement, feront-ils pour voyager à l’étranger, que ce soit pour leur plaisir ou pour leur travail ? Une première réponse pourrait être que leurs frais seront à la charge de la Cité. Mais ce serait oublier que la question se posera aussi, dans l’autre sens, pour les touristes et travailleurs étrangers qui viendront dans la Cité ? La Cité ne restaurera pas la monnaie pour eux ; elle devra donc les doter, à leur arrivée, de Cartes temporaires pour qu’ils aient accès, librement ou dans certaines limites, à tout ce dont ils pourront avoir besoin ou envie. Il va néanmoins de soi que certaines choses seront pour eux inaccessibles, car il ne s’agira pas de leur permettre de faire leurs courses aux frais de la Cité, ce qui constituerait par ailleurs un manque à gagner pour leurs pays d’origine et un motif de discorde avec eux, alors même que la circulation des personnes reposera sur des conventions entre pays, comme c’est d’ailleurs souvent le cas déjà aujourd’hui. C’est précisément la raison pour laquelle on ne peut guère développer ce sujet, faute de pouvoir anticiper les conventions qui seront imaginées et adoptées. On peut toutefois affirmer que des solutions seront trouvées, que le renoncement à la monnaie par la Cité n’empêchera en rien ses Citoyens de voyager et les étrangers d’y venir.
Mais j’ai un peu digressé. Le problème sera que les Citoyens à l’étranger coûteront à la Cité tandis que les étrangers dans la Cité, eux, ne payeront rien durant leur séjour, ce qui, en l’état, ne serait pas équitable. On pourrait imaginer que les étrangers payent à la Cité une sorte de forfait. Mais à quel moment ? sur quelle base ? Le Civisme propose une solution simple, à sa façon.
Considérant que la Cité autorisera à ses Citoyens à l’étranger ce qu’elle autorisera aux étrangers chez elle ; considérant que, placés dans les mêmes conditions, Citoyens à l’étranger et étrangers dans la Cité consommeront en moyenne la même chose et coûteront donc en moyenne la même chose ; considérant que chaque pays saura exactement combien de ressortissants étrangers auront résidé annuellement sur son territoire et combien de jours ; la Cité pourra calculer combien l’ensemble de ses Citoyens aura dépensé dans l’année dans tel pays, donc, en divisant ce chiffre par la somme de jours qu’ils y auront passé, combien aura coûté en moyenne un Citoyen par jour. En multipliant le chiffre obtenu par le nombre de jours passés par les étrangers de tel pays dans la Cité, on obtiendra le coût global de ces derniers. (Chaque pays disposera évidemment des mêmes données pour faire le calcul.) Il apparaîtra alors qu’un pays à accueilli plus d’étrangers que l’autre, que les uns ont coûté légèrement plus que les autres, qu’un pays doit donc à l’autre la différence, juste la différence. Tout dépendra ensuite des modes de paiement utilisés par les Citoyens à l’étranger. Mais ceci relève du détail. Retenons qu’il existera des solutions dont une solution on ne peut plus simple et facile à mettre en œuvre à l’heure de l’informatique : deux grandes additions, une division, une multiplication, une soustraction. Remarquons par ailleurs qu’elle sera également on ne peut plus juste, que les pays dont la monnaie est faible ne seront plus défavorisés, car il n’y aura pas de question de change, les coûts étant établis dans leur monnaie.
Pour clore ce chapitre, on pourrait aussi imaginer que la Cité, quoique fonctionnant sans monnaie en interne, émette une monnaie, dans une quantité fixe, pour payer ses importations, sachant qu’elle permettrait seule, aux pays étrangers ou aux entreprises étrangères, d’acheter certains de ses produits ou d’obtenir de manière générale des tarifs préférentiels. Cette monnaie serait en quelque sorte gagée sur le produit de la Cité. Elle aurait non seulement de la valeur, puisqu’elle permettrait bien de payer des choses, mais ce serait même une valeur sûre, puisque l’économie de la Cité sera on ne peut plus performante et à l’abri de toute tempête financière. Au final, cette monnaie, cette devise serait particulièrement recherchée, ce qui ferait d’elle une des plus puissantes du monde, sinon la plus puissante, ce qui ne serait pas le moindre des paradoxes. Mais, je vous l’ai déjà dit, plus rien ne sera impossible à ceux qui auront osé défier Largent !
Largent est un Tyran !
L’Égalité ou la Mort !
Vive la Révolution !
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
07:36 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
lundi, 04 mai 2015
LES ENTREPRISES DANS LA CITE (vidéo 9)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« Dans une Société digne de ce nom, rien n’est nationalisé,
rien n’est privatisé : tous les Citoyens servent la Cité. »
Manifeste des Patriciens, art. 88
« Il n’y a pas de contrôle plus démocratique sur les
entreprises que la loi du marché, lorsque les Citoyens
sont libres et égaux, puisque les Travailleurs, en tant
que consommateurs, s’imposent indirectement de
Travailler pour satisfaire leurs appétits. »
Manifeste des Patriciens, art. 93
LES ENTREPRISES DANS LA CITÉ
Dans les vidéos précédentes, j’ai disséqué le système actuel, mis à jour ses ressorts, à savoir la monnaie et surtout ce que le Civisme appelle « Largent » (c’est-à-dire, en simplifiant, la notion de valeur marchande), et j’ai montré leur caractère asocial et, finalement, antisocial en rappelant les grands Principes de l’ordre social. J’ai appelé à anéantir Largent au nom de l’Égalité et de la patrie (Société), quoiqu’il s’agisse moins de lutter contre Largent que pour l’Égalité. C’est en effet en instaurant l’Égalité, la Cité, en faisant triompher la logique sociale, que Largent et la monnaie seront de fait vaincus, balayés, éradiqués, et non en luttant directement contre eux sans trop savoir pourquoi et en utilisant les armes physiques et morales qu’ils fournissent. Mais comment instaurer l’Égalité ? Il suffit de préciser ce qu’elle est pour avoir la réponse. Il n’y a qu’une seule Égalité possible, concevable et souhaitable, celle des Citoyens, en Devoirs et en Droits, égalité notamment dans le Devoir de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation), et dans le Droit de profiter des bienfaits de leur Cité, donc en ayant notamment le droit d’accéder librement au marché du fait même qu’ils soient Citoyens. C’est au niveau de ce droit que Largent et la monnaie interviennent, contrarient les Principes et anéantissent la Société. C’est aussi à ce niveau que la Cité doit intervenir en reconnaissant que le droit d’accéder au marché doit être conféré par la Citoyenneté et donc en dotant les Citoyens d’un moyen d’attester leur Citoyenneté auprès des commerçants. Ce moyen, c’est la Carte civique. J’ai consacré la vidéo 7 à ce sujet. Je rappelle en quelques mots son fonctionnement et ses effets.
La Carte civique fonctionne, d’un point de vue technique, comme nos actuelles cartes de crédits. Elle est strictement personnelle, sécurisée et sert à valider les retraits faits chez les commerçants et les services rendus par les entreprises. Mais le pouvoir d’achat qu’elle confère, c’est-à-dire celui que la Citoyenneté qu’elle permet d’attester confère, ne dépend pas d’unités, il n’est pas mesurable (pas plus que la Citoyenneté), il est indéfini et pour ainsi dire illimité, donc égal pour tous les Citoyens qui, tous, peuvent consommer librement, sans autre borne que la nature des choses. (Je simplifie.) Il s’ensuit que la Demande globale surpasse toujours l’Offre, même quand celle-ci est à son maximum, et que le plein emploi est donc une situation inaltérable (vidéo 8 sur le chômage). Ce qui nous amène à la question du travail et des entreprises.
La Carte civique est la garante de l’Égalité ; c’est elle qui permet aux Citoyens de jouir de leurs droits. Mais avant d’en jouir, ils doivent les mériter, ils doivent mériter la Citoyenneté, notamment, comme je l’ai dit plus haut, en participant à la vie de la Cité, selon ce qu’elle considère comme une participation. Et je dis bien « participer », je ne dis pas « travailler », car le travail, dont il va être question ici, par rapport aux entreprises, est une forme de participation parmi d’autres, même si elle est la plus courante. Certains métiers relèvent de la participation et non du travail lorsqu’ils sont exercés dans le cadre de structures non-marchandes, comme l’armée, la police, la magistrature, les administrations publiques, etc. Toutes les formes de participation, y compris le travail, doivent être définies et reconnues par la Cité, d’où l’expression « selon ce qu’elle considère comme une participation ». Il n’appartient pas aux individus de proclamer qu’ils participent ; c’est à la Cité de le dire d’après les critères qu’elle a fixés. Au mieux les individus peuvent-ils proposer à la Cité de reconnaître, sous certaines conditions, la forme de participation qu’ils désirent faire leur en tant que Devoir, mais c’est bien à la Cité, qui garantit les droits du Citoyen aux individus qui contribuent à sa santé et à sa prospérité, qu’il appartient de trancher la question. Et ceci est autant valable pour les individus que pour les entreprises, d’où l’intérêt de cette précision. Qu’est-ce donc qu’une entreprise dans la Cité ?
Une entreprise est d’abord un groupe de Citoyens remplissant ensemble leur Devoir de participer et constituant ainsi une personne morale ayant elle-même ce Devoir. Autrement dit, une entreprise doit aussi participer à la vie de la Cité selon ce que celle-ci considère comme une participation, et il va de soi que les attentes de la Cité sont à la mesure du potentiel de l’entreprise (c’est-à-dire du nombre de Citoyens qu’elle emploie) et dépendent également de la nature de ses activités. La Cité attend tout simplement de chaque entreprise qu’elle remplisse la fonction qu’elle est censée remplir. Le point commun entre toutes les entreprises (quel que soit le nombre de leurs employés, de un jusqu’à des milliers, et leur domaine d’activité) est qu’elles produisent des biens et/ou fournissent des services qui suscitent et/ou répondent à une Demande significative de la part de personnes physiques ou morales. En clair, une entreprise est caractérisée par le fait d’avoir des clients identifiables (contrairement aux services publics qui ne s’adressent à personne en particulier), et la Cité considère qu’elle a fait son devoir à partir du moment où elle a un certain nombre de clients sur une période donnée (généralement un an), voire lorsqu’elle a écoulé une certaine quantité de marchandises (informations connues instantanément grâce à l’usage des Cartes civiques). Ce nombre de clients à atteindre et cette quantité de marchandises à écouler font partie des Conventions de l’entreprise et sont fixés par des Commissions, soit au cas par cas, soit d’après des grilles standards. (De telles Commissions existent dans tous les départements et sont composées de Citoyens nationaux tirés sort. Je n’entre pas plus avant dans ce sujet auquel un chapitre du Civisme est consacré ; je voulais juste faire remarquer que « Cité » ne veut pas nécessairement dire « État » et que l’État est en fait réduit au strict minimum dans la Cité.)
Ces résultats conventionnels ne sont pas les résultats maximums que l’entreprise pourrait atteindre, compte tenu de son potentiel (ou du nombre de ses employés), mais les résultats minimums qu’elle doit atteindre pour que la Cité considère qu’elle satisfait une Demande significative, qu’elle a fait son travail et que son existence a une utilité. (Je précise qu’il s’agit de résultats de vente et non de production, car si la vente suppose une production appréciée, la production, elle, ne suppose pas la vente, et produire sans vendre revient à n’avoir rien produit.) Ces résultats ne sont en fait qu’un repère, qu’un indicateur pour la Cité. On pourrait dire que, dès lors que l’entreprise atteint lesdits résultats, les Cartes civiques de tous ses employés sont validées. En réalité, les Cartes des Citoyens sont valides dès qu’ils intègrent une entreprise, puisque l’existence de cette entreprise suppose qu’elle remplit son Devoir, que tous ses employés remplissent donc eux aussi le leur. Ces derniers ne travaillent donc pas pour que leur Carte soit validée, mais pour que leur entreprise atteigne ses résultats et ne s’expose pas à des sanctions. Comme je l’ai expliqué dans la vidéo précédente sur la retraite et le chômage, ces sanctions, pouvant aller jusqu’à la liquidation de l’entreprise (en cas de résultats négatifs répétés plusieurs années de suite), sont infligées également à tous les employés et consistent généralement en « temps négatif » qui repousse d’autant le moment où les Citoyens pourront prendre leur retraite : puisqu’ils n’ont pas travaillé correctement, ils travailleront plus longtemps. (L’objet d’une sanction, quel que soit le domaine, est de dissuader de commettre un acte, de réparer si possible, de punir pour dissuader de récidiver et, dans les cas particulièrement graves, d’empêcher toute récidive. Ici, le « temps négatif » vise surtout à dissuader et à réparer.) Tout le monde est prévenu, et cette menace de sanction collective (qui est le pendant de la validation collective des Cartes ou de la reconnaissance collective des Droits), suffit à déterminer les employés à se secouer, à s’investir, à se stimuler mutuellement, bref à avoir le fameux « esprit d’entreprise » (équivalent du patriotisme au niveau de la Société), et si cela ne suffit pas à faire disparaître les bras cassés et les tire-au-flanc, l’entreprise a le droit de licencier comme bon lui semble, autant qu’elle est libre de recruter.
En fait, les entreprises atteindront toujours leurs résultats conventionnels — à moins, évidemment, de s’être endormies sur leurs lauriers, de ne pas avoir su évoluer, innover, adapter ou simplement valoriser leurs produits. Le « temps négatif », en guise de sanction, est en cela une première raison, la première raison pour laquelle les entreprises atteindront toujours leurs résultats conventionnels. La deuxième tient au fait que les entreprises, comme les Citoyens, disposeront d’un pouvoir d’achat quasi illimité et auront donc tous les moyens qu’il est possible d’avoir, si elles le désirent, pour répondre aux attentes de leurs clients qui, eux-mêmes, ne seront plus arrêtés, comme aujourd’hui, par des considérations financières. Dans la Cité, le facteur humain fera seul la différence ; les entreprises qui n’atteindront pas leurs résultats conventionnels ne pourront s’en prendre qu’à elles-mêmes, à leur mauvaise gestion, et seront doublement fautives et punissables. La Cité ne fera d’exception que pour les entreprises victimes de catastrophes naturelles ou d’événements dramatiques, indépendants de leur volonté, qui suspendront pour un temps leurs conventions ou, pour le moins, amèneront la Cité à les revoir à la baisse. Enfin, la troisième raison qui devrait éviter aux entreprises de s’endormir, c’est qu’elles seront en concurrence et que, pour gagner et surtout ne pas perdre de clients, qui pourront accéder au meilleur, elles devront leur offrir le meilleur ou, du moins, faire de leur mieux pour ne pas être trop distancées, en matière de qualité, par leurs concurrentes. En somme, les entreprises ne pourront se contenter d’atteindre leurs résultats conventionnels ; elles devront en faire abstraction et ne viser qu’à la satisfaction de leurs clients. On voit donc qu’il ne faut guère, de notre côté, attacher trop d’importance à ce concept, néanmoins nécessaire, de « résultats conventionnels », qui n’exigeront, pour être établis, qu’un peu de bon sens.
A ceux qui auraient l’impression que le Civisme ressemble au communisme, parce que la Cité établira l’Égalité et aura un œil sur les entreprises, je rappellerai tout d’abord qu’aucun régime communiste n’a jamais supprimé la monnaie, instauré l’Égalité, garanti aux Citoyens le libre accès au marché et la liberté d’entreprendre (sujet dont il sera question plus loin), reconnu aux entreprises les droits d’embaucher et de licencier librement, maintenu entre elles la concurrence et fait des « ventes » le critère suprême. En fait, le communisme a été beaucoup plus loin dans l’étatisme ; le capitalisme n’a jamais été aussi loin dans le libéralisme. En réalité, le Civisme, c’est du libéralisme sans capitalisme. Dans la Cité, les entreprises ne sont ni publiques ni privées, mais les deux à la fois.
Une entreprise — et ceci est également vrai aujourd’hui — a, par définition, une fonction publique ou sociale ; elle ne produit pas pour elle, pour ses employés, mais pour le marché ; elle existe pour servir les intérêts des Citoyens qui sont la Cité. Elle emploie d’ailleurs des Citoyens qui, en travaillant pour elle, pour l’entreprise, remplissent envers la Cité leur Devoir de participer. Et ce n’est pas d’elle que ses employés, en tant que Citoyens, tiennent leurs Droits, mais de la Cité. Ce dernier point n’aucun sens, aujourd’hui, dans le système monétaire, puisque les employés tiennent leur salaire, donc l’essentiel de leurs droits, de l’entreprise qui les paye ; mais les deux premiers, irréfragables, suffisent à démontrer que faire de l’entreprise un objet indépendant de la Société, une propriété privée, est une aberration, une ineptie que seuls des hommes lobotomisés par Largent peuvent accepter comme de juste. Mais c’est précisément parce que l’entreprise a une fonction sociale, parce qu’elle a des responsabilités devant la Cité, qu’elle doit être libre de gérer son activité ; car celui qui obéit n’est pas responsable. La Cité ne doit pas se mêler des affaires internes des entreprises, d’une part, pour qu’elles puissent assumer seules leurs actes, d’autre part, parce que l’expérience a montré que l’économie dirigée est un désastre. Pour autant, elle ne leur livre pas ses Citoyens pour en faire des esclaves corvéables à merci, pas plus qu’elle ne leur permet de se jouer d’eux en tant que consommateurs.
Je n’ai pas réussi à le caser, alors je le précise maintenant : le présent schéma est valable pour toutes les entreprises, quel que soit leur domaine d’activité et leur nombre d’employés, fut-il de un. Certaines activités diffèreront cependant de ce schéma de base par le mode de validation des Cartes que leur nature impliquera. Nous avons vu la validation « parallèle » (à l’appartenance à une entreprise) mais elle pourra aussi être « différée » ou encore « temporaire » (Voir la théorie du Civisme). Ainsi, toutes les activités contemporaines, autres que purement financières, perdureront moyennant une adaptation aux règles de la Cité. Par ailleurs, le formidable pouvoir d’achat des Citoyens permettra à beaucoup d’activités de se développer, et à de nouvelles, de voir le jour. Les activités qui aujourd’hui offrent des services gratuits, grâce à des bénévoles, et qui auront encore un objet, pourront devenir des activités professionnelles, c’est-à-dire des portes de la Citoyenneté, car les Citoyens, en tant qu’usagers ou consommateurs, ne rechigneront pas à sortir leur Carte civique comme ils peuvent le faire de leur carte de crédits ; ils ne se diront plus « il faut encore que je casque » mais « ça prouve qu’il bosse ». La Cité pourra en quelque sorte faire « payer » pour tout, donc créer de l’emploi partout, car tous les Citoyens auront « les moyens », comme on dirait aujourd’hui. En revanche, les activités illégales ne rapporteront plus rien, sinon de gros ennuis, et disparaîtront d’elles-mêmes en perdant leur raison d’être. Celles qui perdureront malgré tout seront le fait d’amateurs, pour leur plaisir ; elles ne constitueront plus un fléau et pourront être ignorées, à moins d’être véritablement criminelles. Il en ira de même, de manière générale, pour les activités non-reconnues ou pratiquées hors cadre professionnel.
Toute activité personnelle pourra donner lieu à une forme de participation reconnue, voire à une entreprise individuelle. Je dis bien « pourra ». La condition pour passer de l’état d’amateur à celui de professionnel sera comme toujours de satisfaire des conditions, de répondre à une certaine demande et d’atteindre les résultats conventionnels préétablis, sous peine de sanction. Ceux qui, pour X raisons, ne pourront remplir ces conditions ou ne voudront être astreints à de telles conditions pratiqueront l’activité en question en amateur et devront mériter la Citoyenneté autrement, dans le cadre d’une autre activité. Ceux qui tenteront l’aventure sans être à la hauteur devront vite abandonner sous peine de sanctions. Ne pourront être Citoyens grâce à leur art, ne pourront « vivre de leur art », comme on disait au XVIIIe siècle, que les individus dont l’activité suscitera, à tort ou à raison, une demande significative et qui voudront exercer cette activité de manière professionnelle. (Remarquons que seul le marché, c’est-à-dire les Citoyens en tant que consommateurs, donc la Cité au sens général, sera juge de l’utilité d’une activité ; la Cité, en tant qu’institution, ne fera que prendre acte du jugement en constatant les résultats.) La Cité ne donnera rien ; elle ne décidera pas à la place des Citoyens ce qu’ils devront avoir ou ce qu’ils devront faire. Pas plus qu’elle ne distribuera les biens, puisque c’est aux Citoyens qu’il appartiendra de retirer du marché ceux qu’ils désireront, elle ne leur donnera ni ne leur imposera un travail : elle fixera seulement les règles du jeu, les mêmes pour tous, à charge pour eux de se trouver une place, d’en changer si elle ne leur plait pas (et s’ils le peuvent), voire, pour les plus entreprenants, de créer leur emploi en montant une entreprise.
La liberté d’entreprendre ne sera pas un slogan ou le privilège de quelques-uns dans la Cité : tous les Citoyens en auront le droit et les moyens matériels — qui manquent souvent aujourd’hui. Bien sûr, tous les Citoyens ne seront pas géniaux, mais rien n’empêchera plus les bonnes idées d’être exploitées. C’est ainsi que l’Égalité libèrera le génie de l’Homme et portera la Cité au summum de son potentiel. Concrètement, tous les Citoyens auront le droit d’échouer trois fois dans la création d’entreprise, afin que ceux qui ne réussissent pas du premier coup aient une autre chance de faire valoir leur talent et que ceux qui ne sont décidément pas faits pour cela cessent de se moquer du monde ou de se mentir à eux-mêmes. En revanche, ceux qui réussiront dans toutes leurs entreprises n’auront pas de limite, pour le plus grand intérêt de la Cité. Comment procèdera-t-on ? Tout simplement. Le Citoyen qui aura un projet bien ficelé le présentera à une Commission pour qu’elle fixe ses conventions, lui délivre diverses autorisations et lui fournisse une carte d’accès professionnelle. La Commission ne jugera pas les projets, elle les acceptera tous, excepté, bien sûr, ceux dont l’objet sera illégal. La Cité ne prendra pas le risque d’étouffer un bon projet ; c’est le Citoyen qui prendra les risques — façon de parler, car il ne risquera pas grand chose, sauf abus manifestes — et devra autant démontrer l’intérêt de son projet que se montrer digne de la confiance placée en lui. La Cité ne perdra rien, du reste, en cas d’échec : tous les biens mobiliers et immobiliers seront saisis et remis sur le marché pour profiter à une autre entreprise.
Sauf exception, un premier projet sera toujours modeste, quitte à être développé rapidement. Seuls des entrepreneurs éprouvés pourront proposer des projets d’envergure. La Cité — ici, au sens d’État — pourra elle aussi initier des projets voire créer des entreprises qui seront cependant soumises au même régime que les autres : conventions, gestion privée.
Certains pourraient se demander pourquoi des Citoyens s’embêteront à créer des entreprises, dans la mesure où ils n’auront rien à y gagner selon les considérations capitalistes. Mais, précisément, les Citoyens n’auront pas ce genre de considérations ; elles n’auront aucun sens. Toute fonction dans la Cité assurera les mêmes droits, les droits du Citoyen. Mais les Citoyens ne seront pas des clones ; ils auront des envies, des goûts, des talents différents. Et il est dans la nature de certains hommes d’être créatifs, inventifs, entreprenants, indépendants, aventureux, etc. Ces hommes-là sont conduits — comme tous d’ailleurs — par ce qu’ils ont en eux. Pourquoi se priveraient-ils de suivre leur voie si la Cité aplanit devant eux tous les obstacles ? Leur motivation sera d’ailleurs d’autant plus saine que, justement, ils n’auront rien de particulier à gagner, si ce n’est assouvir leur nature et réaliser leurs rêves ! Ceci étant, dans un système égalitaire, la plus haute récompense est la reconnaissance publique, et la Cité devra et saura reconnaître le mérite personnel. On peut imaginer que, sous certaines conditions, les Citoyens qui auront particulièrement bien servi la Cité, notamment dans le domaine économique, seront distingués par des Cartes civiques particulières, reconnaissables par des couleurs, qui confèreront à leurs détenteurs, non pas des droits nouveaux, mais la possibilité d’être prioritaires dans l’exercice de leurs droits. Par ailleurs, un créateur d’entreprise pourra y donner son nom, aura toujours une voix prépondérante parmi celle de tous les employés et pourra en léguer la direction à ses héritiers directs, car la Cité n’ignorera pas que la création (comme la procréation) est, par nature, une quête de perpétuation, pour ne pas dire d’immortalité, et la Cité, loin de vouloir briser ce ressort, le ménagera d’autant plus qu’il sera sans inconvénients.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur l’entreprise, de nuances à apporter, de points à soulever, mais cette vidéo serait sans fin. Je terminerai par deux sujets complémentaires : la propriété des moyens de production et le cas particulier de ce que le Civisme appelle « les biens supports d’entreprise ».
Dans la Cité, le débat sur la propriété des moyens de production, cher aux marxistes, n’a plus aucun sens, vu que les droits des Citoyens ne dépendent ni de leurs propriétés personnelles ni du propriétaire des moyens de production. En l’occurrence, les moyens de production (sol, locaux et machines) appartiennent aux entreprises, en tant que personnes morales, tant que ces entreprises existent, donc tant qu’elles servent bien la Cité ; ils appartiennent à tous leurs employés pris en masse et à aucun en particulier. Peu importe qui les a réunis, puisque, qui que ce soit, il n’a pu le faire que grâce à la Cité, en tant que membre de telle entreprise, pour le compte de cette entreprise et, au final, dans l’intérêt de la Cité. En réalité, les biens d’une entreprise seront regardés comme des propriétés privées par les Citoyens étrangers à cette entreprise mais appartiendront toujours, en théorie, à la Cité qui ne mettra la théorie en pratique que dans des cas spécifiques. Le débat sur la propriété des moyens de production, c’est-à-dire contre la notion capitaliste de propriété privée ou personnelle de ces moyens, ne se conçoit que dans un système monétaire, de la part d’anticapitalistes autoproclamés qui ne remettent pas en cause la monnaie, et sa logique, et cherchent en vain à endiguer ses effets ; qui critiquent le capitalisme en entrant dans le jeu des capitalistes. En fait, ces derniers ne luttent ni pour la Société et l’Égalité (bien comprise) ni contre Largent et la monnaie ; ils détournent l’attention des véritables questions, donc des véritables solutions, et contribuent ainsi à maintenir le système qu’ils dénoncent mais qu’ils ne menacent pas fondamentalement. Ils sont, comme ils disent eux-mêmes, « les idiots utiles » du système. C’est assez dire que leurs arguments — qui peuvent être pertinents par rapport au système — n’ont aucun intérêt d’un point de vue révolutionnaire.
Certains biens peuvent être à eux seuls le principal support d’une entreprise, leur principal outil de travail. Je pense notamment aux autobus, aux bateaux, aux avions. Ces engins peuvent faire partie de la flotte d’une grande entreprise, mais ils peuvent aussi appartenir à une petite entreprise dont tout le personnel sert sur un seul de ces engins. Il va de soi que ces biens, nécessitant du personnel de bord, seront inaccessibles aux particuliers, car les particuliers ne pourront avoir de serviteurs. (La domesticité n’existera pas dans la Cité.) Ces biens pourront être acquis, à l’unité, neuf ou d’occasion, par les créateurs d’entreprises (de petites entreprises), par des entreprises déjà établies dans le domaine en question et cherchant à se développer, et aussi par des entreprises importantes dont l’activité sera sans rapport avec les services que ces biens peuvent rendre. Dans tous les cas, le personnel de bord fera partie de l’entreprise en question et sera pris en compte pour établir ses résultats conventionnels. Rien de plus normal dans les deux premiers cas. Mais une entreprise qui fera une telle acquisition sans raison économique valable, c’est-à-dire pour son confort et le plaisir de son personnel, devra soit compter un personnel innombrable soit être très performante pour pouvoir se permettre d’embaucher des employés inutiles par rapport à son activité reconnue mais contribuant à élever les exigences de la Cité. Malgré tout, la chose sera possible et sans doute bien plus fréquente qu’on ne l’imagine, car, comme je l’ai dit, les véritables résultats des entreprises seront supérieurs aux résultats conventionnels, de sorte qu’elles auront une marge de sécurité qui leur autorisera ce genre d’extras. Bien sûr, dans les mauvaises passes, ces employés surnuméraires seront les premiers à être licenciés pour faire baisser automatiquement les résultats conventionnels de l’entreprise afin que ceux-ci soient plus en rapport avec son véritable potentiel humain. Et c’est là que l’on voit comment le droit de licencier sera aussi, pour les entreprises, un moyen de prévenir les sanctions voire la liquidation. C’est là également que l’on comprend comment, dans la Cité, les branches en déclin s’atrophieront naturellement jusqu’à disparaître, ou tout comme, au lieu d’être conservées artificiellement. Encore une fois, le Civisme n’est pas du communisme.
Je n’ai pas abordé la question des produits, biens et matières d’importation que les Citoyens peuvent désirer et dont les entreprises ont souvent besoin. Ce n’est pas parce qu’importer sera impossible, mais tout simplement parce que les échanges internationaux seront le sujet de la prochaine vidéo.
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
09:53 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
mercredi, 29 avril 2015
RETRAITE ET CHÔMAGE DANS LA CITÉ (vidéo 8)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
RETRAITE & CHÔMAGE
DANS LA CITÉ
Dans la vidéo précédente, j’ai exposé le mode d’échange de la Cité et expliqué le fonctionnement du moyen d’échange correspondant, à savoir la Carte civique. Je rappelle brièvement le principe : tous les Citoyens ont le devoir de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation) et jouissent en retour du droit de profiter de tous ses bienfaits, droit qui implique qu’ils aient le droit d’accéder librement au marché du fait même qu’ils soient Citoyens. Le droit d’accéder au marché est donc conféré par la Citoyenneté elle-même. Pour attester leur Citoyenneté auprès des commerçants, les Citoyens disposent d’une carte appelée « Carte civique », qui, d’un point de vue technique, fonctionne comme les actuelles cartes de crédits. Je dis bien « d’un point technique ». Il n’y a plus d’unités monétaires sous quelque nom que ce soit, donc plus de prix, plus de notion de valeur marchande. La Carte civique, via un réseau informatique, ne sert qu’à vérifier l’information au sujet de la Citoyenneté : c’est oui ou c’est non. Oui, accès illimité (en théorie), puisque la Citoyenneté ne se mesure pas ; non, pas d’accès, donc droit à rien. Je m’arrête là ; je vous renvoie à cette vidéo.
A partir de la présente vidéo, et dans les deux prochaines, je vais examiner les conséquences de la Carte civique dans certains domaines et expliquer comment la Cité pourra surmonter les problèmes créés par l’adoption de ce nouveau moyen d’échange ou, tout simplement, comme elle pourra s’y adapter. Aujourd’hui, deux sujets : les retraites et le chômage. J’imagine que ces sujets ne sont pas ceux auxquels vous auriez accordé la priorité, pressés que vous êtes sans doute d’aborder les problèmes qui les premiers vous viennent à l’esprit. Mais il faut savoir que, dans la Cité, la question des retraites est essentielle ; le système des retraites offre à la Cité un levier indispensable qui fait de lui la clé de voûte du système économique. Vous allez comprendre. Quant au chômage, il est évident que le sujet est important dans un système où tout individu pour être Citoyen, et tout Citoyen pour le demeurer et conserver ainsi ses droits, aura le devoir de participer à la vie de la Cité. Bien que la notion de participation soit plus large que celle de travail, on peut en effet se demander s’il y aura de l’emploi pour tous, si tous les individus présents dans la Cité auront la possibilité de s’acquitter de ce devoir et d’être Citoyens, vu que la chose serait impossible actuellement dans un système qui fabrique des chômeurs par millions et qui, incapable de reconnaître le travail comme un devoir, le proclame — comble de l’absurdité ! — comme un droit. Par suite, on peut aussi se demander si la notion de chômage existera encore et, si oui, ce qu’elle signifiera.
Tout d’abord, donc, les retraites. Le problème des retraites est aujourd’hui insoluble. Un retraité, c’est-à-dire un individu qui ne travaille plus, parce qu’il a travaillé un certain temps ou atteint un certain âge, doit cependant pouvoir accéder au marché, donc disposer de monnaie. Dans la mesure où il n’en gagne plus par son travail, façon normale d’en gagner, le système doit lui en procurer et, pour ce faire, en prendre à ceux qui travaillent encore (puisque la monnaie fonctionne selon le principe des vases communicants). En clair, les retraités sont à la charge financière des actifs. Peu importe qui verse les retraites, que ce soit l’État ou des organismes privés ; l’argent en question provient toujours du travail présent. (Des retraites par capitalisation peuvent permettre à une minorité de mieux s’en tirer, mais ne règlent pas le problème général.) Les cotisations qu’ont payées les retraités leur vie durant ne sont pas restées dans des coffres ; elles ont servi à payer les retraités d’alors. Pour que leurs propres retraites soient assurées, il faut des cotisants et en nombre suffisant. Et c’est là que le bât blesse. La population active diminue en raison de l’effondrement de la natalités et de l’augmentation du chômage. L’équilibre menace d’être rompu, et les fausses solutions, telles que l’immigration (sujet auquel je consacrerai une vidéo), ne font qu’aggraver le problème. La pression sur les travailleurs devient insupportable tandis que les montants des retraites sont de plus en plus ridicules. Comme je l’ai expliqué dans la vidéo 4 sur l’anachronisme du système monétaire, le système monétaire porte aujourd’hui en lui une contradiction fondamentale qu’il sera incapable de surmonter, et ceci en est une de plus.
Mais nous voyons que nous posons la question des retraites en termes financiers, autrement dit nous cherchons à résoudre une équation telle que la monnaie, qui n’existe pas, qui n’est du moins qu’une fiction, nous l’impose. Quel est le problème en réalité ? La vraie question est de savoir si la population en activité, aidée des machines, produit assez pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population. Sous ce rapport, la réponse est oui. Et si l’on part du principe que des retraités sont toujours Citoyens et que les Citoyens ont le droit d’accéder au marché, parce qu’ils sont Citoyens, le problème est réglé. Le Civisme et la Carte civique règlent de facto le problème des retraites, insoluble dans le système monétaire. Dans la Cité, un Citoyen a des droits : les droits du Citoyen. Ce n’est pas une question d’âge ; mais de devoirs.
La Citoyenneté se mérite. Après un certain nombre d’années, fixé par la loi et égal pour tous (sauf éventuellement pour les activités reconnues usantes, bénéficiant alors d’un coefficient plus élevé), les Citoyens sont dispensés de participer à la vie de la Cité, du moins n’ont-ils plus besoin de participer pour mériter la Citoyenneté ; leur Carte civique est désormais valide de façon permanente, plus exactement sans interruption possible. Ceux qui veulent prendre un repos bien mérité peuvent s’arrêter ; ils n’y perdent rien. Ceux qui veulent continuer le peuvent aussi, mais ne sont plus comptabilisés parmi le personnel des entreprises pour lesquelles ils travaillent, puisque la validité de leur Carte n’en dépend plus. Il est donc de l’intérêt des entreprises d’employer des retraités qui, de leur côté, travaillent pour le plaisir et peuvent être moins assidus. Aujourd’hui, on vire les retraités pour faire de la place et des économies ; dans la Cité, les retraités seront retenus et recherchés comme un plus. Aujourd’hui, dans le « système social que le monde nous envie » et que d’aucuns s’évertuent à sauver, les droits d’un retraité s’effondrent avec le passage d’un salaire de misère à une pension plus misérable encore ; dans la Cité, un retraité sera toujours Citoyen et jouira des mêmes droits qu’auparavant, dont celui d’accéder librement au marché.
Mais j’ai dit que la retraite constituerait un levier. J’ai dit aussi que les Citoyens seraient à la retraite passé un certain nombre d’années à participer ou à travailler, ce nombre étant fixé par la loi et égal pour tous. Comprenons donc qu’il n’y aura pas d’âge pour la retraite, quoique le nombre officiel d’années exigées correspondra à un âge raisonnable. Ce nombre ne portera pas sur des années d’existence, mais sur des années de participation. Le temps des périodes d’activité sera additionné jusqu’à ce que la somme atteigne le nombre en question. Autrement dit, les périodes d’inactivité n’entreront pas en ligne de compte et repousseront d’autant le moment de la retraite. Voilà pour le principe. En réalité, les choses seront un peu plus complexes, comme toujours.
Durant les périodes d’activité la Carte civique sera valide. C’est donc le temps de validité de la Carte qui sera en fait additionné. Mais, dans certaines conditions, la Carte civique sera aussi valide durant des périodes d’inactivité, car le contraire reviendrait à suspendre la Citoyenneté, donc à priver les Citoyens de tous leurs droits, ce qui serait particulièrement brutal. Ce cas extrême existera, mais, de manière générale, la Cité considèrera que les périodes d’inactivité, durant lesquelles la Carte civique sera valide et génèrera autant de « temps positif » par rapport au calcul du « temps à travailler » pour atteindre la retraite, elle considèrera, dis-je, que ces périodes d’inactivité génèrent simultanément autant de « temps négatif ». La somme du « temps positif » et du « temps négatif » sera nulle ; le principe sera donc bien respecté : ces périodes n’entreront pas en ligne de compte, le moment de la retraite sera d’autant repoussé, mais ce sera là le seul préjudice pour les Citoyens concernés et responsables de cette situation.
Maintenant, il va de soi que l’intérêt de la Cité sera que les Citoyens soient actifs tant qu’ils sont en âge et en état de l’être et qu’elle ne permettra pas que des individus abusent de sa bienveillance et passent leur vie au « chômage », puisque c’est finalement de cela que nous parlons ; elle prendra donc des dispositions à cet effet. Comme je l’ai dit, bénéficier de ces dispositions, pour être au chômage, sera soumis à conditions. La première sera d’avoir travaillé un certain temps, fixé par la loi et égal pour tous. La deuxième sera de ne pas demeurer au chômage plus d’un certain temps, également fixé par la loi et égal pour tous. En fait, tous les Citoyens disposeront, pour la durée de leur vie, d’un « crédit de temps chômage » de plusieurs années qu’ils pourront utiliser comme bon leur semble, soit par besoin (en cas de licenciement, de démission, de liquidation de leur entreprise, de sortie de prison), soit par envie (pour faire une pause, réaliser un projet, voyager, etc.). Ce « crédit de temps chômage » ne sera pas renouvelable ; s’ils l’épuisent inutilement, toute nouvelle période d’inactivité désactivera leur Carte civique ; ils ne seront donc plus Citoyens jusqu’à ce qu’ils se remettent à l’ouvrage, ce qu’ils auront intérêt à faire très vite, car la Cité ne se laissera pas émouvoir. Elle considèrera les Citoyens comme des adultes responsables, et ceux qui ne le seront pas naturellement apprendront à l’être à leurs dépens ; elle n’aura aucune pitié pour les tire-au-flanc et les parasites.
Je rappelle ici ce que j’ai expliqué dans la vidéo précédente sur la Carte civique, à savoir que la Cité connaîtra le plein emploi, qu’il ne pourra y avoir de chômage autre que volontaire. C’est mathématique. Le fait que tous les Citoyens pourront accéder librement au marché génèrera une Demande en théorie infinie qui, en pratique, sera quand même toujours supérieure à l’Offre, laquelle pourra augmenter et augmentera jusqu’à ce que le plein emploi soit atteint. Il y aura plus d’emplois à pourvoir que de Citoyens, qui auront donc l’embarras du choix, sachant par ailleurs que leurs droits seront constants, quel que soit leur emploi (ou leurs études supérieures, car les étudiants seront Citoyens). Cela ne veut pas dire qu’aucun secteur d’activité ne connaîtra de crise, mais que les Citoyens touchés auront mille opportunités de travail et aucune excuse de ne pas travailler. Le chômage sera donc bien un état volontaire, et légal dans une certaine mesure. Au-delà, pas de bras, pas de chocolat !
Notons que les employés auront droit, comme aujourd’hui, à des congés durant lesquels leurs Cartes seront valides sans qu’ils aient à entamer leur « crédit de temps chômage ». Même chose pour l’inactivité momentanée et forcée en raison de maladie ou d’accidents, les intéressés étant alors à la charge soit de leur entreprise, qui aura intérêt à s’assurer de leur état, soit de la Cité, qui s’en assurera aussi, et gare aux escrocs dans les deux cas ! La Cité disposera en effet d’une batterie de sanctions fort dissuasives et pour certaines radicales, comme la déchéance de la Citoyenneté, qui condamnera, de fait, à aller se faire porter pâle ailleurs après un éventuel passage par la case prison.
Ce qui m’amène enfin à la question du levier économique que constituera la retraite, dont j’ai parlé au début. Je ne vais pas entrer ici dans le détail du fonctionnement des entreprises (ce sera le sujet de la prochaine vidéo) ; disons simplement qu’en tant que partie du corps social elles remplissent une fonction dans la Cité et ont donc des obligations envers elle, des obligations en termes de résultats de vente (non de production) ; elles doivent satisfaire une certaine Demande. Si elles n’y parviennent pas, alors qu’elles ont en main toutes les cartes possibles, leur responsabilité est engagée et la Cité se doit de les sanctionner par où elles ont pêché. Quelle est leur faute ? Ne pas avoir fait leur travail ou ne pas avoir travaillé assez. Quelle est la sanction ? Travailler plus, donc plus longtemps. En clair, la Cité infligera automatiquement, selon un barème préétabli, du « temps négatif » aux entreprises qui auront failli à leurs obligations. Mais une entreprise est une personne morale ; « travailler plus longtemps » ne veut rien dire pour elle. Et en effet, ce n’est pas l’entreprise en tant que personne morale qui sera sanctionnée ainsi, mais chacun de ses employés qui tous, aux yeux de la Cité, représenteront leur entreprise. Tous les Citoyens dont la Carte civique sera validée du fait d’appartenir à telle entreprise se verront infligé le « temps négatif » que ses mauvais résultats lui auront mérité. Tous profiteront également quand tout ira bien ; tous subiront également en cas de faute. Ce « temps négatif », infligé collectivement, s’ajoutera bien sûr à celui que les Citoyens cumuleront individuellement. Autant dire que, si les Citoyens désirent parvenir un jour à la retraite, ils devront utiliser le moins possible leur « crédit de temps chômage » et tout faire, en tant qu’employés, pour que leur entreprise ne s’attire pas de « temps négatif ». Mais, dira-t-on, tous les employés ne sont pas également responsables de la marche de leur entreprise. Oui, aujourd’hui ! Mais, aujourd’hui, tous les employés ne sont pas non plus concernés également par les profits. Si demain tous les employés étaient intéressés à part égale aux profits comme aux pertes, l’ambiance dans l’entreprise serait quelque peu différente. C’est ce qu’il adviendra dans la Cité. En fait, la menace collective qui planera sur tous les employés fera que jamais ils ne s’exposeront à la subir ; ils feront ce que leur entreprise attend d’eux, et celle-ci, ce que la Cité attend d’elle. Et voilà comment, dans la Cité, la retraite sera paradoxalement le stimulant du travail.
Dans ces vidéos, je ne peux pas entrer dans tous les détails, imaginer tous les problèmes, envisager toutes les situations. Mes livres sont plus complets. Mais, quoi qu’il en soit, nous n’avons pas à répondre à tout aujourd’hui ; nous ne connaissons pas le futur et, de toute façon, les Citoyens feront en leur temps ce que bon leur semblera. Nous pouvons ouvrir des pistes ; nous devons surtout nous attacher aux principes. Soyons sûrs que la Cité pourra faire face et fera preuve de bon sens en toute chose. Et si elle se trompe, elle rectifiera. Sans Largent pour imposer ses règles et ses réalités, tout devient plus simple, tout n’est plus qu’une question de logique et de volonté, tout ne dépend plus que des hommes.
Largent est un Tyran !
L’Égalité ou la Mort !
Vive la Révolution !
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
21:31 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
dimanche, 26 avril 2015
MODE ET MOYEN D'ÉCHANGE DE LA CITÉ (vidéo 7)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« Un moyen d’échange est le paramètre le plus
stable d’une Société ; il en est le cœur. Rien
n’est plus difficile que d’en changer. Une fois
adopté, il façonne les hommes à son image. »
Manifeste des Patriciens, art. 73
LE MOYEN D’ÉCHANGE DE LA CITÉ :
LA CARTE CIVIQUE
Dans les vidéos précédentes, que je vous invite à visionner au préalable, j’ai exposé les bases du système actuel, à savoir Largent (ou la notion de valeur marchande, issue du troc) et la monnaie (le moyen d’échange qui en découle) ; j’ai aussi posé les Principes de la Cité, rappelés par le Contrat social (vidéo précédente), à savoir l’Égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits, égalité notamment dans le devoir de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation), égalité notamment dans le droit d’accéder au marché, pour pouvoir profiter réellement des bienfaits de la Cité, ce droit étant conféré par la Citoyenneté. La présente vidéo sera consacrée au moyen d’échange qui découle des Principes (article 4b du Contrat social) et s’inscrit dans l’évolution des choses, à savoir : la Carte civique. Avec cette vidéo, on entre au cœur du Civisme, tout entier contenu dans cette mesure.
Le mode d’échange de la Cité repose sur un tout autre principe que le système monétaire. Les Citoyens ont des Devoirs envers la Cité qui s’assure qu’ils s’en acquittent bien, auquel cas elle reconnaît ou confirme leur Citoyenneté, condition pour accéder librement au marché et jouir réellement de tous les bienfaits de la Cité. Tous les Citoyens étant dans ce cas, jouissant du droit d’accès, sont égaux dans tous les droits garantis directement par la Cité, mais aussi dans tous les droits qui dépendent de l’accès au marché, c’est-à-dire presque tous, dont les plus vitaux, et qui, jusque-là, passaient par la monnaie et étaient répartis inégalement entre les individus. Les Citoyens ne paient plus en détail ce dont ils ont besoin ou envie ; ils ne sont plus dépouillés subtilement de leurs droits par un salaire et à chaque transaction ; c’est auprès de la Cité qu’ils « paient » globalement leurs futurs « achats » en s’acquittant de leurs Devoirs, comme une sorte de forfait. Rien n’est payant (au sens monétaire) sur le moment, mais rien n’est gratuit dans l’ensemble ! La production est le fruit de la participation individuelle et collective des Citoyens ; elle appartient donc à tous collectivement, et tous ont le droit d’y puiser librement pour satisfaire leurs besoins individuels. Dans ce mode d’échange, il ne s’agit plus d’un échange d’objets entre individus, comme sous le troc ou la monnaie qui en perpétue la logique, mais d’un échange en termes de Devoirs et de Droits entre le Citoyen et la Cité ; ce mode d’échange met en œuvre la logique sociale au lieu de focaliser sur les objets et leur soi-disant valeur (voir la vidéo sur la monnaie) et de détruire la Société au nom Largent (voir la vidéo sur Largent).
Pour exercer leur droit d’accéder au marché, les Citoyens disposent d’une Carte dite Carte civique, qui, techniquement, fonctionne et s’utilise grosso modo comme les actuelles cartes de crédits, mais qui, dans ce cas, sert avant tout à attester, après des commerçants, en consultant une banque de données informatiques, la Citoyenneté de son détenteur. Un Citoyen peut, en théorie, prendre tout ce qu’il désire ; plus exactement, il peut emporter tous les articles qu’il a mis dans son panier et présentés en caisse, une fois que sa Citoyenneté est contrôlée et attestée, via sa Carte. Cette procédure valide ses achats, pour utiliser le terme actuel, et les enregistre aussi bien sur son compte que sur celui du commerçant.
Cet enregistrement des achats est indispensable pour deux raisons. La première concerne d’abord les « vendeurs » (commerçants ou entreprises). Cela leur permet bien sûr de gérer leurs stocks, mais permet surtout à la Cité de connaître leur activité. Car c’est de leur activité, qui constitue leur Devoir envers la Cité et qui, en l’occurrence, consiste à avoir un certain nombre de clients (et à écouler un certain volume de produits), que dépend leur Citoyenneté et donc la validation de leur propre Carte civique. Il ne faut jamais oublier que, dans la Cité, la Citoyenneté se mérite en permanence ; les droits du Citoyen, dont celui d’accéder au marché, sont la contrepartie de ses Devoirs envers la Cité. Je ne m’étends pas sur ce sujet, je consacrerai la vidéo 9 à la question des entreprises. Notons simplement que l’informatique rend facile et sûr un contrôle qui, sans elle, serait impossible, aucune bureaucratie ne pouvant rivaliser, sur aucun plan. Notons également que ce contrôle et la nécessité pour les « vendeurs » d’atteindre, en terme de ventes ou de clients, les résultats exigés d’eux par la Cité, sous peine de sanctions (pouvant aller jusqu’à la perte de la Citoyenneté), expliquent pourquoi ils exigeront eux-mêmes que leurs clients valident leurs achats et disposent donc d’une Carte civique, qu’ils aient donc eux aussi rempli leurs devoirs, ce qui constituera une forme d’autocontrôle dispensant la Cité d’intervenir. En effet, certains se demandent sans doute quel intérêt auront les commerçants et les entreprises à exercer leur activité sans en retirer d’argent… Mais cette question n’a de sens que dans un système monétaire ! Dans la Cité, l’intérêt de chacun sera d’acquérir et de conserver la Citoyenneté et les droits qui vont avec, donc d’éloigner de lui les sanctions en faisant ce que la Cité attend de lui. Du reste, comparé au système monétaire, le pouvoir d’achat conféré par la Citoyenneté sera nettement supérieur, puisque illimité en théorie. Il est vrai, cependant, que, si cet aspect des choses peut en imposer à nos contemporains, les Citoyens, eux, n’y feront plus attention ; ils ne se demanderont plus ce qu’ils peuvent « gagner » ; ils prendront surtout garde de ne pas tout perdre.
La deuxième raison de l’utilité de la Carte civique et de l’enregistrement des achats concerne, précisément, le pouvoir d’achat. J’ai dit que le pouvoir d’achat était illimité « en théorie ». En théorie, en effet, le pouvoir d’achat conféré par la Citoyenneté est indéfini, puisque la Citoyenneté ne se mesure pas. On est Citoyen ou on ne l’est pas ; c’est oui ou non. Non, on n’a droit à rien ; oui, on a droit à tout. Et il est important, J’INSISTE SUR CE POINT, il est important, dis-je, que ce principe d’un accès illimité soit respecté autant que possible. C’est le pouvoir d’achat illimité qui permettra d’atteindre tous les équilibres naturels optimums, qui impulsera une nouvelle force des choses dans la Cité, qui sera la source des prodiges de l’Égalité. C’est notamment de la possibilité d’abuser en permanence que naîtra la modération des Citoyens, car des individus frustrés guettent, au contraire, la moindre occasion d’abuser. Bien sûr, cela n’ira pas sans poser quelques problèmes, mais il ne faut pas que tout devienne prétexte pour violer le Principe. Je veux dire que, tout en respectant le principe, la Cité pourra, à travers la loi, intervenir pour interdire l’accès à certains produits ou le limiter à certaines quantités. Il suffira d’entrer la loi en langage informatique dans la banque centrale de données afin que les Cartes, ou tel type de cartes, ne puissent enregistrer le retrait de tel produit (ou de telle catégorie de produits) au-delà de telle quantité. Déjà, il existera une distinction entre les particuliers et les personnes morales (entreprises, etc.) qui devront elles aussi disposer de Cartes pour accéder au marché mais qui seules, suivant la nature de leur activité, pourront accéder à certains produits. Cela semble logique. Mais, même dans ce cas, les restrictions devront être aussi limitées que possible. En théorie, tous les produits pourraient tomber sous le coup d’une restriction. Mais ce ne serait l’intérêt ni du système ni des Citoyens. Or la Cité sera démocratique au vrai sens du terme ; la loi sera l’ouvrage des Citoyens (voir la première vidéo sur la démocratie et la prochaine sur le système politique de la Cité) et il n’y a pas de raison de croire qu’ils limiteront leur propre pouvoir d’achat de manière aberrante, même s’ils pouvaient le faire. Quand on y réfléchit, il apparaît assez vite qu’adopter des limites arbitraires et artificielles est soit néfaste soit inutile, car le calcul néglige toujours des données, de sorte que la limitation proposée est généralement en deçà de l’équilibre naturel (donc néfaste), plus rarement au-delà (alors inutile). De manière générale, il est préférable que l’accès aux produits soit libre, selon la règle « premier arrivé, premier servi », le marché étant régulièrement alimenté. Les mesures d’exception sont faites pour les biens et surtout les temps exceptionnels. Mieux vaut, en temps normal, que quelques Citoyens, jamais les mêmes, supportent une rupture de stock temporaire plutôt que tous subissent un rationnement permanent. La première philosophie fait des heureux ; la seconde, seulement des mécontents. Il appartiendra malgré tout à la Cité d’adopter, en la matière, la philosophie qui lui plaira, mais je gage que ce sera la première, quitte à faire des exceptions pour certains produits, limitations exceptionnelles que la Carte civique permettra de faire respecter, par tous, sans difficulté. Ces possibles limitations légales expliquent en partie l’expression « pouvoir d’achat illimité en théorie ». En partie… car les véritables limites seront ailleurs, dans la nature des choses.
Des Citoyens dotés d’un pouvoir d’achat théoriquement illimité n’ont pas pour autant des envies infinies ni du goût pour tout. Même en supposant qu’ils puissent acheter tout ce qu’ils veulent, leur volonté fixe la limite maximale de leur pouvoir d’achat effectif. Personne ne peut courir plus vite que ses jambes, même sur une piste sans obstacle ! Les premières limites sont donc en nous ! Une deuxième limite, pour ceux qui veulent beaucoup, c’est évidemment le désir des autres, dès lors que ces autres veulent la même chose. En d’autres termes, le droit d’accéder au marché exercé par les uns peut entrer en conflit ou être limité par le droit des autres si tous l’exercent en même temps sur le même objet ou dans le même domaine. Même sur une route sans limitation de vitesse, tout le monde roule au pas si tout le monde la prend en même temps. Le système ne peut pas faire mieux que de ne pas limiter la vitesse, mais il est des limites qui sont dans la nature des choses. Ceci étant, ce genre de limite n’est ressenti que parce ceux qui veulent aller au-delà ; les autres ont même de la marge devant eux. Il y a, enfin, une troisième limite naturelle au droit d’accéder au marché, c’est la production générale elle-même. Les Citoyens, pris dans leur ensemble, ne peuvent consommer plus que ce que la Cité produit (en considérant que les importations compensent les exportations, sujet auquel sera consacrée la vidéo 10). Leur intérêt est donc, pour que leurs droits d’accès respectifs entrent le moins possible en conflit, que le produit commun soit le plus important possible afin que la limite réelle à leur pouvoir d’achat individuel soit la plus haute possible. Mais comment une Offre, par nature limitée, pourra-t-elle être à la hauteur de la Demande, illimitée en théorie ? A priori elle ne pourra pas, et les Citoyens devront faire avec en attendant de trouver et de mettre en œuvre des solutions. La première solution sera d’augmenter la production, donc d’embaucher tout ce qui pourra l’être, jusqu’à ce que le plein emploi soit atteint. Et c’est bien à une situation de plein emploi que conduira fatalement le déséquilibre, permanent dans la Cité, entre l’Offre et la Demande. Mais comment augmenter la production une fois que tous les Citoyens seront déjà mis à contribution ? Deuxième solution : par l’accroissement des rendements, donc par l’innovation technique. (Voici un exemple des prodiges de l’Égalité, qui obligera la Cité à être inventive pour surmonter les difficultés qu’elle suscitera et qui, en même temps, ôtera tous les freins au génie de ses Citoyens.) Supposons maintenant que les Citoyens rassasiés aient moins de désirs matériels (ce qui arrivera tôt ou tard), et que la Demande réelle baisse en deçà de l’Offre. Supposition ! Dans un système monétaire, ce serait une crise de surproduction, d’où faillites, licenciements, chômage et tout ce qui s’ensuit. Dans la Cité, diverses solutions seront envisageables sans qu’aucune ne pénalise les Citoyens, ne touche à leurs droits : exportation voire donation du surplus, baisse des exigences de la Cité vis-à-vis des entreprises (vidéo 9), baisse du temps de travail, baisse du temps à travailler nécessaire pour atteindre la retraite (voir la prochaine vidéo), développement des services et des secteurs non-productifs, etc.
On aura noté que la Carte civique confèrera à tous les Citoyens un égal droit d’accéder au marché. Certains en déduisent que la production sera répartie également par l’État. C’est n’avoir rien compris au rôle de la Carte civique. Si elle donne accès au marché aux Citoyens, c’est que ce sont les Citoyens qui, grâce à elle, retirent du marché ce que bon leur semble ; ce n’est donc pas l’État qui répartit la production également ou qui donne à chacun soi-disant « selon ses besoins ». L’État ne donne rien ; ce sont les Citoyens qui prennent. Certains imaginent aussi que, du fait de l’Égalité des Citoyens dans le droit d’accéder au marché, tous auront la même chose. Ce serait est un autre non-sens. Il est vrai que, en théorie, un pouvoir d’achat illimité et donc égal devrait se traduire par une égale répartition de la production, c’est-à-dire, plus exactement, que chaque Citoyen devrait en retirer une portion équivalente. (C’est le principe des forces égales appliquées de toutes parts sur un même objet ; elles s’équilibrent.) Mais des portions équivalentes ne contiennent pas nécessairement les mêmes choses ; elles le pourront d’autant moins que les Citoyens consommeront selon leurs goûts, par nature différents. Plus encore ! Bien que tous les Citoyens auront le même droit de consommer librement, ils ne l’exerceront pas tous avec autant d’intensité, par la même raison qu’ils n’auront ni les mêmes goûts ni les mêmes désirs. Il s’ensuit que, bien qu’égaux en droits, les Citoyens ne retireront du marché ni les mêmes choses ni dans les mêmes proportions. Ces différences ne seront pas, comme aujourd’hui, des inégalités, des injustices, des symptômes de l’exploitation ; elles résulteront de la Liberté elle-même. Vouloir appliquer l’Égalité en la matière (ce que l’on appelle l’égalitarisme) serait une tyrannie, en plus d’être une vue de l’esprit.
Et que dire de ceux qui, sous prétexte que les Citoyens accèderont au marché par le biais d’une carte pour en retirer ce que bon leur semble, suivant la règle du premier arrivé premier servi, s’exclament « Alors ce sera pareil qu’aujourd’hui, cela ne changera rien ! Le problème, ce n’est pas Largent ». Ben voyons ! Être pauvre, être riche, c’est pareil ! C’est pour cela que les pauvres jouent au loto ! en priant de ne pas gagner et de ne jamais sortir de leur misère ! Un faible pouvoir d’achat, c’est la même chose qu’un pouvoir d’achat illimité ! Et bien sûr, le pouvoir d’achat, les droits, n’ont rien à voir, aujourd’hui, avec Largent ! Mais qui peut être assez con pour sortir des énormités pareilles ? Malheureusement, quasi 100 % des gens. On est entouré de cons, de lâches, d’esclaves ! Les hommes sont lobotomisés par Largent ! Ils se feraient tuer plutôt que de dénoncer leur maître. D’ailleurs, ils en crèvent… et la planète avec eux !
Mais ceci démontre la force du système monétaire. Il repose sur Largent (la notion de valeur marchande), mais c’est la monnaie qui en est le ciment. C’est la monnaie qui inculque aux hommes, qui la manipulent et surtout la subissent, la conception de l’échange selon Largent, c’est-à-dire la logique du système, ce que j’appelle les préjugés monétaires. C’est la monnaie qui les prend au piège de Largent. Mais prendre les hommes au piège n’est pas le propre de la monnaie ; c’est le propre de tout moyen d’échange, et la Carte civique prendra de même les Citoyens au piège de l’Égalité. La monnaie, malgré ses tares et ses effets funestes, a par ailleurs démontré, par sa longévité, la stabilité du paramètre social qu’est le moyen d’échange. Or la Carte civique sera infiniment moins contestable dans son principe et n’offrira aucune prise en pratique. Une fois adoptée, tous les Citoyens jouiront de leurs droits, sauront ce qu’est la Citoyenneté et béniront l’Égalité. Quelques privilégiés, jaloux de leurs « droits », suffisent pour maintenir un système injuste. Alors un système juste… défendu par tous ses membres, car tous auront intérêt à la défendre… qui le renversera ? Les Citoyens ayant goûté à l’Égalité ne laisseront jamais rien ni personne restaurer l’inégalité à leurs dépens. Comment cela serait-il seulement possible ? L’inégalité elle-même sera devenue aussi inconcevable que l’est aujourd’hui l’Égalité ! et remettre en cause la Carte civique, autrement dit les Principes de l’ordre social, sera plus dur encore que de renverser la monnaie, chose qui paraît impossible, alors qu’elle fait visiblement le malheur des hommes et des nations !
Voici donc ce que je peux dire de la Carte civique sans trop m’éloigner du sujet. Car ce moyen d’échange, qui garantira l’Égalité, aura autant de conséquences qu’il y a de domaines dans la Société. De la même manière que tout tourne aujourd’hui autour de Largent, que tout est façonné par lui, tout devra s’adapter à l’Égalité dans la Cité, tout subira la pression permanente d’une Demande colossale, et je ne peux évoquer tous les bouleversements qui auront lieu ni tous les problèmes qui disparaîtront d’eux-mêmes. J’en traite un certain nombre dans mon livre « Le Civisme » et, à titre d’exemple, je consacrerai les trois prochaines vidéos aux questions du chômage et des retraites, des entreprises, des échanges internationaux, puis une autre au système politique de la Cité. J’aurai alors présenté les piliers de ce système pour le moins révolutionnaire. Je vous aurai convaincu, j’espère, du réalisme de ce projet, de sa cohérence, de sa faisabilité, de sa justice, bref de la nécessité de le mettre en œuvre et de tendre vos efforts dans ce sens. Je vous prie de croire que, si nous parvenons à anéantir Largent, et nous y parviendrons, alors plus rien ne sera impossible ; soyez sûrs qu’aucune difficulté ne sera insurmontable pour ceux qui auront relevé le plus grand défi de toute l’histoire de l’Humanité.
La défense de la patrie passe par l’Égalité ; l’Égalité passe par la Carte civique ; la Révolution passera par le Civisme ; et le Civisme passera par nous.
Largent est un Tyran !
L’Égalité ou la Mort !
Vive la Révolution !
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
18:42 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
lundi, 13 avril 2015
LE CONTRAT SOCIAL DE LA CITÉ (vidéo 6)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« Un Contrat Social définit les Devoirs et les Droits fondamentaux du Citoyen ;
de fait, il pose l’Égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits
comme le Principe fondamental de l’ordre social. »
LE CONTRAT SOCIAL DE LA CITÉ
Dans la vidéo précédente, j’ai expliqué pourquoi l’Égalité (des Citoyens en Devoirs et en Droits) est le Principe fondamental de l’ordre social. Dans cette vidéo, je vais présenter le Contrat social, tel que le propose ma théorie du Civisme. Mais, tout d’abord,
Qu’est-ce que le Contrat social ?
Le Contrat social, concept inventé ou du moins popularisé par Jean-Jacques Rousseau, est l’engagement que les individus sont supposés avoir pris les uns envers les autres pour constituer une Société et sortir ainsi de l’état de Nature ou du chacun pour soi. Il est certain que jamais un tel engagement ne fut conçu et pris formellement. L’Homme est un être sociable qui n’a jamais vécu seul, qui a toujours vécu en groupe, au moins en famille, sans se demander ce que cela impliquait. L’idée d’un Contrat social est toute théorique ; c’est une construction intellectuelle. Mais cette démarche intellectuelle, qui consiste à déduire de l’état de non-société ce que devrait être, par comparaison, celui de Société, permet en effet de comprendre ce que devraient être des rapports sociaux harmonieux. Car il est tout aussi certain que, puisque les hommes ne vivent pas en solitaires, ils ont des rapports permanents entre eux et que ces rapports ne peuvent être les mêmes que ceux d’un état dans lequel ils n’en ont aucun, dans lequel, du moins, leurs rapports sont par définition d’une autre nature. L’état de Société, qui est en théorie celui dans lequel les hommes vivent, est nécessairement le contraire de l’état de Nature, qu’ils fuient manifestement.
Je ne vais pas exposer ici le raisonnement de Rousseau, qui n’a d’ailleurs pas proposé de Contrat social, et dont le raisonnement, malgré quelques bonnes réflexions, était biaisé par Largent, c’est-à-dire par le fait de n’avoir jamais pris en considération les effets funestes de Largent sur la Société et d’avoir ainsi attribué à des causes naturelles, ou autres que Largent, les aberrations « sociales » qu’il constatait ou qui lui échappaient, d’où ses conceptions dénaturées de l’Égalité et de la propriété notamment. Je n’entre pas plus avant dans ce débat (je vous renvoie à mes vidéos sur Largent, la monnaie et l’Égalité) et je vous livre mon propre raisonnement dans les grandes lignes.
L’état de Nature, dans lequel les individus n’ont aucun lien entre eux, est le règne du plus fort (qui ne l’est jamais que temporairement), du danger tous azimuts, de l’insécurité généralisée et du non-droit. C’est pour ne pas vivre dans une telle précarité que les hommes, par instinct de conservation, se constituent en Société, autrement dit pour être autant que possible en sécurité et accroître leur longévité. Ces avantages sociaux n’existent que si ces individus cessent de s’agresser et supposent donc que, dorénavant, ils se protègent mutuellement, ils soient solidaires les uns des autres, ils repoussent ensemble les dangers extérieurs, ils s’entraident au lieu de s’entredéchirer. Chacun a donc désormais le devoir de défendre, dans toute la mesure de ses moyens, ses Concitoyens, individuellement et collectivement. En remplissant ce devoir, il garantit aux autres la Sécurité en tant que droit, droit dont il jouit lui-même du fait que les autres remplissent le même devoir envers lui. Dès le premier stade de la Société apparaît donc le Principe d’Égalité, égalité des Citoyens en devoirs et en droits, la nécessaire réciprocité en devoirs (ou égalité en devoirs) générant fatalement l’égalité en droits.
Il est important de remarquer que la Sécurité et le devoir de se protéger mutuellement impliquent une association volontaire des Citoyens. D’une part, forcer des individus à faire partie de la Société (ou Cité), ou les contraindre à demeurer en son sein, serait les priver de la Sécurité qu’ils sont censés trouver ; c’est la Société qui serait alors pour eux un danger ; d’autre part, quelle protection espérer de la part d’individus aux yeux desquels on est soi-même un ennemi. Le temps du danger serait pour eux celui de se venger ou de s’affranchir. Mais une association volontaire implique aussi que les membres de l’association soient libres d’accueillir en leur sein ou d’en rejeter qui bon leur semble, sans quoi, c’est à eux que la présence d’individus indésirables (à tort ou à raison) serait imposée, c’est leur Sécurité qui serait menacée par la Société, c’est contre eux que serait tournée la force collective, c’est-à-dire leurs propres forces, ce qui serait une aberration, une oppression, une violation du Contrat social, une trahison de la part des autorités établies pour représenter la Société, c’est-à-dire eux, et défendre leurs intérêts.
Remarquons également — et c’est une remarque très importante — que la notion de droit est indissociable de celle de Société, de Cité, de peuple, de nation, de patrie, de pays. Les droits ne sont pas une inventions ; ils découlent d’un rapport. Ils ne sont pas innés ou naturels ; ils doivent être générés et garantis. Peu importe qu’ils soient reconnus ou non s’ils sont garantis ; la belle affaire qu’ils soient proclamés s’ils demeurent lettre morte. Les gens qui conçoivent les droits sans devoirs et sans nation, le droit-de-l’hommisme sans patriotisme, qui font de la politique sans Principes, sont les pires ennemis du Droit, de la Société et de l’Humanité.
Je passe maintenant sur des détails pour en arriver au point capital, c’est le cas de le dire. La protection contre les dangers extérieurs n’est pas tout ; et plus la Société est puissante, moins l’occasion de la défendre est fréquente. Ainsi, bien que défendre ses Concitoyens et la Cité, au sens guerrier du terme, soit le premier devoir du Citoyen (à ne jamais oublier !), il n’est pas le plus important, dans le sens où il ne répond pas aux besoins ordinaires, courants, permanents, pressants, quotidiens de la Cité. L’étendue de ces besoins est fonction des capacités de la Société et de l’époque ; il en va de même de l’étendue des devoirs, qui permettent d’y répondre collectivement, et par conséquent des droits, qui permettent de les satisfaire individuellement. Disons, au final, qu’il est nécessaire, aux yeux la Cité, que les Citoyens accomplissent un certain nombre de tâches, afin de répondre à tous les besoins et de couvrir les besoins de tous. Traduisons : les Citoyens ont, de manière générale, le devoir de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation) et ont le droit de profiter de tous ses bienfaits, du fait même d’être Citoyens.
Nous retrouverons bien sûr tout ceci dans le Contrat social qui ne fait qu’énoncer, sous formes de clauses, les conséquences directes de l’acte d’association politique, c’est-à-dire de l’engagement supposé que prennent des individus les uns envers les autres pour assurer, en premier lieu, leur survie.
Une dernière réflexion. Qu’un Contrat social en bonne et due forme n’ait jamais existé ne veut pas dire qu’un tel Contrat ne puisse être proposé et ne doive pas être adopté s’il fait consensus. Il y a des contrats dans tous les domaines, sauf dans le plus vital. Un contrat sert à fixer des règles et à garantir des droits, et il y aurait des contrats pour tout et n’importe quoi, engageant des « citoyens », définissant des droits secondaires voire imaginaires, et il n’y en aurait pas pour rappeler les Principes de l’ordre social, définir la Société, indiquer les conditions de la Citoyenneté, reconnaître et garantir les droits fondamentaux des Citoyens ! On aurait toujours le mot « social » à la bouche, et on ne se demanderait jamais ce qu’est une Société ou, plus exactement, ce qu’elle doit être ! En vérité, on proclame aujourd’hui des droits, comme s’il en pleuvait, parce que l’état de droit n’est plus. Arrêtons donc de mettre la charrue avant les bœufs ! Il est temps de penser la Société au lieu d’élargir ses plaies ; il est temps de faire preuve de courage et de bon sens au lieu de céder à la facilité et à la démagogie.
Voici le Contrat social que propose le Civisme. C’est un texte court, en 7 articles, que je commenterai si nécessaire au fur et à mesure.
PROJET DE
CONTRAT SOCIAL DE LA CITÉ FRANCE
Considérant qu’il n’y a de Droits qu’en Société, et de Société que dans l’Égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits ; considérant qu’un Contrat Social unique pour tous les Citoyens est la condition primordiale de l’Égalité ; considérant enfin qu’un Contrat Social tacite est le plus court chemin vers la négation de ce Contrat, vers l’oubli des Principes de l’ordre social et l’anéantissement de l’Égalité ;
Les Citoyens français reconnaissent et fondent leur association qui constitue la Cité France ou la République française sur les Principes suivants :
Article Premier — L’Égalité est le Principe fondamental de l’ordre social et de la Cité qui est l’ensemble des Citoyens.
Je renvoie, ici, à la vidéo précédente sur l’Égalité dans laquelle j’explique qu’il existe des devoirs et des droits de différents niveaux et que l’Égalité, par nature, ne concerne que certains d’entre eux, à savoir les Devoir fondamentaux, et les Droits fondamentaux et indirects. Je vous renvoie également, concernant les droits politiques, à la vidéo que je ferai prochainement sur la distinction entre Citoyenneté et Nationalité, entre Citoyens de France et Citoyens français, entre Cité au sens large et Cité au sens strict.
Art. 2 — Intégrer la Cité repose sur un consentement mutuel entre le Citoyen et elle et implique entre eux un dévouement réciproque. Tous les hommes sont égaux en Devoirs devant la Cité ; seuls les Citoyens, ayant par définition rempli leurs Devoirs, sont égaux en Droits dans la Cité.
Art. 3 — La Cité ne peut admettre en son sein que des individus qui, sans en faire encore partie, ne lui manquent pas de respect et respectent déjà les Droits qu’elle reconnaît aux hommes en général et à ses Citoyens en particulier. Tout individu, pour devenir Citoyen, et tout Citoyen, pour le demeurer, a en outre les Devoirs de se soumettre aux lois de la Cité, de participer à la vie de la Cité, selon ce qu’elle considère comme une participation, d’être solidaire de ses Concitoyens et de défendre la Cité.
Une fois que le Contrat social est adopté, les individus le contractent de fait dès lors qu’ils participent à la vie de la Cité et jouissent des droits qu’elle reconnaît et garantit à ses Citoyens. Ils sont Citoyens. Pas besoin d’autre formalité. En disant « individus », j’entends « les individus appelés par nature à devenir Citoyens », à savoir les enfants des Citoyens qui vivent déjà au sein de la Cité.
Par ailleurs, sur la question de la loi, évoquée dans cet article, je renvoie à la première vidéo sur la démocratie, dans laquelle j’explique que l’Égalité garantit la Démocratie aussi sûrement que l’inégalité induit une forme d’oligarchie, que ce n’est donc pas par hasard si le système monétaire, inégalitaire par nature, est oligarchique (pouvoir de quelques-uns) et ploutocratique (pouvoir des riches).
Le prochain article se subdivise en trois parties.
Art. 4a — Tous les Citoyens remplissant les mêmes Devoirs envers la Cité, la Cité a, elle, les Devoirs de faire profiter chacun d’eux de tous ses bienfaits (fruits de leur participation), de garantir autant que possible la sécurité de leur personne et de leurs biens, d’assurer leur liberté physique et morale, en un mot de répondre de son mieux à leurs aspirations légitimes.
Art. 4b — Le Droit de profiter des bienfaits de la Cité implique, pour tout Citoyen, le Droit d’accéder au marché du fait même d’être Citoyen. Les biens retirés du marché par l’exercice de ce Droit deviennent les propriétés privées légitimes des Citoyens. Ce Droit d’accès, conféré par la Citoyenneté, théoriquement illimité et donc égal pour tous les Citoyens, est naturellement borné par les envies du Citoyen, par l’exercice de ce même Droit par les autres Citoyens, par la nature des choses et au besoin par la loi.
Cet article est le cœur du Civisme, la clé de coûte de la Cité. Si le droit d’accéder au marché est conféré par la Citoyenneté, il ne l’est pas par la monnaie, la monnaie n’a aucune raison d’être, il n’y a pas de monnaie. Et c’est parce qu’il n’y a pas de monnaie pour imposer ses règles et fausser tous les Principes, que l’on peut concevoir et poser correctement les Principes de l’ordre social et, du coup, comprendre la nature et le rôle antisocial de Largent. Tout découle de cet article inédit dans l’histoire de l’Humanité. Vous ne trouverez rien d’approchant nulle part.
Art. 4c — La protection que la Cité doit à ses Citoyens ne saurait être pour eux une interdiction de contribuer à leur défense voire de se défendre eux-mêmes — par tous les moyens en leur pouvoir et quelles qu’en soient les conséquences — lorsqu’ils sont dans leur Droit et seuls face à un agresseur.
La Société est faite pour ajouter aux forces des Citoyens, non à les en priver ou à leur interdire d’en user lorsqu’ils ne peuvent compter que sur elles. Toutes les entraves mises aujourd’hui au droit des Citoyens de se défendre sont des crimes ; le principe de défense proportionnelle est un sophisme. Qui use de la force sort de l’état de Société et plonge avec sa victime dans l’état de Nature où chacun se défend comme il peut, et tant pis si l’agresseur, qui a généralement l’avantage, tombe sur plus fort, plus rusé, plus vicieux, mieux armé que lui. Les lois n’ont pas retenu son bras ; elles n’ont pas à retenir celui de sa victime, et la Société qui n’était pas aux côtés de son Citoyen agressé n’a pas son mot à dire après coup. Les Citoyens n’attendent pas d’elle qu’elle leur fasse la morale, encore moins qu’elle les persécute, mais qu’elle remplisse son devoir, qu’elle les protège, qu’elle les soutienne ou qu’elle les venge. Je n’en dis pas plus ; je vous renvoie à ce sujet à mon article « De la légitime défense ».
Art. 5 — La Cité doit aussi protection et secours, dans la mesure de ses capacités, à tous ceux qui, vivant en son sein, ne sont plus ou pas encore aptes à remplir les Devoirs du Citoyen.
Les individus en question ne sont donc plus ou pas encore Citoyens, ils ne peuvent donc jouir des droits du Citoyen. Mais, du fait que la Cité se sent des obligations morales envers eux, elle leur reconnaît et leur garantit quand même des droits à leur mesure, des droits qui n’ont donc rien de « naturel », n’en déplaise à certains. Sans entrer dans les nuances, disons que ceci concerne les enfants, les handicapés, les blessés graves et les réfugiés politiques. Les retraités, les vieux, eux, sont toujours Citoyens.
Art. 6 — Tout Citoyen qui manque à ses Devoirs attente par action ou omission aux Droits de tous les Citoyens et est passible de sanctions pouvant aller jusqu’à la perte de la Citoyenneté.
La Citoyenneté confère des droits. C’est un statut qui se mérite et qui peut se perdre. A chacun de s’en montrer digne. A chacun de prendre ses responsabilités et d’assumer ses actes.
Art. 7 — Toute atteinte aux Droits d’un seul Citoyen, comme tout appel à anéantir le présent Contrat Social, commande la levée de tous les Citoyens contre l’oppresseur.
Attenter aux droits d’un Citoyen, c’est l’opprimer, c’est opprimer un membre de la Cité envers lequel tous les Citoyens ont le devoir d’être solidaires. Qui se frotte à un Citoyen les défie tous. Leur devise pourrait être : « Un pour tous, tous pour un », voire « Touche pas à mon pote ! » si le mot « pote » n’était pas insignifiant. Quant à appeler à déchirer le présent Contrat social qui établit l’Égalité entre les Citoyens, c’est vouloir instaurer l’inégalité et opprimer le corps social. Dans les deux cas, le coupable est donc un ennemi.
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
01:04 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
samedi, 04 avril 2015
QU'EST-CE QUE L'ÉGALITÉ (vidéo 5)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« L’ÉGALITÉ est fondamentalement nécessaire,
techniquement possible et historiquement imminente. »
« Qui ne se bat pas pour l’Égalité, bien comprise,
défend Largent en dernière analyse. »
L’ÉGALITÉ
Dans les vidéos précédentes, j’ai traité les thèmes de la démocratie, de Largent de la monnaie et de l’anachronisme du système monétaire. Le Civisme, ma théorie, constituait l’arrière-plan de mes réflexions, pour faire ressortir des choses qui, sans objet de comparaison, semblent naturelles et passent inaperçues. À partir de cette cinquième vidéo, et dans les cinq ou six qui vont suivre, on entre dans le vif du sujet ; les thèmes seront propres au Civisme et l’ensemble exposera l’essentiel du projet de la Cité. Et pour commencer, une question centrale, un thème majeur, autant d’actualité que dénaturé : l’Égalité.
Qu’est-ce que l’Égalité ?
L’Égalité est le Principe fondamental de l’ordre social ; donc le but de la Révolution, qui est d’asseoir la Société sur ses Principes. Il n’y a qu’une seule Égalité possible, concevable et souhaitable, c’est l’égalité sociale, c’est l’égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits. Bien sûr, les hommes sont différents naturellement ; mais la Société n’est pas l’état de Nature, qui n’est pas un état de droits, mais celui du chacun pour soi, de la force et de l’insécurité généralisée. C’est précisément pour fuir l’état de Nature, dans lequel jouent ces différences, que les hommes se constituent en Société, aux yeux de laquelle ils sont tous Citoyens et égaux. Invoquer les différences naturelles entre individus pour justifier des inégalités sociales, l’inégalité en droits entre Citoyens, car tel est bien le but, c’est rappeler des évidences pour fourguer des sophismes, c’est passer du coq à l’âne, c’est confondre les notions et les contextes, c’est à la fois nier le fait social et vouloir, pour certains, les avantages de la société ; et j’ajoute que c’est aussi et surtout exonérer le rôle de Largent dans les inégalités que l’on observe dans le système monétaire, que c’est donc au final un prétexte inconscient pour se soumettre à Largent et à ses lois au lieu de les identifier et de les combattre. Les différences naturelles ne concernent les citoyens qu’en tant qu’individus ; les droits, eux, ne concernent les individus qu’en tant que citoyens et n’existent que dans l’Égalité. Pourquoi ?
Parce que les droits ne tombent pas du ciel. Ils n’existent que s’ils sont non seulement reconnus mais garantis par la Société. Or la Société n’est autre chose que l’ensemble des Citoyens. Autrement dit, un Citoyen n’a de droits que parce que ses Concitoyens les lui garantissent, parce qu’il contribue lui-même à garantir les leurs. En fait, un Citoyen ne génère pas ses propres droits. Ce sont les devoirs que les autres remplissent envers lui qui lui assurent les droits générés par ces devoirs ; et les autres n’ont de devoirs envers lui que s’il remplit les mêmes devoirs envers eux. Il n’y a pas de devoirs sans réciprocité ; et des Citoyens ayant les mêmes devoirs les uns envers les autres se garantissent mutuellement les mêmes droits.
Exemple : Les Citoyens se protègent mutuellement et assurent à chacun d’entre eux, autant qu’il est en leur pouvoir, la Sécurité que la Société reconnaît comme un droit. Le droit à la Sécurité ne consiste donc pas à se défendre soi-même (même si cela ne peut être interdit, comme le font les lois actuelles, avec le principe débile de défense proportionnée) mais à être défendu par ses Concitoyens. Même devoir pour tous ; même droit pour tous. L’inégalité en droits aussi bien qu’en devoirs est un non-sens ; il n’y a ni devoirs ni droits dans l’inégalité ; partant, il n’y a de devoirs, de droits, de Citoyens, de Société, que dans l’Égalité.
On peut distinguer deux sortes de « balance de l’Égalité » : d’un point de vue individuel, d’un point de vue collectif.
Comme je l’ai dit, un Citoyen ne génère pas ses propres droits. En remplissant ses devoirs, c’est aux autres qu’il garantit des droits. Ce faisant, les autres agissent de même envers lui, de sorte qu’il jouit bien des droits dont il s’est par ailleurs acquitté des devoirs correspondants, ce qui donne l’illusion que ses droits sont le fruit de ses devoirs. Mais la vérité oblige à dire que les droits d’un Citoyen ne sont que le fait indirect de ses devoirs. Il est cependant pratique de passer outre cette subtilité et de considérer que les droits d’un Citoyen découlent directement des devoirs qu’il a remplis. En ce qui le concerne, la balance est donc équilibrée si un plateau contient ses droits, l’autre, les devoirs correspondants. Un déséquilibre indiquerait qu’il est soit opprimé (plus de devoirs que de droits) soit oppresseur (plus de droits que de devoirs).
Au niveau collectif, ne peuvent prétendre être égaux entre eux, et ne le sont, que les individus qui ont rempli les mêmes devoirs et jouissent de ce fait des mêmes droits. La balance est équilibrée si l’on met d’un côté tous leurs devoirs, de l’autre, tous leurs droits. — Elle l’est toujours, du reste, lorsque sont aussi pris en compte des individus ayant rempli moins de devoirs et jouissant justement de moins de droits que les autres. Ceci est possible dans deux cas de figure. Dans les deux cas, ces derniers individus sont égaux entre eux. Mais sont-ils égaux aux autres ? Tout dépend de la raison de cette différence et de la nature des devoirs et des droits qui les séparent.
Il se peut qu’un groupe d’individus, égaux entre eux, ne remplisse pas les mêmes devoirs que les individus d’un autre groupe et ne jouisse donc pas des mêmes droits. Si l’on place les devoirs et les droits de tout ce petit monde dans la balance, elle est équilibrée. C’est le cas, par exemple, de Citoyens appartenant à des Sociétés différentes : ils sont (du moins devraient-ils être) égaux en tant que Concitoyens, dans le cadre de leurs Sociétés respectives, mais, ne remplissant pas les devoirs des Citoyens d’une autre Société, ils ne jouissent pas, logiquement, des mêmes droits. On pourrait donc dire qu’il y a inégalité si une telle comparaison n’était absurde en elle-même. L’Égalité est un rapport, et il n’y a aucun rapport entre des Citoyens de Sociétés différentes.
Il se peut aussi qu’au sein même d’une Société des Citoyens remplissent moins de devoirs que d’autres ou, plus exactement, qu’ils ne remplissent pas certains devoirs et ne jouissent donc pas des mêmes droits. Pourtant, tous sont égaux, car les devoirs qu’ils ne remplissent pas et les droits dont ils ne jouissent pas n’entrent pas dans la balance, qui serait de toute façon équilibrée s’ils y entraient. On ne peut comparer que ce qui est comparable. Les premiers ne peuvent invoquer comme une inégalité, c’est-à-dire une injustice, le fait de ne pas jouir des droits que seuls les autres ont mérité par leurs devoirs ; ils sont encore moins fondés à réclamer lesdits droits s’ils refusent de remplir les devoirs en question. Car, pour que cette situation soit juste, pour que les droits en litige ne soient pas l’objet d’une privation, il faut que chacun ait la possibilité, s’il le veut, de remplir les devoirs qui les génèrent. — Nous verrons ce cas dans la vidéo sur la Citoyenneté et la Nationalité, qui, dans la Cité, sont deux statuts différents. Je précise néanmoins tout de suite, qu’il n’y a pas de Citoyenneté à la carte, comme certains de mes propos auraient pu le laisser entendre. On est Citoyen quand on remplit tous les devoirs du Citoyen, qui sont donc les mêmes pour tous les Citoyens. On ne choisit pas les devoirs que l’on veut remplir en fonction de droits dont on veut jouir, car, comme je l’ai expliqué précédemment, en réalité, on ne génère pas ses propres droits, c’est le fait d’être Citoyen, donc de remplir tous les devoirs du Citoyen, qui les garantit. Les Citoyens sont nécessairement égaux en devoirs et en droits, du moins dans les devoirs et les droits attachés à la Citoyenneté.
Ce qui m’amène à un autre sujet, un sujet très important, essentiel en ce qui concerne l’Égalité, un concept qui, à ma connaissance, est absolument inédit.
On a l’habitude, comme je l’ai fait moi-même jusqu’ici, de parler d’Égalité de manière générale ; au mieux égalité en droits, égalité en devoirs. Mais on oublie, sans doute parce qu’on l’ignore, qu’il existe des devoirs et des droits de différentes natures ou de différents niveaux, et que l’Égalité ne les concerne pas à tous. La précision est donc nécessaire pour éviter les contresens et ne pas faire de l’Égalité un principe absurde.
Les devoirs comme les droits se divisent ou subdivisent en trois catégories ; fondamentaux, indirects et particuliers. Les devoirs et les droits particuliers sont une sous-catégorie des devoirs et des droits indirects qui sont eux-mêmes une sous-catégorie des devoirs et des droits fondamentaux.
Devoirs et Droits fondamentaux sont les principes généraux qui découlent de l’acte d’association politique (c’est-à-dire le fait de se constituer en Société par instinct de conservation) et qu’un Contrat social devrait rappeler. Allons droit au but : les Devoirs fondamentaux du Citoyen sont, selon moi : de défendre la Cité et ses Concitoyens, d’être solidaire de ses Concitoyens, de participer à la vie de la Cité (selon ce qu’elle considère comme une participation), de respecter et faire respecter les lois de la Cité ; ses Droits fondamentaux sont : la Sécurité et la Liberté, que l’on peut traduire par la formule « profiter de tous les bienfaits de la Cité ». On voit que tous ces termes sont finalement assez vagues, et c’est le but. Ce sont les devoirs et les droits indirects qui, ayant, eux, une portée pratique, précisent tous les sens qu’ils recouvrent ou qu’ils peuvent prendre. Mais, ceux-ci étant encore vagues, sont précisés à leur tour par que les devoirs et droits particuliers.
Par exemple, le devoir fondamental de participer à la vie de la Cité englobe toutes les façons reconnues (par la Cité) de participer, qui, elles, sont autant des devoirs indirects ; mais ces différentes façons sont elles-mêmes des généralités, des catégories qui comprennent une infinité de manières de s’acquitter du devoir indirect qu’elles constituent, manières qui sont autant de devoirs particuliers. Ainsi, en s’acquittant des devoirs particuliers qui incombent à sa tâche, un Citoyen remplit aussi un devoir indirect et s’acquitte par-là même de son Devoir fondamental. On comprend donc que, dans le cas des devoirs, l’Égalité ne concerne que les Devoirs fondamentaux puisqu’il est dans la nature des choses que les Citoyens, pour s’en acquitter, remplissent des devoirs indirects et particuliers différents. Appliquer l’Égalité aux devoirs indirects n’aurait aucun sens ; ce serait exiger que tous les Citoyens, pour être égaux, fassent la même chose (laquelle ?), alors que la force de la Cité tient à leur complémentarité, donc à la diversité de leurs goûts, de leurs caractères, de leurs talents, etc.
Même chose, à peu près, pour les droits. Par exemple, le Droit fondamental de profiter des bienfaits de la Cité comprend le droit indirect d’accéder au marché (comprenons qu’accéder au marché est un droit du Citoyen, qu’il est conféré par la Citoyenneté, donc illimité et égal pour tous les Citoyens) et d’en retirer des biens qui deviennent des propriétés, la propriété relevant donc des droits particuliers — et non des droits fondamentaux comme le proclament les Déclarations bourgeoises. Mais, dans ce cas, l’Égalité doit concerner autant le Droit fondamental que les droits indirects qui en découlent, sans quoi elle est vide de sens. L’Égalité doit être réelle, elle doit concerner les droits ayant une portée pratique, ou n’est qu’un mot creux. Pour être réellement égaux en Droits, les Citoyens doivent jouir des mêmes droits indirects. En revanche, l’Égalité ne peut s’appliquer aux droits particuliers puisqu’ils dépendent de la façon dont les Citoyens exercent leurs droits indirects. Si tous les Citoyens ont le droit d’accéder librement au marché, ils n’en retirent pas tous la même chose ; les biens de chacun sont sacrés, en tant que propriétés, mais ils n’ont ni ne veulent les mêmes.
Retenons donc 1°) que l’Égalité ne concerne que les Devoirs fondamentaux et s’applique non seulement aux Droits fondamentaux mais surtout aux droits indirects ; 2°) qu’appliquer le Principe d’Égalité indistinctement, c’est, d’un côté, dénaturer le concept et le rendre aussi odieux que tyrannique, d’un autre, justifier son rejet et prôner de fait l’inégalité qui est par nature un état d’oppression. — Remarquons, au passage, que les droits du Citoyen ne dépendent pas des fonctions dans la Cité, c’est-à-dire des devoirs indirects que les Citoyens remplissent et des droits particuliers dont ils jouissent pour pouvoir les remplir ; l’Égalité n’exclut pas l’organisation et la hiérarchie ; elle n’est ni anarchie ni nivellement, ni oppression ni privilège.
Longtemps une bataille idéologique a fait rage entre les tenants de l’Égalité et ceux de la Liberté (et de la propriété). Tous partageaient la même ignorance et sont tombés dans le même piège. L’Égalité et la Liberté ne peuvent être ni opposées ni séparées ni comparées, car elles n’appartiennent pas au même plan. L’Égalité est le Principe fondamental de l’ordre social ; la Liberté est un Droit fondamental, elle découle de l’Égalité, elle consiste, pour un Citoyen, à jouir des mêmes droits indirects que ses Concitoyens (car c’est dans ces conditions que les droits de chacun sont aussi étendus que possible). Il n’y a pas de Liberté hors de l’Égalité ; et il n’y a pas d’Égalité sans Liberté. Concevoir l’une sans l’autre, c’est dénaturer l’une et l’autre ; et ce sont bien des conceptions dénaturées qu’en avaient les uns et les autres.
Les premiers, ne comprenant pas que l’Égalité, au vrai sens du terme, est impossible dans un système monétaire, qu’ils ne songeaient pas à remettre en cause, appliquaient dès lors le Principe à tout et n’importe quoi, sauf aux droits (notamment celui d’accéder au marché) ; ils confondaient Égalité et uniformité, ils transformaient bon gré mal gré l’Égalité en égalitarisme ; au mieux aspiraient-ils à moins d’inégalités en matière de pouvoir d’achat et multipliaient-ils, en vain, les mesures salariales et fiscales ; leurs démarches, légitimes à l’origine, dans la mesure où elles visaient à conjurer des injustices criantes, étaient doublement contre-nature : elles allaient contre la nature des choses et contre la nature du système monétaire, et soutenir tant d’incohérences exigeait donc un régime politique fort, une forme de dictature voire de totalitarisme.
Les seconds, feignant d’ignorer que la Liberté n’existe que pour les riches dans un système monétaire, dont ils profitaient sans doute, faisaient les philosophes pour masquer leur égoïsme. Ils transformaient les Principes en sophismes. Ils étaient cependant plus cohérents que les premiers ; s’ils validaient l’inégalité et les injustices inhérentes à Largent, qui sont contre-nature du point de vue de la Société, ils allaient toutefois dans le sens du système monétaire et de ses abus mais n’y ajoutaient pas le déni du réel, du moins tel qu’il est dans le système monétaire. Leur système étant pour ainsi dire dans l’ordre des choses, ils n’avaient guère besoin de la force pour le maintenir (sauf cas extrême) et ces exploiteurs, ces oppresseurs s’offraient même le luxe de passer pour magnanimes.
Ainsi, les premiers dénaturaient l’Égalité et sacrifiaient la Liberté parce qu’ils contestaient Largent sans le savoir ; les seconds dénaturaient la Liberté et sacrifiaient l’Égalité, parce qu’ils défendaient Largent sans l’avouer. En fin de compte, qui ne se bat pas pour l’Égalité, bien comprise, défend Largent en dernière analyse.
Dans un système monétaire, Largent est roi : soit les hommes font avec, soit ils essayent de le contrer, jusqu’à ce que le naturel revienne au galop, c’est-à-dire que Largent reprenne ses droits ; autrement dit, le système oscille entre le capitalo-libéralisme (régime actuel) et une forme de capitalisme d’État (monarchie, communisme, fascisme, État providence). Soit les hommes se soumettent à la tyrannie de Largent, soit ils essayent d’y échapper en se faisant tyrans eux-mêmes, la masse, elle, étant esclave dans tous les cas. C’est une fatalité dans le système monétaire, mais ce n’est pas une fatalité en soi. Il suffit, pour la conjurer, d’arrêter de se payer de mots, de regarder les choses en face, de reconnaître Largent comme l’ennemi de la Société, et de l’anéantir au nom de la patrie et de l’Égalité. De véritables révolutionnaires ne peuvent avoir qu’une seule devise :
Largent est un Tyran !
L’Égalité ou la Mort !
Vive la Révolution !
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
11:35 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
mardi, 31 mars 2015
ANACHRONISME DU SYSTÈME MONÉTAIRE (vidéo 4)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« A l’échelle de l’Humanité, la Révolution est faite ;
à celle de l’Homme, il ne reste plus qu’à la faire. »
ANACHRONISME ET CONTRADICTION
DU SYSTÈME MONÉTAIRE
&
ÉVOLUTION ET MORT
DE LA MONNAIE
Le système monétaire, comme son nom l’indique, repose sur la monnaie. La monnaie est le moyen d’échange engendré par le troc, dont elle reproduit la logique (échange d’objets entre individus, mise en équivalence des objets). La pratique incontournable du troc, dans un contexte de production artisanale, amène les hommes à concevoir la notion de valeur marchande ; puis l’accroissement de la production et la multiplication des échanges les amène à retenir, comme moyens d’échange ou monnaies primitives, les biens, objets, matériaux, denrées qui, sous le troc, servent occasionnellement d’intermédiaire pour un échange en deux temps (voir la vidéo sur la monnaie). Les monnaie primitives peuvent être désirées pour elles-mêmes, afin d’être utilisées ou consommées, ou pour leur qualité reconnue de moyen d’échange. Pensons, par exemple, aux cigarettes dans certaines conditions. Une fois le concept acquis, les hommes, au fil du temps et sous la pression des circonstances, sélectionnent et standardisent les monnaies pour qu’elles soient de plus en plus sûres, comme garanties de la valeur, et plus pratiques, en terme d’utilisation. Je reviendrai sur cette évolution un peu plus loin.
Ce qu’il importe pour le moment de noter, c’est que la monnaie que l’on utilise encore aujourd’hui est le même concept qu’au début des échanges ; elle a évolué dans son support et sa forme, mais elle repose toujours sur la notion de valeur marchande, qui provient du troc. Nous sommes tellement habitués, tellement prisonniers de cette conception de l’échange, que rien ne nous choque. Que le mode d’échange soit le même aujourd’hui que dans la nuit des temps, que des hommes qui vont dans l’espace échangent sur le même mode que les « hommes des cavernes », pour ainsi dire, n’y a-t-il pas là comme un anachronisme, une incongruité ? Ce mode d’échange est non seulement parvenu jusqu’à nous, mais il a traversé le temps sans prendre une ride. C’est bien la seule chose dans ce cas. Et cela ne vous choque pas ? Imaginez qu’une chose, typique de notre époque, traverse le temps en sens inverse, jusqu’à la préhistoire. Internet, télévision, avion à réaction, etc. Vous voyez l’anachronisme ? Concernant la monnaie, la chose n’a pas été impossible, c’est un fait, mais il serait temps d’en relever l’absurdité, de se demander si ce mode d’échange, qui est par définition au cœur des rapport sociaux, donc de la « Société », n’est pas quelque peu inadapté à notre monde, si ce n’est d’ailleurs pas la raison pour laquelle notre monde ne tourne pas rond.
Mais, plus encore. La monnaie repose sur la notion de valeur marchande qui est née de la pratique du troc, c’est-à-dire de l’échange entre petits producteurs, dans un contexte de production artisanale. Le mode d’échange fondé sur la notion de valeur marchande est donc adapté, tout du moins lié à ce contexte, à l’artisanat. Et on peut admettre, sans s’inspirer de Marx, qu’il y a en effet un lien entre le mode d’échange, les biens échangés, les biens produits et le mode de production. L’histoire nous apprend que le temps de la production artisanale est celui d’un mode d’échange fondé sur la notion de valeur marchande, ce que j’appelle aussi « Largent » (voir la vidéo 2). Mais nous ne sommes plus au temps de la production artisanale et, à moins qu’une catastrophe nous ramène à l’âge de pierre, nous n’y reviendrons pas. Nous allons même aller encore plus loin. Ainsi, le mode de production a changé radicalement, mais pas le mode d’échange, un peu comme si une jambe du système avait poussé, mais pas l’autre. Ceci explique, à mon sens, d’un point de vue dialectique, pourquoi le système est bancal et se perd dans une perpétuelle fuite en avant qui s’achèvera fatalement en gamelle.
Mais essayons de comprendre le fond du problème, d’un point de vue pratique. Pourquoi la monnaie serait-elle plus adaptée à la production artisanale qu’à la production industrielle ?
Ce qui distingue ces deux modes de production, ce sont évidemment les quantités produites : faibles dans le premier cas, abondantes dans le second. Dans la mesure où la monnaie correspond au premier, cela veut dire qu’elle est adaptée à un mode de production de faible rendement. Mais pourquoi ? Parce que la Demande (ou le pouvoir d’achat) est globalement faible sous la monnaie. Quelle que soit la masse monétaire, le jeu des valeurs fait que la plupart des gens ont un faible pouvoir d’achat, d’où une Demande globale faible. Demande faible, production faible, les choses s’équilibrent grosso modo. Mais produire de manière industrielle ne change pas la règle de base du système monétaire ; la Demande, elle, est toujours faible. Dès lors, le problème saute aux yeux : une « société » industrialisée et monétaire produit plus que ses « citoyens » ne peuvent acheter ou consommer. C’est une donnée intangible qui place la « société » devant une contradiction mortelle. On peut résumer le problème par cette formule : « Système recherche clients désespérément ». Faute de remettre en cause la monnaie et le mode d’échange, et de résoudre le problème de fond, il faut trouver des solutions qui peuvent marcher un temps, mais qui tôt ou tard feront long feu… et des dégâts. Ce sont les fameuses fuites en avant.
Le problème, c’est un manque de clients. Il faut en trouver ou en inventer. Je ne vais pas entrer dans le pourquoi et le comment de tous les expédients. Il me suffira de les évoquer pour que, après tout ce que j’ai dit, vous compreniez et la manœuvre et la faille. Je m’arrête sur le tout premier : la colonisation. Elle commença, comme par hasard, dans la deuxième moitié du siècle qui vit se développer l’industrie. Une telle entreprise ne pouvait être motivée que par Largent. Ma théorie explique qu’il s’agissait d’accaparer des marchés extérieurs, de faire main basse sur des consommateurs. Et j’ai eu récemment la confirmation de cette intuition. Dans une de ses vidéos sur l’avant-guerre de 1914, l’historien Henri Guillemin rappelle une phrase de Jules Ferry, chantre de la colonisation et de la civilisation des races inférieures par les races supérieures ; je cite :
« La question coloniale, c’est d’abord la question des débouchés. La politique coloniale est fille de la politique industrielle. L’Europe peut être considérée comme une maison de commerce qui voit décroître son chiffre d’affaire car la consommation européenne est saturée. Il faut faire surgir de nouvelles couches de consommateurs. » (Discours du 28 juillet 1885, à l’Assemblée nationale.)
La « civilisation » n’était donc bien qu’une affaire de pognon, un moyen pour la France, plus exactement pour les industriels français, de surmonter la contradiction dont ils sentaient les effets sans en discerner la cause. On sait comment cela a fini.
Après cet exemple, voici pêle-mêle d’autres expédients : le crédit à la consommation, la publicité, les exportations, la création monétaire artificielle (soit par le jeu d’écriture bancaire soit par la planche à billets), enfin l’abandon de l’étalon or. (Les délocalisations et l’immigration ont, de manière moins évidente, la même cause : utiliser ici ou ailleurs une main d’œuvre moins chère pour faire baisser le coût de la production, donc le prix des produits, et ainsi augmenter le nombre de clients potentiels.)
Je m’arrête sur la question de l’étalon or auquel certains préconisent de revenir, je pense notamment à Pierre Jovanovic. Il est vrai que l’abandon de l’étalon or a permis d’émettre des billets à tour de bras, c’est-à-dire de gonfler la masse monétaire, l’idée inconsciente étant que la Demande augmenterait aussi. Mais c’était sans compter sur la règle de base : La Demande globale est toujours faible, de par le jeu des valeurs. Résultat : le problème est toujours là, et la monnaie est dévalorisée. Mais, après les grandes manœuvres qui avaient toutes échoué, il ne restait plus, en effet, qu’à aller droit à but, à feinter avec la monnaie, à violer ses règles sans pour autant s’en affranchir ; il fallait abandonner le carcan de l’étalon or. Le conserver était impossible ; y revenir, pas davantage. Les hommes ont cru qu’ils pouvaient passer outre les lois de Largent et agir à leur guise ; ils ont été rappelés à l’ordre. (Même remarque pour ceux qui, au nom de leurs aspirations sociales, ont assez d’imagination pour envisager une modification du fonctionnement de la monnaie, mais pas assez de courage intellectuel pour remettre en cause l’existence même de la monnaie et comprendre qu’ils veulent tout et son contraire parce qu’ils pensent tout à moitié, et la Société, et Largent.) Or, après cette manœuvre ultime et nécessaire, qui a aussi échoué, il n’y a plus d’issue, et les conséquences désastreuses de tous les expédients s’accumulent et menacent de faire s’effondrer le système monétaire. Il flotte encore, mais il va couler et tout entraîner avec lui. Ce n’est plus qu’un tronc pourri auquel les hommes s’accrochent encore, faute de mieux. Le problème, ce n’est pas le support de la monnaie ou la nature du gage, c’est la monnaie elle-même, c’est ce mode d’échange, fondé sur Largent, inadapté à l’ère industrielle. En clair, dans un système monétaire, une Société développée manque d’oxygène ; les artifices monétaires, les jongleries financières ne lui sont d’aucun secours à long terme ; elle se condamne à crever si elle utilise ses capacités à sauver le système qui l’étouffe.
Heureusement, si toute évolution suscite des problèmes, elle porte aussi en elle la solution.
Le mode d’échange n’a pas changé. Mais la monnaie, elle, a évolué au niveau de son support jusqu’à ne plus avoir de support du tout. Les premières monnaies, qui remontent seulement à quelques milliers d’années, 10.000 ans tout au plus, étaient des matériaux (coquillages), des denrées non périssables (sel), des objets (broches), des animaux (bœufs), etc. Certaines ont été abandonnées, les autres ont été standardisées dans différents métaux, pour avoir une valeur relativement constante. Puis, les monnaies ayant à l’origine une valeur importante (lingots) ont été subdivisées (pièces) pour convenir à toutes les transactions. Mais quelles qu’aient étés leurs formes, leurs tailles et leurs marquages, suivant les régions et les époques, le principe était le même. Plus récemment, il y a à peine un ou deux siècles, est apparue la monnaie papier, les billets (standardisation du billet à ordre) dont la valeur affichée correspondait aux biens (titre de propriété, stock de monnaie ou de lingots) conservés en gage par l’émetteur (États ou banques privées) et que le détenteur pouvait retirer en échange. En somme, les billets représentaient, en théorie, le gage qui est lui-même une représentation de la valeur. Mais, aujourd’hui que la monnaie n’est plus gagée sur du concret, la valeur des billets émis ne repose plus que sur la confiance des utilisateurs ; les gens les acceptent, d’une part parce qu’ils permettent en effet d’acheter des choses, d’autre part parce que l’État les oblige à les accepter. Ainsi, le système tourne, tant bien que mal, autour de bouts de papier qui n’ont de valeur que celle que l’on fait semblant de leur accorder. La monnaie n’est plus qu’une convention, valide aussi longtemps que tout le monde joue le jeu, comme au Monopoly. Dès lors, tout support physique est inutile : des jeux d’écriture, des chiffres sur un ordinateur font tout autant l’affaire. Ainsi, la monnaie qui n’existe pas est le support d’un concept, d’une fiction, la notion de valeur marchande, qui n’existe pas non plus ailleurs que dans la tête des hommes. Ca c’est du solide ! Ce système, qui revient à sauter dans le vide sans parachute, ne tient visiblement que par la foi qui permet de marcher sur l’eau !
Remarquons donc, tout d’abord, que la monnaie a évolué, que c’est donc une chose qui évolue. Or ce qui évolue a un début et une fin. La monnaie est née dans des temps immémoriaux et nous assistons au dernier stade de son évolution. Le prochain pas, pour elle, c’est la mort. Elle n’existe déjà plus et le temps ne va pas s’arrêter pour elle ; les choses vont donc encore évoluer, ce qui lui sera fatal. Après la virtualisation, la disparition pure et simple.
Remarquons ensuite, et c’est le point où je voulais en venir, que la virtualisation de la monnaie est surtout le fait de l’informatique qui, en facilitant les calculs, a amené la généralisation des comptes en banque (jusque-là les gens gardaient leur argent, sous forme de pièces ou de billets, par-devers eux), l’accélération et la multiplication des transactions bancaires, la facilitation de la spéculation et, surtout, l’invention des cartes de crédits. Bientôt nous n’utiliserons plus, pour payer, que des cartes ; la monnaie sera entièrement virtuelle. Notons que les cartes ne sont pas un moyen d’échange mais de manipulation du moyen d’échange en vigueur ; elles servent à manipuler la monnaie qui, aussi irréelle soit-elle, reste le moyen d’échange du système monétaire. Les cartes permettent simplement d’accéder à une information, de vérifier l’approvisionnement du compte bancaire, afin que la transaction soit autorisée ou refusée. Ce système génial qui ouvre grand les portes de l’arbitraire et de la tyrannie est aussi le talon d’Achille et de la monnaie et du système monétaire.
À l’inverse du Diable dont l’astuce est, paraît-il, de faire croire qu’il n’existe pas, celle de Largent (la notion de valeur marchande) a été de faire croire qu’il existe. Les monnaies matérielles donnaient une réalité à la notion fumeuse et absurde de valeur marchande (voir la vidéo précédente sur la monnaie) ; elles étaient comme son bouclier. Sans elles, Largent est à poil, sans protection, sans hochet pour faire illusion. La mascarade ne peut durer encore longtemps ; je m’y emploie et d’autres bientôt se lèveront pour briser nos chaînes, qui n’existent pas ! Mais le meilleur propagandiste, c’est le système lui-même, qui pousse à l’usage exclusif des cartes de crédits, donc à la virtualisation totale de la monnaie qui va ouvrir les yeux à un nombre grandissant d’esclaves endormis. Gardons-nous de le détourner de sa course ; il fonce tête baissée contre le mur de ses mensonges. Il scie la branche sur laquelle il est assis. La virtualisation, pour la monnaie et le système monétaire, c’est le début de la fin.
Comment cela peut-il donc finir ? Éliminons de l’équation ce qui n’existe pas. Que reste-t-il ? Les cartes, toutes les infrastructures que le système monétaire met en place en croyant servir ses intérêts. Mais les cartes, ou du moins leur technologie, peuvent fort bien servir un autre but que celui qui leur est assigné aujourd’hui. Peu leur importe quel type d’informations elles vérifient et transmettent. Or j’ai expliqué dans les vidéos précédentes que la monnaie incarne le droit d’accéder au marché, qui devrait être conféré par la Citoyenneté (compte tenu des Devoirs qu’elle implique), auquel cas ce droit serait alors indéfini ou illimité (en théorie) et égal pour tous les Citoyens ; problème de la Demande résolu. Autrement dit, pour appliquer le Principe, il suffirait que les Citoyens disposent d’un moyen d’attester leur Citoyenneté auprès des commerçants. Ce moyen est tout trouvé ! Ils l’ont déjà entre les mains. Il sert à autre chose ; mais il peut servir à ce que bon leur semble. Et si les cartes servent à vérifier la Citoyenneté, au lieu de manipuler des unités : plus de monnaie, plus de prix, plus de valeur marchande, plus de système monétaire. Fini Largent ! Je n’en dis pas plus, je consacrerai une vidéo à ce sujet.
Une telle carte, que j’appelle « Carte civique », serait conforme à l’évolution des choses. Il est indéniable que la monnaie évolue et arrive en bout de course ; il est tout aussi indéniable que les cartes de crédits, moyen de paiement, préfigurent un nouveau moyen d’échange, donc un nouveau mode d’échange. En fait, nous assistons à la transition entre deux moyens d’échange, entre deux conceptions de l’échange, chacune adaptée à des modes de production différents. Et il est logique d’observer à la fois les convulsions du système qui lutte pour ne pas disparaître et les prémices du système qui naît malgré lui. Le mode d’échange lui-même a changé. La monnaie perpétue la logique du troc, de l’échange d’objets entre individus ; mais elle sert aujourd’hui à accéder au marché, et la plupart des individus, payés non plus à la pièce mais au mois, la gagnent moins par leur travail proprement dit qu’en fonction de leur statut, ce qui, à la fois, ôte sa raison d’être à la notion de valeur marchande (propre au troc) et préfigure le mode d’échange que j’ai évoqué (dans lequel le droit d’accéder au marché serait conféré par le statut de Citoyen), mais qui ne pourra voir le jour tant que la monnaie fera obstacle dans les faits et, Largent, dans les esprits.
En réalité, quiconque connaît le projet de la Cité, ou la théorie du Civisme, se rend compte que toutes les évolutions en cours préparent la mise en place de la Cité ou détruisent tout ce qui s’y oppose, en sapant les bases du système actuel. Il n’y a pas de révolution, sinon au sens d’« évolution révolutionnaire ». La table rase est un mythe ou une catastrophe. Une révolution réussie ne naît pas de rien ; elle plonge ses racines dans le système qu’elle supplante et qu’elle a fait voler en éclats, par la force des choses, comme un pot devenu trop étroit. Sans doute le triomphe de Largent rend-il inconcevable, pour beaucoup, sa prochaine déchéance et l’avènement de l’Égalité. Mais on n’est jamais aussi près de la chute que quand on a atteint le sommet.
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
08:43 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
samedi, 21 mars 2015
QU'EST-CE QUE LA MONNAIE (vidéo 3)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image.
« Les hommes utilisent la monnaie et se plient aux lois de Largent :
une action de maître, un état d’esclave. »
Dans la vidéo précédente, j’ai traité la question de Largent, que je distingue de la monnaie, et que je définis comme étant la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger. J’expliquais que cette croyance s’est imposée aux hommes par la pratique du troc et qu’elle véhicule une conception de l’échange individualiste, matérialiste, inégalitaire et antisociale qui détruit la Société de l’intérieur, d’où les problèmes sociaux insolubles. C’est cette croyance qu’il faut identifier et anéantir pour sortir du système actuel, et pas seulement la monnaie qui n’en est qu’une conséquence, bien qu’elle ait elle aussi des conséquences qui détournent notre attention de Largent. Je vous renvoie à cette vidéo. Aujourd’hui :
Qu’est-ce que la monnaie ?
La monnaie est d’abord une unité de valeur, unité dont le mode d’échange fondé sur Largent a besoin lorsque la production augmente et que les échanges se multiplient. Elle provient du troc, plus exactement de la pratique du troc indirect, c’est-à-dire de l’échange en deux temps : un premier échange sert à se procurer un bien destiné à être échangé contre l’objet réellement désiré. Les biens servant régulièrement d’intermédiaires dans les échanges ont retenu l’attention et sont devenus au fil du temps des moyens d’échange. Le concept de monnaie ou de moyen d’échange n’a donc pas été inventé ; il a seulement été compris et utilisé. Les hommes n’ont fait que sélectionner les supports et standardiser les formes pour rendre la monnaie toujours plus sûre, comme garantie de la valeur, et plus pratique, du point de vue de son utilisation. Il s’avère d’ailleurs aujourd’hui que tout support matériel est inutile ; des chiffres suffisent quand la confiance est là. La monnaie virtuelle (= confiance) se confond avec Largent (= croyance). En donnant corps à la valeur, les monnaies matérielles masquaient donc cette vérité : la valeur marchande n’existe pas, sinon dans la tête des hommes.
En attendant, le système est monétaire et les hommes croient en la monnaie.
La monnaie sert à acheter, à payer et, surtout, à se faire voler. A une époque où nul ne produit rien seul, où nul ne peut subvenir seul à ses besoins, tout le monde a besoin d’accéder en permanence au marché, tout le monde a un besoin vital de monnaie. La monnaie incarne à la fois le droit d’accéder au marché et tous les droits qui passent par celui-là, c’est-à-dire à peu près tous les droits, y compris les plus fondamentaux (manger, se loger, se vêtir). Le droit d’accès est en proportion de la monnaie dont on dispose ; et ne pas en avoir équivaut, de fait, à une privation de droits. En fait, hors du champ de la monnaie ne reste guère que l’usage des facultés naturelles... et encore !
La monnaie fonctionne globalement selon deux principes. Le premier est celui des vases communicants. Représentant des biens qui, sous le troc, s’échangeaient, la monnaie passe elle aussi de mains en mains ; elle s’échange et circule. Et, pour qu’il y en ait ici, il faut en prendre là. « Le malheur des uns fait le bonheur des autres. » Principe des vases communicants. Le deuxième principe est celui de l’attraction. Dans la mesure où la monnaie circule, elle finit par s’accumuler en certains endroits, entre certaines mains ; et comme elle incarne des droits, c’est-à-dire du pouvoir, ces points de concentration sont aussi des pôles d’attraction. « L’argent va à l’argent. » Ainsi non seulement la monnaie ne se répartit pas également, ce qu’elle ne peut pas faire de par le simple jeu des valeurs, mais il est dans la nature du système monétaire que les inégalités s’accroissent. — Je parle d’Égalité et d’inégalités, car la monnaie incarne les droits et, en la matière, des différences ne sont pas de simples disparités, ce sont des « inégalités ». Hé oui ! rares sont les gens qui ont compris que la monnaie n’est autre chose que du droit et que, parler de droits en ignorant que la plupart dépendent d’elle, c’est bien parler pour ne rien dire.
Sous la monnaie, la règle du jeu est simple : en gagner ou ne pas en perdre, et tous les moyens sont bons. Cette règle s’applique à tous, aussi bien aux personnes physiques que morales (entreprises, associations, organisations, États, etc.). Le fait d’en avoir déjà beaucoup n’empêche pas d’en vouloir encore plus ou de devoir en gagner encore plus pour ne pas tout perdre. Car les droits contenus dans la monnaie ne peuvent être exercés, chose absurde, qu’en les abandonnant, qu’en se séparant d’elle, c’est-à-dire en payant. Ceux qui en ont peu n’en ont donc plus du tout très vite. Ainsi chacun doit reconstituer régulièrement et autant que faire se peut son stock pour faire face non seulement à ses dépenses mais à tous les imprévus et à tous les prélèvements abusifs. Le problème, c’est que, pour avoir de la monnaie, il faut la prendre aux autres d’une manière ou d’une autre, et tout le monde se défend comme il peut. Cela ressemble fort à la guerre de tous contre tous, et, pour beaucoup, c’est d’ailleurs bien une question de vie ou de mort.
En théorie, la monnaie qui représente les objets qui étaient échangés sous le troc, pratiqué entre petits producteurs, devrait s’obtenir par le travail. Mais elle incarne, elle matérialise les droits, à commencer par celui d’accéder au marché. Ces droits, sous forme d’unités, circulent ; ils ne sont attachés à personne, ils n’appartiennent à personne, ils sont anonymes, vagabonds et valables entre toutes les mains (« L’argent n’a pas d’odeur. »). Ils sont au premier qui a le pouvoir de s’en emparer, du moins jusqu’à ce qu’il les exerce ou qu’un autre l’en dépouille. Il est bien sûr des façons légales d’en obtenir, quoique pas toujours honnêtes ; il est surtout possible d’en obtenir davantage par des moyens douteux, illégaux voire criminels. Notons d’ailleurs que tout ce qui peut être acheté ou vendu — c’est-à-dire à peu près tout — représente de la valeur, donc potentiellement de la monnaie, et est donc l’objet de la cupidité au même titre que la monnaie. Ainsi tout est l’enjeu de la guerre que se livrent les hommes pour avoir des droits. Et ces droits passent par les objets, par les propriétés, par le côté matériel des choses, d’où le matérialisme exacerbé des hommes dans ce système. Ils sont matérialistes, parce que le système est monétaire, parce que seules les choses comptent dans ce système.
Je m’arrête sur le procédé normal pour obtenir de la monnaie : l’échange, donc le jeu des valeurs. Un commerçant vend quelque chose, un producteur vend ses produits, un employé reçoit un salaire contre son travail, etc. La somme reçue ou payée, sans contrainte apparente, est censée être juste ; l’échange fixe le prix, la valeur de la chose. (Un prix fixé avant l’échange n’est que la prétention du vendeur.) Mais qu’est-ce donc un « juste prix » ? Qu’est-ce, au juste, « la valeur » ? La valeur ne reflète jamais qu’un rapport de force ! Le prix est fixé par celui qui a les moyens de faire prévaloir ses intérêts. Ce peut être le vendeur comme l’acheteur, selon le cas. Mais, à l’arrivée, il est impossible que l’un ou l’autre ne soit pas lésé, même quand les deux parties sont satisfaites. Sous quel rapport un prix est-il juste ? Un prix fixe n’a pas la même valeur pour un riche et un pauvre, puisqu’il ampute leur budget dans des proportions différentes. Du reste un même objet a une infinité de prix, selon la quantité produite, son lieu de vente, selon le vendeur, etc. Un objet acheté aujourd’hui n’aura plus le même prix demain. Il n’a donc aucune valeur intrinsèque. En réalité ces notions de valeur et de prix sont totalement arbitraires, et l’arbitraire est le contraire de la justice. Qu’il soit difficile voire impossible d’établir le degré d’injustice est une chose ; que l’on voit dans ce système la panacée de la Justice ou seulement de l’équité en est une autre ! Je dis, moi, Philippe Landeux, que, de toute transaction, il résulte un vol, un préjudice pour l’une des parties, généralement toujours la même ; que payer le travail avec de la monnaie, c’est voler les travailleurs ; que seuls les riches ont intérêt au système monétaire ; et que la monnaie est, avant tout, un moyen subtil d’exploitation et d’oppression.
La croyance même que les choses ont un prix, une valeur marchande, et que ces notions sont nécessaires pour échanger, est une absurdité. Les prix ne sont que des sommes de marges bénéficiaires et de coûts humains. Ils baissent quand on exploite les travailleurs, ici ou ailleurs, et ils augmentent quand chaque intermédiaire, sous divers prétextes (rareté, nouveauté, qualité des produits, etc.), s’en met plein les poches. En réalité, on ne paie pas les choses ; on ne paie que les hommes. Seuls les hommes ont besoin de monnaie ; seuls les hommes sont payés. C’est parce qu’on paye les hommes que les choses ont un prix ; et comme elles ont dès lors un prix, il faut payer les hommes pour qu’ils puissent les acheter. C’est un cercle vicieux dans lequel les hommes sont entraînés par Largent, pour satisfaire à ses règles contre leurs propres intérêts. Les hommes se plient aux lois de Largent et à celles de la monnaie parce qu’ils sont prisonniers de leur conception de l’échange, parce que cette conception leur est inculquée par le système monétaire dans lequel ils sont nés et donc par la pratique de l’échange monétaire qu’ils acceptent faute de ne pouvoir le remettre en cause individuellement. Ils acceptent ainsi, sans sourciller, la logique monétaire qui n’a aucune dimension humaine et sociale, alors même que l’échange est au cœur des rapports sociaux et de la « Société ».
Les hommes sont des êtres sociables ; ils ont besoin de leurs semblables et forment avec eux des sociétés, par instinct de conservation. Mais une Société est constituée de Citoyens ayant des Devoirs les uns envers les autres, les mêmes Devoirs, et se garantissant mutuellement les mêmes Droits, les Droits du Citoyen. Des Citoyens sont égaux en Devoirs, notamment dans le Devoir de participer à la vie de la Cité, et égaux en Droits, notamment dans le Droit de profiter des bienfaits de leur Cité. Mais pour être réellement égaux dans le Droit de profiter des bienfaits de leur Cité, fruits de la participation de tous, ils doivent pouvoir accéder librement au marché du fait même d’être Citoyens ; c’est la Citoyenneté qui doit leur conférer ce Droit. C’est en cela que la monnaie ignore et contrarie la logique sociale. Car dans un système monétaire, et dans tout système d’échange fondé sur Largent, c’est-à-dire faisant appel à la notion de valeur marchande, c’est le rôle de la monnaie — et de toute unité sous quelque nom que ce soit — de conférer ce droit, droit par ailleurs limité et inégal. Autrement dit, dans un système monétaire, un individu n’a pas de droits parce qu’il est citoyen ; il n’en a que s’il dispose de monnaie — qu’il doit se procurer comme il peut. C’est la monnaie qu’il a qui lui donne des droits, non la Société qui les lui garantit. Pire ! ses droits dépendent de celui qui le paye et qui a toujours intérêt à le payer le moins possible ; ils dépendent aussi de celui qui a le pouvoir d’exiger de lui un paiement et qui a intérêt à lui en demander toujours plus. En fait, en cautionnant le système monétaire, la Société abdique son rôle et s’autodétruit. Il n’y a pas de Citoyens, au vrai sens du terme, dans un système monétaire, seulement des individus livrés au bon vouloir des commerçants, des patrons, des riches, des banques, des assurances, de l’État, des truands, de leurs voisins, et finalement d’eux-mêmes ; tout individu qui ne dénonce pas le système monétaire se fait le complice de Largent, de toutes ses conséquences dont il est victime, et de tous les tyrans dont il ne rêve peut-être que de prendre la place. Il n’y a pas davantage d’Égalité ou de démocratie. On peut utiliser ces mots ; ils demeurent vides de sens. On peut changer les hommes ; cela ne change pas les choses. On peut dénoncer les valets de Largent ; on en est un soi-même, à son niveau.
Je n’ai pas abordé la question de la façon dont les individus utilisent la monnaie, qui semble neutre entre leurs mains. Mais neutre sous quel rapport ? Sont-ce eux qui fixent les règles de son utilisation ou l’utilisent-ils comme elle le leur permet, selon ses règles à elle ? En vérité, ils font où elle leur permet de faire. Ils jouent, comme ils peuvent, au jeu dont elle a fixé le cadre. Le système monétaire est une prison aux murs invisibles : les uns se pavanent dans les travées, les autres tournent en rond dans leur cellule ou grelottent au mitard, mais tous sont bel et bien en prison, inconscients de la possibilité et même de l’obligation de s’évader. Les hommes pensent d’ailleurs toujours à la monnaie qu’ils ont et qu’ils croient utiliser en maîtres ; mais ils oublient que ne pas en avoir ou en manquer, alors qu’ils en ont besoin, est aussi le fait du système monétaire et que cela conditionne tout autant leur vie, voire plus ! Dans ce cas, qui est celui de la plupart des gens, la monnaie a des conséquences qui ne peuvent manifestement pas être attribuées à la manière dont ils l’utilisent.
Je pourrais encore développer, mais je pense en avoir assez dit, dans cette vidéo et la précédente, pour que quiconque est de bonne foi reconnaisse que notre monde est régi par Largent et façonné par la monnaie. Les hommes ne sont que des pions. Leurs espérances sociales se fracassent inéluctablement contre les mécanismes financiers. Ils ne sont pas et ne seront jamais au centre du monde ou de la Cité ; leurs désirs ne seront jamais des considérations prioritaires tant que le système sera monétaire, ce qu’il sera tant qu’ils croiront en Largent et feront de lui leur maître. Largent ne peut exister sans régner ; il doit régner ou mourir, et avec lui la monnaie.
On retrouve dans le système monétaire les conséquences de Largent (individualisme, matérialisme, inégalité, logique antisociale), mais décuplées par la monnaie qui, sous prétexte d’être un moyen d’échange pratique, est surtout pratique pour exploiter, opprimer, voler, tricher, corrompre, bref pour usurper des droits et en dépouiller les autres, pour jouir de droits aux dépens des autres. Le système monétaire n’a d’intérêt que pour les riches ; les pauvres qui le défendent se mettent eux-mêmes la corde au cou. Ou on lutte pour anéantir Largent et la monnaie au nom de la patrie et de l’Égalité, ou on accepte le monde tel qu’il est, car il est comme il doit être sous Largent, ou on ferme sa gueule, car quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, on ne fait que brasser du vent : non seulement on n’arrivera à rien mais on gaspille des énergies qui permettraient de faire quelque chose (à moins d’aller dans le bon sens sans toutefois aller au bout de la logique). Il est temps d’arrêter de courir, chacun de son côté, après des leurres et de tourner autour du pot. Le problème, ce ne sont pas les banques, la finance, la spéculation, les impôts, les taxes, la dette, la création monétaire artificielle, que sais-je encore, et je ne parle pas de tous les problèmes créés par la monnaie et donc insolubles dans le système monétaire. Le problème fondamental, c’est Largent et la nature monétaire du système. Peu importe qui émet la monnaie et comment elle est créée, qui en a, qui n’en a pas ; il n’y a pas de monnaie bonne ou mauvaise, il n’y a que la monnaie et sa logique, Largent ; quelques-uns en auront toujours beaucoup, au milieu de la masse qui n’en aura jamais assez.
Le système monétaire est un Monopoly grandeur nature… et, au Monopoly, c’est toujours la banque qui gagne. Vous voulez arrêter de perdre ? Cassez la Matrice.
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
04:11 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
dimanche, 15 mars 2015
QU'EST-CE QUE LARGENT (vidéo 2)
Vidéo 1 – Qu’est-ce que la démocratie ?
Pour voir la vidéo, cliquez ICI ou sur l'image
« L’utopie n’est pas de s’attaquer à Largent pour changer le monde,
mais de croire que l’on peut changer le monde sans s’attaquer à Largent. »
Cette vidéo est extrêmement importante. Le thème que je vais traiter, Largent, est au cœur du système actuel et, paradoxalement, il n’en est jamais question. La raison est simple : le terme n’existe pas, je l’ai inventé pour désigner un concept inédit. Vous aurez remarqué que « Largent » ne s’écrit pas avec un « L » apostrophe, mais avec un « L » majuscule. Pour l’oreille, c’est la même chose, ce qui prête à confusion. C’est volontaire. Cette confusion permet à ceux qui ne savent pas ce qu’est Largent de comprendre quelque chose, croyant que ce terme renvoie à l’acception courante ; ce qui, d’ailleurs, n’est pas totalement faux. Largent, au sens large, recouvre en effet tous les sens qu’on lui prête ordinairement, c’est-à-dire, notamment, tout ce qui à un rapport direct avec la monnaie.
Largent, au sens strict, c’est la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger.
La nécessité de la notion de valeur marchande est une croyance, car le Civisme explique comment l’échange pourrait s’organiser sans ; elle est nécessaire dans le système actuel, puisque c’est autour d’elle qu’il est organisé ; mais il n’est pas vrai dans l’absolu qu’elle soit nécessaire pour échanger ; cela relève de la croyance.
Cette croyance universelle nous vient du troc. Elle remonte à l’époque où les hommes ont commencé à échanger les objets qu’ils fabriquaient. En ce temps, il n’y avait pas d’autre possibilité que d’échanger ces objets, avec d’autres individus, contre des objets en leur possession. C’est le fait de mettre ainsi les objets en équivalence qui a amené les hommes à concevoir la notion de valeur marchande ; et comme leurs conditions, plus exactement les conditions de production, sont restées les mêmes jusqu’à une époque très récente, ils n’ont pu concevoir d’autre mode d’échange et ont cru, sans même en avoir conscience, que la notion de valeur marchande était nécessaire pour échanger. Dans leur esprit, échange et notion de valeur marchande sont inséparables ; plus encore, cette dernière va de soi, à tel point qu’elle ne suscite aucune question et, a fortiori, aucune remise en cause. Largent est ainsi élevé au rang de paramètre naturel.
Il n’a pourtant rien de naturel et il est même intrinsèquement antisocial.
Si ! Largent est naturel dans le sens où, dans certaines conditions, il est logique, inévitable, impossible de faire autrement que de recourir à la notion de valeur marchande pour échanger ; c’est d’ailleurs ainsi qu’il s’est imposé aux hommes. Il n’en demeure pas moins que Largent n’a aucune réalité ; il n’existe que dans la tête des hommes. Il a cependant des conséquences bien réelles, mais uniquement parce que les hommes répondent à ses commandements, parce qu’ils font ce pourquoi Largent les a conditionnés. Dans la prochaine vidéo il sera question de la monnaie que les hommes veulent voir comme leur instrument alors qu’ils sont les siens ; ceci est encore plus vrai de Largent qui, en tant que croyance, ne peut évidemment pas être un instrument ; ce sont les croyants, donc les hommes, qui sont, par définition, les instruments de leur croyance. Rappelons une fois de plus que les hommes n’ont pas élaboré Largent, comme ils l’ont fait des religions ; c’est Largent qui, découlant du troc, s’est imposé tel quel à eux et les a enfermés dans une certaine logique.
Cette logique est bien sûr celle du troc : échange d’objets entre individus, propriétaires voire producteurs desdits objets. De l’échange d’objets, ou de leur mise en équivalence, naît la notion de valeur marchande. La notion de valeur marchande est donc le fait d’un mode d’échange dans lequel :
1) LES OBJETS SONT ÉCHANGÉS ENTRE EUX… et c’est la raison pour laquelle, dans le système monétaire, évolution du troc, la monnaie, étalon de valeur, s’échange et circule, d’où l’absurdité de concevoir une monnaie qui ne circulerait pas, c’est-à-dire de conserver la notion de valeur tout en la privant de sa raison d’être, une telle idée étant manifestement celle de gens révoltés à bon droit contre la monnaie et son fonctionnement, mais toujours soumis eux-mêmes à Largent,
2) La notion de valeur marchande est le fait d’un mode d’échange dans lequel les objets sont échangés PAR DES INDIVIDUS, d’où le caractère individualiste de ce mode d’échange, exacerbé sous la monnaie. C’est en tant qu’individus que les protagonistes participent à l’échange, non en tant que Citoyens, et cette pratique qui est au cœur des rapports sociaux ne regarde en rien la Société qui doit cependant la cautionner, d’abord en reconnaissant le droit de propriété, plus tard en émettant et garantissant la monnaie.
3) L’échange est le fait d’individus qui doivent être PROPRIÉTAIRES des biens qu’ils échangent, puisqu’ils ne peuvent évidemment pas échanger les biens du voisin. Il s’ensuit qu’ils doivent être propriétaires des biens qu’ils produisent ; ils ne travaillent donc pas pour la Société, mais pour eux ; le travail n’est donc pas un Devoir envers la Société, mais une obligation pour eux-mêmes, encore que la monnaie permette de se procurer autrement que par le travail, même par des moyens illégaux, le droit de participer aux échanges, d’accéder au marché et de profiter ainsi du travail d’autrui. Le travail ne regarde donc pas la Société, ce qui n’est pas la moindre des aberrations, sauf que les individus font quand même appel à elle pour garantir les « droits » qu’ils se sont ménagés. On n’est pas dans un système où les Citoyens remplissent des Devoirs envers la Cité qui, en retour, garantit à tous les Droits du Citoyen, mais dans un système où chacun est livré à lui-même sous le regard d’une « Société » qui se contente de couvrir ce qui est fait pour éviter de sombrer dans la guerre ouverte de tous contre tous. Le rôle de la Société, si on peut encore parler de Société, est réduit au minimum.
Tout ceci est inhérent à Largent, intrinsèque à un mode d’échange fondé sur la notion de valeur marchande. Ces premières conséquences, car il y en a bien d’autres, ne sont pas un hasard ; elles découlent de l’origine et de la nature de Largent ; elles sont l’effet de Largent. Largent véhicule une conception de l’échange qui focalise sur les choses et leur soi-disant valeur, qui ne prend en compte la dimension sociale ni des échanges (rapports sociaux), ni de ses protagonistes (Citoyens) et ni de leur cadre (Société) et qui, partant, bafoue tous les Principes de l’ordre social. Des Citoyens sont égaux en Devoirs et en Droits, égaux notamment dans le Devoir de participer à la vie de la Cité, égaux notamment dans le Droit de profiter des bienfaits de leur Cité ; le rôle de la Cité est de s’assurer que tous remplissent leurs Devoirs et de garantir à chacun la jouissance des Droits du Citoyen. Mais, sous Largent, point de Devoirs, point de Citoyens, point de Société digne de ce nom, donc point de Droits au vrai sens du terme, donc point d’Égalité. On peut toujours abuser des mots ; mais en quoi des individus sont-ils les Citoyens qu’ils sont supposés être quand la Société ne leur demande rien et ne leur garantit rien, quand, au fond, ils doivent se débrouiller tout seuls ? En quoi un système est-il une Société quand il laisse Largent régir à sa façon les échanges qui concernent tous les aspects de la vie, y compris les plus essentiels ?
Nous verrons dans la prochaine vidéo sur la monnaie pourquoi et comment celle-ci accentue l’inégalité ; mais l’inégalité trouve sa source dans Largent, dans la notion de valeur marchande qui implique des différences, d’abord de valeurs entre les produits et, au final, en droits entre les producteurs. Tout ce qui importe, dans ce système, c’est que les choses soient à leur « juste prix », comme si un prix pouvait être juste ; les hommes, eux, peuvent crever ; les Citoyens, il ne sait pas ce que c’est.
Bref, Largent fonde un mode d’échange individualiste, matérialiste, asocial (sans dimension sociale), inégalitaire et finalement antisocial (contraire au Principes de l’ordre social). Et personne ne voit où est le problème ! parce que tout le monde voit à travers Largent ! Alors ne cherchez plus ; ayez seulement le courage de regarder la vérité en face : vous êtes des esclaves, et Largent est votre Dieu.
Qu’est-ce que Largent ? Une prison pour ton esprit. (Matrix)
Largent est un tyran. Il est la clé de voûte du système. (Et ce système est notre ennemi… Matrix)
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
15:54 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
jeudi, 12 mars 2015
QU'EST-CE QUE LA DÉMOCRATIE (vidéo 1)
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« Des élections ne consacrent pas la souveraineté du peuple ;
elles l’escamotent pour asservir le peuple souverainement. »
Qu’est-ce que la démocratie ?
La démocratie n’est pas un système politique dans lequel des élus (quel que soit le sens de ce terme) donnent des lois au peuple ; c’est un système dans lequel le peuple se donne des lois à lui-même, dans lequel les lois sont l’ouvrage du peuple.
La démocratie est le seul système politique légitime, car les lois sont faites pour être respectées par le peuple ; or si le peuple ne les a pas au moins ratifiées, si elles n’émanent de lui en aucune manière, si elles sont étrangères voire contraire à sa volonté, il ne les respecte pas de lui-même ! C’est par la force qu’il est contraint de les respecter. Or la force ne fait pas droit. Tout ce qui est fait par la force peut être légitimement repoussé et défait par la force. Toute loi imposée au peuple sans son consentement exprès est un dictat. Elle sera nulle et non avenue le jour où le peuple aura renversé le système tyrannique qui l’a produite.
La démocratie est donc un système dans lequel le peuple vote les lois elles-mêmes et donne ainsi réalité à la fameuse formule : gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple. C’est alors seulement que le peuple est réellement souverain.
Mais une difficulté se présente lorsque l’on imagine que, pour que les lois soient l’ouvrage du peuple, celui-ci doit s’assembler pour délibérer, ce qui est évidemment impossible lorsqu’un peuple est trop nombreux pour ce faire. Cette impossibilité réelle ne semble laisser entrevoir comme solution que la délégation, c’est-à-dire la désignation par l’élection d’individus qui seront chargés de faire les lois. Mais si l’élection confrère une légitimité aux élus pour qu’ils occupent la fonction de législateur, elle ne légitime pas que le principe soit violé. L’élection ne confère pas aux élus le droit d’imposer des lois au peuple, de mettre leur volonté à la place de la sienne et de confisquer la souveraineté, comme cela est inévitable. C’est par abus de langage et désir manifeste de tromper que ce système est appelé démocratie représentative et est présenté comme la panacée de la démocratie : des élus ne représentent qu’eux-mêmes et ce système n’a rien de démocratique.
Alors que faire ? Lorsque le peuple est trop nombreux pour pouvoir s’assembler tout entier et délibérer pour adopter directement ses lois, une forme de délégation s’impose, certes : le travail législatif doit être confié à un petit nombre de citoyens, mais leur ouvrage doit être soumis à référendum, de sorte qu’il devienne celui du peuple, à moins d’être rejeté comme contraire à la volonté du peuple. Ainsi le principe est respecté.
Mais ceci suscite une nouvelle difficulté. Il est sinon impossible du moins absurde d’organiser autant de référendums qu’il y a de projets de lois. Même si la technique, en particulier l’informatique, permet d’organiser des référendums quotidiens, les citoyens ordinaires n’ont pas, comme les élus, le temps de réfléchir aux tenants et aboutissants de toutes les questions auxquels ils seraient soumis. Des référendums quotidiens seraient une mascarade démocratique. Le référendum doit être un procédé exceptionnel réservé aux sujets fondamentaux et à ceux sur lesquels le peuple exige, via des pétitions, d’être consulté directement. Pour les lois courantes, un autre procédé s’impose, un procédé intermédiaire qui, malgré tout, respecte le principe. Et il suffit de poser le problème pour trouver la solution.
Puisque les lois, quel que soit le législateur, doivent recevoir la caution du peuple qui ne peut cependant être consulté dans son entier tous les jours, le peuple doit être représenté par un certain nombre de citoyens qui auront pour fonction première, non pas exclusive, de valider ou de rejeter les projets de loi. Ces citoyens ne pouvant être élus doivent être tirés au sort , réunis en une assemblée, et siéger durant une période ni trop courte ni trop longue, par exemple un an, afin d’être toujours en phase avec l’opinion publique. Pour être adoptés, les projets de lois soumis à cette assemblée doivent recevoir l’aval d’un nombre de membres supérieur à la majorité, par exemple les deux tiers, afin que l’on soit sûr que ces projets devenus lois auraient au moins obtenus la majorité auprès du peuple consulté dans son entier. A défaut de la majorité requise, les projets de lois sont rejetés ou soumis à référendum, selon ce que prévoit la Constitution.
C’est ainsi que, directement ou indirectement, les lois seraient réellement l’ouvrage du peuple et que le système politique serait réellement démocratique.
Mais un tel système exige deux conditions préalables : un peuple (ou une redéfinition du corps politique) et l’Égalité (l’égalité des citoyens en devoirs et en droits).
Tirer au sort des citoyens pour qu’ils exercent des fonctions législatives n’a de sens que si tous les citoyens, susceptibles d’être désignés, ont à cœur de défendre les intérêts de leur cité, de leur société, de leur pays, de leur peuple, de leur nation. Mais quarante ans de politique immigrationniste et d’idéologie gauchiste ont faussé ces notions en faisant croire que tout étranger en fait partie et que l’on en fait partie même quand on rejette l’idée de nation et que l’on se regarde comme étranger à son propre peuple. Reconnaître le droit de cité à des individus de cette trempe et leur confier les lois est une aberration. Il faut donc, avant toute chose, remettre bon ordre à ce niveau et ne reconnaître le droit de cité qu’aux citoyens dignes d’en jouir. Il faut, en clair, revoir le mode d’acquisition et de conservation de la nationalité, concept aujourd’hui vide de sens, auquel les droits politiques sont pourtant attachés.
Tout aussi problématique est l’inégalité inhérente au système monétaire. Un système inégalitaire ne peut pas être démocratique ; il est, par définition, oligarchique. S’il est dans la nature du système que des individus aient plus de droits que d’autres, ces individus ont par définition le pouvoir et forment ce que l’on appelle une oligarchie. Dans un système monétaire, les droits passent par la monnaie, et il y a des riches et des pauvres, des riches qui ont plus de droits que les pauvres, des riches qui ont le pouvoir sur les pauvres. Le pouvoir des riches est d’abord économique puis politique. Si le système politique est organisé à leur avantage, c’est parce que c’est eux qui ont le pouvoir de l’organiser. Tant que le système sera monétaire, les riches auront le pouvoir, nous serons en ploutocratie, et tout régime dit démocratique sera une foutaise. Il ne faut évidemment pas compter sur eux, les riches, pour instaurer la démocratie. Et même en admettant que, par un coup de force, le peuple parvienne à instaurer un régime politique ayant les apparences de la démocratie, la belle affaire si le système monétaire est maintenu, si les pauvres restent pauvres et les riches, riches, avec les moyens de tout corrompre. La force des choses ramènerait ces derniers au pouvoir.
Une véritable démocratie n’est pas impossible ; elle est même souhaitable. Mais pour l’instaurer, il faut rompre avec la vieille idée selon laquelle la démocratie apportera l’Égalité, idée absurde puisqu’il n’y a pas de démocratie dans l’inégalité ; seule l’Égalité (bien comprise) garantira la démocratie. Plus que le système politique, c’est le système monétaire, intrinsèquement inégalitaire et antidémocratique, qu’il faut dénoncer aujourd’hui ; c’est Largent que les révolutionnaires doivent regarder comme leur ennemi et combattre au nom de la patrie et de l’Égalité.
Vidéo 2 – Qu’est-ce que Largent ?
Vidéo 3 – Qu’est-ce que la monnaie ?
Vidéo 4 – Anachronisme du système monétaire
Vidéo 5 – Qu’est-ce que l’Égalité ?
Vidéo 6 – Le Contrat social de la Cité
Vidéo 7 – Le moyen d’échange de la Cité : la Carte civique
Vidéo 8 – Retraite & chômage dans la Cité
Vidéo 9 – Les entreprises dans la Cité
Vidéo 10 – La Cité et les échanges internationaux
Vidéo 11 – Distinction entre Citoyenneté et Nationalité
Vidéo 12 – Le système politique de la Cité
17:17 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
lundi, 19 janvier 2015
PHILIPPE LANDEUX sur Méta TV - jeudi 22 janvier 2015
14:53 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook | | Imprimer |
jeudi, 27 novembre 2014
MANIFESTE DES PATRICIENS (vidéo)
A regarder, à écouter attentivement et surtout à partager massivement.
Le Manifeste des Patriciens pose les principes de base de l'ordre social et ceux d'une société fonctionnant sans argent ou ayant anéanti ce que Philippe Landeux nomme "Largent". Sont abordés les thèmes suivants : I. L’association politique — II. Cité, Citoyenneté et Contrat social — III. Largent — IV. Droit d’accès et Carte civique — V. Capitalisme, libéralisme et dynamisme économique — VI. Égalité et Révolution — VII. Citoyenneté et nationalité — VIII. Le sol — IX. Loi, gouvernement et Démocratie — X. Patrie et patriotisme — XI. Révolution et révolutionnaires — XII. Les Patriciens
Vidéo 1 : I. L’association politique — II. Cité, Citoyenneté et Contrat social
Vidéo 2 : III. Largent — IV. Droit d’accès et Carte civique — V. Capitalisme, libéralisme et dynamisme économique
Vidéo 3 : VI. Égalité et Révolution — VII. Citoyenneté et nationalité — VIII. Le sol — IX. Loi, gouvernement et Démocratie
Vidéo 4 : X. Patrie et patriotisme — XI. Révolution et révolutionnaires — XII. Les Patriciens
Qu'est-ce que Largent ? - Abolition de la monnaie - Au coeur du Civisme
18:32 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
lundi, 17 novembre 2014
LA MATRICE (montage vidéo)
02:02 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
mercredi, 12 novembre 2014
L'IMPOSTURE DU GENOCIDE VENDEEN (vidéo)
Cliquez ICI ou sur l'image pour voir la vidéo
La guerre dite de Vendée (1793-1795) fut un fratricide. Mais, malgré les horreurs inhérentes à toute guerre civile, jamais la Convention (incarnation de la République) ne perdit son sang froid et n'ordonna l'extermination de la population des régions de l'Ouest. Philippe Landeux — qui vient de sortir un imposant recueil de documents sur la Guerre de l’Ouest — présente une cinquantaine de documents qui démentent formellement toute intention génocidaire de sa part et prouvent, a contrario, que la thèse d'un génocide "vendéen" est une foutaise.
Uniquement sur commande sur TheBookEdition
Philippe Landeux
Savoirs
Culture générale
14,8x21cm (Exlibris)
Noir & Blanc
866
114704
979-10-90965-07-2
31 € + frais de port
Retrouvez ICI les textes de L'imposture du génocide vendéen
RÉPONSE À MES DÉTRACTEURS
Je ne vais pas répondre en détail à toutes les inepties que je lis ici ou là de la part de gens qui parfois n’ont manifestement pas regardé la vidéo, qui croient tout savoir parce qu’ils ont gobé le baratin de Reynald Secher et qui exhibent toujours les mêmes documents sans même comprendre qu’ils ne prouvent rien en la matière ou qui, parfois même, prouvent le contraire. Le livre que je viens de sortir « La Guerre de l’Ouest dite de Vendée » contient peut-être un millier de documents, dont tous les arrêtés du Comité et tous les décrets de la Convention. Qui dit mieux ? Dans cette vidéo, je présente une cinquantaine de documents que, pour la plupart, vous ne trouverez évidemment pas chez Secher et qui permettent de relever toutes ses impostures. Ces documents sont de premier ordre (décrets, arrêtés) ; c’est sur des documents de cette nature, mais isolés, tronqués, interprétés, que la thèse du génocide s’appuie. Pourquoi écouter ce que Secher fait dire aux uns, et écarter les documents qui, sans interprétation, disent clairement autre chose ?
Je m’adresse aux gens qui ont des yeux et des oreilles qui ne leur servent pas seulement d’ornement.
Je dis qu’accuser la République révolutionnaire d’avoir ordonné un génocide sur une partie de la population française est particulièrement grave et orienté pour que le sujet soit traité sérieusement, en commençant par définir ce que l’on entend par génocide, ce que, dans le cas présent, je traduis personnellement comme l’extermination ou la volonté d’exterminer la population d’un territoire donné, c’est-à-dire tous les gens qui habitaient là dès avant le début du conflit.
Je dis que les chiffres mêmes de Reynald Secher (117.000 victimes sur une population de 815.000 habitants), qui sont sans doute contestables, mais que j’accepte car il est de toute façon impossible d’établir un bilan exact, disent que, malgré tous les moyens déployés, il n’y a pas eu concrètement de génocide, ce qui est inexplicable si l’on écarte ce qui suit.
Je dis que, puisqu’il n’y a pas eu concrètement de génocide, aussi affreux qu’ait été ce conflit, la République ne peut être accusée d’en avoir commis un que s’il est établi qu’elle a eu l’intention de le commettre.
Je dis que la République était incarnée par la Convention, le Comité de salut public et les représentants en mission pris en masse ou dont les actes ont été validés par la Convention ou le Comité.
Je dis que la République se serait bien passée de cette guerre mais qu’elle n’a pas eu le choix de la faire et qu’elle était en droit de réponde à la guerre par la guerre.
Je dis que l’on ne peut pas faire une guerre sans prendre de mesures militaires, sans ordonner des mouvements de troupes, sans indiquer les cibles, sans provoquer des destructions, et que, sous ce rapport, les mesures adoptées par la Convention et le Comité, visant à gagner la guerre le plus vite possible, à empêcher les exactions et à limiter autant que faire se pourrait les pertes humaines, étaient parfaitement légitimes.
Je dis que la Convention et le Comité, donc la République, ne sont comptables que de leurs intentions, responsables que des ordres qu’ils ont donnés, et pas de l’ensemble des faits qui leur échappaient en partie.
Je dis que des atrocités ne constituent pas en elles-mêmes un génocide.
Je dis qu’il n’y a pas de guerre sans atrocités, mais que ces atrocités commises sur le terrain, quoique sans ordre, voire réprouvées par la Convention, ne permettent pas de contester à la République le droit d’avoir répondu à la guerre par la guerre.
Je dis que tuer l’ennemi est le propre de la guerre ; qu’exterminer des ennemis déclarés et acharnés est le but de toute guerre à mort, comme dans le cas présent.
Je dis que la Convention ne pouvait adopter une politique autre que celle qui fut la sienne et j’attends toujours que ceux qui lui en font un crime nous disent ce qu’elle aurait du faire pour gagner la guerre sans tomber dans les excès.
Je dis que la Convention, le Comité et les représentants en mission (sauf exception) ont toujours fait la distinction entre les rebelles acharnés et le reste de la population (femmes, enfants, vieillard, individus entraînés de force dans la révolte) qu’ils ont soit ménagé soit fait évacuer.
Je dis que la thèse du génocide repose sur la négation de cette politique de distinction et d’évacuation et sur l’extension à toute la population du sens du terme « brigands » qui désignait uniquement les rebelles, procédés qui permettent de faire croire que toute mesure contre les rebelles était de nature génocidaire.
Je dis que c’est chercher à en imposer que présenter les ordres de détruire les forêts, les taillis, les moulins et les maisons des rebelles comme la volonté d’exterminer la population, quand, dans le même temps, les ordres étaient de faire évacuer cette population.
Je dis qu’il est malhonnête de parler de « déportation » à propos des « évacués » et des réfugiés car c’est laisser entendre qu’il s’agissait de les tuer plus loin, alors que le but était précisément qu’ils ne soient pas victimes de l’un ou l’autre camp ; c’est laisser entendre que les républicains étaient des nazis.
Je dis que la réductio ad hitlerum et les attaques ad hominem ne sont pas un gage de sérieux historique.
Je dis que cette distinction et ces évacuations massives sont incontestables (notamment circulaire du 7 mai, décret du 1er août 1793, arrêté des représentants en mission du 20 février 1794) et démentent à elles seules toute logique génocidaire.
Je dis que la vérité historique est dans le tout (d’où mon livre qui n’est pas une thèse mais un recueil de documents, exhaustif quant aux actes du Comité) et non dans des bribes de documents, même si je n’ai moi-même cité que des extraits dans le cadre de cette vidéo, faute de pouvoir faire autrement (c’est pourquoi je renvoie d’abord à mon blog qui contient in extenso les documents cités ou des extraits beaucoup plus longs, ensuite à mon livre).
Je dis que les documents que je mets en avant dans ma vidéo ne sont pas inédits (ils figurent depuis un siècle dans les Recueils d’Aulard ou les Archives Parlementaires, séries dans lesquelles figurent aussi, en version originale, la plupart des soi-disant inédits de M. Secher — j’en donne les références dans mon livre) mais n’ont jamais été produits par les tenants d’un génocide parce qu’ils contredisent leur thèse ; je n’invente pas des documents, je montre ceux que l’on a cachés à dessein ; je ne cherche pas à duper les gens, je les préviens qu’ils sont les dupes de prestidigitateurs.
Je dis que les documents brandis par les adeptes de la thèse du génocide sont soit hors sujet, de par leur nature, leur contenu ou leurs auteurs, soit tronqués, soit interprétés de manière scandaleuse, et ne font pas disparaître tous ceux qui, émanant des autorités incarnant la République, prouvent positivement le contraire.
Je dis, comme Reynald Secher, que les révolutionnaires écrivaient tout et que, par conséquent, si leur intention avait été d’exterminer la population en tant que telle de certaines régions de l’Ouest (quelle limite ?), nous devrions avoir des décrets et des arrêtés qui l’annoncent sans qu’un effort d’imagination et des torrents de mauvaise foi ne soient nécessaires pour la deviner.
Je dis que les documents qui pèsent le plus dans ce débat sont les décrets de la Convention (pas les discours qui les précèdent), les arrêtés du Comité de salut public et les arrêtés collectifs des représentants en mission.
Je dis qu’aucun document valable ne prouve la thèse du génocide, simplement que la Convention et la République ont fait la guerre aux rebelles appelés « brigands ».
Je dis que ceux qui s’appuient sur des documents valables pour prouver leur thèse minimisent ou passent sous silence les nuances et distinctions explicites ou implicites (entre rebelles et population) qu’ils contiennent.
Je dis que les actes d’individus isolés ne retombent pas sur le régime dont ils se réclament, que ces actes soient honorables ou méprisables, que ce régime soit la monarchie, la république ou autre.
Je dis que Carrier, qui opérait à Nantes et était particulièrement exalté, n’était pas à lui seul la République, que ses crimes furent dénoncés dès janvier-février 1794 par d’autres représentants et par l’agent du Comité et qu’il les paya de sa tête le 16 décembre suivant.
Je dis que la notion de génocide ne tient pas du simple fait qu’il n’y a pas de population distincte et déterminée.
Je dis que s’il n’y a pas de logique génocidaire, il est malhonnête de parler de génocide.
Je dis que la guerre civile dite de Vendée a été affreuse, que des horreurs ont été commises de part et d’autres, plus sans doute de la part des bleus, mais qu’elle ne peut être qualifiée de génocide.
Je dis que rejeter le terme orienté et perfide de « génocide » n’est pas nier les horreurs commises en « Vendée » que les représentants en mission furent les premiers à dénoncer.
Je dis que ceux qui persistent à utiliser ce terme le font pour des raisons idéologiques.
Je dis à ceux qui, sans l’avoir fait eux-mêmes, conseillent aux autres d’aller aux sources pour se faire une idée juste de ce conflit que c’est précisément ce que j’ai fait (j’en ai même fait un livre), que cette lecture m’a conduit à la position que je défends, et que c’est vouloir à toute force que la République ait ordonné un génocide que d’objecter à nouveau d’aller aux sources.
Je dis que ceux qui, en dépit de tout, postulent que la République a ordonné un génocide et s’en tiennent mordicus à cette affirmation sont mal placés pour accuser de posture idéologique ceux qui, documents à l’appui, démontrent la fausseté de leur discours.
Je dis à ceux qui mettent mon intégrité en doute que je ne suis ni franc-maçon, ni universitaire, ni gauchiste, ni communiste, ni subventionné, ni supporter du régime et du système actuel ; à ceux qui me reprochent d’admirer Robespierre, qui n’a rien à voir avec la Vendée, sinon de très loin, et dont j’ai publié l’intégralité des discours, qu’ils feraient mieux de le lire au lieu d’en parler ; je dis à tous ceux-là que les procédés dont ils usent envers moi rappellent beaucoup ceux dont les antifas usent envers eux.
Je dis que ceux qui critiquent ma vidéo (ou mon livre qu’ils n’ont pas lu) ne s’attachent pas au fond des choses, ne contestent pas les documents de premier ordre que je produits (dont des documents produits par Secher lui-même), ne les évoquent même pas, ne tiennent aucun compte des arguments que j’expose, des explications que je donne, ne prêtent aucune attention aux manipulations, omissions et mensonges que je révèle, que leurs réponses consistent simplement à ergoter, à ressasser et à faire diversion pour se complaire dans leurs convictions, et illustrent tout ce que je viens de dire.
Je dis que la thèse génocidaire, aussi foireuse soit-elle, et quoique non reconnue officiellement, est devenue la doxa dans une France qui a honte d’elle-même, qu’elle se répand partout (même sur les chaînes télé du service public) sans rencontrer d’obstacle, qu’il est plus facile d’y adhérer légèrement que de la contester sérieusement, et que cela seul devrait donner à réfléchir à ceux qui croient être dans l’opposition, la résistance, la dissidence parce qu’ils l’ont gobée et la régurgitent sans se rendre compte qu’ils participent à la réédition du coup des « heures les plus sombres de notre histoire ». (Je vous fais un dessin ?)
Je dis, enfin, paix aux âmes de tous ces Français morts il y a 200 ans ; honte à ceux qui, en jouant la pleurniche, déshonorent ceux dont ils prétendent défendre la mémoire, et qui, en accusant bruyamment la République d’hier d’un crime qu’elle n’a pas commis (même si des crimes ont en effet été commis), contribuent à rabaisser la France aujourd’hui.
09:13 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, - REVOLUTION 1789-1794, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | | Imprimer |
lundi, 21 juillet 2014
PHILIPPE LANDEUX sur Méta TV - 20 mai 2014
La Révolution française (Robespierre)
Un monde sans argent (le Civisme)
Emission complète (sur Largent)
09:51 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | | Imprimer |
mardi, 13 mai 2014
LA REVOLUTION (vidéo)
Philippe Landeux - Salon du Livre - 23 mars 2014
Entretien avec l'Agence Info Libre sur Robespierre et la Révolution
Cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo.
08:28 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, - REVOLUTION 1789-1794, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
vendredi, 09 mai 2014
LA DECROISSANCE (vidéo)
Demain la Décroissance N° 12 - Philippe Landeux
(cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo)
Lire l'article : La Décroissance : la bonne conscience du capitalisme ou un piège contre-révolutionnaire de plus
17:11 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
mercredi, 07 mai 2014
LA DECROISSANCE
Un grand merci à monsieur Christian Laurut
qui m’a proposé et a réalisé cet entretien vidéo
Son site : Demain la Décroissance
LA DÉCROISSANCE :
LA BONNE CONSCIENCE DU CAPITALISME
OU
UN PIÈGE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE DE PLUS
Demain la Décroissance N° 12 - Philippe Landeux
(cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo)
Ce qui ne tue pas l’ennemi le rend plus fort. Ce qui ne tend pas à réaliser la révolution est contre-révolutionnaire.
L’ennemi, aujourd’hui, c’est Largent. La Révolution de demain consistera à renverser Largent, au nom de l’Égalité et de la nation.
La contre-révolution, c’est donc tout ce qui détourne de ce combat, tout ce qui empêche de le mener, tout ce qui, sous quelque prétexte que ce soit, cautionne l’existence et la tyrannie de Largent, tout ce qui perpétue le capitalisme même sous des dehors anti-capitalistes, tout ce qui maintient l’ordre des choses au nom d’un quelconque changement.
Il est difficile de le reconnaître, il est délicat de le dire, il est sans doute douloureux de l’entendre, mais la quasi totalité des gens sont objectivement les complices du système. Ceci inclut les partisans de la décroissance.
Je m’explique.
Une Humanité de plus en plus nombreuse puise sans retenue dans des ressources naturelles limitées qui, fatalement, s’amenuisent d’année en année et qui, un jour, ne pourront plus suffire à ses besoins modernes. L’Homme dévaste la planète de son séjour ; il scie la branche sur laquelle il est assis. Ceci se manifeste de mille manières. (Il n’est ni de mon propos ni de mes compétences d’entrer dans le détail en la matière.)
Il est logique que cette situation alarmante et ces perspectives dramatiques suscitent des réactions diverses. La « décroissance » est l’une d’entre elles.
La décroissance consiste à vouloir réduire l’impact de l’Homme sur les ressources et la planète en général et à chercher une solution pour chaque problème dans l’espoir de pouvoir les mettre en œuvre avant qu’il ne soit trop tard. Il s’agit d’envisager tantôt une baisse de la consommation, tantôt de nouvelles énergies ou de nouveaux moteurs, tantôt d’autres modes de production, tantôt de nouvelles techniques, etc.
Cette démarche est louable en soi, et il faudra en effet aller un jour dans cette voie. Mais, à l’heure actuelle, les « décroissants » négligent quatre choses, qui rendent vains leurs efforts et font de la décroissance une vue de l’esprit.
Tout d’abord, ils négligent de prendre en considération la nature profonde du système qui produit les effets qu’ils dénoncent et qui ne peuvent disparaître dans le cadre de ce système, sauf à croire au Père Noël. Or, par quelque bout que l’on prenne la question, notre système est monétaire, et tous les problèmes résultent de la course au profit. Comme « gagner de l’argent, chercher à en gagner toujours plus ou à en dépenser le moins possible » est la règle de base du système monétaire, vouloir que les hommes, les entreprises et les États suivent d’autres règles tout en continuant à jouer au même jeu (le Monopoly grandeur nature) est un vœu pieu.
Ensuite, ils négligent le fait que, dans un système monétaire, de par le fonctionnement de la monnaie, il y a nécessairement des riches et des pauvres ; que les riches qui ont par définition le pouvoir économique tiennent aussi, d’une manière ou d’une autre, le pouvoir politique ; que les riches sont à l’abri du sort commun alors que ce sont eux qui font les lois, et qui, s’ils ne les font pas pour eux, ont les moyens de s’y soustraire. Autrement dit, la décroissance est inspirée par les problèmes créés par ceux qu’ils enrichissent, qui pourraient les résoudre mais qui n’y ont aucun intérêt. La pénurie est un problème seulement pour les pauvres ! La décroissance, dans un contexte monétaire, est une aspiration d’honnête homme mais d’une grande naïveté !
Ils négligent encore, et ceci rejoint le dernier point, que ce ne sont eux-mêmes que de simples « citoyens », que c’est précisément pour cela qu’ils ont ce genre de préoccupations ; qu’ils n’ont pas plus le pouvoir qu’ils ne cherchent à en avoir ; que ceux qui réfléchissent ne sont pas ceux qui décident ; qu’ils n’ont aucun moyen d’imposer leurs vues si tant est qu’ils soient d’accord entre eux ; bref que leur bonne volonté fera d’autant moins le poids contre les intérêts financiers qu’ils ont intégré leur impuissance.
Leur penchant universaliste les voue d’ailleurs à l’impuissance, puisqu’il n’est que l’expression et la manifestation de cette impuissance. Il provient de leur conformisme, c’est-à-dire de leur incapacité à remettre en cause de manière radicale le système qu’ils prétendent combattre, à faire le lien entre Largent, l’individualisme et le mondialisme, autrement dit de leur soumission à l’idéologie capitalo-mondialiste dans sa version capitalo-gauchiste, plus politiquement correcte. Ils ne pensent pas « nation », c’est trop rétrograde ! Ils pensent « monde », c’est plus tendance ! Ils pensent comme leurs ennemis.
Enfin, ils négligent le fait qu’il est impossible de convertir à la décroissance les masses qui, certes, contribuent à l’épuisement des ressources, au gaspillage, à la pollution, etc., mais qui, en réalité, au niveau individuel, loin de vivre dans l’opulence, sont déjà à la limite de la survie ; qu’il est donc indécent et absurde de demander aux pauvres de se serrer la ceinture ; que cette indécence et cette absurdité ne peuvent échapper qu’à des ventres pleins à la bonne conscience, c’est-à-dire à ce que l’on appelle aujourd’hui des « bobos ». Il faut avoir abusé ou en avoir eu la possibilité pour accepter la modération ; il faut que tous aient eu cette possibilité, au lieu de n’avoir généralement connu que la frustration, pour que la décroissance (ou la réduction volontaire de la consommation) soit autre chose qu’une utopie.
La décroissance est d’ailleurs plus vaine encore au niveau du monde (échelle envisagée) qu’à celui des nations. Aussi nécessaire et urgente que soit une telle politique, elle n’est portée que par des occidentaux, par des profiteurs, qui ne peuvent reprocher aux pays émergents de vouloir profiter à leur tour, et encore moins les contraindre à se soumettre à leurs désirs.
En somme, les décroissants veulent sauver le monde sans tenir compte de toutes ses réalités. Ils se précipitent sur l’objet de leurs inquiétudes, comme si elles étaient partagées par tous, ce qui, à tort ou à raison, n’est pas le cas ; ils résolvent les problèmes sur le papier, d’un point de vue technique, en faisant fi des obstacles qui empêchent de les résoudre en pratique, donc en perpétuant les conditions qui les génèrent. Bref, le meilleur moyen de ne jamais mettre en œuvre une politique décroissante est d’être obnubilé par la décroissance. Pour tout dire, une politique décroissante ne peut être mise en œuvre dans une logique capitaliste. Partant, elle ne peut qu’être l’effet d’un système non-monétaire. Et sortir du système monétaire, anéantir ce que j’appelle Largent, est précisément l’objet de mes propres travaux.
Pour faire court :
Une société est en harmonie quand elle repose sur ses Principes fondamentaux. Le premier de ces Principes est l’égalité des Citoyens en Devoirs et en Droits. Un individu est Citoyen quand il est admis à faire partie de la Cité et qu’il participe en effet à la vie de la Cité selon ce qu’elle considère comme une participation. En retour, un Citoyen a, comme tous ses Concitoyens, le Droit de profiter de tous les bienfaits de sa Cité, ce qui implique le droit d’accéder au marché. C’est donc la Citoyenneté elle-même qui, attestée par une carte, confère le droit d’accéder au marché, d’y accéder librement sans autres limites que celle du produit commun, l’exercice par les autres de ce même droit, la nature des choses et éventuellement des lois restrictives sur certains produits (égales pour tous). Les Citoyens n’ont plus de limite à leur pouvoir d’achat que leurs propres désirs et la réalité des choses. Il en va de même pour les associations, les entreprises, les collectivités et l’État. Le raisonnement, dans ce système, n’est pas « Combien ça coûte ? Est-ce que je peux payer ? », mais « Est-ce que ce je veux existe sur le marché ? Est-ce qu’une entreprise est disponible pour satisfaire ma demande ? ». Ici, « consommer », c’est fournir aux autres l’activité dont ils ont besoin pour être Citoyens. Plus question de « C’est au-dessus de mes moyens ! ». La réalité des choses est la mesure du possible. Largent n’est plus. L’Homme (les considérations humaines) est au centre du monde (la Cité).
Les questions des retraites, du chômage, de la délinquance ne se posent plus (Si, si, réfléchissez !). La société est apaisée. Son premier défi est celui de la Demande. Comment répondre à une Demande colossale, très largement supérieure à l’Offre ? Par l’innovation tous azimuts. C’est là que réside la source du dynamisme de la Cité. Contrairement au système monétaire qui gère la pénurie de clients (et arrive au bout de sa contradiction), la Cité, elle, doit gérer l’abondance de clients, non pas en les faisant patienter (sauf exception), mais en évoluant techniquement.
Son second défi est celui de la production à moindre coût (au sens réel, pas au sens financier), à moindre impact. Comment répondre à la Demande sans dévaster la cité et, au-delà, la planète ? C’est ici qu’une démarche décroissante prend tout son sens et devient possible à mettre en œuvre, les acteurs économiques n’étant plus soumis aux lois de Largent mais à la loi tout court. Si la Cité — qui est par définition une démocratie, comme le système monétaire est par définition une oligarchie — se prononce pour ce genre de politique, si les Citoyens décident eux-mêmes qu’il est temps d’arrêter la gabegie dont tous subissent les effets, non seulement aucun intérêt particulier ne s’y oppose, mais l’intérêt de tous devient au contraire de s’y conformer.
Voilà à grands traits le système de la Cité ou la théorie du Civisme. Beaucoup de questions sont laissées en suspens mais qui toutes ont leur réponse. La plus courante des objections est qu’un système non-monétaire serait coupé du monde, que l’autarcie est impossible à l’heure actuelle, donc que ce système ne serait pas viable et qu’il faut de suite y renoncer. A ceux qui la font, je réponds que, en tant qu’individus, ils surmontent tous les jours ce problème et que ce n’est là qu’un prétexte parmi d’autres pour se complaire dans leurs préjugés. Je leur dis, en outre, qu’il n’y a pas de milieu : Largent et l’Égalité sont inconciliables ; qui ne se bat pas pour l'Égalité, bien comprise, défend Largent en dernière analyse. Enfin, j’ajoute que l'utopie n'est pas de s'attaquer à Largent pour changer le monde, mais de croire que l'on peut changer le monde sans s'attaquer à Largent.
Maintenant, comment fait-on cette révolution ? En la désirant soi-même et en en répandant l’idée jusqu’à ce que le fruit soit mûr. De toutes les choses à faire, celle-là est la plus utile. Et même la plus urgente. Car cette révolution exige une société (occidentale) en pleine possession de ses moyens techniques. Or l’effondrement économique qui menace, et qui pousse à envisager une politique décroissante, rendrait impossible la Révolution, qui seule permettrait de la mettre en œuvre, s’il intervenait avant qu’elle n’ait eu lieu. C’est donc une course de vitesse qui se joue et tout ce qui retarde l’heure de la Révolution la compromet et est contre-révolutionnaire.
Conclusion
Il est légitime de s’interroger, de creuser certains sujets, d’essayer de trouver des solutions, etc. Ceci n’est pas contre-révolutionnaire en soi. Cela le devient lorsque l’on dissocie le particulier du tout, que l’on se met des œillères, que l’on s’illusionne sur la possibilité de résoudre quoique ce soit dans le cadre du système qui engendre les problèmes en question, que l’on met la charrue avant les bœufs, et que, non content de priver de son concours la Révolution, on tourne ses forces contre elle.
Philippe Landeux
06 mai 2014
04:29 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer |
samedi, 29 juin 2013
ROBESPIERRE parle aux FRANCAIS - bande audio
Bande audio de l'entretien vidéo du 30 mai 2013 avec le Cercle des Volontaires. Il s'agit d'un montage, ce qui explique que l'on passe parfois du coq à l'âne.
Pour voir la vidéo, cliquez sur l'image
00h 00mn 25s — Présentation de « Robespierre parle aux Français »
00h 05mn 28s — Ma légitimité pour parler de Robespierre
00h 12mn 30s — Contre le système représentatif / la démocratie
00h 17mn 07s — (coupure)
00h 19mn 40s — Les grandes périodes de la Révolution
00h 22mn 30s — Les positions de Robespierre sous les 3 Assemblées
00h 32mn 00s — Les contre-révolutions aristocratique et bourgeoise (les Lumières)
00h 36mn 15s — Robespierre au Comité de salut public
00h 37mn 15s — Les raisons du 9 thermidor
00h 40mn 40s — Robespierre et la Terreur
00h 42mn 25s — Robespierre, l’abolition de la peine de mort et la Terreur
00h 45mn 25s — La vertu selon Robespierre
00h 46mn 38s — Robespierre populaire
00h 49mn 18s — Une révolution sans révolution / La Révolution et Largent
00h 51mn 10s — Robespierre et l’esclavage
00h 52mn 50s — Robespierre et la Vendée / républicains et royalistes
00h 59mn 15s — Robespierre et la déchristianisation (l’Être suprême)
01h 01mn 35s — Robespierre et la loi du 22 prairial an II (la Grande Terreur)
01h 10mn 25s — La Révolution et Largent
Autant de sujets en une heure, traités spontannément, nous ne les avons évidemment que survolés. Mes deux ouvrages "Robespierre, la terreur des traîtres à la nation" et "Robespierre parle aux Français" fournissent infiniment plus de détails.
03:14 Écrit par Philippe Landeux dans - ACTUALITE & VIDEOS PERSO, - REVOLUTION 1789-1794, 6. MON BLOG | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer |